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BELGICATHO - Page 1758

  • Les Belges et l'euthanasie : un drôle de sondage

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    Euthanasie: un drôle de sondage (via Didoc.be)

    Écrit par Etienne Dujardin le 4 octobre 2013.

    La grande majorité des Belges serait-elle en faveur d’une extension de l’euthanasie ? Pas si vite, semble dire un article d’opinion, publié dans « La Libre Belgique » du 4-10-13.

    Un sondage publié dans "La Libre" d’hier explique qu’entre 75 et 80 % des Belges sont favorables à l’élargissement de l’euthanasie aux enfants, même sans leur consentement, et aux personnes démentes en état de souffrance irrémédiable.

    Comme tout sondage, il faudrait en savoir plus sur les conditions de réalisation de ce dernier pour savoir s’il est pertinent ou non. Mais le débat n’est pas là. Ce qui est curieux, c’est que les questions posées ne correspondent nullement au débat législatif. En effet, il n’est pas question d’élargir l’euthanasie à des personnes mineures sans leur consentement ou à des déments sans une déclaration préalable.

    Les responsables de ce sondage devraient savoir que, sans le consentement du patient, on sort du cadre de la loi sur l’euthanasie. N’est-il pas dérangeant que, sur une matière aussi complexe, un institut de sondage ne puisse rassembler une information correcte ? Ce débat mérite de la précision et du sérieux.

    Il n’est pas anodin que le comité des droits de l’homme des Nations unies se soit inquiété de l’évolution de l’euthanasie aux Pays-Bas. La question de la capacité et du consentement est fondamentale : comment et sur quelles bases un ou plusieurs médecins vont-ils juger si un enfant ou un dément a réellement décidé de faire le dernier voyage en toute connaissance de cause et sans influence ou pression externe ? Qui garantira qu’il n’y aura jamais aucune erreur de diagnostic ? Quel comité, aussi honorable qu’il soit, pourrait disposer de la vie d’autrui dans ces circonstances ?

    Robert Badinter, qui a beaucoup œuvré pour mettre fin à la peine de mort, notamment à cause des erreurs judiciaires possibles, se déclare contre l’euthanasie, car personne ne peut disposer de la vie d’autrui. Le sénateur Philippe Monfils, l’un des pères de la loi euthanasie de 2002, déclarait en 2009 : "Le Parlement n’a pas accepté l’euthanasie des mineurs en raison du risque d’absence de consentement libre et volontaire. De toute manière, le médecin peut déjà, dans ce cas, recourir à des mesures autorisées par la déontologie médicale (de la prise de médicaments soulageant la souffrance au refus de l’acharnement thérapeutique)."

    Le Pr Marc Englert, administrateur de l’ADMD (association qui milite pour l’euthanasie), déclarait, quant à lui, cet été au journal français slate.fr : "Selon moi, la question aujourd’hui la plus délicate est celle concernant l’abaissement de l’âge de la majorité à 16 ans, 14 ou moins. J’y suis pour ma part opposé. A mes yeux, la frontière indépassable est claire : l’euthanasie ne peut être pratiquée que s’il y a demande, une demande consciente, clairement exprimée et réitérée par écrit sinon c’est un meurtre."

    De plus, seul entre 0 et 5 cas d’euthanasie d’enfants, seulement, ont été déclarés depuis 2002 en Hollande. Ce que révèle finalement ce sondage est que la souffrance touche et qu’elle doit être abrégée. Cependant, la vie est précieuse et nous devons la traiter avec respect. Il y a une grande différence dans le vécu du patient et du médecin entre le faire mourir et le laisser mourir.

    L’institut Dedicated Research aurait pu poser les deux questions suivantes : 1) Etes-vous d’avis qu’il faut augmenter la présence et le financement des soins palliatifs pour lutter contre la souffrance des enfants et des déments en fin de vie ? 2) Pensez-vous que l’interdit de tuer est fondamental dans une société, mais que, dans certains cas, une sédation (traitement qui fait disparaître la souffrance par exemple par la perte de conscience) pourrait être utilisée en vue de supprimer la souffrance de l’enfant avec son consentement ?

    A ces deux questions, le pourcentage d’adhésion aurait été, plus que probablement, identique, à savoir 75 % ou plus, et "La Libre" aurait eu un titre différent : "Les Belges veulent un traitement médicalisé de la souffrance des mineurs, mais restent attachés à l’interdit de tuer." A questions différentes, résultats contradictoires…

    Etienne Dujardin est licencié en droit et en notariat.

