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Société - Page 133

  • Le président Biden, l'archevêque Paglia et la mortification de l'Église

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    De George Weigel sur The Catholic World Report :

    Le président Biden, l'archevêque Paglia et la mortification de l'Église

    Allons-nous maintenant avoir des hérétiques qui nient la divinité du Christ nommés comme membres du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, au nom du "dialogue" ?

    2 novembre 2022

    Aucune personne qui a travaillé à Washington pendant plus de quatre décennies, comme moi, ne peut imaginer Joseph Robinette Biden, Jr, comme l'un des couteaux les plus tranchants du tiroir. Même avec le recul de 31 ans, sa tentative d'enseigner la théorie du droit naturel au futur juge Clarence Thomas lors des auditions de confirmation de ce dernier est toujours aussi répugnante. Il s'est autodétruit lors de plusieurs campagnes présidentielles à cause de gaffes verbales (et de plagiats). Tout récit honnête de son succès dans l'obtention de la nomination démocrate de 2020 concédera qu'il a été plus ou moins consacré par la crainte que Bernie Sanders, le socialiste du Vermont qui a passé sa lune de miel dans le Moscou de la guerre froide, ne conduise le parti au bord du précipice.

    Aujourd'hui, il est évident pour toute personne ayant la moindre connaissance de la médecine gériatrique que M. Biden est atteint de troubles cognitifs. Le fardeau de l'âge s'est donc superposé à l'incapacité intellectuelle, et l'habituelle fanfaronnade de M. Biden n'est plus qu'une mince couverture pour le dysfonctionnement, l'indiscrétion et une malpropreté après l'autre. Compte tenu de ces réalités, les éthiciens peuvent débattre du degré de culpabilité morale de M. Biden pour sa politique incessante en faveur de l'avortement, qui s'est intensifiée depuis que la Cour suprême a, à juste titre, jeté Roe v. Wade à la poubelle de l'histoire jurisprudentielle en juin dernier. Objectivement parlant, cependant, M. Biden est devenu non seulement un embarras pour l'Église, mais un contre-témoin de l'Évangile que l'Église proclame.

    Sentant, avec d'autres démocrates, que les vents politiques soufflaient dans une direction défavorable alors que les élections de mi-mandat de 2022 entraient dans la dernière ligne droite, l'homme qui claironne effrontément qu'il enfoncera son chapelet dans la gorge de quiconque mettra en doute sa bonne foi catholique a annoncé que sa première action, si les démocrates contrôlaient à la fois la Chambre et le Sénat en janvier 2023, serait de "codifier" Roe v. Wade par voie législative.

    En fait, ce que M. Biden et ses partisans proposent est l'attaque la plus draconienne que l'on puisse imaginer contre le droit à la vie : une licence d'avortement à l'échelle nationale qui, au nom de menaces non spécifiées pour la "santé" maternelle, légaliserait le démembrement d'un enfant à naître jusqu'à la naissance. Le projet de loi proposé par Biden et les démocrates laisse la définition de la "santé" si vague qu'elle autorise les avortements tardifs, en cas de problèmes de "santé mentale" qui peuvent être pratiquement tout et n'importe quoi.

    En promouvant un permis de tuer pratiquement sans restriction, M. Biden s'est déclaré en dehors de la pleine communion de l'Église. Les prêtres et autres personnes qui ont dit à cet homme superficiel et mal catéchisé que sa position sur l'avortement pouvait être conciliée avec la pleine communion avec l'Église catholique portent le plus lourd fardeau de la responsabilité morale - tout comme les évêques appelés à exercer un soin pastoral pour M. Biden. Mais il ne fait aucun doute que, objectivement, le président Biden s'est mis dans une position de communion diminuée, défectueuse, avec l'Église qu'il aime. Ce qui est dommage, c'est que ce qu'il aime, il ne le connaît pas. Et l'amour sans la connaissance est un simple sentiment.

    Il y a aussi Mgr Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie. Nous étions, j'imagine, amis autrefois. Au milieu des années 1990, nous avons travaillé avec le regretté cardinal William Keeler pour faire ériger un mémorial au cardinal James Gibbons de Baltimore dans la basilique de Santa Maria in Trastevere, dont Mgr Paglia était alors le recteur. En 1887, le cardinal Gibbons a prononcé dans cette vénérable basilique, qui venait de devenir son église romaine "titulaire", un sermon qui anticipait l'enseignement du Concile Vatican II sur l'Église et l'État. Keeler et moi avons pensé que ce moment devait être commémoré, et Paglia n'aurait pas pu être plus utile pour faire aboutir le projet, suggérant même que le mémorial Gibbons soit mis en parallèle dans le sanctuaire de la basilique avec un mémorial à un autre grand défenseur de la liberté religieuse, le cardinal polonais Stefan Wyszyński, aujourd'hui béatifié.

    Mais c'était à l'époque, et nous sommes aujourd'hui. Et l'archevêque, qui a présidé à la déconstruction de l'Académie Pontificale de la Vie telle que le Pape Saint Jean Paul II l'avait créée, n'est plus l'homme que j'ai connu il y a trois décennies. Ainsi, Mgr Paglia a récemment accepté la nomination du professeur Mariana Mazzucato, une économiste pro-avortement, comme membre de l'académie pontificale, au nom d'un "dialogue interdisciplinaire, interculturel et interreligieux fructueux."

    Il s'agit là d'une absurdité des plus superficielles, voire d'une duplicité. Devons-nous maintenant avoir des hérétiques qui nient la divinité du Christ nommés comme membres du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, au nom du "dialogue" ? Ou des antisémites appelés à des postes officiels au Vatican au nom d'un "dialogue" sur le judaïsme ?

    La mortification de l'Église se poursuit. Elle nous renforcera dans la vérité, en fin de compte. Mais c'est tout de même une mortification.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt livres, dont Witness to Hope : The Biography of Pope John Paul II (1999), The End and the Beginning : Le pape Jean-Paul II - La victoire de la liberté, les dernières années, l'héritage (2010), et L'ironie de l'histoire catholique moderne : How the Church Rediscovered Itself and Challenged the Modern World to Reform (2010). Ses livres les plus récents sont The Next Pope : The Office of Peter and a Church in Mission (2020), et Not Forgotten : Elegies for, and Reminiscences of, a Diverse Cast of Characters, Most of Them Admirable (Ignatius, 2021).

  • Enquête sur les funérailles : 53% à l’église. 56% d’inhumations et 44% d’incinérations

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    Communiqué de presse

    Enquête sur la réalité des funérailles : 53% à l’église. 56% d’inhumations et 44% d’incinérations.

