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Actualité

  • Quand la monarchie prend le parti de la vie...

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    De Marc McGinness sur le Catholic Herald :

    26 novembre 2025

    Une histoire de la monarchie défendant la vie

    Par un simple acte de dissidence – son refus de consentir, le jour de la fête du Christ Roi, à un projet de loi légalisant l’avortement – ​​Albert, prince de Monaco, a-t-il sauvé sa principauté de l’étiquette de « lieu ensoleillé pour gens louches » ?

    Malgré le vote du Conseil national en mai (19 voix contre 2) autorisant les interruptions de grossesse jusqu'à 12 semaines, ou 16 semaines en cas de viol, et abaissant l'âge du consentement parental de 18 à 15 ans, le Prince a demandé à son gouvernement de ne pas appliquer cette mesure. Il a ajouté : « Je crois que le système actuel reflète nos valeurs, compte tenu du rôle de la religion catholique dans notre pays, tout en garantissant un accompagnement sûr et humain. »

    Sa décision faisait écho aux opinions de sa mère, Grace, qui avait déclaré en 1971 être fermement opposée à l'avortement, « quel qu'il soit, légal ou illégal ». Concernant le traumatisme psychologique lié à un avortement, elle avait affirmé : « Je le ressens profondément. Les médecins ont tendance à croire que tout est fini en une demi-heure. C'est bien plus complexe. Les conséquences psychologiques persistent pendant de nombreuses années. »

    Ce dernier acte de la dynastie Grimaldi, qui débuta en 1297 lorsque François Grimaldi, déguisé en moine franciscain, s'empara de la forteresse du Rocher de Monaco avec le soutien de son cousin Rainier Ier et de ses hommes, contribue à expliquer leur longévité et renforce le titre de « Souverain catholique ». L'octroi par le Vatican, en 2013, du privilège du blanc à Charlène, épouse d'Albert – privilège refusé à sa mère – l'a-t-il rapproché de l'Église ?

    Ces questions de conscience ont mis à l'épreuve les dirigeants de plusieurs maisons catholiques européennes au pouvoir au cours des trois dernières décennies, des questions majeures pour ce que les médias s'obstinent à appeler des « micro-États ».

    En 1990, le roi Baudouin des Belges, connu de longue date avec son épouse Fabiola pour leur engagement en faveur des droits des personnes handicapées, notamment des enfants handicapés, fut sollicité pour approuver la légalisation de l'avortement dans son royaume. Sa signature était indispensable, mais Baudouin s'y opposa, y voyant une violation du droit fondamental à la vie.

    Lorsqu'il a dit à Fabiola que son refus pourrait entraîner sa démission, elle a répondu : « Je sais faire une bonne journée de travail. J'ai encore mon certificat de secourisme de la Croix-Rouge. »

    Le 31 mars, Baudouin a adressé une lettre personnelle au Premier ministre Maertens, exprimant de « vives inquiétudes quant à la clause autorisant l’avortement au-delà de douze semaines si l’enfant à naître est atteint d’une anomalie particulièrement grave reconnue comme incurable au moment du diagnostic… En bref, je crains que cette loi ne contribue à une diminution palpable du respect dû à la vie des plus vulnérables. À ceux que ma décision pourrait choquer, je demande : est-il juste que je sois le seul citoyen belge contraint d’agir contre sa conscience dans un domaine aussi crucial ? La liberté de conscience est-elle sacrée pour tous, sauf pour le roi ? »

    Le Premier ministre Maertens proposa un ingénieux compromis à la belge. L'article 82 de la Constitution belge stipulait qu'en cas d'incapacité du monarque à gouverner, les pouvoirs royaux étaient dévolus au Conseil des ministres. Le roi abdiqua donc et, durant la période de vacance du trône, le Conseil des ministres ratifia et promulgua la loi sur l'avortement. Le 5 avril, 36 heures après l'abdication, le Premier ministre déclara que le roi était désormais apte à gouverner et celui-ci reprit ses fonctions.

    Baudouin écrivit plus tard dans son journal : « Si je n'avais pas fait cela, j'aurais été malade toute ma vie pour avoir trahi le Seigneur. »

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  • L'audience générale du Pape : une ode à la Vie

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    LÉON XIV

    AUDIENCE GÉNÉRALE

    Place Saint-Pierre
    Mercredi 26 novembre 2025

    __________________________________

    Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance IV. La résurrection du Christ et les défis du monde actuel. 6. Espérer dans la vie pour générer la vie

    Chers frères et sœurs, bonjour, et bienvenue !

    La Pâque du Christ éclaire le mystère de la vie et nous permet de le regarder avec espérance. Cela n'est pas toujours facile ni évident. Partout dans le monde, beaucoup de vies semblent difficiles, douloureuses, pleines de problèmes et d'obstacles à surmonter. Et pourtant, l'être humain reçoit la vie comme un don : il ne la demande pas, il ne la choisit pas, il en fait l'expérience dans son mystère, du premier jour jusqu'au dernier. La vie a une spécificité extraordinaire : elle nous est offerte, nous ne pouvons pas nous la donner nous-mêmes, mais elle doit être nourrie constamment : il faut un soin qui la maintienne, la dynamise, la préserve, la relance.

    On peut dire que la question de la vie est l'une des questions abyssales du cœur humain. Nous sommes entrés dans l'existence sans avoir rien fait pour le décider. De cette évidence jaillissent comme un fleuve en crue les questions de tous les temps : qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ? Quel est le sens ultime de tout ce voyage ?

    Vivre, en effet, implique un sens, une direction, une espérance. Et l'espérance agit comme une force profonde qui nous fait avancer dans les difficultés, qui nous empêche d'abandonner dans la fatigue du voyage, qui nous rend certains que le pèlerinage de l'existence nous conduit à la maison. Sans l'espérance, la vie risque d'apparaître comme une parenthèse entre deux nuits éternelles, une brève pause entre l'avant et l'après de notre passage sur terre. Espérer dans la vie, c'est plutôt anticiper le but, croire comme certain ce que nous ne voyons ni ne touchons encore, faire confiance et nous en remettre à l'amour d'un Père qui nous a créés parce qu'il nous a voulus avec amour et qu'il nous veut heureux.

