Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Témoignages - Page 118

  • De la Vierge Marie à Mère Teresa, Natasha St-Pier rend hommage à la "force tranquille" des femmes

    IMPRIMER

    De la Vierge Marie à Mère Teresa, Natasha St-Pier rend hommage à la "force tranquille" des femmes

    Une émission de RCF présentée par Vincent Belotti

    TOUT DOUX

    MERCREDI 2 SEPTEMBRE À 17H03

    DURÉE ÉMISSION : 57 MIN

    De la Vierge Marie à Mère Teresa, Natasha St-Pier rend hommage à la "force tranquille" des femmes

    © Album "Croire" / Natasha St-Pier - La chanteuse sera en tournée dans les églises de France et Suisse

    "Croire", le nouvel album de Natasha St-Pier, rend hommage aux femmes, de Mère Teresa à la Vierge Marie. C'est aussi un album engagé d'une artiste qui vent défendre les qualités féminines.

    Dans son nouvel album, "Croire", qui vient de sortir, Natasha St-Pier rend hommage aux femmes. À celles qui l'inspirent, de Mère Teresa à la Vierge Marie, sans oublier bien sûr sainte Thérèse de Lisieux, dont les textes ont déjà inspiré deux précédents albums. "Tout au long de cet album, je parle de la Vierge Marie, qui est la maman par excellence, mais je parle de ces femmes qui ont cette force tranquille."

    UN TOURNANT CHRÉTIEN DANS LA CARRIÈRE DE NATASHA ST-PIER

    Sa carrière s'est déployée grâce à sa collaboration avec Pascal Obispo et Robert Goldman, avec des titres aussi célèbres que "Je n'ai que mon âme", "Tu trouveras", ou "Mourir demain". Chanteuse à la voix puissante, trop puissante pour certains, Natasha St-Pier est une artiste hyper populaire, qui a aussi été animatrice de télévision. En 2013, avec "Thérèse, vivre d'amour" elle a donné une nouvelle orientation à sa carrière. Son album de poèmes de Thérèse de Lisieux mis en musique par le chanteur Grégoire, est un énorme succès. Il s'est vendu en effet à 200.000 exemplaires. Il sera suivi par un deuxième album, "Aimer c'est tout donner, disque d'or en 2018.

    UNE CHANTEUSE À LA FOI CATHOLIQUE ASSUMÉE

    Pourquoi ce tournant chrétien dans sa carrière ? "J'ai toujours chanté mon âme, chanté ma foi, ce en quoi je crois, explique-t-elle, probablement, pour cette raison Grégoire m'a approchée, m'a proposé d'interpréter des poèmes de sainte Thérèse." C'est à ce moment-là qu'elle a découvert la vie et la spiritualité de la petite sainte de Lisieux, et s'est "prise d'affection pour elle". Ce qui la touche tant chez sainte Thérère ? Sa simplicité, "la manière très simple avec laquelle elle nous permet d'aimer. Elle ne nous demande pas d'être plus que ce qu'on est capable d'être et surtout elle nous dit qu'on est suffisants comme on est, on est assez".

    Si Natasha St-Pier ne cache pas sa foi catholique, elle confie avoir "eu peur de la manière dont les médias allaient recevoir cet album". "Et en fait les gens ont écouté, ont aimé et ont compris ce qu'on essayait de faire à l'époque avec Grégoire et ce que je continue d'essayer de faire maintenant."

    UN ALBUM ENGAGÉ SUR LA FÉMINITÉ

    "Croire", son nouvel album, comprend un titre consacré à sainte Thérèse, mais pas seulement. Ce qui devait être au départ "un album hommage à la Vierge Marie" est devenu "un album vers les mères" puis "vers les femmes". "En fait c'est ces femmes qui ont cette force de croire, cette force d'aimer avec un cœur de mère, qu'elles soient une mères biologique ou pas, comme Mère Teresa l'a fait à Calcutta, comme Thérèse l'a fait, comme ma maman l'a fait, comme moi j'essaie de le faire..."

    "On est dans un monde qui court beaucoup vers l'égalité entre les hommes et les femmes et malheureusement je trouve que cette égalité nous amène vers une masculinisation de la femme. Et moi je trouve que les qualités féminines, que sont la douceur, que sont ses capacités d'abnégation, sont très très belles et complémentaires à l'homme et je n'ai pas envie qu'on les perde !"

    DISCOGRAPHIE

    • Croire - Natasha St-Pier - MCA (2020)
  • Pour aller « de l’islam au Christ »

    IMPRIMER

    Du site de La Nef :

    Marc Fromager

    Mission Ismérie : pour aller « de l’islam au Christ »

    Mission Ismérie, créée en juin dernier, a pour but d’accompagner le chemin de conversion « de l’islam au Christ ». Son directeur exécutif, Marc Fromager, ancien directeur de l’AED, nous présente cette nouvelle association.

    La Nef – Qu’est-ce que Mission Ismérie, qui sont ses fondateurs et pourquoi « Ismérie » ?

    Marc Fromager – Ismérie était la fille du sultan au Caire à la fin du XIe siècle. Trois chevaliers francs avaient été faits prisonniers et sommés de se convertir à l’islam. Devant leur refus persistant, le sultan envoya sa fille pour les séduire. Les chevaliers lui parlèrent de la Vierge Marie qui, dans la nuit, apparut à Ismérie. Convertie au christianisme, celle-ci s’enfuit avec les chevaliers et se retrouva en France où elle fut à l’origine du sanctuaire de Notre-Dame de Liesse, près de Laon.

