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  • Et si tous les chrétiens fêtaient ensemble, en 2033 à Jérusalem, le 2e millénaire de la Résurrection ?

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    D'InfoVaticana :

    Léon XIV : « Il est possible de célébrer, peut-être à Jérusalem, en 2033, le grand événement de la Résurrection. »

    Conférence de presse du pape Léon XIV lors de son vol de Turquie vers le Liban

    Lors de son vol Istanbul-Beyrouth, à l'issue de son voyage apostolique en Turquie, Léon XIV s'est entretenu avec des journalistes. Le pape a souligné la portée symbolique du 1700e anniversaire du concile de Nicée, a remercié personnellement le président Erdoğan pour sa coopération durant son séjour et a réaffirmé le rôle diplomatique de la Turquie au Moyen-Orient et dans le conflit ukrainien. Il a également évoqué la possibilité d'une célébration œcuménique à Jérusalem en 2033, pour commémorer le bicentenaire de la Rédemption.

    Ci-dessous la transcription du discours du pape Léon XIV aux journalistes à bord de l'avion papal :

    Pape Léon XIV (en anglais) : Bonjour à tous. Je vais commencer par m’exprimer en anglais ; je pense que la plupart d’entre vous me comprennent. Je suis heureux de vous saluer. J’espère que vous avez tous passé un aussi bon séjour en Turquie que moi. Ce fut, à mon avis, une expérience formidable.

    Comme vous le savez, la principale raison de notre venue en Turquie était le 1700e anniversaire du concile de Nicée. Nous avons célébré cette magnifique cérémonie, à la fois simple et profonde, sur le site d'une des anciennes basiliques de Nicée, pour commémorer l'événement majeur de l'accord de toute la communauté chrétienne et la profession de foi, le Credo de Nicée-Constantinople.

    Par ailleurs, nous avons célébré bien d'autres événements. Je tiens à exprimer personnellement ma gratitude à chacun d'entre vous pour le travail accompli dans la préparation de cette visite, à commencer par le Nonce, son personnel et toute l'équipe à Rome, bien sûr, qui se sont chargés de l'organisation, mais tout particulièrement au gouvernement turc, au Président Erdoğan et à toutes les personnes qui se sont mises à notre disposition pour faire de ce voyage une réussite totale : son hélicoptère personnel, les nombreux moyens de transport, l'organisation, etc., la présence des ministres à différents moments de la visite… Ce fut donc, je crois, un franc succès.

    J'étais tellement heureuse des diverses rencontres que nous avons eues avec les différentes églises, les différentes communautés chrétiennes et les Églises orthodoxes, avec comme point culminant ce matin la Divine Liturgie célébrée par le patriarche Bartholomée. Ce fut une merveilleuse célébration et j'espère que vous avez tous partagé ce même sentiment. Merci. Je ne sais pas s'il y a des questions ou des commentaires, juste quelques-uns, car ils attendent que je prenne d'autres photos.

    Question – Barış Seçkin (Anadolu Ajansı) : Merci beaucoup. Au début de votre visite papale, vous avez évoqué la paix mondiale et régionale. À ce propos, quel est votre avis sur le rôle de la Turquie dans l’instauration et le maintien de cette paix, et quels sujets avez-vous abordés avec le président Erdoğan ?

    Le pape Léon XIV : Venu en Turquie, et maintenant bien sûr au Liban, ce voyage avait pour thème, disons, particulier : celui d'être, si vous voulez, un messager de paix, désireux de promouvoir la paix dans toute la région.

    La Turquie possède, pour ainsi dire, plusieurs qualités : c’est un pays où la grande majorité de la population est musulmane, et pourtant il existe de nombreuses communautés chrétiennes, certes minoritaires, et malgré tout, des personnes de confessions différentes peuvent vivre ensemble en paix. Et c’est là, à mon sens, un exemple de ce à quoi nous aspirons tous à travers le monde.

    L'idée est de montrer que, malgré les différences religieuses, ethniques et autres, il est possible de vivre en paix. La Turquie a certes connu des périodes dans son histoire où cela n'a pas toujours été le cas, et pourtant, avoir pu le constater par moi-même et discuter de paix avec le président Erdoğan a été, je crois, un aspect important et précieux de ma visite.

