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Actualité

  • L'homélie du pape Léon XIV pour le Jubilé des Pauvres

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    IXe JOURNÉE MONDIALE DES PAUVRES
    JUBILÉ DES PAUVRES

    MESSE

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Basilique Saint-Pierre
    XXXIIIe dimanche du Temps ordinaire, 16 novembre 2025

    Chers frères et sœurs,

    les derniers dimanches de l’année liturgique nous invitent à considérer l’histoire dans ses ultimes aboutissements. Dans la première lecture, le prophète Malachie entrevoit l’entrée dans une ère nouvelle avec l’arrivée du jour du Seigneur”. Celui-ci est décrit comme le temps de Dieu, où l’espérance des pauvres et des humbles recevra une réponse ultime et définitive du Seigneur, comme une aube faisant lever un soleil de justice, et où l’œuvre des méchants avec leur injustice, surtout au détriment des sans-défense et des pauvres, seront éradiquées et brûlées comme de la paille.

    Ce soleil de justice qui se lève, comme nous le savons, c’est Jésus Lui-même. Le jour du Seigneur, en effet, n’est pas seulement le dernier jour de l’histoire, mais aussi le Royaume qui s’approche de chaque homme dans le Fils de Dieu qui vient. Dans l’Évangile, utilisant le langage apocalyptique typique de son époque, Jésus annonce et inaugure ce Royaume : Il est Lui-même, en effet, la seigneurie de Dieu qui se rend présente et se fait une place dans les événements dramatiques de l’histoire. Ceux-ci ne doivent donc pas effrayer le disciple, mais le rendre davantage persévérant dans son témoignage et conscient que la promesse de Jésus est toujours vivante et fidèle : « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu » (Lc 21, 18).

    Telle est, frères et sœurs, l’espérance à laquelle nous nous accrochons, même dans les événements pas toujours heureux de la vie. Aujourd'hui encore, « l’Église avance dans son pèlerinage à travers les persécutions du monde et les consolations de Dieu, annonçant la croix et la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne » (Lumen gentium, n. 8). Et là où tous les espoirs humains semblent s’épuiser, la seule certitude - plus stable que le ciel et la terre - que le Seigneur ne laissera pas se perdre un seul cheveu de notre tête, devient encore plus forte.

    Dans les persécutions, les souffrances, les fatigues et les oppressions de la vie et de la société, Dieu ne nous laisse pas seuls. Il se manifeste comme Celui qui prend position pour nous. Toute l’Écriture est traversée par ce fil rouge qui raconte un Dieu toujours du côté des plus petits, des orphelins, des étrangers et des veuves (cf. Dt 10, 17-19). Et en Jésus, son Fils, la proximité de Dieu atteint le sommet de l’amour : c’est pourquoi la présence et la parole du Christ deviennent joie et jubilé pour les plus pauvres, car il est venu annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres et prêcher l’année de grâce du Seigneur (cf. Lc 4, 18-19).

    Nous vivons, encore aujourd’hui de manière particulière, cet an de grâce, alors que nous célébrons, en cette Journée Mondiale, le Jubilé des pauvres. Toute l’Église exulte et se réjouit, et c’est d’abord à vous, chers frères et sœurs, que je souhaite transmettre avec force les paroles irrévocables du Seigneur Jésus Lui-même : «Dilexi te - Je t’ai aimé» (Ap 3, 9). Oui, face à notre petitesse et à notre pauvreté, Dieu nous regarde comme nul autre, et Il nous aime d’un amour éternel. Et son Église, encore aujourd’hui, peut-être surtout en cette époque encore marquée par des pauvretés anciennes et nouvelles, veut être « mère des pauvres, un lieu d’accueil et de justice » (Exhort. ap. Dilexi te, n. 39).

    Combien de pauvretés oppriment notre monde ! Il s’agit avant tout de pauvretés matérielles, mais il existe également de nombreuses situations morales et spirituelles, qui souvent touchent surtout les plus jeunes. Et le drame qui les traverse toutes de manière transversale est la solitude. Celle-ci nous met au défi de considérer la pauvreté de manière globale, car il est certes parfois nécessaire de répondre à des besoins urgents mais, plus généralement, nous devons développer une culture de l’attention, précisément pour briser le mur de la solitude. C’est pourquoi nous voulons être attentifs à l’autre, à chacun, là où nous sommes, là où nous vivons, en transmettant cette attitude déjà de la famille, pour la vivre concrètement sur les lieux de travail et d’étude, dans les différentes communautés, dans le monde numérique, partout, jusqu’aux périphéries, en devenant témoins de la tendresse de Dieu.

    Aujourd’hui, les théâtres de guerre, malheureusement présents dans différentes régions du monde, semblent nous conforter dans un sentiment d’impuissance. Mais cette mondialisation de l’impuissance est fondée sur un mensonge : la croyance que l’histoire a toujours été ainsi et ne peut changer. L’Évangile, en revanche, nous dit que le Seigneur vient nous sauver précisément dans les bouleversements de l’histoire. Et nous, communauté chrétienne, nous devons être aujourd’hui, un signe vivant de ce salut au milieu des pauvres.

    La pauvreté interpelle les chrétiens, mais elle interpelle aussi tous ceux qui ont des responsabilités dans la société. J’exhorte donc les chefs d’État et les Responsables des nations à écouter le cri des plus pauvres. Il ne peut y avoir de paix sans justice, et les pauvres nous le rappellent de multiples façons, par leurs migrations comme par leur cri, souvent étouffé par le mythe d'un bien-être et d'un progrès qui ne tiennent pas compte de chacun et oublient même nombre de créatures en les abandonnant à leur sort.

    J’exprime ma gratitude aux opérateurs de la charité, aux nombreux bénévoles, à tous ceux qui œuvrent pour soulager les conditions de vie des plus démunis, et j’exprime en même temps mon encouragement à être davantage une conscience critique dans la société. Vous savez bien que la question des pauvres renvoie à l’essentiel de notre foi, qu’ils sont pour nous la chair même du Christ et pas seulement une catégorie sociologique (cf. Dilexi te, n. 110). C'est pourquoi « l’Église, comme une mère, marche avec ceux qui marchent. Là où le monde voit des menaces, elle voit des fils; là où l’on construit des murs, elle construit des ponts » (ibid., n. 75).

    Engageons-nous tous. Comme l’écrit l’Apôtre Paul aux chrétiens de Thessalonique (cf. 2 Th 3, 6-13), dans l’attente du retour glorieux du Seigneur, nous ne devons pas mener une vie repliée sur nous-mêmes ni dans un intimisme religieux se traduisant par un désengagement des autres et de l’histoire. Au contraire, rechercher le Royaume de Dieu implique le désir de transformer la coexistence humaine en un espace de fraternité et de dignité pour tous, sans exception. Le danger de vivre comme des voyageurs distraits, indifférents à la destination finale, et se désintéressant de ceux qui partagent notre chemin, est toujours présent.

    En ce Jubilé des pauvres, laissons-nous inspirer par le témoignage des saints et des saintes qui ont servi le Christ dans les plus démunis et l'ont suivi sur le chemin de la petitesse et du dépouillement. Je voudrais notamment rappeler la figure de saint Benoît Joseph Labre qui, par sa vie de « vagabond de Dieu », a les caractéristiques pour être le patron de tous les pauvres sans abri. La Vierge Marie, à travers son Magnificat, continue de nous rappeler les choix de Dieu et de se faire la voix de ceux qui n'ont pas de voix. Qu’elle nous aide à entrer dans la nouvelle logique du Royaume, afin que l’amour de Dieu qui accueille, panse les blessures, pardonne, console et guérit se manifeste dans notre vie de chrétiens.

