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Actualité

  • Le Pape et son prédécesseur : une approche différente du gouvernement de l'Eglise ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV : Déplacer les pièces

    La semaine où Léon XIV partit pour son premier voyage international fut également celle où le pape prit plusieurs décisions et commença véritablement à donner une direction à son pontificat.

    Les décisions qu'il a prises ont révélé certains aspects de la personnalité de Léon XIV : il est capable de renverser les décisions du pape François, notamment en matière administrative ; en matière doctrinale, il absorbe les problèmes plutôt que d'alimenter les débats ; il n'est assurément pas un pape qui met en œuvre un système de partage des dépouilles féroce, et par conséquent, on ne peut s'attendre à aucun écart significatif et exemplaire.

    Mais avant d'analyser ces caractéristiques, il convient d'examiner les faits.

    Cette semaine, le nouveau Règlement général de la Curie romaine a été promulgué ; le Dicastère pour la doctrine de la foi a publié sa note sur la monogamie ; le budget du Saint-Siège a été publié ; l'évêque Marco Mellino a été nommé secrétaire adjoint du Conseil pontifical pour les textes législatifs ; et Léon XIV a rétabli le secteur central pour le diocèse de Rome.

    Chacun de ces cinq événements a son propre poids spécifique.

    La publication du nouveau règlement général de la Curie romaine conclut l'œuvre entreprise par le pape François avec la réforme de la Curie. Ce nouveau règlement apparaît avant tout comme une adaptation des structures définies dans la constitution apostolique Praedicate Evangelium. Par exemple, le Secrétariat pour l'Économie est chargé de la rédaction des contrats et de la vérification de leur validité. Le Secrétariat d'État ne propose plus la nomination des chefs des dicastères, qui sont désormais nommés par le pape. Les responsabilités des dicastères ont évolué.

    Il a été souligné que le nouveau règlement stipule clairement que chaque dicastère doit enregistrer les demandes qu'il reçoit et y apporter des réponses adéquates et motivées. Cette bureaucratisation vise à prévenir les abus, mais il est vrai aussi que toutes les demandes reçues par les dicastères sont, de fait, enregistrées, ne serait-ce que pour des raisons d'archivage. Il a également été souligné que le latin demeure la langue officielle de l'Église, mais qu'objectivement, il ne saurait en être autrement. Cela est resté vrai même sous le pape François, qui rédigeait ses textes en espagnol ou acceptait une édition typique italienne.

    Ce qui est frappant, cependant, c'est que le Secrétariat d'État conserve son rôle de coordination de tous les dicastères, un fait significatif compte tenu du fait que le pape François avait progressivement démantelé les prérogatives du Secrétariat d'État, le privant même de son autonomie financière. Mais la réforme de François, il s'avère, n'est pas inviolable. Léon XIV l'a démontré en rétablissant la capacité de chaque dicastère à investir et à lever des fonds en dehors de l'Institut pour les Œuvres de Religion, la soi-disant « banque du Vatican ». Le pape François, en revanche, avait imposé à tous d'investir uniquement par l'intermédiaire de l'IOR. Le changement de perspective est évident.

    Il y a ensuite le revirement de Léon XIV concernant la décision du pape François d'abolir le secteur central du diocèse de Rome, historiquement divisé en cinq secteurs pastoraux et administratifs géographiques : Nord, Sud, Est, Ouest et Centre historique. Le secteur central disposait toujours d'une unité auxiliaire dédiée et d'un profil particulier, en raison de son riche patrimoine historique et culturel et de sa spécificité pastorale, accueillant un grand nombre de pèlerins, de touristes et de personnes de passage.

    Le pape François a aboli le secteur central, estimant qu'il ne devait pas y avoir de zones « privilégiées » et souhaitant placer les faubourgs au cœur du village. Léon XIV a rétabli ce secteur par un motu proprio qui ne remet pas en cause les raisons de la décision de François et n'invoque aucune nécessité administrative.

    Léon XIV a donc agi sans pour autant afficher ouvertement sa rupture avec le pape François, mais en prenant néanmoins une direction très opposée. Il en ressort un double enseignement important : d’une part, nous savons que Léon ne considérera pas la réforme de François comme une œuvre inachevée ; d’autre part, nous savons qu’il n’hésitera pas à changer de cap .

    Un autre signe de l'attitude de Léon est évident dans la manière dont le budget du Saint-Siège a été présenté .