    Question – Seyda Canepa (NTV, en italien) : Votre Sainteté, au-delà des déclarations officielles, avez-vous discuté avec le président Erdoğan de la situation à Gaza, étant donné que le Saint-Siège et la Turquie partagent la même position sur la solution à deux États ? Concernant l’Ukraine, le Saint-Siège a souligné à plusieurs reprises le rôle de la Turquie, notamment avec l’ouverture du corridor céréalier au début du conflit. Entrevoit-on actuellement une possibilité d’un cessez-le-feu en Ukraine et d’une accélération du processus de paix à Gaza ?

    Le pape Léon XIV (en italien) : Certes, nous parlons des deux situations. Le Saint-Siège soutient publiquement la proposition d’une solution à deux États depuis plusieurs années. Nous savons tous qu’à l’heure actuelle, Israël n’accepte toujours pas cette solution, mais nous la considérons comme la seule qui puisse offrir – disons – une issue au conflit actuel.

    Nous sommes également amis d'Israël et nous essayons, avec les deux parties, d'être une voix de médiation qui puisse nous aider à nous rapprocher d'une solution équitable pour tous.

    J'en ai discuté avec le président Erdoğan ; il approuve pleinement cette proposition. La Turquie a un rôle important à jouer dans tout cela.

    Il en va de même pour l'Ukraine. Il y a plusieurs mois, lorsque la possibilité d'un dialogue entre l'Ukraine et la Russie s'est présentée, le président a joué un rôle déterminant pour rapprocher les deux parties. Malheureusement, aucune solution n'a encore été trouvée, mais aujourd'hui, des propositions concrètes de paix sont à nouveau formulées. Nous espérons que le président Erdoğan, fort de ses relations avec les présidents ukrainien, russe et américain, pourra contribuer à promouvoir le dialogue, un cessez-le-feu et à trouver une issue à ce conflit, à cette guerre en Ukraine.

    Il (Matteo Bruni, note de l'éditeur) m'a suggéré de dire un mot après l'importante rencontre œcuménique de Nicée, et puis, hier matin, nous avons parlé de possibles rencontres futures.

    Une possibilité serait 2033, année du 2000e anniversaire de la Rédemption, la Résurrection de Jésus-Christ ; il s’agit évidemment d’un événement que tous les chrétiens souhaitent célébrer. L’idée a été bien accueillie ; nous n’avons pas encore envoyé l’invitation, mais il est envisageable de célébrer ce grand événement de la Résurrection, peut-être à Jérusalem, en 2033. Nous avons encore des années pour nous préparer.

    Ce fut toutefois une très belle rencontre, car des chrétiens de différentes traditions étaient présents et ont pu participer à ce moment.

  • Méditation pour le lundi de la 1ère semaine de l’Avent

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    Du site de l'Opus Dei :

    Méditation : lundi de la 1ère semaine de l’Avent

    Les thèmes proposés pour la méditation du jour sont : Jésus vient au milieu de nous ; nous pouvons toujours nous approcher de Lui; grandir en amitié avec Jésus par la prière.

    - Jésus vient parmi nous

    - À tout moment nous pouvons l’approcher

    - Faire grandir notre amitié avec lui grâce à la prière

    UN NOUVEAU cycle liturgique commence et, une nouvelle fois, nous allons parcourir les mystères de la vie du Christ, ses joies, ses douleurs et sa gloire. Nous abordons ces journées ayant en ligne de mire sa Naissance. Ensuite, nous franchirons les étapes de sa Vie, de sa Mort, de sa Résurrection et de son Ascension, jusqu’à arriver finalement à la Pentecôte, au moment où il nous envoie son Esprit Saint afin de se tenir près de nous « tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).