  • À propos du bon sens surprenant de Bill Gates sur le changement climatique… …et ce que l’Église catholique peut apprendre du récent essai de Gates sur le sujet

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    De sur le Catholic World Report :

    À propos du bon sens surprenant de Bill Gates sur le changement climatique…

    …et ce que l’Église catholique peut apprendre du récent essai de Gates sur le sujet.

    Voilà ce que j'enseigne depuis des années, et que j'ai développé récemment dans des cours magistraux sous l'égide de  l'écologie intégrale . Mais l'entendre de la bouche du fondateur de Microsoft, un homme qui a consacré des décennies à financer des initiatives visant à réduire l'impact humain sur le climat, c'était une toute autre histoire. Après avoir terminé cette chronique, je vous encourage à prendre cinq minutes pour lire au moins une partie de l'article de Gates. Oui, vous avez bien lu : Bill Gates a écrit un article remarquablement nuancé sur le changement climatique – « Trois vérités difficiles sur le climat »  (27 octobre 2025) – et vous devriez vraiment le lire. Certes, vous pourriez être en désaccord avec certains points. Mais Gates, malgré ses imperfections, a apporté une dose bienvenue de bon sens au débat climatique, offrant au passage un aperçu clair de la situation actuelle.

    Mais le but de cet article n'est pas simplement de faire l'éloge de Bill Gates ni de reprendre ses propos récents. Après avoir résumé quelques points essentiels, je souhaite mettre en relation ses réflexions avec les enseignements de nos papes sur le sujet et dégager quelques implications de ce dialogue. Je crois d'ailleurs que les papes pourraient tirer profit de la nuance que Gates apporte à ce débat.

    Les vérités dérangeantes de Gates sur le climat

    « D’ici quelques décennies, un changement climatique catastrophique anéantira la civilisation. Les preuves sont partout autour de nous : il suffit de voir toutes les vagues de chaleur et les tempêtes provoquées par la hausse des températures mondiales. Rien n’est plus important que de limiter cette hausse. »

    Nous avons tous entendu cet argument, ou plutôt ce discours incessant, un nombre incalculable de fois. À chaque tornade, ouragan ou vague de chaleur, les médias nationaux accusent automatiquement le changement climatique. À en croire les gros titres, les décès dus à la chaleur et aux catastrophes naturelles explosent, et la situation ne fait qu'empirer.

    « Heureusement pour nous tous », affirme Gates, « cette opinion est erronée. » Conformément au large consensus des climatologues et aux enseignements des papes récents, il soutient que la hausse des températures mondiales est due aux gaz à effet de serre d'origine humaine et qu'elle touchera plus durement les populations des pays les plus pauvres. Cependant, dans ce dernier article, il prend position en soulignant que le changement climatique n'entraînera pas la disparition de l'humanité.

    De plus,  bien qu'il ne soit absolument pas le premier à le souligner , Gates insiste sur le fait que le discours apocalyptique si souvent véhiculé par les écologistes transforme toute cette affaire en une compétition à somme nulle autour de quelques degrés sur un thermomètre, ce qui finit par « détourner des ressources des actions les plus efficaces que nous devrions entreprendre pour améliorer la vie dans un monde qui se réchauffe ».

    Gates étaye sa thèse par de nombreux arguments. Par exemple, il réfute l'idée reçue selon laquelle les décès liés à la chaleur sont les seuls à être mortels, en soulignant que les décès dus au froid sont en réalité dix fois plus nombreux que ceux dus à la chaleur à l'échelle mondiale. De plus, il constate que les décès liés à la chaleur sont en fait en baisse dans le monde, non pas parce que les températures mondiales diminuent, comme on pourrait le supposer, mais grâce aux progrès technologiques.

    Pour illustrer son propos, il cite le cas tragique, bien réel, d'un gouvernement sri-lankais qui, il y a quelques années, a interdit de manière imprudente les engrais synthétiques dans le but de lutter contre le changement climatique. Comme on pouvait aisément le prévoir, cette décision a entraîné une chute brutale des rendements agricoles, une flambée de l'inflation et des souffrances inutiles pour d'innombrables personnes – tout cela parce qu'il a été décidé de privilégier la réduction des émissions au détriment du bien-être humain à court terme. Plutôt que de blâmer une entité en particulier, Gates souligne que ce genre d'erreurs évitables résulte des pressions exercées par de riches bailleurs de fonds et actionnaires sur les pays en développement pour qu'ils laissent le pétrole, le gaz et le charbon dans le sol, au lieu de prendre des mesures simples pour garantir un accès fiable à l'électricité dans les foyers, les écoles et les centres de santé.

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  • France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne : des actes antichrétiens en augmentation

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    Du Tagespost (Franziska Harter) :

    Les attaques contre les chrétiens en Europe sont en augmentation

    Incendies criminels, agressions physiques, mais aussi discrimination juridique croissante : le centre de surveillance viennois OIDAC publie des chiffres inquiétants.

    17 novembre 2025

    En 2014, Ashur Sarnaya a fui l'Irak pour se réfugier en France afin d'échapper à l'État islamique. Plus de dix ans plus tard, le même sort l'a frappé. Alors que ce chrétien témoignait de sa foi devant une caméra, il a été assassiné par un inconnu. Un cas extrême, certes, mais loin d'être isolé : en Europe aussi, des personnes meurent parce qu'elles sont chrétiennes.

    Le rapport annuel publié aujourd'hui par l'Observatoire de l'intolérance et de la discrimination envers les chrétiens (OIDAC) est alarmant : les agressions physiques contre les chrétiens – y compris les meurtres – ont augmenté en Europe en 2024. La pression juridique sur les chrétiens et les positions chrétiennes s'accroît également dans de nombreux pays : des zones d'exclusion autour des cliniques pratiquant l'avortement et l'interdiction des symboles chrétiens dans les espaces publics aux restrictions de la liberté de conscience et des droits parentaux, l'OIDAC a recensé de nombreux cas qui suscitent l'inquiétude au sein des communautés chrétiennes en Europe.

    Les chiffres seront présentés au Parlement européen mardi.

    Mardi, l'OIDAC présentera également son rapport à l'Intergroupe du Parlement européen sur la liberté de religion, de conviction et de conscience. Il s'agit d'une étape importante, car les discours politiques et médiatiques contribuent aussi à créer un climat qui favorise les actes antichrétiens.

    Ce point a également été souligné dans un guide de l'OSCE publié en juin sur la lutte contre les actes antichrétiens. Ce guide attribue aux États une responsabilité centrale en matière de protection des communautés chrétiennes et souligne que, dans certains cas, « les discours et récits politiques ont contribué au maintien des préjugés et des stéréotypes antichrétiens ». L'OIDAC fait référence à des études internationales montrant que les médias véhiculent souvent des représentations stéréotypées ou déformées des questions religieuses : des exemples provenant de plusieurs pays démontrent comment la présentation négative et répétée des acteurs chrétiens peut abaisser le seuil de déclenchement de la violence. 

