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Société - Page 397

  • Eurovision et la communauté LGBT : une grande histoire d'amour...

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    D'Isabelle Lemaire sur le site de la Libre où le propos est illustré par de nombreuses videos. Le constat de la journaliste est confirmé une fois encore cette année où le vainqueur de la compétition, Duncan Laurence, revendique haut et fort sa bisexualité :

    Eurovision: le royaume de la communauté LGBT

    L’Eurovision, c’est festif, coloré, pailleté, flamboyant. Sans verser dans les clichés, il est donc évident qu’une partie de la communauté gay, sensible à ce genre de choses, lui voue un culte et soit organisée en communautés de fans très actives. En secret pendant de très longues années puis, enfin, au grand jour depuis la fin des années 1990, entre l’Eurovision et la communauté LGBT, c’est une grande histoire d’amour.

    Aujourd’hui, pas une édition ne se déroule sans que les drapeaux arc-en-ciel soient visibles dans le public. Et l’on suspecte même des pays de choisir délibérément un candidat homo déclaré ou hétéro mais tellement mignon afin de capter les votes gay.

    C’est un 1997 qu’un premier candidat ouvertement homosexuel, l’Islandais Paul Oscar, foule la scène de l’Eurovision avec une performance plutôt lascive.

    Mais c’est la gagnante de l’année suivante, la diva transsexuelle israélienne Dana International, qui va signer la sortie définitive du placard de l’homosexualité et de toutes les différences à l’Eurovision.

    En 2002, la Slovénie envoie au Concours un trio de drag-queens.

    Cinq ans plus tard, la gagnante serbe Marija Serifovic ne met pas strictement en avant son homosexualité mais les indices sur scène sont là et personne n’est dupe.

    En 2007 toujours, que dire de l’inclassable travesti ukrainien Verka Serduchka, déguisé en boule à facettes.

    En 2013, la candidate finlandaise embrasse sur la bouche une de ses choristes à la fin de sa chanson, un acte militant visant à ce que son pays légalise le mariage gay. Comme Krista Siegfrids avait annoncé à l’avance qu’elle ferait ce geste, la télévision publique turque a décidé de ne pas diffuser du tout le show. Et en Chine, la performance de la chanteuse a été coupée au montage.

    La drag-queen à barbe Conchita Wurtz remporte l’édition 2015 pour l’Autriche. Le tombereau de commentaires homophobes, les appels au boycott du Concours et une pétition russe exigeant que sa prestation ne soit pas retransmise à la télévision en Russie n’ont pas empêché l’extravagante créature de soulever le trophée.

    Cette année, Bilal Hassani, qui se définit comme un queer, représentera la France avec “Roi”, un morceau qui s’inspire de son parcours identitaire.

  • Le cardinal Robert Sarah souscrit aux « notes » du pape Benoît, « martyr de la vérité »

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site diakonos.be :

    Le cardinal Sarah souscrit aux « notes » du pape Benoît, « martyr de la vérité »

    Le cardinal Robert Sarah a provoqué la surprise générale le soir du 14 mai à Rome, à l’auditorium du centre culturel de l’église Saint-Louis-des-Français alors que tout le monde s’attendait à ce qu’il présente son dernier livre, intitulé, « Le soir approche et déjà le jour baisse », sur la crise de foi de l’Église et le déclin de l’Occident.

    Au lieu de cela, le cardinal a tout de suite déclaré, « ce soir je ne vous parlerai pas de ce livre ». Et la raison – a-t-il expliqué – c’est que « les idées les plus fondamentales que j’y développe se sont trouvées illustrées, exposées et démontrées avec brio en avril dernier par le Pape Benoît XVI dans les ‘notes’ qu’il avait rédigées en vue du sommet des présidents des conférences épiscopales sur les abus sexuels convoqué à Rome par le Pape François du 21 au 24 février dernier ».

    Le cardinal Sarah a poursuivi de la sorte :

    Sa réflexion s’est révélée une véritable source de lumière dans la nuit de la foi qui touche toute l’Église. Il a suscité des réactions frôlant parfois l’hystérie intellectuelle. J’ai été personnellement frappé par l’indigence et la bêtise de nombreux commentaires. Il faut croire qu’une fois de plus, le théologien Ratzinger, dont la stature est celle d’un vrai Père et Docteur de l’Église, a visé juste et a touché le cœur nucléaire de la crise de l’Église.