    2 novembre 2022.

    Egliseinfo.be, le GPS de plus de 2.500 clochers en Belgique francophone, dévoile les résultats de son enquête sur la réalité de la pratique des funérailles en Belgique francophone. Combien choisissent une cérémonie religieuse ? Y-a-t’il plus d’inhumations que d’incinérations ? Cela varie-t’il d’une province à l’autre ?

    « Notre site est la référence des heures de messe et reçoit également beaucoup de visites liées aux funérailles, des recherches d’adresses d’églises et de cimetières. De même pour des prières pour les défunts. Avec l’équipe, nous avons voulu objectiver la réalité des funérailles en Belgique francophone. », dit Jacques Galloy, initiateur de la plateforme egliseinfo.be.

    Le 2 novembre est le jour de la commémoration des défunts. Les cimetières fleurissent et s’illuminent. Des millions de belges visitent les tombes de leurs proches. En 2021, 112.291 habitants sont décédés en Belgique (toutes causes de décès confondues) selon Statbel, l'office belge de statistique, soit environ 55.000 Belges francophones.

    La moyenne d’âge des 540 avis de décès analysés est de 78 ans. L’échantillon a été extrait du 15 au 31 octobre 2022, sur les sites enaos.be, inmemoriam.be, defunt.be et lesfunerailles.be. Il représente proportionnellement les provinces du Brabant Wallon, Hainaut, Liège, Luxembourg, Namur et la région de Bruxelles capitale.

    53% des funérailles ont lieu sous la forme d’une cérémonie religieuse dans une église. C’est même 70% dans les provinces de Luxembourg et de Namur et 44% dans le Brabant-Wallon, à Bruxelles et à Liège. Le Hainaut, la province la plus peuplée avec ses 1 351 127 habitants au 1 janvier 2022 selon statbel, affiche 59% de cérémonies religieuses à l’église. Pour être complet, il faudrait aussi tenir compte des liturgies religieuses dans les crématoriums mais cette information n’apparaît pas toujours clairement sur les avis.

    Parmi ces célébrations religieuses dans une église, 72% optent pour une inhumation, contre 28% d’incinérations. Au contraire, en absence de liturgie, 69% choisissent une incinération tandis que 31% préfèrent un enterrement dans un cercueil. En moyenne, sur l’ensemble des obsèques de l’échantillon, 56% sont des inhumations contre 44% d’incinérations, en croissance. C’est dans la province de Liège que le taux d’incinération est le plus élevé : 53%, et dans les provinces de Luxembourg et de Namur qu’il est le plus faible : 34%. A Liège-ville, le crématorium situé sur le site de l’ancien abbaye devenu cimetière de Robermont affiche de plus en plus souvent complet. Dès lors, davantage d’incinérations ont lieu au sud des Pays-Bas dans le crématorium d’Eijsden où il y aura bientôt un espace aménagé pour le recueillement des proches.

    Par ailleurs, en ces temps troublés, les cimetières militaires des malheureuses grandes guerres sont plus fréquentés que d’habitude. Les arbres se parent de leurs couleurs d’automne. Les feuilles tombent. L’hiver approche et, nous le savons, il sera suivi du printemps.

    Notice technique : Enquête sur les funérailles en Belgique francophone par egliseinfo.be, le GPS des clochers. Echantillon de 540 faire-parts de décès du 15 au 31 octobre 2022, sur les sites enaos.be, inmemoriam.be, defunt.be et lesfunerailles.be.

    Marge d’erreur 4%. Statbel : https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/mortalite-et-esperance-de-vie/mortalite-generale#

    Contacts : Gabriel Crutzen, webmaster, +32 470 03 21 74, support@egliseinfo.be
    Jacques Galloy, initiateur, +32 (4) 374 23 74, +32 (497) 44 67 36 info@egliseinfo.be
    Gaudeto sprl - Chemin du Frise 46, 4671 Saive

    A propos d’Egliseinfo.be : Egliseinfo.be est une start-up catholique belge qui géolocalise gratuitement les clochers et les horaires des célébrations. Lancée à Pâques 2014, elle regroupe 2.500, soit 95%, des clochers et paroisses de Belgique francophone. Ce projet collaboratif est porté par des chrétiens laïcs en partenariat avec des diocèses belges francophones et CathoBel.

    www.egliseinfo.be - https://www.facebook.com/egliseinfo.be - https://www.instagram.com/egliseinfo.be

  • "Nous voyons les conséquences d'une société pleine de droits mais sans responsabilité personnelle"

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    De Maria José Atienza sur Omnes :

    Joseph Weiler : "Nous voyons les conséquences d'une société pleine de droits mais sans responsabilité personnelle".

    Joseph Weiler, Prix Ratzinger de Théologie 2022, a été l'orateur du Forum Omnes sur "La crise spirituelle de l'Europe", dans une Aula pleine à craquer, où il a partagé des clés et des réflexions sur la pensée européenne actuelle. 

    31 octobre 2022

    L'Aula Magna du siège de l'Université de Navarre à Madrid a accueilli le Forum Omnes sur "La crise spirituelle de l'Europe". Un sujet qui a suscité beaucoup d'attentes, comme en témoigne le large public qui a assisté au Forum Omnes. Alfonso Riobó, directeur d'Omnes, a ouvert le forum Omnes en remerciant les intervenants et les participants de leur présence et en soulignant le niveau intellectuel et humain du professeur Weiler, qui est devenu le troisième lauréat du prix Ratzinger à assister à un forum Omnes.

    Le professeur María José Roca était chargé de modérer la session et de présenter Joseph Weiler. M. Roca a souligné la défense de "la possibilité d'une pluralité de visions en Europe dans un contexte de respect des droits" incarnée par le professeur Weiler, qui a représenté l'Italie devant la Cour européenne des droits de l'homme dans l'affaire Lautsi contre Italie, qui a statué en faveur de la liberté de la présence de crucifix dans les écoles publiques italiennes.

    La "trinité européenne"

    M. Weiler a commencé sa thèse en soulignant que "la crise que traverse l'Europe n'est pas seulement politique, défensive ou économique. C'est une crise, avant tout, de valeurs". Dans ce domaine, M. Weiler a expliqué les valeurs qui, selon lui, sous-tendent la pensée européenne et qu'il a appelées "la trinité européenne" : "la valeur de la démocratie, la défense des droits de l'homme et l'État de droit".

