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Culture - Page 49

  • Philo à Bruxelles, 16 mai : « Les sagesses du Proche-Orient et le livre de Job » avec Stéphane Mercier

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    ­Philosophie à Bruxelles

    Retrouvons-nous le mardi 16 mai, à 19h30, pour la 

    Conférence de Stéphane Mercier sur le thème

    « Les sagesses du Proche-Orient et le livre de Job »

    Adresse sur place :
    À la Bécasse
    Rue de Tabora 11, 1000 Bruxelles
    salle à l’étage

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    Depuis chez vous :

    Vous pouvez également suivre la conférence en direct ici.

    L’héritage stoïcien en régime chrétien

    Cette conférence aborde la question du mal, qui a intrigué et affligé l'humanité depuis la transgression originelle. En se concentrant sur le livre de Job, l'un des textes de l'Ancien Testament, elle explore comment cette œuvre permet de dépasser les réflexions antiques sur le mal. En replaçant le livre de Job dans le contexte des sagesses du Proche-Orient, on comprend mieux comment il aide à surmonter les inquiétudes des sages mésopotamiens face aux tragédies qui frappent les hommes sans raison apparente.

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    Quand ? : Mardi 16 mai à 19 h 30

    ? : À la Bécasse, Rue de Tabora 11, 1000 Bruxelles (Salle à l’étage)

    Infos supplémentaires

    Séance de questions & réponses à la fin de la conférence, sur place. Pour les téléspectateurs, envoyez vos questions par chat, en direct sur YouTube ou par SMS, Telegram, Signal, emailformulaire de contact etc.)

    Plus d’informations

  • La place accordée au sacré aujourd'hui (Sonia Mabrouk et Sylvain Tesson)

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    De l'émission Répliques (Alain Finkielkraut) sur France Culture (29 avril) :

    Conversation autour de la place accordée au sacré aujourd'hui, avec Sonia Mabrouk et Sylvain Tesson.

    Avec

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    "Dans son dernier livre, Blanc, Sylvain Tesson écrit : “en 2019, les hommes avait continué à s’entretuer passionnément, on avait découvert l’iPhone 11, le progrès avait fait des progrès. Par exemple, la flèche de Notre-Dame avait brûlé. Que signifiait-elle, dressée au-dessus du siècle vingt-et-un ? Il était logique qu’elle se retira. L’homme moderne a autre chose à faire que de tourner son regard vers le ciel”. Ni Sylvain Tesson, ni Sonia Mabrouk, qui publie Reconquérir le sacré, ne veulent laisser le dernier mot à cet aplatissement, à ce désenchantement du monde. Chacun a sa manière résiste." A. Finkielkraut

    Alain Finkielkraut reçoit Sylvain Tesson, écrivain, et Sonia Mabrouk, journaliste.

    "Ma conversion au sacré s’est faite en plusieurs étapes. Ce ne fut pas une révélation brutale et soudaine ; plutôt une succession de moments à la fois intimes et universels, un cheminement dans le temps vers des fragments de sacré, une compréhension de quelque chose qui nous précède et qui nous suit, qui en tout cas nous dépasse. Je dirais aussi que, dans mon cas, j’ai reçu le sacré comme on reçoit la foi. À un moment précis, le sacré a fini par s’imposer dans mon existence. Était-ce le fruit du hasard, ou était-ce un événement déjà inscrit en moi ? Impossible à dire. Une chose est sûre : la vie s’en est mêlée, et depuis, tout a changé." Sonia MabroukReconquérir le sacré (Éditions de l'Observatoire, 2023)

    "De 2018 à 2021, à la fin de l’hiver, nous nous élevions dans la neige. Le ciel était vierge, le monde sans contours, seul l’effort décomptait les jours. Je croyais m’aventurer dans la beauté, je me diluais dans une substance. Dans le Blanc tout s’annule — espoirs et regrets. Pourquoi ai-je tant aimé errer dans la pureté ?" Sylvain TessonBlanc (Gallimard, 2022).

    "Comment faites-vous pour ne pas laisser le dernier mot au désenchantement du monde ? Quelle est votre recette ?" sera la première question posée, à Sonia Mabrouk.

    "Voir des symboles, voir ce qui peut habiter le ciel, c'est contribuer au chatoiement du monde" (S. Mabrouk)

    "Je crois et j’espère qu’il n’y a pas de recette dans ce domaine-là. On pourrait dire qu’il pourrait y avoir un art : celui d’être à l’affût. Vous venez de dire “tourner son regard vers le ciel”. Il n’y a pas de recette mais il y a quand même une disponibilité, une attitude à avoir, qui est celle de croire en les signes. Je crois que même les gens qui vivent dans des cathédrales de raison ne sont pas à l’abri de ce qu’il peut se passer dans le ciel, peu importe ce qui l’habite selon eux, Dieu ou autre chose. Il y a une forme de bonheur à croire en l’existence de ces signes. Par exemple, par rapport à la flèche de Notre-Dame, j’y ai vu aussi un signe, peu importe si certains ont ricané, ont ringardisé une telle attitude et on dit qu’on peut surinterpréter les signes. Je suis heureuse de surinterpréter les signes, malgré ce qu’on peut en dire. Voir des symboles, voir ce qui peut habiter le ciel, c’est contribuer au chatoiement du monde. C’est croire en des choses simples, en la poésie, en l’amour, en les couleurs. C’est pour cela que je suis à l’affût de ce qui tombe de la poche de Dieu. Je ramasse ce qui tombe de la poche de Dieu, de ces poussières, de ces traces de sacré. (...) On a écrasé le sacré, on s’est assis sur un Occident fatigué et usé, et on n’entend plus les cloches du sacré." Sonia Mabrouk

    "Ce qui nous pousse à essayer de ré-accueillir le sacré dans nos vies, c’est quand on refuse notre propre réduction à notre dimension purement historique, biologique ou économique" (S. Tesson)

