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Témoignages - Page 45

  • Le risque du martyre

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    Du site "retraite dans la ville" (Frère Cyrille-Marie Richard) :

    Évangile selon saint Matthieu chapitre 10, versets 26-39

    Le beau témoignage

    À la fin de l’exhortation de Jésus sur la mission ; ce n’est plus d’échec ou de rejet qu’il s’agit, mais du risque du martyre. Il y a des gens qui ont le pouvoir de tuer. Il ne faut pas les craindre, dit Jésus. Comment comprendre une telle injonction ? Cela n’est acceptable que parce que Jésus l’a lui-même vécu. Parler du martyre est risqué : qui sait comment celui qui en parle réagirait s’il était confronté à cette situation extrême ? Jésus, lui qui sait déjà par quelle mort il va passer, est le seul qui ait, à ce sujet, une parole autorisée.

    Jésus ne relativise pas les difficultés. Quand il dit de ne pas craindre ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme, il ne dévalorise pas du tout le corps, comme si tout ce qui est corporel – y compris la souffrance infligée aux martyrs – n’était rien du tout ; seule l’âme serait digne de considération.

    Au contraire, s’il faut ne pas craindre cette mort du corps, c’est parce qu’elle est un élément fondamental du témoignage des chrétiens. « Nous proclamons un Messie crucifié »(1), dira saint Paul. Plus généralement, c’est toute notre personne, pas seulement l’âme, mais aussi le corps, qui a de la valeur aux yeux de Dieu. L’annonce de la Parole de Dieu se fait aussi en considération du corps humain. Si les martyrs vont jusqu’à donner leur corps, cela signifie que, pour chacun d’entre nous, la place accordée au corps dans notre discours est capitale. Ce qui blesse le corps – maladie, misère, violence… – ne peut pas être négligé et doit même être combattu pour une authentique annonce de l’Évangile.


    (1) Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens ch 1, v 23
  • Ne fermons pas les yeux sur la persécution religieuse

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    Communiqué: Ne fermons pas les yeux sur la persécution religieuse

    Le 22 juin 2023, l’AED publie la 16ème édition de son Rapport sur la liberté religieuse dans le monde. Les conclusions sont sans appel :

    • 62,5% de la population mondiale vit dans des pays où la liberté religieuse est gravement violée, ce qui représente 62 pays sur les 196 étudiés.
    • 28 pays sont classés dans la catégorie rouge rassemblant les persécutions les plus fortes, dont le Nicaragua.
    • La liberté religieuse s’est fortement déteriorée depuis le précédent rapport de 2021 (dégradation dans 47 pays et amélioration dans 9 pays).

    Afrique : Liberté religieuse en berne

    • L’Afrique est le continent le plus concerné par les violations de la liberté religieuse, puisque 21 pays sur les 54 connaissent des niveaux dangereux de persécution et 12 autres de graves menaces de contagion à leurs frontières. La cause principale, outre la pauvreté et les guerres civiles, est l’expansion des groupes terroristes islamistes.
    • En Asie, les pouvoirs nationalistes ethnoreligieux instrumentalisent la religion à des fins politiques par le biais de lois anti-conversion et anti-blasphème opprimant les minorités religieuses.  

    De manière générale, le contexte de la pandémie du Covid et de la guerre en Ukraine a détourné les yeux de la communauté internationale sur ces violations majeures créant un climat d’impunité mondiale inédit.

    Agissons !

    Face à ces constats, l’AED :

    • Rappelle l’importance capitale de maintenir le droit à la liberté religieuse, tel que précisé dans l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, comme condition essentielle à la paix dans le monde.
    • Exhorte les pouvoirs publics, ainsi que les citoyens, à « ne pas fermer les yeux » ni même à détourner le regard à cause de considérations économiques ou politiques, sur la persécution religieuse. A cette fin, elle présentera son Rapport, publié en 6 langues, au Parlement européen, et en France, au Sénat et à l’Assemblée nationale.
    • Continuera d’informer et d’aider concrètement les victimes des persécutions religieuses par son action dans 128 pays.

    « Nous ne pouvons pas rester sans agir devant tant de cas de violations de la liberté religieuse, prévient Benoît de Blanpré, directeur de l’AED en France. Les gouvernements doivent être amenés à respecter les minorités religieuses et, de manière générale, laisser une place au religieux dans la sphère sociale. Des normes en matière de droits de l’homme, dont la liberté religieuse, existent et doivent être défendues par la communauté internationale ».

    Communiqué de presse, Mareil-Marly, le 22 juin 2023.

    Télécharger ici le Dossier de presse

    Retrouvez ici l’intégralité du Rapport

  • Le pape François fait avancer la cause de Sœur Lucie de Fatima en vue de sa canonisation

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    De Courtney Mares sur Catholic News Agency :

    Le pape François fait avancer la cause de la canonisation de Sœur Lucie de Fatima

    22 juin 2023

    Le pape François a fait avancer la cause de la canonisation de Sœur Lucia dos Santos, l'aînée des enfants témoins des apparitions de Fatima.

    Dans un décret signé le 22 juin, le pape a reconnu la vertu héroïque de Lucie et l'a déclarée "vénérable". L'Église devra maintenant approuver un miracle attribué à son intercession avant qu'elle puisse être béatifiée.

    Le pape François a déjà canonisé les deux autres voyants de Fatima, Jacinthe et François Marto, en 2017. Les deux enfants bergers, morts respectivement à 10 et 11 ans, sont les plus jeunes saints non-martyrs de l'histoire de l'Église.

    Lucie, qui avait 10 ans au moment des apparitions mariales de 1917, a survécu aux autres voyants de plusieurs décennies, jusqu'à l'âge de 97 ans.

    Elle a passé les 50 dernières années de sa vie dans un couvent de carmélites à Coimbra, au Portugal. Seule voyante de Fatima à avoir parlé avec la Vierge Marie lors de la série d'apparitions, ses mémoires ont fourni un compte rendu important du message de Fatima.

    La cause de canonisation de Lucie a été ouverte en 2008, trois ans après sa mort, après que Benoît XVI a accordé une dispense pour la période d'attente de cinq ans habituellement requise. Plus de 15 000 lettres, témoignages et autres documents ont été recueillis au cours de la phase diocésaine de sa cause, qui s'est achevée en 2017.

