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  • Lettre ouverte à Monseigneur Jean-Pierre Delville, Évêque de Liège, concernant l'organisation d'une "raclette géante" dans l'église Sainte-Julienne de Verviers

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    Objet : Lettre ouverte à Monseigneur Jean-Pierre Delville, Évêque de Liège, concernant l'organisation d'une "raclette géante" dans l'église Sainte-Julienne de Verviers

    Verviers, le 17 décembre 2025

    Cher Ami et Monseigneur,

    Je m'adresse à vous aujourd'hui par le biais de cette lettre ouverte, non seulement en tant qu'ami de longue date, mais aussi en ma qualité d'ancien président et secrétaire de la fabrique d'église Sainte-Julienne de Verviers. C'est avec une profonde tristesse, un choc sincère et une indignation légitime que je vous écris pour dénoncer un événement qui s'est déroulé samedi dernier, le 13 décembre 2025, dans ce lieu sacré qui nous tient tant à cœur.

    Comme vous le savez, l'église Sainte-Julienne est un édifice consacré depuis sa dédicace, un sanctuaire voué au culte divin et à la prière. Elle incarne pour les croyants un symbole vivant de foi, de recueillement et de respect envers le sacré. Or, sous les voûtes de cette nef vénérable, les scouts et guides de l'unité Sainte-Julienne ont organisé une "raclette géante", transformant ce temple de Dieu en un espace de festivités profanes. Bien que motivée par des intentions louables de rassemblement communautaire et de revitalisation mais aussi par le désir d'alimenter les caisses de l'Unité scoute, cette initiative a irrémédiablement porté atteinte à la sainteté du lieu, en le réduisant à un cadre banal pour un repas festif.

    En tant qu'ancien responsable de la fabrique d'église, j'ai consacré des années à préserver et à honorer ce patrimoine spirituel de valeur (l'édifice est classé). Voir un tel usage, même temporaire, est incompatible avec les principes canoniques et les traditions millénaires de l'Église catholique. Le Code de droit canonique est explicite à ce sujet : le canon 1210 stipule que "dans un lieu sacré, on ne doit admettre que ce qui sert à exercer ou à promouvoir le culte, la piété et la religion. Tout ce qui est contraire à la sainteté du lieu est interdit." Comment une telle soirée, avec ses effluves de fromage fondu et son atmosphère de banquet, pourrait-elle ne pas scandaliser les fidèles attachés à la dignité de nos églises ? Ces canons (1205-1213) soulignent l'impératif de maintenir la dignité des lieux de culte et d'éviter toute utilisation susceptible de profaner l'espace consacré ou de blesser la conscience des croyants.

    Je reconnais pleinement l'engagement éducatif et communautaire des scouts, cependant, de nombreux autres lieux adaptés existent pour de telles manifestations – le parvis de l'église elle-même, comme utilisé la veille, ou encore des salles paroissiales, centres communautaires et espaces extérieurs. Choisir l'intérieur de l'église pour cette "raclette géante" non seulement dilue la perception du sacré chez les jeunes générations, mais risque aussi d'éloigner définitivement les paroissiens attachés à ce lieu, en sapant la crédibilité de notre Église. En ces temps où les lieux de culte sont déjà trop souvent désertés, une telle profanation ne fait qu'accélérer cette désertion spirituelle, au lieu de la contrer.

    Cher Jean-Pierre, je vous prie, en tant qu'ami et simple fidèle catholique, de recevoir cette lettre non comme une accusation personnelle, mais comme un cri du cœur appelant au dialogue urgent et à une réflexion approfondie. Je vous demande instamment de revenir sur cet évènement, de rappeler avec fermeté les directives diocésaines relatives à l'utilisation des lieux de culte, et d'initier sans délai une discussion au sein du diocèse pour renforcer le respect dû à nos églises. Il en va de l'intégrité de notre foi, de la crédibilité de notre Église et de la transmission authentique de nos valeurs aux futures générations.

    Que le Seigneur guide vos décisions, illumine votre discernement et bénisse abondamment votre ministère épiscopal.

    Avec mes salutations les plus respectueuses et amicales,

    Yves Willemaers, ancien Président et ancien Secrétaire de la Fabrique d'Église Sainte-Julienne de Verviers

  • Quand le vicaire du Christ prend part à la mêlée médiatique

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    D'Edward Pentin sur le NCR :

    Quand le vicaire du Christ se joint à la mêlée médiatique

    COMMENTAIRE : Quels sont les avantages, les dangers et les conséquences indésirables des échanges informels du pape Léon XIV avec la presse mardi soir à Castel Gandolfo ?

    C'est devenu une nouvelle convention papale.

    Chaque mardi soir, après sa journée de repos désormais habituelle à la résidence d'été papale de Castel Gandolfo, située juste à l'extérieur de Rome, le pape Léon XIV quitte la ville pour le Vatican, s'arrêtant pour discuter avec la presse. 

    Les journalistes interrogent le Saint-Père sur l'actualité, généralement liée à la politique internationale ou à l'Église catholique, et le pape répond spontanément, sans préparation. Ce format rappelle les points presse improvisés, fréquents lors des rencontres entre personnalités politiques et célébrités et médias. 

    Pour un pape, c'est toutefois une première. Aucun souverain pontife, pas même le pape François, pourtant friand d'interviews en tant que pape, ne s'était jamais adressé à la presse de manière aussi spontanée . Les conférences de presse papales en vol, instaurées par saint Jean-Paul II, sont similaires, mais plus rares et encadrées. 

    Les motivations du pape Léon XIV quant à cette approche médiatique restent floues. Il a inauguré cette pratique en juin, lorsque le journaliste Ignazio Ingrao, de la RAI, la chaîne de télévision publique italienne, l'a interpellé à sa sortie du territoire de Radio Vatican, près de Rome. 

    Le Saint-Père semblait à l'aise pour répondre aux questions d'Ingrao, d'autant plus qu'elles portaient sur des sujets qui le passionnent : le développement durable, l'environnement et les menaces qui pèsent sur la paix mondiale. Mais cet échange était frappant en ce que, pour la première fois en dehors d'un voyage papal, il abolissait une certaine distance, pourtant reconnue, que le pape entretient naturellement en tant que Vicaire du Christ.

    Certains apprécient l'aspect terre-à-terre, spontané et convivial de ces échanges ; d'autres estiment que ces rencontres informelles risquent d'estomper la frontière entre le bureau de Petrine et une célébrité politique, même si elles offrent des avantages en termes de relations publiques et d'image.