    Nous avons choisi ce personnage historique de musulmane convertie au christianisme car c’est l’objectif de Mission Ismérie : favoriser et accompagner le passage de l’islam au Christ. Au départ, il y a plusieurs initiatives existantes en France comme Mission Angélus, les Forums Jésus le Messie, des témoins du Christ sur internet. Mission Ismérie se veut une plateforme qui regroupe ces différents projets avec la volonté affichée de leur permettre de changer d’échelle grâce à des moyens financiers plus importants. Des laïcs se sont donc réunis pour lancer ce projet, avec l’encouragement discret mais réel de quelques autorités ecclésiastiques.

    On parle très peu de la conversion des musulmans au christianisme, en France ou ailleurs : est-ce vraiment une réalité significative et quels sont les pays les plus concernés ?

    Ce phénomène de conversions existe un peu partout dans le monde et ce dans des proportions parfois étonnantes. Il faut savoir que même au cœur du Proche-Orient, région qu’on pourrait imaginer définitivement acquise à l’islam, des conversions en nombre sont en train de se produire. Il faudrait évoquer par exemple l’Iran, où on estime leur nombre à plus de 800 000, mais aussi l’ensemble des pays à majorité musulmane, de l’Afrique du Nord – notamment l’Algérie avec de très nombreuses conversions chez les Kabyles – jusqu’à l’Indonésie, le plus grand pays musulman au monde, où l’on compte jusqu’à 6 millions de convertis.

    En France aussi, nous avons ce phénomène, et l’on compte déjà 10 % des baptêmes d’adultes dans l’Église catholique qui sont des personnes d’origine musulmane. Chez les protestants, c’est plus du double.

    Lire la suite

  • Rentrée : quand Mgr Aupetit s'adresse aux chefs d'établissements de l'enseignement catholique

    IMPRIMER

    Du site de l'archidiocèse de Paris :

    Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe à la chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse (Paris 7e) lors de la rencontre des chefs d’établissement catholique

    Jeudi 27 août 2020

    - 21e Semaine du Temps Ordinaire
    - 1 Co 1,1-9 ; Ps 144,2-7 ; Mt 24,42-51

    Cet évangile nous renvoie la question de savoir quel serviteur nous sommes ? Aurons-nous la joie d’entendre le Seigneur nous dire : « Entre, bon serviteur, dans la joie de ton maître ». Il y a une autre phrase que je redoute depuis quelque temps surtout : « À qui l’on a beaucoup confié, il sera beaucoup demandé » (Lc 12,48). Plus on a de responsabilité, plus on se doit d’être serviteur.

    Nous recevons tous une charge, une mission du fait même de notre baptême qui nous a donné cette grâce inouïe de devenir fils et filles de Dieu. C’est de cette grâce dont parle saint Paul dans la première lecture : « Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus. Vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la Parole et de la connaissance de Dieu » (1 Co1,4-5).

    Les créatures rendent grâce à Dieu du fait même qu’elles existent. Les enfants, eux, rendent grâce à Dieu pour cet héritage qu’ils ont reçu comme fils : la Vie même de Dieu et l’amour de son Cœur.

    Qu’en faisons-nous ? Comment partageons-nous ce trésor ? Comme tous les enfants dont nous avons la charge, nous avons à grandir dans ce que nous sommes, à déployer toutes les potentialités qui nous ont été données. Il s’agit de grandir dans la vie en intégrant de plus en plus la Vie de Dieu en nous et en y déployant l’Amour qui nous a été confié.

    Vous avez en outre la responsabilité de faire grandir ces dons de Dieu dans ceux qui vous sont confiés. Faire grandir, vous le savez, vient du latin augeo qui nous a donné le mot « autorité ». Il y a déjà bien longtemps le pape Gélase distinguait le pouvoir (potestas) qui écrase et l’autorité (auctoritas) qui fait grandir. Pour vous, il s’agit bien d’autorité.

    Mais faire grandir quoi ? Les connaissances ? Le programme scolaire ? Sans doute.

    L’humanité ? Certainement. Mais justement, la plénitude de l’humanité est réalisée dans la stature du Christ. Comment grandir sans le connaître ? Faire connaître le Christ, ce n’est pas inculquer de force. Faire connaître le Christ, c’est permettre une rencontre.

    Con-naître, c’est naître avec. Quelque chose en nous naît d’une rencontre. Cette rencontre avec le Christ est certainement la chance la plus extraordinaire qui puisse être donnée à un humain pour qu’il grandisse dans sa dimension divine, cette image de Dieu déposée en lui depuis son émergence comme l’affirme le livre de la Genèse.

    Vous avez là une tâche magnifique qui consiste selon les mots même de Montaigne à permettre « une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine ».

    + Michel Aupetit, archevêque de Paris.

  • Comment le pape s'est converti à l'écologie...

    IMPRIMER

    D'Anne Kurian-Montabone sur zenit.org :

    Le pape raconte sa « conversion écologique »

    La sagesse du « bien-vivre », en harmonie avec la nature

    La quinzaine de personnalités françaises engagées dans l’écologie qui ont été reçues par le pape François ce 3 septembre 2020, au Vatican, ont été particulièrement touchées par le témoignage personnel de leur hôte : le pape a en effet raconté sa propre « conversation écologique », dans un discours improvisé.