    Le pape François prévoit de se rendre à Fatima cet été lorsqu'il se rendra au Portugal pour les Journées mondiales de la jeunesse. Le pape passera la matinée du 5 août au sanctuaire de Notre-Dame de Fatima, à environ 80 km au nord-est de Lisbonne, où il priera le rosaire avec de jeunes adultes malades dans la chapelle des apparitions du sanctuaire marial.

    Dans le décret publié par le dicastère du Vatican pour les causes des saints, le pape François a approuvé le martyre de Manuel González-Serna Rodríguez et de 19 compagnons tués "en haine de la foi" pendant la guerre civile espagnole en 1936.

    Le pape a également reconnu la vertu héroïque de quatre autres serviteurs de Dieu, dont Mère Mary Lange (1789-1882), qui a immigré aux États-Unis depuis Cuba et a fondé la première congrégation religieuse afro-américaine.

    Par ce décret, l'archevêque brésilien Antônio de Almeida Lustosa (1886-1974), le père franciscain italien Antonio Pagani (1526-1589) et la sœur italienne Anna Cantalupo (1888-1983) ont tous été déclarés vénérables.

  • L'homme le plus âgé du monde est un fervent catholique qui prie le rosaire deux fois par jour

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    De Clare Marie Merkowsky sur LifeSiteNews :

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    L'homme le plus âgé du monde est un fervent catholique qui prie le rosaire deux fois par jour.

    Travaillez dur, reposez-vous pendant les vacances, couchez-vous tôt, buvez un verre d'aguardiente chaque jour, aimez Dieu et portez-le toujours dans votre cœur", conseille Juan Vicente Pérez Mora, âgé de 114 ans.

    22-6-2023

    (LifeSiteNews) - L'homme le plus âgé du monde dit que le secret pour vivre une longue vie est, en partie, de rester proche de Dieu et de la famille. 

    Le Vénézuélien Juan Vicente Pérez Mora, âgé de 114 ans, prie le Rosaire deux fois par jour. 

    Pérez a déclaré que le secret d'une longue vie est de "travailler dur, de se reposer pendant les vacances, de se coucher tôt, de boire un verre d'aguardiente (une liqueur forte fabriquée à partir de la canne à sucre) tous les jours, d'aimer Dieu et de toujours le porter dans son cœur".  

    Ce veuf catholique fervent a été déclaré l'homme le plus âgé du monde par le Guinness World Records. Malgré ses 114 ans, il jouit d'une bonne santé.   

    Né le 27 mai 1909, Pérez était le neuvième des dix enfants d'Eutiquio del Rosario Pérez Mora et d'Edelmira Mora. 

    À l'âge de 5 ans, Pérez a déménagé avec sa famille à Los Pajuiles, un village de San José de Bolivar, où il a commencé à récolter du café et de la canne à sucre avec son père et ses frères et sœurs. 

    Il a commencé l'école à l'âge de 10 ans, mais n'a pas pu la poursuivre au bout de cinq mois, son professeur étant tombé gravement malade. Cependant, l'institutrice de Pérez lui avait donné un livre avant que sa santé ne décline, ce qui a permis à Mora d'apprendre à lire et à écrire.   

    Pérez a été shérif de Caricuena de 1948 à 1958. Il a été marié à Ediofina del Rosario García pendant 60 ans ; elle est décédée en 1997. 

    Pérez et Ediofina ont eu 11 enfants : 6 fils et 5 filles. La famille s'est agrandie et compte aujourd'hui 41 petits-enfants, 18 arrière-petits-enfants et 12 arrière-arrière-petits-enfants.  

    Selon sa famille, la foi de Pérez occupe une place importante dans sa vie. Il prie le rosaire deux fois par jour et considère sa famille et ses amis comme ses plus grands compagnons de vie. 

    Pérez a révélé que les choses les plus importantes qu'il a apprises dans la vie sont "l'amour de Dieu, l'amour de la famille et le fait qu'il faut se lever tôt pour travailler".

  • Le "nettoyage religieux" menace l'existence des chrétiens arméniens

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    De Peter Pinedo sur Catholic News Agency :

    Le "nettoyage religieux" menace l'existence des chrétiens arméniens, avertissent les défenseurs des droits de l'homme

    21 juin 2023

    La guerre actuelle entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie menace l'existence des communautés chrétiennes dans le Proche-Orient, a averti l'ancien ambassadeur itinérant pour la liberté religieuse internationale Sam Brownback et d'autres dirigeants chrétiens lors d'une conférence de presse tenue mardi.

    Les déclarations de M. Brownback ont été faites quelques jours seulement après son retour d'un voyage d'enquête en Arménie avec le groupe chrétien de défense des droits de l'homme Philos Project. M. Brownback, qui est catholique, a qualifié l'invasion de l'Arménie par l'Azerbaïdjan islamique et le blocus de la région du Haut-Karabakh de dernière tentative de "nettoyage religieux" de la nation chrétienne.

    "L'Azerbaïdjan, avec le soutien de la Turquie, étrangle lentement le Haut-Karabakh", a déclaré M. Brownback. "Ils s'efforcent de rendre la région invivable afin que la population arméno-chrétienne de la région soit forcée de partir, c'est ce qui se passe sur le terrain. L'ambassadeur a ajouté que si les États-Unis n'intervenaient pas, "nous verrions à nouveau une ancienne population chrétienne forcée de quitter sa patrie".

    M. Brownback a demandé au Congrès d'adopter une "loi sur les droits de l'homme au Nagorno-Karabakh" afin "d'établir des garanties de sécurité de base pour la population du Nagorno-Karabakh". Il a également demandé aux États-Unis de rétablir les sanctions précédemment appliquées à l'Azerbaïdjan si ce dernier poursuivait son blocus.

    Les chrétiens du Proche-Orient ont déjà fait l'objet d'attaques similaires par le passé, a déclaré M. Brownback. Toutefois, selon l'ancien ambassadeur, cette fois-ci, le nettoyage religieux est "perpétré avec des armes fournies par les États-Unis et soutenu par la Turquie, membre de l'OTAN".