    Leur atout réside dans leur capacité à rendre le Pape moins distant, plus accessible, plus humain et plus responsable envers les fidèles, à l'ère de la démocratie, de l'exigence de transparence et de l'information en continu. Ils répondent à l'insatiable soif contemporaine de transparence en toutes choses, devenue particulièrement criante au Vatican suite aux scandales d'abus sexuels commis par des membres du clergé, de malversations financières et de mauvaise gouvernance. 

    La franchise inhérente à ces échanges peut permettre aux fidèles de mieux connaître Léon, encore méconnu et quelque peu énigmatique. Le Saint-Père peut également saisir cette occasion pour enseigner, toucher un public plus large qui n'aurait peut-être pas accès à ses messages déjà publiés, et appliquer son enseignement aux problématiques actuelles les plus brûlantes. 

    Pourtant, les qualités mêmes qui justifient cette pratique engendrent aussi de nouveaux risques. Depuis que le pape a commencé à accorder ces interviews « à domicile » à Castel Gandolfo début septembre, les médias l'ont amené à commenter spontanément des questions politiques et des problèmes de société, ce qui a provoqué de nombreuses polémiques indésirables et, de l'avis de certains, évitables. 

    L'exemple le plus significatif remonte à octobre, lorsqu'un collègue d'EWTN a interrogé Léon XIV au sujet de la distinction décernée par le cardinal Blase Cupich de Chicago au sénateur démocrate Dick Durbin de l'Illinois, partisan du droit à l'avortement, pour l'ensemble de son œuvre. En réponse, le pape Léon a présenté le débat comme une éthique « pro-vie » unifiée, semblant ainsi contredire les évêques américains qui s'étaient majoritairement opposés à cette distinction. Léon a également affirmé que quiconque s'oppose à l'avortement mais soutient la peine de mort ou le « traitement inhumain des immigrants » ne peut être véritablement qualifié de pro-vie – une critique claire de la politique de l'administration Trump. 

    Le pape a introduit son propos en déclarant qu'il n'était « pas très au fait » de l'affaire du prix Durbin – une remarque qui, de l' avis des observateurs, aurait dû le dissuader de s'exprimer davantage. Au lieu de cela, en répondant de cette manière, Léon XIV s'est livré à une rare incursion papale dans une affaire particulière de séparation de l'Église et de l'État. Bien que Durbin ait décliné le prix peu après, les propos du pape ont contribué à exacerber les divisions entre les différents camps. 

    Lors d'autres points de presse à Castel Gandolfo, Léon s'est immiscé dans la politique d'immigration américaine et a critiqué la politique étrangère des États-Unis, exhortant le président Trump à ne pas lancer d'invasion militaire du Venezuela . 

    Plus récemment, il a déclaré préférer ne pas commenter le plan de paix américain visant à mettre fin à la guerre russo-ukrainienne, car il ne l'avait pas lu en entier. Il a néanmoins affirmé que certains passages représentaient, « malheureusement », un « changement radical dans ce qui fut, pendant de très nombreuses années, une véritable alliance entre l'Europe et les États-Unis ». Sans le nommer, Léon XIV a déclaré que les récentes déclarations du président Trump concernant l'Europe visaient à « briser ce qui, à mon avis, doit être une alliance essentielle aujourd'hui et pour l'avenir ». Les médias ont interprété ses propos comme une rare réprimande papale à l'encontre d'un président américain en exercice. 

    Est-il donc prudent et nécessaire pour un pape de participer à ces échanges ?  

    Un pape n'est ni un homme politique ni un technocrate supranational, mais le vicaire du Christ, oint comme son représentant suprême pour guider les âmes vers le Ciel. Ses déclarations exigent donc non seulement une mûre réflexion et une profonde considération, mais aussi une attention particulière aux réalités transcendantes et éternelles. Sa priorité est de former les consciences, d'affirmer la foi et de préserver l'unité, plutôt que de donner des directives détaillées sur la politique et les affaires temporelles, qui pourraient être instrumentalisées à des fins partisanes. Certains pourraient également prendre ces propos tenus lors d'une interview pour des déclarations magistérielles, alors que ce titre est réservé aux annonces officielles du pape.

    Le pape saint Jean-Paul II, ainsi que les papes Benoît XVI et surtout Pie XII, l’avaient bien compris. Ce dernier se montra extrêmement prudent, évitant les confrontations médiatiques qui auraient pu être perçues comme un acte de partisanerie manifeste.

    Jean-Paul II et Benoît XVI abordaient avec habileté (mais pas toujours) les questions d'actualité brûlantes, selon leur propre perspective et généralement en termes généraux. Ils réagissaient aux événements récents en se référant à la doctrine de l'Église, notamment à son enseignement moral et social, et laissaient aux journalistes le soin d'établir un lien entre cette doctrine et l'actualité du jour. Ce faisant, ils respectaient le principe catholique de subsidiarité, laissant ainsi aux évêques d'un pays ou aux responsables vaticans compétents, tels que le secrétaire d'État, le soin de répondre aux spécificités de ces questions s'ils le souhaitaient.

    Ils respectaient également la distance nécessaire et établie de longue date entre le pape et le peuple. Il ne s'agissait pas d'un motif clérical ni d'une volonté de se croire supérieur aux autres, mais bien du fait que, comme tout prêtre ordonné, il est mis à part, participant à l'autorité et à la médiation du Christ d'une manière que les fidèles ne connaissent pas. Un pape ne doit pas non plus être inaccessible, distant ou physiquement éloigné des gens, mais, par sa certaine distance et son détachement vis-à-vis des affaires temporelles, il reflète l'essence de la sainteté et la dignité de l'office pétrinien. 

    Cette séparation renforce également le mystère qui entoure la fonction papale, consolidant sans doute l'autorité papale – une qualité qui semble aller de soi chez les monarques. Une partie du charme de la reine Élisabeth II résidait dans le fait qu'elle accordait très rarement des interviews aux médias et que, de par son rôle constitutionnel, elle laissait rarement transparaître ses opinions politiques. Cela contribuait à rehausser son aura royale, que les papes possèdent également de par la nature monarchique de leur fonction.

    Enfin, mis à part les journalistes en quête d'un sujet, personne n'exige que le pape Léon XIV partage son point de vue sur une question de politique intérieure particulière avec autant de détails, ni sur aucun autre sujet d'actualité d'ailleurs. Le Saint-Père n'a de comptes à rendre à aucun électorat ; son seul juge est Dieu. Il est également libre de pontifier comme il l'entend, quand et comment, et dispose de nombreuses occasions de le faire, que ce soit dans ses homélies, ses messages ou ses documents magistériels. 

    À l'inverse, ces entretiens spontanés « à domicile » se déroulent selon les conditions d'autrui et exigent une réponse immédiate et non réfléchie, le rendant ainsi vulnérable à la controverse et à la commission d'erreurs doctrinales qui seront probablement interprétées comme magistrales. 