    Les différents organes du Saint-Siège ont affiché un léger excédent budgétaire de 1,6 million d'euros, tandis que le déficit d'exploitation structurel du Saint-Siège, considéré dans son ensemble, a été réduit de moitié en 2024, passant de 83,5 millions d'euros en 2023 à 44,4 millions d'euros . Les résultats de 2024 ont cependant été fortement influencés par la gestion des hôpitaux, intégrés aux comptes débiteurs et créditeurs du Vatican depuis 2022. Ce qui a changé, c'est le discours.

    Ces dernières années, on a beaucoup parlé de déficit. Pour la première fois depuis longtemps, il semble plausible d'évoquer une voie vertueuse vers la consolidation . Qu'on ne s'y trompe pas : le Saint-Siège est loin d'être tiré d'affaire. Le système financier a subi de profonds bouleversements ces dernières années et a toujours un besoin urgent de consolidation. Sous le pontificat de Léon XIV, pape très attaché aux institutions, celles-ci seront préservées.

    La nomination de l'évêque Marco Mellino comme secrétaire adjoint du Dicastère pour les textes législatifs en est un autre signe.

    Mellino était secrétaire du Conseil des cardinaux et est actuellement secrétaire du Comité pour la révision du Règlement général de la Curie . Il occupe désormais un poste au Vatican, celui de « numéro 2 », dans un dicastère actuellement sans préfet – Léon XIV ayant promu Iannone au poste de préfet du Dicastère pour les évêques. Mellino n'a pas été nommé préfet, mais secrétaire adjoint, et sa nomination indique non seulement que le Conseil des cardinaux a rempli ses fonctions, mais aussi que la révision du Règlement de la Curie ne lui sera plus confiée. Mellino n'est cependant pas promu ; il est simplement affecté comme secrétaire adjoint dans un dicastère.

    Autrement dit, Mellino ne quitta pas Rome, mais accepta un autre poste au Vatican.

    Ilson de Jesus Montanari, secrétaire du Dicastère pour les évêques pendant de nombreuses années, était également un homme d'une influence et d'un réseau exceptionnels sous le pontificat de François. On s'attendait à ce qu'il quitte ses fonctions s'il n'obtenait pas le poste le plus élevé du dicastère (précédemment dirigé par celui que nous appelons aujourd'hui Léon XIV). Or, Montanari est resté en poste.

    Le seul à avoir été destitué fut Andrés Gabriel Ferrada Moreira, un fonctionnaire du Dicastère pour le Clergé, envoyé à San Bartolomé de Chillán, au Chili, pour y exercer les fonctions d'évêque. Léon XIV n'a donc ni puni ni exilé, et contrairement au pape François, il n'a pas non plus créé de postes ad hoc ni laissé sans affectation ceux qu'il jugeait dissidents .

    Avec ces décisions, certaines expériences du pontificat de François semblent toucher à leur fin, à commencer par le concile des cardinaux, sorte de « cabinet de conseillers » caractéristique de l'ère François. Léon XIV privilégie les consistoires pour les débats – celui des 7 et 8 janvier sera le premier, mais probablement pas le dernier – et les réunions interdépartementales, plutôt que la multiplication des institutions. Léon XIV n'entreprendra donc pas de nouvelles réformes. Il procédera à des ajustements et supprimera ce qu'il jugera superflu.

    On pourrait presque dire que la réforme de Léon XIV sera une réforme par absorption.

    Les documents laissés inachevés par le pape François sont également en cours d'intégration. La semaine dernière a vu la publication d'un document sur la monogamie : quarante pages de citations, avec une invitation, en préambule, à passer directement à la conclusion pour ceux qui ne souhaitent pas s'attarder sur chaque point. Il ne s'agit pas d'un document hétérodoxe ou controversé, malgré les efforts de quelques commentateurs pour y déceler une ouverture progressive aux relations sexuelles non procréatives au sein du mariage ; mais, fondamentalement, cette question n'est pas abordée. C'est en réalité un document qui s'inscrit dans une tradition théologique solide, même s'il ne traite pas du problème spécifique de la polygamie africaine qui, en apparence, lui a donné naissance.

    Il s'agit néanmoins d'un document hérité du pontificat précédent. Deux autres sont en cours de publication, après quoi le mandat confié par le pape François au Dicastère pour la Doctrine de la Foi aura expiré. La décision de Léon XIV de poursuivre son mandat témoigne du respect qu'il porte à son prédécesseur et d'une volonté d'assurer la continuité.

    Léon XIV n'est pas un pape révolutionnaire.

