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Témoignages - Page 6

  • Pologne : l'Église orthodoxe a canonisé les martyrs de Katyn

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    De kath.net/news :

    Pologne : l'Église orthodoxe a canonisé les martyrs de Katyn

    28 septembre 2025

    Sur ordre de Staline, plus de 21 000 officiers polonais faits prisonniers de guerre furent assassinés à Katyn et ailleurs en 1940.

    L'Église orthodoxe polonaise a canonisé les martyrs de Katyn. L'Agence de presse des Églises orientales (NÖK) l'a annoncé dans son dernier numéro de vendredi. Selon les responsables de l'Église, la canonisation concerne « des membres du clergé et des laïcs, dont nous connaissons et ignorons les noms. Seul Dieu Tout-Puissant les connaît ». Cependant, trois aumôniers militaires polonais orthodoxes ont été nommés : Szymon Fedoroko, Wiktor Romanowski et Wodzimierz Ochab.

    La cérémonie officielle de canonisation des martyrs a eu lieu le 16 septembre. La liturgie a été présidée par le chef de l'orthodoxie en Pologne, le métropolite Sawa. Il a rappelé que, tout au long de l'histoire chrétienne, le sang des martyrs a toujours porté ses fruits sous la forme de nouveaux chrétiens et est devenu une source de renouveau spirituel pour l'Église.

    En 1940, des membres du ministère de l'Intérieur (NKVD) de l'ex-URSS ont perpétré un massacre à Katyn contre des officiers et des fonctionnaires polonais, ainsi que contre de nombreux citoyens soviétiques. On estime à plus de 4 500 le nombre de victimes. Sur ordre du dictateur soviétique Joseph Staline, plus de 21 000 officiers polonais faits prisonniers de guerre furent assassinés au printemps 1940. Certains périrent à Katyn, et d'autres massacres furent perpétrés près de Tver et de Kharkov (Ukraine). L'Union soviétique garda le silence sur ce massacre jusqu'en 1990, imputant la responsabilité du crime aux Allemands. Pour la Pologne, Katyn devint le symbole de la peur qu'inspirait son grand voisin, la Russie.

    Les nouveaux saints furent assassinés par les Soviétiques à Katyn, mais aussi ailleurs. Szymon Fedoroko était l'aumônier orthodoxe en chef de l'armée polonaise. Il fut capturé par les Soviétiques en 1939 et d'abord emprisonné à Moscou. Il fut ensuite emmené à Katyn, dans l'ouest de la Russie, où il fut assassiné le 30 avril 1940.

    Viktor Romanovsky, également aumônier militaire orthodoxe, fut capturé par les Soviétiques en 1939. Il fut assassiné à Kalinine (aujourd'hui Tver) au printemps 1940. Wodzimierz Ochab, lui aussi aumônier militaire et de prison orthodoxe, fut lui aussi arrêté par les Soviétiques en 1939, détenu dans plusieurs camps, puis assassiné à Kalinine en avril ou mai 1940.

    600 000 orthodoxes en Pologne

    Environ 600 000 chrétiens orthodoxes vivent en Pologne, la plupart dans l'est du pays. Pendant longtemps, ces chrétiens orthodoxes d'origine polonaise ont appartenu à la métropole de Kiev, qui était subordonnée au Patriarcat œcuménique jusqu'en 1686, puis intégrée au Patriarcat de Moscou. Jusqu'au début du XXe siècle, ils faisaient partie de l'Église orthodoxe russe.

    Avec le rétablissement de l'indépendance de la Pologne en 1918, les évêques orthodoxes polonais commencèrent à revendiquer l'autocéphalie, avec le soutien de l'État. En 1921, le patriarche Tikhon de Moscou accorda à l'Église orthodoxe de Pologne un statut d'autonomie, mais le Patriarcat de Moscou rejeta l'indépendance totale.

    Le 13 novembre 1924, l'autocéphalie de l'Église orthodoxe polonaise fut reconnue par le patriarche œcuménique Grégoire VII. L'Église orthodoxe russe s'y opposa initialement ; cependant, en 1948, le Patriarcat de Moscou finit par reconnaître l'autocéphalie de l'Église de Pologne.

  • Irak : il ne reste plus qu'une petite septantaine de familles chrétiennes à Mossoul

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/IRAK - Le Patriarche Sako : moins de soixante-dix familles chrétiennes restent à Mossoul

    26 septembre 2025  

    Mossoul (Agence Fides) – À Mossoul, autrefois ville multiethnique où vivaient au moins 50 000 baptisés, il y a aujourd'hui moins de 70 familles chrétiennes. Et dans tout le pays, les chrétiens, qui étaient autrefois plus d'un million, sont aujourd'hui moins de 500 000. Ces chiffres ont été présentés par le cardinal irakien Louis Raphael Sako, patriarche de l'Église chaldéenne, lors d'un discours prononcé le 24 septembre à Vienne afin d'exposer aux diplomates et aux politiciens autrichiens la situation actuelle des chrétiens en Irak.

    Au cours des deux dernières décennies, a rappelé le patriarche, les communautés chrétiennes d'Irak ont enduré d'immenses souffrances, se trouvant dans une situation de vulnérabilité alors qu'elles représentent « la population originaire du territoire ». La condition des chrétiens a été affaiblie « en raison des conflits fondés sur les différences sectaires, de la présence d'organisations extrémistes telles qu'Al-Qaïda et Daech, des milices et des bandes criminelles, de la discrimination au travail, de la « loi sur le statut personnel » oppressive et de l'islamisation des mineurs ».

    De plus, « une milice fondée en 2014 affirme représenter les chrétiens, ce qui n'est pas vrai ». Tous ces facteurs continuent de pousser les chrétiens irakiens à l'exode forcé de leur patrie.

    Parmi les mesures à court terme à mettre en œuvre pour freiner l'exode, le patriarche a rappelé l'urgence de « garantir une protection réelle » aux communautés chrétiennes de la plaine de Ninive « en collaborant avec la police fédérale plutôt qu'avec les milices » et la nécessité de « restaurer les propriétés pillées et d'indemniser financièrement les pertes subies », afin de « créer un environnement favorable avec des incitations pour encourager le retour des émigrants chrétiens, en particulier ceux qui résident dans les pays voisins ».

