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Société - Page 130

  • Canada : l'intox du "pensionnat de l'horreur"

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    Du Salon Beige :

    Kamloops, le pensionnat de l’horreur : c’était une intox

    Les médias affirmaient avec assurance que le nombre de décès d’élèves des pensionnats canadiens, estimé à 3 201, allait bientôt doubler, voire tripler. Un éditorialiste est allé jusqu’à déclarer que “la découverte des tombes des enfants à Kamloops pourrait être le moment de l’Holocauste au Canada”. Partout, on a assisté à des actes d’expiation publique, et de nombreuses célébrations de la fête du Canada du 1er juillet ont été annulées, voire transformées en moment de repentance.

    Cela fait maintenant 14 mois que l’annonce a été faite au sujet des tombes présumées et aucune preuve physique n’a été déterrée. Pas de tombes. Pas de cadavres. Aucun reste humain. Le texte de l’article indiquait notamment que “les restes de 200 personnes, principalement des enfants, ont été découverts dans des tombes non marquées sur les terrains d’un ancien pensionnat en Colombie-Britannique”, ce qui était totalement faux.

    Selon le Centre canadien de vérité et réconciliation, 51 élèves sont décédés durant les 80 ans d’existence du pensionnat. Grâce aux recherches de l’historien Jacques Rouillard, on connaît maintenant les lieux de sépulture de plus de la moitié de ces enfants. Quatre d’entre eux sont inhumés à Kamloops dans le cimetière de leur réserve situé non loin du pensionnat, ce qui fait douter de l’existence d’un autre lieu de sépulture secret. Vingt-quatre autres enfants sont enterrés dans le cimetière de leur propre réserve. L’historien a pu consulter les certificats de décès conservés dans les registres d’état civil de la province. Ces enfants n’ont donc pas disparu. Comment croire alors que les dépouilles de 200 enfants aient pu être enfouies près de l’école, à l’insu des familles ?

  • France : le Conseil constitutionnel valide les dispositions de la "Loi séparatisme" contestées par les Églises

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    De Caroline Celle sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Loi séparatisme : le Conseil constitutionnel valide les dispositions contestées par les Églises

    Vendredi 22 juillet 2022,

    le Conseil constitutionnel a jugé conformes les dispositions que les Églises chrétiennes considéraient comme des atteintes à la liberté de culte, dans la « loi séparatisme ». Concrètement, que cela signifie-t-il pour l’exercice des cultes aujourd’hui ?

     
     

    Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision sur le recours porté par la Conférence des évêques, la Fédération protestante et l’Assemblée des évêques orthodoxes de France. Ensemble, les Églises chrétiennes contestaient plusieurs dispositions de la loi séparatisme, rebaptisée « loi confortant les principes de la République », car elles les considéraient comme des atteintes à la liberté de culte.

    Ce vendredi, les neuf sages ont pourtant tranché en leur défaveur, car ils jugent que toutes les dispositions remises en cause par les Églises sont conformes à la Constitution. Ces dispositions de la loi sont donc désormais validées.

    Pour rappel, la nouvelle loi a été promulguée le 24 août 2021 sous le précédent mandat d’Emmanuel Macron. Elle vise à encadrer davantage les cultes, et en particulier à lutter contre le « séparatisme islamiste » selon les mots du président de la République. Mais elle a rapidement suscité l’inquiétude des représentants religieux, car elle suppose une importante réforme du régime des cultes fixé en 1905.

    Pourquoi les Églises ont saisi le Conseil constitutionnel

    Selon les Églises qui ont saisi le Conseil constitutionnel, la nouvelle loi introduit un « régime de contrôle et de contrainte ». Elle oblige notamment les cultes à déclarer tous les cinq ans leur qualité cultuelle devant le préfet, avec des justificatifs à l’appui (liste des lieux de culte, financement…).

    Or, en cas de rejet du préfet, les associations cultuelles perdent les avantages fiscaux qui sont propres à leur statut. Cette disposition est censée permettre à l’État de mieux contrôler ces associations pour qu’elles ne pratiquent pas d’activités cultuelles en dehors du cadre fixé par la loi, comme il est parfois reproché à certaines associations musulmanes ou protestantes évangéliques.

    Les trois assemblées chrétiennes remettent aussi en cause un article qui modifie la législation de 1907 sur l’exercice des cultes. Cet article concerne les associations mixtes, qui relèvent du statut de 1901 et ont à la fois un caractère cultuel et non cultuel (par exemple les groupes de scouts catholiques, les antennes du Secours catholique…). Sur cette base, le préfet peut désormais obliger les associations à inscrire dans leurs statuts le fait qu’elles ont des activités cultuelles, et donc décider de ce qui est cultuel ou non. Il peut aussi obliger ces associations à scinder leur trésorerie entre activités cultuelles et non cultuelles.

    Or, les Églises considèrent cette nouvelle philosophie comme une logique répressive peu adaptée au cadre du culte, et comme une atteinte à la liberté d’association, de culte, de religion et de réunion. Dans une tribune publiée par La Vie, François Clavairoly, alors président de la Fédération protestante de France, dénonçait ce qu’il estimait être une conception soupçonneuse de la laïcité, qui réduit le fait religieux à la sphère privée.