    Nous savons bien que cette répétition annuelle de ces mystères est beaucoup plus qu’un pieux souvenir : elle « n’est pas une représentation froide et sans vie d’événements appartenant à des temps écoulés ; elle n’est pas un simple et pur rappel de choses d’une époque révolue. Elle est plutôt le Christ lui-même, qui persévère dans son Église et qui continue à parcourir la carrière de son immense miséricorde » [1]. Chaque temps liturgique de l’Église nous fait entrer personnellement dans un moment ou un aspect particulier de la vie de Jésus, qui a foulé de ses pieds les rues de la Galilée. Parce que « Iesus Christus heri et hodie, Ipse et in saecula ; Jésus Christ, hier et aujourd’hui, est le même, il l’est pour l’éternité » (He 13, 8). Jésus-Christ continue de vivre sur la terre et nous pouvons le connaître et l’aimer ; qui plus est, il nous est donné de vivre en lui.

    C’est-à-dire que, réellement, nous vivons pendant ces jours de l’Avent dans l’attente du Messie. « Son heure est proche, son jour ne tardera pas » [2], répète l’Église. Une fois de plus, Jésus vient dans notre monde et se rend présent dans notre vie. Il vient animé du désir de marcher à nos côtés le long des sentiers de l’histoire. Il veut que nous partagions avec lui nos joies et nos peines ; il souhaite nous consoler et nous accorder la force nécessaire pour mener de l’avant notre mission quotidienne. Nous pouvons le remercier pour cet aspect de sa vie que nous allons vivre ces jours-ci : que Dieu se soit fait homme pour que nous puissions devenir enfants de Dieu et jouir de sa compagnie.


    CERTAINS PERSONNAGES, parmi ceux qui ont rencontré Jésus lors de son passage dans notre monde en faisant le bien, peuvent nous apprendre à fréquenter le Maître. « Comme Jésus était entré à Capharnaüm, un centurion s’approcha de lui et le supplia : “Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement” » (Mt 8, 5-6). La liturgie d’aujourd’hui soumet à notre considération cet épisode de la vie du Seigneur. Cet honnête homme, un gentil, souffre en raison de la maladie d’un serviteur qu’il aime vraiment. N’étant pas capable de lui venir en aide, il éprouvait l’amer sentiment de son impuissance et il réagit d’une manière sage et humble, pleine de foi : il part à la recherche de Jésus et, en toute sincérité, il lui fait part de sa tristesse. Demander quoi que ce soit n’était pas nécessaire, il lui suffisait de le mettre au courant de la situation, en lui ouvrant son âme.

    Nous aussi, nous connaissons des difficultés et des moments de tristesse ; nous aussi nous avons des amis dont nous voudrions qu’ils soient guéris et nous souhaiterions sentir près de nous la main du Seigneur. Voilà pourquoi nous réagissons avec confiance, comme le centurion, et nous faisons appel à Jésus. Il est bon de se rappeler à quel point nous avons besoin de lui et avec quelle ardeur il souhaite nous venir en aide. Il est fort consolant de savoir qu’à tout moment nous pouvons nous adresser à lui avec une totale simplicité : Jésus, j’ai plusieurs affaires à résoudre et je ne sais pas très bien comment m’y prendre ; elles m’enlèvent la paix. Certes, j’ai la foi mais je reconnais que, par moments, je manque de confiance en toi ; j’ai encore besoin d’apprendre à mettre plus résolument ma vie entre tes mains.

    Aujourd’hui, nous voudrions imiter le centurion de l’évangile et ouvrir notre cœur au Seigneur. En silence, dans un dialogue personnel avec Jésus, nous lui présentons notre vie et nos besoins. Ainsi, nous sommes rassurés, sachant bien qu’il va s’en occuper.


    « SEIGNEUR, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ». Comme nous sommes émus en contemplant de nouveau la foi du centurion ! Elle a fait l’admiration de Jésus lui-même qui l’a louée : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi » (Mt 8, 6). Une foi grande et en même temps humble et simple, exprimée par des mots que la liturgie met chaque jour sur nos lèvres, avant de recevoir la sainte Communion.