    En se tournant vers un avenir plus lointain, le cardinal Sako a réaffirmé la nécessité de favoriser le développement d'un État dans lequel la loi garantirait les prérogatives de chaque citoyen, indépendamment de son appartenance religieuse, en dépassant la mentalité sectaire et la culture tribale; un État fondé sur les principes d'égalité et de citoyenneté, garantis par une « Constitution laïque ». (GV) (Agence Fides 26/9/2025)

     
  • Saint Vincent de Paul, un véritable homme de foi (27 septembre)

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    Une homélie inédite du cardinal Joseph Ratzinger à la Cathédrale de Munich, le 26 avril 1981, traduite sur le site "Benoît et moi" (archive du 27/9/2014)

    A relire aussi: la méditation d'Angélus du 26 septembre 2010, à Castelgandolfo:

    « (...) nous célébrerons demain la mémoire liturgique de saint Vincent de Paul, patron des organisations caritatives catholiques, dont c'est le 350e anniversaire de la mort.
    Dans la France du XVIIe siècle, il a touché du doigt le fort contraste entre les plus riches et les plus pauvres. En effet, en tant que prêtre, il a pu fréquenter les milieux aristocratiques, les campagnes et les bas-fonds de Paris.

    Poussé par l'amour du Christ, Vincent de Paul a su organiser des formes stables de service aux exclus en donnant vie à ce qu'on a appelé les «Charités», c'est-à-dire des groupes de femmes qui mettaient leur temps et leurs biens à la disposition des personnes les plus marginalisées. Parmi ces bénévoles, certaines ont choisi de se consacrer totalement à Dieu et aux pauvres, et ainsi, avec sainte Louise de Marillac, saint Vincent fonda les «Filles de la Charité», première congrégation féminine à vivre la consécration «dans le monde» au milieu des personnes, avec les malades et les nécessiteux».

    LA VRAIE FORCE DE GUÉRISON - L’homme de Foi, St Vincent de Paul,

    Homélie du Cl Joseph Ratzinger à la Cathédrale de Munich, le 26 avril 1981

    Chers frères dans le Christ,

    Ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion, à la fraction du pain et aux prières” (Actes 2, 42). C’est ainsi que st Luc décrit la première communauté chrétienne dans la première lecture qu’on vient d’entendre. Il souhaite ainsi la donner en exemple pour l’Église de tous les temps. Il énumère les forces qui sous-tendent l’édifice de l’Église, et qui lui donneront toujours sa cohésion et son dynamisme.

    Ce que nous pouvons remarquer avant tout, c’est que cette Église prie ; elle ne s’éloigne pas de la maison du Seigneur, devenant elle-même un temps spirituel. Elle est au service de la gloire de Dieu dont elle tire sa joie. Elle nous apparaît comme un culte permanent rendu à Dieu sous la conduite des apôtres. Mais sa prière qui la tourne vers Dieu ne la détourne pas pour autant des hommes ; elle ne fuit pas dans un isolement idyllique devant les luttes parfois si dures qui jalonnent l’Histoire.

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  • Vincent de Paul (27 septembre)

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    stvincent.JPG_1301592635.jpgSaint Vincent de Paul (source)

    Né en 1581 dans une famille modeste à  Pouy  dans les Landes rebaptisé aujourd'hui Saint-Vincent-de-Paul, ce petit paysan manifeste très jeune une vive intelligence. Son père vend deux bœufs pour payer ses études d'abord chez les Cordeliers de Dax puis à la faculté de théologie de Toulouse. En 1600, il est ordonné prêtre à Château-l'Évêque et devient en 1604 bachelier en théologie.

    Au cours d'un voyage de Marseille à Narbonne par mer, Vincent de Paul est capturé par des pirates, emmené à Tunis et vendu comme esclave à un alchimiste qui se convertit après deux années en sa présence. Vincent réussit finalement à s'enfuir et se rend à Paris en 1608. Il devient aumônier de la reine Margot puis curé de Clichy en 1612 où il restaure l'église et crée une école cléricale. 

    En 1613, Vincent entre comme précepteur dans la maison d'Emmanuel de Gondi, général des galères de France.  Il se confronte à la puissance de la noblesse et à la misère des paysans. Cette prise de conscience qu'il appelle sa " conversion " lui fait renoncer à ses privilèges pour consacrer sa vie au service des plus démunis : les mendiants, les forçats, les enfants martyrs, les vieillards et les malades abandonnés. Pour lutter contre cette pauvreté et organiser la charité, il fonde en 1617 avec des dames de diverses conditions sociales, la première " confrérie de la Charité ". Il est alors curé de Châtillon-sur-Chalaronne. De retour chez le comte de Gondi, il se fait missionnaire sur ses terres et est nommé aumônier général des galères en 1619.

    En 1632 afin de poursuivre l'évangélisation du monde rural, Madame de Gondi met à disposition de Vincent, les moyens financiers pour fonder une congrégation de prêtres missionnaires qui prend le nom de " Lazaristes ". Ces prêtres seront rassemblés et formés dans des écoles appelées " séminaires ".

    La France entière se couvre alors d'un vaste réseau de "Charité". D'humbles filles de villages venues spontanément servir les pauvres aux côtés des "Dames" de la Charité, sont dispersées dans une multitude de confréries.  Louise de Marillac une veuve pieuse appartenant à la haute noblesse, collaboratrice de Vincent, perçut la nécessité de les regrouper afin d'améliorer leur formation et leur accompagnement dans leur service tant corporel que spirituel. En novembre 1633, elle reçoit chez elle les six premières "Filles", ce seront les "Filles de la Charité". 

    En 1734, Vincent fonde avec Louise l'Institution des Filles de la Charité" appelées aussi "Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul". Ces religieuses sans uniformes oeuvrent sans voiles, c'était une nouveauté pour l'Église, qui n'admettait pas les religieuses hors des cloîtres.

    A partir de 1632, les guerres dévastent les provinces, Vincent y organise inlassablement les secours. L'année 1633 voit l'institution de la "Fondation de la confrérie de l'Hôtel-Dieu" à Paris où interviennent les Filles de la Charité. On lui doit la création des hôpitaux de Bicêtre pour les aliénés, de la Pitié et de la Salpétrière pour les pauvres ainsi que l'Hôpital du Saint Nom-de-Jésus à Paris pour les vieillards. Dès 1638 débute l'oeuvre des "Enfants Trouvés", Vincent créa pour cela un établissement pour ces enfants.