    La décision des Sages

    Le Conseil constitutionnel a rendu une décision défavorable au recours des cultes chrétiens, car il juge conformes à la Constitution de la République les dispositions de la nouvelle loi. De fait, il valide donc la fameuse « loi séparatisme ». « Les dispositions contestées, qui ne privent pas de garanties légales le libre exercice des cultes, ne méconnaissent pas le principe de laïcité », affirme ainsi la décision écrite.

    Sur la question d’un nouveau « régime de contrôle et de contrainte », les neuf sages estiment que les préfets ne feront que contrôler davantage les critères auxquelles les associations ont droit pour percevoir des avantages fiscaux, sans remettre en cause le libre exercice du culte ou « emporter la reconnaissance d’un culte par la République ». Concernant la législation de 1907 sur l’exercice des cultes, les législateurs réfutent également les arguments des Églises chrétiennes car la loi entend, selon eux, « renforcer la transparence de l’activité et du financement des associations assurant l’exercice public du culte ». Dans la Constitution de la République, c’est la valeur de « sauvegarde de l’ordre public » qui est invoquée.

    Le Conseil constitutionnel émet aussi plusieurs réserves d’interprétation. Selon le vocabulaire juridique, la réserve d’interprétation est un procédé qui permet aux juges constitutionnels et au gouvernement de ne pas censurer une disposition légale pour éviter un désaveu cinglant à l’État, mais qui renforce la marge de manœuvre des juges dans l’interprétation de la loi.

    La première réserve des neuf sages concerne le possible retrait des avantages octroyés aux associations cultuelles par les préfets, car ils estiment que cela est « susceptible d’affecter les conditions dans lesquelles une association exerce son activité ». La seconde réserve porte sur la loi de 1907 sur la question du financement et de l’exercice des cultes : « Il appartiendra toutefois au pouvoir réglementaire de veiller (…) à respecter les principes constitutionnels de la liberté d’association et du libre exercice des cultes. » En d’autres termes, l’État doit appliquer les nouvelles dispositions de la loi, sans dépasser le cadre strictement permis par la Constitution.

  • Comprendre le voyage historique de réconciliation du pape François avec les peuples autochtones du Canada

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    Comprendre le voyage historique de réconciliation du pape François avec les peuples autochtones du Canada

    Le dernier voyage papal au Canada a été effectué par le pape Jean-Paul II en 1984.

    22 juillet 2022

    Dimanche, le pape François entamera un voyage papal tout à fait unique en près de 50 ans de voyages papaux à l'étranger. 

    Il s'agira d'un pèlerinage qui ne s'adressera pas à l'ensemble de l'Église du Canada, mais qui sera étroitement axé sur les peuples autochtones. Il aura un caractère "pénitentiel", comme le Saint Père l'a caractérisé lors de son discours à l'Angélus dimanche dernier. Et alors que la plupart des voyages papaux ont des thèmes multiples - histoire, famille, jeunesse, évangélisation, justice, etc. - celui-ci est exclusivement destiné à favoriser la "réconciliation", au sens où ce terme a fini par être compris dans la politique canadienne.  

    Un peu d'histoire s'impose. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, les Canadiens ont commencé à entendre des voix autochtones parler des " pensionnats indiens ", une partie de l'histoire du Canada qui était restée largement cachée.  

    (Au cours des dernières décennies, le terme "Indien" - utilisé pendant la majeure partie de l'histoire du Canada - a été remplacé par "autochtone" et maintenant "indigène"). 

    À la fin du XIXe siècle, le gouvernement canadien a instauré une politique de pensionnats pour les enfants indigènes. L'éducation devait leur apprendre à lire, à écrire et à compter, mais elle comportait également une dimension culturelle, dans le cadre d'un projet d'assimilation dont l'expression la plus célèbre était "tuer l'Indien dans l'enfant". Les enfants indigènes se voyaient souvent interdire de parler leur langue maternelle ou de porter leurs vêtements traditionnels. 

    Au début, la fréquentation de l'école était volontaire, mais au début du XXe siècle, elle est devenue obligatoire, ce qui a entraîné la séparation forcée des enfants de leur famille. La plupart des écoles ont fermé dans les années 1960, mais quelques-unes sont restées jusque dans les années 1980. Aujourd'hui, tout le monde - l'Église, l'État et les dirigeants autochtones - considère que cette période est un chapitre sombre de l'histoire du Canada.  

    Si les écoles ont été créées et financées par le gouvernement canadien, leur fonctionnement a été confié aux églises. Les catholiques géraient environ deux tiers des écoles ; le tiers restant était géré par des protestants. La majorité des écoles catholiques étaient gérées par les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée (OMI). 

    Les témoignages de ceux que l'on appelle aujourd'hui les "survivants" ont commencé en 1990. Ils ont parlé de maladies, d'hygiène, de nutrition et de soins de santé inadéquats, ainsi que d'abus physiques et sexuels.  

    Depuis plus de 30 ans, les Canadiens consacrent une énergie considérable à l'héritage des pensionnats. En 2006, un règlement financier de près de 4 milliards de dollars a été conclu, avec la participation du gouvernement et des églises. 