    Coincée entre les nations musulmanes de la Turquie et de l'Azerbaïdjan dans le sud du Caucase, l'Arménie a des racines chrétiennes qui remontent à l'Antiquité. Aujourd'hui, la population est chrétienne à plus de 90 %, selon un rapport de 2019 du département d'État américain.

    Le conflit autour de la région du Haut-Karabakh dure depuis que l'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux anciens territoires soviétiques, ont revendiqué la terre pour eux-mêmes après la dissolution de l'Union soviétique. Après la première guerre du Haut-Karabakh en 1994, l'Arménie a pris le contrôle principal du Haut-Karabakh. 

    Les tensions entre les deux nations ont de nouveau débouché sur un conflit militaire en septembre 2020, lorsque les troupes azerbaïdjanaises ont tenté de prendre le contrôle de la région contestée. Le conflit ouvert n'a duré qu'environ deux mois, la Russie ayant négocié un accord de paix en novembre.

    Le conflit a permis à l'Azerbaïdjan de prendre le contrôle de vastes étendues de la région. Le seul point d'accès de l'Arménie au Haut-Karabakh est alors une mince bande de terre appelée "corridor de Lachin". 

    Une étude publiée dans la revue Population Research and Policy Review estime que 3 822 Arméniens et au moins 2 906 Azerbaïdjanais ont été tués au cours du conflit de 2020. Aujourd'hui, le blocus azerbaïdjanais du corridor de Lachin, en place depuis décembre, paralyse les infrastructures arméniennes dans le Haut-Karabakh.

    "La situation est extrêmement urgente et existentielle", a déclaré Robert Nicholson, président du projet Philos. "Il s'agit de la plus ancienne nation chrétienne qui, pour la deuxième fois en l'espace d'un siècle, est confrontée à la possibilité d'un génocide. Il faisait référence à la mort de près de 1,5 million d'Arméniens il y a plus d'un siècle, dans les dernières années de l'Empire ottoman, que les États-Unis reconnaissent aujourd'hui comme un génocide, ce que la Turquie a vivement dénoncé.

    Selon M. Nicholson, 500 tonnes de matériel humanitaire sont "incapables d'entrer dans le Haut-Karabakh en raison du blocus que l'Azerbaïdjan a imposé à cette région". "Le gaz naturel ne circule plus depuis le mois de mars et les autres sources d'énergie, comme l'électricité, sont au mieux sporadiques", a ajouté M. Nicholson. "Des familles ont été séparées. Des opérations chirurgicales ont été annulées. Les 120 000 personnes à l'intérieur du [Nagorno-Karabakh] ont vraiment besoin d'aide".  

    Bien qu'une grande partie de la couverture médiatique de la guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan l'ait caractérisée comme un simple conflit territorial, selon Brownback et Nicholson, il s'agit plutôt d'un conflit idéologique et religieux.

    "En fait, il ne s'agit pas seulement d'un conflit territorial", a déclaré M. Nicholson. "Bien qu'il y ait des questions territoriales, je considère ce conflit comme un conflit de valeurs. Selon M. Nicholson, "les Arméniens ne demandent pas grand-chose". "Les Arméniens que nous avons rencontrés, et nous en avons rencontré beaucoup, n'avaient que des exigences minimales", a-t-il déclaré. "Ils veulent vivre dans leur patrie, et ils veulent le faire en toute sécurité.

    Malgré les dangers, M. Nicholson a déclaré que le sort des communautés chrétiennes arméniennes "n'est pas une cause perdue". "Il est choquant de constater qu'en dépit de toutes les menaces auxquelles elle est confrontée, l'Arménie est en fait très dynamique", a déclaré M. Nicholson. "Les États-Unis peuvent jouer un rôle très constructif en aidant ces différentes parties, qui sont toutes deux nos alliées, à trouver une solution pacifique et juste pour mettre fin au conflit.

    Peter Pinedo est correspondant de CNA à Washington. Diplômé de l'Université franciscaine, Peter a travaillé auparavant pour Texas Right to Life. Il est premier lieutenant dans la réserve de l'armée américaine.

  • Bruxelles, ce 23 juin : rencontre avec l'auteur de "Paroles de mères-veilleuses"

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    Paroles de mères-veilleuses : rencontre avec l'auteur

    Institut Européen de Bioéthique

    Ce vendredi 23 juin à Bruxelles :

    Au coeur de leurs quotidiens bousculés, les mères des enfants ou d’adultes en situation de handicap paient un lourd tribut : une charge mentale accrue, l’explosion des cellules familiales entraînant souvent une précarité financière marquée, la confrontation aux dédales administratifs laborieux, une incapacité matérielle de mener une vie professionnelle pleine et entière, outre la question inéluctable des lendemains : Que deviendront nos enfants sans nous ?

    Visibiliser les parcours de vie des Mamans d’enfants différents, leur donner la parole pour décrire leurs trajets quotidiens, leurs joies et leurs peines, leurs interrogations concrètes d’aujourd’hui et pour demain est une démarche essentielle pour faire avancer plus rapidement celles et ceux qui au sein des lieux de pouvoir ont l’obligation morale d’accélérer les dossiers et faire des droits les plus fondamentaux ainsi que des libertés attenantes une réalité tangible. (extraits du communiqué de la FNAC)

    C’est précisément la démarche qu’a effectuée Céline Fremault, députée, ancienne ministre en charge du handicap, en recueillant le vécu des mamans d’enfants différents, et celui de plusieurs d'entre eux.

    A l'invitation d'André du Bus et d'Estelle Maeckelbergh, elle viendra présenter son recueil de « Paroles de mères-veilleuses » le vendredi 23 juin à 18h00 à l’Arche Bruxelles, rue de Chambery 23 à 1040 Etterbeek.

    Vous y êtes les bienvenus !

  • Persécution et assassinats sont devenus le lot quotidien des catholiques nigérians

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    De Peter Pinedo sur le National Catholic Register :

    Un évêque nigérian décrit la persécution et les assassinats de catholiques : c'est devenu un phénomène quotidien

    L'évêque nigérian Wilfred Anagbe s'est entretenu avec l'ANC en juin 2023 pour évoquer la persécution et des meurtres de catholiques dans son pays, qui ont pris une telle ampleur ces dernières années que, selon lui, "c'est devenu un événement quotidien".