    Compte tenu des problèmes, des risques et des écueils que présentent ces rencontres avec les médias, il serait prudent que le pape Léon XIV et ses conseillers en reconsidèrent le recours. Ils pourraient instaurer des garde-fous et des règles de communication internes. Ou, vu leur faible utilité, les supprimer purement et simplement, ainsi que les conférences de presse en vol. 

    Le silence est d'or. Et à l'ère agitée, versatile et querelleuse des réseaux sociaux, plus que jamais.

  • Lors du prochain consistoire, le pape va se concerter avec les cardinaux pour régler des questions délicates, liturgiques notamment

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    De sur Il Giornale :

    Léon XIV se tourne vers les cardinaux pour leur demander de l'aide

    Les thèmes anticipés dans une lettre de Noël. La liturgie eucharistique est également au cœur du propos.

    En ces derniers jours de 2025, l'attente du Vatican ne s'achèvera pas avec la fin de l'Avent. Une attente plus « profane », en effet, est celle du consistoire extraordinaire des 7 et 8 janvier, convoqué par Léon XIV.

    Les cardinaux ont reçu la convocation le 7 novembre dernier du doyen Giovanni Battista Re et sont attendus par le pape le premier mercredi après-midi de l'année, puis le lendemain matin, pour une concélébration à l'autel de la Chaire en la basilique Saint-Pierre. La convocation d'un consistoire extraordinaire relève des prérogatives du pontife et, comme le stipule le Code de droit canonique, elle a lieu « lorsque les besoins particuliers de l'Église ou le traitement de questions particulièrement graves le justifient ». Ce qui a surpris dans cette convocation, c'est l'absence de toute justification, une anomalie par rapport au passé. On peut toutefois s'attendre à ce que, dans les prochaines heures, une lettre du pape, véritable « lettre de Noël », parvienne dans les boîtes aux lettres de tous les cardinaux, précisant l'ordre du jour du consistoire tant attendu. Léon XIV a en effet pris la plume pour écrire à ses confrères, qu'il entend restaurer dans leur rôle initial de principaux collaborateurs à la gouvernance de l'Église universelle, rôle qui avait été considérablement amoindri durant le pontificat de Bergoglio. Il est bien connu que François n'aimait pas consulter tous les cardinaux, préférant s'appuyer sur un petit groupe de fidèles : le groupe dit C9, devenu plus tard le C6. En 2022, Bergoglio a convoqué une réunion de tous les cardinaux à Rome sur le Praedicate Evangelium, mais n'a pas accordé beaucoup de temps à la discussion, d'autant plus que la constitution apostolique réformant la Curie était déjà entrée en vigueur près de trois mois auparavant.

    L'implication limitée du Sacré Collège fut l'un des aspects les plus critiqués de l'héritage de Bergoglian lors des congrégations pré-conclaves. Prévost en était conscient et, deux jours après son élection, lors de sa première rencontre avec les cardinaux, il exprima son intention de les rencontrer régulièrement, mettant ainsi fin à une période de déclin objectif pour le Collège des cardinaux. Ayant désormais franchi le cap de la mi-semestre, Léon XIV décida de concrétiser cette promesse et demanda aux cardinaux de préparer la rencontre des 7 et 8 janvier 2026 en relisant deux textes de François : Evangelii Gaudium et Praedicate Evangelium. Ces « exercices » invitent, d'une part, à une réflexion sur la perspective de l'Église et, d'autre part, à remettre au premier plan la question des relations entre la Curie romaine et l'exercice du pouvoir. Dans sa lettre, Léon XIV évoque également la synodalité, qui a constitué une sorte de manifeste pour le règne de Bergoglio, mais que le pape actuel exprime à sa manière. Pour Prévost, en effet, la synodalité aboutit à la communion. Le dernier thème de la lettre, qui expose l'ordre du jour du prochain consistoire, doit également être lu sous cet angle : la question liturgique. Nous savons combien la liturgie est devenue, notamment après la promulgation de Traditionis custodes en 2021, le principal champ de bataille entre les différentes sensibilités ecclésiales.

  • Les évêques catholiques de l'Union Européenne expriment leur inquiétude concernant les votes du Parlement européen sur l'avortement

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    De kath.net/news :

    Des évêques catholiques expriment leur inquiétude concernant les votes du Parlement européen sur l'avortement.

    17 décembre 2025

    COMECE : « Le débat sur l’avortement n’a pas besoin de nouvelles divisions idéologiques, mais plutôt de mesures politiques prudentes qui protègent et soutiennent véritablement les femmes tout en préservant la vie humaine à naître. »

    Bruxelles/Strasbourg (kath.net/KAP/red) Le Parlement européen abordera la question de l'avortement à deux reprises cette semaine : mercredi, il votera sur une résolution visant à faciliter et à sécuriser l'accès à l'avortement en Europe, à l'initiative d'un groupe de citoyens pro-avortement. Parallèlement, l'avortement sera mentionné pour la première fois dans le cadre de la révision de la directive européenne relative aux droits des victimes. En amont du vote, les évêques catholiques de l'Union européenne ont exprimé de sérieuses réserves. La Commission épiscopale de l'UE (COMECE) a mis en garde contre la normalisation politique de l'avortement et a insisté sur le respect des limites éthiques et juridiques de la législation européenne.

    Dans sa déclaration, la COMECE se réfère à l'enseignement de l'Église catholique, selon lequel la vie humaine est digne d'être protégée dès sa conception. L'avortement ne saurait donc être considéré comme un acte médical ordinaire. Une intervention médicale d'une telle ampleur et aux conséquences éthiques si profondes ne devrait pas être intégrée aux soins de santé courants. Les évêques de la COMECE affirment : « Le débat sur l'avortement ne nécessite pas de nouvelles divisions idéologiques, mais plutôt des mesures politiques prudentes qui protègent et soutiennent véritablement les femmes tout en préservant la vie humaine à naître. »

    Par ailleurs, la COMECE appelle à la retenue institutionnelle. Conformément aux traités européens en vigueur, la réglementation juridique de l'avortement relève de la compétence des États membres. Une initiative européenne dans ce domaine sensible risque de créer de nouvelles tensions au sein de l'Union. Les décisions d'une importance éthique fondamentale ne devraient donc pas être prises de force au niveau supranational.