    Nous, nous pouvons approcher chaque jour Jésus dans l’Eucharistie et nous aimerions le faire avec la même confiance en son pouvoir et la même humilité que le personnage évangélique. « Je ne comprends pas, disait saint Josémaria, comment l’on peut vivre chrétiennement sans ressentir le besoin d’une amitié constante avec Jésus dans la Parole et dans le Pain, dans la prière et dans l’Eucharistie. Et en revanche, je comprends très bien qu’au cours des siècles les générations successives de fidèles aient concrétisé progressivement cette piété eucharistique. Dans certains cas par des pratiques de masse, pour manifester ainsi publiquement leur foi ; et d’autres fois par des gestes silencieux et discrets, dans la paix sacrée de l’église ou dans l’intimité du cœur » [3].

    C’est dans l’Eucharistie et dans l’intimité du cœur que nous pouvons alimenter notre amitié avec Jésus. Il est toujours à côté de nous pour nous aider avec sa grâce, nous réjouir par sa présence et nous faire connaître l’amour qu’il nous porte. Même si, parfois, nous ne pourrons pas nous approcher physiquement de Jésus-Hostie, il nous sera toujours possible de rencontrer Dieu en nous recueillant dans le silence du cœur, comme notre Mère, Sainte Marie, l’a si souvent fait, à chaque instant de la vie de son Fils.


    [1] Pie XII, Lettre encyclique Mediator Dei, n° 205.

    [2]. Liturgie des Heures, lundi de la 1ère semaine de l’Avant, none, Parole de Dieu (cf. Is 14, 1)

    [3] Saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 154.

  • Que penser de la déclaration commune du pape Léon XIV et du patriarche Bartholomée ?

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    De Niwa Limbu sur le Catholic Herald :

    30 novembre 2025

    Que penser de la déclaration commune du pape Léon XIV et du patriarche Bartholomée ?

    Le pape Léon XIV et le patriarche œcuménique Bartholomée ont publié aujourd'hui une déclaration commune historique du Phanar, appelant à la pleine communion entre « nos Églises sœurs ».

    Dans une déclaration qui rassemble les 300 millions d'orthodoxes et les 1,4 milliard de catholiques du monde entier, les deux prélats ont exprimé l'espoir que les deux Églises puissent un jour partager la prière d'unité prononcée par Jésus dans Jean 17:20 lorsqu'il demande : « Que tous soient un, comme toi en moi et comme je suis en toi. »

    Ils se sont également engagés dans un dialogue théologique soutenu visant à surmonter les « obstacles qui empêchent le rétablissement de la pleine communion », et ont appelé à des « mesures nouvelles et courageuses » dans cette direction.

    Surtout, ils ont également abordé la question de longue date de la date de Pâques, affirmant leur « désir commun de poursuivre le processus de recherche d'une solution possible pour célébrer ensemble chaque année la Fête des Fêtes », signalant ainsi leur intention de réexaminer les calendriers distincts qui ont historiquement maintenu l'Orient et l'Occident séparés.

    Ce n'est pas la première fois que de telles aspirations se manifestent. L'utilisation de différentes dates de Pâques, le calendrier grégorien occidental et le calendrier orthodoxe julien, explique depuis longtemps pourquoi Pâques est célébrée sur des dimanches différents. Les érudits soulignent que le recours persistant des orthodoxes à l'équinoxe de printemps julien, astronomiquement inexact, demeure un obstacle majeur.

    Le moment choisi pour cette déclaration est significatif. Les deux Églises ont invoqué le 1700e anniversaire du concile de Nicée et le 60e anniversaire de la levée des anathèmes de 1054, utilisant ces dates marquantes pour souligner ce qui les unissait autrefois : la clarté doctrinale, une confession de foi commune et une identité chrétienne partagée.

    Le problème de fond de cette déclaration ne réside ni dans la date de Pâques, ni dans l’invocation diplomatique des « Églises sœurs ». Il s’agit de savoir si l’Église catholique peut rechercher l’unité sans diluer les vérités qui lui donnent tout son sens, principes déjà clairement énoncés dans des articles précédents.

    La réconciliation ecclésiale ne saurait se fonder sur l’ambiguïté. L’Église existe pour enseigner la vérité révélée, non pour la modérer ou la négocier. L’unité véritable ne peut être atteinte en s’adaptant à l’esprit du temps ; elle doit naître de la fidélité au dépôt de la foi.