    Très chers amis, il existe dans le monde une maladie répandue : le manque de confiance dans la vie. Comme si l'on s'était résigné à une fatalité négative, à un renoncement. La vie risque de ne plus représenter une opportunité reçue en don, mais une inconnue, presque une menace dont il faut se préserver pour ne pas être déçu. C'est pourquoi le courage de vivre et de générer la vie, de témoigner que Dieu est par excellence « l'amant de la vie », comme l'affirme le Livre de la Sagesse (11, 26), est aujourd'hui un appel plus que jamais urgent.

    Dans l'Évangile, Jésus confirme constamment sa diligence à guérir les malades, à soigner les corps et les esprits blessés, à redonner vie aux morts. Ce faisant, le Fils incarné révèle le Père : il restitue leur dignité aux pécheurs, accorde la rémission des péchés et inclut tout le monde, spécialement les désespérés, les exclus, les éloignés, dans sa promesse de salut.

    Engendré par le Père, Christ est la vie et il a engendré la vie sans compter jusqu'à nous donner la sienne, et il nous invite également à donner notre vie. Engendrer signifie donner la vie à quelqu'un d'autre. L'univers des vivants s'est étendu grâce à cette loi qui, dans la symphonie des créatures, connaît un admirable “crescendo” culminant dans le duo de l'homme et de la femme : Dieu les a créés à son image et leur a confié la mission de donner la vie à son image, c'est-à-dire par amour et dans l'amour.

    Dès le début, l'Écriture Sainte nous révèle que la vie, dans sa forme la plus élevée, celle de l'être humain, reçoit le don de la liberté et devient un drame. Ainsi, les relations humaines sont également marquées par la contradiction, jusqu'au fratricide. Caïn perçoit son frère Abel comme un concurrent, une menace, et dans sa frustration, il ne se sent pas capable de l'aimer et de l'estimer. Et voilà la jalousie, l'envie, le sang (Gn 4, 1-16). La logique de Dieu, en revanche, est tout autre. Dieu reste fidèle pour toujours à son dessein d'amour et de vie ; il ne se lasse pas de soutenir l'humanité même lorsque, à l'instar de Caïn, elle obéit à l'instinct aveugle de la violence dans les guerres, les discriminations, les racismes, les multiples formes d'esclavage.

    Donner la vie signifie donc faire confiance au Dieu de la vie et promouvoir l'humain dans toutes ses expressions : tout d'abord dans la merveilleuse aventure de la maternité et de la paternité, même dans des contextes sociaux où les familles ont du mal à supporter le poids du quotidien, souvent freinées dans leurs projets et leurs rêves. Dans cette même logique, donner la vie signifie s'engager pour une économie solidaire, rechercher le bien commun dont tous puissent profiter équitablement, respecter et prendre soin de la création, offrir du réconfort par l'écoute, la présence, l'aide concrète et désintéressée.

    Frères et sœurs, la Résurrection de Jésus-Christ est la force qui nous soutient dans cette épreuve, même lorsque les ténèbres du mal obscurcissent notre cœur et notre esprit. Lorsque la vie semble s'être éteinte, bloquée, voici que le Seigneur Ressuscité passe encore, jusqu'à la fin des temps, et marche avec nous et pour nous. Il est notre espérance.

  • Retour sur « Sacré-Cœur », le film que la France a tenté de faire taire – et que le public a quand même vu

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    « Sacré-Cœur » : Le film que la France a tenté de faire taire – et que le public a quand même vu.

    Un nouveau docu-fiction réalisé par Steven Gunnell, ancien membre d'un boys band, qui explore la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus à travers les apparitions de Paray-le-Monial, est l'une des grandes surprises du box-office français cette année.

    Le film « Sacré-Cœur » émeut les cœurs dans toute la France.
    Le film « Le Sacré-Cœur » émeut les cœurs dans toute la France. (photo : SAJE Distribution)

    Avant même sa sortie, le film fut décrié par une partie de l'élite culturelle française, suscitant moqueries et indignation face à un contenu jugé trop prosélyte. Même la SNCF refusa d'en faire la promotion. Comme en témoignent les résultats au box-office, ces efforts n'eurent que peu d'effet sur le public. Bien au contraire : Sacré-Cœur : son règne n'a pas de fin, réalisé et produit par Steven Gunnell et son épouse Sabrina Gunnell, est devenu la révélation cinématographique de l'année.

    Depuis sa sortie le 1er octobre, le film a déjoué toutes les prédictions : près d’un demi-million de billets vendus, une fréquentation record par séance et une vague de conversions à la foi. 

    Capture d'écran du nouveau film qui devrait sortir dans les salles américaines en juin 2026.
    Capture d'écran du nouveau film dont la sortie dans les salles américaines est prévue en 2026. (Photo : Saje Distribution)

    Il est prévu d'étendre la diffusion du film à un public mondial, avec une sortie américaine actuellement programmée juste avant ou pendant les célébrations de la solennité du Sacré-Cœur de Jésus en 2026, selon SAJE Distribution. 

    Dans la France anticléricale, où la simple exposition de crèches de Noël est souvent interdite dans les lieux publics, personne ne s'attendait à ce que l'histoire du Sacré-Cœur de Jésus attire des foules plus importantes que certaines productions hollywoodiennes. 

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  • « Vive le Christ Roi ! », a proclamé Miss Univers Mexique après avoir remporté le concours de beauté

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    De David Agren sur The Pilot :

    « Vive le Christ Roi ! », a déclaré Miss Univers Mexique après avoir remporté le concours de beauté.

    Elle a également exprimé sa foi catholique en faisant le signe de croix et en pointant le ciel.

    Bosch, 25 ans, est devenue la quatrième Mexicaine à remporter le titre de Miss Univers lors du concours qui s'est tenu le 21 novembre à Bangkok. Mais elle a attiré l'attention internationale dès le début. Bosch a confronté un directeur du concours qui l'avait traitée de « stupide », ce qui l'a incitée à mener une manifestation des candidates et a finalement conduit au renvoi du directeur.