    Demande de financement pour l'avortement

    Le point de départ du débat actuel est l'initiative citoyenne européenne « Mon corps, mon choix », qui affirme avoir recueilli plus d'un million de signatures. Ce succès oblige le Parlement européen à se saisir de la question. L'initiative plaide pour un accès sûr et légal à l'avortement pour tous les citoyens de l'UE. Compte tenu des disparités importantes entre les réglementations nationales au sein de l'UE, la Commission européenne est invitée à mettre en place un mécanisme de financement volontaire. Ce mécanisme permettrait aux États membres participants de financer les avortements pour les femmes dans le cadre de leur législation nationale respective. Le droit à la vie de l'enfant est relégué au second plan, de même que le fait qu'un avortement ne peut être « sûr » que pour la mère, alors qu'il est destiné à être fatal pour l'enfant.

    Actuellement, 25 des 27 États membres de l'UE autorisent l'avortement sous certaines conditions, comme un accompagnement obligatoire ou le respect de délais précis. Ces délais varient considérablement. À Malte et en Pologne, en revanche, l'avortement n'est autorisé que dans des cas exceptionnels très limités, par exemple lorsque la vie de la mère est en danger. Ces différences illustrent la diversité des perceptions juridiques et sociétales de cette question en Europe.

    L'avortement est inclus pour la première fois dans la législation de l'UE.

    Parallèlement à cette résolution, une révision de la directive européenne 2012/29/UE relative aux droits des victimes fait également l'objet de critiques. Initialement destinée à soutenir les victimes de violences domestiques et sexuelles, cette directive mentionne explicitement l'avortement dans sa nouvelle version, parmi les services de soutien institutionnels. Plusieurs organisations, dont la Fondation NEOS, l'Assemblée pour la Vie et la Fédération européenne One of Us, y voient un précédent problématique.

    Les critiques soulignent qu'il s'agit de la première fois que le terme « avortement » est explicitement inscrit dans le droit de l'UE. Cette inscription revêt une importance non seulement juridique, mais aussi symbolique, car elle donne l'impression que l'avortement fait partie intégrante des soins de santé de base au sein de l'Union européenne. Parallèlement, certains craignent que cela n'accentue à long terme le flou des responsabilités entre l'UE et ses États membres.

    De plus, certains estiment qu'inclure la question de l'avortement dans une directive de lutte contre les violences faites aux femmes n'est pas indispensable. Si la nécessité d'une protection efficace des victimes de violence fait l'objet d'un large consensus, étendre le champ d'application à la politique de reproduction dépasse l'objectif initial. Les observateurs y voient une tentative d'introduire des éléments politiquement controversés dans le droit européen par le biais des instruments de protection existants.

    La prochaine étape du processus législatif est un vote en séance plénière du Parlement européen. Cependant, modifier des passages spécifiques s'avère complexe, car cela affecterait l'ensemble de la directive. Les critiques y voient un dilemme entre la préservation de garanties éprouvées et le rejet d'extensions de fond controversées.

    Un appel à l'objectivité

    Dans ce contexte, la COMECE appelle à un débat objectif et responsable. L’objectif doit être de soutenir les femmes confrontées à des situations de vie difficiles sans pour autant simplifier à l’excès les questions éthiques fondamentales ni minimiser les responsabilités nationales. Le débat autour de l’avortement demeure ainsi un enjeu sociétal et éthique majeur pour l’Union européenne.

  • Ce 17 décembre, première grande antienne « Ô » de l’Avent : O Sapientia

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    «  Du 17 au 24 décembre, ce sont les grandes antiennes « O » du Magnificat : O Sagesse, O Adonaï, O Fils de la race de Jessé, O Clé de la Cité de David, O Orient, O Roi des Nations qui, avec une ardeur et une ferveur grandissantes, lancent leur appel : « Viens pour nous sauver ». Et toujours plus pressante, retentit la promesse : « Voyez, tout est accompli », et finalement : « Sachez aujourd'hui que le Seigneur vient, et demain vous le verrez dans sa gloire ». Lors de la veillée, quand scintille l'arbre de lumière et que s'échangent les cadeaux, le désir inassouvi d'une autre lumière monte en nous, jusqu'à ce que sonnent les cloches de la messe de minuit et que se renouvelle, sur des autels parés de cierges et de fleurs, le miracle de Noël. Et le Verbe s'est chair. Nous voilà parvenus à l'instant bienheureux où notre attente est comblée.  » ( Le mystère de Noël , conférence de sainte Edith Stein, Janvier 1931)

    JPSC

  • En Chine, nouvel échec pour l’Église de Rome. Et pourtant, elle fait l’éloge de ceux qui l’humilient

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    En Chine, nouvel échec pour l’Église de Rome. Et pourtant, elle fait l’éloge de ceux qui l’humilient

    Concernant la Chine, le pape Léon a déclaré qu’il n’était pas pressé. À court terme, il a précisé qu’il s’en tiendrait à l’accord secret entre Rome et Pékin en vigueur depuis 2018 et qu’à plus longue échéance, il prendra une décision après avoir écouté toutes les parties, y compris « les catholiques chinois qui, pendant de nombreuses années, ont vécu une sorte d’oppression ou des difficultés à vivre leur foi librement sans devoir choisir un camp ».

    Mais pendant ce temps, le régime de Pékin redouble de brutalité pour humilier l’Église. Et Rome subit. Elle va même jusqu’à rendre hommage à ses persécuteurs dans des déclarations exagérées.

    C’est ce qui s’est passé lors de la dernière nomination d’un évêque chinois, rendue publique le 5 décembre. Il s’agit d’une copie conforme de la précédente, celle qui avait fait titrer Settimo Cielo : « Première gifle de la Chine au pape Léon. Qui encaisse en silence ».

    Ce deuxième affront trouve aussi son origine dans l’interrègne entre la mort du pape François et l’élection de Léon. Fin avril, la rumeur circulait que les autorités chinoises avaient fait « élire » par des assemblées à leurs ordres deux évêques pour deux sièges importants.

    En vertu de l’accord, c’est au nouveau pape d‘approuver ou non ces nominations. Et de fait, le 15 octobre, un communiqué du Saint-Siège confirmait que la première avait bien été acceptée : il s’agissait du nouvel évêque auxiliaire de Shanghai, Ignace Wu Jianlin — dans un diocèse qui comptait déjà deux auxiliaires, mais mis au ban par le régime, ce qui leur avait valu des punitions sévères : le premier, Joseph Xing Wenzi, contraint à se retirer depuis longtemps et le second, Thaddée Ma Daqin, aux arrêts depuis treize ans d’affilée.

    Quant à la seconde nomination, le silence a été rompu le 5 décembre. Avec la précision, dans le communiqué du Vatican, que Léon l’avait approuvée le 11 août — le jour même où il avait signé la nomination de l’évêque auxiliaire de Shanghai.

    Dans le même temps, comme toujours, l’agence officielle de l’Église chinoise asservie au régime publiait son propre communiqué — sans même mentionner le pape Léon, seul habilité à nommer les évêques — et antidatant avant la date fatidique du 30 avril, donc avant le conclave, l’« élection » de ce nouvel évêque.