    Léon XIV ne souhaite pas rompre brutalement avec le pontificat de François. Il a poursuivi la voie tracée par son prédécesseur, avec peu d'interventions. Pourtant, une nouvelle orientation, un nouveau mode de vie, se dessine, qui a presque conduit à l'oubli de François.

    Presque.

    Une analyse lucide de la situation montre que beaucoup, dans l'entourage de Léon, souhaitent que les décisions du pape François restent au cœur des préoccupations. Ce qui est en construction sera vraisemblablement achevé.

    L'approche léonine, cependant, sera différente.

  • Et si tous les chrétiens fêtaient ensemble, en 2033 à Jérusalem, le 2e millénaire de la Résurrection ?

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    D'InfoVaticana :

    Léon XIV : « Il est possible de célébrer, peut-être à Jérusalem, en 2033, le grand événement de la Résurrection. »

    Conférence de presse du pape Léon XIV lors de son vol de Turquie vers le Liban

    Lors de son vol Istanbul-Beyrouth, à l'issue de son voyage apostolique en Turquie, Léon XIV s'est entretenu avec des journalistes. Le pape a souligné la portée symbolique du 1700e anniversaire du concile de Nicée, a remercié personnellement le président Erdoğan pour sa coopération durant son séjour et a réaffirmé le rôle diplomatique de la Turquie au Moyen-Orient et dans le conflit ukrainien. Il a également évoqué la possibilité d'une célébration œcuménique à Jérusalem en 2033, pour commémorer le bicentenaire de la Rédemption.

    Ci-dessous la transcription du discours du pape Léon XIV aux journalistes à bord de l'avion papal :

    Pape Léon XIV (en anglais) : Bonjour à tous. Je vais commencer par m’exprimer en anglais ; je pense que la plupart d’entre vous me comprennent. Je suis heureux de vous saluer. J’espère que vous avez tous passé un aussi bon séjour en Turquie que moi. Ce fut, à mon avis, une expérience formidable.

    Comme vous le savez, la principale raison de notre venue en Turquie était le 1700e anniversaire du concile de Nicée. Nous avons célébré cette magnifique cérémonie, à la fois simple et profonde, sur le site d'une des anciennes basiliques de Nicée, pour commémorer l'événement majeur de l'accord de toute la communauté chrétienne et la profession de foi, le Credo de Nicée-Constantinople.

    Par ailleurs, nous avons célébré bien d'autres événements. Je tiens à exprimer personnellement ma gratitude à chacun d'entre vous pour le travail accompli dans la préparation de cette visite, à commencer par le Nonce, son personnel et toute l'équipe à Rome, bien sûr, qui se sont chargés de l'organisation, mais tout particulièrement au gouvernement turc, au Président Erdoğan et à toutes les personnes qui se sont mises à notre disposition pour faire de ce voyage une réussite totale : son hélicoptère personnel, les nombreux moyens de transport, l'organisation, etc., la présence des ministres à différents moments de la visite… Ce fut donc, je crois, un franc succès.

    J'étais tellement heureuse des diverses rencontres que nous avons eues avec les différentes églises, les différentes communautés chrétiennes et les Églises orthodoxes, avec comme point culminant ce matin la Divine Liturgie célébrée par le patriarche Bartholomée. Ce fut une merveilleuse célébration et j'espère que vous avez tous partagé ce même sentiment. Merci. Je ne sais pas s'il y a des questions ou des commentaires, juste quelques-uns, car ils attendent que je prenne d'autres photos.

    Question – Barış Seçkin (Anadolu Ajansı) : Merci beaucoup. Au début de votre visite papale, vous avez évoqué la paix mondiale et régionale. À ce propos, quel est votre avis sur le rôle de la Turquie dans l’instauration et le maintien de cette paix, et quels sujets avez-vous abordés avec le président Erdoğan ?

    Le pape Léon XIV : Venu en Turquie, et maintenant bien sûr au Liban, ce voyage avait pour thème, disons, particulier : celui d'être, si vous voulez, un messager de paix, désireux de promouvoir la paix dans toute la région.

    La Turquie possède, pour ainsi dire, plusieurs qualités : c’est un pays où la grande majorité de la population est musulmane, et pourtant il existe de nombreuses communautés chrétiennes, certes minoritaires, et malgré tout, des personnes de confessions différentes peuvent vivre ensemble en paix. Et c’est là, à mon sens, un exemple de ce à quoi nous aspirons tous à travers le monde.