    « J'ai aimé qu'elle prenne la parole lorsqu'elle estime qu'il y a une injustice », a déclaré la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum le 21 novembre, dans ses félicitations à Bosch. « L'époque du "silence est d'or" est révolue ; nous sommes plus belles lorsque nous prenons la parole et que nous participons », a ajouté la présidente.

    Bosch, originaire de l'État mexicain de Tabasco, dans le sud-est du pays, a évoqué le harcèlement scolaire dont elle a été victime enfant et son trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Malgré cela, elle est diplômée en stylisme de l'Université ibéro-américaine de Mexico, un établissement jésuite.

    Elle s'est également fait remarquer pour avoir exprimé ouvertement sa foi catholique. Dans des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, on la voit crier « Vive le Christ Roi ! » dans un ascenseur. Elle utilise les mêmes mots dans ses biographies Instagram et X, des mots qui étaient autrefois le cri de ralliement des Cristeros, qui ont lutté contre la persécution de l'Église au Mexique un siècle plus tôt.

    Avant le concours, elle a publié une photo sur X ornée de symboles catholiques : une image de Marie, un chapelet rose avec une croix rose, une image de Notre-Dame de Guadalupe, sainte patronne du Mexique, ainsi qu'un drapeau mexicain et diverses friandises.

    « Parce que les rêves deviennent réalité, et parce que Dieu l'a voulu », a déclaré Bosch lors de sa présentation en tant que candidate à Miss Univers.

    D'anciennes Miss Univers ont également exprimé leur foi catholique. Sheynnis Palacios, représentante du Nicaragua, a remporté la couronne en 2023, déclenchant des célébrations dans tout le pays et s'attirant les foudres de la dictature anti-catholique.

    « Quand je dis “merci mon Dieu”, c'est parce que cette couronne n'est pas la mienne, elle est pour Lui », a déclaré Palacios à ABS-CBN. « Elle est pour tous les délégués, et aussi pour mon pays et ma famille. »

    — David Agren écrit pour OSV News depuis Buenos Aires, Argentine.

  • Le pape réorganise le diocèse de Rome et annule les réformes de son prédécesseur, le pape François

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    De kath.net/news :

    Le pape réorganise le diocèse de Rome et annule les réformes de son prédécesseur, le pape François.

    27 novembre 2025

    Léon XIV rétablit la zone pastorale du centre-ville de Rome, que François avait dissoute environ un an auparavant.

    Cité du Vatican/Rome (kath.net/KAP) Le pape Léon XIV a annulé la réorganisation du diocèse de Rome mise en œuvre par son prédécesseur, François. Par un décret publié mercredi par le Bureau de presse du Vatican, Léon XIV rétablit le territoire pastoral du centre de Rome, dissous par François il y a environ un an. 

    Son principal atout réside dans la vieille ville historique, qui abrite une concentration unique au monde d'églises, de monastères et d'autres institutions ecclésiastiques. Pour des raisons à la fois ecclésiastiques et symboliques, François a dissous le centre historique, où résidait la majeure partie du clergé romain, et l'a intégré aux quatre quartiers extérieurs de la ville.

    Léon XIV voit les choses différemment.

    Dans sa brève lettre, le pape explique que les raisons invoquées par son prédécesseur pour la réforme territoriale demeurent valables. Il constate cependant que l'Année sainte en cours a clairement démontré l'homogénéité du centre urbain de Rome. En conséquence, il décrète que le centre-ville redevienne un district distinct au sein du diocèse. Le nombre de secteurs pastoraux passe ainsi à cinq : un dans le centre et quatre dans les districts périphériques.

    Le pape est le chef de l'Église catholique et l'évêque de Rome. Le démantèlement du centre dans le diocèse de Rome, ordonné par le pape François le 4 octobre 2024 avec le motu proprio « La vera bellezza » (La vraie beauté), a suscité de vives critiques de la part du clergé et n'a été mis en œuvre qu'à contrecœur et sans conviction.

    À l'époque, François avait déclaré vouloir rapprocher le centre romain, qu'il craignait de devenir un musée à ciel ouvert, de la périphérie de la ville. La majorité des trois millions d'habitants de la métropole vivent dans les quartiers périphériques ; pourtant, on y trouve relativement peu de prêtres et d'églises.

    initiative personnelle

    Le nouveau document de Léon XIV s'intitule « Immota manet » (en latin : « Il reste inchangé… »). Il est daté du 11 novembre 2025 et a également le rang de « Motu Proprio ».

    Un « motu proprio » est un décret papal promulgué de l'initiative personnelle du pape. Il se distingue des autres formes de législation papale, qui sont édictées en réponse à une demande. Son nom provient de l'expression latine « motu proprio datae » (« promulgué de sa propre initiative »). Ces mots figurent toujours en exergue du document et soulignent l'implication personnelle du pape.

  • Plusieurs centaines de prêtres et plus d’une douzaine d’évêques ont abandonné l’anglicanisme pour se convertir au catholicisme

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    De didoc.be :

    Des centaines de prêtres anglicans se sont convertis au catholicisme

    25 novembre 2025

    Les évêques ont été surpris par l’ampleur de cet exode, qui s’explique en partie par l’ordination des femmes dans l’Église d’Angleterre.

    Selon une étude, plusieurs centaines de prêtres et plus d’une douzaine d’évêques ont abandonné l’anglicanisme pour se convertir au catholicisme au cours des trois dernières décennies, dans un « élan » en partie motivé par la décision d’ordonner des femmes dans l’Église d’Angleterre.

    Ces chiffres sont « bien plus élevés que ce que la plupart des gens pourraient imaginer », ont déclaré les analystes, qui ont constaté que près d’un tiers de tous les prêtres catholiques ordonnés en Angleterre et au Pays de Galles depuis 1992 étaient des convertis issus des églises anglicanes.

    Les chercheurs ont déclaré que ces chiffres avaient même surpris les évêques catholiques romains, qui n’avaient pas réalisé l’ampleur des conversions.

