BELGICATHO - Page 1426
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Bruxelles, 20 décembre : messe d'au revoir de Mgr Léonard aux Minimes
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"Panser la société" à Bruxelles et à Liège : les explications de Tugdual Derville
Bruxelles et Liège participeront à l'Université de la Vie dont le thème sera "Panser la société". France Catholique publie un entretien avec Tugdual Derville :
Panser la société
Entretien avec Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, à propos du cycle de l’université de la Vie sous-titré « Comment agir en faveur d’une culture de vie ? » qui débutera le 11 janvier 2016 dans plus de 115 villes.
■ Pourquoi ce thème « Panser la société » ?
Tugdual Derville : Les deux premières éditions en visioconférence de notre université de la Vie ont connu un succès surprenant, avec plus de 12 000 inscrits en cumul sur deux ans. Dans l’élan du grand mouvement social, « Qui est l’homme ? » en 2014 puis « Le corps, de la vie à la mort » en 2015 ont dressé un constat lucide.
Ces cycles ont permis aux participants d’appréhender le grand écart entre notre anthropologie (qui considère toute personne comme précieuse et fragile, interdépendante avec le reste de l’Humanité) et une pensée dominante dualiste, individualiste et matérialiste. Cependant, nous ne pouvons pas nous limiter à mesurer la profondeur d’un abîme entre deux cultures inconciliables : toute-puissance d’un côté, vulnérabilité de l’autre… Il nous faut tenter de combler ce vide, c’est-à-dire d’apporter des réponses concrètes à l’errance et aux souffrances de notre société.
C’est d’ailleurs ce que fait Alliance VITA chaque jour, dans son champ d’activité : la protection de la vie. Or, d’une façon plus générale, notre société manque aujourd’hui de repères vitaux ; cela génère beaucoup d’incertitudes sur sa cohésion et son avenir. Déjà conscients de cette situation, plusieurs de nos participants 2015 nous ont demandé ce qu’ils pouvaient faire, avec ou sans nous, pour changer la donne. Cela nous a inspiré ce tout nouveau cycle, davantage tourné vers l’action.
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"Mia Madre" : un petit chef d'oeuvre de finesse et de délicatesse
Lu sur aleteia.org (Jean Muller) :
Mia Madre, une petite pépite sur la famille
Avec "Mia Madre", Nanni Moretti signe un nouveau film subtil et touchant sur les liens familiaux, la perte d’un être cher et les interrogations qu’elle occasionne.
Mia Madre de Nanni Moretti © Alberto Novelli
Réalisatrice, la charmante Margherita (Maegherita Buy) tourne un nouveau film. Un film sur la fermeture d’une usine italienne, le licenciement et le dialogue social difficile. Un tournage compliqué et qui traine en longueur, d’autant que l’état de santé de sa mère décline gravement. Alors que cette dernière est mise sous surveillance à l’hôpital, c’est le frère de Margherita, incarné par Nanni Moretti lui-même, qui s’en occupe efficacement. Le déclin puis la perte d’un proche, voilà le thème du dernier film de Nanni Moretti, rappelant La Chambre du fils, film qui avait obtenu la Palme d’or à Cannes en 2001.
Dans Mia Madre, c’est la mort de la mère qui agit comme un véritable révélateur pour Margherita. Alors qu’elle a parfaitement réussi professionnellement, la mort de sa mère lui fait perdre pied et l’amène à un retour sur soi, au fond un retour à l’essentiel. C’est le temps des interrogations, des plus futiles aux plus triviales. Ces consignes qu’elle a toujours donné aux acteurs et auxquelles elle-même n’a jamais cru, sa fille, qui traverse une crise d’adolescence ou encore cette relation adultère qui ne la satisfait plus, la perte d’un être cher entraine un retour au réel brutal et d’une remise en question sincère.
Drame et beauté
Qui dit perte d’un être cher dit tristesse et parfois lourdeur. Loin de se complaire dans un pathos tire-larmes et une atmosphère macabre, Mia Madre parvient même à faire rire. Dans son film, Margherita dirige un célèbre acteur américain, Barry Huggins (John Turturro), dont le talent n’a d’égal que son incapacité à apprendre ses textes. Caractériel, mégalomane, il a tous les vices de l’acteur américain parvenu. Le contraste est saisissant, entre une réalisatrice inquiète pour sa mère et un acteur vedette mal dégrossi, le tout participant d’une beauté vraie.