    L'idée est de montrer que, malgré les différences religieuses, ethniques et autres, il est possible de vivre en paix. La Turquie a certes connu des périodes dans son histoire où cela n'a pas toujours été le cas, et pourtant, avoir pu le constater par moi-même et discuter de paix avec le président Erdoğan a été, je crois, un aspect important et précieux de ma visite.

    Question – Seyda Canepa (NTV, en italien) : Votre Sainteté, au-delà des déclarations officielles, avez-vous discuté avec le président Erdoğan de la situation à Gaza, étant donné que le Saint-Siège et la Turquie partagent la même position sur la solution à deux États ? Concernant l’Ukraine, le Saint-Siège a souligné à plusieurs reprises le rôle de la Turquie, notamment avec l’ouverture du corridor céréalier au début du conflit. Entrevoit-on actuellement une possibilité d’un cessez-le-feu en Ukraine et d’une accélération du processus de paix à Gaza ?

    Le pape Léon XIV (en italien) : Certes, nous parlons des deux situations. Le Saint-Siège soutient publiquement la proposition d’une solution à deux États depuis plusieurs années. Nous savons tous qu’à l’heure actuelle, Israël n’accepte toujours pas cette solution, mais nous la considérons comme la seule qui puisse offrir – disons – une issue au conflit actuel.

    Nous sommes également amis d'Israël et nous essayons, avec les deux parties, d'être une voix de médiation qui puisse nous aider à nous rapprocher d'une solution équitable pour tous.

    J'en ai discuté avec le président Erdoğan ; il approuve pleinement cette proposition. La Turquie a un rôle important à jouer dans tout cela.

    Il en va de même pour l'Ukraine. Il y a plusieurs mois, lorsque la possibilité d'un dialogue entre l'Ukraine et la Russie s'est présentée, le président a joué un rôle déterminant pour rapprocher les deux parties. Malheureusement, aucune solution n'a encore été trouvée, mais aujourd'hui, des propositions concrètes de paix sont à nouveau formulées. Nous espérons que le président Erdoğan, fort de ses relations avec les présidents ukrainien, russe et américain, pourra contribuer à promouvoir le dialogue, un cessez-le-feu et à trouver une issue à ce conflit, à cette guerre en Ukraine.

    Il (Matteo Bruni, note de l'éditeur) m'a suggéré de dire un mot après l'importante rencontre œcuménique de Nicée, et puis, hier matin, nous avons parlé de possibles rencontres futures.

    Une possibilité serait 2033, année du 2000e anniversaire de la Rédemption, la Résurrection de Jésus-Christ ; il s’agit évidemment d’un événement que tous les chrétiens souhaitent célébrer. L’idée a été bien accueillie ; nous n’avons pas encore envoyé l’invitation, mais il est envisageable de célébrer ce grand événement de la Résurrection, peut-être à Jérusalem, en 2033. Nous avons encore des années pour nous préparer.

    Ce fut toutefois une très belle rencontre, car des chrétiens de différentes traditions étaient présents et ont pu participer à ce moment.

  • Que penser de la déclaration commune du pape Léon XIV et du patriarche Bartholomée ?

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    De Niwa Limbu sur le Catholic Herald :

    30 novembre 2025

    Que penser de la déclaration commune du pape Léon XIV et du patriarche Bartholomée ?

    Le pape Léon XIV et le patriarche œcuménique Bartholomée ont publié aujourd'hui une déclaration commune historique du Phanar, appelant à la pleine communion entre « nos Églises sœurs ».

    Dans une déclaration qui rassemble les 300 millions d'orthodoxes et les 1,4 milliard de catholiques du monde entier, les deux prélats ont exprimé l'espoir que les deux Églises puissent un jour partager la prière d'unité prononcée par Jésus dans Jean 17:20 lorsqu'il demande : « Que tous soient un, comme toi en moi et comme je suis en toi. »

    Ils se sont également engagés dans un dialogue théologique soutenu visant à surmonter les « obstacles qui empêchent le rétablissement de la pleine communion », et ont appelé à des « mesures nouvelles et courageuses » dans cette direction.

    Surtout, ils ont également abordé la question de longue date de la date de Pâques, affirmant leur « désir commun de poursuivre le processus de recherche d'une solution possible pour célébrer ensemble chaque année la Fête des Fêtes », signalant ainsi leur intention de réexaminer les calendriers distincts qui ont historiquement maintenu l'Orient et l'Occident séparés.