    Le corps épuisé, mais l'esprit et le cœur toujours vifs et inventifs («l'amour est inventif jusqu'à l'infini» disait-il), Vincent mourut à Saint-Lazare le 27 septembre 1660. Il sera canonisé par le pape Clément XII, le 16 juin 1737. 

    Saint Vincent est considéré comme le grand apôtre de la charité et le précurseur de l'action sociale dont on trouvera ici un beau témoignage.

  • Les évêques congolais réclament la paix alors que les massacres se multiplient

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    D'Antoine Roger LOKONGO sur The Pillar :

    Les évêques congolais réclament la paix alors que les massacres se multiplient

    Des groupes armés dans l’est de la RDC ont commis une série d’attaques contre des civils, notamment des catholiques, ces dernières semaines.

    24 septembre 2025

    Des groupes armés dans l'est de la République démocratique du Congo ont commis une série d'attaques meurtrières contre des civils, notamment des catholiques, ces dernières semaines.

    On estime à 252 le nombre de groupes armés locaux et 14 groupes armés étrangers opérant dans la région orientale sans loi de ce pays d’Afrique centrale.

    Mais une grande partie des violences récentes a été attribuée à deux organisations : les Forces démocratiques alliées, ou ADF, une insurrection islamiste, et le Mouvement du 23 mars, ou M23, une force paramilitaire rebelle.

    Les incidents récemment signalés comprennent :

    • L'assassinat de plus de 40 personnes par les ADF lors d'une veillée de prière les 26 et 27 juillet dans la paroisse catholique du Bienheureux Anuarite à Komanda, une ville de la province de l'Ituri.
    • L'exécution sommaire en juillet par les rebelles du M23 de plus de 140 civils, en grande partie d'origine hutu, dans au moins 14 villages et zones agricoles proches du parc national des Virunga, dans la province du Nord-Kivu.
    • Le meurtre de plus de 50 civils , dont huit femmes et deux enfants, par les ADF dans les territoires de Beni et de Lubero au Nord-Kivu du 9 au 16 août.
    • Le meurtre par les ADF de plus de 60 personnes participant à une veillée funèbre chrétienne dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu dans la nuit du 8 au 9 septembre.
    • Massacre le 9 septembre par les ADF d' au moins 30 agriculteurs chrétiens dans le village de Potodu, dans le territoire de Beni au Nord-Kivu.
    • Le meurtre d' au moins 37 villageois par les forces du M23 le 19 septembre dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu, alors que les rebelles se retiraient d'une bataille avec les Forces armées de la République démocratique du Congo, l'armée nationale.
    • Un braquage à main armée a eu lieu dans la nuit du 15 au 16 septembre dans une école de formation à Bunia, capitale de la province de l'Ituri, blessant un prêtre . Il s'agissait du troisième braquage sur ce site depuis juillet.

    Pourquoi ces événements se produisent-ils ? Pourquoi les victimes sont-elles souvent chrétiennes ? Et comment l’Église réagit-elle ?

    Pourquoi cela arrive-t-il ?

    La République démocratique du Congo est un pays vaste et complexe entouré de voisins imprévisibles et parfois hostiles.

    Libérée du joug belge (!) en 1960, la nation est le plus grand pays d'Afrique subsaharienne par sa superficie. Elle compte environ 109 millions d'habitants, dont près de la moitié sont catholiques. Elle est située dans la région instable des Grands Lacs, où la guerre a fait rage à maintes reprises au cours des 65 dernières années, faisant des millions de victimes.

    L'est de la République démocratique du Congo — composé des provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l'Ituri, du Haut-Uélé, du Bas-Uélé, de la Tshopo, du Maniema et du Tanganyika — est riche en ressources naturelles telles que le bois, l'or et le coltan, un minerai utilisé dans la fabrication des téléphones portables. Cela en fait un emplacement privilégié pour les forces armées de la région.

    Les récents bouleversements dans l’est du Congo remontent au génocide de 1994 au Rwanda, l’un des neuf pays limitrophes de la République démocratique du Congo.

    Après cent jours de violences, au cours desquels des extrémistes hutus ont tué jusqu'à un million de Tutsis et de Hutus modérés, le Front patriotique rwandais, dirigé par les Tutsis, a pris le pouvoir au Rwanda. Près de deux millions de Hutus ont fui la frontière et se sont installés dans des camps de réfugiés dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

    En 1997, Laurent-Désiré Kabila, un résistant congolais soutenu par l'Ouganda et le Rwanda, renverse Mobutu Sese Seko, un dictateur qui dirigeait la République démocratique du Congo depuis 1965.

    Kabila s'est brouillé avec ses soutiens ougandais et rwandais en raison de ses positions nationalistes affirmées. En 1998, l'Ouganda et le Rwanda ont envahi la République démocratique du Congo dans l'intention de renverser Kabila. Ce dernier a réagi en s'assurant le soutien de l'Angola, de la Namibie et du Zimbabwe, retardant l'invasion jusqu'en 2001, année de son assassinat.

    Les événements de 1998 sont connus sous le nom de Première Guerre du Congo, souvent qualifiée de Première Guerre mondiale africaine en raison de son lourd bilan humain et du nombre important de pays participants. La Seconde Guerre du Congo, qui a pris fin en 2003, aurait causé plus de 5 millions de morts, y compris de causes indirectes.

    C’est dans ce contexte de troubles que les ADF et le M23 ont émergé.

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  • Le cardinal Müller parle de Charlie Kirk, du « jubilé LGBT », de la menace croissante de l’islam et de la "Rencontre mondiale sur la fraternité humaine"

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    De la plate-forme en ligne de Diane Montagna :

    INTERVIEW : Le cardinal Müller parle de Charlie Kirk, du « jubilé LGBT » et de la menace croissante de l’islam

    « En tant que théologien dogmatique, je ne veux pas être diplomate. L'Église catholique doit proclamer la vérité, mais aussi contredire les mensonges. »

    Dans la première partie de cette interview en deux parties, Son Éminence revient sur l’assassinat brutal du conservateur chrétien et fondateur de Turning Point USA , Charlie Kirk, le qualifiant de « martyr pour Jésus-Christ ».

    ***

    Diane Montagna : Votre Éminence, vous connaissez bien les États-Unis. Souhaitez-vous commenter l’assassinat de Charlie Kirk ?