    Des excuses officielles ont été présentées par le gouvernement canadien à la Chambre des communes d'Ottawa en 2008. Des excuses ont été présentées par le pape Benoît XVI à une délégation de dirigeants autochtones au Vatican en 2009.  

    Puis est venue la Commission de vérité et de réconciliation (CVR), une enquête mise en place par le gouvernement fédéral. Elle a rendu son rapport en 2015 et a dressé une liste d'"appels à l'action". Faisant fi des excuses présentées en 2009 par le pape Benoît XVI, la CVR a exigé que le pape François se présente au Canada "dans un délai d'un an" pour présenter de nouvelles excuses.

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  • Le pape François part au Canada pour s'excuser auprès des autochtones

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    De Nico Spuntoni sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    François au Canada pour s'excuser auprès des autochtones

    23-07-2022

    Demain, 24 juillet, débutera le 37e voyage apostolique de François. Un "pèlerinage pénitentiel", comme l'a appelé le pape, pour s'excuser auprès des autochtones canadiens du rôle également joué par plusieurs catholiques dans les politiques d'assimilation voulues par le gouvernement entre le XIXe et le XXe siècle, à travers le système des pensionnats.

    Demain, le pape François atterrira à l'aéroport international d'Edmonton pour donner le coup d'envoi du 37e voyage apostolique (24-30 juillet) de son pontificat. Un "pèlerinage pénitentiel", a-t-il dit lors de l'Angélus de dimanche dernier, destiné à embrasser les peuples autochtones victimes des politiques d'assimilation mises en œuvre jusque dans les institutions religieuses. François a utilisé l'adverbe "surtout" pour souligner la centralité que le mea culpa envers les communautés autochtones aura dans le voyage. "Honte" et "indignation" sont les sentiments suscités chez lui par la page des colonisations idéologiques.

    La pensée va notamment aux 79 pensionnats indiens gérés par des catholiques sur un total de 118 au Canada entre 1831 et 1996, dans le cadre d'un projet géré par le gouvernement. Des politiques d'homogénéisation linguistico-culturelle y ont été appliquées au détriment de la population indigène : selon les chiffres les plus dramatiques, ce sort a été réservé à 150 000 mineurs, dont beaucoup ont subi des mauvais traitements et ont été enterrés dans l'anonymat, comme le révèlent les récentes découvertes de fosses communes autour des anciens pensionnats.

    La bulle a éclaté en 2015 avec la publication du rapport " Ils sont venus pour les enfants " préparé par la Commission de vérité et de réconciliation créée par le gouvernement d'Ottawa en 2006, lorsque l'indemnisation des survivants a été reconnue pour la première fois. Malgré les accusations de réticence à l'encontre du Vatican, accusations qui ont généré un climat de haine avec des épisodes de violence contre plusieurs églises, le pape a toujours condamné ce "génocide culturel" en termes non équivoques, admettant même les fautes des membres des instituts religieux. Et avant lui, depuis 1991, l'Église locale s'est excusée à plusieurs reprises.

    En avril, François a reçu une délégation de Canadiens autochtones au Vatican et s'est excusé "pour le rôle que divers catholiques, en particulier ceux ayant des responsabilités éducatives, ont joué dans tout ce qui vous a blessés, dans les abus et le manque de respect envers votre identité, votre culture et même vos valeurs spirituelles". Il pourra désormais le faire en personne lors d'un voyage qu'il souhaitait vivement malgré ses problèmes de genou et qui le verra également participer à un pèlerinage sur les rives du lac Sainte-Anne, très cher aux fidèles des populations d'origine.

    Un voyage, donc, marqué par la condamnation des politiques discriminatoires du passé et l'éloge des communautés autochtones, qui font partie de l'un des chevaux de bataille de l'actuel pontificat : la lutte contre le déracinement, définie comme "une tragédie" précisément lors de la rencontre avec la délégation en avril. L'exaltation de l'identité s'oppose à la colonisation idéologique. De même, lors de son voyage apostolique au Canada en 1984, saint Jean-Paul II, s'adressant aux indigènes, leur a dit que "pendant de longs siècles", ils avaient marqué la région de l'Amérique du Nord de "votre empreinte, vos traditions, votre civilisation". [...] Sans rien perdre de votre identité culturelle, vous avez compris que le message chrétien vous était destiné par Dieu, tout comme il l'était pour les autres."

    Fait intéressant, déjà en 2017, reçu au Vatican, le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait invité François à visiter son pays et à s'excuser formellement pour la page noire des pensionnats. Par la suite, le politicien idole des libéraux à l'autre bout du monde - dont la manière de se comporter avec les autochtones ces dernières années n'a pas été sans contradictions (voir ici) - était allé jusqu'à attaquer frontalement l'Église catholique, promettant même des "mesures sévères" pour avoir un accès complet aux journaux sur les responsabilités catholiques et avait parlé de "résistance". Le pape a toutefois mis cinq ans avant d'accepter l'invitation de Trudeau : non pas pour retarder la présentation d'excuses, ce qu'il avait d'ailleurs déjà fait auprès des survivants, mais peut-être parce qu'il préférait ne pas se faire tirer la veste par le premier ministre sans vergogne.