    "Le sujet du sacré semble bien inutile dans le ciel du siècle vingt-et-un, et même une notion à ranger au grenier des antiquités, car qu’est-ce que l’efficacité du sacré, dans un monde soumis à l’utilité des choses ? Quelle est la force du sacré ? Quel est son usage ? Sa valeur économique ? Pas grand chose. Or, vous nous demandez quelle est la recette. Il ne s’agit pas de trouver les trucs et astuces qui nous permettent de retrouver notre part verticale, mais il y a des chemins qu’on peut suivre, des options qu’on peut choisir, des liens qu’on peut renouer. Je tente de me “désapplatir”. Je pense que ce qui nous pousse à essayer de ré-accueillir le sacré dans nos vies, c’est quand on refuse notre propre réduction à notre dimension purement historique, biologique ou économique. Quand on refuse la réduction à cette triple-définition, on en choisit une autre, qui est ce qui peut nous arracher à nous-mêmes. Qu’est-ce qui peut aller contre notre intérêt immédiat ? Qu’est-ce qui peut faire en sorte que parfois nous poursuivions des aspirations ni utiles ni bénéfiques ? J’ai trouvé un axe qui gouverne ma vie, qui est la tentative de m’enfouir, de me dissimuler, de disparaître dans la nature par les voies de l’effort, par des voies qui m’abîment physiquement. J’y trouve là une sorte de prière active et physique. J’ai le malheur de ne croire à rien, j’ai perdu la foi bien que j’ai été éduqué par des chrétiens. La lumière s’est éteinte et je n’ai plus eu Dieu comme recours, mais je n’ai rien déconstruit, j’ai gardé ma profonde allégeance pour ce que j’ai reçu, c’est-à-dire une considération du monde." Sylvain Tesson

    "L’expérience du sacré, c'est toucher du doigt un mouvement de balancier, d'oscillation entre deux états" (S. Mabrouk)

    "Il n’y a pas de technique pour ramasser la poussière ou retrouver les traces du sacré, il y a l’aptitude à être sensible à une forme de dissimulation, de dépouillement de soi. (...) Je pense que se retrouver avec soi, c’est aussi un voyage, il faut le vouloir. Je l’ai ressenti enfant, car j’habitais face à la cathédrale Saint-Louis de Carthage, bâtie entre 1884 et 1890. J’ai tout de suite eu en regardant ce monument une sorte de cousinage mystique et affectif. J’ai senti, comme si les pierres de cet édifice représentaient tous les chapitres de ma vie, comme si les fissures étaient les lignes de ma vie. Quand j’ai poussé la porte de cette cathédrale, j’ai touché du doigt quelque chose de très particulier : il y a eu une rupture, je suis passée d’un état où j’étais dans un monde frénétique, au silence, à la frugalité. Je n’ai pas eu besoin de voyager loin pour le ressentir. Il y a eu une oscillation entre deux états. Je pense que c’est ça l’expérience du sacré, quand vous touchez du doigt ce mouvement de balancier, unique. J’ai prêté l’oreille, j’ai été l’affût, non pas d’un message venant du ciel, mais peut-être d’un message intérieur." Sonia Mabrouk

    "L'effort permet de conduire l'être vers une annulation générale de toute chose" (S. Tesson)

    "L’effort du skieur alpiniste est très athlétique : monter vers le sommet, et redescendre. C’est un effort qui permet de conduire l’être vers une annulation générale de toute chose, d’abord du temps car les heures se dissolvent, et surtout de l’espace, car soudain tout se ressemble, la blancheur, l’éclat, le cristal, le caractère aveuglant du ciel, le manteau neigeux sur les montagnes. L’avancée épuisante semble être une sorte de flottaison dans un rêve : c’est l’anti-distraction, c’est l’effort physique le plus éloigné du divertissement pascalien. Rien ne vous divertit, vous êtes obligés de concentrer toutes vos forces pour avancer." Sylvain Tesson

    Références bibliographiques :

  • Hausse spectaculaire des actes antireligieux au Canada

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    D'Alexis Gacon sur le site du journal La Croix :

    Canada : pourquoi les actes antireligieux sont-ils en forte hausse ?

    Les actes antireligieux ont connu une hausse spectaculaire au Canada, faisant plus que tripler concernant les catholiques. Les différentes communautés reprochent un manque d’action de la part des autorités.

    La crèche de l’église Saint-Joseph, dans la ville d’Alma, au Québec, a encore connu un hiver troublé. « On s’était fait voler plusieurs fois le petit Jésus, mais ça, on ne s’y attendait pas », soupire Marc Fournier, secrétaire de la fabrique, un organe chargé d’assurer la gestion de l’organisation de la paroisse.

    En effet, des vandales ont tagué la crèche d’inscriptions « White power », un message prônant la suprématie blanche, et dessiné une croix gammée sur le visage de Jésus. « Que voulez-vous ? Il y a des imbéciles partout. C’est brutal. D’habitude, c’est plutôt tranquille ici. Des graffitis, j’en vois sur les églises à Québec, mais visiblement, même les régions plus excentrées peuvent être touchées. »

    « On s’habitue à ce qui semblait extraordinaire auparavant »

    Des croix gammées, Marvin Rotrand, directeur national de la Ligue des droits de la personne au sein de l’organisation juive B’nai Brith Canada, en a vu un certain nombre sur les portes de la synagogue The Bagg Street Shul, une des plus vieilles de Montréal, à la fin mars. « Attaquer cet édifice, c’est s’en prendre à notre histoire, explique-t-il. C’est la synagogue où les immigrés juifs trouvaient refuge en arrivant.» En dix ans, les actes antisémites recensés par son organisme ont plus que doublé au Canada : « On s’habitue à ce qui semblait extraordinaire auparavant. »