    Ces trois principes constituent le fondement des États européens, et sont indispensables. Nous ne voulons pas vivre dans une société qui ne respecte pas ces valeurs, a soutenu M. Weiler, "mais ils ont un problème, ils sont vides, ils peuvent aller dans une bonne ou une mauvaise direction".

    Weiler a expliqué cette faille dans les principes : la démocratie est une technologie de l'information.
    Elle est vide, car si vous avez une société où la plupart des gens sont mauvais, vous avez une mauvaise démocratie. "De même, les droits fondamentaux indispensables nous donnent des libertés, mais que faisons-nous de cette liberté ? ". Selon ce que nous faisons, nous pouvons faire du bien ou du mal ; par exemple, nous pouvons faire beaucoup de mal protégés par la liberté d'expression".

    Enfin, a souligné M. Weiler, il en va de même pour l'État de droit si les lois dont il émane sont injustes.

    Le vide européen

    Face à cette réalité, Weiler défend son postulat : l'être humain cherche "à donner un sens à sa vie qui dépasse ses intérêts personnels".

    Avant la Seconde Guerre mondiale, poursuit le professeur, "ce désir humain était couvert par trois éléments : la famille, l'Église et la patrie. Après la guerre, ces éléments ont disparu, ce qui est compréhensible, si l'on tient compte de la connotation avec les régimes fascistes et des abus commis par ces derniers. L'Europe se laïcise, les églises se vident, la notion de patriotisme disparaît et la famille se désintègre. Tout cela donne lieu à un vide. D'où la crise spirituelle de l'Europe : "ses valeurs, la "sainte trinité européenne" sont indispensables, mais elles ne satisfont pas la quête de sens de la vie. Les valeurs du passé : famille, église et pays n'existent plus. Il y a donc un vide spirituel.

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  • Le métagénisme ou la supercherie du genre

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    Du site de la librairie en ligne Via Romana :

    La supercherie du Genre

    La supercherie du Genre

    Abbé Renaud de Sainte Marie

    10,00 € TTC
     
    Vient de paraître, en librairie le 10 novembre.

    Disponible dès maintenant sur ce site.

    Beaucoup d’opposants au Mariage pour tous le savaient. L’adoption de la loi Taubira était l’arbre qui cachait la forêt. Depuis lors, dans ces domaines qui touchent à la définition des sexes, à leur place dans la société, à la définition de la famille s’accumulent les bouleversements, certains diront les déconstructions.

    Pour inquiétant qu’il soit, ce spectacle n’est pas sans cohérence. Ce petit livre a pour ambition de dévoiler l’arrière-fond philosophique du chaos général soutenu institutionnellement à grand renfort de lois et de propagande par les gouvernements successifs de notre pays et par les institutions internationales.

    L’attaque que subissent les nations humaines est générale, et sa malice en quelque sorte inédite. Les premières victimes de cette offensive sont les plus jeunes générations, celles qui à l’école sont devenues les souris de laboratoire de théoriciens promouvant une égalité pas encore atteinte malgré cent cinquante ans de démocratie. On découvrira par ce livre pourquoi les luttes contre les discriminations sont devenues intersectionnelles.

    Face au mal qui progresse, nous ne pouvons pas rester inactifs. Mais avant d’agir, il faut comprendre, nommer. Sous nos yeux inquiets se dévoile un courant de pensée qui ne disait pas son nom, nous lui en avons donné un : le métagénisme.

    Prêtre, l’abbé Renaud de Sainte Marie a été ordonné en 2006. Titulaire d’un doctorat en philosophie, il a déjà publié La sensibilité dans la vie morale (Clovis 2009) et Le désir du bien (Téqui 2021).

  • Qui se préoccupe du long terme aujourd’hui ?

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    D'Olivier Bonnassies sur La Sélection du Jour :

    LE PROBLÈME DE LA DÉMOCRATIE

    « La démocratie est basée sur la vertu » disait Montesquieu dans son analyse des régimes politiques (De l’Esprit des lois, chapitre IV). Il expliquait que ce régime politique « plus fragile » requiert un civisme particulier, une « vertu politique » qui est « un renoncement à soi-même » en ce sens que les citoyens doivent « accorder plus d’importance à l’intérêt général et à la nation qu’à (leur) propre intérêt » en ayant toujours, chevillé au corps, « l’amour des lois et de la patrie ».

    On en est loin aujourd’hui ! Depuis plusieurs décennies, dans la plupart des grandes démocraties occidentales, notre génération a cédé à la facilité. Ce penchant a été facilité par l’évolution des marchés financiers qui ont permis de vivre à crédit, en empruntant des sommes gigantesques qui plombent l’avenir de nos enfants comme jamais : qui pourra rembourser cela ?

    Les peuples réclament toujours plus d’assistance de l’État, alors que, contrairement au sentiment général, la prospérité, la santé, l'hygiène, le confort, les loisirs et la qualité de la vie n’ont jamais atteint les niveaux d’aujourd’hui. Mais l'État est atteint de paralysie évolutive. À la moindre tentative de réforme, il se heurte à une opposition multiforme dans la rue, qui gagne habituellement quand elle a le soutien complaisant des médias.

    Les hommes politiques ont pris l’habitude de flatter ces exigences ou de se coucher devant elles. La dernière campagne présidentielle en France a été l’occasion d’une surenchère surréaliste sur le thème de la hausse du pouvoir d’achat. Trois mois plus tard, Emmanuel Macron change radicalement de discours : ce serait aujourd’hui « la fin de l’abondance » et le temps de la« sobriété ». Le paysage aurait-il radicalement évolué en trois mois ? Ou nous aurait-on menti ?

    En réalité, dans le fonctionnement actuel de nos démocraties l’horizon est au mieux à 5 ans et on ne pense qu’au court terme. Les hommes politiques, leurs entourages, leurs partis, ne sont attentifs qu’aux sondages et ne prennent leurs décisions qu’en fonction de l’opinion publique ; ils ne cherchent qu’à être bien vus dans l’instant ; ils n’ont en tête que leur indice sur les baromètres de popularité en vue de leur réélection (quand ils sont élus !). Et plus on approche des élections plus la démagogie s’en donne à cœur joie : on ne pense qu’au très court terme et les réseaux sociaux, qui s’enflamment vite, aggravent les choses.

    Dans ce contexte, tous les problèmes de long terme sont négligés : la natalité, la politique familiale, l’éducation, l’écologie, la démographie, l’immigration, l’islamisme, les banlieues et les zones de non droit, la partition du pays, la technologie, l’industrie, les retraites et le montant de la dette ne semblent intéresser personne. Évidemment, avec ce type de comportement, les nuages s’accumulent : tous les clignotants passent au rouge et nous nous préparons à une crise sociale et économique inouïe.