    Je voudrais donc ce soir que nous nous laissions éclairer par cette pensée exigeante et lumineuse. Comment pourrions-nous résumer la thèse de Benoît XVI ? Permettez-moi de le citer simplement : « Pourquoi la pédophilie a-t-elle atteint de telles proportions ? En dernière analyse, la raison en est l’absence de Dieu » (III, 1). Tel est le principe architectonique de toute la réflexion du pape émérite. Telle est la conclusion de sa longue démonstration. Tel est le point d’où toute recherche sur le scandale des abus sexuels commis par de prêtres doit partir pour proposer une solution efficace.

    La crise de la pédophilie dans l’Église, la multiplication scandaleuse et effarante des abus a une et une seule cause ultime : l’absence de Dieu. Benoît XVI le résume en une autre formule tout aussi claire, je cite : « C’est seulement là où la foi ne détermine plus les actions de l’homme que de tels crimes sont possibles »  (II, 2).

    Le génie théologique de Joseph Ratzinger rejoint ici non seulement son expérience de pasteur des âmes et d’évêque, père de ses prêtres, mais aussi son expérience personnelle, spirituelle et mystique. Il remonte à la cause fondamentale, il nous permet de comprendre quel sera la seule voie pour sortir de l’épouvantable et humiliant scandale de la pédophilie. La crise des abus sexuels est le symptôme d’une crise plus profonde : la crise de la foi, la crise du sens de Dieu.

    On trouvera la conférence du cardinal Sarah retranscrite dans son intégralité en français sur cette autre page de Settimo Cielo:

    > Lumière dans la nuit. Au cœur de la crise des abus sur mineurs, le regard de Benoît XVI sur l’Église

    Le cardinal Sarah y retrace pas à pas l’analyse de Joseph Ratzinger et y souscrit totalement. Il réfute en des mots cinglants les critiques qui lui ont été adressées.  Il souligne les effets de la crise de la foi sur la vie des prêtres et sur la formation des séminaristes.  Il stigmatisme le faux « garantisme » qui en tolérant les doctrines contraires à l’intégrité de la foi encourage également les pratiques contraires à la chasteté.  Il rappelle ce profond respect du « corps eucharistique du Seigneur » sans lequel il n’y a plus de respect pour « le corps pur et innocent des enfants ».

    Et voici la finale, qui est plus que jamais à l’unisson avec le pape Ratzinger :

    Pour conclure je vous redis avec le Pape Benoît : oui, l’Église est pleine de pécheurs. Mais elle n’est pas en crise, c’est nous qui sommes en crise. Le diable veut nous faire douter. Il veut nous faire croire que Dieu abandonne son Église. Non, elle est toujours « le champ de Dieu. Il n’y a pas seulement l’ivraie mais également les moissons de Dieu. Proclamer ces deux aspects avec insistance ne relève pas d’une fausse apologétique : c’est un service qu’il est nécessaire de rendre à la vérité », dit Benoît XVI. Il le prouve, sa présence priante et enseignante au milieu de nous, au cœur de l’Église, à Rome nous le confirme. Oui, il y a parmi nous de belles moissons divines.

    Merci, cher Pape Benoît d’être selon votre devise un coopérateur de la vérité, un serviteur de la vérité. Votre parole nous conforte et nous rassure. Vous êtes un témoin, un ‘martyr’ de la vérité. Soyez remercié”.

    Inutile de dire que cette apologie enthousiaste de l’analyse du pape Ratzinger faite par le cardinal Sarah est aux antipodes de l’accueil glacial que lui a réservé le pape François :

    > Entre les deux papes, c’est la “fracture”. Le silence de François contre Benoît

    Quant au dernier livre du cardinal, le troisième d’une trilogie précédée par « Dieu ou rien » et « La force du silence », il est actuellement en vente dans l’édition originale française. Mais en septembre prochain, il sera également disponible en librairie en italien, en anglais, en espagnol, en allemand et en polonais.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • «Défendre et promouvoir la vie», surtout celle des plus faibles : c’est la ligne promue par le Pape François

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    De Vatican News :

    Le Pape aux opérateurs de santé: il faut défendre et promouvoir la vie

    Le Pape François a reçu ce matin en audience en Salle Clémentine 300 membres de l’Association catholique des opérateurs sanitaires. Le malade n’est pas un numéro ni une machine, et l’objection de conscience doit être assumée avec respect et dialogue.

    «Défendre et promouvoir la vie», surtout celle des plus faibles et de ceux qui sont sans défense : c’est la ligne promue par le Pape François, qui a reçu les membres de l’Association catholique des opérateurs de santé (Acos), à l’occasion des 40 ans de sa fondation. «Dans les dernières décennies, le système d’assistance et de son s’est transformé radicalement,  en changeant la façon de comprendre la médecine et le rapport avec le malade», a expliqué le Saint-Père. «La technologie a atteint des objectifs sensationnels et inespérés», en posant toutefois «d’une façon toujours plus forte des problèmes de caractère éthique».

