Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Les saints apôtres Pierre et Paul (29 juin)

    IMPRIMER

    El-Greco-St.-Paul-and-St.-Peter.JPGLe mercredi 29 juin 2005, Benoît XVI a consacré sa catéchèse aux apôtres Pierre et Paul :

    Chers frères et soeurs,

    La fête des saints Apôtres Pierre et Paul est à la fois une commémoration reconnaissante des grands témoins de Jésus Christ et une confession solennelle en faveur de l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique. C'est tout d'abord une fête de la catholicité. Le signe de la Pentecôte - la nouvelle communauté qui parle dans toutes les langues et qui unit tous les peuples en un unique peuple, en une famille de Dieu - ce signe est devenu réalité. Notre assemblée liturgique, au sein de laquelle sont réunis des Evêques provenant de toutes les parties du monde, des personnes de multiples cultures et nations, est une image de la famille de l'Eglise présente sur toute la terre. Des étrangers sont devenus des amis; au-delà de toutes les frontières, nous nous reconnaissons comme des frères. Ainsi est menée à bien la mission de saint Paul, qui savait "être un officiant du Christ Jésus auprès des païens, ministre de l'Evangile de Dieu , afin que les païens deviennent une offrande agréable, sanctifiée dans l'Esprit Saint" (Rm 15, 16). Le but de la mission est une humanité devenue elle-même une glorification vivante de Dieu, le culte véritable que Dieu attend:  tel est le sens le plus profond de la catholicité - une catholicité qui nous a déjà été donnée et vers laquelle nous devons toutefois toujours nous acheminer. La Catholicité n'exprime pas qu'une dimension horizontale, le rassemblement de nombreuses personnes dans l'unité; elle exprime également une dimension verticale:  ce n'est qu'en tournant le regard vers Dieu, seulement en s'ouvrant à Lui que nous pouvons devenir vraiment une seule chose. Comme Paul, Pierre vint lui aussi à Rome, dans la ville qui était le lieu de convergence de tous les peuples et qui, précisément pour cette raison, pouvait devenir avant toute autre l'expression de l'universalité de l'Evangile. En entreprenant le voyage de Jérusalem à Rome, il savait assurément qu'il était guidé par les voix des prophètes, par la foi et par la prière d'Israël. En effet, la mission vers le monde entier fait également partie de l'annonce de l'Ancienne Alliance:  le peuple d'Israël était destiné à être une lumière pour les nations. Le grand Psaume de la Passion, le psaume 21, dont le premier verset est:  "Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné?". Jésus a prononcé ce psaume sur la croix, il se terminait par la vision suivante:  "Tous les lointains de la terre se souviendront et reviendront vers Yahvé; toutes les familles des nations se prosterneront devant lui" (Ps 21, 28). Quand Pierre et Paul vinrent à Rome le Seigneur, qui avait commencé ce psaume sur la croix, était ressuscité; cette victoire de Dieu devait à présent être annoncée à tous les peuples, accomplissant ainsi la promesse avec laquelle le Psaume se concluait.

    Lire la suite

  • Solennité des saints Pierre et Paul : des hommes de miséricorde

    IMPRIMER

    paul-pierre-lippi.jpgC'est ainsi que, dans un de ses sermons, saint Bernard de Clairvaux (12e siècle) qualifie les Apôtres Pierre et Paul.

    "C'est avec raison, mes frères, que l'Église, notre mère, applique aux saints apôtres ces paroles du Sage : « Ce sont des hommes de miséricorde, dont les justices ne tombent point dans l'oubli, les biens qu'ils ont laissés à leur postérité, y subsistent toujours (Eccli. XIV, 10 et 11). » Oui, on peut bien les appeler des hommes de miséricorde, tant parce qu'ils ont obtenu miséricorde pour eux-mêmes, que parce qu'ils sont pleins de miséricorde, ou que c'est dans sa miséricorde que Dieu nous les a donnés.

    illustration : Filippino Lippi (XVe s.) : Paul rendant visite à Pierre en prison

    Lire la suite

  • « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés »

    IMPRIMER

    D'Evangile au Quotidien (26 juin) :

    Saint Jean Climaque (v. 575-v. 650)

    moine au Mont Sinaï

    L'Échelle sainte — Wikipédia

    L’Échelle sainte, 10e degré: 8,10-11,12,13,18 (Coll. SO n° 24, trad. P. Deseille, éd. Bellefontaine, 1978; p. 139-140; rev.)

    « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés »

    N’aie pas de fausse honte devant celui qui te dit du mal de son prochain, mais réponds-lui plutôt : « Arrête, frère ! Je tombe moi-même chaque jour dans des fautes plus graves ; dès lors, comment pourrais-je condamner celui-ci ? » Tu obtiendras ainsi un double profit : avec un unique remède, tu te guériras toi-même et tu guériras ton prochain. C’est là un des raccourcis qui conduisent au pardon des péchés, je veux dire de ne pas juger, si cette parole est vraie : « Ne jugez pas ; et vous ne serez pas jugés » (Lc 6,37). (…) Quand tu verrais quelqu’un commettre le péché à l’instant de sa mort, même alors ne le juge pas, car le jugement de Dieu est impénétrable pour l’homme. Certains ont commis de grandes fautes à la vue de tous, mais ils ont accompli en secret de plus grand actes de vertu. Ainsi leurs détracteurs se sont-ils trompés en ne s’attachant qu’à la fumée sans voir le soleil. Écoutez-moi, écoutez, vous tous, censeurs pleins de malice des actions d’autrui ! Si cette parole est vrai ‒ et elle l’est certainement ‒ : « Du jugement dont vous jugez on vous jugera » (Mt 7,2), alors tout péché, soit de l’âme, soit du corps, dont nous accuserons notre prochain, nous y tomberons nous-mêmes. La chose est sûre. Des censeurs hâtifs et sévères de leur prochain tombent dans cette passion parce qu’ils ne gardent pas parfaitement le souvenir et le souci constant de leurs propres péchés. En effet, si quelqu’un, débarrassé du voile de l’amour de lui-même, voyait exactement ses propres maux, il ne pourrait plus se soucier d’autre chose sa vie durant ; il estimerait que tout le temps qui lui reste ne lui suffirait pas pour s’affliger sur lui-même, vivrait-il cent ans et verrait-il toutes les eaux du Jourdain couler de ses yeux en torrents de larmes. (…) Juger les autres, c’est ne pas avoir honte d’usurper une prérogative divine ; les condamner, c’est ruiner notre propre âme.

  • Un synode sans queue ni tête

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be) :

    Bonne conversation ! Dans un synode sans queue ni tête

    Il y a un abîme entre la sublime « Conversation sacrée » peinte par Piero della Francesca en 1472 (voir ci-dessus) et la « conversation dans l’Esprit » qui est le nouvel mot d’ordre du synode sur la synodalité.

    Autant la première est limpide, avec des anges et des saints en dialogue spirituel avec le Fils de Dieu sur les genoux de Marie, autant la seconde est vague.

    La formule « conversation dans l’Esprit » a été lancée comme fil conducteur de la prochaine session plénière du synode, programmée en octobre, par les deux cardinaux qui en dirigent le déroulement, le maltais Mario Grech et le luxembourgeois Jean-Claude Hollerich.

    Dans l’ « Instrumentum laboris » qui servira de trame aux assises, et qui a été rendu public le 20 juin, la formule apparaît à plusieurs reprises. Et dans la conférence de presse de présentation elle a même été identifiée comme le « modus operandi » du synode lui-même.
    Ce « modus operandi » se compose de trois étapes fondamentales.

    « La première – peut-on lire dans l’ ‘Instrumentum laboris’ – est consacrée à la prise de parole de chacun et chacune, à partir de sa propre expérience personnelle relue dans la prière pendant le temps de préparation. Les autres écoutent en silence sans entrer dans des débats ou des discussions en sachant que chaque personne a une contribution précieuse à apporter ».
    Dans la seconde étape, « à nouveau, chaque membre du groupe prend la parole : non pas pour réagir et contrer ce qui a été entendu, en réaffirmant sa propre position, mais pour exprimer ce qui, au cours de l’écoute, l’a touché(e) le plus profondément et ce par quoi il ou elle se sent le plus interpellé(e) ».

    La troisième « consiste à identifier les points clés qui ont émergé et à dégager un consensus concernant les fruits du travail commun, que chacun considère comme fidèle au processus et dans lequel il ou elle peut donc se sentir représenté ». Le tout « toujours dans un climat de prière » et prêtant « attention aux voix marginales et prophétiques », dans la certitude que « l’Esprit, maître de l’harmonie, aidera à passer de la cacophonie à la symphonie ».

    En conférence de presse, à la question de savoir si cela pourrait correspondre à une mutation de la doctrine catholique sur « les divorcés remariés, les personnes en mariage polygame ou les personnes LGBTQ+ », expressément citées dans l’ « Instrumentum laboris », Grech et Hollerich n’ont répondu ni oui ni non.

    En effet, on ne dit rien sur les critères censés présider à l’évaluation des opinions exprimées. On renvoie simplement à l’Esprit Saint. On a fait coïncider la « modalité de gestion des processus décisionnels et de construction du consensus » avec la « conversation dans l’Esprit », qui suffit à elle seule – dit-on – pour « favoriser un exercice de l’autorité approprié à une Église synodale ».
    Si vraiment le besoin se faisait sentir d’un nouveau rôle auxiliaire, c’est celui du « facilitateur », décrit comme suit dans l’ « Instrumentum laboris » :

    « Compte tenu de l’importance de la conversation dans l’Esprit pour animer le vécu de l’Église synodale, la formation à cette méthode, et en particulier l’enjeu d’avoir des personnes capables d’accompagner les communautés dans cette pratique, est perçue comme une priorité à tous les niveaux de la vie ecclésiale et pour tous les baptisés ».