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  • Le pape se réjouit de la crèche pro-vie qui « représente une vie préservée de l'avortement ».

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    De Victoria Cardiel sur CNA :

    Le pape se réjouit de la crèche pro-vie qui « représente une vie préservée de l'avortement ».bouton de partage ShareThis

    Le pape Léon XIV a remercié lundi l'artiste costaricienne Paula Sáenz Soto pour avoir fait don au Vatican d'une crèche pro-vie, intitulée « Gaudium » (« Joie »), qui représente la Vierge Marie enceinte.

    « Je remercie l’artiste costaricien qui, outre le message de paix de Noël, a également souhaité lancer un appel à la protection de la vie dès la conception », a déclaré le pape lors de l’audience qu’il a accordée le 15 décembre aux délégations qui ont préparé le sapin de Noël et les crèches qui orneront le Vatican pendant la période des fêtes.

    L'œuvre d'art provenant de ce pays d'Amérique centrale est exposée depuis le 15 décembre dans la salle d'audience du pape Paul VI au Vatican, la grande salle où le pape tient désormais ses audiences générales du mercredi afin que les pèlerins n'aient pas à endurer les températures glaciales de l'hiver romain sur la place Saint-Pierre.

    Dans son allocution, le Saint-Père a fait allusion à sa composition, mentionnant les 28 000 rubans colorés qui symbolisent les vies sauvées grâce au soutien apporté par les organisations catholiques aux femmes enceintes en situation de vulnérabilité.

    « Cette scène illustre une vie sauvée de l’avortement grâce à la prière et au soutien apporté par les organisations catholiques à de nombreuses mères en situation difficile », a souligné le pape Léon XIV.

    Les décorations de la place Saint-Pierre, dévoilées lundi après-midi, arborent une touche italienne. Le sapin choisi provient du Val d'Ultimo, l'une des vallées les plus pittoresques et les moins connues du Tyrol du Sud, en Italie. 

    Par ailleurs, la crèche de la place Saint-Pierre provient du diocèse de Nocera Inferiore-Sarno, l'un des plus anciens d'Italie : ses origines remontent au IIIe siècle, lorsque Nuceria Alfaterna — l'ancienne ville romaine de la vallée du Sarno — abritait déjà une communauté chrétienne organisée.

    « Je vous remercie pour cette œuvre artistique qui intègre des éléments caractéristiques de votre territoire », a déclaré le pape, soulignant que cette crèche traditionnelle comprend une reproduction du baptistère du VIe siècle de la basilique Sainte-Marie-Majeure, l'un des mieux conservés du pays.

    Le pape a souligné que cette œuvre rappellera aux pèlerins du monde entier que « Dieu se rapproche de l’humanité, entrant dans notre histoire dans la vulnérabilité d’un enfant. »

    « Dans la pauvreté de la grotte de Bethléem, nous contemplons un mystère d’humilité et d’amour », a médité le pape. Il a également mis en lumière la figure de la Vierge Marie, « modèle de silence adorateur », qui garde précieusement en son cœur tout ce qu’elle a vécu, tandis que les bergers glorifient Dieu et partagent ce qu’ils ont vu et entendu. À cet égard, il a souligné « la nécessité de rechercher des moments de silence et de prière dans nos vies ».

    Concernant le sapin de Noël, le pape a déclaré que le grand sapin « est un signe de vie et un rappel de l’espoir qui ne s’éteint pas même dans le froid de l’hiver ».

    Les lumières qui l'ornent, a-t-il ajouté, symbolisent « le Christ, lumière du monde », venu « dissiper les ténèbres et guider nos pas ». Outre ce grand sapin, les forêts du Tyrol du Sud ont également fait don d'autres arbres plus petits au Vatican, destinés à des bureaux, des espaces publics et divers endroits de la Cité du Vatican.

    Cet article a été initialement publié par ACI Prensa, partenaire hispanophone de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.

    Journaliste spécialisée dans l'actualité sociale et religieuse, Victoria Cardiel couvre le Vatican depuis 2013 pour différents médias, dont Europa Press et Alfa Án Omega, l'hebdomadaire de l'archidiocèse de Madrid.
  • Le renouveau chrétien en Occident est une réalité, mais les dirigeants seront-ils capables de le pérenniser ?

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    Le renouveau chrétien en Occident est une réalité, mais les dirigeants seront-ils capables de le pérenniser ?

    Par le biais du Réseau international des législateurs catholiques, le professeur néerlandais Christiaan Alting von Geusau s'efforce de remédier à la crise mondiale du leadership.

    Le renouveau catholique en Occident , notamment chez les jeunes, n'est plus un phénomène isolé. Il se manifeste désormais dans les paroisses, les communautés et les groupes de pèlerinage de nombreux pays. Pour ceux qui suivent cette tendance depuis cinq ans, la question fondamentale n'est plus de savoir si un renouveau est en cours, mais si ce mouvement a les fondements nécessaires pour se pérenniser. 

    Peu d'experts sont mieux placés pour analyser ce moment historique que le philosophe du droit et pédagogue néerlandais Christiaan Alting von Geusau, fondateur et président du Réseau international des législateurs catholiques (ICLN), dont le travail auprès des dirigeants publics s'est longtemps déroulé loin des projecteurs.

    Né en 1971, ce père de cinq enfants accompagne depuis vingt ans ceux qui traduisent leurs convictions en décisions. Son approche intellectuelle s'appuie sur une expérience pratique. Pour lui, la foi doit être intelligible pour être vécue et vécue pour influencer la vie publique. Il a exposé cette vision avec clarté lors d'une conférence prononcée à Budapest le 21 novembre, à l'occasion d'un symposium organisé par le Centre Axioma et animé par le Register, sur le thème « Communautés rayonnantes : l'avenir du christianisme ».

    COVID-19 et la redécouverte de la transcendance

    Face à des idéologies promettant pouvoir et autonomie, mais qui n'ont apporté que fragilité et désespoir, les jeunes, épuisés, se tournent de plus en plus vers l'Église, a affirmé Alting von Geusau. La pandémie, selon lui, a cristallisé ce tournant. Une culture persuadée de sa maîtrise – scientifique, technologique et institutionnelle – a été soudainement mise à genoux par un ennemi invisible. « Forte de ses progrès fulgurants en science et en technologie, l'humanité se croyait devenue Dieu », a-t-il déclaré au Register à l'issue de la conférence de Budapest. « Puis elle a découvert son impuissance face à un simple virus. »

    Ce qui a émergé de cette période, selon lui, n'est pas seulement une polarisation, aussi flagrante fût-elle, mais une profonde désillusion, notamment chez les jeunes, comme en témoigne la forte hausse du taux de suicide chez les jeunes pendant la pandémie. D'après son analyse, nombre de jeunes avaient le sentiment de vivre une époque où la vie publique était moins guidée par des principes constants que par des émotions fluctuantes : les règles se durcissaient et s'assouplissaient de manière arbitraire, justifiée davantage par la peur que par un raisonnement logique.