    19 juin 2023

    Le diocèse de Makurdi de Mgr Anagbe, dans l'État de Benue au Nigeria, fait partie des communautés les plus durement touchées par cette persécution de plus en plus violente.

    Le vendredi saint dernier, des dizaines de personnes ont été tuées lorsque des hommes armés musulmans ont attaqué une école primaire dans le village de Ngban, qui sert de refuge à une centaine de fermiers chrétiens déplacés et à leurs familles. L'attaque du 7 avril a fait 43 morts et plus de 40 blessés.

    "Si vous voyez la vidéo, vous allez pleurer", a déclaré l'évêque Anagbe. "Ils sont venus et les ont tous massacrés. "Et [malgré] tout ce qui s'est passé, il n'y a eu aucune arrestation. Le gouvernement n'est pas prêt à prendre des mesures à ce sujet", a-t-il ajouté. "Le Nigeria n'est pas un pays comme les États-Unis, où il y a des polices d'État", a expliqué Mgr Anagbe. "Si quelque chose se passe dans l'État de Benue, il faut un appel du quartier général [de la capitale] pour que la police s'en occupe. Donc, s'ils n'ont reçu aucune instruction, ils n'iront pas". "Dans cette situation, nous sommes en cage, nous ne pouvons rien à faire", déplore l'évêque.

    Une église assiégée

    Mgr Anagbe est évêque de Makurdi depuis 2015. Depuis qu'il est évêque, Mgr Anagbe dit avoir assisté à une "réalisation complète de l'agenda islamique".

    Bien que le gouvernement ait affirmé que la situation s'était améliorée, des groupes tels que les bergers fulanis nomades radicaux et la province d'Afrique de l'Ouest de l'État islamique (ISWAP), une branche d'ISIS, n'ont fait qu'augmenter leurs attaques contre les chrétiens. Avec les tribus peules qui empiétent de plus en plus sur les territoires chrétiens, même les régions majoritairement chrétiennes ne sont pas en sécurité.

    Selon Mgr Anagbe, l'État de Benue compte une population d'environ 6 millions de personnes qui sont "chrétiennes à 99 %." "Je vous le dis, il n'y a pas de peul autochtone dans l'État de Benue; alors ils viennent comme des envahisseurs ou des agresseurs", a déclaré l'évêque Anagbe.

    Depuis le début de l'année 2022, 140 attaques ont été perpétrées contre des chrétiens dans l'État de Benue, faisant au moins 591 victimes parmi les fidèles, selon Mgr Anagbe. En raison de ces attaques, l'évêque Anagbe a déclaré que plus de 1,5 million de chrétiens ont été déplacés de leurs maisons et de leurs villages dans le seul État de Benue.

    L'Aide à l'Église en détresse, une organisation internationale d'aide pastorale catholique, a largement documenté la situation dans le cadre de ses efforts d'assistance. Dans de nombreux cas, les hommes sont brutalement tués et les femmes et les enfants sont violés et envoyés en captivité pour la seule raison qu'ils sont chrétiens.

    Les chrétiens sont la cible

    L'évêque Anagbe a qualifié de "propagande" les affirmations selon lesquelles la violence au Nigeria serait due au changement climatique. "Ils disent que c'est à cause du changement climatique ; ce n'est pas vrai", a déclaré fermement l'évêque Anagbe. "En 1989, la déclaration d'Abuja prévoyait que le Nigeria deviendrait un État islamique ; c'est ce à quoi nous assistons progressivement aujourd'hui.  

    "Nous devrions être autorisés à adorer Dieu", a déclaré l'évêque Anagbe. "Aujourd'hui, dans certains endroits, on ne peut même pas aller à la messe et on y va sous haute surveillance, dans son propre pays, et cela ne devrait pas être le cas.

    En raison de la violence et des attaques constantes, l'État de Benue se trouve dans une situation de plus en plus désespérée. Selon Mgr Anagbe, des maisons, des écoles et des villages entiers sont régulièrement détruits. Malgré cette situation apparemment impossible, Mgr Anagbe a déclaré que ses fidèles et son diocèse continueront à faire confiance à Dieu et à travailler à la reconstruction. "Nous ne pouvons pas abandonner. C'est douloureux, et c'est vraiment traumatisant, mais nous ne pouvons pas abandonner", a-t-il déclaré. "Dieu reste l'espoir que nous avons."

    Impact personnel

    L'évêque Anagbe a déclaré que le fait de diriger un diocèse confronté à une telle persécution a eu un impact personnel profond. "Pour moi, cela a été une expérience très traumatisante, et c'est quelque chose que je ne souhaite à personne de vivre", a déclaré l'évêque Anagbe. "En l'espace de trois ans, j'ai perdu 18 prêtres, dont certains ont été enlevés puis libérés, tandis que d'autres sont morts au cours de la procédure.

    L'un des aspects les plus difficiles, selon Mgr Anagbe, est qu'il a l'impression que la violence l'a séparé de son peuple. Parfois, il ne peut pas les atteindre à cause du danger ; d'autres fois, les gens ne sont tout simplement plus là. "J'ai perdu environ 13 paroisses", a déclaré l'évêque Anagbe. "C'est difficile. Le zèle de l'apostolat vous pousse à prêcher la mission, mais vous ne pouvez pas vous rendre sur place, et les gens ne sont pas là. "Les gens partent et ne savent pas où aller. Ils vivent comme des réfugiés, mais dans ce cas, ils sont réfugiés dans leur propre pays, dans leur propre État", a ajouté l'évêque. "C'est leur situation difficile, ils ne peuvent pas rentrer chez eux et personne ne vient les aider. C'est donc très douloureux". "Mais nous avons l'espoir qu'un jour tout cela sera terminé", a déclaré Mgr Anagbe avec confiance.

    Le sang des martyrs

    Malgré l'escalade de la persécution, le Nigeria est de loin le pays où la fréquentation de la messe est la plus élevée au monde. Quatre-vingt-quatorze pour cent des catholiques nigérians déclarent assister à la messe au moins une fois par semaine, selon une étude du Center for Applied Research in the Apostolate (Centre de recherche appliquée à l'apostolat). 