    Depuis 1992, année où le Synode général de l’Église d’Angleterre a voté en faveur de l’ordination des femmes, environ 700 prêtres anglicans et membres d’ordres religieux anglicans d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Écosse sont devenus catholiques.

    Seize anciens évêques anglicans ont également changé de confession, souvent après leur retraite.

    Monseigneur Michael Nazir-Ali est prêtre catholique depuis 2021, après avoir été évêque anglican de Rochester de 1994 à 2009 et avoir été pressenti à une certaine époque pour devenir archevêque de Cantorbéry.

    Peter Forster était évêque de Chester dans l’Église d’Angleterre jusqu’à sa retraite en 2019 et a été reçu dans l’Église catholique en 2021. Jonathan Goodall était encore évêque anglican d’Ebbsfleet en 2021 lorsqu’il a démissionné pour se convertir au catholicisme.

    Le rapport a été rédigé par la St Barnabas Society, qui apporte son soutien aux membres du clergé catholique convertis, sous la direction de Stephen Bullivant, professeur de théologie et de sociologie des religions à l’université St Mary’s de Twickenham, dans le sud-ouest de Londres.

    Il révèle qu’environ « 35 % des ordinations sacerdotales diocésaines et au sein de l’ordinariat [ordinariat personnel érigé par Benoît XVI en 2009 pour accueillir des groupes d’anglicans convertis] combinées entre 1992 et 2024 en Angleterre et au Pays de Galles concernaient d’anciens membres du clergé anglican ».

    Le cardinal Vincent Nichols, archevêque catholique de Westminster, s’est dit heureux d’en savoir plus sur « le mouvement récent du clergé de l’Église d’Angleterre vers la pleine communion avec l’Église catholique », mais a déclaré qu’il était réticent à utiliser le mot « conversion » [l’Eglise réserve ce terme pour les non-baptisés qui reçoivent le baptême dans l’Eglise catholique].

    Il a expliqué que certains avaient fait valoir que saint Paul ne s’était pas « converti » du judaïsme au christianisme, mais qu’il « n’avait pas tant renoncé à son éducation et à sa pratique juives qu’il les avait dépassées pour atteindre ce qu’il considérait comme leur accomplissement ».

    Il a déclaré que pour ceux qui ont quitté l’Église anglicane pour rejoindre l’Église catholique, il ne s’agissait « pas tant d’une prise de distance ou d’un rejet de leur riche et précieux héritage anglican, mais plutôt d’une expérience qui les poussait à rejoindre la pleine communion visible de l’Église catholique ».

    L’année 1994 a été celle qui a connu le plus grand nombre de conversions, année où les premières femmes ont été ordonnées prêtres dans l’Église d’Angleterre. Après 2009, année où le pape Benoît XVI a facilité la conversion des membres du clergé anglican, et après 2010, année où il s’est rendu en Grande-Bretagne, il y a également eu une forte augmentation.

    En moyenne, environ 11 prêtres anglicans se convertissent chaque année.

    « Les chiffres, que nous avons pu rassembler à partir de diverses sources, sont beaucoup plus élevés que ce que la plupart des gens — y compris les évêques catholiques à qui nous avons parlé — pourraient imaginer », a déclaré M. Bullivant.

    Kaya Burgess est correspondante pour les affaires religieuses du Times. Source : https://www.thetimes.com/uk/religion/article/anglican-priests-converted-catholicism-2prkck7x9. Ce texte a été traduit de l’anglais par Stéphane Seminckx.

  • Le pape Léon fera ses débuts internationaux avec un numéro de funambule

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    D'Elise Ann Allen sur Crux :

    Le pape Léon fera ses débuts internationaux avec un numéro de funambule

    26 novembre 2025

    ROME – Chaque visite d'un pape au Moyen-Orient est toujours un exercice d'équilibriste, car il doit composer avec les sensibilités de communautés ethniques et religieuses extrêmement diverses dans une région historiquement et actuellement en proie aux conflits.

    C’est précisément dans ce contexte que le pape Léon XIV fera ses débuts sur la scène internationale cette semaine, lors de sa visite en Turquie et au Liban du 27 novembre au 2 décembre, pour commémorer le 1700e anniversaire du premier concile de Nicée et encourager les populations épuisées par la guerre.

    Tenu dans ce qui est aujourd'hui İznik, le concile de Nicée eut lieu en 325 et démantela l'hérésie arienne, qui niait la divinité de Jésus – une chose aujourd'hui largement reconnue par les chrétiens.

    Ce voyage avait initialement été organisé sous le pontificat du pape François, mais il a été reporté suite à son décès en début d'année et à l'élection du pape Léon XIV.

    Parmi les temps forts du voyage figurent une visite à İznik pour commémorer le concile de Nicée, ainsi qu'une rencontre avec le patriarche œcuménique Bartholomée Ier avec la signature d'une déclaration commune, et une visite au port de Beyrouth, où une explosion massive a tué près de 220 personnes et en a blessé des milliers d'autres en 2020.

    Premier voyage international du pape Léon XIV, sa visite en Turquie et au Liban revêt une grande importance et suscite de grandes attentes quant à la manière dont il se comportera en tant que nouveau dirigeant mondial entrant dans ce qui est sans doute l'un des contextes géopolitiques les plus complexes de la carte.

    Les yeux du monde entier seront rivés sur Léon, qui a déjà la réputation d'être un bâtisseur de ponts, observant comment il choisira d'interagir avec ses homologues chrétiens et comment il gérera les tensions politiques locales pour formuler un message de paix dans une région en guerre.

    Un moment de dialogue

    Le but principal de la visite du pape Léon est, en substance, de faire progresser le dialogue œcuménique dans l'esprit de Nicée avec les dirigeants des différentes Églises chrétiennes de la région, notamment le patriarche œcuménique Bartholomée Ier de Constantinople, avec lequel il signera une déclaration commune.

    Dans une lettre apostolique publiée dimanche et intitulée In Unitate Fidei (« Sur l’unité de la foi »), Léon XIV a soutenu que le Concile reste pertinent aujourd’hui « en raison de sa grande valeur œcuménique », à un moment où l’unité des chrétiens est devenue une priorité absolue pour l’Église catholique.