    Où serait le remède ? Comment retrouver la « vertu », le sens du « renoncement à soi-même » et la vision longue qui nous manquent tant ?

    Dans le passé, des hommes politiques ont fait ce choix du bien commun contre la popularité. Ce fut le cas, notamment, de Gerhard Schröder, qui, sans être un exemple de moralité personnelle (vie compliquée !), a sauvé l’Allemagne, ou du moins sa prospérité économique, au début des années 2000, en mettant en place « l’agenda 2010 ». Ce paquet de réformes très impopulaires a provoqué la colère de son électorat, une chute de la popularité du chancelier et une lourde défaite électorale, qui l’a contraint à quitter la politique. Mais dix ans après, tout le monde reconnait que la prospérité allemande du début du XXIème siècle lui doit beaucoup.

    Certains peuples peuvent aussi avoir des comportements responsables. C’est le cas parfois en Suisse, où, par référendum, le peuple a été capable de dire « non » à plus de vacances et à davantage de congés payés (2012), « non » à la limitation du salaire des patrons (2013), « non » à une hausse du SMIC à 3 240 euros (2014) et « non » à l’abolition de la redevance audiovisuelle (2018). Mais qui peut imaginer cela ailleurs ?

    Dans l’Ancien Régime, même si cela n’empêchait pas les banqueroutes, les rois savaient que leurs enfants auraient à gérer l’avenir et cela conduisait naturellement à prendre en compte l’intérêt des générations futures. C’est ainsi que Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) a fait l’effort – sans aucun gain de court terme évidemment – de faire planter des forêts de chênes qui ont assuré le bois nécessaire au développement de la marine française et qui ont contribué à la prospérité de la France dans les siècles suivants. Il l'a fait parce que c’était essentiel pour l’avenir de la nation et tout le monde le comprenait à l'époque. Mais qui se préoccupe du long terme aujourd’hui ?

    Pour aller plus loin :

    Les chênes français et le trésor de Colbert

    >>> Lire l'article sur : Le Monde

  • Des dizaines de villageois catholiques auraient été tués lors d'un raid dans le centre du Nigeria

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    De Douglas Burton sur Catholic News Agency :

    Des dizaines de villageois catholiques auraient été tués lors d'un raid dans le centre du Nigeria

    29 octobre 2022

    Les détails continuent d'émerger après un raid violent mené par des bergers fulanis le 19 octobre dans l'État de Benue, au centre du Nigeria, qui aurait fait des dizaines de morts parmi les villageois catholiques.

    La police et le clergé s'accordent à dire que le raid a eu lieu en représailles au meurtre de quatre bergers fulanis plus tôt dans la semaine, lors d'un affrontement entre bergers et agriculteurs défendant leurs cultures.

    Les comptes diffèrent quant au nombre exact de personnes tuées lors du raid du 19 octobre.

    Un président du comté, Kartyo Tyoumbur, a déclaré à CNA qu'au moins 71 habitants de Gbjeji - dont la quasi-totalité étaient des fidèles de la branche paroissiale de l'église catholique romaine de St Michael - ont été tués dans l'attaque. Il a déclaré qu'au moins 35 corps ont été retrouvés après le raid et que 36 autres corps ont été retrouvés plus tard dans des champs adjacents. Parmi les morts figurent des femmes et des enfants, ainsi que deux policiers, a-t-il précisé.

    "Les terroristes fulanis sont arrivés à 6 heures du matin et ont commencé à tirer sans discernement", a déclaré à CNA par SMS un prêtre local, le père Samuel Fila, qui se trouvait à l'extérieur du village lors d'une assemblée cléricale au moment de l'attaque. Il a déclaré qu'environ 200 assaillants ont participé à un raid bien coordonné, brûlant des maisons et tailladant à la machette des villageois en fuite.

    "Le village est actuellement désert", a-t-il relaté. Cependant, Wale Abass, le commissaire de police de l'État de Benue, a fourni un bilan beaucoup plus faible de "pas plus de 10 morts, dont un policier". "Les chiffres plus élevés peuvent être dus à l'exagération des journaux ou au fait que certaines familles emmènent les cadavres de leurs proches loin des zones de tuerie avant qu'un décompte officiel puisse être effectué", a déclaré Abass à CNA dans un entretien téléphonique. "Nous disposons d'une équipe combinée de 20 policiers et de 15 soldats qui suivent des pistes pour localiser les assaillants et les hommes locaux qui ont tué les éleveurs", a-t-il ajouté, précisant qu'aucune arrestation n'a été effectuée à ce jour.

    L'État de Benue - qui n'autorise pas le pâturage libre des troupeaux de bétail en déplacement - est limitrophe des États de Nasarawa au nord et de Taraba à l'est et a été le théâtre de fréquentes attaques terroristes sanglantes menées par des extrémistes musulmans depuis 2019. Les clans d'éleveurs appartiennent à l'ethnie fulani, qui revendique jusqu'à 10% de la population du Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique.

    Gbeji (prononcé (BEH-jee) est une ville agricole isolée de 5 000 habitants située à deux miles à l'ouest de la frontière de l'État avec Taraba. Les villageois catholiques y reçoivent des visites de la paroisse Saint-Thomas d'Afia, à environ 10 km au sud de Gbeji.   

    Le raid a eu lieu en réponse à un violent affrontement survenu plus tôt dans la semaine. Lundi 17 octobre, des agriculteurs locaux munis de fusils artisanaux à un coup avaient affronté et tué quatre bergers fulanis dont les troupeaux menaçaient les cultures mûres, a expliqué le père Fila à CNA. "Mardi, les bergers ont menacé d'attaquer le village", a-t-il ajouté.

    Les agriculteurs de l'ensemble de l'État de Benue, souvent appelé le "grenier à blé du Nigeria", sont confrontés à une réduction des récoltes en raison d'inondations inhabituelles ainsi qu'à la peur généralisée d'être assassinés par des terroristes armés lorsqu'ils tentent de récolter. Des millions de fermiers de Benue et leurs familles vivent dans des camps de personnes déplacées parce qu'ils ont été chassés de leurs terres par des milices en maraude.