Jeu d’acteur remarquable, réalisation d‘une grande finesse et sujet traité avec délicatesse font de Mia Madre un petit chef d’œuvre. Une dimension spirituelle aurait été aussi pertinente que bienvenue, et aurait permis de sublimer cette belle mort. Force est de constater que ce film est tout de même une réussite. Un film sur la famille, une bonne opportunité en ce temps de l’Avent !
En salles depuis le 2 décembre, Nanni Moretti, Mia Madre, adultes et adolescents.
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Le lourd bilan des destructions des sites chrétiens en Syrie
Lu sur ihsnews.net (P. L. Meiren) :
Bilan des sites chrétiens détruits par les djihadistes en Syrie
Ce ne sont pas moins de 17 églises et sanctuaires chrétiens qui ont été détruits, profanés ou occupés par les groupes djihadistes au cours du conflit syrien. La liste – qui ne prétend pas être complète – a été diffusée par des sources liées aux communautés chrétiennes locales telles que l’Assyrian International News Agency. Dans cette liste sont par ailleurs soigneusement documentées les dévastations perpétrées par les militants l’Etat islamique contre les lieux de culte chrétiens des villages à majorité assyrienne de la vallée du Khabur, et qui ont été attaqués par les djihadistes en février dernier. Dans cette seule zone, les églises et sanctuaires détruits – certains rasés au sol à la dynamite – sont au moins au nombre de 11. Dans de nombreux cas, la violence djihadiste s’est acharnée contre les lieux de culte conservant la mémoire commune de différentes communautés chrétiennes locales, comme cela a été le cas à Deir el-Zor pour ce qui concerne le mémorial des martyrs du génocide arménien. Mémorial détruit par les miliciens de l’Etat islamique en septembre 2014. Dans d’autres cas, les djihadistes ont pris volontairement pour cible les reliques des saints conservées dans les églises, comme en août dernier au monastère Saint Elie. L’antique sanctuaire du V° siècle, situé à la périphérie de Quaryatayn, avait retrouvé vie ces dernières années, se transformant en une filiation du monastère de Deir Mar Musa al Habashi, refondé par le Père Paolo Dall’Oglio SJ, enlevé le 29 juillet 2013 alors qu’il se trouvait à Raqqa, chef-lieu syrien maintenant sous contrôle de l’Etat islamique. Le prieur de Saint Elie, le Père Jacques Mourad, avait été lui aussi pris en otage par les djihadistes le 21 mai dernier et libéré le 11 octobre.
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Synode sur la famille : encore des divergences sur les conclusions
Lu sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :
« Initialement publié aux États-Unis par le National Catholic Register, cet article du cardinal Raymond Leo Burke revient sur un commentaire du Père Spadaro à propos de la quatorzième assemblée ordinaire du Synode des évêques. Nous en publions la version française avec l'autorisation de son auteur.
Dans le numéro du 28 novembre 2015 de La Civiltà Cattolica, le Père Antonio Spadaro, s.j., directeur de la publication et Père synodal, offre un résumé des travaux de la quatorzième assemblée ordinaire du Synode des évêques, consacré à la vocation et à la mission de la famille (pp. 372-391). Bien que l’auteur fasse de nombreuses affirmations sur la nature et le travail du Synode des évêques, qui requièrent un commentaire critique dans une étude plus longue, une affirmation qui nécessite un commentaire immédiat est ainsi résumée par l’auteur :
« Le Synode a aussi voulu toucher les personnes et les couples blessés afin de les accompagner et de les guérir dans un processus d’intégration et de réconciliation sans barrières. Pour ce qui est de l’accès aux sacrements de ces divorcés et remariés civilement, le Synode a élaboré la voie du discernement et du “for interne”, posant des fondations et ouvrant une porte qui, tout au contraire, avait été maintenue fermée par le précédent synode » (1).
Je laisse de côté le fait que des déclarations publiques de plusieurs Pères synodaux affirment le contraire, c’est-à-dire qu’elles affirment que le Synode a maintenu la pratique constante de l’Église quant à ceux qui vivent dans une union irrégulière. Alors que la formulation des § 84 à 86 du Rapport final du Synode manque de clarté sur les vérités fondamentales de la foi, de la Sainte Eucharistie et du sacrement du mariage, le même manque de clarté se manifeste désormais dans des déclarations publiques de Pères synodaux.