    À LIRE AUSSI : Le pape Léon XIV affirme que le concile de Nicée a encore un rôle à jouer pour l’unité des chrétiens

    L’œcuménisme, qui sera un élément important du premier voyage apostolique de Léon, n’a cessé de gagner en importance depuis le concile Vatican II (1962-1965) et figurait parmi les points clés à l’ordre du jour du pape François.

    Après avoir rencontré les autorités politiques et civiles nationales de la Turquie à majorité musulmane, où la minorité chrétienne est confrontée quotidiennement à la discrimination, ainsi que les pasteurs locaux de la petite communauté catholique locale, Léon se rendra vendredi à İznik pour une commémoration œcuménique du concile de Nicée.

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  • Le latin n'est plus la première langue officielle du Vatican.

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    De kath.net/news :

    Le latin n'est plus la première langue officielle du Vatican.

    25 novembre 2025

    Le règlement révisé de la Curie romaine stipule : « Les autorités de la Curie rédigent généralement leurs documents en latin ou dans une autre langue » – l’exigence d’une « bonne connaissance du latin » pour les employés du Vatican est supprimée.

    Cité du Vatican (kath.net/KAP) Le latin n'est plus la langue officielle privilégiée au Vatican. C'est ce que stipule le règlement révisé de la Curie romaine, publié cette semaine et approuvé par le pape Léon XIV. Le chapitre relatif aux langues d'usage au Vatican précise désormais : « Les autorités de la Curie rédigent généralement leurs documents en latin ou dans une autre langue. »

    Dans l'ancienne version du « Regolamento », la langue de César et de Cicéron occupait encore une place prépondérante. Il y était stipulé : « Les autorités de la Curie rédigent généralement leurs dossiers en latin, mais elles peuvent également utiliser d'autres langues plus courantes aujourd'hui pour leur correspondance ou la rédaction de documents, selon les besoins spécifiques de l'époque. »

    L’exigence d’une « bonne connaissance du latin » a également été supprimée du nouveau règlement applicable aux employés du Vatican. À l’avenir, seules une bonne connaissance de l’italien et d’une autre langue seront requises. Toutefois, le « Bureau de la langue latine », rattaché à la Secrétairerie d’État du Vatican et accessible à l’ensemble de la Curie romaine, sera maintenu.

  • Le stratagème de la Cour de justice de l'Union Européenne pour imposer le « mariage » homosexuel

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    De Tommaso Scandroglio sur la NBQ :

    La manœuvre de la Cour de justice de l'UE pour imposer le « mariage » homosexuel

     

    La Cour de justice de l'Union européenne a statué que chaque État membre de l'UE doit reconnaître un « mariage » homosexuel contracté dans un autre État membre. Les juges instrumentalisent la liberté de circulation, qui n'est en réalité qu'un prétexte pour saper la souveraineté nationale et, à terme, imposer des lois favorisant les « mariages » homosexuels.

    26/11/2025
    Cour de justice de l'Union européenne (photo ImagoEconomica)

    Alors que la contestation woke se replie en désarroi outre-Atlantique, son élan révolutionnaire en Europe semble intact. À titre d'exemple, citons le récent arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne concernant le mariage homosexuel. Voici les faits : deux citoyens polonais se marient en Allemagne, la Pologne ne reconnaissant pas le mariage pour tous. De retour en Pologne, ils souhaitent faire reconnaître leur union par l'état civil. Mais leur commune de résidence refuse, à juste titre, cette reconnaissance. Ce différend aboutit à un litige qui se retrouve devant la Cour de justice.

    Cette dernière a statué comme suit : « Les États membres sont […] tenus de reconnaître, aux fins de l’exercice des droits conférés par le droit de l’Union européenne, l’état civil légalement contracté dans un autre État membre. » Par conséquent, la Pologne, comme tous les autres États, y compris l’Italie, doit reconnaître les « mariages » homosexuels contractés à l’étranger, même si elle n’est pas tenue d’adopter une loi sur les « mariages » LGBTQ+. Et voilà déjà une première contradiction : si un État est obligé de reconnaître les « mariages » individuels entre personnes de même sexe, pourquoi ne devrait-il pas également se doter d’une loi légalisant ces « mariages » en général ? Si le défaut de reconnaissance des « mariages » homosexuels célébrés à l’étranger constitue, comme nous le verrons, une violation du respect de la vie privée et familiale, cette violation ne devrait-elle pas également s’appliquer à tous les citoyens homosexuels qui souhaiteraient se « marier » dans leur pays d’origine mais ne le peuvent pas faute de loi ?

    La contradiction est flagrante, contradiction que la Cour a refusé de résoudre, car elle ne le pouvait pas, sachant pertinemment que sur la question du « mariage », chaque État est souverain. Mais, pourrait-on ajouter, si l’État est souverain en la matière, pourquoi l’obliger à reconnaître un lien contracté à l’étranger qu’il rejette lui-même et dont lui seul, et non l’Europe, peut décider de la légitimation ? Pourquoi, dès lors, affirmer que les « époux » de même sexe, « en vertu du mariage, doivent avoir la certitude de pouvoir poursuivre leur vie familiale à leur retour dans leur État membre d’origine » ? Cet enchaînement de contradictions s’explique peut-être ainsi : la Cour procède par étapes. Commençons par obliger les États à reconnaître les « mariages » individuels célébrés à l’étranger, et nous finirons par exiger d’eux une loi ad hoc.

    Pourquoi la Cour de justice a-t-elle exigé de la Pologne, comme d'autres États, qu'elle reconnaisse les « mariages » homosexuels célébrés à l'étranger ? Pour deux raisons. Premièrement, le refus de le faire violerait la liberté de circulation des citoyens de l'UE, garantie par l'accord de Schengen. Notre commentaire : protéger la liberté de circulation est une chose, mais être contraint de reconnaître un statut qui, pour un pays, est contraire à l'ordre public et à son identité nationale en est une autre. Par exemple, certains États accordent le statut de réfugié politique à des personnes considérées comme criminelles par leur pays d'origine. En appliquant le critère établi par la Cour de justice, qui se réfère à la liberté de circulation, ces personnes, à leur retour dans leur pays d'origine, ne devraient pas se retrouver en prison. La référence à la liberté de circulation est donc fallacieuse : autrement dit, refuser la reconnaissance d'un couple marié n'empêche pas un couple homosexuel de voyager en Europe. De plus, l'affaire ne concerne pas un couple homosexuel allemand « marié » en Allemagne et voyageant en Europe, mais un couple résidant en Pologne de façon permanente, venu en Allemagne uniquement pour « se marier » avant de rentrer chez lui. Par conséquent, l'argument de la liberté de circulation est doublement spécieux.