  • A propos de la communication du pape François

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    La foule des fidèles n’est pas seulement  touchée par  l’affection démonstrative  que le pape lui voue lors de ses apparitions publiques. Ceux-ci et tous les autres lisent aussi ses interviews dans la presse : après celle de  Spadaro pour l’intelligenzia cléricale dans la « Civilta Cattolica » et celle de Scalfari, publiée par épisodes promis à une large audience dans la « Repubblica », on trouve aussi -quelques crans plus bas- le reportage de Caroline Pigozzi : dans « Paris Match » cette semaine,  la "spécialiste" des scandales du Vatileaks brode  autour de sa visite à François sur deux pleines pages, auxquelles s’ajoutent deux photos chacune sur deux pages. Soit pas moins de six pages en tout.La « com » dans la presse people et autre est-elle en passe de remplacer les encycliques ? C’est  la question que pose Sandro Magister sur le blog « chiesa » (Les encycliques ont un nouveau format: l'interview) :

     « ROME, le 7 octobre 2013 – Les jours passent et les deux interviews accordées par le pape François l’une au jésuite Antonio Spadaro, directeur de "La Civiltà Cattolica", et l’autre à Eugenio Scalfari, athée proclamé et fondateur du principal quotidien laïc italien, "La Repubblica", apparaissent de plus en plus comme des points de repère dans ce début de pontificat.

    Dans ces deux interviews, Jorge Mario Bergoglio explique quels sont les critères qui l’inspirent, il dit quelle est sa vision de l’état actuel de l’Église, il indique quelles sont ses priorités, il énonce son programme.

    Il est également très explicite quand il mentionne les points sur lesquels il prend ses distances par rapport à ses prédécesseurs Benoît XVI et Jean-Paul II:

    > Le virage de François

    L’adoption de la forme de l'interview pour communiquer avec les fidèles et avec le monde est une décision que le pape actuel a longtemps hésité à prendre.

    Le 22 juillet encore, lors de son voyage aller vers Rio de Janeiro, il s’était dérobé face aux journalistes : "À vrai dire, je ne donne pas d’interviews, mais je ne sais pas pourquoi, je ne peux pas, c’est comme cela... Pour moi c’est un peu fatigant". Mais ensuite, pendant le voyage de retour, il s’est prêté à une longue séance de questions-réponses sans préparation et sans protection, sur tous les sujets qui lui ont été proposés :

    > "Bonsoir et merci…"

    Une phrase qu’il a prononcée au cours de ce voyage a eu l’effet d’une bombe et elle a fait le tour du monde, lui apportant une énorme quantité d’approbations de la part de l’opinion publique laïque : "Si une personne est gay et cherche le Seigneur et qu’elle est de bonne volonté, mais qui suis-je pour la juger ?". Serait-ce une phrase qui lui aurait échappé dans le feu de l’improvisation ? Pas du tout. Non seulement le pape François l’a reprise dans la plus calibrée de ses interviews ultérieures, celle qu’il a accordée à "La Civiltà Cattolica", mais il l’a développée. En y ajoutant un corollaire à l’effet tout aussi explosif : "L'ingérence spirituelle dans la vie personnelle n’est pas possible".

    L'interview accordée à "La Civiltà Cattolica" a été le fruit d’une série d’entretiens entre le pape et celui qui l’interviewait. Elle a été mise par écrit avec beaucoup de soin. Elle a été contrôlée mot par mot par l’auteur avant impression. Elle a été publiée simultanément le 19 septembre par seize revues de la Compagnie de Jésus, en onze langues :

    > Interview du pape François

    On peut donc considérer à juste titre qu’elle constitue la première véritable "encyclique" du pape François et qu’elle est bien plus son œuvre que "Lumen fidei", qui est de facture classique et qu’il a héritée de Joseph Ratzinger.

    Une "encyclique" nouvelle par le format : justement celui de l’interview, qui vise à en faciliter la lecture et à en favoriser la diffusion. Nouvelle également par le degré d’autorité, qui est indubitablement moindre que celui des actes de magistère proprement dits mais qui peut cependant toujours être rattaché au "munus" pontifical.