Le fait est que le Synode ne pouvait pas ouvrir une porte qui n’existe pas et qui n’existera jamais, à savoir : un discernement de conscience qui entre en contradiction avec la vérité sur le caractère éminemment sacré de la Très Sainte Eucharistie et de l’indissolubilité du lien du mariage. Le Synode, comme l’Église l’a toujours enseigné et pratiqué, a voulu manifester son amour envers une personne qui se trouve dans une situation qui n’est pas cohérente avec l’enseignement du Christ et de son Église. L’amour de la personne, à l’image du Christ, n’est pas « intégration et réconciliation sans barrières » car il est fondé sur les vérités irremplaçables de la nature et de la grâce, et est ordonné au bien des personnes et de la communauté dans son ensemble. L’amour, à l’image du Christ, accompagne l’individu sur le chemin du repentir et de la réparation de telle sorte qu’il puisse de nouveau être disposé à rencontrer le Christ dans les sacrements.
Le chemin du discernement sur lequel le prêtre accompagne le pénitent qui vit dans une union irrégulière, aide ce dernier à conformer de nouveau sa conscience à la vérité de la Sainte Eucharistie et à la vérité du mariage auquel il est lié. Comme l’Église l’a constamment enseigné et pratiqué, le pénitent est conduit au « for interne » à vivre chastement dans la fidélité au lien existant du mariage, même s’il semble vivre avec une autre personne de manière maritale, et ainsi pouvoir accéder aux sacrements d’une manière qui ne soit pas objet de scandale.
Le saint pape Jean-Paul II a décrit la pratique de l’Église sur le « for interne » au n° 84 de Familiaris Consortio. La Déclaration du Conseil pontifical pour les Textes législatifs du 24 juin 2000 illustre l’enseignement du n° 84 deFamiliaris Consortio. Ces deux documents sont référencés dans le Rapport final du Synode mais, malheureusement, de manière trompeuse.
Donner l’impression qu’il y a une autre pratique du « for interne » qui autoriserait une personne se trouvant dans une situation irrégulière d’avoir accès aux sacrements, c’est suggérer que la conscience peut se trouver en conflit avec la vérité de la foi. Une telle suggestion place clairement les prêtres dans une situation impossible en fournissant l’espérance qu’ils peuvent « ouvrir une porte » au pénitent, qui, de fait, n’existe pas et ne peut pas exister.
Enfin, et au plus grand détriment de l’Église universelle, cela crée l’espérance que le Pontife romain peut cautionner une pratique contraire aux vérités de la foi. Le Synode des évêques, en accord avec sa nature et son objet, ne peut pas être l’instrument d’une telle espérance.
Raymond Leo cardinal Burke"
- « Il Sinodo ha pure volute toccare le persone e le coppie ferite per accompagnarle e sanarle in un processo di integrazione e di riconciliazione senza barriere. Circa l’accesso ai sacramenti dei divorziati risposati civilmente, il Sinodo ha formulato la via del discernimento e del “foro interno”, ponendone le basi e aprendo una porta che invece nel Sinodo precedente era rimasta chiusa». « Sommario », La Civiltà Cattolica, n° 3970, 28 novembre 2015, p. 309.
Ref. Cardinal Burke : La vérité sur la 14e assemblée ordinaire du Synode des évêques ?
Les cardinaux Sarah et Napier ont également rejeté l’interprétation du P. Spadaro, cependant proche du pape François.
JPSC
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Le mariage de Stromae célébré par le « curé des loubards »
Lu sur le site « aleteia » :
« Le père Guy Gilbert a recueilli le consentement du chanteur belge Stromae et de sa compagne, la styliste Coralie Barbier, près d'Anvers en Belgique, au cours d'une célébration discrète et familiale.
Le célébrissime chanteur belge, Stromae, qui ne fait pas mystère de sa foi catholique, a convolé en juste noce ce samedi 12 décembre avec sa compagne et styliste personnelle, Coralie Barber. Après une tournée mondiale, le couple s’est uni à Anvers au cours d’une cérémonie présidée par le « curé des loubards », le père Guy Gilbert. Il y a quelques années, l’artiste avait confié sans complexe se sentir catholique : « Moi je suis très tradition, fidélité, tout ça… Par mon éducation, je crois que je suis hyper catho », avait-il affirmé au quotidien Libération, c’est donc sans surprise que le chanteur a célébré son mariage lors d’une cérémonie à l’église en bonne et due forme.