    S’accoutumer à la haine ordinaire, Mohammad Jundi, du Forum musulman canadien, ne s’y résout pas. Mais il constate, amer : « Dans les années 2000, je me sentais protégé au Canada. Maintenant ? Non. » Il demeure marqué par l’attaque du 9 avril à la mosquée Al-Omah Al-Islamiah, à Montréal. « Un homme a fracassé la porte avec un bloc de béton et voulait attaquer un fidèle », raconte-t-il. Les actes anti-musulmans augmentent, selon lui, durant le Ramadan : « Des femmes nous appellent pour dire que des personnes tirent sur leur voile dans la rue et des jeunes demandent s’ils peuvent encore aller à la mosquée sans stress. »

    Une hausse de 67 % des actes antireligieux

    De fait, les dernières données fédérales disponibles, concernant l’année 2021, montrent une augmentation généralisée des actes antireligieux (884), en hausse de 67 % par rapport à 2020. En proportion, la plus forte hausse concerne les catholiques avec une augmentation de 260 %, contre 71 % pour les musulmans et 47 % pour les actes visant les juifs – les actes les plus nombreux en chiffre absolu (487, soit plus de la moitié de l’ensemble des actes antireligieux).

    Selon Marie-Claude Lalonde, directrice du bureau canadien d’Aide à l’Église en détresse, le bond spectaculaire d’actes à l’encontre des catholiques illustre une année particulière, marquée par une vague d’incendies d’églises. Ces événements sont survenus dans la foulée de la découverte de tombes anonymes sur les terrains des pensionnats pour autochtones, lieux autrefois tenus par des congrégations religieuses dans lesquels ils furent maltraités. « L’année 2022 fut plus calme, assure-t-elle. Mais ces dégradations laissent encore des traces. »

    Haine en ligne

    Pour Louis Audet-Gosselin, directeur scientifique et stratégique du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, les premières données, même parcellaires, de la police d’Ottawa laissent penser que 2022 n’a pas marqué d’accalmie. « Il faut rappeler que les crimes haineux sont peu signalés, car ils visent des populations souvent marginalisées, qui n’osent pas contacter la police. On ne connaît que la pointe de l’iceberg. »

    Comment expliquer cette hausse généralisée ? « Il y a davantage d’unités policières dédiées aux crimes haineux, donc on en signale plus, analyse le chercheur. Pour les actes anticatholiques,la couverture médiatique du drame des pensionnats a joué un rôle. Concernant les juifs, la résurgence du conflit israélo-palestinien peut être soulignée. »

    Marvin Rotrand y voit surtout un manque d’action du gouvernement face à la haine en ligne, qui se retrouve ensuite dans les rues : « Nous demandons une législation efficace. Les publications haineuses doivent être retirées rapidement, sinon, les messages restent et donnent des idées aux intolérants. Or, le Canada reste les bras croisés. » Le gouvernement du premier ministre Trudeau a annoncé, lors de la dernière campagne fédérale, vouloir un texte fort pour contrer la haine en ligne, mais aucun projet de loi n’a encore été déposé.

  • Le projet de loi sur les propos haineux progresse en Irlande; va-t-il réduire J.K. Rowling et l'Église au silence ?

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    De Kevin J. Jones sur Catholic News Agency :

    Le projet de loi sur les propos haineux progresse en Irlande, alors que l'on craint qu'il ne réduise J.K. Rowling et l'Église au silence

    Les détracteurs du projet de loi sur les propos haineux craignent qu'il ne criminalise les propos de personnes telles que l'auteur J.K. Rowling, qui a déclaré que les "femmes transgenres" n'étaient pas réellement des femmes.

    2 mai 2023

    L'Irlande se prépare à adopter une interdiction plus large des crimes et des discours de haine, alors que les critiques mettent en garde contre les effets sur la liberté d'expression.

    Les partisans du projet de loi, The Criminal Justice (Incitement to Violence or Hatred and Hate Offences) Act 2022 (loi sur la justice pénale (incitation à la violence ou à la haine et délits de haine) 2022), l'ont présenté comme une mise à jour d'une loi de 1989. Ils ont cité les nouveaux développements technologiques et les nouvelles minorités importantes telles que les personnes de races et de religions différentes, les personnes handicapées et celles qui s'identifient comme LGBTQ.

    Dans un résumé du projet de loi publié en octobre, le ministère de la justice a déclaré que beaucoup considéraient la loi de 1989 comme "inefficace", avec seulement une cinquantaine de poursuites pour violation au cours des 30 dernières années. Il a déclaré que les mises à jour du projet de loi protégeaient "la véritable liberté d'expression".

    "Les discours de haine sont conçus pour faire taire les gens, pour qu'ils aient peur de dire qui ils sont et pour les exclure et les isoler. Il n'y a rien de libre là-dedans et il n'y a franchement pas de place pour cela dans notre société".

    Le projet de loi a été adopté par le Dáil, la chambre basse du Parlement irlandais, par 110 voix contre 14, le 26 avril. Il doit maintenant être débattu au Sénat.

    Le commentateur Dubhaltach O Reachtnin, qui a écrit dans le journal britannique Catholic Herald en novembre, s'est inquiété du fait que la loi pourrait être utilisée pour poursuivre des prêtres ou des laïcs catholiques qui expriment l'enseignement catholique. La loi stipule qu'une "personne morale" peut être responsable de la violation de crimes, ce qui signifie que l'Église peut être coupable des "déclarations de ses membres les plus directs".

    CNA a demandé un commentaire à la Conférence des évêques catholiques d'Irlande, mais n'a pas reçu de réponse avant la publication.

    Certains législateurs irlandais ont critiqué le projet de loi.