    Un moment « extrêmement émouvant », où le pape s’est livré avec « beaucoup d’humilité et de profondeur » : l’une des participantes, Valérie Cabanes, juriste internationaliste plaidant pour la reconnaissance du crime d’écocide et des droits de la Nature, a salué ainsi le témoignage du pape. Un sentiment partagé par les autres membres du groupe, qui ont donné une conférence de presse après la rencontre.

    Le pape s’est souvenu de son ignorance des enjeux écologiques en 2007, lors de la Conférence des évêques latino-américains au Brésil, à Aparecida : « Je disais : ‘Mais ces Brésiliens, ils nous fatiguent avec cette Amazonie ! Quel rapport entre l’Amazonie et l’évangélisation ?’. Cela, c’était moi en 2007. Et puis, en 2015, Laudato si’ est sortie. J’ai fait un chemin de conversion, de compréhension du problème écologique. Auparavant, je ne comprenais rien ! »

    Et de raconter les coulisses de son encyclique verte, Laudato si’ : « Lorsque je suis allé à Strasbourg, à l’Union européenne, le président Hollande a envoyé, pour me recevoir, la ministre de l’environnement, Ségolène Royal. Nous avons parlé… Et Madame Ségolène Royal m’a dit ceci : ‘Est-il vrai que vous écrivez quelque chose sur l’écologie ? – c’était vrai ! (en français dans le discours, ndt) – S’il vous plaît, publiez-le avant la rencontre de Paris !’. J’ai appelé l’équipe qui travaillait dessus… et j’ai dit : ‘Il faut que cela sorte avant la rencontre de Paris. – Mais pourquoi ? – Pour faire pression’. »

    « D’Apararecida à Laudato si’, pour moi, cela a été un chemin intérieur », a affirmé le pape : « De l’incompréhension totale, à Aparecida en 2007, à l’encyclique. J’aime donner ce témoignage. Nous devons travailler pour que nous fassions tous ce chemin de conversion écologique. »

    Bien vivre ou farniente

    Le pape François a aussi évoqué sa rencontre décisive avec des indigènes, un an et demi avant le synode sur l’Amazonie (octobre 2019) : « Lorsque je suis allé en Amazonie, j’y ai vu beaucoup de monde. Je suis allé à Puerto Maldonado, dans l’Amazonie péruvienne. J’ai parlé avec les gens, avec de nombreuses cultures indigènes différentes. Et j’ai déjeuné avec 14 de leurs chefs, tous avec des plumes, habillés en vêtements traditionnels. Ils parlaient un langage de sagesse et d’intelligence très élevé !… Et j’ai compris qu’il fallait éliminer l’image des indigènes comme nous les voyons uniquement, avec des flèches. »

    « J’ai découvert, à leurs côtés, a-t-il confié, la sagesse des peuples indigènes, notamment la sagesse du ‘bien vivre’, comme ils l’appellent. Le ‘bien vivre’, ce n’est pas la dolce vita, non, le doux farniente, non. Bien vivre, c’est vivre en harmonie avec la création. Et cette sagesse du bien vivre, nous l’avons perdue. Les peuples autochtones nous offrent cette porte ouverte. »

  • Pakistan : nouvelle arrestation d'un chrétien accusé de blasphème

    IMPRIMER

    D'InfoChrétienne.com :

     
    Accusé de blasphème, David Masih, chrétien pakistanais, vient d’être arrêté
    S’il est reconnu coupable de blasphème, David Masih risque la prison à perpétuité.

    David Masih est un chrétien pakistanais. Il vit dans la province de Khybar Pakhtunkhwa. Il a été arrêté et inculpé en vertu des lois sur le blasphème en vigueur dans la République islamique du Pakistan.

    Selon Persecution.org, des pages du Coran auraient été retrouvées dans une canalisation. Cette découverte a été partagée grâce à une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux le 27 août dernier.

    David Masih aurait été arrêté le 30 août à Nowshera. La police n’aurait à ce jour donné aucune information concernant le lien entre ce chrétien et les pages du Coran profané.

    Au Pakistan, les lois sur le blasphème sont régies par les articles 295-B et 295-C. Profaner le Prophète est passible de la peine de mort. Profaner le Coran vaut la prison à perpétuité.

    En 2018 déjà, la Commission des États Unis sur la liberté religieuse internationale déplorait le fait que « les accusateurs n’ont pas besoin d’amener une quelconque preuve que le blasphème ait eu lieu, ce qui conduit à des abus, y compris de fausses accusations ».

    M.C.

    Crédit Image : Awais khan / Shutterstock.com

  • Sur le déclin du catholicisme populaire en France

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    Yann Raison du Cleuziou: en France, le déclin du catholicisme populaire

    Une enquête de l’institut de sondage Ifop, parue dans Le Monde à la veille de la fête de l’Assomption, démontrait une nette érosion de la culture chrétienne en France, surtout chez les moins de 35 ans, même si elle établissait dans le même temps la relative persistance du catholicisme au sein de la société française. Le sociologue Yann Raison du Cleuziou décrypte pour nous les données de cette étude.