    Cette fonction de « facilitateur » – toujours selon l’ « Instrumentum laboris » – est la nouvelle fonction à laquelle devraient être formés « les évêques, les prêtres, les diacres, les personnes consacrées et tous ceux qui exercent un ministère », dans le but de « renouveler les modalités d’exercice de l’autorité et les processus de décision dans une approche synodale, et pour apprendre à accompagner dans l’Esprit le discernement et le dialogue communautaires ».

    Bien entendu, parmi les nombreuses questions que l’ « Instrumentum laboris » confie aux Pères synodaux figure également la suivante :

    « Comment la conversation dans l’Esprit, qui ouvre le dynamisme du discernement en commun, peut-elle contribuer au renouvellement des processus de décision dans l’Église ? Comment peut-elle être « institutionnalisée » et devenir une pratique ordinaire ? Quels sont les changements à apporter au droit canonique ? ».

    Mais, intentionnellement, aucune hypothèse concrète de réforme à discuter n’a été prévue à l’avance. « L’ ‘Instrumentum laboris’ ne donne pas de réponses, il ne fait que poser des questions », a déclaré le cardinal Hollerich. « Nous n’avons pas d’agenda écrit à l’avance ».
    Et le cardinal Grech : « On ne donne aucune systématisation théorique préalable de la synodalité qui est le thème du synode. La synodalité sera une expérience, sur laquelle nous nous interrogerons ».
    Ce synode sur la synodalité est en cours depuis 2021 à des niveaux divers, local, national, continental, et se poursuivra avec les deux sessions plénières d’octobre 2023 et d’octobre 2024. Sans qu’on y vote aucune proposition contraignante, puisque ce sera le Pape seul, à la fin de tout, qui tirera les décisions qu’il voudra.

    Mais ce synode aura-t-il vraiment une fin ? À en voir la manière dont le Pape François l’a piloté jusqu’ici, et tant qu’il sera pape, il est permis d’en douter. Ce qui intéresse le plus le Pape François c’est surtout une chose : mettre en branle des « processus ». D’une durée indéterminée. Peu lui importe s’ils sont confondants et confus, parce que l’Esprit Saint saura, lui, où conduire l’Église, par exemple – peut-on lire dans l’ « Instrumentum laboris » – sur le « niveau d’autorité doctrinale » qui pourra être attribué aux conférences épiscopales d’un continent, et par conséquent à la faculté du pape d’y consentir ou pas.

    Dans le dernier cahier de « La Civiltà Cattolica », la revue des jésuites de Rome imprimée sous contrôle préalable des autorités vaticanes, on trouve un article d’un jésuite de l’Université de Louvain, Jos Moons, qui dit tout dès le titre : « Papa Francesco, lo Spirito Santo e la sinodalità. Verso una riconfigurazione pneumatologica della Chiesa ».

    La très vague « conversation dans l’Esprit » décrite dans l’ « Instrumentum laboris » est la mise en pratique de cette « reconfiguration ». Dans laquelle on peut mettre un peu de tout, dans un triomphe de la liberté d’opinion avec une révérence ostentatoire à l’Esprit qui « souffle où il veut ».

  • Les évêques canadiens rappellent le droit d’avoir des convictions religieuses et morales distinctives, même lorsqu’elles remettent en cause les idées dominantes

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    Au Canada, une lettre pastorale pour défendre la liberté religieuse

    Dans un Canada de plus en plus sécularisé, la Conférence des évêques catholiques du Canada publie une lettre pastorale sur la liberté de religion et la liberté de conscience dans le pays. Intitulé «Vivre en catholiques sur la place publique», le document, constitué de 21 points, rappelle que la liberté de religion constitue le fondement d’une démocratie.

    «Au Canada, la liberté de religion et de conscience, avec les autres libertés fondamentales incluses à l’article 2 de la Charte canadienne des droits et libertés, constitue le fondement de notre société démocratique et reflète notre vie commune en tant qu’êtres humains porteurs de l’image et de la ressemblance de Dieu», rappelle la Commission épiscopale pour la justice et la paix de la Conférence des évêques du Canada (CECC) dans sa lettre pastorale publiée le 22 juin, à l’occasion de la mémoire de saint Thomas More.

    Longue de huit pages, cette lettre pastorale revient d’abord sur l’importance de préserver la liberté de religion de chacun dans la société canadienne. «La liberté de religion et la liberté de conscience sont des libertés connexes qui nous permettent de vivre pleinement tels que nous sommes, tels que nous sommes appelés à être», rappellent les évêques canadiens.

    «Un postulat postmoderne répandu et erroné voudrait qu’on puisse sacrifier la liberté de religion ou de conscience au profit d’une liberté d’expression ou d’association plus large», écrivent-ils également, dans un pays où selon le recensement de 2019, 19,3 millions de personnes ont déclaré être chrétiens, soit 53,3% de la population. Des chiffres en baisse ces dernières décennies, en 2011, 67,3% des Canadiens se déclaraient chrétiens. «L’idée d’éroder ainsi la défense de la liberté religieuse est un symptôme d’amnésie, un oubli de ce que nous sommes en tant qu’êtres humains, de nos désirs les plus profonds et de notre véritable dignité», note la lettre pastorale.