    "La plupart des gens ordinaires soutiendraient l'interdiction de l'incitation à la violence et de la violence fondée sur la haine. Cependant, cette loi va beaucoup plus loin que cela", a déclaré Peadar Tóibín, député du parti Aontú, lors d'un débat au Dáil irlandais en novembre.

    Il a rappelé la controverse suscitée par une émission de radio de la RTÉ dans laquelle des femmes s'opposaient à ce que des hommes ou des hommes s'identifiant à des femmes transgenres soient autorisés à pénétrer dans les espaces réservés aux femmes. Cela a provoqué une "réaction brutale" et des accusations de transphobie et d'incitation à la haine.

    "Le ministre pense-t-il que le fait que des femmes disent qu'une femme est une femme adulte est un discours transphobe et haineux ? a demandé M. Tóibín. "Est-il possible qu'un juge puisse à l'avenir avoir cette opinion et mettre en œuvre la législation du ministre sur la base de cette opinion ?

    "Je suis parfois étonné, notamment sur les médias sociaux, de constater que les personnes qui se parent des couleurs de l'amour et de l'inclusion sont souvent celles qui contribuent à clore le débat et à empêcher que ces idées soient discutées", a-t-il déclaré, rappelant l'hostilité et les menaces dont l'auteur J.K. Rowling a fait l'objet en raison de son point de vue sur l'identité sexuelle.

    L'auteur de la série Harry Potter a été accusée d'être "transphobe" pour avoir déclaré que les "femmes trans" n'étaient pas des femmes.

    "Ce sont des opinions qu'ils croient qu'elle ne devrait pas avoir. Ce sont des opinions qu'ils considèrent comme des discours de haine parce qu'elle les défend", a déclaré M. Tóibín, qui s'est inquiété de la "cancel culture" ou de la "culture de la censure".

    Un autre législateur critique, le député Paul Murphy de la coalition People Before Profit-Solidarity, a averti que les dispositions du projet de loi pourraient "créer un effet paralysant sur les critiques légitimes de l'Église catholique".

    "Cela pourrait même décourager les gens de critiquer la promotion par l'Église du type de sexisme, d'homophobie et de transphobie que le projet de loi cherche à combattre", a-t-il déclaré lors d'un débat en novembre. "Il pourrait également être utilisé pour porter de fausses accusations d'antisémitisme et d'incitation à la haine antisémite contre des militants pro-palestiniens.

    Le 26 avril, M. Murphy a proposé un amendement visant à supprimer les protections du discours religieux.

  • L'âme escamotée ?

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    Du site des éditions du Cerf :

    L'abolition de l'âme

    L'abolition de l'âme

    de Robert Redeker

    352 pages - mars 2023

    24,00€

    Où est passé le mot « âme » ? Pourquoi a-t-il été escamoté ? Comment s’est-il évaporé de notre langue, volatilisé de notre culture, évanoui de notre quotidien ? Que signifie sa disparition ? Et que nous dit-elle de l’humanité contemporaine ?

    Il n’y est pas allé d’une subite révolution. Il s’est agi d’un lent mais implacable effacement. Celui que Robert Redeker dévoile et démontre ici en refaisant l’histoire de ce mot perdu. Peu à peu, on a doté l’âme, vocable crucial, d’apparents compléments qui ont fini par se révéler de complets substituts. On lui a préféré l’ego, le moi, le sujet, la conscience puis l’inconscient et, dernièrement même, le cerveau. Ainsi, de Descartes à Derrida, des premiers modernes aux ultimes déconstructionnistes, la spiritualité dévitalisée, le monde désanimé, l’homme désincarné n’ont cessé de croître sur l’âme désertée.

    Mais la réalité de l’âme, elle, n’est pas éteinte. Elle s’est seulement absentée de notre pensée. Elle demeure le chiffre secret de la vie vivante et le restera tant qu’il ne sera pas trop tard.

    Cet essai libre et libérateur nous invite à souverainement la redécouvrir, la retrouver, la sauver.

    Philosophe, Robert Redeker est l’auteur d’une oeuvre remarquée en France comme à l’étranger où plusieurs de ses livres ont été traduits, parmi lesquels les ouvrages majeurs que sont L’Éclipse de la mort et Les Sentinelles d’humanité.

    Lire :  Robert Redeker : « L’abolition de l’âme précède et conditionne l’abolition de l’homme »

  • La lettre pastorale de l'archevêque d'Oklahoma City sur la dysphorie de genre et le mouvement transgenre

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    Texte intégral de la lettre pastorale de l'archevêque Paul Coakley sur la dysphorie de genre et le mouvement transgenre
     
    Coakley 1
    L'archevêque Paul S. Coakley

    Oklahoma City, 1er mai 2023

    (traduction automatique)

    Note de la rédaction : Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de la lettre pastorale de l'archevêque d'Oklahoma City, Mgr Paul S. Coakley, intitulée "Sur l'unité du corps et de l'âme : accompagner ceux qui souffrent de dysphorie de genre", publiée le dimanche du Bon Pasteur, le 30 avril 2023. Une section de ressources sur la dysphorie de genre, les professionnels de la santé mentale et l'idéologie transgenre a également été incluse à la fin de la lettre originale.

    "Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu.

    C'est par lui que tout est venu à l'existence, et rien n'est venu à l'existence sans lui.

    Ce qui a été créé par lui, c'est la vie, et cette vie a été la lumière du genre humain ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas vaincue.

    Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire du Fils unique du Père, pleine de grâce et de vérité" (Jean 1:1-5, 14).