    Depuis ce moment, le pape François montre qu’il apprécie particulièrement cette modalité de communication. L'interview réalisée par Scalfari en est la preuve. En se confiant à une personnalité très connue de la pensée laïque et à un journal à fort impact sur l’opinion publique tel que "La Repubblica", le pape a obtenu un niveau d’écoute infiniment supérieur à celui de l'interview qu’il a accordée à "La Civiltà Cattolica". Il l’a fait en prenant consciemment des risques. L'interview a été publiée dans "La Repubblica" du 1er octobre, sous la signature de Scalfari, sans que le pape François en ait lu le texte au préalable. Mais, le même jour, "L'Osservatore Romano" l'a reproduite intégralement et le site officiel vatican.va l’a à son tour mise en ligne parmi les "nouvelles" du moment, comme il le fait pour les autres discours du pape. C’est le signe que le pape François la reconnaît comme une transcription fidèle de sa pensée.

    Pour ce qui est du contenu, l'interview accordée à Scalfari aborde, comme celle de "La Civiltà Cattolica", toutes sortes de sujets, même si elle le fait plus brièvement.

    Elle y ajoute des éléments nouveaux, mais en reprend certains qu’elle réaffirme. En particulier ce passage concernant la subjectivité de la conscience qui est celui qui avait soulevé le plus d’objections. Là encore sans diluer ou atténuer ses propos précédents. Mais plutôt en les renforçant : "Chacun de nous a son idée en ce qui concerne le Bien et le Mal et il doit choisir de suivre le Bien et de combattre le Mal tels qu’il les conçoit".

    Dans la préface du premier volume de sa trilogie consacrée à Jésus, Joseph Ratzinger-Benoît XVI avait écrit : "Ce livre n’est pas un acte magistériel ; par conséquent chacun est libre de me contredire". Le pape François ne dit pas cela expressément. Mais on peut présumer que cette liberté s’applique aussi à lui, quand il adopte une forme d’expression aussi clairement ouverte à la controverse que l’interview.

    On trouvera ci-après le texte complet d’un vigoureux échantillon de contradiction suscité par les interviews du pape François : le professeur Pietro De Marco, qui est l’auteur de cette note, est enseignant à l'université de Florence et à la faculté de théologie d'Italie centrale.  JPSC :

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  • France : un tiers des nouveaux séminaristes séculiers sont entrés cette année en dehors des structures diocésaines

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    Lu sur le site « Riposte Catholique » :

    En cette rentrée 2013, 9 nouveaux séminaristes français sont entrés au séminaire de l’Institut du Christ-Roi en Italie. 12 Français, sur 20 entrées, sont entrés au séminaire de la Fraternité Saint-Pierre en Allemagne. 12 Français sont également entrés dans le séminaire de la Fraternité Saint-Pie X à Flavigny. Voila pour les séminaristes français dans les instituts traditionalistes.

    De son côté la communauté Saint-Martin connait une rentrée exceptionnelle avec l’arrivée de 31 séminaristes.

    Ce qui fait donc un total de 64 nouveaux séminaristes français en dehors du circuit diocésain. Je ne parle pas ici des entrées dans les instituts religieux ; je me limite aux vocations séculières.

    Je n’ai pas les chiffres des entrées dans les séminaires diocésains, mais le nombre d’entrées en 2012 était de 127 (contre 247 en 1995). En estimant que le nombre d’entrées reste constant, on s’aperçoit qu’un séminariste sur 3 entre dans un institut indépendant des diocèses.

    Dans La Nef, l’abbé Spriet, ancien de la Fraternité Saint-Pierre, devenu diocésain, écrit :

    « Où se situe le problème ? La raréfaction des entrées au séminaire en France ne s’explique pas par une diminution des personnes appelées : le Seigneur ne cesse pas d’inviter les âmes à le servir dans le ministère presbytéral. La difficulté se trouve du côté des hommes. À cet égard la parabole du semeur peut nous éclairer. La semence de la vocation tombe dans des cœurs plus ou moins disposés. Le démon existe et il agit. Le monde aussi qu’il soit « moderne » ou maintenant « postmoderne ». Nous pouvons donc nous demander : qu’est-ce qui empêche la semence de porter du fruit ? Mais aussi : qu’est-ce qui aide la semence à germer ?