    Leur déclaration affirmait la continuité avec des décennies d'œcuménisme diplomatique, certes plein d'espoir mais souvent vague. Bartholomée et Léon XIV ont réitéré leur désir de poursuivre « le rétablissement de la pleine communion », invitant les fidèles à méditer sur la prière du Seigneur « afin que tous soient un », et notant que, par coïncidence, l'Orient et l'Occident partagent la même date de Pâques en 2025.

    Ils ont invoqué la nécessité de relever ensemble « les défis de notre époque ». Et pourtant, des tensions de longue date persistent : le rejet orthodoxe de la primauté papale telle que définie par Vatican I, les divergences dans la discipline sacramentelle et l'utilisation continue par les orthodoxes du paschalion julien, qui rend mathématiquement impossible une date commune permanente pour Pâques.

    Ces obstacles sont réels. Ils sont doctrinaux et ne constituent pas de simples griefs historiques qui peuvent être résolus par la politesse ou la bonne volonté.

    Les catholiques doivent y répondre avec gratitude et vigilance. Gratitude, car la charité envers nos frères séparés est toujours bonne ; vigilance, car la chaleur peut obscurcir la clarté théologique. Le pape est le gardien de la doctrine, et non son compilateur, et l'unité doit suivre la conversion, et non la concession.

    L'unité est souhaitable, mais l'unité fondée sur la vérité est la seule unité réelle. Lorsque la doctrine est oubliée, le Christ lui-même est oublié. La chrétienté ne sera pas sauvée par la diplomatie, mais par la vérité révélée à laquelle seule l'Église reste attachée.

  • Voilà comment des communistes recyclés dominent la Pologne « démocratique »

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    De Wlodzimierz Redzioch sur la NBQ :

    Interview / Dorota Kania

    Voilà comment des communistes recyclés dominent la Pologne « démocratique ».

    De Włodzimierz Czarzasty, actuel président de la Diète (Sejm), à Marek Siwiec, chef de la chancellerie de cette même chambre du Parlement polonais, dans la Pologne de Tusk, les communistes occupent des postes clés en politique et au-delà. La Nuova Bussola s'entretient avec Dorota Kania, auteure de la série « Resrowe Dzieci » (Héritiers du communisme).

    1/12/2025

    Une image du Sejm, 13 novembre 2023 (Ap via LaPresse)

    Le 18 novembre, le communiste Włodzimierz Czarzasty accédait à la présidence de la Diète (Sejm), la chambre basse du Parlement polonais, devenant ainsi le deuxième personnage le plus important de l'État. Par ailleurs, Czarzasty nommait Marek Siwiec, autre figure historique du communisme, à la tête de la chancellerie de la Diète. Siwiec était l'un des plus proches collaborateurs d'Alexandre Kwaśniewski, président communiste de la Pologne de 1995 à 2005, et est resté célèbre pour ses gestes moqueurs : descendant d'un hélicoptère, il avait imité Jean-Paul II en bénissant, en faisant le signe de croix et en embrassant le sol.

    Dorota Kania, auteure d'ouvrages sur les Polonais issus de familles de militants et de fonctionnaires du Parti communiste polonais (PZPR), du ministère de la Sécurité publique (MB) et, plus tard, des services de sécurité (SB), s'intéresse au retour des « camarades » à des postes clés de la vie politique polonaise. Tous occupent des positions privilégiées dans la société, grâce à leurs relations et à leurs moyens financiers. Parfois, bien qu'issus de milieux non communistes, ils entretiennent des liens idéologiques et financiers avec l'ancien régime et les services de sécurité. Dans leur jeunesse, ils ont milité au sein d'organisations de jeunesse communistes, puis sont devenus entrepreneurs, propriétaires et directeurs de nouveaux médias. Ils s'opposent aux traditions polonaises, au catholicisme, au patriotisme et, plus généralement, à l'identité polonaise. Leur dangerosité tient à leur infiltration dans les médias, notamment à la télévision et à la radio, qui façonnent l'opinion publique. De plus, pour obtenir l'aval des gouvernements européens, ces individus agissent souvent selon les diktats de Bruxelles et de Berlin, même au détriment des intérêts nationaux. La Nuova Bussola a interviewé Dorota Kania.