    "Les Pères de l'Église ont dit que le sang des martyrs était la semence du christianisme", a déclaré l'évêque Anagbe. "Dans les moments de crise, on s'adresse à Dieu lorsque les êtres humains ont échoué. Nous devons garder notre foi vivante. "La persécution fait partie intégrante de la vie d'un catholique", a-t-il ajouté. "Mais cela n'arrête pas la foi des gens."

    "Nous continuons constamment à prier", a déclaré Mgr Anagbe. "Dieu entendra certainement nos prières. C'est pourquoi la messe est si importante et pourquoi nous prions. Nous devons faire confiance à Dieu au milieu de cette crise".

    Appel aux catholiques américains

    L'appel de l'évêque aux catholiques américains était très simple. Tout d'abord, il a demandé aux catholiques américains "d'intensifier leur soutien à la cause afin que leurs représentants sachent qu'ils se préoccupent davantage des êtres humains, pas seulement des chrétiens, mais des êtres humains qui sont en train d'être éliminés".

    Pour Mgr Anagbe, les enjeux sont très clairs. "Si nous nous taisons, une génération sera anéantie ; la population sera anéantie", a-t-il déclaré. "Des gens sont tués. Nous ne pouvons pas continuer à nous taire. Il s'agit de personnes sans défense. Je veux donc que tout le monde sache que des atrocités sont commises au Nigeria".

    Deuxièmement, et c'est "très important", il a demandé à ce que l'on prie pour lui. "Dieu répond aux prières", a déclaré Mgr Anagbe. "La prière nous soutiendra et soutiendra la foi de l'Église.

  • Gestes et attitudes anti-chrétiens se multiplient en Terre Sainte

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    De TerreSainte.net (Cécile Lemoine) :

    Jérusalem, Haïfa: des lieux saints chrétiens ciblés par des juifs orthodoxes

    19 juin 2023
    Jérusalem, Haïfa: des lieux saints chrétiens ciblés par des juifs orthodoxes
    Des juif de la communauté hassidique de Bratslav en prière dans la grotte de l'église Stella Maris à Haïfa, le 16 juin 2023 ©Capture d'écran d'une vidéo diffusée sur le compte twitter du journaliste Yoav Etiel

    Vitrail brisé au Cénacle à Jérusalem, visites provocatrices dans la grotte de l'église Stella Maris à Haïfa... Les actes de provocations et d'intimidations à l'égard des communautés et des sites chrétiens se multiplient ces dernières semaines.


    Le vitrail brisé par des jets de pierre dans la salle du Cénacle, à Jérusalem ©Gadi Dahan

    Le vitrail bleu turquoise calligraphié en arabe est béant. Jeudi 15 juin dans la soirée, un juif israélien a brisé une des fenêtres de la salle du Cénacle, sur le mont Sion à Jérusalem, où la tradition chrétienne célèbre la dernière Cène et la Pentecôte. Selon les médias israéliens, le coupable, un trentenaire visiblement alcoolisé, était connu de la police, qui a procédé à son arrestation après que l’individu a été maîtrisé par le gardien du lieu saint.

    Présenté devant un juge du tribunal de première instance le lendemain, l’homme a été libéré à la condition qu’il reste à l’écart de la vieille ville de Jérusalem pendant 30 jours.

    Graffitis, dégradations, profanations, crachats… Les lieux saints chrétiens du Mont Sion sont depuis longtemps -et régulièrement- la cible de jeunes juifs radicaux, qui étudient dans les yeshivot (écoles religieuses) voisines, ou qui se rendent au tombeau de David, situé sous la salle du Cénacle.

    Lire aussi >> Sur le mont Sion, faire retomber la tension anti-chrétienne

    Depuis le début de l’année, on assiste cependant à une augmentation exponentielle de ce genre d’actes. Une temporalité qui correspond à l’arrivée au pouvoir du gouvernement le plus radical et religieux de l’histoire d’Israël. L’une des attaques les plus récentes a visé un groupe d’évangéliques américains venus prier sur l’escalier sud de l’ancien temple de Jérusalem.

    Visites provocatrices à l’église Stella Maris de Haïfa

    Ces gestes et attitudes anti-chrétiens ont récemment gagné Haïfa, ville portuaire pourtant connue pour la qualité de son dialogue inter-religieux. Depuis deux semaines, les Carmes en charge du monastère Stella Maris font face à une situation inhabituelle : l’intrusion de juifs ultra-orthodoxes issus de la communauté hassidique de Bratslav, dans la grotte de l’église. Pas de violence ou de dégradation : ils viennent y prier.

    « Selon un des rabbins de leur communauté, c’est le lieu où aurait été enterré le prophète Elisée, disciple du prophète Eli, explique un des carmes à terresainte.net. La rumeur s’est répandue et des juifs orthodoxes ont commencé à venir prier régulièrement devant la porte de l’église, avant de s’infiltrer dans la grotte. » Certains courants du judaïsme proscrivent pourtant à leurs adeptes d’entrer dans les églises.

    Des vidéos de ces prières ont circulé sur les réseaux sociaux, illustrant la difficulté de la communication entre les religieux catholiques et juifs. « Les ultra-orthodoxes n’expliquent pas pourquoi ils sont là, ne communiquent pas avec les moines apeurés, qui pour la plupart ne parlent pas l’hébreu. L’essentiel est d’attirer l’attention et de déranger », souligne sur Twitter le journaliste israélien Yoav Etiel.

    Vendredi 16 juin, un résident chrétien arabe de la ville a été arrêté après avoir été filmé en train de repousser violemment deux juifs ultra-orthodoxes venus prier près de l’église. Âgé d’une cinquantaine d’année, l’homme a été relâché et visité par le député arabe Ayman Odeh, en signe de soutien.