    Il faut dire, par ailleurs, qu'une impulsion décisive pour le système des pensionnats est due au prédécesseur de Trudeau, le Premier ministre John Alexander Macdonald, qui, en 1883, a pris la décision de créer trois écoles pour les enfants autochtones dans l'ouest du Canada, dont l'objectif déclaré du gouvernement était de "bien éduquer les enfants", en exigeant qu'ils soient "séparés de leurs familles" afin de les "civiliser".

    Et en ce qui concerne l'histoire des missionnaires catholiques parmi les communautés indigènes canadiennes et nord-américaines en général, il faut faire attention à ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Comme l'a fait remarquer saint Jean-Paul II en 1987, en s'adressant à des représentants des Amérindiens à Phoenix, aux États-Unis, la première rencontre avec "le mode de vie européen" n'a pas été facile : "Vous devez reconnaître l'oppression culturelle, les injustices, la destruction de votre vie et de vos sociétés traditionnelles". Mais, d'autre part, le pape Wojtyla a expliqué que "dans le même temps, pour être objective, l'histoire doit enregistrer les aspects profondément positifs de la rencontre entre vos peuples et la culture venue d'Europe. Parmi ces aspects positifs, je tiens à rappeler le travail de nombreux missionnaires qui ont défendu avec acharnement les droits des peuples indigènes de cette terre. [...] Par-dessus tout, ils ont proclamé la bonne nouvelle du salut en notre Seigneur Jésus-Christ, dont une partie essentielle est l'affirmation que tous les hommes et toutes les femmes sont également enfants de Dieu et doivent être respectés et aimés comme tels.

  • Le bras de fer entre Rome et le Chemin Synodal allemand ne fait que commencer

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    Se FSSP.News :

    Allemagne : réaction de la présidence synodale au texte du Vatican

    22 JUILLET, 2022

    La réaction des présidents du Chemin synodal à la déclaration publiée par le Bureau de presse du Saint-Siège le jeudi 21 juillet 2022, n’a pas tardé : dans l’après-midi, une déclaration commune de la présidente et du président du processus synodal a été publiée en réponse.

    Le texte est signé par le Dr Irme Stetter-Karp, présidente du Comité central des catholiques allemands (ZdK), et de Mgr Georg Bätzing, président de la conférence épiscopale allemande (DBK), qui co-dirigent le processus synodal.

    Une défense bien rodée

    La réponse relève l’accusation de vouloir prendre des décisions indues dans l’Eglise d’Allemagne. Elle y répond en citant les Statuts qui affirment que « les décisions de l’Assemblée synodale n’ont pas d’effet juridique par elles-mêmes. Elles n’affectent pas le pouvoir de la Conférence épiscopale et des différents évêques diocésains d’édicter des normes juridiques et d’exercer leur magistère dans le cadre de leurs compétences respectives. »

    Cette clause – comme il a été rappelé dans l’article sur la déclaration du Saint-Siège – n’a été obtenue qu’après les critiques de la Curie. La déclaration allemande ajoute : « Les décisions dont les thèmes sont réservés à une réglementation de l’ensemble de l’Eglise sont transmises au Siège apostolique en tant que vote du Chemin synodal. » (Articles 11 et 12) Comme cela se fait pour un concile particulier.

    Mais – faut-il le rappeler – le Chemin synodal n’est pas un concile particulier, et ne veut pas l’être. C’est ainsi qu’il peut convoquer, à égalité de nombre, des membres du clergé et des participants laïcs, ce qui est interdit dans le cas d’un concile.

    Les deux présidents affirment ensuite que « l’Eglise en Allemagne ne suivra pas une “voie allemande particulière”. Néanmoins, nous considérons qu’il est de notre devoir d’indiquer clairement où, selon nous, des changements sont nécessaires. Ce faisant, nous sentons déjà que les problèmes et les questions que nous avons identifiés sont similaires dans le monde entier. » Ce qui est exact, à consulter les synthèses synodales envoyées à Rome dans le cadre du Synode sur la synodalité…

    La présidence réaffirme la nécessité du processus dont le déclencheur à été le rapport MHG sur les abus : c’est ce qui justifie la présence des laïcs du ZdK, le clergé étant responsable de ces abus.

    Une participation au Synode mondial… en deuxième intention

    Les deux présidents s’empressent d’acquiescer à une participation au Synode mondial… dans le futur. Et cela se fera à travers les travaux du Chemin synodal.

    Les deux signataires se plaignent ensuite longuement d’un manque de communication avec le Siège apostolique, malgré leur désir d’ouvrir des canaux directs. Ils en profitent pour manifester leur irritation de ne pas y parvenir, et donnent une leçon de synodalité à Rome : « Selon nous, l’Eglise synodale est différente ! » Et ils pointent le texte, non signé, qui attaque le Chemin synodal.

    La pratique des textes non signés est courante dans ce genre de communication : elle signifie souvent que le texte émane d’une autorité. Mais il faut avouer qu’il est étrange qu’un tel texte ait été publié sans avertir ceux qui étaient visés.