    Cardinal Müller : Charlie Kirk a été victime d’une idéologie athée, dont les adeptes ont éclaté en célébrations sataniques suite au meurtre odieux d’un mari et père de famille exemplaire. Le diable s’empare toujours de ceux qui haïssent la vie et la vérité. Car, selon les paroles du Seigneur Jésus-Christ, le diable est « meurtrier dès le commencement » et « père du mensonge » (Jean 8, 44). Et seuls ceux qui entendent la parole de Dieu sont de Dieu (cf. Jean 8, 47).

    Charlie Kirk était un chrétien fervent. D'un point de vue surnaturel, il est mort non pas victime d'un assassinat politique, mais martyr de Jésus-Christ – non pas au sens de ceux qui sont canonisés, mais comme témoin (du grec martys ) tout au long de sa vie. Il a donné sa vie à la suite de son Seigneur, en sacrifice pour la vérité selon laquelle l'homme est créé à l'image de Dieu, homme et femme, et en opposition aux mensonges et à l'automutilation promus par la soi-disant « transidéologie » et les « soins affirmatifs de genre ». Il a défendu et vécu pour la beauté et la sainteté du mariage et de la famille, tels qu'ils ont été ordonnés par Dieu le Créateur, et a défendu la dignité de chaque vie humaine, de la conception à la mort naturelle.

    Comme vous le savez sûrement, la femme de Charlie Kirk était catholique et ses amis proches ont révélé qu'il assistait à la messe et priait le rosaire.

    Oui, et il a récemment loué Sainte Marie comme modèle et « solution » aux maux de notre époque. Par son « oui » à l’Incarnation de Dieu, elle est devenue la Mère de Jésus, l’unique Rédempteur de l’humanité, qui seul nous délivre du mensonge, du péché, de la mort et de toutes les idéologies meurtrières.

    Nous demandons au Seigneur Jésus et à Sainte Marie d'apporter du réconfort à la femme et aux enfants de Charlie.

    Parlons de Rome. Quels changements avez-vous constatés depuis l'élection du pape Léon XIV ?

    On y retrouve une proclamation de l’Évangile davantage centrée sur le Christ, un ordre plus grand et une moindre importance accordée aux questions d’importance secondaire pour l’Église, comme la migration, qui est avant tout la tâche de l’État.

    Certes, l’Église peut apporter son aide par des œuvres caritatives, mais notre première mission est de prêcher l’Évangile à tous et d’évangéliser ceux qui viennent en Europe, non seulement pour leur fournir une aide matérielle, mais pour leur donner la vérité.

    De nombreux musulmans arrivent, et nous ne pouvons pas les laisser imposer leur religion à notre culture. Nous devons affronter cela avec le message de l'amour de Dieu, car l'image qu'ils se font de Dieu – un dictateur dont la volonté arbitraire doit être aveuglément obéie – n'est pas celle que Jésus nous a donnée. Dieu est notre Père, notre Créateur, qui nous a créés à son image et à sa ressemblance. Nous sommes ses enfants, et par le Saint-Esprit, nous pouvons devenir les amis de Dieu, les amis de Jésus-Christ.

    C’est le message dont nous devons témoigner, en particulier dans les pays européens qui se sont lassés de leur foi chrétienne et ont été sécularisés par les idéologies du nationalisme, du fascisme, du communisme et maintenant du wokisme, qui menacent de détruire à la fois les personnes et leur identité.

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  • Selon une étude, les pratiques liturgiques traditionnelles révèlent une croyance plus forte en la Présence Réelle

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    De Tessa Gervasini sur CNA :

    Étude : « Les pratiques liturgiques traditionnelles révèlent une croyance plus forte en la Présence Réelle »

    Procession eucharistique à New York

    L'Eucharistie est exposée dans un ostensoir de la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique le 15 octobre 2024. | Crédit : Jeffrey Bruno

    22 septembre 2025

    Une étude récente a révélé que les pratiques liturgiques traditionnelles, y compris la réception de l’Eucharistie par la langue, indiquent une croyance plus forte parmi les catholiques dans la Présence Réelle.

    L'année dernière, Natalie A. Lindemann a publié un article sur la croyance des catholiques en la présence réelle du corps et du sang de Jésus-Christ dans l'Eucharistie. Lindemann, professeure au département de psychologie de l'Université William Paterson, a récemment publié un article complémentaire, évalué par des pairs, qui utilise un échantillon plus large et examine des informations supplémentaires.

    La croyance en la présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie est au cœur de la foi catholique, mais seulement 57 % des catholiques américains croient avec certitude que l'Eucharistie est le corps de Jésus, selon le rapport de Lindemann.

    La nouvelle étude, publiée dans la Catholic Social Science Review, a révélé que recevoir l'Eucharistie sur la langue, fréquenter une paroisse qui sonne les clochettes lors de la consécration et fréquenter une paroisse qui offre la messe latine traditionnelle (MLT) ont un effet sur la croyance en la Présence réelle.

    Cette étude est basée sur une enquête menée auprès de 860 adultes catholiques anglophones américains. Ce groupe reflète fidèlement la proportion hommes/femmes au sein de la population catholique adulte américaine. L'origine ethnique étant biaisée, certains groupes ethniques étaient surreprésentés ; une pondération corrective a donc été appliquée.

    Les croyances eucharistiques des participants variaient : 31 % ont déclaré être certains de la Présence Réelle, 23,6 % ont déclaré être certains que l'Eucharistie est un symbole sans que Jésus soit présent, 10,5 % ont déclaré que Jésus est probablement présent, 19,2 % n'étaient pas sûrs et 15,8 % ont déclaré que l'Eucharistie est probablement un symbole.

    Comment les « pratiques liturgiques corporelles et sociales connexes » révèlent les croyances

    L'enquête demandait aux participants de répondre à des questions sur une échelle de 1 à 5. Un répondant représentait la croyance selon laquelle « le pain et le vin sont des symboles de Jésus ; je suis certain que Jésus n'est pas réellement présent ». Cinq répondants ont indiqué être « certains que Jésus est réellement présent dans le pain et le vin de l'Eucharistie ». La croyance en la présence réelle sur l'échelle de notation à cinq points a obtenu une moyenne (M) de 3,10.