    Liberté religieuse et État

    Toujours selon l’article 2 de la Charte canadienne des droits et des libertés, l’État a obligation de défendre les libertés fondamentales de chacun. Mais selon la CECC, ce droit est régulièrement bafoué. «À tous les échelons, ces institutions imposent de plus en plus souvent non pas une laïcité ‘’ouverte’’, telle que définie par le philosophe catholique Charles Taylor, où l’État est véritablement neutre et fait place à toutes les formes de croyances exprimées pacifiquement, mais plutôt une laïcité « fermée » qui ne veut pas accommoder les différentes croyances ou qui ne permet à peine – voire pas du tout – la manifestation publique de ces croyance», dénoncent les prélats, s’inquiétant par exemple de la fermeture d’écoles ou d’hôpitaux catholiques.

    Les évêques canadiens notent aussi que dans une démocratie pluraliste «l’accueil de la diversité suppose qu’on reconnaisse le droit de défendre des positions théologiques et morales précises, même lorsqu’elles remettent en cause les normes qui prédominent à notre époque». Chacun doit pouvoir défendre ses convictions sans violences et de manière authentique. «En tant que catholiques, notre foi nous appelle à défendre sur la place publique ce que nous croyons être vrai», lit-on

    Par ailleurs, avertit la CECC, sans une solide liberté de religion, les autres libertés fondamentales peuvent être remises en question.

    En conclusion de cette lettre pastorale, les évêques canadiens invitent, comme Pierre, à rendre explicitement compte de la foi.

  • Communauté Saint-Jean : un bien triste déballage

    IMPRIMER

    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Les Frères de Saint-Jean publient un rapport accablant sur les abus sexuels de leur fondateur

    DÉCRYPTAGE - Le Père Marie-Dominique Philippe, mort en odeur de sainteté mais aujourd'hui déchu, serait à l'origine d'une spiritualité légitimant des actes réprouvés par la morale catholique.Les Frères de Saint-Jean publient un rapport accablant sur les abus sexuels de leur fondateur --

    Un « saint » déchu. Le Père Marie-Dominique Philippe, dominicain, fondateur en 1975 de la communauté des « Frères de Saint-Jean » était mort le 26 août 2006 en odeur de sainteté. Il avait 93 ans. Sa photo trônait dans toutes les pièces de la trentaine de prieurés qu'il avait fondés en France et dans le monde. Il fallait accueillir l'extraordinaire afflux de vocations masculines et féminines qu'il suscitait. Ce religieux à la voix frêle était vénéré. Le succès de son œuvre était cité en modèle. Il est désormais voué aux gémonies.

    Officiellement désavoués une première fois en 2013 par les responsables de l'ordre pour ses abus sexuels avérés - ce que nient encore certains frères et sœurs qui ont fait scission - les méthodes cachées du Père Marie-Dominique Philippe, les effets de son enseignement sur une partie des religieux, les origines théologiques et psychologiques de ses déviances, les mesures prises pour en sortir, sont aujourd'hui publiquement révélés par sa congrégation dans un implacable rapport de 800 pages, intitulé «comprendre et guérir». Il a été élaboré par une commission mixte impliquant des experts et des Frères de Saint-Jean.

    Appelés «petits-gris» pour la couleur de leur coule, leurs effectifs ont fondu de moitié depuis 2013 : il reste aujourd'hui 422 religieux. Quant à la branche féminine de l'ordre, elle compte 53 religieuses contemplatives et 175 Sœurs apostoliques. Certains prieurés ont été fermés.

    En 2022, la référence au fondateur a été officiellement exclue des constitutions de cet ordre religieux. La «règle de vie» du fondateur a été bannie. L'ordre a également remanié ses modalités de gouvernance, ses critères de discernement pour les vocations et son programme de formation. Il est vrai que le Père Marie-Dominique Philippe cumula longtemps les fonctions de fondateur, de prieur général, de supérieur, d'unique professeur référant, de confesseur suprême…

    C'est une commission d'écoutes des victimes mise sur pied en 2015 qui a conduit ses disciples religieux à prendre conscience de l'étendue des conséquences des comportements déviants transmis par le fondateur chez nombre de frères de Saint-Jean et chez quelques religieuses : même mode opératoire pour capter les victimes ; même justification de leurs abus.

    Ce qui décida le lancement d'une «commission d'enquête» aboutissant aujourd'hui à ce rapport. La démarche d'introspection - certes contrôlée par la congrégation, ce que critiquent certains - est sans concession. Elle est inédite dans l'Église catholique à ce niveau de précision et de révélation.

    24 victimes identifiées

    Le rapport s'intéresse d'abord au fondateur : «il est clair que le Père Marie-Dominique Philippe a entretenu des relations d'ordre sexuel dans la durée avec plusieurs personnes en même temps. À la fin des années 80, il est établi qu'il menait en parallèle au moins quatre relations impliquant des pratiques sexuelles».

    Lire la suite

  • Des idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde

    IMPRIMER

    De Figaro Histoire via le site "Pour une école libre au Québec" :

    Le génie du christianisme

    28 juin 2023


    Recension de l’ouvrage Ces Idées chrétiennes qui ont bouleversé l’histoire de Jean-François Chemain, diplômé de l’IEP de Paris, agrégé et docteur en histoire, docteur en histoire du droit.