Une ancienne église pour réunir les convives
Le mariage entre Paul Van Haver, le vrai nom de la star, et Coralie Barbier, a eu lieu en présence d’environ 180 invités, qui ont tous été logés non loin, dans une ancienne église transformée depuis 2009 en hôtel quatre étoiles : le Martin’s Patterhof à Malines, aux portes de Bruxelles […]
Ref. Le mariage de Stromae célébré par le « curé des loubards »
JPSC
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Prêtres mariés : le serpent de mer va-t-il refaire surface ?
Après deux synodes des évêques focalisés, avec un succès très relatif, sur le thème des divorcés-remariés, le pape François s’apprête-t-il à convoquer le synode suivant sur la question-fétiche de l’ordination de prêtres mariés? Pour mémoire, le synode réuni par Paul VI en 1971 s'était soldé par une réponse négative à ce sujet. Lu sur le « Forum catholique » :
« Le dernier article de Sandro Magister est particulièrement intéressant car il fait un lien direct entre la prochaine visite du Souverain pontife au Mexique en février 2016... et le prochain Synode qui portera sur les prêtres mariés . Or, dans ce pays avait eu lieu une expérience encourageant la naissance d'un clergé marié, chose vue défavorablement par Saint Jean-Paul II mais qui, avec François, est de nouveau autorisé dans le but éventuel de l'étendre dans le monde. Voici l'article de Sandro Magister sur le sujet :
« Pendant les quarante ans d’épiscopat - de 1959 à 2000 - de l’évêque Samuel Ruiz García, le diocèse de San Cristobal de Las Casas était devenu un terrain d’expérience, observé par beaucoup de parties du monde, en vue de la création d’un clergé indigène marié.
L’étape significative conçue pour atteindre cet objectif fut l'ordination, dans ce diocèse, d’un très grand nombre de diacres indigènes mariés, dont on prévoyait que, un jour, ils pourraient aussi être ordonnés prêtres. Toutefois, sous le pontificat de Jean-Paul II, Rome portait sur l’expérience un regard défavorable. Et après un examen de l’affaire confié aux principaux dicastères de la curie, la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements interdit, le 20 juillet 2000, l’ordination de diacres supplémentaires dans ce diocèse, la dernière ordination de ce type ayant eu lieu au mois de janvier de la même année, à la fin du long épiscopat de Ruiz García.Au mois de mars, Felipe Arizmendi Esquivel a succédé à Ruiz García comme nouvel évêque. Et, dans la lettre qui lui interdisait de continuer dans la même voie que son prédécesseur, Rome déplorait le fait que "au cours des 40 dernières années, 8 prêtres seulement avaient été ordonnés dans le diocèse de San Cristobal de Las Casas, contre plus de 400 diacres"
Aujourd’hui, d’après les chiffres fournis par l'Annuaire pontifical, il y a encore dans ce diocèse plus de 300 diacres, alors qu’il ne reste plus que quelques dizaines de prêtres. Ce qui donne à penser que les choses n’ont pas tellement changé.Au contraire la levée par le Saint-Siège de l’interdiction d’ordonner de nouveaux diacres, au mois de mai 2014, François étant pape, et l'annonce d’une prochaine visite du souverain pontife dans ce diocèse ont été interprétées comme un feu vert donné à la reprise de cette expérience, cette fois-ci avec la possibilité d’en arriver véritablement à la création d’un clergé indigène marié, non seulement au Chiapas mais également dans d’autres régions du monde, en particulier en Amérique latine.
Or voici que l’évêque Arizmendi Esquivel nous écrit que le fait de présenter la visite prochaine du pape François comme un soutien apporté à cette solution est au contraire quelque chose de très "négatif" pour le diocèse. Et il explique pourquoi : "Nous ne voulons pas un clergé marié. Cette idée avait été envisagée précédemment, mais on n’y pense plus aujourd’hui. Le développement de notre séminaire est une grâce inexplicable. Il y a seize ans, en 2000, il y avait 20 séminaristes. Aujourd’hui ils sont 76, presque tous originaires du Chiapas, dont 42 sont indigènes, sans préjugés idéologiques en ce qui concerne le célibat. Nous avons déjà 8 prêtres indigènes célibataires conformément aux règles. Les diacres mariés ne m’ont jamais indiqué qu’ils aspiraient à un sacerdoce marié. En 2000, il y avait 66 prêtres, provenant en majorité d’autres diocèses et de congrégations religieuses ; aujourd’hui nous en avons 101, avec une croissance notable du clergé local".