    Les participants ayant reçu l'Eucharistie sur la langue à un moment donné (M = 3,27) croient davantage en la Présence Réelle que ceux n'ayant jamais reçu l'Eucharistie sur la langue (M = 2,79). Les personnes recevant souvent l'Eucharistie sur la langue et voyant souvent d'autres personnes la recevoir sur la langue ont également déclaré une croyance plus forte en la Présence Réelle.

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  • 10 leçons que nous pouvons tous apprendre de Charlie Kirk

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    De Mgr Roger Landry sur le NCR :

    10 leçons que nous pouvons tous apprendre de Charlie Kirk

    COMMENTAIRE : Les catholiques n’ont pas besoin d’être d’accord avec toutes les idées politiques ou théologiques de Charlie Kirk pour apprécier ses vertus évidentes et ses bonnes habitudes morales dont notre société a grandement et urgemment besoin.

    Charlie Kirk était un personnage controversé, comme le devient nécessairement toute personne ayant des opinions politiques fortes dans notre culture polarisée d’aujourd’hui. 

    Bien que tous les catholiques devraient apprécier sa défense publique convaincante et convaincante et son éloge du don de chaque vie humaine, du mariage, de la famille et de la bonté de la création masculine et féminine, ils peuvent certainement être en désaccord avec lui sur les candidats politiques qu'il a soutenus, ainsi que sur son approche de la FIV, du rôle des femmes, des effets de la loi sur les droits civiques et de diverses autres positions qu'il a défendues dans des débats publics au cours des 13 dernières années.

    Depuis son assassinat le 10 septembre sur le campus de l'Université Utah Valley, ceux qui ne le connaissaient pas bien, voire pas du tout, ont appris à le connaître grâce à l'attention que son meurtre a suscitée à juste titre à la télévision, à la radio, dans les podcasts et sur les réseaux sociaux. Chacun a pu visionner les vidéos de ses conférences universitaires, écouter ses conversations en podcast et observer ses interactions avec ses nombreux amis et ceux qui se considéraient comme ses nombreux ennemis. Sa cérémonie commémorative de cinq heures, dimanche, était sans précédent dans l'histoire récente des États-Unis, rassemblant une foule plus nombreuse que n'importe quelle autre enterrement américain depuis des décennies, et rivalisant avec l'affluence, en personne et en ligne, des récentes funérailles du pape François à Rome. 

    Ce qui est évident pour quiconque observe avec un regard non influencé par l'idéologie, c'est que Charlie Kirk était un homme bon et vertueux qui, en 31 ans, a eu un impact considérable sur la vie d'autrui, et pas seulement sur les élections politiques. Son assassinat a non seulement renforcé ses paroles, mais aussi renforcé la qualité inspirante de sa vie pour les jeunes et les moins jeunes. 

    Que l’on soit généralement d’accord ou non avec ses opinions politiques ou avec les candidats et les causes qu’il soutenait, il ne devrait y avoir aucun désaccord sur ses vertus évidentes et sur la façon dont notre société a besoin de beaucoup plus d’efforts pour vivre selon elles. 

    Premièrement, il était un chrétien profondément sincère. 

    « Le plus important », a-t-il déclaré à un journaliste, « c'est ma foi. » Son engagement chrétien était plus important que ses idées ou son soutien politiques, plus important encore que son mariage et sa famille. 

    Deuxièmement, il a vécu et partagé sa foi publiquement. 

    Il ne l'a pas privatisée et n'en a pas eu honte. Plutôt que de cacher la lumière du Christ sous un lit ou un panier, il souhaitait avec joie qu'elle rayonne et illumine les autres. Apôtre moderne se rendant aux aréopages de son époque, il témoignait de l'influence positive du Christ sur sa vie au quotidien.  

    Troisièmement, c’était un excellent ami. 

    Malgré ses déplacements réguliers, ses podcasts quotidiens, ses obligations familiales et sa direction d'organisations nationales, il prenait toujours du temps pour ses amis, leur envoyait quotidiennement des dizaines de versets bibliques, les appelait, leur envoyait des SMS et des courriels, les félicitant de leurs succès ou leur demandant comment il pouvait les aider dans leurs souffrances. Son amabilité s'étendait également à ceux avec qui il était en désaccord. Comme le président Abraham Lincoln, il savait que le meilleur moyen de détruire un ennemi est de s'en faire un ami. 

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  • Nouvel assassinat d’un prêtre au Nigéria: le père Matthew Eya

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    Du Père Fabrice Bagendekere, SJ  sur Vatican News :

    Un nouvel assassinat d’un ecclésiastique au Nigéria: le père Matthew Eya

    Le père Matthew Eya, prêtre du diocèse de Nsukka et curé de la paroisse Saint-Charles à Eha-Ndiagu, a été tué dans une ambuscade routière dans la soirée du 19 septembre. Selon le père Walter Ihejirika, président de SIGNIS Africa qui s'est exprimé aux médias du Vatican, cet unième assassinat d’un ecclésiastique dans le pays répond à un plan bien orchestré par les extrémistes islamistes pour prendre le contrôle des zones à majorité chrétienne.

    L'infortune s'est produite sur la route Eha-Alumonah–Eha-Ndiagu, dans la région administrative locale de Nsukka, dans l'État d'Enugu, au sud-est du Nigeria. Selon la presse locale, le prêtre rentrait à la paroisse lorsque au moins deux hommes armés à moto ont rattrapé sa voiture en tirant sur les pneus et, une fois que la voiture a été contrainte de s'arrêter, l'ont abattu de plusieurs coups de feu à bout portant. Tout porte donc à croire qu’il ne s’agit pas d’un cambriolage raté, mais que le père Eya a été bel et bien assassiné. Aussi, affirme président de SIGNIS Africa, le père Walter Ihejirika, cette thèse semble se confirmer par les 38 suspects arrêtés par la police de l’Etat d’Enugu, tous membres de l’organisation des pasteurs Fulani liés aux enlèvements et guet-apens qui ont visé plusieurs ecclésiastiques et structures ecclésiales ces 10 dernières années.