    « Préoccupés et alertés »

    Dimanche 18 juin, des centaines de personnes (chrétiens, musulmans et juifs) se sont réunies devant l’église Stella Maris en soutien aux Carmes. « Élisée est important pour les chrétiens aussi et si nous trouvions sa tombe, nous lui donnerions tout le respect qu’il mérite, expliquait Wadie Abu Nassar, consultant auprès de l’Église catholique, à l’occasion de ce rassemblement. Il y a eu toutes sortes de fouilles archéologiques ici et rien n’a été trouvé. »

    Rassemblement au monastère Stella Maris de Haïfa, au nord d’Israël, suite à des visites de juifs ultra-orthodoxes qui affirment que l’église se trouve sur la tombe du prophète Elisée, le 18 juin 2023 ©Flash90

    « Nous sommes là depuis le XIIe siècle, mais c’est seulement maintenant qu’ils se réveillent avec cette tradition qui remonterait à l’époque médiévale, poursuit le religieux carme interrogé par terresainte.net. C’est une forme d’entrisme : ils mettent le pied dans la porte. Il faut désamorcer tout ça maintenant, pour ne pas se faire marcher dessus. » Des discussions sont en cours avec la mairie et la police de Haïfa pour mettre un terme au phénomène.

    Face à cette accumulation, les associations israéliennes qui militent pour le dialogue inter-religieux se disent « préoccupées et alertées par la détérioration des attitudes à l’égard des communautés, sites et visiteurs chrétiens », selon les mots du Centre de Jérusalem pour les relations judéo-chrétiennes, qui appelle « les autorités à traiter de manière décisive les différents problèmes », dans un post publié sur Facebook. Les coupables, s’ils sont arrêtés par la police, ne sont quasiment jamais sanctionnés.

  • In memoriam : le père Henri Boulad

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    Source

    In memoriam

    Le Père Henri Boulad, jésuite égyptien, est retourné vers le Seigneur ce 14 juin 2023.

    Il y a neuf mois, il postait sa dernière vidéo, à l'occasion de son 91e anniversaire.  Après quelques rappels relatifs à sa famille qui dut fuir les massacres de Damas en 1860 et se réfugier en Egypte, il y parle de ce qui lui tient le plus à cœur : le sort des enfants abandonnés dans la rue, qui seraient près d’un million dans le pays. On reconnaît là celui a été longtemps le président de la Caritas d’Egypte-Afrique-Moyen-Orient (de 1984 à 1995).

    « Mon projet, c’est d’encourager cette prise de distance vis-à-vis de cette mondialisation qui ne profite qu’aux milliardaires et aux banquiers. Ma position est de parler un langage vrai, d’encourager tous ceux qui ont le courage de s’exprimer et de résister à l’islamisation de l’Europe. L’Europe est une culture, une civilisation enracinée dans le judéo-christianisme, dans des valeurs humaines et humanitaires qu’il faut absolument défendre, sinon, où va le monde ! L’Europe a été à la pointe de la civilisation, non seulement sur le plan technique et scientifique, mais aussi sur le plan humain, humaniste et spirituel. Et en tout cela le christianisme est le moteur, même s’il est en perte de vitesse et en crise. L’évangile et la foi chrétienne ont quelque chose d’essentiel à dire, il faut revivifier le christianisme, d’une autre manière qu’autrefois. En cela je dirais que mon rôle est de soutenir toutes ces valeurs spirituelles et humaines dont l’Europe est porteuse » (source).

    Notamment dans cette vidéo qui date d’un an et demi, il n’a cessé de dénoncer la « naïveté occidentale » face à l’islam, inséparable de « l’islamisme », et qui porte une dimension inévitablement totalitaire ; comme à peu près tous les chrétiens d’Orient, il déplorait les « dialogues » islamo-chrétiens inventés par des Occidentaux (à la suite du « prophète » Massignon).

    Influencé par des penseurs occidentaux ‒ et à une certaine époque de sa vie par son confrère Teilhard de Chardin ‒, le P. Boulad opposait parfois islam et modernité, comme si le problème était que l’islam aurait pris 1 400 ans de retard sur le cours évolutif de l’histoire, une idée que l’on entend aussi dans la bouche de certains musulmans critiques. On pourrait en dire autant du bouddhisme ou de l’hindouisme, le « cours de l’histoire » étant évidemment une fiction. Sa vraie pensée se lit dans le paragraphe ci-dessus.

    Puisse-t-il nous soutenir désormais de Là-Haut dans nos tâches et notre combat quotidiens !

    La notice ci-dessous, parue sur kath.net/news, complète et corrige ce qui précède :

    Le Caire (kath.net/KAP) Le père jésuite Henri Boulad (photo d'archive), connu comme mystique mais aussi pour son attitude critique envers l'islam, est décédé mercredi à l'âge de 91 ans dans son pays d'origine, l'Egypte. Cela a été confirmé par le Collège jésuite de la Sainte Famille au Caire et l'Association continentale Caritas pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient (MONA). L'inhumation au cimetière jésuite du quartier Matareya du Caire a eu lieu jeudi.

    Né en 1931 d'une famille syro-italienne dans la ville portuaire d'Alexandrie, le religieux a été pendant de nombreuses années provincial des jésuites en Égypte et directeur du "Centre culturel jésuite" de sa ville natale. (...)

    Boulad a étudié la théologie au Liban, la philosophie en France et la psychologie aux États-Unis. Sur le plan international, il est apparu à maintes reprises en tant que conférencier et auteur. Avec ses œuvres, qui tournent autour de divers aspects de l'expérience mystique et ont été traduites dans de nombreuses langues, il était souvent invité en Autriche et un auteur spirituel largement lu.

    Depuis plusieurs années, Boulad est également connu comme l'une de ces voix avertissant de la propagation de l'islam. En 2017, le jésuite a pris la citoyenneté hongroise de sa propre initiative afin, dit-il, de soutenir les politiques migratoires restrictives de Viktor Orban. Dans une interview pour l'hebdomadaire hongrois Heti Valasz, Boulad a critiqué "l'immigration inconditionnelle" et mis en garde contre une future majorité musulmane sur le continent européen.