    Allez faire des disciples : Accompagnement et communauté

    Dans mes lettres pastorales précédentes, "Allez faire des disciples : Une vision pour l'archidiocèse d'Oklahoma City" (2013) et "Faites des disciples ! Construire une culture de la conversion et du discipulat" (2019), j'ai présenté ma vision pour l'archidiocèse d'Oklahoma City en termes généraux en appelant chacun d'entre nous à "témoigner joyeusement de notre foi catholique". Témoigner implique d'"accompagner" ceux que nous rencontrons afin qu'ils voient dans nos vies, nos actions et nos paroles que Dieu est Amour, et qu'Il a envoyé son Fils unique pour nous faire entrer dans une communion d'Amour. L'accompagnement nous demande "d'aimer et d'accepter toutes les personnes d'une manière qui invite chacun à une relation plus profonde avec le Christ et à un plus grand alignement de sa vie sur ses enseignements".

    Vatican II a souligné que "l'Église a toujours eu le devoir de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l'Évangile. C'est ainsi qu'elle peut répondre, dans un langage compréhensible pour chaque génération, aux questions éternelles que les hommes se posent sur la vie présente et sur la vie future, ainsi que sur les rapports de l'une à l'autre". Cette lettre pastorale reprend les grands thèmes de mes lettres précédentes pour aborder deux phénomènes liés mais distincts qui prévalent à notre époque, à savoir les personnes qui, en nombre croissant, s'identifient comme transsexuelles 6 et le mouvement transsexuel politique, culturel et idéologique.

    Bien que cette lettre aborde l'anthropologie sous-jacente au mouvement transgenre, son objectif est de fournir des conseils pastoraux sur la façon dont l'Église, ses ministres et les fidèles laïcs peuvent accompagner - marcher avec - ceux qui luttent avec leur identité de genre, en particulier ceux qui s'identifient comme transgenres. À la suite du pape François, je fais la distinction "entre ce qu'est la pastorale pour les personnes [qui s'identifient comme transgenres] et ce qu'est l'idéologie du [trans]genre". Les personnes qui s'identifient comme transgenres sont créées par Dieu, sont aimées par Dieu, et nous, en tant que chrétiens fidèles, sommes appelés à aimer chacune d'entre elles comme notre prochain (cf. Marc 12:31). Aimer les autres signifie au fond vouloir et désirer leur bien.

    Lire la suite

  • L'effacement de la religion et le triomphe du relativisme

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    Dostoïevski le disait déjà : "Si Dieu n'existe pas, tout est permis". Mais aujourd'hui, la tendance dominante dit le contraire en affirmant qu'il y a très bien moyen de mener une existence morale sans croire en l'existence de Dieu. On voit à quelles extrémités cela conduit nos sociétés : l'extermination de plus en plus large des enfants à naître, l'euthanasie et le suicide assisté, la banalisation de toutes les formes de sexualité même les plus contre-nature, etc. 

    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    De moins en moins de chrétiens dans le monde, le relativisme triomphe

    02-05-2023

    Selon une étude du Pew Research Center, les adultes de plus d'une douzaine de pays occidentaux affirment qu'il n'est pas nécessaire de croire en Dieu pour mener une vie morale. Benoît XVI a lancé un avertissement : "La disparition de l'idée de Dieu entraîne celle de l'idée d'un monde vrai". 

    Selon une étude récente menée par Janell Fetterolf et Sarah Austin, toutes deux chercheurs au Pew Research Center, les adultes de plus d'une douzaine de pays occidentaux affirment qu'il n'est pas nécessaire de croire en Dieu pour mener une vie morale ou avoir de bonnes valeurs. L'étude, basée sur les réponses à l'enquête Global Attitudes Survey du Pew Research Center menée au printemps 2022, a été publiée le 20 avril. Dans les pays d'Europe et d'Amérique du Nord, au moins six personnes interrogées sur dix pensent qu'il n'est pas nécessaire de croire en Dieu pour être moral. C'est le cas de neuf Suédois sur dix, soit le pourcentage le plus élevé de tous les pays étudiés. En revanche, les Israéliens sont presque également divisés sur la question de savoir s'il est nécessaire de croire en Dieu pour être moral : 47 % affirment qu'une telle croyance est nécessaire, tandis que 50 % disent le contraire.

    À la question de savoir s'il est "nécessaire de croire en Dieu pour être moral et avoir de bonnes valeurs", la majorité des personnes interrogées dans les pays d'Europe occidentale : Suède (90 %), France (77 %), Royaume-Uni (76 %), Pays-Bas (76 %), Espagne (74 %), Belgique (69 %), Italie (68 %), Allemagne (62 %) et Grèce (60 %), ont répondu qu'il n'était pas du tout nécessaire de croire en Dieu pour être quelqu'un de bien. C'est également ce qu'ont confirmé la majorité des personnes interrogées dans d'autres pays, non européens mais faisant partie de la civilisation occidentale, comme l'Australie (85 %), le Canada (73 %) et les États-Unis (65 %).

    La majorité des citoyens, même dans ces pays, déclarent que la foi en Dieu n'est pas nécessaire pour "être moral et avoir de bonnes valeurs", un fait qui est également confirmé par les pays traditionnellement considérés comme des bastions de la religiosité et de la foi : la majorité des personnes interrogées dans les pays d'Europe de l'Est tels que la Pologne (67%) et la Hongrie (63%), qui ont également des gouvernements favorables aux valeurs traditionnelles et à la religion chrétienne, confirment l'opinion dominante : vivre comme si Dieu n'existait pas ou comme si Dieu existait, ne change rien.

    En Italie, une moyenne de 68% des personnes interrogées déclarent qu'il n'est pas nécessaire de croire en Dieu pour être de bonnes personnes avec de bonnes valeurs morales, parmi lesquelles 61% déclarent appartenir à une église ("vraisemblablement" l'Église catholique apostolique romaine) et les autres se déclarent non croyants ou croyants, mais n'appartenant pas à des églises. Un chiffre inquiétant pour un pays qui se considère encore comme "catholique" et riche en "croyants". Toutefois, d'après les données recueillies ces dernières années par les deux chercheurs, il convient de noter qu'en Italie, de 2019 à 2022, le nombre de personnes qui déclarent que la foi en Dieu est indispensable pour avoir des valeurs morales fortes, ainsi que celles qui ne reconnaissent pas l'importance de Dieu, est stable à 30 %, après une période (2002-2013) au cours de laquelle des augmentations avaient été enregistrées parmi ceux qui se méfiaient de l'importance de Dieu et des diminutions correspondantes parmi les croyants. Quoi qu'il en soit, l'invitation pressante que Joseph Ratzinger / Pape Benoît a lancée d'abord en 2005 à Subiaco, puis en 2010 à Rome, puis réitérée à la "Cour des Gentils" au Portugal en 2012, cette nécessité urgente de "vivre comme si Dieu existait".