    Le second motif pour lequel la Cour de justice a réprimandé la Pologne concerne la violation du droit au respect de la vie privée et familiale, garanti par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. Cet article visait initialement à traduire en droit le principe suivant : l'État ne doit intervenir que dans la mesure nécessaire. En d'autres termes, « non » à toute ingérence de l'État dans la vie privée des individus et des familles ; « non » à tout contrôle préventif étouffant sur les aspects les plus infimes de la vie ; « non » au principe d'autorité auxiliaire, qui dissimule la volonté de décharger la famille de ses responsabilités et de s'y substituer. Or, la notion de « respect de la vie privée et familiale » a été interprétée de manière très extensive par les juges européens au fil des ans. Par exemple, ce principe est considéré comme violé si l'État n'autorise pas systématiquement l'avortement, l'insémination artificielle, l'euthanasie, etc. Selon cette interprétation, l'État viole l'article 8 s'il ne reconnaît pas le mariage entre personnes de même sexe. Mais dans ce cas, le système juridique ne viole pas la liberté individuelle lorsqu'il estime que certains choix sont contraires au bien-être de l'individu, car la liberté n'est véritable que lorsqu'elle est liée au bien commun. Par conséquent, l'argument des juges de la Cour selon lequel le fait de ne pas reconnaître un enfant entraînerait de « graves inconvénients administratifs, professionnels et privés » ne tient pas. Ces inconvénients surviennent précisément parce que vous avez enfreint la loi. Si vous ne souhaitiez pas de tels inconvénients, vous n'auriez pas dû vous marier.

    En résumé, comme nous l'avons déjà mentionné, l'Union européenne appelle désormais à la reconnaissance des « mariages » homosexuels célébrés à l'étranger afin que chaque pays puisse demain adopter une loi légitimant ces unions. Le drapeau bleu de l'UE se pare de plus en plus des couleurs de l'arc-en-ciel.

  • Qui se souvient des chrétiens de Turquie ?

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    De l'European Center for Law & Justice (ECLJ) :

    ECLJ

    Madame, Monsieur,

    Qui se souvient des chrétiens de Turquie?

    Qui se souvient que l’Anatolie fut autrefois chrétienne, et que les chrétiens y ont été opprimés, massacrés, chassés et humiliés jusqu’à ne représenter plus que 20% de la population en 1915, et 0,3% aujourd’hui ?

    Qui se souvient des 2 millions de chrétiens assassinés en Turquie au XXe siècle?

    Le calvaire des derniers chrétiens d’Anatolie se poursuit aujourd’hui, dans l’indifférence de l’Europe. Assassinats, expulsions, spoliations et discriminations sont pourtant leur quotidien.

    C’est pour défendre les chrétiens de Turquie et lutter contre l’indifférence des institutions européennes que l’ECLJ a publié un rapport détaillé sur:

    Ce rapport, nous le diffusons largement, aux media, aux ambassades et aux politiques, pour qu’ils fassent du respect des droits des chrétiens une exigence absolue dans leurs rapports avec la Turquie.

    En outre, nous demandons au Conseil de l’Europe – dont la Turquie est membre – de se saisir de la situation des chrétiens de Turquie. Pour cela, nous vous invitons à vous joindre à cette demande en signant avec nous une pétition qui sera adressée officiellement à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

    Conformément à l’article 71 de son règlement, l’Assemblée aura l’obligation d’examiner notre pétition et de décider formellement de l’opportunité de se saisir de ce sujet, de rédiger un rapport et des recommandations au Comité des Ministres du Conseil de l’Europe.

    Cette semaine est marquée par le 1700e anniversaire du Concile de Nicée, et par la visite du Pape Léon XIV, auprès de Bartholomée 1er, Patriarche œcuménique de Constantinople, à l’occasion de la fête de saint André, frère de Saint Pierre et fondateur de l'Église de Constantinople. Ce sera l’occasion de manifester l’unité de l’Église du Christ.

    Donnons, nous aussi, un signe visible de cette unité en soutenant les chrétiens de Turquie:

    Pour la défense des chrétiens de Turquie

    Partagez cette pétition sur les réseaux sociaux ou suivez-nous sur: 

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  • Le Vatican défend la monogamie contre la polygamie et le polyamour

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    De Victoria Cardiel sur ACI Prensa via CNA :

    Le Vatican défend la monogamie contre la polygamie et le polyamourbouton de partage par e-mail

    25 novembre 2025

    Un nouveau document du Vatican défend le mariage comme une relation monogame face à la popularité croissante du polyamour, et aborde les défis pastoraux posés par la conversion au catholicisme des personnes en situation de polygamie.

    « Une seule chair : Éloge de la monogamie » a été publié en italien par le Dicastère pour la doctrine de la foi le 25 novembre.

    « La polygamie, l’adultère ou le polyamour reposent sur l’illusion que l’intensité de la relation se mesure à la succession des partenaires », déclare le Vatican.

    Pour illustrer cela métaphoriquement, le texte cite le mythe de Don Juan, un séducteur effréné dont les conquêtes féminines le mènent en enfer, ce qui démontre que « multiplier les partenaires dans une union supposée totale revient à fragmenter le sens de l’amour conjugal ».

    Le texte s'inspire également des écrits des poètes Walt Whitman, Pablo Neruda, Rabindranath Tagore et Emily Dickinson, ainsi que de philosophes comme le philosophe danois Søren Kierkegaard.