    Après le massacre de Gbeji, un candidat à la présidence peul a présenté ses condoléances aux familles endeuillées dans un message sur Facebook que certains ont interprété comme contenant une menace voilée. "Mes plus sincères condoléances aux familles qui ont peut-être perdu un être cher, ainsi qu'au peuple et au gouvernement de l'État de Benue", a écrit Atiku Abubakar, le candidat à la présidence du Parti démocratique populaire (PDP). "L'escalade continue de la violence intercommunautaire n'est pas de bon augure pour notre unité nationale", a écrit M. Abubakar. Mais le candidat a laissé entendre que la violence pourrait se poursuivre tant que les Peuls ne seront pas accueillis dans les communautés d'agriculteurs de la Bénoué. "Lorsque notre peuple sera bien intégré dans les communautés où il vit, travaille, paie des impôts et élève ses enfants, il sera obligé de rendre l'amour et l'acceptation en retour."

    La déclaration a attiré les foudres de l'analyste politique Sesugh Akume à Abuja. "Atiku appelle une situation où les gens dorment dans leurs maisons, sur leurs propres terres et sont attaqués par des maraudeurs 'des affrontements entre agriculteurs et éleveurs'", a écrit Akume. Il l'appelle également "violence intercommunale". Si elle est 'intercommunale', cela signifie une communauté contre une autre. Dites-moi, s'il vous plaît, quelle communauté a eu des 'affrontements intercommunautaires' avec Gbeji ? Quel est le nom de cette communauté ?"

    Akume a fait allusion au fait que les attaques à grande échelle de milices chrétiennes contre des villages de Peuls musulmans sont inconnues dans le Nigeria moderne, alors que des centaines de villes et de villages dans les États de la ceinture médiane du Nigeria ont été réduits en cendres par des terroristes peuls au cours des dix dernières années.

    Le gouverneur de la province de Benue, Samuel Ortom, demande depuis des années au gouvernement fédéral de renoncer aux lois strictes sur le contrôle des armes qui l'empêchent d'équiper des gardes civils bénévoles de fusils d'assaut pour défendre les communautés rurales. Les gouverneurs d'autres États de la Middle Belt ont formé des gardes civils dans le même but, face aux attaques incessantes de bandits et de terroristes dirigés par des Peuls. Au moins 1 484 personnes ont été tuées dans les États de la Middle Belt au cours du premier semestre 2022, selon les données publiées par le Council on Foreign Relations.

    Douglas Burton est un écrivain indépendant spécialisé dans le terrorisme nigérian depuis son domicile près de Washington, DC. Il a commencé à couvrir la campagne pour reprendre Mossoul à ISIS en 2015 et est passé à la couverture d'ISIS au Nigeria en 2019. Il est un ancien fonctionnaire du département d'État à Kirkuk, en Irak.

  • Nos enfants ont le droit de bénéficier d'une parentalité ferme et bienveillante qui leur donne la possibilité de bien grandir

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    Une carte blanche publiée sur le site de la Libre :

    La parentalité exclusivement positive ne respecte pas le développement psychologique de l'enfant

    Quand va-t-on se rendre compte que cette parentalité qui veut faire l'économie de l’éducation, est un manquement grave aux droits des enfants? Ce sont des limites fermes et bienveillantes qui permettront aux enfants de sortir de leur toute-puissance infantile, de devenir des adultes autonomes.

    Contribution externe

    28-10-2022

    Une carte blanche signée par six spécialistes, belges et français, de la psychiatrie et de la psychologie de l'enfant et de l'adolescent (voir la liste des signataires ci-dessous)

    Récemment, une représentante du Conseil de l'Europe aurait exprimé, selon certaines sources, l'hypothèse de déconseiller le 'time-out' pour nos enfants (ou « temps mort » c’est-à-dire le fait de les isoler pour qu’ils se calment ou pour les punir), considérant cette technique d’éducation comme trop violente alors même qu’elle est recommandée par de nombreuses instances internationales (1). Cette expression en a choqué plus d'un. Elle incarne en effet les dérives d’une parentalité « exclusivement » positive.

    Tandis que la parentalité positive allie deux vecteurs essentiels au développement de l’enfant, à savoir la bienveillance ET la fermeté (Daly, 2006), la parentalité dite « exclusivement » positive qui voit dans toute fermeté, contrainte ou effort exigé, une forme de violence faite aux enfants, gagne du terrain. Si la parentalité positive doit agir comme point de repère-phare tant pour les professionnels que pour les parents, la dérive de la parentalité « exclusivement » positive (Larzelere et al., 2017), doit quant à elle être dénoncée et endiguée.

    Les premiers à souffrir de cette parentalité sont les enfants qui souffrent de ne pas être aidés à grandir, se sentant abandonnés par des adultes à l’attitude exclusivement empathique, à qui on fait croire qu’un enfant peut se contenir, se limiter, s'éduquer, s'élever tout seul. On parle de leur retirer les limites et le cadre dont ils ont besoin pour se construire. Cette parentalité-là menace les droits fondamentaux de l’enfant. Et pourtant, les adeptes de la parentalité exclusivement positive, tentent encore de reculer les limites du possible en matière d’éducation.

    Les enfants ne sont pas les seules victimes de cette parentalité. Les parents le sont également et nombreux sont ceux qui se sentent démunis face à la proposition de la représentante au conseil de l’Europe. Ils se trouvent menottés dans l’exercice de leur autorité, paralysés par la crainte de blesser leur enfant de façon irrémédiable en l’exposant à un cadre ferme. Il en est de même pour les professionnels de la santé mentale dont les consultations se remplissent de jeunes patients souffrant des conséquences de cette dérive, entre narcissisme, toute-puissance, intolérance à la frustration et émergence de pathologies psychiatriques graves.

    Les enseignants voient leur santé mentale et parfois physique affectée face à des enfants exprimant de plus en plus fort des « besoins » de plus en plus complexes. Les enseignants sont facilement critiqués pour ne pas être à la hauteur des besoins de l’enfant ou pour y répondre de manière inappropriée, voire violente. On leur en demande toujours plus et particulièrement, d’exercer leur métier de pédagogue et d’éducateur avec une bienveillance excluant toute contrainte et tout effort imposé aux enfants.

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  • Le Chapitre général de l’Ordre de Saint-Lazare s'est tenu à Orléans

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    Cérémonie d'investiture de l'ordre de Saint Lazare à la cathédrale d'Orléans  par le grand maître et en présence du prince Charles-Philippe d'Orléans et  du cardinal Kambanda

    Communiqué de presse :

    Le samedi 15 octobre, en la cathédrale d’Orléans, a été célébrée une messe d’action de grâce qui clôturait le Chapitre général de l’Ordre de Saint-Lazare.