    Entretien réalisé par Manuella Affejee- Cité du Vatican

    Ce sondage reprend les mêmes questions que celui réalisé en 1988, à l'occasion de la venue de saint Jean-Paul II à Strasbourg. Cet écart de 32 ans permet donc de constater combien le rapport des Français à la culture chrétienne s’est profondément modifié.

    Ainsi, par exemple, si 67% des Français affirmaient connaitre «par cœur et entier» la prière du Notre Père en 1988, ils ne sont plus que 56% aujourd’hui; la différence est encore plus éloquente si l’on se concentre sur la tranche des jeunes de moins de 35 ans: seuls 42% d’entre eux connaissent la prière de Jésus, et 29% celle du «Je vous salue Marie».

    Un phénomène en cours depuis des décennies

    Un autre indicateur de cette évolution tient à la connaissance des fêtes religieuses et de leur signification : 44 % des Français savent que Pâques célèbre la résurrection du Christ (ils étaient 43 % en 1988). Or, 47 % d’entre eux ont plus de 50 ans, 34% ont moins de 35 ans. Les chiffres accusent une baisse encore plus significative s’agissant de la Pentecôte (7% des moins de 35 ans peuvent la relier à la descente du Saint-Esprit sur Marie et les apôtres contre 18% en 1988).

    Les résultats de cette enquête ne sont guère surprenants : la sécularisation des sociétés occidentales, notamment française, est un phénomène observé et étudié depuis des décennies.

    Yann Raison du Cleuziou est sociologue, maitre de conférences en sciences politiques de l’Université de Bordeaux. Fin connaisseur de ces questions pour y avoir consacré plusieurs ouvrages -dont Qui sont les cathos aujourd’hui (Desclée de Brouwer, 2014)-, il revient sur les traits saillants de cette étude et explore les dynamiques à l’œuvre au sein du christianisme en France :

    Entretien avec Yann Raison du Cleuziou

    Ce qui est le plus significatif à mon sens c’est la culture matérielle. Par exemple, le fait d’avoir un crucifix accroché au mur chez soi ; c’est un élément assez «ordinaire» d’un intérieur chrétien. Et bien aujourd’hui, dans la population française des 18 ans et plus, il n’y a que 17% des Français qui possèdent un crucifix accroché au mur, soit un recul de 22 points par rapport à 1988. Ce recul, on le mesure aussi à travers les chiffres de la pratique religieuse : il n’y a plus qu’environ 2% de pratiquants hebdomadaires en France. Nous avons vraiment un catholicisme en déclin, et en même temps, quand on regarde les chiffres, on mesure aussi que le catholicisme marque toujours la culture française. 75% des Français savent reconnaitre dans Noël une fête chrétienne, 31% ont toujours une Bible chez eux, 25% un chapelet, 23% une statuette de la Vierge... Donc même si le catholicisme est en déclin, il reste un marqueur important de la culture française.

    Lire la suite

  • Quand l'ancien directeur de Charlie Hebdo rend justice aux catholiques

    IMPRIMER

    De Gabrielle Cluzel sur Boulevard Voltaire :

    Nouveau blasphème de Philippe Val : sur RMC, il dénonce le dogme « raciste »…

    Si l’on avait dit aux catholiques que ce serait, un jour, l'ancien directeur de Charlie Hebdo, qui leur rendrait justice...

    Les voies du Seigneur sont impénétrables. Si l’on avait dit aux catholiques que ce serait, un jour, , ancien directeur de , qui leur rendrait justice…

    La scène se passe aux « Grandes Gueules », sur RMC. Philippe Val est interrogé sur la décision de l’hebdomadaire, en ce jour anniversaire, de republier les caricatures ayant suscité l’ire des terroristes conduisant au carnage que l’on sait.

    Et là, il balance : « Comment se fait-il que lorsque j’avais des procès avec les catholiques intégristes – pendant dix ans, j’étais au tribunal tous les trois jours ! -, tout le monde nous disait “Vous êtes formidables, c’est sympa, c’est génial”, tout le monde nous applaudissait, il n’y avait pas de violence, sauf une fois où je me suis fait casser la gueule par des intégristes anti-avortement. Mais du jour où on a publié les caricatures de Mahomet – pourtant, c’était la même chose -, tout le monde nous a lâchés, les grands intellectuels de gauche, les journaux bien-pensants… parce qu’ils avaient peur ! Ils avaient pas peur des cathos intégristes, ceux-là ils étaient avec leur machin (sic) à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, ils en avaient rien à f…, mais ils avaient peur des musulmans intégristes. Donc, ils ont dit “Pourquoi on ne dit rien contre les intégristes musulmans… ben… euh… tiens, parce que c’est raciste !” Ils ont trouvé un truc ! En quoi critiquer une religion est raciste ? Et on vit sur ce mensonge […] ! »

    Provocateur un jour, provocateur toujours. Briseur de tabous jusqu’au bout. Ce qu’il profère là est presque un nouveau blasphème, une contestation iconoclaste de ce dogme consistant à renvoyer dos à dos « tous les intégrismes », en faisant semblant de ne pas voir et de pas savoir que lorsque les catholiques – même dans leur composante la plus « dure » – sont profondément meurtris par certains dessins de Charlie Hebdo, ils ne font pas pour autant un carnage en croyant dur comme fer que cette abominable tuerie les enverra au paradis. Mettre dans le même sac toutes les religions pour ne taper, in fine, que sur une seule comme dans Les Fourberies de Scapin, parce qu’on la sait inoffensive… il fallait la « légitimité » de Philippe Val pour le dénoncer.