    En présentant ce rapport au Parlement européen, Anja Tang, directrice d'OIDAC Europe, souhaite « initier un débat factuel, dénué de toute considération politique et visant à trouver des solutions constructives ». La liberté de religion doit être davantage prise en compte, notamment en ce qui concerne les lois susceptibles de restreindre indirectement ce droit fondamental, a-t-elle expliqué à ce journal. Sa revendication spécifique : « Nous plaidons pour la création d'un poste de coordinateur européen de la lutte contre les crimes de haine antichrétiens, à l'instar des dispositifs existants contre l'antisémitisme et la haine antimusulmane. »

    La collecte de données en Allemagne doit être améliorée.

    Selon l'OIDAC, les pays les plus touchés par les actes antichrétiens sont la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Espagne. L'organisation basée à Vienne a recensé 2 211 crimes de haine antichrétiens. Ses conclusions reposent sur sa propre documentation, les données officielles de la police et les documents d'autres organisations internationales, collectés annuellement par l'OSCE. Les infractions les plus fréquentes sont le vandalisme, les incendies criminels, les profanations, les agressions physiques, les vols et les menaces, auxquels s'ajoutent plusieurs incidents à motivation terroriste, dont certains ont été déjoués par les services de sécurité, précise le rapport. L'Allemagne arrive en tête du classement des incendies criminels d'églises en 2024 : 33 des 94 incendies criminels recensés – soit près du double de l'année précédente – ont eu lieu en Allemagne.

    L’OSCE et l’OIDAC appellent les États européens à améliorer la collecte de données sur les crimes antichrétiens. En Allemagne, les crimes de haine antichrétiens sont actuellement enregistrés exclusivement dans le cadre de la criminalité à motivation politique. De ce fait, les infractions sans mobile politique évident – ​​comme le vandalisme ou les incendies criminels – n’apparaissent tout simplement pas dans les statistiques. Tang a expliqué à ce journal : « Cela crée une image faussée. De nombreuses attaques restent invisibles, alors que la réalité sur le terrain est tout autre : de plus en plus d’églises doivent rester fermées en dehors des offices pour des raisons de sécurité. » 

    En 2023, les statistiques policières relatives aux crimes à motivation politique n'ont recensé aucun incendie criminel à caractère antichrétien. L'OIDAC, quant à elle, en a documenté 12 durant la même période. Le directeur de l'OIDAC déplore : « Malgré ce constat, le gouvernement fédéral ne juge pas nécessaire d'agir. C'est problématique. Il est urgent de mettre en place un système de statistiques indépendant recensant les crimes de haine antichrétiens et de proposer une formation ciblée aux policiers afin que ces incidents soient correctement identifiés et enregistrés. »

    Le nombre de cas non déclarés est bien plus élevé.

    Le rapport indique clairement que le nombre réel d'actes antichrétiens est probablement bien plus élevé dans de nombreux pays : l'OIDAC cite une étude anonyme menée en Pologne, selon laquelle près de la moitié des prêtres interrogés ont subi des agressions au cours de l'année écoulée, mais plus de 80 % n'ont pas signalé ces incidents, qui ne figurent donc pas dans les statistiques officielles. Les personnes interrogées font également état d'un sentiment d'insécurité croissant dans les espaces publics et pointent fréquemment du doigt les représentations médiatiques négatives qui, à leurs yeux, contribuent à ce climat hostile. Une étude espagnole a abouti à des conclusions similaires. Une autre étude menée en Grande-Bretagne confirme ces résultats : de nombreux chrétiens y font état de discriminations dans leurs milieux professionnels et sociaux, discriminations qui, elles aussi, sont souvent tues.

    Les positions chrétiennes seront-elles bientôt illégales ?

    Le rapport décrit en détail les restrictions légales croissantes qui affectent les chrétiens en Europe. Il met notamment l'accent sur la criminalisation de l'enseignement chrétien et de l'accompagnement pastoral . Par exemple, en Grande-Bretagne, plus de 1 000 responsables d'Églises chrétiennes ont averti qu'une nouvelle loi encadrant les prétendues « thérapies de conversion » pourrait aboutir à une interdiction de facto de l'éthique sexuelle chrétienne, car ses dispositions sont formulées de manière si vague que même les sermons, les prières ou les entretiens pastoraux pourraient être criminalisés.

    Le rapport conclut que, dans ces conditions, même la transmission de croyances religieuses fondamentales comporte des risques juridiques. Les positions chrétiennes, comme la défense du fait – également prouvé biologiquement – ​​de la binarité des sexes chez l’être humain, risquent d’être qualifiées de discours haineux et, par conséquent, de faire l’objet de discriminations, même en Allemagne.

    L'éducation laïque est préférable à l'éducation religieuse.

    Un autre chapitre aborde la restriction des droits parentaux et de l'éducation religieuse. Le rapport explique que les normes internationales relatives aux droits humains garantissent clairement aux parents le droit de déterminer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants. Néanmoins, l'OIDAC documente plusieurs cas d'ingérence grave. On peut notamment citer un arrêt de la Cour constitutionnelle espagnole interdisant à un père protestant d'emmener son fils à l'église ou de lire la Bible avec lui, conférant ainsi à la mère laïque l'autorité exclusive en matière d'éducation religieuse. L'OIDAC critique cet arrêt car il considère l'éducation laïque comme « neutre » et qualifie l'éducation religieuse de potentiellement nuisible, constituant ainsi une atteinte manifeste aux droits parentaux et à la liberté de religion.

    Le rapport mentionne également des cas illustrant les tensions croissantes entre la présence religieuse dans l'espace public et les interprétations de plus en plus restrictives de la neutralité de l'État. Parmi ceux-ci figurent la menace de fermeture d'hospices catholiques en Grande-Bretagne suite à de nouvelles lois sur l'euthanasie, l'interdiction d'un crucifix dans une école bavaroise par un tribunal allemand et le retrait, ordonné par la justice, d'une crèche à Beaucaire, en France.

    Selon l'OIDAC, de tels exemples témoignent d'une tendance qui problématise la visibilité publique du christianisme et relègue les expressions religieuses hors de la sphère publique.

  • Mgr Rey : ses choix, ses combats et ce qu'il croit

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    Du Forum Catholique (DumVolviturOrbis) :

    Le Figaro Magazine publie des extraits exclusifs du livre de Mgr Dominique Rey intitulé « Mes choix, mes combats, ce que je crois ».

    Ce texte revient sur les raisons de sa démission demandée par Rome, ainsi que sur plusieurs controverses ayant marqué son épiscopat, notamment les questions de gouvernance, de séminaire, de finances, mais aussi son engagement sur les sujets de société et sa vision anthropologique.

    L’article original est ici :
    https://www.lefigaro.fr/vox/societe/ma-demission-a-ete-une-experience-crucifiante-les-extraits-exclusifs-du-livre-de-mgr-dominique-rey-ancien-eveque-de-frejus-toulon-20251116

    Mgr DOMINIQUE REY
    « Mon combat pour ce que je crois »

    Évêque emblématique et peu conformiste de Fréjus-Toulon de 2000 à 2025, Mgr Dominique Rey a fini par démissionner sur fond de tensions avec le Saint-Siège. Dans « Mes choix, mes combats, ce que je crois », livre au titre en forme de profession de foi, il s’exprime sur ce départ vécu, selon ses mots, comme une expérience « crucifiante ». Extraits exclusifs de ce livre écrit avec les journalistes Samuel Pruvot et Henrik Lindell.