    «Beaucoup retiennent que toute possibilité offerte par la technique est en soi moralement réalisable, mais, en réalité, pour toute pratique médicale ou intervention sur l’être humain, on doit d’abord évaluer avec attention si elle respecte concrètement la vie et la dignité humaine, a expliqué François. La pratique de l’objection de conscience, qui est mise en discussion aujourd’hui pour les cas extrêmes dans lesquels serait mise en danger l’intégrité de la vie humaine, se base donc sur l’exigence personnelle de ne pas agir d’une façon déformée par rapport à sa propre conviction éthique, mais représente aussi un signe pour l’environnement sanitaire dans lequel on se trouve, ainsi que vis-à-vis des patients eux-mêmes et de leurs familles».

    Respect et dialogue dans l’objection de conscience

    L’objection de conscience, a rappelé le Pape, doit toutefois être «accomplie avec respect, pour qu’elle ne devienne pas un motif de mépris ou d’orgueil», mais au contraire être comprise comme une sincère recherche du «bien des personnes».

    «Se faire compagnons de voyage de celui qui est à côté de nous, en particulier des derniers, des plus oubliés, des exclus : ceci est le meilleur moyen pour comprendre à fond et avec vérité les différentes situations et le bien moral qui est impliqué. C’est aussi la voie pour rendre le meilleur témoignage à l’Évangile, qui jette sur la personne la lumière puissante qui continue à se projeter sur tout être humain à partir du Seigneur Jésus», a insisté François.

    Les malades sont des personnes et non pas des nombres

    Jésus nous a fait sentir le toucher et la voix de Dieu, et il nous a enseigné que chaque individu, surtout le plus petit, «n’est pas un numéro, mais une personne, et une personne unique et irremplaçable».

    «Justement, l’effort de traiter les malades comme des personnes, et non pas comme des numéros, doit être accompli à notre époque en tenant compte de la forme que le système sanitaire a progressivement assumé. Sa transformation en logique d’entreprise marchande, qui a mis au premier plan les exigences de réductions des coûts et de rationalisation des services, a profondément transformé l’approche de la maladie et du malade lui-même, avec une préférence pour l’efficacité qui a mis au deuxième plan l’attention à la personne, qui a besoin d’être comprise, écoutée et accompagnée, tout comme elle a besoin d’un diagnostic correct et d’un soin efficace.»

    L’importance de la spiritualité

    La guérison, a encore expliqué le Pape, «passe non seulement par le corps, mais aussi par l’esprit, par la capacité de retrouver la confiance et de réagir», avec laquelle «le malade ne peut pas être traité comme une machine» et «le système sanitaire, public ou privé, ne peut pas se concevoir comme un chaîne de montage. Les personnes ne sont jamais égales entre elles, elles doivent être traitées et comprises une par une.»

    Le risque, avec cette tendance à la marchandisation, c’est que les opérateurs de santé eux-mêmes deviennent des numéros, «brûlés» par les plannings de travail trop durs, par le stress des urgences ou par l’impact émotionnel. Il est donc important que les opérateurs de santé aient un accompagnement adéquat et une bonne formation, qui ne soit pas «seulement un débat, une étude et une mise à jour, mais qui puisse accorder un soin particulier à la spiritualité, de façon à redécouvrir et apprécier cette dimension fondamentale de la personne».

  • Face à la violence, les musulmans doivent sortir de leur silence

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    A lire sur le site du portail catholique suisse :

    Daniel Marguerat: face à la violence, les musulmans doivent sortir de leur silence

    17.05.2019 par Jacques Berset, cath.ch

    Face à la violence islamiste, les musulmans doivent sortir de leur silence, estime le théologien protestant Daniel Marguerat, professeur honoraire de l’Université de Lausanne. Ce spécialiste du Nouveau Testament prend la défense de Shafique Keshavjee, auteur du livre controversé “L’islam conquérant”.

    Daniel Marguerat demande aux musulmans de faire une relecture critique du Coran, et  prend  ouvertement la défense des chrétiens persécutés dans certains pays musulmans, et dont le sort est souvent ignoré par la grande presse occidentale.