    Le rapport au monde. Les jeunes qui entendaient un appel dans les années 50-60 étaient fascinés par la modernité. Ils voulaient rejoindre le monde pour l’évangéliser et, pour ce faire, supprimer ce qui leur semblait un obstacle pour atteindre cet objectif : quitter la soutane, être « prêtre-ouvrier », désacraliser la liturgie… Aujourd’hui il n’en est plus ainsi. La modernité ne fascine plus. Elle a montré ses limites et ses faiblesses. Le temps de l’euphorie et d’une certaine naïveté est passé. Les jeunes qui entrent au séminaire veulent même réagir face à la sécularisation de notre France. Avec le même souci apostolique au cœur que leurs aînés, ils prennent le chemin inverse : remettre la soutane, annoncer explicitement l’Évangile, célébrer la liturgie selon les directives de l’Église et la resacraliser. Les nouveaux prêtres de Michel de Saint Pierre (1964) sont les prêtres âgés d’aujourd’hui… Aussi tous les séminaires diocésains qui ressemblent encore de près ou de loin au schéma sacerdotal des années 60-70 n’attirent plus. Aujourd’hui, les jeunes n’ont pas envie de se battre pour pouvoir réciter le chapelet au séminaire ou rendre compte de leur désir d’adorer le Seigneur à la chapelle… Au contraire, ils recherchent des séminaires qui offrent une liturgie soignée (voire grégorienne et latine), une formation solide et une piété authentique. »

    POSTED ON 5 OCTOBRE 2013 BY MAXIMILIEN BERNARD

    Séminaires : un tiers des entrées en dehors des diocèses

    Et pendant ce temps à Rome et ailleurs, on ressort entre vieilles personnes les vieilles rengaines sur les réformes de structures, l’identité et le statut du prêtre, l’ordination des femmes et des hommes mariés au sein d’une Eglise plus papotante que jamais. JPSC

  • François, un génie de la communication ?

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    Alors qu'ici et se font entendre des voix critiques à l'égard de la "com'" du pape, l'abbé Rimaz ("le Suisse rom@in") n'hésite pas à voir en François "un génie de la communication" :

    Le Pape François: un génie de la communication

    Les médias: point faible du pontificat de Benoît XVI

    Durant le pontificat de Benoît XVI, un Pape sous attaque, des blogs et des sites permettaient de comprendre la pensée de cet immense théologien, digne d'un Père de l'Eglise des premiers siècles. Durant 50 ans, Ratzinger a donné le ton à la théologie. Pour faire court et donner une tendance, ces sites équilibraient les caricatures parfois grotesques des médias traditionnels. De ces sites, on se rend compte d'avantage qu'ils instrumentalisaient aussi Benoît XVI.  La rupture entre les deux Papes est fictive, médiatiquement construite et provient du fonctionnement de la communication.  

    Un étrange croisement

    Curieusement, le Pape François a inversé la donne. Ces blogs et ces sites lui volent plus ou moins dans les plumes, alors que les grands médias se régalent par sa capacité phénoménale de communicateur. Certes, le filtre existe toujours et la lecture de la presse se fera toujours avec une intelligence critique et constructive.  Un Jean Mercier, de La Vie, toujours intéressant, semble ne plus chercher de donner à comprendre les propos du Pape (un malaise de communication). Même le site Benoît et Moi, toujours bon à lire, n'arrive pas à poursuivre l'aventure de la foi en titrant: "François et Moi". Après le pontificat de Benoît XVI, quo vadis ? 

    François et nous

    Finalement, la communication, c'est l'affaire de tous les chrétiens. Le Pape communique; c'est à nous d'être des portes paroles de la foi, comme dans une famille, afin d'expliquer, de donner à comprendre et de raconter les actes du Pape. Je préfère fidèlement me ranger au côté du doux Christ sur la terre, son vicaire, le vice-Christ, l'évêque de Rome, car là où est Pierre, là est l'Eglise. On ne laisse jamais seul le Saint Père.

    "Mes brebis écoutent Ma Voix"

    Le Christ est le Bon Pasteur. Par définition, dans tout article de journal, il faut être prudent avec les guillemets, soit d'attribuer exactement chaque mot au Pape François (Tornielli dixit). Mais il faut chercher la substance qui s'y cache. J'appelle cela expliquer, rendre compte, donner à comprendre. Les mots renvoient à la réalité et le catholicime n'est pas la religion de l'écrit, des mots, mais du Verbe, du Logos, de la Parole, du Christ qui est une personne vivante, qui nous parle par et dans l'Eglise.  Je me trompe ? Je ne crois pas .... J'en veux pour preuve des personnes qui reviennent, qui retournent à la confession (cf. article d'Andrea Tornielli) pour pratiquer à nouveau, en redécouvrant la foi et le mystère de l'Eglise. Bernanos avait raison: nos idées changent lorsqu'on les prie.