    LES RAISONS DE SA DÉMISSION

    À la demande du pape François, Dominique Rey a envoyé sa démission à Rome le 7 janvier 2025. La fin définitive de cet épiscopat long d’un quart de siècle a été accompagnée par des cris de victoire et des soupirs de soulagement de ceux qui le critiquaient [...] Pourquoi, au juste, Dominique Rey devait-il démissionner ? Contrairement à ce que suggèrent nombre d’enquêtes journalistiques orientées ou serviles à l’égard de l’évêque, une réponse précise et objective à cette question est difficile à obtenir. Le rapport de la visite apostolique n’a pas été rendu public et ne le sera jamais. Mais l’homme n’a pas convaincu ses adversaires et n’a jamais été admis à la justice pour les faits qu’ils auront avancés. Si sa gestion était parfois critiquée en interne, par exemple pour une organisation normative « bordélique », et si certaines nominations et ordinations pouvaient surprendre plus d’un, y compris au Vatican, il nous semble difficile de prouver que Dominique Rey a commis de véritables fautes graves nécessitant son départ.
    Samuel Pruvot et Henrik Lindell

    Mgr Dominique Rey :

    « Fin 2024, le nonce m’a informé que le pape François me demandait de déposer ma charge d’évêque diocésain de Fréjus-Toulon. Par fidélité au successeur de Pierre, j’ai accepté de remettre la charge qui m’avait été confiée en l’an 2000 par Jean-Paul II. Au moment même où j’écris, j’aurais déjà fait mes adieux au diocèse lors de la messe d’action de grâce célébrée le 1er février au domaine de La Castille. Que m’a-t-on reproché ?

    La critique la plus sévère qui m’a été faite concernait l’accueil trop large, dans le diocèse, de communautés et de personnes par lesquelles beaucoup venaient de l’étranger. J’aurais fait preuve d’un manque de prudence et d’un excès de décision, jugent le nonce, Pierre, et, certainement, certains évêques qui, venant de l’extérieur, sont peu révélés. Certaines de ces réceptions portaient surtout sur des prêtres externes et de groupes issus du monde traditionaliste, ce qui aurait fragilisé l’unité du diocèse.

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  • Selon des évêques britanniques, Léon XIV s'apprêterait à accorder des exemptions « généreuses » à Traditionis Custodes

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    Du Pillar :

    Léon XIV s'apprête à accorder des exemptions « généreuses » à Traditionis Custodes, ont déclaré des évêques britanniques.

    « Léon XIV demandera au cardinal Arthur [Roche, préfet du dicastère] d’être généreux. »

    L’archevêque Miguel Maury Buendía, nonce apostolique en Grande-Bretagne, a récemment prononcé un discours devant l’assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles, informant les évêques que le Vatican se montrerait « généreux » lorsqu’on lui demanderait de déroger aux restrictions imposées à la liturgie traditionnelle, a déclaré un haut dignitaire ecclésiastique au journal The Pillar.

    Selon une source présente lors du discours, le nonce a expliqué que même si le pape Léon « n’est pas disposé à changer [ Traditionis custodes mais comme il existe de nombreux rites différents dans l’Église, il n’y a aucune raison d’exclure la messe traditionnelle en latin ».

    « Les détails étaient un peu flous », a déclaré une source. Mais le nonce a bien indiqué que, même si les curés des paroisses auraient toujours besoin de l’approbation de leurs évêques pour célébrer le rite extraordinaire dans les églises paroissiales, et que les évêques diocésains devraient toujours en faire la demande au Dicastère pour le Culte Divin, « Léon demandera au cardinal Arthur [Roche, préfet du dicastère] de faire preuve de clémence ».

    Plus tôt cette semaine, la Conférence des évêques d'Angleterre et du Pays de Galles a rencontré le nonce apostolique dans le cadre de son assemblée plénière. À l'issue de cette rencontre, des informations ont commencé à circuler selon lesquelles le nonce aurait transmis au pape Léon XIV l'intention d'autoriser plus largement la célébration des offices liturgiques antérieurs au concile Vatican II.

    Selon un ecclésiastique présent lors du discours du nonce, bien que le pape Léon n'ait pas été enclin à abroger le motu proprio de l'ère François, « l'impression [que le nonce a donnée] était que le pape voulait que la porte reste ouverte et non pas qu'elle soit rétrécie ou fermée ».

    « Ce n'était qu'un point parmi d'autres », a déclaré le nonce, a-t-on rapporté au journal The Pillar , et non le thème central de son discours.

    Depuis l'élection du pape Léon XIV en début d'année, des spéculations circulent quant à la possibilité qu'il décide de revenir sur les exigences de Traditionis custodes , un motu proprio de 2021 émis par le pape François qui restreignait fortement la célébration de l'ancienne forme de la liturgie.

    Parmi les nouvelles restrictions mises en place par le document, les évêques peuvent désigner des lieux pour la poursuite de la célébration de la liturgie pré-Vatican II, mais pas dans les églises paroissiales ni par la création de nouvelles paroisses personnelles.

    Toute exception à cette règle requiert l'autorisation directe du Dicastère pour le Culte Divin. Les dérogations doivent être renouvelées tous les deux ans.

    Ces restrictions ont provoqué un tollé, suscitant l'indignation tant des fidèles assistant à la messe traditionnelle en latin que des critiques qui s'opposaient à l'ecclésiologie sous-jacente aux nouvelles règles et à l' interprétation qu'en faisait le dicastère.

    Les réactions des évêques à Traditionis custodes ont été très diverses, donnant lieu à une mosaïque de politiques. Dans certains diocèses, la messe traditionnelle en latin continue d'être célébrée presque comme avant la publication du motu proprio, tandis que dans d'autres, elle a été de facto interdite.

    Certains diocèses ont bénéficié d'une dispense initiale des normes de Traditionis custodes pour une période de transition de deux ans, mais sous le pape François, il était largement admis qu'aucune autre prolongation ne serait accordée.

    Cependant, depuis l'accession au trône pontifical de Léon XIV en mai, le Dicastère pour le Culte Divin a commencé à étendre ces dispenses et à en examiner de nouvelles, ce qui a alimenté les spéculations selon lesquelles le nouveau pape pourrait être disposé à assouplir ou à annuler les exigences créées par son prédécesseur.

    Une source proche de la Conférence des évêques d'Angleterre et du Pays de Galles a déclaré qu'il ressort des propos du nonce que le pape souhaite que la porte à la célébration de l'ancienne liturgie reste ouverte.

    L'approche générale du pape semble être « Todos, todos, todos – y compris les fidèles de la messe tridentine », a déclaré la source.

  • "Sacré-Coeur" : 6 séances spéciales en présence du Père Marot et d'Alicia Beauvisage

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    Après un véritable triomphe en France, le film Sacré‑Cœur est enfin arrivé dans les cinémas belges : un docu‑fiction bouleversant qui explore la dévotion au Cœur de Jésus, touchant des publics de tous horizons. Une occasion unique de découvrir « la puissance de l’amour personnel et inconditionnel », dans un cinéma près de chez vous.

    A l'issue de la séance, le père Édouard Marot et Alicia Beauvisage échangeront avec le public lors d’une séance de questions-réponses.