    L’une des questions sur lesquelles on nous a demandé de nous pencher était ce qui expliquait le succès, en fait la prééminence de l’Occident dans le monde entier. Nous avons étudié tout ce que nous pouvions des points de vue historique, politique, économique et culturel (…), nous nous sommes rendu compte que le cœur de votre culture, c’est votre religion : le christianisme. C’est pour cette raison que l’Occident est aussi puissant. » : ainsi témoignait un membre de l’Académie chinoise des sciences (cité par David Aikman dans Jesus in Beijing). C’est une évidence, reconnue par le monde entier, que seul l’Occident s’évertue à nier : celle d’une marque chrétienne qui a donné forme, âme, force et durée à notre civilisation.

    C’est cette empreinte chrétienne que Jean-François Chemain, professeur d’histoire dans des établissements supérieurs catho­liques, entreprend de démêler dans son livre, Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde. Des sermons de saint Augustin à ceux de Bossuet, des harangues de Savonarole aux sonnets de Louise de La Vallière, cette synthèse érudite expose de façon lumineuse et vivante les grandes idées qui charpentent la cathédrale européenne depuis la bataille du pont Milvius (312), date de la conversion de Constantin, jusqu’à nos jours.

    Jean-François Chemain bouscule les poncifs véhiculés par la légende noire qu’ont fabriquée les ennemis de l’Église : non, celle-ci n’a pas justifié l’esclavage, elle n’a pas asservi les femmes, elle n’a pas entravé la science, bien au contraire ! C’est dans les pays de marque chrétienne qu’a été abolie la servitude, rendue possible l’émancipation féminine et sont nées les plus grandes révolutions scientifiques qui ont donné lieu au monde moderne…

    Bien sûr, il y a toujours eu des écarts entre l’idéal et la pratique. Les Européens ont fait la guerre, commis des massacres, asservi leur prochain. « Que des chrétiens aient commis des horreurs, c’est incontestable. Qu’ils les aient commises en tant que chrétiens, et au nom du christianisme, c’est à nuancer fortement », écrit l’auteur. Car toujours l’Église, malgré ses contradictions, tenait le flambeau d’une morale circonvenant le pouvoir politique à des obligations supérieures. D’Ambroise de Milan tançant Théodose à la pénitence de Canossa, les exemples sont nombreux d’un pouvoir spirituel imposant sa limite à l’hubris des puissants.

    Jean-François Chemain insiste sur cette séparation entre le pouvoir politique et l’autorité religieuse, qu’il prend soin de ne pas appeler « laïcité », le terme aujourd’hui galvaudé n’ayant rien à voir avec la distinction établie par saint Augustin entre les deux cités, forgeant l’architecture spirituelle de l’Europe. L’auteur fait un détour intéressant par la Russie, sorte de contre-exemple où des siècles de césaropapisme, où autorité spirituelle et politique n’ont jamais été séparées, ont forgé un tout autre modèle civilisationnel.

    La simonie est un danger, mais le spirituel détaché de tout enracinement n’en est-il pas un autre ? « L’Évangile sans l’Église est un poison », écrivait Joseph de Maistre. Sans aller jusque-là, on ne peut que souscrire au constat de Chesterton sur ces « vertus chrétiennes devenues folles » qui emplissent la modernité. Jean-François Chemain n’élude pas le sujet et aborde dans les derniers chapitres de son livre la « mauvaise conscience et le sentiment de culpabilité » qui habitent notre continent, trace évidente d’une mentalité chrétienne qu’aucune autre civilisation ne partage (ni les pays musulmans, ni les pays asiatiques ne se repentent jamais pour la litanie de massacres qui émaillent leur histoire). De même pour l’ouverture migratoire inconditionnelle, propre de notre civilisation.

    L’application du christianisme conduit-elle à son effacement ? C’était la thèse formulée par Marcel Gauchet dans Le Désenchantement du monde. C’est un défi permanent que lance le christianisme à la chrétienté, nous rappelle Jean-François Chemain : « Être en cohérence avec son origine (…) au péril même de sa survie en tant que civi­lisation chrétienne et donc terre de liberté. » La question n’a pas fini de hanter l’Europe : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra », ce commandement vaut-il pour une civilisation ? Ce livre nous plonge dans ce vertigineux dilemme.

    Source : Figaro Histoire

    Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde 
    de Jean-François Chemain,
    publié le 10 mai 2023,
    aux éditions Artège,
    à Paris,
    280 pages,
    ISBN-13 : 979-1033614036

  • Notre-Dame de Paris : un nouveau mobilier liturgique qui ne fait pas l'unanimité

    IMPRIMER

    De Cécile Mérieux sur le site du journal La Croix :

    Notre-Dame de Paris : le nouveau mobilier liturgique ne fait pas l’unanimité

    Le projet d’aménagement intérieur de la cathédrale ne fait pas l’unanimité. Dévoilé vendredi 23 juin, les avis sont partagés sur le choix du diocèse de Paris et de son archevêque Mgr Laurent Ulrich, après avis du comité artistique.