    Présidée par le Protecteur spirituel de l’Ordre, Son Eminence le Cardinal Antoine Kambanda, archevêque de Kigali, accompagné du Très Révérend Père Bernard Lorent, abbé de l’abbaye de Maredsous et Grand Prieur spirituel chargé du lien entre les chapelains des quinze juridictions nationales de l’Ordre, en présence de Monseigneur Jacques Blaquart, évêque d’Orléans et de nombreux chapelains de Saint-Lazare dont Monseigneur Krzystof Wlodawczyk du Grand Prieuré de Pologne, la liturgie a été conclue par l’engagement de nouveaux chevaliers et dames.

    Le Chapitre général de l’Ordre se réunit tous les trois ans pour partager l’expérience des membres dans leurs actions au service des plus démunis et préparer les projets des années à venir. A cette occasion, le mandat de son Grand Maître, le Comte jan Dobrzensky z Dobrzenicz, a été prolongé.

    L’Ordre de Saint Lazare de Jérusalem possède un statut d’association privée de fidèles dans une dizaine de diocèses en Europe et aux Etats-Unis. L’Ordre n’est pas un ordre du Saint-Siège comme celui de Malte ou du Saint-Sépulcre mais, au sein de l’Eglise catholique, son identité historique et son œuvre ont été confirmées par Son Eminence le Cardinal Kevin Farrel, Préfet du Dicastère pour les Laïcs la Famille et la Vie, par un document du 15 septembre 2020 dans lequel il précise : « Le Dicastère pour les Laïcs la Famille et la Vie considère que l’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem, de par son histoire et sa structure, a toujours été et demeure en réalité un ordre équestre » et «… souhaite à l’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem de continuer avec grande fécondité l’œuvre de sanctification de ses membres et du noble service en faveur des plus pauvres qui le caractérisent dans toutes les Eglises locales où il est présent ». 

    https://histoiresroyales.fr/photos-ceremonie-investiture-ordre-de-saint-lazare-cathedrale-orleans-2022/

  • Un nombre record de catholiques suisses ont quitté l'Église en 2021

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Un nombre record de catholiques suisses ont quitté l'Église en 2021

    Environ 2500 personnes de plus sont parties par rapport à la précédente année record de 2019.

    28 octobre 2022

    Un nombre record de catholiques suisses ont formellement quitté l'Église en 2021, selon de nouvelles statistiques. L'Institut suisse de sociologie pastorale (SPI) de Saint-Gall a indiqué que 34 182 personnes ont quitté l'Église l'année dernière, soit environ 2 500 de plus que lors de la précédente année record de 2019. Environ 2,96 millions de personnes restaient membres de l'Église à la fin de 2021, sur une population suisse totale d'environ 8,7 millions de personnes. L'Église protestante de Suisse a également enregistré un nombre record de départs en 2021, avec 28 540 sorties.

    La Suisse est une république fédérale composée de 26 cantons. Les derniers chiffres de départs de l'Église n'incluent pas les cantons où l'adhésion n'est pas liée au paiement de l'impôt ecclésiastique, comme Genève, Valais, Neuchâtel et Vaud, a rapporté le site de l'Église catholique suisse kath.ch.

    Le taux de départ varie d'un canton à l'autre. Bâle-Ville, le canton le plus au nord de la Suisse, a enregistré le taux de sortie le plus élevé, soit 3,6 %, tandis que les cantons voisins d'Argovie et de Soleure ont également enregistré des chiffres relativement élevés de 2,4 %.

    Le taux de sortie global est de 1,5 %, ce qui, selon kath.ch, est comparable aux taux enregistrés dans les pays voisins, l'Allemagne et l'Autriche. Un nombre record de 359 338 personnes ont formellement quitté l'Église catholique en Allemagne en 2021. Le précédent record était de 272 771, enregistré en 2019.

    Plus tôt ce mois-ci, le pape François a accepté la démission de l'évêque Valerio Lazzeri, âgé de 59 ans, qui dirigeait le diocèse de Lugano, dans le canton suisse du Tessin (sud), depuis 2013. Mgr Lazzeri a déclaré qu'il avait décidé de démissionner en raison d'une "fatigue intérieure" qu'il avait ressentie surtout au cours des deux dernières années.

  • Quand le Robert modifie la définition du mot "famille"

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    De Tanguy Letty sur le site de Famille Chrétienne :

    Le Robert transforme sa définition du mot « famille » après des pressions LGBT

    La définition de la Famille a déja été modifiée plusieurs fois depuis les années 2000 dans le dictionnaire, plaide la directrice de la rédaction des éditions Le Robert. 

    Chaque année fleurit une nouvelle édition du dictionnaire, enrichie des plus ou moins charmantes évolutions de la langue française. Ainsi certains mots font leur entrée dans le dictionnaire pour le meilleur et pour le pire comme lorsque « iel », « génance », ou encore « chiller » entreront dans le Petit Robert 2023. Néanmoins, il n’y a pas que des entrées, il y a aussi certains mots dont la définition est changée. Cette année, c’est le mot « famille » qui a été l’heureux élu.

    De manière évidente, ce changement a une dimension très politique. La langue étant l’un des soubassements de la société, s’en prendre à elle, c’est transformer la société française elle-même. Ainsi, on comprend mieux pourquoi le mot « famille » est la cible d’attaques de la part de deux associations LGBT, l’ADFH (association des familles homoparentales) avec le soutien de SOS homophobie. 

    Pressions d’une ultra minorité

    « Ces militants cherchent à déconnecter les mots du sens du réel […] et à déconnecter le père et la mère de la famille » s’insurge Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous, qui voit dans ce changement une énième tentative de destruction de la famille traditionnelle comme pilier de la société. L’actuelle définition qui est présente sur le site des éditions du Robert est : « Les personnes apparentées vivant sous le même toit et, spécialement, le père, la mère et les enfants ». Horreur ! Ô rage ! Ô désespoir ! Ô hétéro ennemie ! Il est venu le temps de changer cette infamie ! Et ce sera chose faite, à priori, la semaine prochaine sur leur site internet. Tout cela, à la suite d’un tweet rappelant que depuis 2013, le modèle familial avait changé.

     
    Il aura suffi en effet de cette simple attaque de la part de l’ADFH « likée » 20 fois sur le réseau social, autant dire quasi rien. L’association, épinglant Le Robert, déclarait : « Pourquoi ce “spécialement le père, la mère” dans une définition “restreinte” de la famille ? Depuis 2013, la famille ce n'est plus uniquement “père, mère et leurs cinq enfants…” »

    « Une ultra minorité veut changer le sens des mots » déplore Ludovine de la Rochère. La maison d’édition aurait en effet facilement pu se contenter d’ignorer le tweet et ne rien modifier. D’ailleurs, cela a visiblement été le choix des éditions Larousse.