    En partenariat avec RCF, les cinémas Kinepolis, Pathé et Stuart proposent six séances exceptionnelles dans toute la Belgique :

    Jeudi 20/11, 19h30 Kinepolis Liège-Rocourt (infos et billets)
    Dimanche 23/11, 19h30 Ciné Stuart La Louvière (infos et billets suivront prochainement)
    Lundi 24/11, 19h30 Kinepolis Braine (infos et billets)
    Mardi 25/11, 19h30 Kinepolis Bruxelles (infos et billets)
    Mercredi 26/11, 19h30 Pathé Acinapolis Namur (infos et billets)
    Jeudi 27/11, 19h30 Pathé Louvain la Neuve (infos et billets)

  • One of Us sur le front européen pour défendre la vie

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    Du site de la Fondation Jérôme Lejeune :

    One of Us sur le front européen pour défendre la vie

    13 Nov 2025
    One of Us sur le front européen pour défendre la vie

    Alors qu’une initiative citoyenne demande à l’Union européenne de financer les avortements transfrontaliers, la fédération One of Us rappelle que l’Europe doit respecter la dignité de la vie humaine.

    Une initiative qui menace la souveraineté des États

    Depuis avril 2024, une nouvelle initiative citoyenne européenne (ICE) intitulée My Voice My Choice (MVMC) cherche à faire financer par l’Union européenne le déplacement et l’avortement des femmes dont le pays restreint cette pratique. L’ICE permet aux citoyens européens d’interpeller la Commission en collectant un million de signatures dans au moins 7 États.

    Lancée en Slovénie avec un soutien financier indirect de la Commission européenne, cette initiative a rassemblé un peu plus d’un million de signatures validées, déposées auprès de la Commission européenne le 1er septembre 2025.

    Ses organisateurs réclament désormais un « accès égal et sûr à l’avortement » dans toute l’Union, et demandent que les fonds européens couvrent les frais de voyage et d’intervention des femmes concernées. Celles-ci pourraient dès lors bénéficier gratuitement de la législation la plus permissive, grâce à un financement commun. Une telle mesure reviendrait à imposer à des pays de financer, via leur contribution au budget européen, des actes contraires à leurs législations nationales. Celles-ci varient beaucoup : en Pologne, l’avortement n’est autorisé qu’en cas de viol ou de danger pour la santé ; aux Pays-Bas, il est permis jusqu’à 24 semaines. 

    La réponse d’une Europe fidèle à la vie

    Face à cette offensive, la fédération européenne One of Us, dont la Fondation Lejeune assure actuellement la vice-présidence, a pris la parole avec force le 15 octobre 2025. Née elle-même d’une initiative citoyenne européenne, One of Us avait recueilli 1.89 million de signatures – un tiers de plus que MVMC – avec un budget cinq fois moindre.

    La conférence a réuni à Bruxelles près de 300 personnes. Huit députés PPE et ECR ont appelé l’Union à soutenir la maternité, rappelant que la véritable liberté passe par la possibilité d’accueillir la vie. Les témoignages de femmes ayant vécu une grossesse difficile ou un avortement douloureux ont bouleversé l’assemblée : toutes ont affirmé qu’avec un vrai soutien social, matériel ou psychologique, elles auraient choisi de garder leur enfant.

    L’événement a aussi rappelé que, juridiquement, aucun traité européen ne fonde un “droit à l’avortement”, tandis que la maternité figure, elle, parmi les compétences de l’Union.

    La déclaration finale invite la Commission à respecter la Charte des droits fondamentaux, qui protège la dignité humaine et appelle les institutions à mieux soutenir les femmes enceintes.

    Agissez avec One of Us !

    La Commission européenne dispose désormais d’un an, jusqu’en septembre 2026, pour répondre à MVMC. Le collège des 27 Commissaires devra se prononcer.

    Tout citoyen européen peut écrire à chacun des Commissaires pour rappeler que l’UE n’a pas compétence pour financer l’avortement, mais doit protéger la vie et de soutenir la maternité.

    Faites entendre votre voix auprès du Commissaire français : envoyez-lui un message à cab-sejourne-contact@ec.europa.eu

    Si vous souhaitez être accompagnés dans la rédaction de votre lettre, contactez One of Us : info@oneofus.eu

    L’Europe ne sera fidèle à elle-même qu’en protégeant la vie humaine.

  • Belgique, le 15 novembre, fête du Roi: Domine salvum fac Regem

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    Ci-dessous la Prière pour le Roi telle qu’on peut encore l’entendre chanter (chaque dimanche après la grand’messe) dans l’une ou l’autre église du royaume de Belgique…

    Domine salvum fac regem nostrum [Philippum] /et exaudi nos in die qua invocaverimus te.

    Domine exaudi orationem meam/ Et clamor meus ad te veniat  

    Seigneur, protège notre Roi [Philippe] / et exauce-nous le jour où nous t’aurons invoqué

    Seigneur écoute ma prière/ Et que mon cri parvienne jusqu’à toi.

    En plain-chant tel qu’on l’interprétait avant la réforme de Solesmes :

    ou sous la forme d’un motet de Marc-Antoine Charpentier:

     JPSC

  • Quand une église devient "temple de la raclette"

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    Affiche de Noêl à SteJuju : une grande tablée de scouts qui lèvent leurs verres. Des bougies entourent et illuminent toute la scène. Un grand sapin scintillant au bout de la salle. Façon Harry Potter dans le refectoire de Grande Salle de Poudlard.

    L'église Sainte-Julienne à Verviers sera le théâtre d'un évènement exceptionnel : une méga raclette sous les voûtes de l'édifice. De quoi ramener à l'église des gens qui la fréquentent de moins en moins, nous dit-on ! Les esprits chagrins qui déplorent une perte du sens du sacré et qui s'interrogent sur le laxisme de ceux qui abandonnent un lieu consacré à la mangeaille et à la beuverie n'ont qu'à dégager. Les effluves du fromage fondu remplaceront ceux de l'encens pour le plus grand plaisir de ceux qui se réjouissent de voir notre patrimoine religieux transformé en temples du n'importe quoi.

    Les commentaires parus sous ces articles sont édifiants...
     
    Quelle sera la réaction de l'évêque de Liège et des responsables locaux ? A suivre...
     
    Pour rappel :

    Selon le droit canonique de l'Église catholique, tel que défini dans le Code de droit canonique de 1983 (livre IV, partie III, sur les lieux sacrés), une église est un lieu sacré dédié au culte divin. Le canon 1210 est particulièrement central à cette question : « Dans un lieu sacré, on ne peut admettre que ce qui sert à exercer ou à promouvoir le culte, la piété et la religion ; tout ce qui est incompatible avec la sainteté du lieu est interdit. » Cependant, l'ordinaire (généralement l'évêque) peut autoriser d'autres usages dans des cas particuliers, pourvu qu'ils ne soient pas contraires à la sainteté du lieu.