    Enfin, les deux présidents traitent la déclaration du Saint-Siège de la même manière que l’avait été la lettre du cardinal Marc Ouellet : « La prochaine assemblée synodale sera l’occasion de reprendre la demande du Saint-Siège et d’en discuter. En tant que présidents du Chemin synodal, nous insistons sur le fait que nous souhaitons un dialogue rapide avec le plus grand nombre possible d’instances au sein de la Curie romaine. »

    Ce sera donc à l’Assemblée synodale de décider du sort à faire à la déclaration romaine. Le bras de fer ne fait que commencer…

  • Sauver le catholicisme en France : le doit-on ? Le peut-on ?

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    De Canal Académies :

    Sauver le catholicisme en France : Le doit-on ? Le peut-on ?

    Par Guillaume Cuchet, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne

    22 juillet 2022

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    à écouter à partir de la 17ème minute

    Télécharger l’émission (187.5 Mo) 

    Depuis environ 200 ans, l’Église de France a dépensé des trésors d’intelligence pour compenser la tendance baissière du catholicisme sans arriver à inverser durablement la pente, malgré des embellies. Il y a désormais moins de 2 % de pratiquants hebdomadaires contre 25 % au milieu des années 1960. Ce devenir minoritaire du catholicisme est l’aboutissement d’une tendance de longue durée qui remonte aux années 1760. La catholicisation de la société française a longtemps reposé sur une puissante matrice anthropologique et culturelle : baptême, communion solennelle, mariage, obsèques. La génération de la rupture, celle du baby-boom a fait sauter méthodiquement tous les verrous.

    En même temps que le catholicisme déclinait, se produisaient deux événements majeurs : la montée de l’Islam, devenu la deuxième religion du pays, avec un croisement « des courbes de ferveur » ; la montée des « sans-religion ». La quête de spiritualité reste massive et un nouvel univers spirituel apparait qui est une forme de « religieux d’après la religion ».

  • Pensionnats canadiens : un autre son de cloche

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    Du site "Pour une école libre au Québec" (archive 30 juin 2021) :

    Ce qu’on ne dit jamais : certains Autochtones ont grandement apprécié leur pensionnat

    Élèves autochtones (Adeline Racette et Emily Bone) du pensionnat d’Assiniboia, à Winnipeg, Manitoba.

    Alors que les églises catholiques du Canada sont vandalisées ou incendiées, il est bon de se rappeler que deux éminents autochtones ont attribué à leurs pensionnats le mérite de leur réussite dans la vie. Il s’agit du dramaturge cri de renommée mondiale Tomson Highway et de la défunte chef de bande dénée d’Inuvik, Cece Hodgson-McCauley. En outre, un certain nombre de personnes ont écrit des récits à la sénatrice Lynn Beyak, aujourd’hui à la retraite, témoignant avoir eu des expériences positives ou avoir entendu des récits de première main de bonnes expériences dans les pensionnats. En 2015, Tomson Highway a déclaré au désormais défunt Huffington Post Canada qu’il avait passé neuf des « années les plus heureuses » de sa vie dans un pensionnat. L’école, appelée le pensionnat Guy Hill, était gérée par les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée. Né dans le nord du Manitoba, Highway a été envoyé au pensionnat à l’âge de six ans et y est resté jusqu’à l’âge de 15 ans, rentrant chez lui pour les deux mois de vacances d’été. Il a ensuite été mis en pension dans des familles d’origine européenne tout en terminant ses études secondaires à Winnipeg. « Tout ce qu’on entend, ce sont les choses négatives ; personne ne s’intéresse au positif, à la joie dans cette école », a déclaré Highway au journaliste Joshua Ostroff à propos de Guy Hill. « Neuf des années les plus heureuses de ma vie, je les ai passées… dans cette école », a-t-il poursuivi. « J’ai appris votre langue, pour l’amour de Dieu. Avez-vous appris ma langue ? Non, alors qui est le privilégié et qui est le défavorisé. »

    M. Highway a laissé entendre qu’il y avait autant d’histoires « positives » sur les pensionnats que d’histoires « négatives » entendues par l’enquête « Vérité et réconciliation du Canada » sur le système de pensionnat qui a vu des dizaines de milliers d’enfants des communautés nordiques emmenés loin de leurs familles pour leur éducation. Il a également attribué à son école sa réussite, et aux autres pensionnats la réussite d’autres anciens élèves. « Vous avez peut-être entendu des histoires négatives de la part de 7 000 témoins dans le processus », a déclaré le dramaturge primé. « Mais ce que vous n’avez pas entendu, ce sont les 7 000 rapports qui étaient des histoires positives. Il y a aujourd’hui beaucoup de gens qui ont réussi dans ces écoles, qui ont des carrières brillantes et qui sont des gens très fonctionnels, très heureux, comme moi. J’ai une carrière internationale florissante, et cela ne serait pas arrivé sans cette école ».

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  • Internats pour enfants autochtones au Canada : l'histoire falsifiée et 52 églises incendiées

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    Un entretien avec Pablo Munoz Iturrieta sur Kath.Net/news (archive du 29 juillet 2021) :

    Corps retrouvés au Canada : un publiciste parle de " falsification de l'histoire " !