    27/06/2023

    Un autel incurvé, en haut de trois marches, une cathèdre design, un pupitre très épuré, un tabernacle stylisé, le tout dans un bronze brun, sombre et massif. C’est le nouveau mobilier liturgique choisi pour la cathédrale Notre-Dame de Paris restaurée. Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, en a confié, vendredi 23 juin, après consultation du comité artistique, sa réalisation au designer Guillaume Bardet.

    Toutefois, le projet de l’artiste, ancien résident de la Villa Médicis à Rome, et auteur d’autres projets liturgiques, n’a pas convaincu tout le monde par son style épuré, jugé austère par certains. Des critiques se sont exprimées sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter avec le hashtag #saccageNotreDame.

    D’autres nouveaux aménagements sont prévus dans la cathédrale : un baptistère rond et doré de Guillaume Bardet, un parterre de chaises au design signé Ionna Vautrin et un reliquaire pour abriter la couronne d’épines du Christ, réalisé par l’artiste Sylvain Dubuisson. Plusieurs personnalités du domaine de l’art sacré ont émis des critiques, à l’instar de Pierre Téqui, historien de l’art.

    Dans une tribune publiée par Famille chrétienne, il regrette notamment que le reliquaire de la couronne d’épines ne fasse pas aussi l’objet d’un concours. « L’une des reliques les plus insignes de toute l’histoire de la chrétienté (…) va donc être placée sur un treillage de bois, s’indigne-t-il, choix qui prive les créateurs du monde entier d’une formidable occasion de faire le don de leur talent. »

    « Une dimension artistique au second plan »

    S’il vante « un ensemble unifié » et une « solide réflexion spatiale », Pierre Téqui regrette l’absence de crucifix, mais plus largement un « manque de monumentalité » et une « omniprésence de l’abstraction »« À toujours reléguer la dimension artistique au second plan, on s’abîme dans le fonctionnalisme. L’Église aurait-elle peur des artistes ? », questionne-t-il.

    Sur Facebook, il émet des critiques sur l’autel lui-même, qui « doit être signe de la présence du Christ ». Selon lui, « cette austérité est mal venue : car elle n’est pas au service d’un Dieu qui s’est fait homme, qui a pris chair pour souffrir la passion et nous guider vers le Père ».

    La créatrice de mobilier liturgique Fleur Nabert alerte, elle, sur des « questions d’ordre purement liturgique et technique » : « La taille de l’autel semble très réduite pour la concélébration. » Elle alerte également sur l’étroitesse des marches autour de l’autel, qui présente selon elle un risque de chute. Elle regrette par ailleurs la présence de seulement deux confessionnaux.

    Débat après débat

    Au lendemain de l’incendie, en avril 2019, le lancement d’un concours d’architecture pour restaurer l’édifice avait déjà suscité beaucoup de réactions. Les défenseurs du patrimoine s’étaient émus que l’on puisse remodeler la cathédrale, avant d’obtenir gain de cause. La cathédrale est en cours de restauration dans la version identique à celle de Viollet-le-Duc, précédant l’incendie.

    L’espace liturgique de la cathédrale a également été le sujet de débats. Le choix de l’architecte a été confié au diocèse de Paris et plus particulièrement à son archevêque. Dans le communiqué du diocèse, Mgr Laurent Ulrich a expliqué vouloir « donner à notre cathédrale un mobilier liturgique d’une “noble simplicité”, qui soit le support le plus respectueux et le plus digne pour notre prière, dans le respect de la liturgie de l’Église catholique, capable de toucher le cœur de chaque visiteur y compris en dehors des célébrations ».

    Une cathédrale qui s’ouvre à tous, aux fidèles et aux touristes : c’est la ligne directrice de l’artiste Guillaume Bardet. « Les pièces doivent avoir une forme d’évidence pour les catholiques et être remarquables pour les non-chrétiens », argue-t-il. « Elles doivent exister pendant et hors la liturgie : sans crier, mais sans se cacher non plus. Être une présence évidente. »

    Écouter et rassurer

    Du côté du diocèse de Paris, on dit être à l’écoute des remarques pour tenter de rassurer ceux qui s’inquiètent sur différents points du réaménagement. Bien conscient qu’un tel projet ne peut pas plaire à tout le monde, il assure prendre en considération les craintes exprimées quant au respect de la vocation du mobilier. Le diocèse souligne le sérieux du travail de sélection de l’artiste avec un cahier des charges très rigoureux, soixante-neuf candidatures étudiées, et neuf mois nécessaires au comité artistique pour se positionner sur le projet.

    Le comité artistique est composé de membres du ministère de la culture, des bâtiments publics, des spécialistes de l’art sacré, de la liturgie et de la création artistique. Parmi eux, des chanoines de Notre-Dame qui connaissent les besoins de la cathédrale. Les images diffusées depuis le choix de l’artiste sont issues de son dossier de candidature. Désormais, un dialogue va s’engager avec l’artiste et le projet est ainsi encore susceptible d’évoluer.

  • Inquiétant !