    Un Dieu qui a le visage de Jésus-Christ, qui nous empêche de perdre notre dignité et d'être engloutis par un "nouveau moralisme dont les mots clés sont justice, paix, conservation de la création, des mots qui rappellent des valeurs morales essentielles dont nous avons vraiment besoin". Mais ce moralisme reste vague et glisse ainsi, presque inévitablement, dans la sphère des partis politiques... une tentative, poussée à l'extrême, de façonner les affaires humaines en se passant complètement de Dieu, qui nous conduit toujours plus loin au bord de l'abîme, vers la mise à l'écart totale de l'homme". D'où l'urgence de renverser la situation ou, comme l'a dit Ratzinger, d'essayer de vivre et de diriger sa vie "velut si Deus daretur", comme si Dieu était là... [parce que] c'est ainsi que toutes nos choses trouvent un appui et un critère dont elles ont un besoin urgent".

    Apparemment, seuls les citoyens d'Israël et de Singapour étaient également plus divisés sur la question, avec respectivement 50 % et 54 % des personnes interrogées affirmant que la croyance en Dieu est une condition préalable à la moralité et aux bonnes valeurs. La Malaisie est le seul pays où une majorité écrasante de personnes interrogées (78 %) pensent que la foi en Dieu est nécessaire pour mener une vie morale avec de bonnes valeurs. 

    La différence d'opinion entre les personnes affiliées et non affiliées à une religion concernant la nécessité de croire en Dieu pour mener une vie morale avec de bonnes valeurs s'étend à tous les pays étudiés, bien que des majorités dans les deux groupes ne croient pas que la croyance en Dieu soit une condition nécessaire pour mener une telle vie. Dans la plupart des pays étudiés, la moitié ou plus des personnes ayant déclaré appartenir à une religion ont affirmé qu'il n'était pas nécessaire de croire en Dieu pour être moral, y compris 86 % des Suédois affiliés à une religion et 75 % des Australiens. Les données qui ressortent de cette enquête ne font que confirmer l'inquiétante évidence que montrent les rapports que nous rapportons et jugeons quotidiennement dans ce journal : le déclin de l'idée de Dieu et la consolidation de la folle revendication des Lumières de la "bonne vie sans Dieu", qui a déjà été expérimentée et qui fait des millions de victimes.

    Ces dernières années, le théologien Ratzinger et le philosophe Spaeman ont dénoncé le fait que "la tentative, poussée à l'extrême, de façonner les affaires humaines entièrement sans Dieu nous conduit de plus en plus au bord de l'abîme, vers l'abandon total de l'homme" et qu'en outre, comme le montre chaque jour la barbarie woke et LGBTI, "avec la disparition de l'idée de Dieu, disparaît aussi l'idée d'un monde vrai". À cette dénonciation et à cette invitation pressante à la redécouverte de la raison et au témoignage réel de la foi, nous sommes tous appelés à donner une réponse et un témoignage. Un défi au relativisme auquel les églises chrétiennes ont renoncé, comme le montrent les données.

  • Le bienheureux Nicolas Sténon, patron de la droite liturgie (1638-1686) (Liturgie 36)

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    Liturgie 36 ‒ Le bienheureux Nicolas Sténon, patron de la droite liturgie (1638-1686) (25 mn) 

    Après la première partie du cours qui abordait l'histoire de la liturgie, nous abordons certains points de la théologie de la liturgie. 

    Le docteur Denis Crouan raconte la vie de cet évêque (Niels Stensen en allemand) béatifié par Jean-Paul II. Ce saint peu connu a montré que la liturgie est un acte de justice à l'égard de Dieu (la vertu de religion fait partie de la vertu de justice). Dans la persécution, il a travaillé à l'établissement des décrets du Concile de Trente à son époque. Il a fini par renoncer à sa charge d'évêque et a consacré la fin de sa vie à un ministère de simple prêtre.  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Institut Docteur Angélique 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

  • Misericordia Domini plena est terra (Introit du 4ème dimanche de Pâques)

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  • Quand le pape s'adresse au clergé hongrois : des propos très "bergogliens"...

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETE FRANCOIS en HONGRIE
    (28 - 30 avril 2023)

    RENCONTRE AVEC LES ÉVÊQUES, LES PRÊTRES, LES DIACRES, LES CONSACRÉS, LES SÉMINARISTES ET LES AGENTS PASTORAUX
    SÉMINARISTES ET AGENTS PASTORAUX

    DISCOURS DU SAINT-PÈRE

    Co-cathédrale Saint-Étienne (Budapest)
    Vendredi, 28 avril 2023

    (traduction automatique)

    Chers frères évêques
    chers prêtres et diacres, consacrés et séminaristes
    chers agents pastoraux, frères et sœurs,
    dicsértessék a Jézus Krisztus ! [laudetur Jesus Christus !].