    Attaqué, Larousse maintient sa définition

    La maison d’éditions aurait en effet facilement pu se contenter d’ignorer le tweet et ne rien modifier. D’ailleurs, cela a visiblement été le choix des éditions « Larousse ». Alors que l’ADFH pointait également du doigt sa définition de la famille BFM indique que les éditions n’ont «pas l’intention de modifier sa définition actuellement en ligne». Elle est actuellement la suivante : « Ensemble formé par le père, la mère (ou l’un des deux) et les enfants. »

     

    De son côté la directrice de la rédaction des éditions Le Robert, Géraldine Moinard, justifie ses modifications de la manière suivante auprès de BFM : «On a fait beaucoup de changements sur les mots de la famille dès le début des années 2000.» Elle assure que Le Petit Robert en ligne est le premier à être modifié, avant les transformations dans la version papier. «Visiblement on a eu un oubli de report pour le mot famille exclusivement pour la version en ligne », déclare-t-elle.

    Le Robert connu pour ses positions progressistes

    Ce n’est pas la première fois que la maison d’édition Le Robert s’illustre par sa ligne éditoriale progressiste. En 2021, déjà, elle proposait d’incorporer « iel » dans son dictionnaire, et le fera finalement en 2023. « Il est clair que si je dois conseiller un dictionnaire, je ne choisirais pas le Robert » ironise Ludovine qui ajoute « il y a ceux [ndlr : les entreprises] qui subissent des pressions et il y a ceux qui adhèrent par idéologie ».

    Ce changement de définition, qui pourrait paraître anecdotique, risque pourtant d’avoir au fil du temps un fort impact. Alors qu’il y a quelques années certains ne voyaient dans l’écriture inclusive qu’une « lubie féministe » voire une blague qui ne passerait jamais, désormais, la grande majorité des administrations, en particulier universitaires l’utilisent alors même que l’Académie française l’interdit. L’histoire montre que bien souvent, hélas, ce ne sont pas les règles et l’usage qui font la langue, mais bien l’influence de certaines minorités.

  • De moins en moins de catholiques au Canada

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    De Kevin J. Jones sur Catholic News Agency :

    Le recensement canadien révèle que le nombre de catholiques a diminué de 2 millions et que le nombre de désaffiliations augmente.

    En plus des scandales d'abus, la loi et la culture canadiennes continuent de diverger de la croyance catholique sur l'avortement, l'euthanasie et les questions LGBT.

    28 octobre 2022

    La population catholique au Canada a diminué de près de 2 millions de personnes au cours des 10 dernières années, a constaté le recensement canadien dans un rapport qui indique que les personnes non affiliées religieusement sont maintenant plus nombreuses que les catholiques.

    Les derniers chiffres du recensement, compilés en 2021, montrent que la population catholique canadienne est passée à 10,9 millions de personnes. Les catholiques représentent désormais environ 29,9 % de la population du pays. Selon le recensement de 2011, la population catholique était cette année-là de 12,8 millions.

    Seulement 53,3 % des Canadiens, soit 19,3 millions de personnes, s'identifient aujourd'hui comme chrétiens, une baisse par rapport à 67,3 % en 2011 et 77,1 % en 2001. Statistique Canada, l'office national de la statistique du Canada, a présenté les derniers chiffres dans un rapport publié le 26 octobre.

    Le catholicisme demeure l'affiliation religieuse la plus populaire dans toutes les provinces et tous les territoires, à l'exception du Nunavut, dont la population clairsemée comporte une importante composante anglicane.

    Le Québec est la seule province majoritairement catholique, mais le nombre de catholiques a diminué "considérablement", selon Statistique Canada. En 2011, 74,7 % des résidents du Québec ont déclaré être catholiques. Les chiffres de 2021 indiquent que 53,8 % des résidents du Québec se sont identifiés comme catholiques.

    CNA a contacté la Conférence des évêques catholiques du Canada et l'archidiocèse de Québec pour obtenir des commentaires, mais n'a pas reçu de réponse avant la publication.

    Parmi les autres identités chrétiennes au Canada, les plus nombreuses sont les 7,6 % de Canadiens qui s'identifient comme chrétiens sans spécifier de dénomination. Cette proportion est le double de celle de 2011.

    Environ 3 % des Canadiens sont adhérents à l'Église unie du Canada, une communauté ecclésiale principale, et 3 % supplémentaires appartiennent à l'Église anglicane. Les chrétiens orthodoxes, les baptistes et les chrétiens pentecôtistes et autres charismatiques constituent le reste.

    Parmi les chrétiens, seules la population des chrétiens orthodoxes et celle des chrétiens non spécifiques ont augmenté au cours de la dernière décennie.

    La pratique religieuse a également diminué. Selon un résumé distinct de Statistique Canada, publié en octobre 2021, en 2019, seulement environ 20 % des Canadiens ont participé à des activités religieuses de groupe au moins une fois par mois. Ce chiffre est à comparer aux 40 % de Canadiens qui ont déclaré la même chose en 1985. Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de déclarer une affiliation religieuse, tout comme les personnes nées dans les générations plus anciennes.

    Les personnes non affiliées à une religion représentent maintenant 34,6 % de la population canadienne, selon le dernier rapport de Statistique Canada.

    Certaines régions sont moins affiliées que d'autres. Près de 60 % des habitants du Yukon ne sont pas affiliés à une religion, tout comme 52 % de ceux de la Colombie-Britannique.

    Les adeptes de religions non chrétiennes représentent 12,1 % de la population du Canada.

    Environ 5 % des Canadiens sont musulmans. Leur population a doublé en taille depuis 2011. Environ 2,3 % des Canadiens sont hindous et 2,1 % sont sikhs. La population juive compte environ 335 000 personnes, soit une légère augmentation au cours de la dernière décennie, mais leur proportion de Canadiens a diminué à 0,9 %. Les bouddhistes déclarés sont légèrement plus nombreux que les juifs.

    Les adeptes de religions non chrétiennes vivent de façon disproportionnée dans les grands centres urbains et leur nombre a augmenté en grande partie grâce à l'immigration. Ils représentent 16,3 % de la population de l'Ontario, les musulmans et les hindous étant les plus nombreux. Environ 16,7 % des résidents de la Colombie-Britannique adhèrent à des religions non chrétiennes et les Sikhs du Canada y sont les plus présents.