    Grâce aux accords de la Table ronde (signés en 1989 entre les représentants du régime communiste et l'opposition démocratique), le processus de démocratisation du pays a débuté. La Pologne a ainsi évité un affrontement sanglant avec le régime totalitaire, mais au prix d'une impunité garantie aux communistes. Quelle fut la stratégie communiste après 1989 ?

    Les communistes à l'origine des accords de la Table ronde poursuivaient un objectif unique : un démantèlement contrôlé du pouvoir, suivi d'une reconquête sous une nouvelle apparence. Ils ont profité de ce tournant pour maintenir leur influence, protéger leurs intérêts et entrer dans la Troisième République polonaise en tant qu'entité plus forte, mieux organisée et plus riche que jamais. L'argent et l'influence étaient cruciaux : la Pologne, alors en pleine crise économique, connaissait une situation désastreuse. Après la dissolution de leur parti, les communistes se sont immédiatement reformés en un nouveau groupe politique : la Social-démocratie de la République de Pologne, devenue, à partir de 1991, l'Alliance de la gauche démocratique. Leur avantage sur la droite émergente était considérable : ils disposaient de structures, de personnel et de fonds hérités du Parti ouvrier unifié polonais (nom donné en Pologne au parti communiste dépendant de Moscou). Ils bénéficiaient du soutien de l’administration d’État, d’une influence dans les médias et de l’appui des services secrets, qui comptaient encore parmi leurs membres des fonctionnaires de l’ancien régime.

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  • De la Turquie au Liban, l'engagement de Léon XIV en faveur de l'œcuménisme et de la paix

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    De la Turquie au Liban, l'engagement de Léon XIV en faveur de l'œcuménisme et de la paix

    Après avoir rencontré le patriarche arménien de Constantinople, Sahak II, et célébré la Divine Liturgie avec Bartholomée Ier, le pape a quitté la Turquie hier pour se rendre au Liban. Durant son vol vers Beyrouth, Robert Prévost a réaffirmé le soutien du Saint-Siège à la solution « deux peuples, deux États » à la question palestinienne.
    1/12/2025

    Léon XIV à la cathédrale apostolique arménienne avec Sahak II, Istanbul, 30 novembre 2025 (Vatican Media/LaPresse)

    Le premier dimanche de l'Avent, Léon XIV était partagé entre la Turquie et le Liban. Sa dernière journée en Turquie commença à la cathédrale apostolique arménienne. Il fut accueilli par Sahak II, patriarche arménien de Constantinople, à qui le pontife offrit humblement de goûter le pain qu'il venait de bénir. Un des moments les plus spontanés de sa visite fut marqué par un message du Saint-Père axé sur l'idéal de réconciliation. « Sur le chemin de l'unité, nous sommes précédés et entourés d'une multitude de témoins », rappela Prevost, qui, parmi les saints de la tradition arménienne, cita Nersès IV Shnorhali, poète, musicien, théologien et intellectuel accompli, précurseur de l'œcuménisme dès le XIIe siècle.

    Le discours de Sahak II fut particulièrement significatif. Il loua la papauté pour son rôle de guide moral et exprima sa gratitude pour toutes les fois où les papes, à travers l'histoire, se sont élevés contre les souffrances des Arméniens. Puis, au siège du Patriarcat œcuménique de Constantinople, Léon XIV conclut son pèlerinage en Turquie par une Divine Liturgie en la cathédrale Saint-Georges, organisée par Bartholomée Ier en mémoire de l'apôtre André. Le pape remercia Bartholomée Ier pour son soutien aux travaux de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe, et l'exhorta à « tout mettre en œuvre pour que toutes les Églises orthodoxes autocéphales reprennent une participation active à cet effort ». En effet, après le schisme orthodoxe de 2018, provoqué par les tensions liées à l'autocéphalie de l'Église ukrainienne, le Patriarcat de Moscou – un grand « adversaire » de Constantinople – avait choisi de ne pas participer aux discussions de la Commission.