    Les voies du Seigneur sont (vraiment très) impénétrables.

  • Les bienheureux Martyrs des Carmes (+1792) (2 septembre)

    IMPRIMER

    Les bienheureux Martyrs des Carmes (+1792) (source)

    Massacres de septembre 1792 à la Prison des Carmes (couvent) le 2 septembre.  Un épisode sanglant de la Révolution française

    Ils sont 191 : 3 évêques, 127 prêtres séculiers, 56 religieux et 5 laïcs qui furent arrêtés par les révolutionnaires comme ennemis de la Patrie et rebelles à la Constitution civile du clergé. On les entasse dans diverses maisons religieuses transformées en prisons improvisées : les Carmes, l’Abbaye, la Force. Le 2 septembre 1792, elles sont investies par des « sans-culottes » exaltés. Les assassinats qui inaugurent le carnage sont suivis d’un simulacre de jugement : « J’appartiens à l’Eglise catholique, apostolique et romaine. » A ce titre, exécution immédiate. Plus d’un millier d’entre ces prisonniers sont tombés en ces jours sous une fureur populaire incontrôlée. Pour 191 d’entre eux, on a pu établir qu’ils sont morts certainement à cause de leur foi, mais tous les autres partagèrent leurs souffrances et leur témoignage pour le Christ.

    Nous voilà réfugiés dans l’oratoire. Voici les Marseillais ! Nous ne pouvons être mieux qu’au pied de la croix pour faire le sacrifice de nos vies.
    (Abbé Desprez, l’un des martyrs)
  • Le discours de la sœur Dede Byrne à la Convention nationale républicaine de 2020

    IMPRIMER

    Discours de la sœur Dede Byrne à la Convention nationale républicaine de 2020 (source)

    28 août 2020

    Suor-Deirdre-Byrne-1-800x420

    Sœur Deirdre "Dede" Byrne, POSC, était parmi les intervenants à la Convention nationale républicaine de 2020. Aujourd'hui religieuse catholique, Byrne a été chirurgien, officier de l'armée à la retraite et missionnaire. Le texte complet de son discours, prononcé le 26 août, est disponible ci-dessous :

    Bonsoir.

    Je suis Soeur Dede Byrne, et j'appartiens à la Communauté des Petites Travailleuses des Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie. Le 4 juillet dernier, j'ai eu l'honneur d'être l'un des invités du président lors de la célébration du Salut à l'Amérique. Je dois avouer que j'ai récemment prié à la chapelle, priant Dieu de me permettre d'être une voix, un instrument pour la vie humaine. Et me voilà maintenant en train de parler à la Convention nationale républicaine. Je suppose que l'on ferait mieux mieux de faire attention à ce pour quoi l'on prie.

    Mon cheminement vers la vie religieuse n'a pas été un chemin traditionnel, si tant est qu'il en existe. En 1978, alors que j'étais étudiante en médecine à l'université de Georgetown, je me suis engagée dans l'armée pour aider à payer mes frais de scolarité, et j'ai fini par consacrer 29 ans à l'armée, servant comme médecin et chirurgien dans des endroits comme l'Afghanistan et la péninsule du Sinaï en Égypte.

    Après beaucoup de prières et de contemplation, je suis entrée dans mon ordre religieux en 2002, travaillant au service des pauvres et des malades en Haïti, au Soudan, au Kenya, en Irak et à Washington, D.C. L'humilité est à la base de notre ordre, ce qui rend très difficile de parler de moi. Mais je peux parler de mon expérience de travail pour ceux qui fuient des pays déchirés par la guerre et appauvris dans le monde entier. Ces réfugiés partagent tous une expérience commune. Ils ont tous été marginalisés, considérés comme insignifiants, impuissants et sans voix. Et si nous avons tendance à penser que les marginaux vivent au-delà de nos frontières, la vérité est que le plus grand groupe marginalisé au monde se trouve ici aux États-Unis. Ce sont les enfants à naître.

    En tant que chrétiens, nous avons rencontré Jésus pour la première fois sous la forme d'un embryon vivant dans le ventre d'une mère célibataire et l'avons vu naître neuf mois plus tard dans la pauvreté d'une grotte. Ce n'est pas un hasard si Jésus a défendu ce qui était juste et a finalement été crucifié parce que ses paroles n'étaient ni politiquement correctes ni à la mode. En tant que disciples du Christ, nous sommes appelés à défendre la vie contre le politiquement correct ou la mode d'aujourd'hui. Nous devons lutter contre un programme législatif qui soutient et même célèbre la destruction de la vie dans l'utérus. N'oubliez pas que les lois que nous créons définissent la manière dont nous voyons notre humanité. Nous devons nous interroger : Que disons-nous lorsque nous pénétrons dans le ventre d'une mère et que nous y éteignons une vie innocente, impuissante et sans voix ?