  • Le massacre silencieux des chrétiens de Centrafrique

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    Centrafrique, massacre silencieux des chrétiens... (ICI)

    L’ancien pays de Bokassa est désormais en état de décomposition, livré aux pillards et aux lois des seigneurs de guerre.

    Malgré leur terreur, les villageois se sont décidés à sortir du bois pour héler à grands gestes un convoi de soldats africains et demander de l’aide. Des soudards du mouvement rebelle Seleka viennent de piller le village, mitraillant à l’aveuglette, et quelques habitants revenus pour grappiller des restes de nourriture ont été atteints par malchance. Un jeune fermier, Symphorien, a noué un morceau de torchon en guise de garrot sanguinolent autour de son poignet traversé par une balle. Il est tellement affaibli qu’il peine à tenir debout en suppliant qu’on l’emmène à l’hôpital. Une jeune femme de 19 ans, Marie, est atteinte à la cuisse. Son bébé, Audrey, hurle à ses côtés, la joue tailladée par une éraflure de balle de kalachnikov. Les soldats ne posent pas de questions en emportant les blessés. Le soir va bientôt tomber et l’anarchie règne dans le pays.

    BEAUCOUP, À BANGUI, ESPÉRAIENT UNE INTERVENTION DIRECTE DES FRANÇAIS POUR SAUVER LE PAYS, À LA MANIÈRE DU MALI

    Même en convoi lourdement armé, les unités de la Fomac, la force panafricaine d’interposition, n’ont guère envie de se retrouver, de nuit, aux abords de la forêt vierge. Les fermiers, eux, n’ont pas d’autre choix. « On va retourner se cacher à plus d’une heure de marche d’ici, explique Edmond Bagnot, un des chefs du village de Gbadengue. Dès qu’on sort de la brousse, on est en danger de mort. » En guenilles, les villageois dorment dans les clairières, sans aucun abri pour se protéger des averses diluviennes qui s’abattent sur cette région d’Afrique équatoriale en pleine saison des pluies. « On collecte les racines de yam sauvage, c’est tout ce qu’il nous reste à manger », affirme Edmond. Certains de ses comparses ont bien quelques vieux fusils de chasse, mais ils n’osent s’en servir de peur que les coups de feu n’attirent les miliciens. Et les munitions sont tellement rares que les villageois préfèrent les garder pour se protéger en cas d’attaque. Dénommés les « Anti-Balaka », ces groupes d’autodéfense ont des moyens dérisoires face aux milices qui ont conquis la République centrafricaine, en mars dernier. Certains villageois brandissent des machettes, mais beaucoup n’affichent pour seules armes que leurs pieux de bois taillé et de nombreux grigris. Alors tout le monde se cache. Pays de 4,6 millions d’habitants, la Centrafrique compte déjà plus de 1,5 million de déplacés et réfugiés.

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  • La mission de Bruno (6 octobre)

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    De Benoît XVI (6 octobre 2006) :

    La mission de saint Bruno, le saint du jour, apparaît avec clarté, elle est - pouvons-nous dire - interprétée dans la prière de ce jour qui, même si elle est assez différente dans le texte italien, nous rappelle que sa mission fut faite de silence et de contemplation. Mais silence et contemplation ont un but:  ils servent à conserver, dans la dispersion de la vie quotidienne, une union permanente avec Dieu. Tel est le but:  que dans notre âme soit toujours présente l'union avec Dieu et qu'elle transforme tout notre être.

    Silence et contemplation - une caractéristique de saint Bruno - servent à pouvoir trouver dans la dispersion de chaque jour cette union profonde, continuelle, avec Dieu. Silence et contemplation:  la belle vocation du théologien est de parler. Telle est sa mission:  dans la logorée de notre époque, et d'autres époques, dans l'inflation des paroles, rendre présentes les paroles essentielles. Dans les paroles, rendre présente la Parole, la Parole qui vient de Dieu, la Parole qui est Dieu.