    Le document, signé par le pape Léon XIV, n'aborde pas l'indissolubilité du mariage ni le but de la procréation, mais se concentre sur l'aspect unitif du mariage : « Une communion d'amour et de vie partagée par les deux époux, une communion qui n'est pas orientée uniquement vers la procréation, mais aussi vers le bien intégral des deux. »

    Ce texte fait suite à une demande formulée lors du Synode sur la synodalité, invitant les évêques africains à rédiger une déclaration sur la polygamie. Les évêques africains eux-mêmes ont sollicité l'avis du Saint-Siège sur cette question, a indiqué le dicastère pour la doctrine de la doctrine de l'islam au début du mois.

    Dans le document du 25 novembre, le dicastère indique qu'il souhaitait également proposer une réflexion plus approfondie sur la monogamie face à la multiplication des « formes publiques d'unions non monogames — parfois appelées "polyamorie" » — en Occident.

    La note doctrinale du Vatican souligne que « correctement comprise, la monogamie n'est pas simplement l'opposé de la polygamie ».

    S’appuyant sur l’enseignement de saint Jean-Paul II, le Vatican affirme que « seule la monogamie garantit que la sexualité s’épanouit dans la reconnaissance de l’autre comme sujet avec lequel on partage pleinement sa vie, sujet qui est une fin en soi et jamais un moyen de satisfaire ses propres besoins. L’union sexuelle, qui engage la personne tout entière, ne peut considérer l’autre comme une personne, c’est-à-dire comme un co-sujet de l’amour et non comme un objet d’usage, que si elle se développe dans le cadre d’une appartenance unique et exclusive. »

    « Ceux qui se donnent pleinement et complètement à l’autre ne peuvent être que deux », affirme le texte, après avoir noté que dans les relations non monogames, chacun « serait traité comme un moyen et non comme une personne ».

    Sexualité : totale et ouverte à la vie

    Le texte indique clairement que placer la sexualité dans le cadre d'un amour qui « unit les époux dans une seule amitié » n'implique pas une « dévalorisation du plaisir sexuel ». Au contraire, « en l'orientant vers le don de soi, elle est non seulement enrichie, mais aussi amplifiée ».

    Ainsi, « la sexualité n’est plus la satisfaction d’un besoin immédiat, mais un choix personnel qui exprime la totalité de la personne. »

    Le Vatican critique la culture contemporaine qui réduit la sexualité à une simple consommation : « Divers problèmes sont nés d’une recherche excessive et incontrôlée du sexe, ou du simple déni de sa finalité procréative. »

    Le Vatican défend donc l’ouverture à la vie dans l’union sexuelle comme une forme d’expression de la « charité conjugale », sans exiger que chaque acte ait explicitement ce but.

    Sur le plan anthropologique, le document insiste sur le fait que « la défense de la monogamie est aussi une défense de la dignité des femmes », puisque « l’unité du mariage implique donc un libre choix de la part de la femme, qui a le droit d’exiger une réciprocité exclusive ».

    Le document aborde également la question des violences sexuelles, qui, selon lui, prolifèrent sur les réseaux sociaux, et invite les catholiques à dispenser un enseignement sur « l’amour fidèle et monogame ».

    « L’éducation à la monogamie n’est pas une restriction morale, mais plutôt une initiation à la grandeur d’un amour qui transcende l’immédiateté », peut-on y lire.

    fondements théologiques et tradition spirituelle

    Ce texte offre un large panorama de la tradition chrétienne qui a défendu et réfléchi sur l'unité conjugale. Il cite des papes et des Pères de l'Église, dont saint Jean Chrysostome, qui voyaient dans l'unité conjugale un antidote à « l'abandon sexuel débridé, sans amour ni fidélité ».

    S’appuyant sur le Catéchisme de l’Église catholique, le texte examine également les difficultés rencontrées par ceux qui, désirant se convertir au catholicisme, doivent composer avec des situations familiales complexes. Outre l’Afrique, le document cite l’Asie, et plus particulièrement l’Inde, où « la monogamie a généralement été la norme et considérée comme un idéal dans la vie conjugale », mais où les relations polygames ont également existé.

    Les évêques catholiques d'Afrique ont publié en début d'année un document contenant six directives pastorales sur la manière d'accueillir au sein de l'Église les personnes vivant en situation de polygamie, tout en respectant l'enseignement de l'Église sur le mariage et en veillant à ne pas laisser les femmes et les enfants vulnérables à l'abandon et à la pauvreté.

    Lors de l'assemblée du 4 août du Symposium de la Conférence épiscopale d'Afrique et de Madagascar (SECAM) à Kigali, au Rwanda, l'archevêque Andrew Nkea Fuanya de l'archidiocèse catholique de Bamenda , au Cameroun , a précisé que lors des délibérations du Synode sur la synodalité, « la polygamie n'a pas été présentée comme un concept africain à approuver. Elle a été présentée comme un défi au mariage chrétien en Afrique. »

     

    Journaliste spécialisée dans l'actualité sociale et religieuse, Victoria Cardiel couvre le Vatican depuis 2013 pour différents médias, dont Europa Press et Alfa Án Omega, l'hebdomadaire de l'archidiocèse de Madrid.

  • EVRAS : une pétition et une action en justice lancées pour s'opposer à des dérives

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    De Vincent Delcorps sur cathobel :

    Préservatifs dans une chapelle, animation qui dérape… Une pétition et une action en justice sont lancées contre les dérives de l’EVRAS

    Préservatifs dans une chapelle, animation qui dérape… Une pétition et une action en justice sont lancées contre les dérives de l’EVRAS
     

    Sujet sensible que celui de la sexualité à l’école. Pour bien des raisons, il est important d’en parler. Mais de quelle façon? Et à quels moments? Verlaine Urbain, coordinateur de l’asbl Droits de l’Enfance, estime que les dérapages ne sont pas rares. Il vient d’ailleurs de lancer une action en justice.