    Les 1,8 million d'autochtones du Canada sont en grande partie non affiliés, 47 % d'entre eux ne déclarant aucune affiliation. Environ 26,9 % se sont identifiés comme étant catholiques. Seules 81 000 personnes au total, soit environ 0,2 % de la population canadienne totale, ont déclaré adhérer à une spiritualité indigène traditionnelle.

    L'implication des catholiques dans les pensionnats subventionnés par le gouvernement pour les Canadiens indigènes a fait l'objet d'un examen minutieux au cours des dernières décennies en raison des efforts déployés par ces écoles pour éradiquer la culture indigène et assimiler les enfants à la culture dominante. Nombre de ces écoles étaient mal gérées et mal financées, tandis que le personnel pouvait se montrer négligent, voire violent envers les enfants. Des milliers d'enfants sont morts de blessures, de négligence ou de maladies comme la tuberculose, souvent à un taux bien plus élevé que celui des autres enfants au Canada.

    En 2021, des rapports ont suggéré l'existence de plusieurs centaines de tombes non marquées dans deux anciens pensionnats. Bien que les tombes suspectes n'aient pas été exhumées, ces rapports ont entraîné une vague de protestations, d'incendies et de vandalisme dans les églises, y compris celles qui desservent encore les communautés indigènes.

    Le nombre d'incidents haineux visant les catholiques a augmenté de plus de 260 % entre 2020 et 2021, selon les chiffres de la criminalité de Statistique Canada.

    Le pape François s'est rendu au Canada en 2022 pour présenter des excuses pour le rôle des catholiques dans les pensionnats.

    Outre les scandales d'abus, la législation et la culture canadiennes continuent de s'écarter des convictions catholiques sur l'avortement, l'euthanasie et les questions LGBT. Il existe également des différends sur l'identité et l'efficacité des écoles catholiques, dont certaines sont financées par l'État mais supervisées par des laïcs catholiques élus, et non par des représentants de l'Église. Ces éléments pourraient être d'autres facteurs du déclin du nombre de catholiques au Canada.

  • Ce que j'aimerais demander à Mgr Paglia, archevêque de l'Académie pontificale pour la vie

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    De Jane Adolphe sur le National Catholic Register :

    Voici ce que j'aimerais demander à Mgr Paglia, archevêque de l'Académie pontificale pour la vie

    Le dialogue n'est-il pas censé défendre les vérités exprimées dans la loi naturelle, révélées dans l'Écriture et la Tradition et enseignées par le magistère ?

    26 octobre 2022

    L'archevêque Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, a défendu sa décision de nommer, au nom du dialogue, de nouveaux membres qui soutiennent le "choix" de tuer les enfants à naître, et a souligné que sa dernière décision a été prise en consultation avec d'autres personnes après mûre réflexion. 

    Cela soulève quelques questions : 

    Qu'est-ce que le dialogue ? Pourquoi y a-t-il un dialogue ? Quand s'engage-t-on dans le dialogue ? Pour quelles raisons le dialogue est-il justifié ? Sur quel sujet dialogue-t-on ? Comment dialogue-t-on ? Quel est le but ou la fin du dialogue ? Qui s'engage dans le dialogue ? Quels sont les thèmes possibles du dialogue ?

    Le dialogue n'est-il pas censé défendre les vérités exprimées dans la loi naturelle, révélées dans l'Écriture et la Tradition et enseignées par le magistère ? Traitons-nous l'opposition à l'avortement comme une partie insignifiante de la tradition catholique et manquons-nous d'approfondir notre compréhension de celle-ci ? Qu'est-ce qui doit être approfondi dans le meurtre des bébés ? Quelles vérités permanentes sont latentes dans ce domaine et nous ont échappé ?

    L'Académie pontificale pour la vie a montré qu'elle devenait un partenaire trop silencieux de groupes tels que le Forum économique mondial (WEF), ses partisans dans le monde des affaires et les anciens élèves de son forum Young Global Leaders. 

    La nomination de Mariana Mazzucato, qui est "étroitement liée au Forum économique mondial" et "admirée par Bill Gates", est particulièrement scandaleuse parce qu'elle implique l'Académie pontificale pour la vie, qui a été fondée en 1994 spécifiquement pour étudier, informer et former sur "les principaux problèmes de la biomédecine et du droit, relatifs à la promotion et à la défense de la vie, surtout dans la relation directe qu'ils ont avec la morale chrétienne et les directives du magistère de l'Église".

    De telles nominations pourraient-elles conforter les critiques selon lesquelles l'académie considère de tels mouvements comme un moyen pour l'Eglise de minimiser la protection des bébés pour embrasser un ensemble de questions liées à la vie, telles que la vie et le changement climatique, la vie et les nouveaux systèmes alimentaires, la vie et COVID-19, ou la vie et les affaires ? Ou s'agit-il d'un exemple du nouveau dogme de l'"inclusivité" qui pousse à accepter des modes de vie alternatifs pécheurs ?

    Ou peut-être s'agit-il simplement d'un autre exemple de promotion des objectifs de développement durable de l'Agenda 2030 de l'ONU, comme la promotion des droits sexuels sous le couvert de la santé ? Le président de l'Académie pontificale pour la vie a-t-il oublié la Note du Saint-Siège en réponse à l'Agenda 2030 de l'ONU ? Cette note, adressée au secrétaire général de l'ONU, était sans ambiguïté : 

    "Le droit à la santé étant un corollaire du droit à la vie, il ne peut jamais être utilisé comme un moyen de mettre fin à la vie d'une personne, qui est telle de la conception à la mort naturelle." (21.b)

    Oui, nous devons soutenir le dialogue, mais ceux qui s'y engagent en tant que membres de l'Académie pontificale pour la vie doivent le faire selon les propres statuts de l'académie - par "un service fidèle dans la défense et la promotion du droit à la vie de toute personne humaine", un principe cohérent avec les vérités éternelles confiées à l'Église.

    Jane Adolphe, diplômée en droit civil (LLB/BCL) et en droit canonique (JCL/JCD), est professeur de droit à l'Ave Maria School of Law, à Naples, en Floride, avec une expertise en droit international des droits de l'homme. De 2003 à 2011, elle a travaillé pour la section des relations avec les États de la Secrétairerie d'État au Vatican, en tant que conseillère juridique extérieure des papes Jean-Paul II et Benoît XVI. Puis, en 2011, pendant les dernières années du pontificat du pape Benoît VI, elle a servi en tant qu'experte interne travaillant dans l'État de la Cité du Vatican, et a continué à occuper ce poste pendant le pontificat du pape François, jusqu'à sa démission en 2020.