  • Parler de Dieu à l'école ?

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    Sur Liberté Politique (Père Jean-Jacques Flammang scj) :

    Faut-il parler de Dieu à l’école, et si oui dans quelles matières ? Pour le moment, c’est surtout au cours de religion où il est question de Dieu, alors que le fait religieux est abordé dans d’autres matières comme l’histoire ou la littérature, les sciences sociales ou la philosophie. Une chose est claire : la transmission de la culture européenne ne peut se faire sans référence à Dieu et aux religions. Se pose alors la question de savoir sous quel angle aborder tout ce qui concerne le religieux.

    UNE NEUTRALITE en la matière n’est pas possible. Chacun de nous se rappelle ses professeurs et leurs attitudes. Les uns ne rataient jamais une occasion pour attaquer la religion ou pour se moquer des croyances religieuses, les autres étaient plutôt discrets et on ne savait pas s’ils croyaient ou pratiquaient une religion, d’autres encore ne cachaient nullement leurs opinions religieuses et communiquaient librement sur ce sujet. Du côté des élèves se retrouvaient des attitudes semblables, de sorte que vouloir éliminer la religion de l’école, c’est finalement en éliminer et les professeurs et les élèves.

    Après les essais du XXe siècle de vouloir donner à l’école un enseignement sans les religions, des pays comme la France ont dû se rendre compte qu’un tel programme est néfaste pour les élèves. Il néglige tout un volet de la culture et donc ne permet pas de comprendre le monde dans lequel on vit. Il a donc fallu réintroduire à l’école, sous une forme ou une autre, sinon Dieu au moins le phénomène religieux.

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  • Le vrai génie du christianisme

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    41q0+9eALfL._.jpgLu sur Boulevard Voltaire (Jean-Claude Lauret):

    Le vrai génie du christianisme, de Jean-Louis Harouel

    Cet ouvrage est dédicacé « À la mémoire du grand économiste Jean Fourastié, qui a montré le lien entre christianisme et invention du développement économique par les Européens ».

    Jean-Louis Harouel, professeur à Paris II, spécialiste de la sociologie de la culture, fin connaisseur de l’œuvre de Fourastié, reprend cette idée. Partant de cet énoncé, il développe son propos et se lance dans une analyse subtile et quelque peu provocante pour de nombreux chrétiens marchant les yeux levés vers le ciel et affichant souvent un solide mépris pour les données économiques qui régissent leur bas monde.

    L’analyse de cet auteur est d’une simplicité biblique, si l’on ose ce clin d’œil. La séparation du religieux et du politique, l’écart radical distinguant entre le spirituel et le temporel a déjà été remarqué avec pertinence par Fustel de Coulanges dans son livre La Cité antique, publié en 1864. Il fallut du temps, au début du christianisme, pour que cette césure apparaisse être une vérité d’évangile.

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  • Espagne : un attentat passé curieusement inaperçu

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    Un attentat passé sous silence dans nos médias mais relevé ICI :

    Saragosse : explosion d’une bombe dans la basilique Nuestra Señora del Pilar

    Une bombe artisanale, fabriquée à partir d’une bombonne de gaz, a explosé hier à 13 h 45 dans l’allée centrale de la célèbre basilique Nuestra Señora del Pilar de Saragosse, la capitale de l’Aragon, alors que s’y trouvait de nombreux fidèles ou visiteurs, notamment des lycéens. Une femme a été blessée au tympan par l’explosion qui n’a occasionné que des dégâts limités. La police estime qu’il pourrait s’agir d’un attentat d’un groupe anarchiste et met en relation cet attentat avec celui qui avait été commis contre La Almudena de Madrid en février de cette année.

    http://www.elmundo.es/elmundo/2013/10/03/espana/1380792740.html

  • La stratégie amoureuse du pape François

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    Un reportage de Jean Mercier sur le site de l’hebdomadaire « La Vie » :

    « Assise. Le lieu est mythique, en raison de la figure exceptionnelle de Saint François. En venant lui-même dans ce lieu, le jour de la fête du Poverello, le pape qui a choisi son nom porte à son maximum la cohérence de son identité, quitte à se transformer à une légende vivante lui-même, à l'instar du saint le plus populaire d'Italie, et sans doute du monde.