    Ce n'est pas la première fois que de telles aspirations se manifestent. L'utilisation de différentes dates de Pâques, le calendrier grégorien occidental et le calendrier orthodoxe julien, explique depuis longtemps pourquoi Pâques est célébrée sur des dimanches différents. Les érudits soulignent que le recours persistant des orthodoxes à l'équinoxe de printemps julien, astronomiquement inexact, demeure un obstacle majeur.

    Le moment choisi pour cette déclaration est significatif. Les deux Églises ont invoqué le 1700e anniversaire du concile de Nicée et le 60e anniversaire de la levée des anathèmes de 1054, utilisant ces dates marquantes pour souligner ce qui les unissait autrefois : la clarté doctrinale, une confession de foi commune et une identité chrétienne partagée.

    Le problème de fond de cette déclaration ne réside ni dans la date de Pâques, ni dans l’invocation diplomatique des « Églises sœurs ». Il s’agit de savoir si l’Église catholique peut rechercher l’unité sans diluer les vérités qui lui donnent tout son sens, principes déjà clairement énoncés dans des articles précédents.

    La réconciliation ecclésiale ne saurait se fonder sur l’ambiguïté. L’Église existe pour enseigner la vérité révélée, non pour la modérer ou la négocier. L’unité véritable ne peut être atteinte en s’adaptant à l’esprit du temps ; elle doit naître de la fidélité au dépôt de la foi.

    Leur déclaration affirmait la continuité avec des décennies d'œcuménisme diplomatique, certes plein d'espoir mais souvent vague. Bartholomée et Léon XIV ont réitéré leur désir de poursuivre « le rétablissement de la pleine communion », invitant les fidèles à méditer sur la prière du Seigneur « afin que tous soient un », et notant que, par coïncidence, l'Orient et l'Occident partagent la même date de Pâques en 2025.

    Ils ont invoqué la nécessité de relever ensemble « les défis de notre époque ». Et pourtant, des tensions de longue date persistent : le rejet orthodoxe de la primauté papale telle que définie par Vatican I, les divergences dans la discipline sacramentelle et l'utilisation continue par les orthodoxes du paschalion julien, qui rend mathématiquement impossible une date commune permanente pour Pâques.

    Ces obstacles sont réels. Ils sont doctrinaux et ne constituent pas de simples griefs historiques qui peuvent être résolus par la politesse ou la bonne volonté.

    Les catholiques doivent y répondre avec gratitude et vigilance. Gratitude, car la charité envers nos frères séparés est toujours bonne ; vigilance, car la chaleur peut obscurcir la clarté théologique. Le pape est le gardien de la doctrine, et non son compilateur, et l'unité doit suivre la conversion, et non la concession.

    L'unité est souhaitable, mais l'unité fondée sur la vérité est la seule unité réelle. Lorsque la doctrine est oubliée, le Christ lui-même est oublié. La chrétienté ne sera pas sauvée par la diplomatie, mais par la vérité révélée à laquelle seule l'Église reste attachée.

  • Voilà comment des communistes recyclés dominent la Pologne « démocratique »

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    De Wlodzimierz Redzioch sur la NBQ :

    Interview / Dorota Kania

    Voilà comment des communistes recyclés dominent la Pologne « démocratique ».

    De Włodzimierz Czarzasty, actuel président de la Diète (Sejm), à Marek Siwiec, chef de la chancellerie de cette même chambre du Parlement polonais, dans la Pologne de Tusk, les communistes occupent des postes clés en politique et au-delà. La Nuova Bussola s'entretient avec Dorota Kania, auteure de la série « Resrowe Dzieci » (Héritiers du communisme).

    1/12/2025

    Une image du Sejm, 13 novembre 2023 (Ap via LaPresse)

    Le 18 novembre, le communiste Włodzimierz Czarzasty accédait à la présidence de la Diète (Sejm), la chambre basse du Parlement polonais, devenant ainsi le deuxième personnage le plus important de l'État. Par ailleurs, Czarzasty nommait Marek Siwiec, autre figure historique du communisme, à la tête de la chancellerie de la Diète. Siwiec était l'un des plus proches collaborateurs d'Alexandre Kwaśniewski, président communiste de la Pologne de 1995 à 2005, et est resté célèbre pour ses gestes moqueurs : descendant d'un hélicoptère, il avait imité Jean-Paul II en bénissant, en faisant le signe de croix et en embrassant le sol.