    IMPRIMER

    A propos de la désignation de Luc Terlinden au siège de l'archevêché de Malines-Bruxelles, le commentaire que fait Vincent Delcorps dans Dimanche a de quoi inquiéter :

    Luc Terlinden? Une surprise qui n’en est pas une (Édito par Vincent Delcorps) : « Une chose est certaine: la nomination de Luc Terlinden est un signal fort du pape François. Un double signal même. 1) Le pape donne sa bénédiction au style largement adopté par l’Eglise de Belgique depuis plusieurs décennies. Un style qui se caractérise par une proximité avec l’Evangile, mais aussi par de l’humilité, de l’ouverture, une volonté de dialoguer avec la société – et de se laisser interpeller par elle. Entre Godfried Danneels, Jozef De Kesel et Luc Terlinden, la filiation est évidente. C’est toute cette lignée (!) qui se voit aujourd’hui saluée. (2. ...)

    Doit-on penser que, d'après l'éditorialiste, le nouvel archevêque s'identifie à cette vieille génération d'évêques pusillanimes ne risquant jamais de rappeler avec force les valeurs de l'éthique et de la doctrine catholique, laissant les choses aller à la dérive et allant même jusqu'à bénir les unions homosexuelles ? Et que si Luc Terlinden s'inscrit dans une filiation procédant de Godfried Danneels et Jozef De Kesel, il tournerait résolument le dos à l'héritage de Mgr Léonard ? Pourtant, nous ne sommes pas sûrs que Vincent Delcorps apprécie les choses avec justesse. Nous espérons que Luc Terlinden, appartenant à la génération des prêtres ordonnés lors du pontificat de Jean-Paul II, aura le souci de proclamer la foi de l'Eglise à temps et à contretemps. La suite nous dira ce qu'il faut en penser mais nous croyons, pour notre part, que le nonce apostolique a bien fait son travail et est allé chercher les candidats les plus susceptibles d'orienter l'Eglise de Belgique dans une direction moins calamiteuse que celle qu'elle a connue dans un passé récent. 

  • RDC : Dérapage mal contrôlé d’un Félix Tshisekedi qui ouvre un front face à l’Église catholique

    IMPRIMER

    Lu dans le site web de la Libre Afrique ce 27 juin un article d’Hubert Leclercq qui montre le président congolais, dans une posture matamoresque, défiant le clergé catholique (le Président est converti au « Pentecôtisme ») et menace tout Congolais d’arrestations arbitraires :

    « Un front de plus, un !

    Ce dimanche, en direct de Mbuji Mayi, dans la province du Kasaï orientale, le président Félix Tshisekedi s’en est pris ouvertement à l’Église catholique dans un discours prononcé au stade Kashala Bonzola, devant 40 000 personnes, à l’occasion de la célébration du jubilé d’argent de l’évêque Bernard Kasanda.

    Le Chef de l’État a prêché l’unité entre l’Église et le pouvoir avant de fustiger “certaines dérives constatées au sein de l’Église catholique. Une dérive que je qualifierais de dangereuse, surtout dans une année électorale”, avant de poursuivre en expliquant que “l’Église doit être au milieu du village et au milieu des Congolais”.

    RDC: la Cenco réclame des élections libres et fustige un recul démocratique

    Un discours qui s’inscrit dans la lignée des propos tenus par ses prédécesseurs quand ils se sont tous retrouvés confrontés, au moment où ils s’éloignaient des voies de la démocratie, à une Église catholique qui, si elle a perdu un peu de sa puissance avec la percée des églises du réveil, a conservé toute sa cohérence et son pouvoir d’indignation.

    Comme ses prédécesseurs, Félix Tshisekedi ne supporte pas que l’Église catholique – qui avance aujourd’hui main dans la main avec les protestants – continue de réclamer des élections libres, démocratiques et inclusives et se permette de juger que le processus électoral actuel ne répond à aucun de ces critères.

    Inacceptable pour un Félix Tshisekedi qui semble de plus oublier qu’avant d’être candidat à la présidentielle, il est aujourd’hui le président de la République et donc premier responsable de la situation catastrophique que vit son pays.

    Trouver des boucs émissaires

    Sans sourciller, le président de la République a expliqué qu’il luttait depuis son accession au pouvoir contre “la corruption, le tribalisme, l’impunité et le séparatisme”. Des maux dont le Clergé pourrait être le moteur, selon lui. Or, Félix Tshisekedi, qui s’est entouré d’un personnel pléthorique essentiellement issu de son ethnie, est le vrai responsable de l’affaissement de l’État qui se retrouve désormais au 170e rang (sur 180 avec un recul de 9 places en trois ans) de l’indice de perception de la corruption et à la 183e place (sur 190) dans le classement du doing business.

    Tshisekedi est dans le déni complet”, explique un observateur congolais. “Il se drape dans les habits du sauveur après avoir précipité son pays dans les abysses économiques et sociaux”.

    À la veille du scrutin présidentiel et législatif annoncé pour le 20 décembre, avec un bilan social, économique et militaire désastreux, Félix Tshisekedi multiplie les anathèmes pour tenter de rejeter sur d’autres ses manquements.