    Je suis heureux de me retrouver ici après avoir partagé avec vous le 52e Congrès eucharistique international. Ce fut un moment de grande grâce et je suis sûr que ses fruits spirituels vous accompagnent. Je remercie l'archevêque Veres de m'avoir salué et d'avoir repris le souhait des catholiques de Hongrie avec les mots suivants : "Dans ce monde en mutation, nous voulons témoigner que le Christ est notre avenir. Le Christ. Pas 'l'avenir, c'est le Christ', non : 'le Christ est notre avenir'. Il ne s'agit pas de changer les choses. C'est l'une des exigences les plus importantes pour nous : interpréter les changements et les transformations de notre temps, en essayant de relever les défis pastoraux du mieux possible. Avec le Christ et dans le Christ. Rien en dehors du Seigneur, rien loin du Seigneur.

    Mais cela est possible en regardant le Christ comme notre avenir : Il est "l'Alpha et l'Oméga, Celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant" (Ap 1,8), le commencement et la fin, le fondement et le but ultime de l'histoire humaine. En contemplant en ce temps pascal sa gloire, celle de Celui qui est "le Premier et le Dernier" (Ap 1,17), nous pouvons regarder les tempêtes qui frappent parfois notre monde, les changements rapides et continus de la société et la crise même de la foi en Occident avec un regard qui ne cède pas à la résignation et qui ne perd pas de vue la centralité de Pâques : le Christ ressuscité, centre de l'histoire, est l'avenir. Notre vie, même si elle est marquée par la fragilité, est fermement placée entre ses mains. Si nous l'oublions, nous aussi, pasteurs et laïcs, nous chercherons des moyens et des instruments humains pour nous défendre du monde, en nous enfermant dans nos oasis religieuses confortables et paisibles ; ou, au contraire, nous nous adapterons aux vents changeants de la mondanité et, alors, notre christianisme perdra de sa vigueur et nous cesserons d'être le sel de la terre. Revenir au Christ, qui est l'avenir, pour ne pas tomber dans les vents changeants de la mondanité, ce qui est le pire qui puisse arriver à l'Église : une Église mondaine.

    Voilà donc les deux interprétations - j'aimerais dire les deux tentations - dont nous devons toujours nous méfier en tant qu'Église : une lecture catastrophique de l'histoire présente, qui se nourrit du défaitisme de ceux qui répètent que tout est perdu, qu'il n'y a plus les valeurs du passé, que nous ne savons pas où nous allons aboutir. Il est beau que le révérend Sándor exprime sa gratitude à Dieu qui l'a "délivré du défaitisme" ! Et qu'a-t-il fait de sa vie, une grande cathédrale ? Non, une petite église de campagne, une église d'urgence. Mais il a réussi, il ne s'est pas laissé abattre. Merci, mon frère ! Et puis l'autre risque, celui de la lecture naïve de son temps, qui se fonde au contraire sur le confort du conformisme et nous fait croire que tout va bien après tout, que le monde a changé entre-temps et qu'il faut s'adapter - sans discernement ; c'est mauvais. Ici, contre le défaitisme catastrophique et le conformisme mondain, l'Évangile nous donne un regard nouveau, il nous donne la grâce du discernement pour entrer dans notre temps avec une attitude d'accueil, mais aussi avec un esprit de prophétie. Donc, avec une ouverture accueillante à la prophétie. Je n'aime pas utiliser l'adjectif " prophétique ", il est galvaudé. Nom : prophétie. Nous vivons une crise des noms et nous nous tournons si souvent vers les adjectifs. Non : prophétie. Esprit, attitude d'accueil, d'ouverture, avec la prophétie dans le cœur.

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  • "Que Dieu bénisse les Hongrois !"; le discours du pape à Budapest (28 avril)

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS en HONGRIE
    (28 - 30 avril 2023)

    RENCONTRE AVEC LES AUTORITÉS, LA SOCIÉTÉ CIVILE ET LE CORPS DIPLOMATIQUE

    DISCOURS DU SAINT-PÈRE

    Ancien monastère Carmélitain (Budapest)
    Vendredi 28 avril 2023

    Madame la Présidente de la République,

    Monsieur le Premier Ministre,
    Membres distingués du Gouvernement et du Corps diplomatique
    Autorités et Représentants illustres de la société civile,
    Mesdames et Messieurs !

    Je vous salue cordialement et je remercie Madame la Présidente pour son accueil et aussi pour ses aimables et profondes paroles. La politique naît de la ville, de la polis, d’une passion concrète pour la vie en commun, dans la garantie des droits et le respect des devoirs. Peu de villes nous aident à y réfléchir comme Budapest, qui n’est pas seulement une capitale majestueuse et vitale, mais un lieu central de l’histoire : témoin de tournants importants au cours des siècles, elle est appelée à être protagoniste du présent et de l’avenir ; ici, comme l’a écrit l’un de vos grands poètes, « Du Danube qui est futur, passé, présent, les doux flots ne cessent de s’embrasser » (A. József, Au bord Danube). Je voudrais donc vous faire part de quelques réflexions, en m'inspirant de Budapest en tant que ville d’histoire, ville de ponts et ville de saints.

    1. Ville d’histoire. Cette capitale a des origines anciennes, comme en témoignent les vestiges celtiques et romains. Sa splendeur nous ramène cependant à la modernité, lorsqu’elle était capitale de l’Empire austro-hongrois pendant cette période de paix connue sous le nom de belle époque, qui a duré à partir des années de sa fondation jusqu’à la Première Guerre mondiale. Née en temps de paix, elle a connu de douloureux conflits: non seulement les invasions d’autrefois mais, au siècle dernier, les violences et les oppressions causées par les dictatures nazie et communiste – comment oublier 1956 ? Et, pendant la Seconde Guerre mondiale, la déportation de dizaines et de dizaines de milliers d’habitants, avec le reste de la population d’origine juive enfermée dans le ghetto et soumis à de nombreux massacres. Dans ce contexte, il y a eu beaucoup de justes valeureux - je pense au Nonce Angelo Rotta, par exemple -, beaucoup de résilience et un grand engagement dans la reconstruction, de sorte que Budapest est aujourd’hui une des villes européennes ayant le plus grand pourcentage de population juive, centre d’un pays qui connaît la valeur de la liberté et qui, après avoir payé un lourd tribut aux dictatures, porte en elle la mission de garder le trésor de la démocratie et le rêve de la paix.