    Activités permises dans une église

    Les activités autorisées doivent donc être en lien direct avec le culte, la piété ou la religion. Voici les principales, basées sur les canons pertinents (notamment 1210, 1214 et suivants) :

    • Célébrations liturgiques et sacramentelles : La messe (eucharistie), les baptêmes, les mariages, les funérailles, les confirmations, les ordinations, et autres sacrements. L'église est avant tout destinée au culte divin public (canon 1214).
    • Prières et dévotions personnelles ou collectives : Prière individuelle, adoration eucharistique, récitation du rosaire, stations de la croix, ou méditations spirituelles.
    • Cérémonies religieuses : Processions, bénédictions, retraites spirituelles, ou pèlerinages qui favorisent la piété.
    • Activités éducatives ou formatrices religieuses : Catéchisme, conférences sur la foi, ou formations bibliques, si elles promeuvent la religion et ne perturbent pas le caractère sacré.
    • Concerts de musique sacrée : Autorisé si cela élève l'âme vers Dieu (par exemple, musique liturgique ou sacrée), mais seulement avec l'approbation de l'autorité ecclésiastique.
    • Œuvres de charité pieuses : Collectes pour des causes religieuses ou caritatives, dans la mesure où elles servent la piété (par exemple, aides aux pauvres au nom de la foi).

    Activités interdites ou restreintes

    Tout ce qui est « profane » ou incompatible avec la sainteté est prohibé, sauf exception accordée par l'évêque. Exemples :

    • Activités commerciales (ventes, sauf pour des objets pieux comme des cierges).
    • Événements politiques, réunions syndicales ou manifestations civiles.
    • Concerts profanes, spectacles théâtraux ou danses non religieuses.
    • Utilisations qui pourraient causer un scandale ou violer la sainteté (canon 1211), comme des actions gravement injurieuses.

    En résumé, l'église doit rester un espace de rencontre avec le divin, et toute activité doit être évaluée à cette aune. Pour des cas spécifiques, il est recommandé de consulter l'autorité diocésaine locale, car des normes complémentaires peuvent exister.

  • De nouveaux massacres mettent en lumière le « génocide chrétien » qui va croissant au Nigéria

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    De Ngala Killian Chimtom sur Crux :

    De nouveaux massacres mettent en lumière le « génocide chrétien » croissant au Nigéria

    13 novembre 2025

    YAOUNDÉ, Cameroun – Au moins vingt chrétiens ont été tués en 24 heures dans l'État de Taraba, au Nigéria, ce qui est perçu comme une aggravation du spectre de la persécution des chrétiens dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

    Des témoignages indiquent que des éleveurs peuls ont pris d'assaut des maisons et des lieux de culte dans plusieurs localités de la zone de gouvernement local de Wukari entre le 9 et le 11 novembre.

    Truth Nigeria a décrit les attaques comme étant « coordonnées », les assaillants tirant « sans discernement sur les maisons ».

    « Je me préparais à aller à la messe tôt le matin, vers 6 heures, quand j’ai entendu le bruit de motos », a déclaré Christiana Joseph, une agricultrice de 33 ans originaire du village d’Amadu, à TruthNigeria .

    « J’étais dans la cuisine quand ils ont fait irruption dans notre propriété, l’ont encerclée et ont tiré sur la maison principale », a déclaré Joseph.

    « Ils ont tiré pendant environ cinq minutes en criant Allahu Akbar. Quand les coups de feu ont cessé, je suis rentrée et j'ai trouvé mon mari, John Joseph, avec qui j'étais mariée depuis 14 ans, déjà mort », a-t-elle ajouté.

    Le père George Dogo, de la cathédrale de la Sainte-Famille, a déclaré que des corps étaient encore extraits des décombres, signe que le bilan des morts pourrait s'alourdir.

    Le directeur d'Intersociety, la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit, Emeka Umeagbalasi, a déclaré qu'au moins 78 personnes avaient été tuées au Nigéria durant la même période. Par ailleurs, des milliers de chrétiens sont toujours retenus captifs dans des camps forestiers répartis dans plusieurs États.

    « Des centaines de chrétiens, jusqu’à 800, sont toujours détenus dans le camp forestier de Rijana malgré la proximité de cet endroit avec environ deux camps militaires », a déclaré Umeagbalasi à Crux .

    Il a également identifié d'autres lieux, notamment « un autre appelé le camp de Sule Keneko, où des bergers peuls détiennent des chrétiens », et des camps près des « fermes de Danjuma dans la région de Wukari, dans l'État de Taraba ».

    Umeagbalasi a dressé le tableau d'une persécution systémique qui, selon lui, s'est intensifiée ces dernières semaines.

    « À Enugu, au moins 14 paroisses subissent des attaques constantes depuis 2021 », a-t-il déclaré.

    Il s'agit notamment de douze paroisses anglicanes et de deux paroisses catholiques dans la région de Nhamufu, qui borde les États de Benue et d'Ebonyi.

    « Malheureusement, ces attaques ont été étouffées… par le gouvernement de l’État d’Enugu et les agences des forces de sécurité, notamment la police et l’armée », a-t-il déclaré à Crux .

    Umeagbalasi a accusé les autorités de tenter délibérément de faire taire les témoins et de contrôler le récit. Il a affirmé que des bénévoles d'églises locales qui avaient pris la parole avaient été « arrêtés, piégés et détenus pendant plusieurs semaines », puis sommés de ne pas mentionner les « djihadistes peuls », mais plutôt d'utiliser le terme « affrontements intercommunautaires » pour décrire ce qui se passe au Nigeria.

    Il a énuméré les récents massacres survenus dans l'État de Taraba, où jusqu'à 30 chrétiens ont été tués ; dans l'État de Plateau, où neuf personnes ont été tuées, dont un pasteur ; et dans l'État de Kaduna, où 10 autres personnes, dont un pasteur, ont été assassinées.

    Des données récentes d'Intersociety indiquent qu'au moins 7000 chrétiens ont été tués au Nigéria entre janvier et novembre de cette année.

    La violence a atteint un paroxysme d'horreur en juin avec le massacre de Yelewata dans l'État de Benue, qui a coûté la vie à au moins 280 personnes en seulement deux jours d'attaques. D'autres raids meurtriers ont suivi dans l'État, notamment le massacre de Sankera en avril, où plus de 72 personnes ont été tuées à coups de machette, et des attaques ultérieures à Gwer Ouest et dans d'autres régions, faisant des dizaines de victimes supplémentaires.

    Umeagbalasi a déclaré à Crux que la violence avait atteint des niveaux terrifiants, mais que le plus inquiétant était la « complicité de l'État ».

    « Lorsqu'ils sont attaqués, si vous appelez les soldats, ils ne répondront pas », a-t-il déclaré. « Mais après l'attaque, ils arriveront et vous aideront à ramasser les cadavres. Ils les emporteront. Ils reviendront ensuite saisir tous les téléphones portables des environs, arrêter leurs propriétaires et les accuser de complot. »

    Il a également affirmé l'existence de vastes « camps djihadistes peuls » où des centaines de chrétiens sont retenus en otages, dont un dans le sud de Benue avec « jusqu'à 800 » captifs situés près de deux formations militaires.

    Umeagbalasi a déclaré que la désignation du Nigéria par les États-Unis comme pays particulièrement préoccupant était certes un signe positif, mais qui ne portera aucun fruit si elle n'est pas accompagnée de mesures fermes.

    « Le gouvernement nigérian utilise tous les moyens malhonnêtes et falsifiés pour induire en erreur le gouvernement des États-Unis et lui faire croire qu'il a commencé à agir », a-t-il déclaré.

    Il a exhorté les États-Unis à « dépasser les désignations générales et à cibler plutôt des groupes spécifiques », comme les djihadistes peuls.