    « Nous sommes passés de l'État de droit à l'État des sentiments », a-t-il déclaré. Les jeunes adultes, a-t-il ajouté, « ne sont pas dupes ». De ce fait, ils se tournent désormais vers des lieux où la vérité est stable plutôt qu'improvisée et où le culte n'est pas une thérapie psychologique mais un contact avec la transcendance.

    Pour le philosophe du droit néerlandais, cela explique pourquoi les expressions les plus vivantes du renouveau sont celles qui placent la beauté , le respect et la rigueur intellectuelle au cœur de leur démarche, car la beauté et la cohérence signalent que la réalité est ordonnée, intelligible et non accidentelle. Et c'est précisément ce que les récits séculiers ne peuvent plus offrir.

    Le retour de la masculinité dans une époque confuse

    L'une des caractéristiques les plus frappantes de ce renouveau — tant en Europe qu'aux États-Unis — est la présence étonnamment élevée de jeunes hommes . Alting von Geusau l'attribue à un phénomène de plus en plus observé mais encore insuffisamment compris : les hommes ont longtemps été privés de la permission d'être des hommes.

    Non pas par les femmes, a-t-il insisté, mais par des modèles idéologiques du féminisme qui, selon lui, avaient dépassé les objectifs sains et fini par assimiler la masculinité à une menace. « On a dit aux hommes qu’ils étaient dangereux, toxiques, que les femmes pouvaient tout faire de la même manière, alors à quoi bon avoir besoin d’eux ? » Il en a résulté, selon lui, une désorientation, une insécurité croissante et une passivité grandissante.

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  • La Chine est intouchable, le Vatican conspire pour faire taire Jimmy Lai

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    La Chine est intouchable, le Vatican conspire pour faire taire Jimmy Lai.

    Les médias du Vatican et le Saint-Siège ont totalement ignoré la condamnation de l'éditeur catholique hongkongais Jimmy Lai. C'est un autre fruit pervers de l'accord secret sino-vatican : au nom de la raison politique, les catholiques sont abandonnés aux mains de leurs persécuteurs.
    – La condamnation de Jimmy Lai, fruit d'un procès spectacle, par Riccardo Cascioli
    – DOSSIER : Jimmy Lai, un catholique contre le pouvoir

    16/12/2025

    Hier, les condamnations des autorités chinoises et hongkongaises se sont poursuivies suite au verdict de culpabilité pour complot et sédition prononcé contre Jimmy Lai, homme d'affaires et éditeur devenu un symbole de la lutte pour la liberté et la démocratie à Hong Kong. L'Union européenne, par la voix du Service européen pour l'action extérieure, a dénoncé un « procès politique » et « l'érosion de la démocratie et des libertés fondamentales à Hong Kong depuis l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale en 2020 », et a exigé « la libération immédiate et inconditionnelle de Jimmy Lai ». Le sénateur italien Giulio Terzi, membre du parti Frères d'Italie, a fait écho à ces critiques, déclarant que « sous de fallacieuses accusations de sédition et de collusion avec des forces étrangères, les juges ont privé un citoyen britannique de sa liberté et terni la réputation de Hong Kong en tant qu'espace de liberté d'expression, de la presse, de religion et d'affaires ». D'autres déclarations fermes ont également été faites par des organisations humanitaires telles que la Fondation du Comité pour la liberté à Hong Kong, Human Rights Watch, Amnesty International et Reporters sans frontières.

    Mais un détail a été négligé dans ce concert international de protestations : si Jimmy Lai est un symbole de la lutte pour la liberté et la démocratie à Hong Kong, il est avant tout un catholique qui, depuis sa conversion – baptisé en 1997 par le cardinal Joseph Zen, archevêque émérite de Hong Kong – a embrassé d’une manière nouvelle son métier d’éditeur et son combat civique, allant jusqu’à accepter la prison pour vivre pleinement son témoignage de la Vérité.
    Nous nous souvenions, dans l’article que nous lui avions consacré à l’occasion de la remise du prix « Faits pour la Vérité », décerné à son fils Sébastien lors de la Journée de la Boussole le 25 octobre dernier, comment, en 2020, il avait décidé de ne pas quitter Hong Kong, affrontant fièrement son destin : « Si je partais, je renoncerais non seulement à mon destin, mais aussi à Dieu, à ma religion, à mes convictions », avait-il déclaré à l’époque. Son histoire est aussi un symbole de la tragédie que vivent les catholiques de Hong Kong, de plus en plus pris au piège de l'emprise étouffante de Pékin et de son Église catholique patriotique.

    C’est précisément ce qui rend le silence imposé par le Saint-Siège sur son histoire encore plus douloureux et choquant. Non seulement aucune voix ne s’est élevée place Saint-Pierre ces dernières années pour commémorer son emprisonnement en tant que témoin de la Vérité et réclamer sa libération, mais une censure totale s’est abattue sur tous les médias du Vatican. Pour le Saint-Siège, Jimmy Lai n’existe tout simplement pas.

    Comme ces derniers jours, les médias du monde entier couvrent le procès-spectacle et la condamnation de Jimmy Lai, à l'exception des médias du Vatican. Hier, ni Vatican News ni L' Osservatore Romano n'ont consacré une seule ligne au jugement du tribunal de Hong Kong. Cette absence était d'autant plus flagrante que l'attentat de Sydney et les condoléances du pape à la communauté juive, victime du terrorisme, étaient largement médiatisés. Hier après-midi, dans son discours aux donateurs du sapin de Noël et de la crèche de la place Saint-Pierre, le pape a lancé un appel à la fin des violences antisémites. Mais pas un mot, pas une mention de la condamnation d'un catholique à Hong Kong, symbole de la répression subie par tant de catholiques à Hong Kong et en Chine. La page d'accueil de Vatican News traitait de tout, de la migration vers l'Afrique du Sud aux écoles pour enfants de Tegucigalpa, en passant par la révolution non-violente de Martin Luther King, mais pas une seule ligne sur Hong Kong et Jimmy Lai.