    À ce propos, je voudrais revenir sur la fondation de Budapest qui est célébrée cette année de manière solennelle. Elle a eu lieu, en efet, il y a 150 ans, en 1873, par l’union de trois villes : Buda et Óbuda à l’ouest du Danube avec Pest, située sur la rive opposée. La naissance de cette grande capitale au cœur du continent rappelle le chemin unitaire entrepris par l’Europe, dans laquelle la Hongrie trouve son berceau vital. Après la guerre, l’Europe a été, avec les Nations Unies, le grand espoir dans l’objectif commun que des liens plus étroits entre les nations empêcheraient de nouveaux conflits. Malheureusement, cela n'a pas été le cas. Cependant, dans le monde où nous vivons, la passion pour la politique communautaire et le multilatéralisme semble être un beau souvenir du passé : on semble assister au triste déclin du rêve choral de paix, tandis que les solistes de la guerre prennent la place. D’une manière générale, l’enthousiasme pour la construction d’une communauté des nations pacifique et stable semble s’être désintégré dans les esprits, tandis que l’on marque les zones, que l’on marque les différences, que les nationalismes recommencent à gronder et que l’on exacerbe les jugements et les tons à l’égard des autres. Au niveau international, il semble même que la politique ait pour effet d’enflammer les esprits plutôt que de résoudre les problèmes. Elle oublie la maturité acquise des horreurs de la guerre et régresse vers une sorte d’infantilisme belliqueux. Mais la paix ne viendra jamais de la poursuite d’intérêts stratégiques particuliers, mais plutôt de politiques capables de considérer l’ensemble, le développement de tous : attentives aux personnes, aux pauvres et à l’avenir, et pas seulement au pouvoir, aux gains et aux opportunités du moment.

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  • Quelle vision de l'homme dans l'Islam ?

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    De Marion Duvauchel, historienne des religions, sur le Salon Beige  :

    Anthropologie de l’islam, anthropologie dans l’islam

    L’islamologie « classique » (celle des XIX et XXsiècles) ne s’est jamais vraiment intéressée à la vision de l’homme dans l’islam, préoccupée qu’elle était de philologie et de constituer une bibliothèque de textes. L’idée d’une « anthropologie de l’islam » n’a tout au plus que quelques décennies et de ce fait, elle s’inscrit dans le paradigme de la « science de l’homme » élaborée depuis deux siècles, qui définit les pratiques et méthodes de l’ethnologie et en conditionne les débats comme les enjeux.

    L’anthropologie de l’islam n’est pas la nôtre. Elle n’est pas portée par deux mille ans d’histoire philosophique ni marquée par la rencontre au IIe siècle de la sagesse chrétienne et de la sagesse grecque qui a coulé les concepts sémites dans l’univers linguistique de l’hellénisme ; contrairement à la nôtre, elle n’a pas élaboré un humanisme singulier, aujourd’hui battu en brèche mais qui n’en a pas moins plusieurs siècles d’existence et de débat.

    Si l’on considère la structure de la pensée biblique, ses tendances constitutives, les raisons pour lesquelles saint Thomas d’Aquin, après son maitre Albert le Grand, a choisi comme guide en philosophie plutôt Aristote que Platon s’éclairent : la doctrine platonicienne de la matière, du sensible, du mal, de l’âme et du corps, était incompatible avec le réalisme biblique et avec l’amour de toute la tradition hébraïque pour la création sensible. Le premier acte de l’Ancien Testament est un texte justement célèbre, « le récit de la Création ». Ce que l’on appelle la Genèse est la réponse sémitique à la question que se sont posés les présocratiques, appelés aussi, les philosophes physiciens : celle de l’origine du monde. Mais contrairement à la dépréciation du monde grec puis du manichéisme, la formule « Dieu vit que cela était bon » établit un fondement solide pour une connaissance du monde sensible et même de la matière, capital pour le développement futur de la physique. C’est par ailleurs se méprendre que de croire que ce texte évoque l’origine de l’homme : il fournit les principes d’intelligibilité de la nature humaine, et donc des clés de compréhension et de connaissance de l’homme, à commencer par la nature véritable de la différenciation sexuelle. « Homme et femme (ish et isha)  il les créa ». La femme dans la Bible ne peut s’interpréter que comme ce qui est au plus intime de l’homme, son vis-à-vis, son interlocutrice, son aide dans le difficile et exaltant travail proposé d’accomplir la création.

    La Genèse implique une métaphysique et une idée du temps. Le monde n’est pas le produit d’un conflit d’éléments mus par le hasard – concession à la mathématique des jeux – et de la sombre nécessité des vieux mythes babylo-helléniques. Le monde est le lieu d’émergence, de développement et d’accomplissement de la liberté humaine, dans la création, dans l’histoire, et dans le monde humain, famille, cité, unités organiques différentes telles qu’elles apparaissent dans les climats et sous des cieux historiques divers. Le christianisme contient un principe d’ordre, de logique, de différenciation et donc de liberté, qui, bien compris est destructeur de toute oppression.

    Rien de tel dans l’islam.

    Le Coran n’a rien de comparable au « Dieu vit que cela était bon » qu’on trouve dans la Genèse. Pour l’Islam, la mort résulte d’un problème de difficultés techniques que le Créateur n’a pu résoudre. Il n’y a aucune liberté véritable dans la création islamique. Il en ressort un rapport à la parole bien précis : à quoi bon convaincre si tout est déterminé. À quoi bon agir si l’arbitraire divin gouverne la totalité du monde et des destinées humaines.

    Lire la suite sur le Salon Beige