    à lire ICI

  • En Inde, les attaques contre les chrétiens se multiplient

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Père Savarimuthu Sabkar : « Depuis 2014, on observe de nombreuses attaques contre les chrétiens »

    17/05/2019

    En Inde, les agressions contre les minorités religieuses, en particulier les musulmans et les chrétiens, se sont multipliées depuis l’arrivée au pouvoir, en 2014, de Narendra Modi et du parti nationaliste hindou du BJP. Ce thème n’a pas manqué d’être évoqué dans la campagne électorale, alors que le scrutin législatif marathon, qui convoque 900 millions d’électeurs aux urnes, va s’achever le 19 mai. À la cathédrale du Sacré-Cœur de Delhi, le père Savarimuthu Sabkar, porte-parole de l’archidiocèse de Delhi, alerte sur l’augmentation des attaques perpétrées contre la petite minorité chrétienne en Inde, qui représente un peu plus de 2,3 % d’une population d’1,3 milliards d’Indiens. L’organisation Portes ouvertes classe l’Inde au 10e rang des pays où les chrétiens sont les plus persécutés.

    Églises d’Asie : En quoi la situation de la minorité catholique a-t-elle changé en Inde depuis l’arrivée au pouvoir, en 2014, de Narendra Modi et du parti nationaliste hindou du BJP ?

    Père Savarimuthu Sabkar : Les groupes marginaux de l’hindutva, (« l’hindouité », basée sur la suprématie ethnique de la majorité hindoue, ndlr), que l’on surnomme les « groupes safran », sont plus téméraires. Ils pensent agir comme ils l’entendent et être au-dessus des lois. Ils ont un sentiment d’immunité et d’impunité : ils croient qu’ils ne seront ni arrêtés ni condamnés. Depuis 2014, on observe de nombreuses attaques contre les chrétiens. Les difficultés se concentrent en particulier dans les petites paroisses des zones rurales, au cœur de la région hindiphone du nord de l’Inde, comme en Uttar Pradesh ou au Rajasthan. Depuis le mois de janvier de cette année, 86 incidents ont déjà été répertoriés. Mais cela n’est jamais mentionné dans les grands médias. C’est comme si la situation était passée sous silence par la presse.

    Sous-entendez-vous qu’il y aurait une pression exercée sur les médias afin qu’ils ne publient pas ce genre d’informations ?

    Probablement. Qui contrôle les médias ? Aujourd’hui, il est très clair que les propriétaires des grandes maisons de presse sont pro-BJP et pro gouvernement. Personne n’ose poser les vraies questions au gouvernement.

    Les chrétiens sont-ils visés uniquement par des groupes extrémistes ou par l’ensemble de l’appareil politique et idéologique du BJP ?

    Nous faisons face à deux organisations principales. Il y a d’une part l’organisation du RSS (le Corps des volontaires nationaux, matrice idéologique du BJP où Narendra Modi a fait ses classes, et qui avait été interdit après l’assassinat du Mahatma Gandhi par l’un de ses membres, ndlr) et, d’autre part le BJP, visage politique du RSS, sans mentionner les dizaines d’autres organisations qui leur sont liées. Le cœur de l’idéologie du RSS est de penser que l’Inde est une nation hindoue. Selon ce principe, si les musulmans et les chrétiens veulent rester en Inde, ils doivent être à la merci de la majorité hindoue. L’excuse est de dire que les incidents contre les minorités ne sont causés que par des extrémistes. Mais c’est pourtant dans l’ADN même de l’idéologie du RSS et du BJP, basée sur la suprématie hindoue.

    J’ai rencontré Narendra Modi en 2014, la veille de Noël, avec un groupe d’évêques. Il nous a dit que nous ne pouvions pas être ensemble. Comment un Premier ministre peut-il dire une telle chose ? Nous avons réagi et il nous a alors dit qu’il protégerait notre minorité car c’était aussi sa responsabilité. Mais ses propos nous ont choqués. Des déclarations fréquentes de plusieurs responsables politiques du BJP avancent l’idée de libérer l’Inde des chrétiens et des musulmans d’ici 2021. Certains ont déclaré que les hindous étaient les enfants légitimes de l’Inde et que les musulmans et les chrétiens étaient illégitimes. C’est très préoccupant. Il y a aussi eu des attaques à l’encontre de Mère Teresa, l’accusant et de n’avoir visé qu’à convertir des gens.

    Les attaques dirigées contre les chrétiens le sont-elles ainsi toujours sous le prétexte des « conversions forcées » au christianisme ?

    C’est souvent le cas. En général, la police procède à l’arrestation du pasteur ou du prêtre en affirmant qu’il dérange l’ordre public. Lors des arrestations, les policiers ne viennent pas seuls et sont toujours accompagnés par un large groupe d’extrémistes hindous. C’est là où qu’est le problème. Ensuite, il nous faut entamer une procédure judiciaire pour défendre le droit des inculpés à prêcher leur religion, en accord avec la Constitution. Et ils sont finalement relâchés.