    En tant que médecin, je peux le dire sans hésitation : la vie commence dès la conception. Bien que ce que j'ai à dire puisse être difficile à entendre pour certains, je le dis parce que je ne suis pas seulement pro-vie, je suis pro-vie éternelle. Je veux que nous finissions tous ensemble au paradis un jour. Ce qui m'amène à la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui. Donald Trump est le président le plus pro-vie que cette nation ait jamais eu, défendant la vie à tous les stades. Sa croyance dans le caractère sacré de la vie transcende la politique. Le président Trump s'opposera au duo Biden-Harris, qui sont les opposants les plus farouches à la vie, et qui soutiendront même les horreurs de l'avortement tardif et de l'infanticide. Grâce à son courage et à sa conviction, le président Trump a gagné le soutien de la communauté pro-vie américaine. De plus, il a le soutien d'un grand nombre de religieux dans tout le pays. Vous nous trouverez ici avec notre arme de prédilection, le chapelet.

    Merci, Monsieur le Président, nous prions tous pour vous.

  • On compte plus de martyrs chrétiens aujourd’hui que durant tous les siècles précédents

    IMPRIMER

    D'Agnès Pinard Legry/avec I.Media sur Aleteia.org

    Il y a plus de martyrs chrétiens aujourd’hui que durant tous les siècles précédents

    31 août 2020

    « Il y a eu plus de chrétiens martyrisés dans le siècle passé que durant tous les siècles précédents » et la tendance n’est pas en train de diminuer, a assuré Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique en France, lors d’une méditation délivrée le 25 août à l’occasion d’un pèlerinage dans le diocèse de la Rochelle.

    L’Église compte, hier comme aujourd’hui, de nombreux martyrs persécutés au nom de leur foi. Si l’histoire des premiers martyrs de l’Église de Rome est particulièrement connue et rappelée à plusieurs occasions dont les Litanies des saints, les martyrs sont loin d’avoir disparu. « Il y a eu plus de chrétiens martyrisés dans le siècle passé que durant tous les siècles précédents » et la tendance n’est pas en train de diminuer, a relevé Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique en France, dans une méditation le 25 août à l’occasion d’un pèlerinage de l’île Madame (Charente-Maritime) qui commémore chaque année le martyre de plus de 800 prêtres sous la Révolution.

    « Les martyrs d’aujourd’hui stimulent le travail de l’Église sur différents fronts », a-t-il détaillé. Parce qu’ils offrent « un témoignage contre la négation de la liberté religieuse et une demande pressante aux États de mettre en œuvre des mesures de protection », ces « martyrs d’aujourd’hui stimulent le travail de l’Église sur différents fronts, par exemple, en promouvant la liberté religieuse, l’unité entre les églises chrétiennes, l’amitié entre les religions du monde et le pouvoir transformant du pardon en politique », a-t-il considéré.

    La douceur de Dieu « nous amène à poser une limite à notre tendance à nous faire valoir devant les autres, de décider pour les autres, de toujours parler, de vouloir avoir un contrôle absolu de ce qui arrive autour de nous », a poursuivi plus largement le diplomate. Une alternative selon lui « efficace à la voie de la violence qui aujourd’hui est souvent retenue comme unique pour porter quelque résultat ».

  • Chine : les églises catholiques démolies ou transformées par le gouvernement

    IMPRIMER

    De Ling Tian sur Bitter Winter :

    Les églises catholiques démolies ou transformées par le gouvernement

    28/08/2020

    Les paroissiens et les prêtres sont persécutés pour pousser tous les catholiques à rejoindre l'Église patriotique officielle

    L'accord entre le Saint-Siège et la Chine de 2018 n'a pas atteint son but, comme l'espérait le Pape et comme il l'avait annoncé aux catholiques chinois après la signature de l'accord provisoire, "les objectifs spirituels et pastoraux propres à l'Église, à savoir soutenir et promouvoir la proclamation de l'Évangile, et réaliser et préserver la pleine et visible unité de la communauté catholique en Chine". Au contraire, les prêtres et les paroisses qui refusent d'adhérer à l'Association patriotique catholique chinoise (APCC) sont sévèrement réprimés et contrôlés, ignorant les directives du Vatican de 2019 qui, tout en permettant aux catholiques d'adhérer à l'APCC, exigeaient le "respect" de ceux qui refusaient d'adhérer pour des raisons de conscience. Les persécutions semblent s'intensifier en raison du renouvellement des accords, qui expirent en septembre.

    En avril, le gouvernement local a pris le contrôle d'une maison de prière catholique à Changpojiao, un village du comté de Jianshui, dans le sud-ouest de la province du Yunnan, et a détruit sa chapelle consacrée à la Vierge Marie. Avant le début de la démolition, les policiers ont enlevé toutes les images et tous les symboles religieux et ont menacé de frapper quiconque tenterait de les arrêter. Deux mois plus tard, un centre de mariage et de funérailles a été construit à la place de la chapelle.

    cappella della Vergine Maria demolita

    Le centre d'activités qui a été construit à la place de la chapelle de la Vierge Marie démolie

    "Nous avions l'habitude de prier et de chanter des hymnes dans la chapelle, mais nous ne pouvons plus le faire depuis que le gouvernement l'a détruite", dit un catholique du village.

    "Le gouvernement a transformé la maison de prière parce que nous n'adhérons pas à l'APCC", dit un autre catholique. "Les prêtres et les religieuses venaient souvent ici, mais ils n'ont pas osé nous rendre visite depuis que l'administration a commencé à envoyer son personnel pour garder un œil sur nous et prendre note des visiteurs.

    La maison de prière a été construite en 2011 grâce à des dons de 120 613 renminbi (environ 17 430 dollars US). En plus de la chapelle de la Vierge Marie, elle contenait une salle de chant et une salle pour les visiteurs.