Le "manque de ministres ordonnés" était le premier des "thèmes essentiels" que le cardinal Carlo Maria Martini, en 1999, souhaitait voir discutés par une Église qui aurait été en état de synode permanent. La solution à ce problème étant bien évidemment, de manière sous-entendue, celle qui aurait consisté à ajouter des prêtres mariés aux prêtres célibataires dont le nombre était en déclin.
Le Chiapas avait été, pendant les quarante dernières années du XXe siècle, le symbole de ce manque de prêtres célibataires, qu’il fallait pallier par une abondante moisson de prêtres mariés et indigènes. Mais aujourd’hui les choses ont changé, d’après le témoignage donné par l’évêque de San Cristobal de Las Casas. C’est peut-être une "grâce inexplicable" mais, dans ce diocèse, un clergé célibataire et indigène est en pleine floraison, tandis que la campagne en faveur d’un clergé marié s’est éteinte.
Quelle leçon le pape François va-t-il en tirer ? »Ref. l'ordination de prêtres mariés : une expérience qui a mal tourné
Un bon évêque suffit souvent à changer la donne, comme l’a montré le quinquennat de Mgr Léonard à la tête de l’archevêché de Malines-Bruxelles. La réciproque se vérifie aussi, tant il est vrai que le poisson périt toujours par la tête (proverbe chinois).
JPSC
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Lettre de Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, pour l’année jubilaire de la miséricorde
Cher Frères et Soeurs,
À partir de ce 8 décembre, le pape François nous invite à célébrer un jubilé de la miséricorde. Un jubilé, d’après la Bible, cela se célèbre tous les 50 ans. Mais le pape François a décidé de ne pas attendre l’année 2050 ! Pourquoi ? C’est qu’il veut nous partager une intuition qui lui tient à coeur : la miséricorde !
Qu’est-ce que la miséricorde ? Quand on s’écrie : « Miséricorde ! », cela signifie qu’on demande pitié dans une situation désespérée. On pourrait en déduire que l’année de la miséricorde se limite à considérer des cas désespérés… Est-ce bien ce que veut le pape ?
Non, certainement pas ! Qu’est-ce qui caractérise alors la miséricorde par rapport à l’amour en général ? C’est que la miséricorde concerne toujours une personne fragile ; c’est une démarche d’amour pour la personne faible. Le mot « miséri-corde » évoque le coeur sensible à la misère. Dans la Bible la miséricorde a trois destinataires : la personne souffrante ; celle qui cherche l’amitié ; et celle qui est dans la faute. Suivant ces trois cas, on pourrait traduire miséricorde par compassion, amour fidèle, et clémence ou pitié.
Cette triple approche est complémentaire : la première insiste sur la dimension instantanée et sur le sentiment vécu concrètement et physiquement ; la seconde insiste sur la dimension historique et sur la relation qui se construit dans le temps et la fidélité ; la troisième insiste sur l’amour qui est clément face aux situations irrégulières ou difficiles. Dès lors la « miséricorde » doit être comprise à la fois comme un sentiment instantané, un amour dans la durée, une clémence face aux irrégularités et aux ruptures.
Pour participer à l’année de la miséricorde, le pape nous propose de passer par une porte sainte. En effet, dans chaque diocèse, certaines églises sont désignées comme sanctuaire du jubilé et dans chacune on trouvera une porte sainte. Dans notre diocèse neuf églises sont désignées comme sanctuaires du jubilé : la cathédrale et S.-Denis à Liège, la cathédrale de Malmedy, les sanctuaires mariaux de Banneux et Moresnet, la grotte du Petit-Lourdes à Bassenge, l’église Notre-Dame de la Miséricorde (ou des récollets) à Verviers, la collégiale de Huy et l’église décanale de Saint-Vith.
