De genethique.org :
LE DIAGNOSTIC PRÉNATAL SOURCE D’ANGOISSE POUR LES FEMMES
Largement encouragé en France, le diagnostic prénatal est un parcours souvent mal compris par les femmes et qui peut s’avérer très anxiogène.
De 2010 à 2016, le CIANE, Collectif interassociatif autour de la naissance, a mené une enquête qualitative sur la façon dont les femmes abordaient le diagnostic prénatal. Des résultats intermédiaires, l’enquête n’est pas close, ont été présentés lors des deux journées de réflexion organisées les 8 et 9 juin dernier autour du thème du DPN à l’Ecole de hautes études en sciences sociales. Ils ont été enrichis des propos d’autres intervenants de ces journées.
1566 femmes ont répondu au long questionnaire, toujours disponible sur le site du Ciane, qui note que, concernant le diagnostic prénatal, les femmes ont plus de difficultés à en parler.
Qui sont les femmes interrogées ?
Parmi celles qui ont répondu, 64% d’entre elles étaient assez éduquées. Elles avaient en moyenne 1,6 enfant, dont 46% avec seulement un enfant. Leur âge moyen est de 30 ans. De ces quelques chiffres, il est possible de déduire que la population n’est pas représentative de la moyenne nationale. Ce qui souligne la complexité de l’enjeu.
7% des femmes qui ont répondu, étaient enceinte des suites d’une PMA (la moyenne nationale est de 3%) ; 37% d’entre elles avaient dû faire face à au moins une grossesse non aboutie. Elles étaient 20% à avoir fait une amniocentèse (la moyenne nationale est de 5%). 9% avaient des antécédents familiaux pathologiques et 9% des antécédents de pathologies fœtales. 2% de ces femmes cumulaient les 2 pathologies.
Les femmes jugent l’information reçue à l’occasion du DPN
Elles étaient 89% à savoir qu’elles pouvaient avoir recours à un test de dépistage. 70% d’entre elles ont reçu une information orale et 24% une information orale et écrite, le plus souvent présentée par le professionnel de santé qui les suivait (90%). Pour 1/3 d’entre elles, cette information n’était pas tout à fait claire. Elles ont jugé que les informations transmises par les sages-femmes étaient plus claires que celles données par des gynécologues-obstétriciens. 24% des femmes ont estimé que l’information reçue ne leur a pas permis de bien comprendre en quoi consistait les tests et leurs implications.