    Boulad était donc prudent lorsqu'il évaluait l'aide de l'Église catholique aux réfugiés. Les initiatives des organisations ecclésiastiques à cet égard, mais aussi les "projets du pape" sont "grands et motivés par l'évangile", a-t-il déclaré dans une interview de 2017 avec "Heti Valasz". Mais "malgré l'honnêteté, on peut se tromper", disait le religieux de l'époque : "Je pense que l'Occident et le pape ne connaissent pas la vraie nature de l'islam". Selon l'image de soi de l'islam, "la coexistence pacifique est impossible à long terme, ou seulement à condition que les chrétiens se contentent d'être des citoyens de second ordre", a déclaré Boulad.

  • La disparition de Silvio Berlusconi et d'Antonio Borelli Machado

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    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana :

    La disparition de Silvio Berlusconi et d'Antonio Borelli Machado

    14 juin 2023

    Le 12 juin 2023, Silvio Berlusconi, fondateur de Fininvest et de Forza Italia, chef de quatre gouvernements, protagoniste incontesté de trente ans de vie italienne, est décédé à Milan à l'âge de 86 ans. Une vie de grand engagement et de forts contrastes, dans les domaines des affaires, des médias et de la politique, dont il est sorti, malgré ses blessures, toujours gagnant. Un seul entrepreneur avant lui a exercé autant de pouvoir, mais pour des raisons héréditaires et non personnelles : Gianni Agnelli. Alors que le président de Fiat avait accompagné la révolution culturelle et politique italienne en s'alignant sur les indications des "pouvoirs forts" internationaux, Berlusconi a été un "outsider" qui a osé remettre en cause le compromis historique, en s'engageant en 1994 contre la "joyeuse machine de guerre" socialo-communiste et en en payant toutes les conséquences, y compris une lourde persécution judiciaire et médiatique, qui lui a coûté plus de 30 procès et 130 inculpations, avec une seule condamnation définitive, pour fraude fiscale. 

    L'anticommunisme a été une constante et le grand mérite de Silvio Berlusconi. Comment ne pas rappeler que le 27 février 1998, il s'est présenté à la convention de l'Alleanza Nazionale avec un livre en cadeau pour chacun des 2 500 participants : Le livre noir du communisme de Stéphane Courtois, traduit cette année-là par sa maison d'édition Mondadori. La grande erreur de Berlusconi est de ne pas avoir compris qu'il n'y avait pas d'anticommunisme possible en dehors d'une réaction contre la dégradation morale qui attaquait l'Italie dans ces années-là et que, malheureusement, ses réseaux de télévision alimentaient. Dès 1987, le Centre culturel Lepanto, dans un appel intitulé Dove va l'Italia (Où va l'Italie ?), paru le 5 juin sous forme de publicité dans Il Giornale de Berlusconi, rappelait que "la véritable alternative à laquelle l'Italie est confrontée aujourd'hui se situe entre la défense de la civilisation occidentale et chrétienne et la capitulation devant le relativisme moral qui trouve dans le socialisme et le communisme son expression la plus radicale. Il n'y a pas d'opposition au communisme qui puisse être séparée de la lutte contre ce relativisme, c'est-à-dire de la défense des principes religieux et moraux de l'Évangile. D'autre part, aucun appel à ces principes ne peut être efficace s'il n'est pas accompagné d'une opposition radicale et active au social-communisme, qui représente la menace la plus insidieuse pour notre civilisation". 

    Silvio Berlusconi avait l'âme d'un conquérant. Son horizon était avant tout l'Italie, dont il se sentait le représentant par excellence. Au cours de sa longue vie, il a réalisé tout ce qu'un homme, avec de l'argent, mais surtout avec ses talents et ses capacités, peut conquérir sur terre, jusqu'à son dernier succès : l'hommage "bipartisan" de ses amis et de ses détracteurs. 

    L'Italie lui a rendu les plus grands honneurs : deuil national, funérailles nationales célébrées au Dôme par l'archevêque de Milan, avec la participation du président de la République et des plus hautes fonctions institutionnelles, 33 pages du Corriere della Sera et 27 pages de la Repubblica (autrefois ennemi acharné) pour illustrer sa vie publique et privée. Dans ses dernières heures terrestres, selon le Corriere, Berlusconi a regardé la finale de la Ligue des champions et semblait "obsédé" par l'idée de la réorganisation de Forza Italia et par la préoccupation du conflit en Ukraine et de sa possible dégénérescence en un affrontement nucléaire. Nous ne savons rien du moment décisif, celui où peut basculer le sens d'une vie qui n'a pas été donnée à Dieu.

    Une semaine avant Berlusconi, le 5 juin 2023, l'écrivain Antonio Augusto Borelli Machado s'est éteint à Sao Paulo, au Brésil, à l'âge de 92 ans. Le "Dr Borelli", comme on l'appelait familièrement, bien que titulaire d'un diplôme d'ingénieur, vivait dans un petit appartement du quartier d'Higiénopolis, mais son regard embrassait le monde entier. En effet, pendant de nombreuses années, il a dirigé le centre de documentation et de recherche de l'Association brésilienne de la tradition, de la famille et de la propriété, qui a suivi et analysé plus de quatre cents publications provenant de 25 pays, en treize langues. Ses archives, créées à l'époque où l'Internet n'existait pas, étaient riches en coupures de presse des correspondants de la TFP en Amérique et en Europe, et permettaient au Dr Borelli d'être constamment informé des événements religieux et politiques les plus importants de notre époque, sous la direction du professeur Plinio Corrêa de Oliveira, qu'il suivait depuis 1954. 

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  • L'avenir de l'Église est en Afrique, mais avec les guerres tribales en dot

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    Du blog Settimo Cielo de Sandro Magister :

    L'avenir de l'Église est en Afrique, mais avec les guerres tribales en dot 

    Il n'y a qu'un seul continent où le catholicisme ne recule pas mais s'étend : l'Afrique. Cinq des dix pays ayant les taux de fréquentation des messes les plus élevés sont africains. Les seuls séminaires qui, au lieu de se vider, se remplissent sont africains.

    C'est également d'Afrique que vient la résistance au courant qui pousse de nombreuses églises catholiques du Nord à bénir les couples homosexuels. Dans l'Église anglicane, un schisme s'est déjà produit sur cette même question, et même là, les chiffres sont tous en faveur du Sud.