    L'auteur et humaniste Pablo Munoz Iturrieta contredit la description par l'Église catholique d'un "génocide" des Indiens du Canada dans une interview accordée à Kathpress - 52 incendies d'église à ce jour

    Il n'y a pas eu de "génocide" des enfants autochtones dans les écoles confessionnelles du Canada au début du 20e siècle, qui ont été systématiquement spoliés de leur culture, maltraités, tués par des mauvais traitements et enterrés dans des fosses communes par les religieux : Avec cette critique des récents reportages des médias, le publiciste et scientifique canadien Pablo Munoz Iturrieta attire l'attention. Comme l'a expliqué l'Argentin d'origine dans une interview accordée à Kathpress jeudi, les faits historiques s'y opposent clairement. Une "falsification de l'histoire" aux conséquences déjà dévastatrices est pratiquée, a-t-il déclaré.

    Depuis la fin du mois de mai, des informations sur la découverte de plus d'un millier de cadavres d'enfants à proximité de ce que l'on appelle les "pensionnats" - principalement des internats pour autochtones gérés par l'Église catholique, qui ont existé de la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1980 - ont provoqué un tollé dans le monde de l'information. On savait depuis longtemps que ces tombes, qui n'étaient pas marquées par leur nom, existaient : une commission gouvernementale au Canada s'était chargée d'une réévaluation, qui a rédigé son rapport final en 2015, a souligné M. Munoz. Toutes les trouvailles actuelles y avaient déjà été répertoriées.

    Justin Trudeau a maintenant ramené ces découvertes de corps dans la discussion afin de donner du poids à sa politique indigène. Le Premier ministre canadien avait également demandé au Pape François de venir au Canada et, au nom de l'Église, de demander aux parents du peuple indigène connu sous le nom de "Premières Nations" le pardon des souffrances infligées au cours de l'histoire. Le philosophe et théologien a fait remarquer qu'il ne fallait pas oublier que l'État canadien était responsable de l'éducation et qu'il commandait les écoles confessionnelles.

    Pas de "rééducation" forcée

    Ce dont l'Église est accusée est largement indéfendable, a souligné M. Munoz. Il n'y a certainement pas eu d'"imposition" de la culture chrétienne, puisque les indigènes étaient chrétiens depuis longtemps, avec leur propre clergé indigène depuis le milieu du 17e siècle. "Les missionnaires étaient extrêmement prudents avec la culture des indigènes. Le fait qu'ils parlent encore leur langue aujourd'hui est principalement dû aux prêtres catholiques", dit-il. De même, l'enseignement dans les pensionnats catholiques se faisait principalement dans les langues indigènes.

    Au début des écoles indigènes, les familles y envoyaient volontairement leurs enfants, ce qui permettait une meilleure alimentation, une protection contre le froid en hiver et l'apprentissage d'un métier. En 1920, le Canada a introduit l'enseignement obligatoire. Même après cela, l'Eglise n'a pas eu recours à la force de la police pour emmener les enfants, comme certains le prétendent, a déclaré M. Munoz. "Mais il y a des rapports selon lesquels certains élèves sont tombés malades de la tuberculose et les tribus ne voulaient plus envoyer leurs enfants à l'école par peur de l'infection." Un examen médical d'entrée pour les nouveaux élèves a été introduit en conséquence, a-t-il dit.

    Cause de mortalité : principalement des infections

    En tout état de cause, la tuberculose - pour laquelle la vaccination n'a été introduite au Canada que vers 1950 - et surtout la pandémie de grippe espagnole de 1918 à 1920 ont également été la principale cause de décès des enfants dont les corps sont aujourd'hui en cause, a souligné le publiciste canadien. Au lieu d'être enterrés dans des "fosses communes", les morts étaient enterrés dans leurs propres tombes, chacune avec sa propre croix. Le fait que les noms n'aient pas été écrits dessus était un respect pour une tradition indigène correspondante, a déclaré Muñoz. Cependant, les noms des personnes décédées ont été enregistrés dans les dossiers - "ce qui ne serait jamais arrivé dans le cas d'un véritable génocide".

    M. Munoz n'a pas nié qu'il y ait eu des cas d'abus sexuels sur des enfants dans les pensionnats, en plus d'une violence dans l'éducation très discutable du point de vue actuel - qui était autrefois répandue dans toutes les écoles. Une réévaluation est importante ici, mais il faut aussi faire la différence : "Les cas d'abus connus aujourd'hui dans l'Église catholique du Canada concernent principalement les années 1970 et 1980, alors que les écoles indigènes étaient déjà en voie de disparition." Établir un lien direct avec les cadavres des enfants n'est pas approprié, a-t-il dit.