    À la fin de la liturgie , Léon et Bartholomée sont apparus au balcon et ont donné une bénédiction œcuménique aux participants. Le pape a quitté Istanbul après avoir déjeuné avec le patriarche œcuménique. Durant son séjour en Turquie, Léon a également rencontré Andrea Minguzzi, un chef italien très réputé en Turquie, qui lui avait écrit pour lui faire part de son désir de le rencontrer et de lui raconter l'histoire de son fils Mattia Ahmet, décédé à seulement 14 ans après avoir été poignardé sur un marché d'Istanbul en janvier dernier. Cet incident avait suscité une vive émotion dans tout le pays.

    Durant le vol pour Beyrouth, Léon XIV a évoqué sa rencontre avec Erdogan, expliquant qu'ils avaient discuté de l'Ukraine et de Gaza et réaffirmant que le Saint-Siège défendait depuis des années la position de « deux peuples, deux États ». Le pape a déclaré qu'« à l'heure actuelle, Israël n'accepte toujours pas cette solution », mais il a également exprimé un espoir, réaffirmant l'amitié du Saint-Siège avec Israël et déclarant vouloir « jouer un rôle de médiateur auprès des deux parties afin de nous rapprocher d'une solution juste pour tous » en faveur d'une reprise du dialogue. Il a ajouté qu'« aujourd'hui, des propositions concrètes pour la paix sont à nouveau formulées ». Dans l'après-midi, il a atterri au Liban et a été accueilli par les autorités libanaises.

    Aujourd'hui sera une journée chargée pour le Pontife, qui commencera sa visite au monastère Saint-Maron à Annaya pour prier devant le tombeau de Saint Charbel Maklūf et la terminera par une rencontre avec des jeunes sur la place devant le Patriarcat maronite d'Antioche à Bkerké.

  • Colonialisme: ne peut-on enquêter qu’à charge ?

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    De Paul Vaute sur Le passé belge :

    Colonialisme: ne peut-on enquêter qu’à charge ?

       Depuis plusieurs années, le passé colonial de la Belgique se trouve au banc des accusés, sous l'influence d'organisations telles que le Collectif mémoire coloniale et lutte contre les discriminations (CMCLD) ou d'universitaires tels que la politologue Nadia Nsayi. Une commission d'enquête parlementaire a rendu des conclusions, saluées ou critiquées selon les points de vue [1], alors que des volontés de "décoloniser l'espace public" ont fait leur chemin dans certaines communes.

       Dans la conception que défendent les activistes, les mobiles civilisateurs invoqués pour justifier notre présence en Afrique ne furent qu'un masque, alors que le système reposait sur la violence et que la modernisation ainsi que l'indépendance promises étaient sans cesse ajournées. Les "plus profonds regrets" exprimés par le Roi, notamment à Kinshasa en juin 2022, sont insuffisants pour les tenants de cette vogue idéelle, qui déplorent l'absence d'excuses en bonne et due forme et la présentation par Philippe de la colonisation comme une première étape, même malheureuse, dans le partenariat entre la Belgique et le Congo.

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  • Le 1er décembre 1916, Charles de Foucauld meurt assassiné

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    De Thomas Belleil sur "1000 raisons de croire" :

    Charles de Foucauld, le libertin débauché devenu ermite missionnaire

    Jeune libertin vaniteux et orgueilleux, avide de gloire, de richesses et de plaisirs, Charles de Foucauld fait l’expérience de l’amour de Dieu lors d’une confession en 1886. Radicalement converti à la foi chrétienne, Charles devient religieux, puis ermite en Afrique du Nord. Auprès des populations locales, pour lesquelles il se dépense dans une vie de service, il offre un témoignage lumineux de l’amour du Christ, bien au-delà des mots. La vie, pourtant humble et cachée, de celui qui deviendra « saint » Charles de Foucauld en 2022 a un rayonnement extraordinaire, partout dans le monde, et touche les cœurs au-delà des frontières de l’Église catholique.