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  • Horion-Hozémont (Liège), 16-23 décembre : neuvaine avec l'Enfant Jésus de Prague

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    Comme chaque année, le Sanctuaire de l'Enfant Jésus de Prague de Horion-Hozémont organise une Neuvaine en préparation à la fête de Noël.
    Chaque soir du 16 au 23 décembre (sauf le dimanche 21, en raison du pèlerinage à 15h) :
    18h30 : Chapelet
    19h : Méditation, Vêpres et prières de la Neuvaine.
    Cette année, les méditations porteront sur la spiritualité du Carmel, en lien avec la dévotion à l'Enfant Jésus.
    L'accueil des pèlerins est ouvert tous les jours : visitez notre marché de Noël (artisanat, articles de Noël, confitures des Soeurs)
  • Léon XIV : Un pape européen ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV : Un pape européen ?

    L'un des aspects les plus intéressants du pontificat encore très récent de Léon XIV est la place centrale qu'a occupée l'Europe – l'idée d'Europe et les réalités sociopolitiques de l'Europe en ce milieu du XXIe siècle – à travers les paroles, les déclarations et les actions du nouveau pape.

    Léon XIV recentre l'attention de l'Église sur la situation en Europe, replaçant ainsi l'Europe au cœur des enjeux. Ce choix est d'autant plus intéressant qu'il s'agit du deuxième pape américain consécutif.

    Il est vrai que le pape François, premier pape américain, a consacré un voyage à Strasbourg aux institutions européennes (manquant obstinément de visiter la ville et sa cathédrale, qui célébrait alors son millénaire) et a même reçu le prix Charlemagne. Ses discours sur l'Europe, à l'instar de ses voyages, visaient à réveiller la conscience sociale du continent. Son appel à une révolution démographique face à une Europe « grand-mère » reste gravé dans les mémoires, de même que sa préoccupation pour les migrants, manifestée dès son premier voyage à Lampedusa .

    Mais si le pape François avait un œil sur l'Europe et ne méprisait pas les institutions européennes, il ne souhaitait pas pour autant que l'Europe soit au centre du village.

    Concernant le conflit en Ukraine, le pape François a souvent semblé privilégier le discours russe — souvenez-vous de ses déclarations sur l'OTAN aboyant aux frontières de la Russie ? Ou encore son choix, tout à fait inhabituel, de se rendre à l'ambassade de Russie auprès du Saint-Siège au début de l'agression à grande échelle, au lieu de convoquer l'ambassadeur au Vatican ? — plutôt que celui porté sur l'Europe, qui lui apparaissait comme faisant partie du monde occidental, en opposition avec le Sud global dont était issu le pape François.

    Il est vrai que nombre de décisions du pape François semblaient répondre à une logique du Premier Monde plutôt qu'à celle du Tiers Monde — comme par exemple les trois commissions sur le diaconat féminin, le débat ouvert sur les soi-disant viri probati et même sa réforme de Caritas Internationalis — mais en réalité, le pape considérait alors l'Europe comme un continent riche, incapable de compassion envers les migrants et marginalisé dans une histoire du monde qui devait changer.

    Léon XIV est un pape américain, mais il considère l'Europe moins avec suspicion qu'avec préoccupation. Ses propos sur la nécessité d'inclure l'Union européenne dans les pourparlers de paix en Ukraine témoignent de son désir de voir l'Europe pleinement intégrée à la scène internationale.

    Dans cette perspective, l'audience accordée par Léon XIV aux membres du groupe des conservateurs et réformistes européens du Parlement européen le 10 décembre revêt une importance réelle et considérable.

    Dans son discours aux députés européens le 10 décembre, Léon a même relancé le thème des racines judéo-chrétiennes de l'Europe, réaffirmant la contribution du christianisme à la civilisation européenne et évoquant « les riches principes éthiques et les modes de pensée qui constituent le patrimoine intellectuel de l'Europe chrétienne » et « essentiels pour sauvegarder les droits donnés par Dieu et la dignité inhérente de chaque personne humaine, de la conception à la mort naturelle ».

    « Ces principes », a déclaré Léon XIV, « sont essentiels pour sauvegarder les droits divinement conférés et la valeur inhérente de chaque personne humaine, de la conception à la mort naturelle », et « sont également fondamentaux pour répondre aux défis posés par la pauvreté, l’exclusion sociale, la précarité économique, ainsi que par la crise climatique actuelle, la violence et la guerre. »

    « Pour que la voix de l’Église, notamment à travers sa doctrine sociale, continue de se faire entendre, il ne s’agit pas de restaurer une époque révolue », a déclaré Léon, « mais de garantir que les ressources essentielles à la coopération et à l’intégration futures ne soient pas perdues. »

    Ce sont des mots lourds de sens, qui marquent le retour de l'Église sur la scène européenne avec tout son poids et ses valeurs. Et le moment est sans doute venu.

    La liberté religieuse semble bel et bien menacée en Europe, et les chrétiens sont particulièrement visés. L’Observatoire de l’intolérance et de la discrimination à l’égard des chrétiens en Europe a recensé plus de 2 000 incidents antichrétiens en 2024 , dont le meurtre d’un prêtre en Espagne, des vols et des profanations. On a dénombré 93 incendies criminels d’églises, soit près du double du nombre enregistré en 2023.

    Alors que les agressions se multiplient, des formes subtiles de discrimination se perpétuent sous couvert de l'appareil bureaucratique et au nom de l'égalité. Des articles de presse récents indiquent que la Commission européenne a refusé à sept reprises à la Fédération des associations familiales catholiques d'Europe (FAFCE) l'accès à des fonds européens – alors même que les projets soumis étaient éligibles – au seul motif que la conception de la famille défendue par la fédération – un père, une mère et des enfants – serait incompatible avec les valeurs européennes, notamment celles d'égalité et de non-discrimination.

    Ce n'est pas tout. La World Youth Alliance, une organisation internationale basée aux États-Unis qui sensibilise les jeunes à la dignité de la vie, a reçu des fonds pour des projets, et ces fonds ont déjà été dépensés, ce qui soulève des questions et le risque de devoir les restituer, précisément parce que la bureaucratie européenne a décidé que ces projets violaient également les principes de non-discrimination.

    Mais qu’en est-il alors de Päivi Maria Räsänen, ancienne ministre finlandaise, actuellement jugée par la Cour suprême de Finlande après un procès de six ans ayant traversé plusieurs instances judiciaires ? La raison ? Elle avait exprimé son opposition au soutien apporté par son Église luthérienne à la marche des fiertés LGBT dans un tweet (désormais publié sur X) où elle citait un passage de la Bible condamnant l’homosexualité.

    L’affaire Räsänen illustre comment les « discours de haine » peuvent être utilisés contre les chrétiens. L’affaire FAFCE démontre l’existence d’un préjugé non seulement contre les chrétiens, mais aussi contre les opinions chrétiennes au sein de la société, opinions qui découlent en définitive du droit naturel .