    Dorota Kania, auteure d'ouvrages sur les Polonais issus de familles de militants et de fonctionnaires du Parti communiste polonais (PZPR), du ministère de la Sécurité publique (MB) et, plus tard, des services de sécurité (SB), s'intéresse au retour des « camarades » à des postes clés de la vie politique polonaise. Tous occupent des positions privilégiées dans la société, grâce à leurs relations et à leurs moyens financiers. Parfois, bien qu'issus de milieux non communistes, ils entretiennent des liens idéologiques et financiers avec l'ancien régime et les services de sécurité. Dans leur jeunesse, ils ont milité au sein d'organisations de jeunesse communistes, puis sont devenus entrepreneurs, propriétaires et directeurs de nouveaux médias. Ils s'opposent aux traditions polonaises, au catholicisme, au patriotisme et, plus généralement, à l'identité polonaise. Leur dangerosité tient à leur infiltration dans les médias, notamment à la télévision et à la radio, qui façonnent l'opinion publique. De plus, pour obtenir l'aval des gouvernements européens, ces individus agissent souvent selon les diktats de Bruxelles et de Berlin, même au détriment des intérêts nationaux. La Nuova Bussola a interviewé Dorota Kania.

    Grâce aux accords de la Table ronde (signés en 1989 entre les représentants du régime communiste et l'opposition démocratique), le processus de démocratisation du pays a débuté. La Pologne a ainsi évité un affrontement sanglant avec le régime totalitaire, mais au prix d'une impunité garantie aux communistes. Quelle fut la stratégie communiste après 1989 ?

    Les communistes à l'origine des accords de la Table ronde poursuivaient un objectif unique : un démantèlement contrôlé du pouvoir, suivi d'une reconquête sous une nouvelle apparence. Ils ont profité de ce tournant pour maintenir leur influence, protéger leurs intérêts et entrer dans la Troisième République polonaise en tant qu'entité plus forte, mieux organisée et plus riche que jamais. L'argent et l'influence étaient cruciaux : la Pologne, alors en pleine crise économique, connaissait une situation désastreuse. Après la dissolution de leur parti, les communistes se sont immédiatement reformés en un nouveau groupe politique : la Social-démocratie de la République de Pologne, devenue, à partir de 1991, l'Alliance de la gauche démocratique. Leur avantage sur la droite émergente était considérable : ils disposaient de structures, de personnel et de fonds hérités du Parti ouvrier unifié polonais (nom donné en Pologne au parti communiste dépendant de Moscou). Ils bénéficiaient du soutien de l’administration d’État, d’une influence dans les médias et de l’appui des services secrets, qui comptaient encore parmi leurs membres des fonctionnaires de l’ancien régime.

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  • De la Turquie au Liban, l'engagement de Léon XIV en faveur de l'œcuménisme et de la paix

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    De la Turquie au Liban, l'engagement de Léon XIV en faveur de l'œcuménisme et de la paix

    Après avoir rencontré le patriarche arménien de Constantinople, Sahak II, et célébré la Divine Liturgie avec Bartholomée Ier, le pape a quitté la Turquie hier pour se rendre au Liban. Durant son vol vers Beyrouth, Robert Prévost a réaffirmé le soutien du Saint-Siège à la solution « deux peuples, deux États » à la question palestinienne.
    1/12/2025

    Léon XIV à la cathédrale apostolique arménienne avec Sahak II, Istanbul, 30 novembre 2025 (Vatican Media/LaPresse)

    Le premier dimanche de l'Avent, Léon XIV était partagé entre la Turquie et le Liban. Sa dernière journée en Turquie commença à la cathédrale apostolique arménienne. Il fut accueilli par Sahak II, patriarche arménien de Constantinople, à qui le pontife offrit humblement de goûter le pain qu'il venait de bénir. Un des moments les plus spontanés de sa visite fut marqué par un message du Saint-Père axé sur l'idéal de réconciliation. « Sur le chemin de l'unité, nous sommes précédés et entourés d'une multitude de témoins », rappela Prevost, qui, parmi les saints de la tradition arménienne, cita Nersès IV Shnorhali, poète, musicien, théologien et intellectuel accompli, précurseur de l'œcuménisme dès le XIIe siècle.