    Un plan bien orchestré par les terroristes islamistes

    Si rien ne peut jusque-là être dit avec certitude sur le motif de cet assassinat, on peut toutefois présumer qu’il s’agisse d’un motif religieux, compte tenu des acteurs présumés, selon le Père nigérian Ihejirika. Le prêtre et professeur de Communication de Développement et Etudes des Médias à University of Port Harcourt, soutient la thèse selon laquelle il s’agit d’«un plan bien orchestré par les terroristes islamistes pour rendre le contrôle des régions en majorité chrétienne». En effet, explique-t-il, la multiplication des enlèvements et assassinats dans la partie sud du pays, majoritairement chrétien, orchestrés par des groupes provenant de la partie nord, plutôt musulmane, n’a d’autre justification que la recherche d’extension de leur religion par la terreur. C’est dans ce cadre, dit-il, que le père Eya a été visé.

    Le gouvernement n’a pas beaucoup fait pour arrêter cette situation

    Le père Eya a donc été ciblé pour un motif religieux. Son assassinat, dit le président de SIGNIS s’ajoute à la longue liste des prêtres et religieux nigérians tués ou enlevés par les pasteurs fulani, dénonçant «une guerre religieuse indirecte contre le christianisme dans le pays». Le prêtre s’interroge sur le que leur gouvernement «n’a pas beaucoup fait pour arrêter cette situation », alors même que le Nigéria figure parmi les pays où  les chrétiens sont le plus persécutés. Ainsi se joint-il à l’appel des évêques nigérians invitant le gouvernement à «prendre en main cette situation».

    Signalons toutefois que, dans un communiqué lu par le commissaire de l’Etat, le gouvernement d'Enugu a exprimé sa «ferme condamnation» de cet assassinat qu’il qualifie d’«acte odieux», adressant «ses condoléances à la famille du prêtre, au diocèse catholique de Nsukka, ainsi qu'à tous les fidèles catholiques touchés par cette tragédie». Il a qualifié les auteurs de ce crime de «lâches» ayant commis un meurtre «sans foi ni loi», tout en promettant que le gouvernement mettrait tout en œuvre pour capturer les responsables.

  • L'assassinat d'un chrétien à Lyon révélateur de la violence islamiste contre les minorités religieuses hors du monde islamique

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    Les chrétiens persécutés par l'islam en France : l'affaire Sarnaya

    L'assassinat d'Ashur Sarnaya, un chrétien irakien tué le 10 septembre à Lyon, est le dernier épisode d'un phénomène inquiétant en pleine expansion : la violence islamiste contre les minorités religieuses hors du monde islamique.

    23_09_2025

    Le meurtre d'Ashur Sarnaya, un chrétien irakien tué le 10 septembre à Lyon, vraisemblablement par des fondamentalistes islamiques, est le dernier épisode d'un phénomène croissant et inquiétant : les violences islamistes contre les minorités religieuses hors du monde musulman, perpétrées dans des pays où ces minorités cherchent traditionnellement refuge pour échapper aux persécutions fondamentalistes. Sarnaya, un chrétien assyro-chaldéen de quarante-cinq ans originaire d'Ankawa, au Kurdistan irakien, était arrivé en France avec sa sœur en 2014 après l'invasion de la région par l'État islamique, et avait obtenu le statut de réfugié deux ans plus tard. Handicapé, Sarnaya se déplaçait en fauteuil roulant et était bien connu dans son quartier. De façon horrifiante, il a été tué devant chez lui d'un coup de machette à la gorge lors d'un live TikTok : il aimait parler de la foi chrétienne à ses fidèles et le faisait régulièrement .

    « Il a passé ses derniers instants à faire exactement ce qu'il aimait : répandre l'Évangile. À mon avis, c'est un martyr et sa foi sera toujours une source d'inspiration », aurait écrit son cousin sur Facebook .

    L'affaire a secoué la France et fourni à la droite , emmenée par Marine Le Pen sur X, un argument supplémentaire, sans doute fondé, contre les méfaits de l'immigration indiscriminée. Certains, et nous sommes en Italie, ont qualifié Sarnaya de Charlie Kirk de second plan, un porte-parole des questions identitaires ayant payé de sa vie ses idées, à l'instar du plus célèbre militant américain.

    Au-delà des simplifications, le tableau est complexe et nécessite une analyse approfondie. Condamnant « l'assassinat d'un chrétien irakien vulnérable »,  L'Œuvre d'Orient , association française de défense des chrétiens d'Orient, a souligné combien « il est essentiel que les chrétiens du Moyen-Orient puissent témoigner de leur foi en toute sécurité et vivre dignement ». Est-il réaliste, cependant, que les chrétiens d'Orient puissent témoigner librement de leur foi, tant dans leur pays d'origine qu'en Occident, où ils sont contraints de chercher refuge en raison de l'intolérance de l'extrémisme islamique ?

    Prenons l'exemple de l'Irak, pays majoritairement chiite, que la famille Sarnaya a quitté en 2014, lorsque Daech a atteint la région du Kurdistan après avoir envahi Mossoul et la plaine de Ninive. À cette époque, la migration forcée d'une grande partie de la population irakienne a principalement touché les minorités religieuses, et en premier lieu les chrétiens. Selon le rapport 2024 de l'Organisation des droits de l'homme Hammurabi , une organisation irakienne qui travaille avec les minorités religieuses, près de dix ans après l'expulsion de Daech en 2017, l'Irak n'est pas devenu un pays accueillant pour les chrétiens, qui y vivent depuis des temps immémoriaux aux côtés des Yézidis, des Zoroastriens, des Mandéens et des Shabaks.

    Selon le rapport, les plans du gouvernement visant à encourager le retour des réfugiés de l'émigration massive de 2014, en particulier des Yézidis et des chrétiens, sont restés lettre morte. Dans les villages attaqués par Daech, les infrastructures n'ont pas été reconstruites, tandis que les propriétés privées – maisons, commerces et bureaux – ont été vandalisées, détruites ou violemment occupées. De plus, les principales minorités religieuses sont traditionnellement concentrées dans les zones frontalières avec l'Irak contrôlé par le gouvernement et l'État autonome du Kurdistan, ce qui les expose à des tensions permanentes et à des affrontements occasionnels. Sur le plan politique, la représentation des minorités au Parlement est minimale, ce qui empêche l'élaboration de lois protégeant la liberté religieuse, pourtant inscrite dans la Constitution mais en réalité très fragile. Enfin, sur le plan culturel, les minorités sont marginalisées par l'État et sont rarement autorisées à se présenter comme des intellectuels, des scientifiques, des professeurs d'université ou des dirigeants.