    Déjà 52 incendies d'église

    Le scientifique, blogueur et auteur catholique, qui enseigne dans plusieurs universités au Canada, aux États-Unis et en Argentine, est très préoccupé par les conséquences du récit sur le corps des enfants, qui repose sur des exagérations. Par exemple, a-t-il dit, 52 églises ont déjà été incendiées et, dans certains cas, réduites en cendres au Canada au cours des deux derniers mois, y compris des églises historiques dans des réserves autochtones et des lieux de culte appartenant à des communautés de migrants de diverses confessions. "Le gouvernement n'a rien fait jusqu'à présent pour mettre un terme à cette situation ou pour enquêter sur ce qui se passe et découvrir qui sont les auteurs de ces actes", s'est plaint M. Muñoz.

  • L'histoire des pensionnats du Canada

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    Du Dr. Douglas Farrow sur le Catholic World Report (*) (traduction avec https://www.deepl.com/translator) :

    L'histoire des pensionnats du Canada

    Les organisations religieuses qui ont géré les pensionnats sont-ils les vrais coupables, comme beaucoup le supposent ? Un examen attentif montre que cette supposition est erronée.

    13 juillet 2021

    Le sentiment est une chose dangereuse. La vérité et la réconciliation souffrent toutes deux de son instrumentalisation".

    Au cours des quinze dernières années, une douzaine d'églises au Canada, dont beaucoup étaient au service des populations autochtones, ont été incendiées. Une douzaine d'autres, la plupart dans des contextes non autochtones, ont été vandalisées. "Brûlez tout", a tweeté le directeur de l'Association des libertés civiles de Colombie-Britannique, sous les acclamations de la communauté juridique elle-même.

    Le chaos s'est installé après la découverte des restes de centaines de jeunes autochtones, enterrés près des pensionnats dans lesquels ils étaient inscrits en vertu d'une politique soutenue par la Loi sur les Indiens de 1876, dont les amendements de 1894 et 1920 ont rendu obligatoire la fréquentation des pensionnats ou des écoles industrielles pour ceux qui n'avaient pas accès aux écoles de jour. La dernière de ces écoles, dont beaucoup étaient gérées par l'Église catholique, a fermé ses portes en 1996. Pendant plus d'un siècle, environ 140 000 enfants sont passés par ces écoles. Plus de quatre mille d'entre eux - peut-être jusqu'à dix mille - sont décédés pendant qu'ils les fréquentaient ou sont morts peu après.

    Comment cela est-il possible ? Qui est responsable ? Les organisations religieuses qui administraient les pensionnats sont-elles les véritables coupables, comme beaucoup le supposent ? Un examen attentif montre que cette supposition est erronée. Comme nous le verrons, la tragédie et les crimes qu'elle a entraînés - des crimes que certains qualifient à tort de génocide - ont commencé par la violation des droits parentaux imposée par le gouvernement, une erreur qui se répand à nouveau aujourd'hui.

    Une politique progressiste

    Au moment de sa mise en place, la politique des pensionnats était considérée comme une politique progressiste. Un ministre méthodiste, Egerton Ryerson (1803-82), a été nommé surintendant principal de l'éducation pour le Haut-Canada en 1844. Il a introduit les commissions scolaires, les manuels scolaires standardisés et l'éducation gratuite pour tous. Le ministère des Affaires indiennes a rapidement fait appel à ses conseils et a commencé à utiliser ses méthodes afin d'intégrer les enfants autochtones dans le nouveau monde dans lequel ils allaient vivre. Il soutenait que les peuples autochtones devaient recevoir une éducation dans des pensionnats confessionnels exclusivement anglais, un système qui impliquait de déraciner les enfants de leurs foyers et de leurs coutumes tribales.

    Le premier pensionnat, le Mohawk Institute de Brantford, en Ontario, avait ouvert ses portes en 1831. Il était encore imprégné de l'esprit du premier évêque de la Nouvelle-France, saint François de Laval (mort en 1708), qui s'était efforcé, bien avant l'ère Ryerson, de fournir un système complet d'éducation aux peuples dont il avait la charge, et de les protéger contre le commerce de l'alcool et d'autres menaces à leur bien-être. (À cette époque, on amenait les écoles aux autochtones plutôt que les autochtones aux écoles). Au moment de la Confédération en 1867, il y avait huit établissements de ce genre, mais les choses commençaient à changer.

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  • La condition des femmes s'aggrave en Afrique et en Asie

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    D'Anna Bono sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La condition des femmes s'aggrave en Afrique et en Asie

    21-07-2022

    Selon le rapport annuel du WEF, les inégalités entre hommes et femmes (dans 146 pays) n'ont diminué que de 0,2 point depuis 2021. La faute à la pandémie, certes, mais aussi à l'impact important de certaines régions du monde où les normes tribales et l'islam pèsent lourd. Il faudra 197 ans pour combler l'écart en Asie du Sud.

    Le 13 juillet, le Forum économique mondial (WEF) a présenté au public le Global Gender Gap Index 2022, un rapport qui mesure chaque année depuis 2006 les inégalités entre les hommes et les femmes, au niveau mondial, par nations et par zones géopolitiques, et estime le temps encore nécessaire pour combler le fossé entre les hommes et les femmes et parvenir à une égalité totale. Quatre domaines sont pris en compte : participation et opportunités économiques, éducation, santé et survie, et participation politique. Chaque zone comprend plusieurs paramètres. L'écart dans la sphère économique, par exemple, est analysé en tenant compte de paramètres tels que l'accès au marché du travail, l'écart de rémunération à emploi égal, les revenus du travail et le pourcentage de femmes occupant des postes professionnels hautement qualifiés. 