    Est-ce que les organisations et les ONG évangéliques, qui ont une approche prosélyte et affichent une politique de conversion, ne ternissent pas le nom des autres chrétiens ?

    Le vrai problème n’est pas là. La Constitution de l’Inde donne le droit à des individus de se convertir. Si quelqu’un veut être baptisé, il en a le droit. Pour cela, il y a toute une procédure, qui mêle à la fois une initiation religieuse et une certification légale avec un document à signer pour affirmer sa pleine liberté dans l’acte de se convertir. Parfois, certains groupes évangéliques ne suivent pas correctement la procédure ; je ne le nie pas. Mais je ne peux pas les blâmer en les accusant d’être la cause du problème : nous avons des procédures, des lois et une police qui sont en charge de faire appliquer les lois et de trancher sur ces questions. Pourquoi des brigades hindoues deviennent-elles les gardiennes de la loi, de la culture et de la religion hindoue ?

    En Inde, il y a toujours eu des incidents contre les chrétiens. Ce n’est pas nouveau.

    C’est vrai. Mais les statistiques montrent néanmoins que les attaques contre notre communauté sont en augmentation constante. Le problème actuel concerne l’impunité des auteurs de ces attaques. Personne n’est jamais arrêté. Les attaquants ne visent pas seulement des chrétiens mais aussi les musulmans qui, quant à eux, ont été victimes de lynchages. Beaucoup d’entre eux ont été tués (d’après l’organisation Human Rights Watch, au moins 44 personnes, dont 36 musulmans, ont été tués entre mai 2015 et décembre 2018, ndlr). Dans les campagnes, les communautés religieuses étaient unifiées. L’Église avait une influence auprès des hindous. Aujourd’hui, l’atmosphère a changé : tout est interprété selon la division religieuse et les lignes communales. C’est un vrai danger. Nous, chrétiens et musulmans, sommes les victimes. Aujourd’hui, nous savons que les nationalistes hindous visent ces deux minorités religieuses. Pour unir nos forces, nous avons développé davantage de dialogue et d’unité entre nous.

    Vous restez aussi une communauté très influente qui, par exemple, dirige les meilleures écoles du pays.

    Les nationalistes hindous n’ont aucun problème avec le fait que nous dirigions de grandes institutions éducatives et certains d’entre eux les fréquentent. Mais ils ne veulent pas que nous éduquions les pauvres et que nous les poussions à se battre pour revendiquer leurs droits.

    Pensez-vous que le RSS ait une réelle stratégie visant à cibler les minorités ?

    Le RSS prétend même avoir une sorte d’armée parallèle, avec des hommes en uniformes. Leur stratégie est de créer des agitations religieuses et d’intervenir pour « maintenir l’ordre ». Leur cible principale concerne les musulmans. Ils nous voient comme une menace moindre car nous sommes inférieurs en nombre.

    Avez-vous le sentiment que ces milices hindoues sont de mieux en mieux organisées ?

    Non, elles deviennent juste plus audacieuses. Mais aujourd’hui, les gens réalisent ce qui est en train de se passer. Et les partis politiques d’opposition sont puissants, en particulier en Uttar Pradesh. Et puis il faut savoir que si le nord du pays, le cœur hindiphone, vote pour Narendra Modi, cela n’est pas du tout le cas dans le sud de l’Inde, mieux éduqué et qui reste très opposé à l’idéologie nationaliste hindoue.

    Votre communauté affiche son inquiétude. Le mois dernier, pour la première fois depuis sa nomination en 2013, l’archevêque de Delhi, Mgr Anil Couto, a écrit une lettre ouverte pour dénoncer « une atmosphère politique turbulente » qui « menace les principes démocratiques » de la nation…

    En réalité, la peur ne concerne pas seulement notre communauté. Nous sommes face à une menace pour notre pays, pour notre identité « séculaire » (multiconfessionnelle, ndlr) et nos valeurs constitutionnelles. Tous les groupes de la société civile sont inquiets. Nous craignons que le BJP procède à des modifications de notre Constitution. Notre archevêque a ainsi évoqué une « atmosphère politique turbulente », ce qui a créé la polémique. Mais le climat et les événements qui ont lieu en Inde, y compris les questions sur l’indépendance de notre système judiciaire, nous obligent à mener une réflexion sur ce qui est en train de se passer.