    Les raisons d'y croire

    • Né le 15 septembre 1858 dans une famille militaire très chrétienne, Charles de Foucauld abandonne progressivement la foi à l’adolescence. Son itinéraire de conversion radicale à l’âge adulte atteste que la foi n’est pas simplement une affaire de déterminisme social. Charles de Foucauld remet en cause la foi chrétienne et les valeurs morales qui lui sont associées, jusqu’en leur fondement, au point de vivre leur exact contraire, avant de les (re)choisir librement à la suite d’un itinéraire personnel.
    • Adolescent puis jeune adulte, Charles de Foucauld a vécu aussi loin de l’Évangile que l’on peut l’être. Il a goûté à toutes les joies et tous les plaisirs qu’une vie sans Dieu ni maître peut offrir : prostituées, soirées libertines, festins, argent, gloire militaire et professionnelle… Pourtant, la vie libertine proposée par l’athéisme ne semble pas tenir ses promesses de bonheur. Les plus grandes philosophies athées et les plaisirs illimités n’ont pas su combler la soif de vérité et de bonheur de Charles de Foucauld. Seul l’Évangile a pu le faire.
    • Après un début de carrière militaire, Charles de Foucauld effectue une exploration au Maroc. Le fait de côtoyer des musulmans profondément croyants éveille Charles à la transcendance. La religion lui semble pouvoir apporter des réponses qu’aucune philosophie ou aucun mode de vie ne peut offrir. Fasciné par la foi des musulmans, Charles envisage de se convertir à l’islam. Pourtant, après avoir lu le Coran et étudié le contenu doctrinal de cette religion, Charles, soutenu par une intuition intérieure, décide que le christianisme lui est préférable.
    • De retour à Paris, la fréquentation régulière de catholiques intelligents et pleins de bonté fait sauter tous les préjugés négatifs que le jeune homme nourrissait envers la religion catholique. Attiré par le Dieu des chrétiens, Charles ose cette prière : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ! » Très peu de temps après, Charles reçoit de Dieu des signes de son existence qui dépassent de bien loin ses attentes. Lors d’une confession à l’abbé Huvelin, l’illumination se produit : en son intelligence, Charles est certain que Dieu existe, et, en son cœur, il goûte à quel point le Christ l’aime.
    • Charles de Foucauld se convertit radicalement au christianisme, et décide de renoncer à tous ses biens, et de ne plus vivre que pour le Christ, au point de devenir religieux, puis ermite. Ce qu’il a cherché toute sa vie, il l’a trouvé dans le christianisme. Après avoir goûté tous les plaisirs de la vie, jusqu’à l’excès, Charles de Foucauld choisit sciemment d’y renoncer pour un bonheur plus grand. Il trouve dans les vertus chrétiennes, en particulier la chasteté, la pauvreté et l’obéissance, une libération intérieure et une joie bien plus profonde que dans ses années libertines.
    • Devenu chrétien, religieux puis ermite, Charles va progressivement brûler d’un amour de Dieu et du prochain de plus en plus intense et profond, inexplicable autrement que par sa fréquentation toujours plus intime du Dieu en lequel il croit. Seule la grâce de Dieu peut expliquer comment un cœur aussi dur, orgueilleux, égoïste, jouisseur et indiscipliné a pu devenir aussi doux, humble, pur, aimant et obéissant.
    • La vie humble et cachée de Charles de Foucauld sera dévoilée progressivement après la mort de ce dernier. Cette vie d’amour à haute température constituera une inspiration pour des millions de chrétiens, mais aussi de non chrétiens. À la suite de miracles obtenus par son intercession, Charles de Foucauld est canonisé le 15 mai 2022 par le pape François.

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    Né à Strasbourg le 15 septembre 1858 dans une famille, très chrétienne, de militaires, Charles de Foucauld est orphelin de père et de mère dès l’âge de six ans. Élevé par son grand-père, avec sa sœur Marie, Charles fait sa première communion et il est confirmé le 28 avril 1872. Pourtant, à cette même époque, cet adolescent intelligent, curieux et avide de lectures diverses commence à s’éloigner de la foi.

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