Une porte est faite pour entrer et pour sortir. Commençons par entrer ! Rencontrons Dieu qui nous attend dans ce lieu. Découvrons sa miséricorde envers nous. « Il se sent responsable, c’est-à-dire qu’il veut notre bien et il veut nous voir heureux, remplis de joie et de paix », nous dit le pape François (Misericordiae Vultus, 9). C’est une source de joie en effet de se savoir aimé par quelqu’un. C’est une source de joie pour nous de nous savoir aimés par Dieu lui-même, dans nos souffrances, dans notre besoin d’affection et même dans nos fautes. Présentons-lui notre faiblesse, demandons-lui son pardon, recevons son amour en communiant au corps de son fils Jésus, pour qu’il nous réconcilie avec lui, avec les autres et avec nous-mêmes. Nous vivrons ainsi l’indulgence du jubilé, la libération de nos fautes et de leurs conséquences, nous aurons la conscience purifiée qui nous ouvre la voie de la vie éternelle.
Et ensuite, sortons par la porte et parcourons le monde. « Soyez miséricordieux comme le Père est miséricordieux » (Lc 6,36), nous dit Jésus et nous rappelle le pape François. Pour celui-ci, la miséricorde est une clé du renouvellement du monde, car elle nous pousse à aimer au-delà des conventions et des habitudes. C’est aimer quelqu’un même s’il est dans une situation irrégulière ou mal vue, dans une situation de douleur ou de faiblesse. Cela demande une audace. Cet amour invite au pardon et à la réconciliation. C’est pourquoi dans l’année du jubilé, d’après la Bible, il faut remettre les dettes et libérer les esclaves. C’est un programme qui est toujours d’actualité. Il y a des gens qui sont prisonniers de leurs dettes ou de leurs faiblesses. Il y a dans le monde des milliers de personnes qui sont esclaves, c’est-à-dire victimes : esclaves de l’injustice, victimes de la guerre, victimes des changements climatiques, victimes de violences sexuelles, victimes de mépris racistes, victimes de la drogue, victimes de la richesse, victimes de la recherche du plaisir immédiat, victimes de l’ignorance, victimes de l’absence de spiritualité. Le Seigneur nous invite à aimer jusqu’à agir pour libérer l’esclave et pour remettre les dettes qu’on nous doit. Ce sont des oeuvres de miséricorde, des engagements concrets que nous sommes invités à prendre pour rendre le monde meilleur et ouvrir la porte à l’action de Dieu dans notre monde. En agissant dans le sens de la miséricorde, nous ouvrons à Dieu la porte sainte du monde, la porte sainte de tous les cœurs
humains. Épaulons le pape François dans la mission de miséricorde qu’il propose à tous !
Je vous invite donc à vous associer à l’ouverture du jubilé dans notre diocèse. Celle-ci aura lieu par l’ouverture de la porte sainte : le 13 décembre à la cathédrale de Liège, et le 20 décembre dans les églises jubilaires. Un petit livret du pèlerin est à votre disposition dans ces sanctuaires et à Siloë. Soyez donc des pèlerins du jubilé de la miséricorde. Vous avez un an pour faire la démarche ; différents rendez-vous spirituels vous seront proposés ; n’attendez pas le dernier moment pour y participer !
Liège, ce 8 décembre 2015
Votre évêque
+ Jean-Pierre Delville
JPSC
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Notre Dame de Guadalupe (12 décembre) et son image merveilleuse
Lu sur ce site :
NOTRE-DAME DE GUADALUPE
ET SON IMAGE MERVEILLEUSE DEVANT L’HISTOIRE ET LA SCIENCE
par frère Bruno Bonnet-Eymard membre actif du Centro de Estudios Guadalupanos
C‘est le voyage du Pape au Mexique, en 1979, qui la fit paraître sur nos écrans pour la première fois. L’Image, brouillée par la distance, était médiocre et nul commentateur ne se soucia de nous en conter l’histoire. Sa beauté, son énigme constituaient un appel. Ainsi naquit le projet d’un pèlerinage jusqu’au pied de cette Image attirante, mystérieuse, mais aussi d’une enquête soigneuse, historique et polytechnique, enquête dont la méthode nous parut très tôt devoir être rigoureusement semblable à celle que, après et avec bien d’autres, nous avons menée sur le Saint Suaire de Turin pour aboutir enfin à une déclaration d’authenticité absolue.