    La situation actuelle des chrétiens en Inde est-elle comprise à l’étranger ?

    Nous sommes dans une meilleure position que d’autres pays dans le monde, mais en Inde, nous étions dans une meilleure position par le passé. La beauté de l’Inde et de toute son identité interreligieuse est en train de se désintégrer.

    (EDA / propos recueillis par Vanessa Dougnac)

  • La Belgique est en train de vivre une dérive qui témoigne d’un vrai désarroi moral

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    « La Belgique est en train de vivre une dérive morale »

    Un entretien publié sur le site de la Libre (Bosco d'Otreppe) relayé par Didoc.be :

    Romancière, philosophe, Éliette Abécassis s’inquiète dans « L’envie d’y croire », son dernier ouvrage, de l’impact de la technique sur nos vies, notre intelligence, notre avenir. Bosco d’Otreppe l’interroge dans La Libre Belgique du 11-5-19.

    — Avec le numérique, tout a changé en 20 ans, écrivez-vous. Mais quel est le point le plus fondamental qui aurait été bouleversé ?

    Je pense que c’est notre rapport au monde, et donc aux autres, qui est aujourd’hui médiatisé par la technique. Le portable et les écrans ont envahi aussi bien notre espace vital que psychique : nous ne pouvons plus nous en passer. Nous sommes devenus esclaves de la technique que nous avons inventée, mais qui a pris le contrôle des rapports humains, de nos relations et qui nous « chosifie ». Je ne suis pas conservatrice, la technique a aussi apporté des bienfaits — en matière médicale notamment —, mais elle a clairement changé notre rapport au monde et à l’homme.

    — Au point que « le temps des mamans est révolu », écrivez-vous dans une formule-choc. Que voulez-vous dire ?

    J’ai commencé à écrire ce livre il y a 3 ou 4 ans quand j’ai offert des portables à mes enfants et que, pour ma part, tout a changé. Avant, sur le chemin du retour de l’école on bavardait ensemble, on achetait un petit pain, on prenait un goûter à la maison et on se racontait notre journée. Depuis qu’ils ont leur portable, je me retrouve dans ma cuisine, seule. Eux sont la tête penchée sur leur écran, et quand on le leur reprend, ils sont fous de rage car en proie à une véritable addiction. Mes enfants ne sont donc plus vraiment mes enfants. On les a captés. Le temps des mamans est en effet révolu. C’est le temps que les enfants attendaient pourtant avec impatience… Aujourd’hui ils préfèrent, l’école terminée, se ruer sur leurs écrans.

    — Quand vous dites que la technique nous a « chosifiés », qu’entendez-vous exactement ?

    Je crois qu’avec notre rapport à la technique, nous avons perdu quelque chose de profondément humain. Nous devenons d’ailleurs nous-mêmes des objets, car nous devenons un produit dès que nous naviguons sur Google. Quand un service est gratuit, c’est que nous en sommes le produit. Tous les jours nous nous vendons, nous vendons nos données, notre temps et notre âme à la technique qui est en train de nous dévorer.

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  • El Andalous : quand les adeptes du mythe du vivre-ensemble ont quelque souci à se faire

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    El Andalous — Les adeptes du mythe du vivre-ensemble ont quelque souci à se faire

    via le site "Pour une école libre au Québec" :

    Les Chrétiens dans al-Andalus, de la soumission à l’anéantissement : voilà un titre qui ne laisse guère d’alternative au lecteur. Son auteur, Rafael Sánchez Saus, est une sommité du monde universitaire espagnol. Médiéviste, il est aussi historien des idées.

    Après avoir lu son essai, on se dit que les défenseurs du mythe ont quelque souci à se faire. Déjà, en 2004, un autre historien espagnol, Serafin Fanjul, avait taillé en pièces la légende dans un essai qui avait provoqué de sérieux remous, Al-Andalus, l’invention d’un mythe. La réalité historique de l’Espagne des trois cultures(Toucan, 2017).

    Mais ici il s’agit d’autre chose. Autant Serafin Fanjul polémiquait avec les publicistes qui ont entretenu le mythe d’el-Andalous, autant Rafael Sanchez Saus s’en abstient. Son livre ne s’attache qu’à l’étude des faits tels que les différentes sources historiques, arabes et latines, permettent de les envisager. Ce n’est pas le livre d’un militant mais d’un scientifique qui tente de résoudre l’énigme qu’a représentée le surgissement soudain de l’islam dans un monde hispanique encore dominé au début du VIIIe siècle par une dynastie wisigothe chrétienne qui s’est écroulée sous l’assaut fulgurant des troupes berbères et arabes venues d’Afrique du Nord.