    Lire la suite

  • Eglise: Interview de Nicolas Buttet

    IMPRIMER

    Interview de Nicolas Buttet par Laurent Grabet, lue sur le site web de « Echo Magazine »

    34A-EM29.jpg

    « Laurent Grabet:

    Figure bien connue du monde catholique et fondateur, en 1996, de la Fraternité Eucharistein, le prêtre valaisan Nicolas Buttet porte un regard d’intellectuel et de mystique sans concession sur ce que la pandémie de COVID-19 a révélé à l’humanité et à l’Eglise.

    Début juillet, le Père Nicolas Buttet nous a longuement reçu dans le chalet sur les hauts de Saxon (VS) où il entame une période sabbatique marquant la fin de ses 23 ans à la tête d’Eucharistein, une fraternité d’inspiration franciscaine qu’il a fondée à Epinassey, près de Saint-Maurice (VS), en 1996. Dès la fin de ce mois et jusqu’en 2021, le Valaisan se mettra à disposition des Missionnaires de la Charité de Mère Teresa à Rome, au Kenya, à Madagascar, à l’île Maurice, puis à Calcutta. Il reviendra ensuite comme frère au sein de sa fraternité. Lové dans la solitude d’une nature puissante qu’il aime tant, au pied de la Pierre Avoi et sous l’oeil d’une magnifique icône orthodoxe de la Vierge trônant entre livres et notes dans son bureau improvisé, il a eu tout loisir d’analyser en profondeur la crise du coronavirus. Il nous livre ses réflexions sans filtre.

    Qu’est-ce que la crise de la COVID- 19 a révélé, selon vous?

    Nicolas Buttet: – L’une des choses les plus frappantes est que la COVID-19 a réduit l’homme à sa survie biologique, méprisant ses facettes psychologique et spirituelle, que la médecine holistique avait enfin pris en compte ces dernières décennies. Les rapports humains s’en sont trouvés appauvris. Une grand-mèreme disait: «La meilleure façon, pour mes enfants et mes petit-enfants, de me montrer qu’ils m’aiment est de ne pas me toucher ni même venir me voir». Sur ce terreau a prospéré une épidémie psychique attisée en grande partie par la médiatisation anxiogène de la crise. Une étude de l’Université de Bâle a révélé qu’en Suisse, 20% des personnes interrogées ont développé des symptômes de dépression.

    On a parfois l’impression que les citoyens ont renoncé facilement à nombre de leurs libertés individuelles sur l’autel de la santé publique...

    – Cette pandémie a été marquée par le même conformisme social que toutes les périodes de crise. Une vaste majorité silencieuse subissait les événements sans réussir à les comprendre. Beaucoup de lâches comprenaient, mais n’agissaient pas. Et une minorité de «héros» faisaient ce qu’ils pouvaient. Cette ambiance délétère a permis de mettre en place pas à pas un totalitarisme sournois dans lequel drones, hélicoptères, applications, reconnaissance faciale et autres outils technologiques ont été mis à profit pour nous surveiller pour notre bien. C’est L’Empire du bien de Philippe Muray. On va vous donner de la santé, du pain et de la sécurité, mais il faudra céder votre liberté en échange, disait déjà le Grand Inquisiteur chez Dostoïevski...

    Mais chacun ne pouvait-il pas ,malgré tout, exercer son libre arbitre?

    – Oui, mais c’est difficile. Car dans ce contexte, on est stigmatisé si on s’affranchit des règles. C’est ainsi par exemple qu’on a vu des médecins interdire à une dame âgée hospitalisée d’assister à l’enterrement de son mari après 67 ans de mariage!

    La manière dont ont été traitées les personnes âgées, malades ou en fin de vie vous a-t-elle choqué?

    – J’ai entendu le cri et les larmes de ces personnes, isolées pour «leur bien», qui suppliaient qu’on les aime. Peu leur importait de mourir six mois plus tôt. Pourvu de ne pas finir isolées. On a pratiqué un déni total des besoins spirituels en empêchant l’accompagnement des malades et des mourants. Pour la première fois depuis l’homme des cavernes, les sépultures sont passées à la trappe sous l’influence de l’idéologie hygiéniste. Or, «quand il n’y a pas de sépulture, on ne cicatrise pas ou mal», rappelle le psychanalyste Boris Cyrulnik.

    La dimension spirituelle de la personne a donc été en grande partie occultée. Pourquoi?

    – L’Eglise a complètement loupé son rendez-vous avec l’histoire en se laissant piéger par cette idée fausse qui voudrait qu’au nom de la santé, toutes les restrictions soient admissibles. Les Grecs disaient qu’aux grandes tragédies, il faut opposer de grands mots, rappelle Pascal Bruckner. L’Eglise n’en a guère prononcé... Quand le gouvernement italien a demandé de fermer les lieux publics qui n’étaient pas de première nécessité, les évêques ont devancé l’appel dans leurs églises. C’était un aveu effarant: pour eux, les besoins spirituels n’étaient pas de première nécessité! Heureusement, le pape les a rappelés à la raison et les églises ont été rouvertes.

    Des instances étatiques ont aussi rappelé quelques grands principes en la matière. Plutôt rassurant, non?