    Dans son discours de Mbuji-Mayi, le président de la République n’a pas hésité à se montrer menaçant en lançant un surréaliste et inquiétant : “Je m’attaquerai sans hésitation, sans remords à tout Congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité de notre pays. Peu importe ce que l’on dira : violation des droits de l’homme, privation de liberté. Je n’ai aucune leçon à recevoir de qui que ce soit”.

    RDC: des ONG s’inquiètent après des déclarations du président Tshisekedi

    Des propos épinglés ce lundi par les ONG de défense des droits de l’homme qui lancent : “plus de doute sur l’identité du donneur d’ordre et auteur intellectuel des exactions contre les personnes et leurs biens.” Et dire qu’il reste encore près de six mois avant le passage par les urnes…

    Ref. RDC : Dérapage mal contrôlé d’un Félix Tshisekedi qui ouvre un front face à l’Église catholique

  • L’Église cambodgienne se souvient des martyrs exécutés par les Khmers Rouges

    IMPRIMER

    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Les catholiques cambodgiens rendent hommage aux 35 martyrs morts sous Pol Pot

    27/06/2023

    Le 17 juin, l’Église cambodgienne s’est souvenue des 35 catholiques cambodgiens morts en martyrs entre 1975 et 1979 durant le génocide du régime Khmer Rouge. Le processus de béatification a été ouvert en 2015. La célébration a eu lieu au mémorial de Taing Kauk, dans la province de Kompong Thom à une centaine de kilomètres de la capitale, en présence de nombreux prêtres, de plus de 3 000 fidèles et des préfets apostoliques de Phnom Penh, de Battambang et de Kampong Cham.

    Le 17 juin, l’Église cambodgienne a célébré une messe en mémoire des martyrs catholiques tués durant le régime Khmer Rouge.

    Le 17 juin dans le district de Tang Kork, dans la province de Kampong Thom (à environ 100 km de Phnom Penh, la capitale), plus de 3 000 catholiques cambodgiens, dont plusieurs évêques et de nombreux prêtres, ont célébré une messe en commémoration des membres du clergé, des religieux et des laïcs morts en martyrs sous le régime de Pol Pot, durant les années 1970. Selon Catholic Cambodia, durant la célébration, les martyrs ont été désignés comme les « pères » de la communauté catholique actuelle au Cambodge.

    « Le témoignage des martyrs nous guide sur le chemin », a confié Mgr Olivier Schmitthaeusler (MEP), vicaire apostolique de Phnom Penh. Mgr Enrique Figaredo Alvargonzález, préfet apostolique de Battambang et Mgr Pierre Suon Hangly, préfet apostolique de Kampong Cham étaient également présents.

    En 2015, l’Église locale a ouvert la phase diocésaine du processus de béatification de Mgr Joseph Chhmar Salas et de 34 autres martyrs tués sous le régime Khmer Rouge, a rappelé Catholic Cambodia. Mgr Salas et les autres martyrs ont été tués entre 1970 et 1977 durant les persécutions lancées par les Khmers Rouges de Pol Mot contre l’Église catholique.

    Le père Paul Roeung Chatsirey, postulateur de la cause de béatification et directeur des Œuvres pontificales missionnaires au Laos et au Cambodge, explique que plusieurs collaborateurs ont aidé à « rassembler les témoignages, les preuves et les documents qui seront présentés au Saint-Siège ».

    « Aujourd’hui, les choses sont très différentes »

    Les pratiques religieuses ont été suspendues durant le régime de Pol Pot, qui a causé un génocide qui a fait environ 2 millions de morts au Cambodge entre 1975 et 1979, dans sa volonté de détruire tous ceux qui étaient considérés comme des traîtres et des antirévolutionnaires. Ainsi, les Khmers Rouges ont assassiné des laïcs, des catéchistes et des missionnaires cambodgiens, vietnamiens et français, y compris des membres des MEP (Missions Étrangères de Paris).

    En s’adressant à l’assemblée, Mgr Schmitthaeusler a souligné combien la situation s’est améliorée depuis la fin des atrocités des Khmers Rouges. « Aujourd’hui, les choses sont très différentes, l’Église est nouvelle, il y a environ 23 000 croyants et plusieurs communautés qui sont très jeunes, majoritairement fondées par des gens qui ont rejoint la foi chrétienne seulement récemment », a-t-il ajouté. « Le Seigneur nous accompagne, et nous regardons toujours l’avenir avec espoir », a-t-il assuré.

    Durant la célébration, les objets ayant appartenu à Mgr Salas ont également été présentés. Sa croix pectorale a notamment été exposée sur le site où il a vécu ses derniers jours. Cette croix pectorale lui a été donnée le 14 avril 1975, seulement trois jours avant que Pol Pot ne lance le début de la terreur Khmer Rouge au Cambodge. Prich Chun, âgé de 52 ans, se dit heureux d’avoir pu participer à cette célébration. « C’est la première fois que j’assiste à une messe commémorative ici, et je remercie le Seigneur pour cela. »

    (Avec Ucanews)