    En replaçant l'Europe au centre du village global, Léon XIV met également ces questions au premier plan et, d'une certaine manière, demande aux hommes politiques de prendre position.

    C’est la « diplomatie de la vérité », citée par Léon XIV dans son premier discours au Corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, le 16 mai .

    À cette occasion, Léon XIV a fait remarquer que « l’Église ne peut jamais s’abstenir de dire la vérité sur
    l’homme et le monde, recourant si nécessaire à un langage franc, ce qui peut donner lieu à quelques malentendus initiaux ».

    Tout cela laisse fortement penser que l'Europe ne sera pas un enjeu secondaire du pontificat de Léon XIV. Ce retour de l'Europe au cœur des préoccupations pourrait également influencer la diplomatie papale. Il s'agit d'un changement de paradigme subtil et progressif – pour reprendre une expression courante sous le pontificat de François – qu'il convient d'observer et d'analyser attentivement.

  • Le Chili élit un président catholique, pro-vie et pro-famille

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    D'InfoVaticana :

    José Antonio Kast : Le Chili élit un président catholique, pro-vie et pro-famille

    José Antonio Kast : Le Chili élit un président catholique, pro-vie et pro-famille

    José Antonio Kast Rist est un avocat et homme politique chilien, et le président élu du Chili après avoir remporté le second tour de l'élection présidentielle qui s'est tenu le dimanche 14 décembre 2025. Chef du Parti républicain et candidat à la présidence à trois reprises, Kast a finalement accédé au palais de La Moneda avec un programme axé principalement sur la sécurité et l'économie, sans toutefois s'éloigner de son profil marqué par la défense de la vie et de la famille.

    Descendant d'immigrants allemands et élevé dans une famille profondément catholique, Kast a fait de sa foi et de ses convictions morales l'un des piliers les plus visibles et constants de sa carrière publique. Dans un entretien accordé à ACdP il y a deux ans, il résumait ainsi sa hiérarchie des priorités :

    « Je suis entré en politique en tant que catholique ; je suis d’abord catholique, ensuite homme politique ; je suis d’abord père, ensuite homme politique. »

    Marié depuis 1991 , père de neuf enfants , il est membre du Mouvement de Schoenstatt . Catholique pratiquant , il a toujours défendu des positions pro-vie et pro-famille, même lorsque cela lui a valu de lourdes conséquences politiques.

    Formation et débuts politiques

    Né à Santiago en 1966 , José Antonio Kast est le benjamin d'une famille de dix enfants d'origine allemande, profondément religieuse ; l'un de ses frères aînés est même devenu prêtre. Il a étudié à l' École allemande de Santiago , puis le droit à l' Université pontificale catholique du Chili .

    Durant ses études universitaires, il adhéra au Mouvement Gremial , une organisation catholique et conservatrice, où il rencontra Jaime Guzmán , fondateur de l'Union démocratique indépendante (UDI) et figure majeure de la pensée politique chrétienne au Chili. Sa relation avec Guzmán influença profondément sa conception de la politique comme un service guidé par des principes moraux objectifs, notamment la défense de la vie et de la famille.

    Sa carrière politique l'a mené à occuper les fonctions de conseiller municipal et de député. Au Congrès, Kast s'est distingué par sa priorité accordée aux débats sur les questions morales et culturelles fondamentales. Il fut l'un des plus fervents opposants à la loi sur le divorce en 2004 et avait alors averti que son adoption engendrerait une lutte permanente sur le terrain des valeurs.

    Rupture avec l'UDI et la fondation du Parti républicain

    En 2016, après deux décennies d'adhésion, Kast a quitté l'UDI, affirmant que le parti s'était éloigné de ses principes fondateurs et avait succombé au « politiquement correct ». Cherchant une plus grande cohérence entre le discours et l'action, il a d'abord fondé Republican Action et, en 2019, le Parti républicain .

    À partir de cette tribune, il a promu un programme explicitement conservateur, qu'il a lui-même résumé par la triade « Dieu, la patrie et la famille » , défendant la vie de la conception à la mort naturelle, la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme et la liberté religieuse.

    Mariage et famille

    Au-delà de sa carrière publique, Kast a toujours insisté sur le rôle central de la famille comme fondement de sa vocation personnelle et politique. Son mariage avec María Pía Adriasola , avec qui il partage plus de trente ans de vie et avec qui il a neuf enfants , a été présenté par lui non comme un simple fait biographique, mais comme une expérience transformatrice qui a façonné ses convictions en matière d'engagement, de responsabilité et de service. Cette dimension était particulièrement manifeste dimanche soir , lorsqu'il a prononcé son premier discours en tant que président élu , remerciant sa famille pour son soutien indéfectible au fil des ans et confiant publiquement son mandat à Dieu , implorant « la sagesse, la modération et la force nécessaires pour relever ce défi ».

    « Les mardis en amoureux » : le rendez-vous hebdomadaire du couple Kast

    L'une des traditions les plus commentées dans la vie de famille de Kast est le « Mardi des rendez-vous », nom qu'ils ont donné à leur rendez-vous hebdomadaire en soirée. L'idée a germé au début de leur relation, alors que le jeune couple connaissait des tensions dues au manque de temps passé ensemble. Un ami proche, le père Horacio Rivas, leur a suggéré d'instaurer un jour fixe pour ces rendez-vous (une expression chilienne pour désigner une sortie en amoureux), à l'instar de ses réunions politiques. « Le prêtre nous a proposé d'instaurer les "Mardis des rendez-vous" : tout comme il rencontrait des présidents de parti les autres jours, il ferait de même avec moi le mardi. Et tout s'est arrangé », se souvient Adriasola, évoquant comment cette routine hebdomadaire a contribué à reconstruire leur relation, comme elle l'a raconté dans des interviews accordées à El País et Emol.

    Président élu : Chili 2026-2030

    Au second tour de l'élection présidentielle, le 14 décembre 2025 , José Antonio Kast a battu la candidate de gauche Jeannette Jara et est devenu président élu du Chili . Ce résultat, confirmé après le dépouillement officiel, marque un tournant majeur dans le paysage politique chilien.

    Kast accédera à la présidence le 11 mars 2026 , après deux tentatives précédentes en 2017 et 2021. Sa victoire, axée sur un programme sécuritaire et économique, symbolise également une réaction du Chili contre le programme culturel progressiste et une réaffirmation des valeurs traditionnelles.

    Durant la campagne présidentielle, loin d'adoucir son message, il a publiquement réaffirmé ses convictions :

    « Nous allons reparler de Dieu, de la patrie et de la famille. Ce sont les valeurs qui ont fait la force de notre nation, et nous n’avons aucune raison d’avoir peur de ce qu’elles nous disent. »