    L’auteur se penche aussi sur la quasi-disparition de la chrétienté en Afrique du Nord et sur la conversion des Berbères à l’islam. S’il ne polémique pas, c’est qu’à ses yeux il n’existe plus un seul historien sérieux qui défende la vision idyllique d’une civilisation où juifs, chrétiens et musulmans auraient devisé aimablement à l’ombre de la mosquée de Cordoue.

    Il ne fait aucun doute à ses yeux que l’instauration du régime islamique qui s’est épanoui sous le règne du calife omeyyade Abdel Rahmane a été d’une extrême brutalité.L’auteur insiste sur la décadence d’un monde wisigoth qui n’a pas résisté au choc de l’agression arabe. Il rappelle que les juifs, eux-mêmes opprimés par les chrétiens, ne s’opposèrent pas à l’invasion. Toute une partie de la société chrétienne, notamment les mozarabes, chrétiens culturellement arabisés, coopérèrent avec les nouveaux maîtres qui leur laissèrent au début des formes d’autonomie. Mais, peu à peu, notamment sous l’influence de l’islam malékite, extrêmement rigoriste, les marges de liberté de la société chrétienne se réduisirent comme peau de chagrin.

    Tracasseries et persécutions


    Connaisseur de l’islam et de ses diverses écoles, Rafael Sanchez Saus énumère toutes les prescriptions que devaient respecter les dhimmis, depuis l’interdiction de monter à cheval à celle de porter une barbe ou de posséder des armes. Sans oublier les impôts que les infidèles payaient pour avoir le droit de vivre en terre d’islam. L’historien ne nie nullement la somptuosité de l’islam andalou. [Rappelons que l'Hispanie romaine, puis wisigothe était très riche...] L’extrême cruauté et le raffinement ne sont pas incompatibles, on le sait. Mais il rappelle le prix très lourd, depuis les tracasseries jusqu’aux persécutions, qu’ont dû payer les autochtones. «Il ne s’agit pas de nier les réussites de l’islam d’al-Andalus (…) mais de lutter contre la tendance si marquée aujourd’hui à l’idéalisation d’al-Andalus par exécration de l’Espagne chrétienne », conclut l’auteur.

    Une idéalisation de l’autre qui est parfois l’autre nom de la haine de soi.

    Source : Figaro Littéraire


    Les chrétiens dans al-Andalus: 
    De la soumission à l'anéantissement Broché
    de Rafael Sánchez Saus
    publié le 20 février 2019 
    aux Éditions du Rocher 
    à Monaco
    528 pages
    ISBN-10: 2268101282
    ISBN-13: 978-2268101286

  • 17 mai : Philo à Bruxelles avec Stéphane Mercier : la percolation culturelle du marxisme et du sécularisme

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  • Mgr Kockerols sur KTO

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    Sur KTO : Mgr Jean Kockerols - Vicariat de Bruxelles / La Vie des Diocèses

    A Bruxelles, la pénurie de logements est un problème social auquel l´Eglise catholique veut s'attaquer. A sa manière et avec ses moyens, le Vicariat de Bruxelles s´est engagé en faveur du logement social avec un projet baptisé « Bethléem », en mettant à disposition des logements vides qui lui appartiennent pour les familles en précarité. La Vie des Diocèses a rencontré, sur le terrain, acteurs et bénéficiaires de cette initiative. Mgr Jean Kockerols rappelle la mission et la place des chrétiens dans cette attention aux plus pauvres.

    L´évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles en charge du Vicariat de Bruxelles a par ailleurs décidé de confier la tête de différentes unités pastorales à des laïcs.

    Dans cette émission, vous entendrez soeur Anne Peyremorte témoigner de son engagement comme femme en responsabilité dans l´Eglise catholique.

    Avec un nombre de fidèles en baisse, le Vicariat de Bruxelles se retrouve aussi face à des choix à faire concernant ses églises. Faut-il les fermer ? Les vendre ? Pour garder ces églises en vie et éviter un détournement de leur fonction sacrée, le Vicariat a mis certaines de ces églises à disposition d´autres communautés chrétiennes qui manquent de lieux de culte. Ainsi la communauté orthodoxe géorgienne à l´église Saint-Jean et Saint-Nicolas. Ainsi, par les bâtiments se nouent des relations entre les communautés de rites différents.