    « Une fois que vous serez en mesure de cibler ces personnes, les choses changeront », a-t-il insisté, avertissant que sans intervention directe et ciblée, « l’extermination se poursuit ».

    Le président Donald Trump a récemment désigné le Nigéria comme un pays particulièrement préoccupant, indiquant ainsi que le gouvernement américain considère que le Nigéria se livre à des « violations systématiques, continues et flagrantes de la liberté religieuse ».

  • L'heure de Vatican III ?

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    De Niwa Limbu sur le Catholic Herald :

    Le cardinal Walter Brandmüller rejette les discussions sur un troisième concile du Vatican

    Le cardinal Walter Brandmüller a écarté l'idée d'un troisième concile du Vatican. S'adressant à Katholisch.de, il a déclaré : « Il est bien trop tôt pour cela », souligné que personne ne sait comment réunir plus de 5 000 évêques. L'Église étant encore en train d'intégrer les enseignements du dernier concile, il a suggéré que de telles questions ne sont « pas encore d'actualité ».

    Le cardinal, l'un des derniers témoins survivants du Concile, a déclaré que le regain d'intérêt pour l'ancien rite romain ne reflète pas la force de la liturgie préconciliaire, mais l'échec de la mise en œuvre des réformes du Concile Vatican II telles qu'elles étaient prévues.

    Il a ensuite expliqué : « La messe dite tridentine est loin d'être parfaite ; il y a beaucoup de choses à corriger », en plus que les principes de réforme liturgique convenus par les évêques étaient « bons et justes ».

    Le cardinal allemand se remémorait le début du concile avec une lucidité acquise par l'âge et la mémoire. « Ma première réaction, en tant que jeune historien de l'Église, fut d'organiser un cycle de conférences pour expliquer ce qu'est un concile », se souvenait-il. Lors de ses études à Rome, il avait vu la ville « gruillante d'évêques venus du monde entier » et perçu l'effervescence qui régnait autour des séances.

    Cet optimisme se répandait jusqu'à son archevêque de Bamberg, qui, « lui aussi enthousiaste et plein d'espoir pour un renouveau de l'Église », assista aux quatre sessions. Mais, selon lui, les espoirs d'un renouveau rapide furent vite déçus. « Quelques années plus tard, il était profondément déçu et sa santé s'en trouva même dégradée. Le Concile n'a absolument pas apporté à l'Église, dans un premier temps, la nouvelle vitalité tant attendue. »

    Brandmüller a rejeté l'idée que le Concile soit responsable du malaise ecclésial actuel. « La vérité est plus complexe », at-il déclaré, provoquant qu'« après le Concile, beaucoup de choses ont été remises en question » et constatant que, dans certaines facultés, « la théologie véritablement catholique n'était plus enseignée ». Il a soutenu que les textes authentiques du Concile étaient occultés par des appels à un vague « esprit du Concile » que les documents n'ont jamais confirmé. Il a toutefois insisté sur le fait que le Concile avait « produit d'excellents résultats », notamment ses constitutions fondamentales.

    Il a insisté sur la distinction entre les décisions du Concile et leurs suites. « Ce qui a conduit plus tard au schisme des « traditionalistes », ce sont les excès de la période post-conciliaire, lorsque les décrets du Sacrosanctum Concilium n'ont pas été appliqués, mais que de nouvelles choses ont été inventées », at-il déclaré.

    Là où cela s'est produit, « la liturgie a fini — le plus souvent sans contestation — dans l'arbitraire et le chaos ». Le regain d'intérêt pour l'ancienne forme, selon lui, est « une conséquence du mauvais usage de la réforme liturgique, qui elle-même a besoin d'être réformée. Si elle avait été correctement mise en œuvre, ce regain de nostalgie pour l'ancienne forme n'aurait pratiquement pas existé. »

    Se penchant sur d'autres textes conciliaires, il a fait valoir que les déclarations les plus contestées étaient, paradoxalement, les moins autorisées.

    Il est « curieux », a-t-il déclaré, que les traditionalistes s’en prennent à des documents tels que Nostra aetate et Dignitatis humanae, qu’il décrit comme des « déclarations datées… désormais obsolètes », alors que les constitutions contraignantes sur la liturgie, l’Église et l’Écriture « restent valides et sont entièrement conformes à la tradition de l’Église ».

    Il a également noté que certains décrets, notamment ceux relatifs à la formation des prêtres, « n’ont pas vraiment été mis en œuvre jusqu’à ce jour ».

    Brandmüller a proposé une perspective historique plus large, suggérant que les troubles entourant Vatican II ne sont pas inhabituels. Après la clôture du concile de Trente en 1563, a-t-il observé, ses réformes n'ont été pleinement mises en œuvre qu'un siècle plus tard, tandis que le concile œcuménique suivant ne s'est réuni qu'en 1869. Les conciles œcuméniques, a-t-il dit, sont comme des cascades : « un grondement assourdissant » suivi d'agitation avant que le courant ne se calme. « Nous n'en sommes pas encore là avec le concile Vatican II ; l'agitation demeure importante. »

    Né en 1929 à Ansbach, en Bavière, le cardinal Walter Brandmüller est un éminent historien de l'Église et l'un des plus grands spécialistes de l'histoire des conciles œcuméniques. Ordonné prêtre en 1953, il a enseigné pendant des décennies à l'université d'Augsbourg, se spécialisant en histoire médiévale et conciliaire.

    En 1998, il fut nommé président du Comité pontifical pour les sciences historiques, fonction dans laquelle il dirigea la recherche et les publications du Vatican pendant plus d'une décennie. Le pape Benoît XVI le créa cardinal en 2010, en reconnaissance de son œuvre érudite et de son service rendu à l'Église tout au long de sa vie.

  • Pourquoi trois papes affirment que le roman sur l'Antéchrist « Le Maître de la Terre » a prédit notre époque

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    De KV Turley sur le NCR :

    Pourquoi trois papes affirment que le roman sur l'Antéchrist « Le Maître de la Terre » a prédit notre époque

    Dans la vision prophétique de Benson, l'Église persiste au sein d'un monde sans Dieu, obsédé par le progrès, le plaisir et le pouvoir.

    Le pape Benoît XVI, le pape François et le pape Léon XIV.
    Le pape Benoît XVI, le pape François et le pape Léon XIV. (photo : Wikimedia Commons / Domaine public)

    En 2015, lors d'un vol retour des Philippines vers le Vatican, le pape François déclara aux journalistes : « Il y a un livre… il s'intitule Le Maître de la Terre. L'auteur est Benson… Je vous suggère de le lire. Sa lecture vous permettra de bien comprendre ce que j'entends par colonisation idéologique. » Il poursuivit en qualifiant le roman de prophétique, notamment au regard des évolutions modernes telles que la laïcité, le relativisme et la notion de « progrès » déconnectée de tout ancrage spirituel ou moral. 

    Le livre en question, Le Maître de la Terre (1907), est un roman dystopique et apocalyptique écrit par le père Robert Hugh Benson, un Anglais converti. Il imagine un monde du XXIe siècle où le christianisme a largement décliné tandis que l'humanisme séculier – ou « humanitarisme » – a pris le pouvoir, les élites politiques et culturelles s'unissant autour d'un leader charismatique mondial. L'Église – et la papauté – survivent, de justesse, et c'est là le nœud du conflit au cœur de l'intrigue. 