    "A un moment, il m’a serrée, il m’a embrassée, il a commencé à me caresser partout et il a… mis sa main dans ma culotte. J’étais paralysée, je ne pouvais plus bouger… Je me suis laissé faire. La deuxième fois, c’était dans sa voiture. Il a sorti son sexe, il a pris ma tête et m’a forcée…"

    Cru? Violent? Lorsque des parents découvrent que leur enfant de 14 ans doit lire ce passage d’un livre dans le cadre scolaire, ils n’apprécient en tout cas pas. Et contactent l’association Droits de l’Enfance (ex-Innocence en danger).

    Son responsable, Verlaine Urbain, n’est pas très surpris. Car des signalements de ce type, il en reçoit beaucoup – en moyenne une par semaine. Les situations incriminées peuvent relever d’une animation EVRAS (Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle) aussi bien que d’une activité culturelle ou d’un cours de biologie. Il y a peu, il a été en contact avec les parents d’un jeune enfant, revenu sans voix de l’école. Inscrit en cinquième primaire, on lui avait fait lire, en classe, que pour avoir des enfants, "le pénis de l’homme doit pénétrer dans le vagin de la femme".

    La démission d'une animatrice EVRAS

    Il y eut aussi ces autres cas, plus graves. En 2023, un opérateur assure une animation EVRAS dans une école de la province de Namur. Sex-toy à l’appui, on y présente à des élèves de première secondaire les usages du préservatif et l’emploi du corps pour jouir, mais aussi la variété de goûts – utiles "pour sucer". Des parents alertent. La responsabilité de l’animatrice EVRAS semble clairement engagée – elle finira par démissionner de ses fonctions.

    L’année suivante, dans la même école, un autre opérateur EVRAS est à la manœuvre d’une large distribution de préservatifs et de lubrifiants durant les temps de récréation. Tous les enfants de cette école secondaire peuvent en recevoir. Est-ce par esprit de provocation qu’à un moment, la distribution se tient dans la… chapelle de l’école? Une chose est sûre: l’initiative dérape. Et, tandis que des déchets de préservatifs se retrouvent dispersés dans la cour, plusieurs enfants ressentent un vif malaise. Des parents montent au créneau. L’école recadre. De nouvelles modalités de distribution, plus discrètes, seront finalement mises en place.

    Dans ces deux cas, le dialogue avec l’école ne s’est pas trop mal passé…

    Verlaine Urbain: En effet. Je n’en veux pas à l’école, avec laquelle il y a eu un dialogue ouvert. Nous n’allons d’ailleurs pas lui demander de dommages et intérêts.

    Mais vous allez tout de même en justice…

    Notre plainte, portée par des parents et notre association, concerne l’affaire de 2023 et elle est dirigée contre un opérateur EVRAS. Notre demande est la suivante: nous voulons que les parents puissent être informés, en amont, de la tenue d’animations EVRAS dans les écoles. Et que les enfants puissent en être dispensés sans que cela rentre dans le cadre des absences non justifiées. Cela nous semble logique puisque les écoles ne sont pas en capacité de garantir que les animations EVRAS qui se déroulent en leur sein se passent correctement et sans idéologie.

    Au-delà de ce cas, vous êtes l’observateur privilégié de dérapages nombreux…

    Alors que notre association n’est pas très connue, je reçois chaque semaine le message de parents qui me parlent de dérives. Je n’ai malheureusement pas les moyens d’approfondir chaque situation, ni de multiplier les procédures en justice. Mais je vois bien que les parents ne fabulent pas. Il m’arrive aussi d’avoir des preuves. Je peux recevoir copie d’un cours, par exemple. Il peut aussi arriver qu’un élève filme une partie de l’animation…

    Tous les enfants ne vivent pas ces expériences de la même façon…

    C’est vrai. En lisant une scène de sexe dans un livre, certains enfants pourraient trouver cela suggestif, tandis que d’autres pourraient être traumatisés. En tous les cas, au fil de mes recherches, grâce à mes contacts avec des pédopsychiatres, je me rends compte toujours davantage de certains dégâts. Un enfant n’est pas en capacité d’élaborer psychiquement ce qui est relatif à la sexualité avec recul. En étant par exemple confronté à des images de pénis d’adulte, une jeune enfant peut vivre un ressenti intrusif, comme si elle était elle-même pénétrée. Une telle exposition constitue une véritable effraction psychique.

    Au-delà, êtes-vous tout de même favorable à une EVRAS dans les écoles?

    Oui ! Nous travaillons pour la protection des enfants contre les violences sexuelles. Donc, que des animations soient dispensées dans les écoles pour prévenir ces violences, c’est évidemment une mission que nous soutenons ! En même temps, lorsqu’on regarde le Guide pour l’EVRAS, on s’aperçoit que plusieurs éléments ne sont pas adaptés au développement de l’enfant. Ce sont ces dérives que nous dénonçons.

    Propos recueillis par Vincent DELCORPS

    Une pétition pour faire pression

    Innocence en Danger est un mouvement mondial de protection des enfants contre toutes formes de violences, notamment sexuelles, présent dans une dizaine de pays. Son antenne belge, dirigée par Verlaine Urbain, vient de prendre son indépendance sous le nom de Droits de l’Enfance. Ces dernières années, elle s’est particulièrement impliquée sur la question de l’EVRAS, y voyant la porte ouverte à de nombreuses dérives.

    A côté de l’action en justice, Droits de l’enfance vient de lancer une pétition: "Pour une EVRAS adaptée aux enfants". Objectif: obtenir du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles l’ouverture d’une commission d’enquête afin de corriger certains éléments du Guide EVRAS. Car "tant que ce guide ne sera pas révisé pour respecter le développement de l’enfant et les droits parentaux, des dérives continueront de se produire dans les animations EVRAS", estime Verlaine Urbain.

    Plusieurs passages sont explicitement visés. Notamment la découverte des zones érogènes dès l’âge de 5 ans, "l’influence positive et négative des pornographies" (9 ans), et "le consentement dans les relations sexuelles de nature transactionnelle (sexe en échange de petits cadeaux, repas, sorties…)" (12 ans). "Ces formulations ouvrent la porte à des interprétations dangereuses", estime Droits de l’Enfance. Qui espère récolter un millier de signatures.`

    V.D.

    Pour en savoir plus: droitsdelenfance.be
    Pour signer la pétition, cliquez ici.