    Diffusé le 13/05/2019 / Durée : 26 minutes

  • Un geste de transgression charitable du cardinal Krajewski fait débat

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    Lu sur aleteia.org :

    Un proche du pape François rétablit l’électricité pour des familles démunies

    Le cardinal Konrad Krajewski, aumônier apostolique du pape François, s'est rendu samedi 11 mai dernier dans un immeuble de Rome afin de réactiver le courant électrique pour des familles en situation précaire qui en avaient été privées.

    Il s’est dit « convaincu qu’il était nécessaire de le faire pour le bien de ces familles ». Samedi 11 mai dernier, le cardinal polonais Konrad Krajewski, aumônier apostolique du pape François, est venu au secours des occupants d’un immeuble à Rome en rétablissant lui-même l’électricité dans le bâtiment, rapporte le quotidien italien Il Corriere della SeraDéfiant les autorités, le prélat âgé de 55 ans s’est rendu dans l’unité de commande électrique et a lui-même rallumé les compteurs. Le bâtiment était occupé par 420 personnes, dont 98 enfants. Parmi elles, beaucoup de familles en situation d’urgence. L’électricité avait été coupée depuis une semaine en raison d’impayés datant de 2013 et s’élevant à 30.000 euros.

    « Pour le bien de ces familles »

    Ce geste était « désespéré », selon l’homme d’Église qui coordonne les œuvres de charité du pape François et se dit « conscient des éventuelles conséquences juridiques » de son acte. « Dans ce bâtiment, il y a plus de 400 personnes sans électricité, avec des familles, des enfants, sans même la possibilité de faire fonctionner les réfrigérateurs », a-t-il lancé, s’affirmant convaincu de la nécessité « de le faire pour le bien de ces familles ». Le haut prélat connaissait la situation de cet édifice depuis longtemps. « Via le Vatican, nous avons envoyé des ambulances, des médecins et des vivres », a-t-il expliqué.

    Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur et vice-Premier ministre, a réagi aussitôt dans les médias italiens, demandant le règlement des factures arriérées ». Le cardinal a lancé : « À partir du moment où l’électricité a été réactivée, je paye il n’y a pas de problème. Il fallait les aider, et ne parlons pas d’argent ».

    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Le geste de l’aumônier apostolique attire l’attention sur un problème réel

    « Un problème qui concerne les personnes, les enfants, les personnes âgées »

    Pour le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, le geste du cardinal Krajweski voulait “attirer l’attention sur un problème réel”, confie-t-il à l’Agence Ansa.

    L’ aumônier du pape François, le cardinal Konrad Krajewski, a en effet retiré les scellés des compteurs d’un immeuble de Rome occupé par des familles: environ 500 personnes dont 98 enfants, et auxquels des voisins apportaient des bougies pour qu’ils s’éclairent.

    Le cardinal Parolin invite à aller au-delà de la controverse pour identifier « un problème qui concerne les personnes, les enfants, les personnes âgées ».

    « J’ai vu qu’il y avait tellement d’interprétations et de controverses. Personnellement, je pense que l’on devrait être de chercher à comprendre le sens de ce geste, qui consiste à attirer l’attention de tous sur un problème réel, qui concerne les personnes, les enfants, les personnes âgées ».

    Le cardinal Krajewski a lui-même expliqué son geste: « J’ai réactivé la lumière pour la survie des familles et des enfants ».

    Au quotidien, Caritas Italie lutte contre la pauvreté avec pour mission d’aider les plus faibles rappelle à Radio Vatican son directeur, Mgr Francesco Soddu.

  • La liberté religieuse au risque de la dérive autoritaire de l’État démocratique libéral

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    Du R. P. Serge-Thomas Bonino, o.p. sur aleteia.org :

    Les nouveaux défis de la liberté religieuse

    Le secrétaire général de la Commission théologique internationale présente la note de la CTI sur « La liberté religieuse pour le bien de tous » qui vient de paraître en français. Dans le contexte nouveau d’une dérive autoritaire de l’État démocratique libéral qui, au nom de l’idéologie de la « neutralité » morale, marginalise la liberté religieuse, les droits de la personne humaine perdent tout fondement objectif.

    Un demi-siècle après la déclaration Dignitatis humanae du concile Vatican II sur la liberté religieuse (1965), le contexte géopolitique mais aussi culturel et idéologique s’est considérablement modifié. Il était donc nécessaire de réfléchir, à la lumière de la théologie catholique, sur les évolutions en cours et leurs retombées aussi sur la notion de la liberté religieuse que sur sa mise en pratique. La Commission théologique internationale (CTI), organisme au service de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s’y est employée au cours des cinq dernières années, avec comme résultat un document qui vient de paraître sous le titre : « La liberté religieuse pour le bien de tous. Une approche théologique aux défis contemporains ».

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