    Le discours de Sahak II fut particulièrement significatif. Il loua la papauté pour son rôle de guide moral et exprima sa gratitude pour toutes les fois où les papes, à travers l'histoire, se sont élevés contre les souffrances des Arméniens. Puis, au siège du Patriarcat œcuménique de Constantinople, Léon XIV conclut son pèlerinage en Turquie par une Divine Liturgie en la cathédrale Saint-Georges, organisée par Bartholomée Ier en mémoire de l'apôtre André. Le pape remercia Bartholomée Ier pour son soutien aux travaux de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe, et l'exhorta à « tout mettre en œuvre pour que toutes les Églises orthodoxes autocéphales reprennent une participation active à cet effort ». En effet, après le schisme orthodoxe de 2018, provoqué par les tensions liées à l'autocéphalie de l'Église ukrainienne, le Patriarcat de Moscou – un grand « adversaire » de Constantinople – avait choisi de ne pas participer aux discussions de la Commission.

    À la fin de la liturgie , Léon et Bartholomée sont apparus au balcon et ont donné une bénédiction œcuménique aux participants. Le pape a quitté Istanbul après avoir déjeuné avec le patriarche œcuménique. Durant son séjour en Turquie, Léon a également rencontré Andrea Minguzzi, un chef italien très réputé en Turquie, qui lui avait écrit pour lui faire part de son désir de le rencontrer et de lui raconter l'histoire de son fils Mattia Ahmet, décédé à seulement 14 ans après avoir été poignardé sur un marché d'Istanbul en janvier dernier. Cet incident avait suscité une vive émotion dans tout le pays.

    Durant le vol pour Beyrouth, Léon XIV a évoqué sa rencontre avec Erdogan, expliquant qu'ils avaient discuté de l'Ukraine et de Gaza et réaffirmant que le Saint-Siège défendait depuis des années la position de « deux peuples, deux États ». Le pape a déclaré qu'« à l'heure actuelle, Israël n'accepte toujours pas cette solution », mais il a également exprimé un espoir, réaffirmant l'amitié du Saint-Siège avec Israël et déclarant vouloir « jouer un rôle de médiateur auprès des deux parties afin de nous rapprocher d'une solution juste pour tous » en faveur d'une reprise du dialogue. Il a ajouté qu'« aujourd'hui, des propositions concrètes pour la paix sont à nouveau formulées ». Dans l'après-midi, il a atterri au Liban et a été accueilli par les autorités libanaises.

    Aujourd'hui sera une journée chargée pour le Pontife, qui commencera sa visite au monastère Saint-Maron à Annaya pour prier devant le tombeau de Saint Charbel Maklūf et la terminera par une rencontre avec des jeunes sur la place devant le Patriarcat maronite d'Antioche à Bkerké.

  • Colonialisme: ne peut-on enquêter qu’à charge ?

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    De Paul Vaute sur Le passé belge :

    Colonialisme: ne peut-on enquêter qu’à charge ?

       Depuis plusieurs années, le passé colonial de la Belgique se trouve au banc des accusés, sous l'influence d'organisations telles que le Collectif mémoire coloniale et lutte contre les discriminations (CMCLD) ou d'universitaires tels que la politologue Nadia Nsayi. Une commission d'enquête parlementaire a rendu des conclusions, saluées ou critiquées selon les points de vue [1], alors que des volontés de "décoloniser l'espace public" ont fait leur chemin dans certaines communes.

       Dans la conception que défendent les activistes, les mobiles civilisateurs invoqués pour justifier notre présence en Afrique ne furent qu'un masque, alors que le système reposait sur la violence et que la modernisation ainsi que l'indépendance promises étaient sans cesse ajournées. Les "plus profonds regrets" exprimés par le Roi, notamment à Kinshasa en juin 2022, sont insuffisants pour les tenants de cette vogue idéelle, qui déplorent l'absence d'excuses en bonne et due forme et la présentation par Philippe de la colonisation comme une première étape, même malheureuse, dans le partenariat entre la Belgique et le Congo.

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  • L'homélie du Pape pour la messe du premier dimanche de l'Avent célébrée à Istanbul

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    Chers frères et sœurs,

    nous célébrons cette messe la veille du jour où l’Église commémore saint André, Apôtre et saint Patron de cette terre. Et en même temps, nous entrons dans l’Avent, pour nous préparer à revivre, à Noël, le mystère de Jésus, Fils de Dieu, « engendré, non pas créé, consubstantiel au Père » (Credo de Nicée-Constantinople), comme l’ont solennellement déclaré il y a 1700 ans les Pères réunis en Concile à Nicée.

    Dans ce contexte, la Liturgie nous propose, dans la première Lecture (cf. Is 2, 1-5), l’une des plus belles pages du livre du prophète Isaïe, où résonne l’invitation adressée à tous les peuples à monter sur la montagne du Seigneur (cf. v. 3), lieu de lumière et de paix. Je voudrais donc que nous méditions sur notre être Église, en nous arrêtant sur certaines images contenues dans ce texte.