En effet, on ne peut pas apprendre son histoire sans désirer aussitôt la connaître, la voir, la vénérer. En 1531, dix ans après la conquête du Mexique par Cortés, un Indien chrétien du nom de Juan Diego, voit par trois fois la Vierge Marie lui apparaître pour lui demander de prier l’évêque élu de Mexico, Juan de Zumárraga, de lui construire une chapelle en ce lieu. Ce dernier demande un signe et la Vierge répond en imprimant miraculeusement, après une quatrième apparition, son propre portrait en pied sur la tilma de l’Indien. Depuis quatre cent cinquante ans cette Image d’une infinie délicatesse, empreinte sur un grossier textile de maguey, ne cesse d’attirer d’immenses pèlerinages. Tout Mexicain la tient pour miraculeuse.
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Un hôpital anglais admet avoir indiqué de ne pas réanimer un patient parce qu'il était trisomique
Une synthèse de presse bioéthique de genethique.org :
UN HÔPITAL ANGLAIS RECONNAIT AVOIR INDIQUÉ DE NE PAS RÉANIMER UN HOMME PARCE QU'IL ÉTAIT TRISOMIQUE
En Grande-Bretagne, une famille a porté plainte contre le East Kent Hospitals University NHS foundation trust car celui-ci avait ordonné de ne pas réanimer leur fils en cas de problèmes cardio-respiratoires, en raison de sa « trisomie, son incapacité à avaler, ses difficultés d’apprentissage et parce qu’il était alité ».
Cet ordre a été donné lors de chacune des deux hospitalisations pour des crises de démence d’Andrew Waters, et sans que sa famille n’en soit informée. Dans la pratique, bien que le docteur ait toujours le dernier mot, les médecins ont une obligation légale de consulter le patient ou sa famille, et de leur donner les raisons de leur décision.
L’hôpital a reconnu avoir violé les droits de l’homme d’Andrew Walters et a présenté ses excuses à la famille. Le frère d’Andrew, Michael Waters, a précisé que malgré cela, la famille était toujours en colère après le docteur concerné, qui pour l’instant, n’a pas encore présenté ses excuses. Andrew Waters est décédé en mai dernier à l’âge de 53 ans et pour des raisons qui ne sont pas liées à cet ordre.
Pour Jan Tregelles, la porte parole de l’association d’aide aux personnes handicapées Mencap, le cas d’Andrew Walters est « inacceptable » et révèle « les failles qui sont une réalité quotidienne dans l’accès à un système de soin de bonne qualité pour les personnes handicapées mentales ».
Sources: BBC (08/12/2015) - The Guardian (08/12/2015)
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Analyse géopolitique d'une crise sans précédent
Lu sur le site de l'Homme Nouveau :
Géopolitique d’une crise sans précédent
Rédigé par Thomas Flichy de La Neuville le dans Société
La politique au Moyen-Orient manque pour le moins de clarté, entre les États-Unis qui ont mis en place un double jeu et les pays du Golfe devenus des paradis financiers. Face à l’État islamique, les forces en présence sont mal préparées. Les migrations en masse font-elles partie d’une politique de grande envergure, aux effets pervers voire meurtriers ? Exposé d’échanges fructueux entre diplomates et universitaires lors d’un colloque au Liechtenstein, suite aux attentats du 13 novembre.
De toute évidence, les États-Unis ne se sont pas décidés à la destruction rapide de l’État islamique. Comment l’expliquer ? Une hypothèse serait que les États-Unis connaîtraient actuellement une transition diplomatique. Celle-ci se ferait avec lenteur en raison du poids de la bureaucratie et déboucherait logiquement sur des contradictions passagères au sein de leur politique moyen-orientale. Le département d’État a ouvert un dialogue avec l’Iran, il reconnaît la nécessité d’une solution politique en Syrie, toutefois, cette inflexion ne tarit pas les ventes d’armes vers l’Arabie Saoudite, qui remontent inévitablement vers l’Irak et la Syrie.
De leur côté, les pays du Golfe ont fait évoluer leur économie au cours de la décennie passée. Jadis fondée exclusivement sur le pétrole, celle-ci s’est financiarisée au point que ces principautés sont devenues les nouveaux paradis fiscaux de la planète, remplaçant des pays comme le Luxembourg. Couvrant les transactions troubles avec le maximum d’opacité, leurs gouvernements ont criminalisé le dévoilement d’information sur les comptes bancaires.