    Bref, il n'est pas abusif de voir dans l'Afrique le futur axe de la chrétienté mondiale. Le synode qui se tiendra en octobre à Rome, convoqué par le pape François, sera un terrain d'expérimentation de ce tournant.

    Mais, dans le catholicisme africain, il y a autre chose et ce n'est pas brillant : c'est l'affrontement entre les tribus qui tourne souvent à la guerre armée.

    François l'a évoqué lors de sa visite au Congo et au Sud-Soudan en février dernier. Et il en a ressenti à plusieurs reprises les répercussions destructrices lorsqu'il a nommé en Afrique des évêques rejetés par les tribus ennemies, avec des différends qui ont duré des années et n'ont pas toujours été résolus, avec des suites sanglantes. Settimo Cielo a publié le 6 mars une analyse impressionnante à ce sujet.

    Lors de la conférence de presse dans l'avion qui le ramenait de Juba, François n'a pas hésité à qualifier le tribalisme de "diabolique", tout en admettant qu'il "ne sait pas vraiment ce que c'est". Mais s'il avait lu le dernier numéro de "La Civiltà Cattolica" - qui, comme toujours, lui a été remis pour qu'il le feuillette à l'avance - ces doutes auraient dû disparaître.

    Dans son numéro du 3 au 17 juin, "La Civiltà Cattolica" a publié un vaste entretien entre son rédacteur Antonio Spadaro et l'évêque de Rumbek Christian Carlassare, qui, précisément en raison d'inimitiés tribales, a été victime, après sa nomination en 2021, d'une embuscade armée tendue par un prêtre et quatre laïcs du diocèse.

    Avec 12 millions d'habitants, le Sud-Soudan compte près de deux tiers de chrétiens et a échappé à la domination du Nord musulman, dont la capitale est Khartoum, après plus de deux décennies de guerre. Mais dès son indépendance en 2011, des divisions irrémédiables sont apparues entre les 64 ethnies présentes dans le pays, chacune avec sa langue et ses traditions, et surtout entre les deux plus grandes tribus, les Dinka et les Nuer.

    Mais laissons la parole à l'évêque Carlassare :

    - Un premier élément est la violence, qui surgit de manière tout à fait inattendue et peut atteindre des niveaux incompréhensibles sans susciter d'indignation ou de condamnation. Il y a donc une forte tendance à se regrouper, à chercher protection et sécurité" ;

    - Le proverbe africain "Je suis parce que nous sommes", si beau soit-il, met aussi en évidence une faiblesse. L'individu, en effet, ne peut survivre qu'au sein de son propre groupe - famille, clan, tribu -, qui lui assure sécurité et justice distributive. Cette appartenance passe avant toute autre, avant la communauté élargie et l'État. Dès lors, la fidélité à la tradition et au droit ethnique de la tribu prime sur le droit civil, assumé par la nation, mais inspiré par une philosophie du droit totalement étrangère à la mentalité locale".

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  • Une messe géante à Lubumbashi a clôturé le congrès eucharistique national

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    De rfi (Radio France Internationale):

    RDC: messe géante à Lubumbashi pour la fin du congrès eucharistique national

    11 juin 2023

    Les évêques venus de toute la RDC et plus de 20 000 fidèles ont assisté, ce dimanche matin 11 juin, à Lubumbashi, à la messe de clôture du 3e congrès de l’Église catholique sous le thème « Eucharistie et famille ». Quatre mois après la visite du pape en RDC, le Saint-Siège y a envoyé son émissaire, monseigneur Luis Antonio, pour présider la cérémonie de clôture de ce grand rassemblement. Occasion pour les chrétiens catholiques de réaffirmer l’unité du peuple congolais. Reportage.

    Avec notre correspondante à LubumbashiDenise Maheho

    C’est dans un stade du Tout Puissant Mazembe plein à craquer que, drapelet à la main, des milliers des fidèles ont assisté à une messe solennelle dans une ambiance de fête.

    Matilde Ngombe était là à 4H du matin pour ne pas rater l’évènement : « Aujourd'hui, c’est un grand jour, un jour de bénédiction. C’est ma première fois de participer à un congrès, c’est donc un jour de joie. » 

    Monseigneur Luis Antonio, envoyé du pape François, a saisi cette occasion pour interpeller l’assistance sur les maux qui peuvent anéantir le monde. « Nous nous ressassons trop de colère, de jalousie et de compétition. Nous buvons au puits de la cupidité, de la corruption et de la manipulation. »

    Pour sa part, monseigneur Marcel Utembi, président de la Cenco a exprimé sa compassion pour les victimes de la guerre et des catastrophes : « Nos familles ont faim. Plusieurs parents, suite à leur maigre salaire, n’arrivent pas à subvenir aux besoins alimentaires et autres de leurs enfants. »

    Enfin, l'archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba, a mis en garde les politiciens congolais contre la balkanisation du pays. « Quiconque osera diviser ce pays pour des velléités politiques, trouvera ce peuple sur son chemin », a-t-il déclaré.

    D’un ton ferme, monseigneur Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi, a déclaré :

    « Qu’il s’agisse du cuivre et du cobalt du Katanga, du diamant du Kasai, ou encore du bois de l’Équateur et des recettes douanières des frontières de neuf pays qui nous entourent, les dividendes de ces immenses richesses, sont accaparés par une rare gloutonnerie d’une élite au pouvoir et des multinationales peu scrupuleuses. » 

    Un discours approuvé par Tshikez Diemo, membre du PPRD de Joseph Kabila, parti de l’opposition : « C’est un appel à la responsabilité parce que , ce que nous voyons dans ce pays, nous ne l’avons pas connu à un tel niveau et c’est dommage. »

    Sur le chapitre de l’unité et de la paix recherchées en RDC, évoquée aussi par l’archevêque de Lubumbashi, la députée Solange Masumbuko, membre de la majorité au pouvoir, se veut rassurante : « Tous ensemble, nous sommes unis pour la paix en RDC. Il n’y a pas de clivage, ni opposition ni majorité. »

    Pour l'archevêque de Lubumbashi, malgré la guerre et la misère, le peuple congolais espère toujours un lendemain meilleur, surtout en cette période électorale qui s'ouvre dans le pays.