    – En Allemagne, il a fallu que la Cour constitutionnelle rappelle qu’il était illégal d’interdire les cultes pour que les évêques de ce pays se réveillent. Même chose en France! Et cela suite à des plaintes de paroissiens courageux. Mais ce sont les prêtres qui auraient dû être les premiers veilleurs. J’ai été extrêmement déçu par l’incapacité totale d’une écrasante majorité d’entre eux à porter un regard libre sur la situation et à honorer malgré tout leur mission évangélique tout en tenant compte des contraintes sanitaires.

    Certains religieux ont quand même proposé que la communion soit distribuée par les parents au sein des familles...

    – Sauf que cette belle idée venue d’une poignée de courageux a été massivement refusée par les clercs, qui craignaient de perdre du pouvoir au profit de laïcs! Bien avant la COVID-19, le pape avait pourtant asséné qu’en temps de crise, l’Eglise devait être comme «un hôpital de campagne après une bataille». C’est dire qu’elle devait aller droit au but en s’affranchissant, si nécessaire, des règles habituelles. On en était si loin que cet hôpital a carrément fermé! A la place, on a dispensé de la virtualité béni-oui-oui, par exemple en diffusant des messes désincarnées sur internet. Ou on a déployé une inventivité théologique remarquable, mais un peu stérile et décalée, pour vanter la communion spirituelle...

    En quoi est-ce gênant?

    – La communion spirituelle n’est que la part subjective de la communion concrète, sacramentelle, dont elle est indissociable. Beaucoup de gens, et parmi eux nombre de pauvres, réclamaient de communier réellement. Enfermée dans sa tour d’ivoire, l’Eglise n’a pas su entendre la faim de ces gens qui étaient alors nos maîtres, car l’Esprit Saint parlait à travers eux. Cela laisse deviner un autre drame: aujourd’hui, je le crains, de nombreux prêtres ne semblent plus croire en la présence réelle du Christ dans l’eucharistie!

    L’Eglise aurait aussi manqué à son devoir social, dites-vous. En quoi?

    – La pauvreté et la faim revenaient en force et les services sociaux de l’Eglise sont restés fermés. Les prêtres et les évêques, alors désoeuvrés et le plus souvent payés par l’Etat dans notre pays, auraient dû puiser dans leurs salaires pour alimenter un fonds d’entraide. Cela aurait été prophétique. Malgré la gêne, des gens sont venus demander de l’aide à notre communauté. Rien qu’en Valais, on a pu soulager 250 familles. Mais globalement, l’Eglise n’a pas su écouter les gens qui n’arrivaient plus à payer leur loyer ou leurs primes d’assurance-maladie. Cette crise a révélé le décalage entre une certaine Eglise institutionnelle, la vie des gens et la souffrance du monde! Plusieurs croyants m’ont dit: «L’Eglise nous a abandonnés! ».

    La pandémie a aussi réveillé un formidable esprit de solidarité...

    – Oui. Grâce à Dieu, et souvent malgré l’Eglise, des initiatives ont jailli de la société civile. Certains ont vécu un renouveau spirituel. C’est une raison d’espérer dans l’optique de la crise économique, sociale et sociétale majeure que nos dirigeants s’échinent à repousser depuis des années et qui est désormais à nos portes. Sans la crise sanitaire de la COVID-19, il n’est pas du tout sûr que les autres crises auraient été capables de réveiller cette entraide qui nous sera si nécessaire pour les surmonter sans trop de violence. Jusque-là, l’Eglise était présente sur tous les lieux de drames de l’humanité. Sa paralysie durant la pandémie est une première. Elle ne peut plus rester dans cette passivité bienveillante et asservie. Il va falloir qu’elle commence à «aboyer» fort ses valeurs, pour reprendre le mot de l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit!

    Certains chrétiens voient dans cette tragédie une punition divine s’inscrivant dans un mouvement apocalyptique. Qu’est-ce que cela vous inspire?

    – Ces événements me semblent plutôt empreints de pédagogie divine. Ils nous invitent à une humilité absolue, à revenir au réel, à l’altérité. Et à faire face à notre incapacité à tout maîtriser. Malheureusement, ils génèrent des angoisses existentielles débouchant parfois sur des théories du complot ou des velléités de voir dans la crise un châtiment de Dieu. Et puis, énormément de gens se sont tournés vers les technosciences, qui restent la religion de notre époque même si leur impuissance est évidente. Il y a bien quelque chose de la révélation apocalyptique dans cette tragédie et ses conséquences auxquelles seule l’émergence de la transcendance pourra apporter une solution.

    Etes-vous optimiste pour la suite?

    – Je me veux réaliste. Il a fallu cette crise, presque anecdotique au regard, par exemple, des dix enfants qui meurent de faim dans le monde chaque minute depuis des années, pour nous secouer. Cela sera-t-il suffisant pour que le monde d’après ne soit pas le monde d’avant? Pas sûr! Beaucoup de personnes semblent déjà envisager ces semaines comme une parenthèse désagréable. Je suis convaincu, pour ma part, qu’on ne peut pas faire l’économie d’un courageux débriefing sur les régressions anthropologiques et les conséquences humaines que nous a fait vivre cet épisode épidémiologique.

    Recueilli par Laurent Grabet »

    Ref.Eglise: Interview de Nicolas Buttet

    Observations d'autant plus justifiées que cet épisode épidémiologique n'a pas encore dit son dernier mot...

    JPSC