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Quelle réponse apporter face à la violence de l'islam ?
Quelle réponse face à la violence de l'islam ?
Une interview d'Annie Laurent parue le (dans Société) sur le site de l'Homme Nouveau :
Fondatrice de l'association Clarifier et spécialiste du monde arabe, Annie Laurent répond à quelques questions pour clarifier notre situation face à un islam déroutant.
Quelle est votre analyse sur la situation de l'islam en France et en Europe après les attentats de l'année 2015 (Charlie, Hyper Casher et Bataclan) ?
Pour moi, ces agressions (et n’oublions pas Toulouse, Montauban et Grenoble, ainsi que les attentats manqués dans le Thalys et l’église de Villejuif) sont le signe évident de la faillite de la France et de l’Europe en ce qui concerne l’intégration des musulmans. Ce qui me frappe c’est que le recours à la violence se déploie parmi les jeunes générations issues d’ascendants immigrés musulmans qui, il y a quarante ou cinquante ans, semblaient vouloir vraiment devenir pleinement français, c’est-à-dire adopter nos mœurs, notre culture et nos traditions, autrement dit aimer la France avec tout ce qui la constitue. Aujourd’hui, on assiste à un rejet croissant et massif, voire haineux, de tout cela. En se réislamisant, en s’organisant sur le mode communautariste, en multipliant les revendications confessionnelles, les musulmans de France expriment leur refus de s’assimiler, démarche qui relève d’une volonté libre, comme l’explique très bien Malika Sorel-Sutter dans son dernier livre, Décomposition française (1), dont je recommande la lecture. Le plus terrible à mes yeux c’est que nos élites, par leur aveuglement et leurs utopies idéologiques, ont favorisé cette évolution dangereuse qui menace la cohésion nationale et la paix civile. La déchristianisation et le développement de l’indifférentisme religieux ont aussi leur part dans ce processus délétère qui conduit tant de nos jeunes compatriotes à se faire musulmans et même à s’enrôler dans le djihad. Il faut le reconnaître et l’Église en France doit en tirer les conséquences. Pour répondre précisément à votre question, l’Islam est en France mais il n’est pas de France et c’est pareil pour le reste de l’Europe.
Quelle réponse devons-nous apporter politiquement à cette violence et à la guerre engagée par l'État islamique ?
Je pense tout d’abord que nos dirigeants doivent opérer des révisions en profondeur en ce qui concerne nos rapports avec le monde musulman, rapports marqués du sceau de l’hypocrisie, de l’injustice et de la soumission. Il faut cesser de se prévaloir de la démocratie et des droits de l’homme d’un côté, comme on l’a fait sans aucune légitimité en Libye puis en Syrie, tout en maintenant par ailleurs des échanges avec des régimes, comme ceux de la péninsule Arabique, qui violent ouvertement ces principes. La richesse de ces derniers, ainsi que le profit que nous pouvons en retirer, ne doivent plus servir de prétexte à fermer les yeux sur leurs entraves aux libertés les plus élémentaires. Il y a là de notre part une attitude incohérente et profondément immorale qui ne peut qu’inspirer le mépris des sociétés islamiques à notre égard. Nous devons aussi arrêter de céder au chantage de la Turquie et oser dire au Président Erdogan que son pays ne peut pas adhérer à l’Union européenne, tout simplement parce qu’il n’est pas européen, ce qui n’empêcherait pas d’instaurer des partenariats dans certains domaines. Les Turcs, comme les Arabes musulmans, observent nos faiblesses et ils en profitent pour accélérer l’islamisation de l’Europe. Les révisions géopolitiques qui s’imposent exigent du courage et de l’humilité. Je sais qu’il n’est pas facile de reconnaître que l’on s’est trompé mais tel est le prix à payer pour retrouver des relations saines avec les États et les peuples musulmans et pour obtenir leur respect. Ces changements pourraient rejaillir positivement sur l’attitude de nos compatriotes musulmans envers les pays européens qui les ont généreusement accueillis. Il s’agit là d’un combat de longue haleine mais sans ces révisions l’action militaire ne suffira pas pour gagner la guerre que nous livrent les djihadistes de l’État islamique et d’autres mouvements apparentés.
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