    C’était pour le moins un choix inhabituel de la part d’un pape. Mais le pape François a réitéré sa suggestion lors d’un discours prononcé à Budapest en 2023, mettant en garde son auditoire issu du monde universitaire et culturel contre un avenir dominé par la technologie – et la menace que cela représente pour la culture et, en fin de compte, pour ce que signifie être humain. 

    Le prédécesseur du pape François, alors cardinal Joseph Ratzinger, avait également cité « Le Maître de la Terre » lors d'une conférence à Milan en février 1992, le qualifiant d'ouvrage qui « donne matière à réflexion ». Son successeur, le pape Léon XIV, s'exprimant en septembre 2023 en tant que cardinal Robert Prevost, a lui aussi recommandé le roman de Benson, affirmant qu'il met en garde contre ce qui pourrait arriver à un monde sans foi.  

    Il n'est peut-être pas surprenant que ce roman ait suscité autant d'attention, puisque son intrigue est centrée sur un pontife assiégé à une époque où la religion est attaquée par des élites laïques technologiquement supérieures. 

    Fils d'un ancien archevêque anglican de Canterbury, Benson se convertit au catholicisme le 11 septembre 1903, à l'âge de 31 ans. Il avait publié plusieurs œuvres de fiction avant Le Seigneur du monde , principalement des romans historiques. Son roman de 1907 marquait donc une rupture à bien des égards et soulève la question : d'où lui venait cette inspiration ? 

    « À la fin du XIXe siècle, la littérature apocalyptique connaissait une sorte de renaissance, à l'image de l'essor de la science-fiction », explique l'auteure et critique Kristen Van Uden Theriault. Dans un entretien accordé au Register, elle précise que cette période a vu naître une littérature dystopique largement imprégnée d'une perspective laïque positive, tout en distillant des avertissements prophétiques sur les dangers d'un progrès technologique effréné, du collectivisme et du totalitarisme. Elle cite deux œuvres marquantes qui intègrent une dimension religieuse à la littérature dystopique :  le Conte allégorique de l'Antéchrist de Vladimir Soloviev (1900) et Le Maître de la Terre de Benson  . 

    Elle perçoit également un lien fascinant entre ce genre et saint John Henry Newman. Newman, contemporain de Benson et lui aussi un converti de renom de l'anglicanisme, avait beaucoup écrit sur l'Antéchrist, s'intéressant principalement à la montée des idéologies erronées qui ont préparé le monde à son avènement. 

    « Benson et Newman reconnaissaient tous deux les dangers des idéologies modernes — à savoir le communisme, le socialisme et le modernisme, mais aussi le libéralisme, que l’on peut caractériser comme la version tempérée et lente de ces homologues plus radicaux », a poursuivi Thériault. 

    Au cœur de la mise en garde de Newman, suggérait-elle, se trouve « la tyrannie du subjectivisme » : le désir de réduire la religion à une affaire de conscience personnelle plutôt que de la percevoir comme une vérité objective. Elle affirme que le système fictif de l’humanitarisme de Benson — un substitut athée à la religion — « incarne les forces sociales contre lesquelles Newman nous avait mis en garde. L’ordre social, qui ressemblait jadis à la hiérarchie céleste, est désormais façonné à l’image de l’homme déchu. » 

    Alors, étant donné que le roman se déroule au XXIe siècle, dans quelle mesure le juge-t-elle prophétique aujourd'hui ? Thériault le considère comme « prémonitoire à bien des égards ». Elle cite les prédictions de Benson concernant un organisme de gouvernance international – semblable à la Société des Nations, puis aux Nations Unies – et l'euthanasie institutionnalisée, notamment au regard de la loi canadienne sur l'aide médicale à mourir. 

    « Plus profondément, sa description d'une société sans Dieu, guidée par le plaisir, le scientisme et le rejet de Dieu, résonne comme une description de notre siècle. La vie ne vaut rien dans le paysage apocalyptique infernal de Benson, tout comme dans notre culture de mort contemporaine », ajoute-t-elle. 

    À la fin du roman de Benson, l'Église n'est plus qu'un vestige et l'Antéchrist semble triompher. Pourtant, Thériault estime que le message du livre demeure « celui de tous les écrits véritablement catholiques sur l'Antéchrist : un message d'espoir. Malgré les machinations perfides de l'Antéchrist, nous savons qui l'emporte à la fin. » 

    En tant que roman suscitant un débat théologique, il fonctionne – mais en tant qu'œuvre de fiction, comment résiste-t-il à l'épreuve du temps aujourd'hui ? 

    « Au début du XXe siècle, les romans dystopiques et futuristes pullulaient : un amas sombre, déprimant et mal écrit », observait la romancière et universitaire Eleanor Bourg Nicholson . Pourtant, elle trouve le roman de Benson différent. 

    « À la fois spéculatif et mystique, [cet ouvrage] se distingue pour deux raisons : premièrement, il présente des personnages réels et vivants — des hommes et des femmes crédibles et auxquels on peut s’identifier — et non pas une simple allégorie prosélyte ; et deuxièmement, parce qu’il aborde avec audace la réalité sombre et oppressante que le monde doit et va finir, et qu’il perçoit cette réalité à travers le prisme de la foi. » 

    L'un des grands atouts du genre spéculatif, expliquait-elle, réside dans la possibilité qu'il offre aux lecteurs de se confronter à des questions morales profondes. « Quelle est la relation de l'homme avec Dieu ? Quel est le but de la religion ? Quel est le sens même de l'existence humaine ? La vie et la mort, le salut et la damnation – ces thèmes se retrouvent au cœur de nombreuses œuvres de ce genre, et ils sont assurément au cœur même du Maître de la Terre. » C'est peut-être là, à elle seule, ce qui explique son attrait auprès des papes et des prélats. 

    Nicholson perçoit également une dimension prophétique dans le livre, dont elle constate que nombre d'éléments se retrouvent dans la vie moderne. « Benson conçoit l'Antéchrist comme un homme politique affable et inoffensif, une figure charismatique promouvant la "paix" — quelqu'un que l'on peut facilement imaginer séduire le public de nos jours », a-t-elle observé. 

    S'adressant au Register, l'auteur et éditeur Joseph Pearce considère lui aussi Benson comme « un visionnaire », soulignant que son roman inattendu a ouvert la voie à des œuvres ultérieures telles que Le Meilleur des mondes d'Huxley et 1984 d'Orwell.  

    « Benson était en avance sur son temps, un pionnier, un avant-gardiste au sens le plus profond du terme », a déclaré Pearce, ajoutant : « Ce livre a manifestement exercé une influence considérable sur le XXe siècle et semble résonner de façon tout aussi inquiétante à notre époque. La pérennité de la pertinence est l'une des marques d'un grand livre, et celui-ci en est assurément un. » 

    Benson a bien écrit, sinon une suite à proprement parler, du moins un livre avec un thème similaire mais une perspective totalement différente, a noté Pearce. 

    Il semble qu'il ait écrit son roman futuriste suivant, L'Aube de toutes choses, pour donner une tournure plus optimiste à l'atmosphère sombre du Maître de la Terre. Mais je ne pense pas que l'Apocalypse soit sombre d'un point de vue chrétien. Dans la mesure où le roman se termine sur une note apocalyptique, il annonce le Second Avènement promis par les Écritures. 

    « Comment cela pourrait-il être autre chose que la plus heureuse des fins ? »