    Le 13 mars au soir, il avait fallu à Jorge Mario Bergoglio un seul « Buona sera » (bonsoir) pour faire chavirer toute l'Italie, laquelle, une demie heure plus tôt, avait déjà reçu comme un (délicieux) coup au cœur la « naissance » d'une lignée papale reliée au saint d'Assise, qui est sans rival dans les coeurs des Alpes à la Sicile. En venant à Assise, le pape a parcouru quasiment tout le chemin de son histoire d'amour avec l'Italie. D'un point de vue symbolique, François incarne désormais pour les Italiens comme un avatar du Poverello, lui même une image du Christ.

    Italien lui-même par ses parents, l'argentin Bergoglio a endossé le nom du Poverello en connaissant combien François est le symbole de l'harmonie entre l'Italie et la religion, combien est positive et souriante la figure du frère franciscain dans l'imaginaire de la Péninsule. Dans un livre tout récemment paru, l'historien Sergio Luzzatto, consacré à la figure de Padre Pio, montre combien la figure de ce capucin a mobilisé les foules pendant 50 ans comme une figure « anxyolytique », et notamment à des moments de grande angoisse sociale. Lors du pélerinage du pape à Assise, la forte récurrence du thème du chômage, des difficultés sociales, dans les paroles de salut adressées, sont la preuve que le pape est une référence très anxyolytique, sur fond de paysage politique dévasté et d'une crise d'identité sans précédent.

    Sans aucun doute, le pape vit à fond la proximité et l'affectivité franciscaines. Chaque semaine, il embrasse des centaines de gens sur la place Saint Pierre de Rome. A Assise, en moins de 12 heures, il a serré dans ses bras et embrassé des dizaines d'enfants, de femmes et des hommes. Le bonheur qu'il semble retirer de ces contacts furtifs et intenses, face à des gens souvent en pleurs, portant leurs enfants gravement handicapés, est impressionnant. Le pape est tactile comme le fut François en son baiser au lépreux.

    L'autre dimension de saint François est qu'il a été le rebâtisseur d'une Eglise en difficulté, initiant une réforme spirituelle sans égal dans l'Histoire de l'Eglise. Le pape est venu à Assise avec ses huit cardinaux membres de son G8, qui incarnent ce chantier, ouvert cette semaine à Rome par une première session de travail. Là encore, la cohérence franciscaine est totale.

    Enfin, l'humour et la joie tiennent une place toute particulière dans la spiritualité franciscaine, et aussi italienne. François, depuis le 13 mars, n'a jamais perdu une occasion de faire un mot d'esprit, y compris parfois de façon caustique. On sait aussi que l'humour est une façon de faire sauter les inhibitions, les peurs, et les blocages. Le pélerinage à Assise a été un feu d'artifices en matière d'humour papal et correspond à la stratégie « amoureuse » de François face à l'Eglise (Benoît XVI n'était guère doué pour l'humour face à une foule). Le pape a fait rire la foule lorsqu'il a évoqué les jeunes mariés qui se lancent des assiettes à la figure, mais doivent au moins se réconcilier avant de se coucher. Avec les religieuses clarisses, il a évoqué la vraie joie, qui n'est pas le sourire de l'hôtesse de l'air. Rapportant la conversation qu'il a eue avec une mère de famille qui s'inquiétait que son fils de 30 ans ne parvienne pas à se marier, le pape a lancé ce qu'il lui avait conseillé : « Arrêtez de lui repasser ses chemises », déclenchant l'hilarité générale.

    Au sein d'un pays très divisé sur les questions de l'immigration, ou sur la politique, le Poverello représente la part belle de l'Italie, celle qui est fraternelle – par rapport à un racisme rampant – et pure (par opposition à la corruption, ou les frasques sexuelles de Berlusconi). Sans surprise, l'Italie qui veut croire à sa face lumineuse veut profondément s'identifier au pape François, et l'aime passionnément. »

    Réf. Le pape : une légende italienne

    JPSC

  • François : Quo vadis ?

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    Sur son site « Pro liturgia », dédié à l’usage du chant grégorien dans la  liturgie fidèle à la réforme issue du concile Vatican II,  Denis Crouan exprime, au-delà des questions liturgiques, une inquiétude (billet d’humeur peut-être excessive, justifiée ou non, là n’est pas le sujet) qui est loin d’être isolée. Il faut aussi y être attentif car, si l’on perd le centre, où est alors la périphérie ? 