    Dans un tel scénario, le retour des émigrés en Irak en 2014 est naturellement irréaliste ; il est plus difficile de comprendre comment les persécutions religieuses subies par les chrétiens irakiens et moyen-orientaux en général dans leur pays d’origine pourraient se reproduire en Occident. Deux phénomènes relativement récents peuvent éclairer un tableau aussi paradoxal que troublant : la radicalisation de l’islam sunnite au Moyen-Orient et en Afrique subsaharienne, et le remplacement de la foi et des pratiques religieuses traditionnelles par une culture « woke » en Occident. 

    Des pays comme la Syrie, le Liban, le Nigéria et le Congo connaissent un regain d'extrémisme islamique hautement contagieux. Au contact d'un tissu social qui n'est plus chrétien, mais imprégné de rectitude politique, il est libre de déchaîner son potentiel de haine et de violence contre ceux qui pratiquent encore leur foi ancestrale. Le ciment prévisible entre ces deux phénomènes est une politique migratoire, à l'image de celle de l'Europe, incapable de discerner les besoins, les intentions et les valeurs de ceux qui tentent leur chance sur le Vieux Continent. Ainsi, à Paris, les réfugiés syriens fuyant le régime djihadiste d'al-Sharaa sont menacés de mort par des « nouveaux Français » salafistes, et à Lyon, l'extrémisme islamique réprime ceux qui souhaitent pratiquer librement et pacifiquement leur foi chrétienne.

  • Un secrétaire de Padre Pio se souvient de l'infatigable saint

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    Du Père Seán Connolly sur The Catholic World Report :

    Un secrétaire de Padre Pio se souvient de l'infatigable Saint

    "La grandeur de Padre Pio, dit le père John Aurilia, O.F.M. Cap, réside dans sa fidélité au simple désir d'être "un pauvre frère qui prie"."

    2 novembre 2021

    Le père John Aurilia, O.F.M. Cap., qui a été le secrétaire personnel de saint Padre Pio.

    La plupart d'entre nous connaissent les saints à travers les récits écrits de leur vie. Beaucoup de saints sont devenus saints eux-mêmes en lisant la vie des saints. Dans une lettre à sa tante, sainte Thérèse écrivait : "J'aime beaucoup lire la vie des saints. Le récit de leurs actes héroïques enflamme mon courage et m'incite à les imiter."

    Connaître personnellement un saint est tout autre chose. Nous avons tous probablement rencontré des "saints de tous les jours" qui, bien que cachés du monde, atteignent néanmoins de grands sommets de vertu en accomplissant fidèlement les devoirs ordinaires de leur état de vie. Bien que leurs actes ne soient pas célèbres, ce sont les Béatitudes vivantes qui nous inspirent. Peu de gens, cependant, ont l'occasion de connaître personnellement ces saints qui ont atteint le sommet de la vertu héroïque reconnue par l'Église à travers la canonisation.

    Padre Pio, décédé il y a 53 ans, est l'un des plus grands saints de notre temps. Au milieu de notre époque moderne et séculaire, Dieu a suscité ce prophète, thaumaturge et "Crucifix vivant" à travers les stigmates pour nous rappeler le surnaturel et nous montrer le chemin du retour vers Lui. Chaque année, il y a de moins en moins de personnes qui ont connu Padre Pio personnellement ; il y en a certainement encore moins qui l'ont connu aussi bien que John Aurilia, O.F.M. Cap. qui a été son secrétaire personnel.

    J'ai pu récemment passer un agréable dimanche après-midi avec le père Aurilia dans le presbytère de sa paroisse où il a répondu avec plaisir à mes nombreuses questions, déclarant au début de notre conversation : "C'est un honneur pour moi de servir en tant qu'ambassadeur de Padre Pio !".

    Le père Aurilia a maintenant 80 ans et est prêtre depuis 55 ans ; il est curé de la paroisse de l'Immaculée Conception dans le Bronx, à New York. Il est né à Montemarano, dans la province d'Avellino, en Italie. À l'âge de 14 ans, il est entré au petit séminaire des Franciscains capucins, nouvellement créé, situé à Pietrelcina, la ville natale de Padre Pio.

    L'histoire de la construction de ce séminaire est très connue à l'époque. Lorsque Padre Pio était un jeune prêtre, il passait beaucoup de temps dans sa ville natale pour se remettre de ses problèmes de santé. Au cours d'un de ces séjours, il se promenait avec le pasteur local, Don Alfredo. Lorsqu'ils arrivèrent à un champ ouvert, Padre Pio remarqua qu'il avait remarqué une forte odeur d'encens et que Dieu devait avoir des projets pour cet endroit. Quelques années plus tard, une convertie américaine riche et généreuse, Mary Pyle, acheta le même champ et y construisit un nouveau séminaire pour les Capucins.

    Les séminaristes se rendaient chaque année à San Giovanni Rotondo, qui, dans les années 1950, était devenu un lieu de pèlerinage. Des milliers et des milliers de personnes venaient chaque année pour voir le célèbre stigmate qui résidait dans son couvent. La petite ville était inondée de pèlerins de tous horizons - paysans, médecins, avocats et journalistes - qui étaient prêts à dormir dehors dans les champs et à attendre jusqu'à deux semaines pour se confesser au Padre. Le Père Aurilia n'avait que 15 ans lorsque, en tant que novice, il rencontra pour la première fois Padre Pio. Il s'est laissé aller à l'exubérance de sa jeunesse en serrant la main de Padre Pio, la tenant fermement et la rapprochant de lui pour qu'il puisse voir de ses propres yeux la blessure des stigmates. Le Padre s'empresse de retirer sa main en disant : " Ça fait mal ! Y prêtes-tu attention ?"

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  • Les enlèvements de prêtres font partie d'un « génocide » antichrétien au Nigéria

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    De Ngala Killian Chimtom sur Crux :

    Un expert affirme que les enlèvements de prêtres font partie d'un « génocide » antichrétien au Nigéria

    20 septembre 2025

    YAOUNDÉ, Cameroun – Le père Wilfred Ezemba, de la paroisse Saint-Paul dans l'État de Kogi, au centre-nord du Nigeria, est devenu la dernière victime d'une véritable épidémie d'enlèvements de membres du clergé chrétien et d'autres dirigeants, ce qui, selon au moins un expert, fait partie d'une tentative de « génocide » antichrétien dans la nation la plus peuplée d'Afrique.