    L'indice mondial 2022 a été calculé à partir de données collectées dans 146 pays, dont 102 font l'objet d'un suivi continu depuis 2006. Le premier fait à souligner est la différence considérable selon les zones considérées. L'écart le plus proche d'être comblé est celui de la santé, complété à 95,8% (contre 95,7% dans l'indice 2021). Vient ensuite l'enseignement scolaire, achevé à 94,4%, mais en recul de 0,8 point (il était à 95,2%). L'écart en matière de participation économique, tout en s'améliorant de 1,6 point, n'est surmonté qu'à 60,3%, l'écart en matière de participation politique est inchangé à 22%.

    La moyenne générale de réussite est de 68,1%, ce qui représente une amélioration de seulement 0,2 point par rapport à l'année précédente. Les crises déclenchées par la pandémie de COVID-19 et surtout par la manière dont la maladie a été traitée par certains gouvernements ont entraîné un recul du statut des femmes dans de nombreux pays. Dans certains cas, les données indiquent que la pandémie a fait reculer la situation de l'égalité des sexes d'une génération. Par exemple, contrairement à d'autres crises économiques qui ont pénalisé la main-d'œuvre masculine dans le passé, la pandémie a fait perdre beaucoup plus d'emplois aux femmes. Cela s'explique en partie par le fait que de nombreuses femmes ont cessé de travailler pour s'occuper des enfants et des frères et sœurs qui restaient à la maison pendant les périodes de verrouillage total. Aujourd'hui, nombre d'entre eux éprouvent des difficultés à réintégrer le monde du travail. La fermeture des écoles pendant de longues périodes a également eu des répercussions sur le parcours scolaire de nombreuses filles et jeunes femmes qui ne sont pas retournées à l'école à la fin de l'urgence sanitaire : parce que, là où les mariages précoces sont répandus, elles se sont entre-temps mariées, sont devenues mères ou simplement parce que leur famille a décidé de les faire interrompre leurs études. En Asie et en Afrique notamment, lorsqu'un élève abandonne l'école pour une raison quelconque, il lui est plus difficile de revenir si c'est une fille. L'abandon scolaire précoce touche nettement plus les filles.

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  • Soudan : les chrétiens à nouveau persécutés

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    D'Augustine Passilly (à Khartoum) sur le site du journal la Croix :

    Soudan : les chrétiens de nouveau persécutés depuis le putsch 

    Reportage 

    Le gouvernement de transition du Soudan qui a succédé à la dictature militaro-islamiste s’était engagé pour la liberté religieuse. Mais le coup d’État d’octobre 2021 a signé le retour des discours haineux et autres arrestations arbitraires visant la petite minorité chrétienne.

    20/07/2022

    Un vent ou du moins une brise de liberté a soufflé sur le Soudan pendant deux ans. La minorité chrétienne (estimée à moins de 3 % de la population) commençait à entrevoir une certaine égalité avec ses concitoyens musulmans. Le gouvernement de transition, qui succédait à trente ans de dictature militaro-islamiste avait aboli la peine de mort pour apostasie et autorisé, en théorie, les chrétiens à consommer de l’alcool.

    Les chrétiens convertis en ligne de mire

    Il était allé jusqu’à ratifier une « déclaration de principes » pour s’engager à devenir un État séculier. Mais ces timides progrès se sont arrêtés net avec la reprise du pouvoir par l’armée le 25 octobre 2021. Depuis, les chrétiens sont de nouveau dans le viseur des islamistes de l’ancien régime, qui ont massivement regagné leurs postes.

    Les fondamentalistes s’en prennent tout particulièrement aux chrétiens convertis. C’est le cas de Hamouda Tia Kafi et Nada Hamad. Ces deux musulmans de l’État de Al-Jazirah, dans le centre-est du pays, se sont mariés en 2016, avant de se convertir respectivement en 2018 et 2021. En novembre, une enquête criminelle a été ouverte à leur encontre.

    Le couple est accusé d’adultère puisqu’un divorce non consenti avait été prononcé par un tribunal de la charia avant la révolution de décembre 2018. D’après la loi criminelle de 1991, cet acte est condamnable au minimum de 100 coups de fouet et, au pire, de mise à mort par lapidation. Ces sanctions sont restées en vigueur pendant la transition démocratique. Elshareef Ali Mohammed, un avocat de l’ONG Sudanese Human Rights Initiative qui suit ce cas, estime toutefois que cette sentence n’a pu être prononcée que par un juge nostalgique de la dictature.

    Influence des islamistes

    « Tous les anciens procureurs et juges sont de retour depuis le putsch. Les militaires n’ordonnent pas eux-mêmes la condamnation des chrétiens. Mais comme les islamistes sont leurs seuls alliés, ils ferment les yeux pour conserver leurs intérêts et se maintenir au pouvoir », résume le magistrat, qui écrit une thèse sur la liberté religieuse au Soudan. Hamouda Tia Kafi et Nada Hamad espèrent gagner leur procès en appel.

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