    « Une chose est certaine : l’arrivée du Pape François a fait naître deux courants au sein de l’EgliseCelui des admirateurs du style de Jorge Bergoglio, et celui des dubitatifs.

    Remarquons que ceux qui admirent le style du Souverain Pontife fonctionnent souvent « à l’affectif » : ce qui leur plaît chez ce Pape, ce sont ses tweets, les coups de fil qu’il donne, sa façon de se faire tutoyer, son goût pour ce qui « fait » simple, sa passion pour le foot... Mais construit-on l’Eglise universelle sur de telles bases fluctuantes ? L’affectif des fidèles les plus versatiles peut-il tenir lieu de théologie ?

    De leur côté, les dubitatifs font remarquer que, depuis qu’il a succédé au Pape Benoît XVI, le Pape François multiplie des propos - parfois contradictoires - et lance des quantités d’idées sans qu’on puisse savoir l’objectif qu’il cherche à atteindre. 

    De fait, il n’a pour l’instant publié aucun document solide et clair sur lequel les fidèles puissent se baser pour comprendre la ligne pastorale qu’il entend suivre. Tout ce que l’on constate, c’est que le Pape Bergoglio s’emploie obstinément à « détricoter » ce qu’ont fait ses prédécesseurs. Et quand on dit « obstinément », ce n’est pas un vain mot. Car François est obstiné ; et sous des apparences de « pape ouvert » et « à l’écoute », il met peu à peu en place un gouvernement très personnel, pour ne pas dire autoritaire. Ne l’a-t-il pas dit lui-même en créant son Conseil de huit cardinaux ? Il ne veut que des gens qui pensent comme lui... D’où une question qui surgit immédiatement : à quoi servira ce nouveau Conseil dont le rôle se limitera à dire « amen » à tout ce qu’entreprendra le Souverain Pontife ?

    Pour le moment, en tout cas, les dubitatifs constatent que le Pape François n’a ni le souci de la liturgie « source et sommet de la vie de l’Eglise », comme l’enseigne le Concile, ni le souci d’encourager les simples prêtres qui font vaillamment leur travail pastoral dans des conditions souvent difficiles, ni le souci d’indiquer clairement aux fidèles la direction à prendre pour se maintenir dans la foi reçue des Apôtres. 

    Alors que Benoît XVI comparait l’Eglise à une barque qui prend l’eau de toute part, François affirme qu’au contraire, elle se porte très bien. « Ça commence à nous inquiéter sérieusement », disait un prêtre, curé de paroisse, qui se faisait le porte-parole de ses confrères. Et il ajoutait : « Je crois que cette inquiétude est même partagée par un certain nombre de nos évêques qui, passé le moment d’euphorie qui a suivi l’élection de Jorge Bergoglio, sont de plus en plus silencieux. Ce qui n’est pas trop dans leurs habitudes. » Finalement, c’est vrai, la seule question qu’on aimerait poser au Pape est : « Où nous conduis-tu ? » (Ou bien « nous conduisez-vous » pour ceux qui n’ont pas encore adopté le style bergoglien). La réponse est peut-être dans le fait que le Pape François ne sait mesurer l’Eglise universelle qu’à l’aune de l’Eglise sud-américaine, sans chercher à connaître les mentalités nord-américaines, européennes, africaines, asiatiques... 

    Il y a peut-être un moyen de comprendre la « stratégie pastorale » du Pape François. C’est d’aller voir comment se portait le diocèse de Buenos Aires quand Jorge Bergoglio y était Cardinal. C’est ce qu’ont fait certains internautes. Et ce qu’ils ont découvert n’a fait que les inquiéter davantage encore : catéchèse minimaliste, liturgies démantibulées et passablement laides (communion données dans des corbeilles que les fidèles se passent les uns aux autres), séminaire diocésain dont le site internet laisse deviner que les vocations ne sont pas nombreuses. Alors, quelle Eglise veut nous donner François ? Une Eglise éclatée qu'il n’arrivera plus à diriger lui-même tellement il aura voulu la chambouler selon ses seules vues et sans plan clairement tracé ?"

    Réf. L'ACTUALITE DU 5 OCTOBRE 2013

    Il ne faudrait pas que la célébration du cinquantenaire de Vatican II se clôture par l’ouverture d’un front supplémentaire de dissensions internes.

    JPSC

  • Sur les écrans... (5/10/2013)

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