    Ezemba a été enlevé le 13 septembre par des hommes armés non identifiés alors qu'il circulait sur une route locale avec un groupe d'autres voyageurs.

    Les agences de sécurité et les groupes de bénévoles, y compris la police locale, l'armée nigériane et le Kogi East Neighborhood Watch, rechercheraient tous des traces d'Ezemba dans les forêts locales, jusqu'à présent sans résultat.

    L'enlèvement d'Ezemba est le deuxième enlèvement dans la région en une semaine, et il survient seulement deux semaines après que le pasteur et un laïc de la Christian Evangelical Fellowship of Nigeria aient également été enlevés.

    « Nous sommes perplexes car depuis son enlèvement, ses ravisseurs n'ont pris contact avec lui pour réclamer une rançon », a-t-il déclaré le 15 septembre. « Mais nous sommes néanmoins confiants que Dieu Tout-Puissant le délivrera sain et sauf de l'emprise de ses ravisseurs. »

    « Nous croyons fermement à l’efficacité de nos prières, il finira par retrouver sa liberté. »

    Partout au Nigéria, les enlèvements contre rançon sont devenus ce que l’évêque Mathew Hassan Kukah du diocèse de Sokoto appelle « une industrie criminelle complexe ».

    Bien que ce crime puisse toucher n'importe qui, le clergé et les religieux ont été ciblés de manière disproportionnée. Selon les statistiques officielles de la Conférence des évêques catholiques du Nigéria, plus de 145 prêtres catholiques ont été enlevés au Nigéria depuis 2015, et certains ont été tués.

    D’autres observateurs considèrent cependant que ces chiffres sont incomplets.

    « Les statistiques [de l'Église] sont très conservatrices, car je suis au courant de plus de 250 membres du clergé catholique qui ont été attaqués au cours des 10 dernières années », a déclaré Emeka Umeagbalasi, éminent criminologue nigérian et directeur de l'ONG d'inspiration catholique Intersociety.

    « Je suis également conscient que plus de 350 membres du clergé appartenant à d'autres confessions chrétiennes ont également été attaqués », a-t-il déclaré.

    L'industrie florissante des enlèvements au Nigeria génère des milliards de dollars de valeur économique, selon SBM Intelligence, une société de conseil stratégique et de collecte de renseignements sur les marchés et la sécurité axée sur l'Afrique.

    Un rapport d'août 2024 de SBM Intelligence intitulé « Économie de l'industrie des enlèvements au Nigéria » indique qu'entre juillet 2023 et juin 2024, pas moins de 7 568 personnes ont été enlevées lors de 1 130 incidents à travers le pays. Durant cette même période, les ravisseurs ont exigé environ 6,9 millions de dollars de rançon, mais ont reçu un peu moins de 700 000 dollars, soit environ 9,5 % de la somme réclamée.

    Pourtant, dans un pays où le revenu annuel moyen, selon le FMI, est d'environ 835 dollars, 700 000 dollars constituent une manne. Selon le rapport, au moins 4 722 personnes ont été enlevées et 170 000 dollars ont été versés en rançon entre juillet 2024 et juin 2025.

    « L’enlèvement est devenu une industrie criminelle hautement organisée et omniprésente, plutôt qu’un problème de sécurité isolé », conclut SBM.

    Bien que ces enlèvements soient généralement effectués dans le but de collecter une rançon et que, une fois payée, les personnes enlevées soient libérées, le SBM a néanmoins constaté qu'un peu plus de 1 000 personnes ont été tuées lors d'enlèvements.

    Durant la période couverte par le rapport, le groupe a constaté que 18 prêtres catholiques avaient été enlevés. Les ravisseurs ont exigé une rançon d'environ 130 000 dollars, mais n'ont reçu qu'environ 1 400 dollars.

    Le père Moses Aondover Iorapuu, vicaire général du diocèse de Makurdi, dans le centre du Nigeria, a déclaré à Crux que les enlèvements et autres actes criminels connexes « sont la manifestation d’une société dysfonctionnelle ».

    « Le Nigéria est devenu un endroit dangereux pour les chrétiens et les prêtres, notamment pour leurs valeurs de disciples du Christ », a-t-il déclaré. « L'absence d'État de droit favorise l'essor de nombreuses activités criminelles, non seulement les enlèvements, mais aussi les institutions qui ne parviennent pas à traduire les criminels en justice. »

    À un certain moment, dit Iorapuu, tout cela devient une forme de persécution religieuse.

    « Le fait de cibler délibérément un groupe particulier de personnes ne constitue plus de simples enlèvements »,  a-t-il déclaré.

    Umeagbalasi estime que la recrudescence des enlèvements de membres du clergé chrétien et d’autres dirigeants fait partie de ce qu’il appelle un « génocide » dirigé contre les chrétiens au Nigeria.

    La plupart des enlèvements, affirme-t-il, sont perpétrés par des djihadistes qui se sont donné pour objectif d'anéantir le christianisme au Nigeria. Il affirme que ces enlèvements visent à générer des fonds pour atteindre l'objectif plus large de persécution des chrétiens dans le pays le plus peuplé du continent – ​​ironiquement, en obligeant les chrétiens à payer pour leur propre victimisation.

    Dans son dernier rapport, Intersociety indique qu'au moins 7 087 chrétiens ont été massacrés au Nigéria au cours des 220 premiers jours de 2025, soit une moyenne de 32 chrétiens tués par jour. Le rapport indique également que 7 899 autres ont été enlevés.

    Umeagbalasi a déclaré que le ciblage du clergé pour les enlèvements est particulièrement effroyable.

    « Ces gens, les membres du clergé, ne sont pas censés être touchés parce qu’ils n’ont rien fait de mal », a-t-il déclaré.

    « Ils n'ont commis aucune offense. Ils ne sont pas agressifs. Ils ne sont pas offensants. Ils ne sont pas insultants. Ils sont discrets. Ils sont pieux. Ils sont concentrés. Ce sont des disciples de l'évangélisation. Ils sont aussi des disciples du Christ. Ce sont des personnes semblables au Christ sur terre. Ils représentent la vie et l'époque de Jésus-Christ sur terre », a déclaré Umeagbalasi.

    « On ne doit pas les toucher. On ne doit pas les attaquer. On ne doit pas les enlever. On ne doit pas les tuer. On ne doit pas les faire disparaître, car ils n'ont rien fait de mal qui justifie une telle sauvagerie. »