    La première est celle de la “montagne élevée au sommet des monts” (cf. Is 2, 2). Elle nous rappelle que les fruits de l’action de Dieu dans notre vie ne sont pas un don pour nous seulement, mais pour tous. La beauté de Sion, ville sur la montagne, symbole d’une communauté née de nouveau dans la fidélité qui devient un signe de lumière pour les hommes et les femmes de toutes origines, nous rappelle que la joie du bien est contagieuse. Nous en trouvons la confirmation dans la vie de nombreux saints. Saint Pierre rencontre Jésus grâce à l’enthousiasme de son frère André (cf. Jn 1, 40-42), qui, à son tour, avec l’apôtre Jean, est conduit au Seigneur par le zèle de Jean le Baptiste. Saint Augustin, des siècles plus tard, vient au Christ grâce à la prédication chaleureuse de saint Ambroise et il existe de nombreux exemples similaires.

    Dans tout cela il y a une invitation, également pour nous, à renouveler dans la foi la force de notre témoignage. Saint Jean Chrysostome, grand Pasteur de cette Église, parlait du charme de la sainteté comme d’un signe plus éloquent que tant de miracles. Il disait : « Le prodige se produit et passe, mais la vie chrétienne demeure et édifie continuellement » (Commentaire sur l’Évangile selon saint Matthieu, 43, 5), et il concluait : « Veillons donc sur nous-mêmes, afin d’être aussi un avantage pour les autres » (ibid.). Mes chers amis, si nous voulons vraiment aider les personnes que nous rencontrons, veillons sur nous-mêmes, comme nous le recommande l’Évangile (cf. Mt 24, 42) : cultivons notre foi par la prière, par les Sacrements, vivons-la de manière cohérente dans la charité, rejetons – comme nous l’a dit saint Paul dans la deuxième Lecture – les œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière (cf. Rm 13, 12). Le Seigneur, que nous attendons glorieux à la fin des temps, vient chaque jour frapper à notre porte. Tenons-nous prêts (cf. Mt 24, 44) avec l’engagement sincère d’une vie bonne, comme nous l’enseignent les nombreux modèles de sainteté dont l’histoire de cette terre est riche.

    La deuxième image qui nous vient du prophète Isaïe est celle d’un monde où règne la paix. Il le décrit ainsi : « De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre » (Is 2, 4). Combien nous sentons urgent cet appel aujourd’hui ! Comme nous avons besoin de paix, d’unité et de réconciliation autour de nous, mais aussi en nous et entre nous ! Comment pouvons-nous contribuer à répondre à cette question ?

    Pour mieux le comprendre, regardons le “logo” de ce voyage, où l’un des symboles choisis est celui du pont. Il peut également nous faire penser au célèbre grand viaduc qui dans cette ville, traversant le détroit du Bosphore, unit deux continents : l’Asie et l’Europe. Au fil du temps, deux autres passages s’y sont ajoutés, de sorte qu’il existe actuellement trois points de jonction entre les deux rives. Trois grandes structures de communication, d’échange, de rencontre : imposantes à voir, mais pourtant si petites et fragiles par rapport aux immenses territoires qu’elles relient.

    Leur triple extension à travers le détroit nous fait penser à l’importance de nos efforts communs pour l’unité à trois niveaux : au sein de la communauté, dans les relations œcuméniques avec les membres des autres confessions chrétiennes et dans la rencontre avec les frères et sœurs appartenant à d’autres religions. Prendre soin de ces trois ponts, en les renforçant et en les élargissant de toutes les manières possibles, fait partie de notre vocation à être une ville bâtie sur la montagne (cf. Mt 5, 14-16).

    Tout d’abord, comme je le disais, cette Église compte quatre traditions liturgiques différentes – latine, arménienne, chaldéenne et syriaque –, chacune apportant sa propre richesse sur le plan spirituel, historique et d’expérience ecclésiale. Le partage de ces différences peut montrer de manière éminente l’un des traits les plus beaux du visage de l’Épouse du Christ : celui de la catholicité qui unit. L’unité qui se cimente autour de l’Autel est un don de Dieu, et comme telle, elle est forte et invincible, car elle est l’œuvre de sa grâce. Mais en même temps, sa réalisation dans l’histoire nous est confiée, ainsi qu’à nos efforts. C’est pourquoi, tout comme les ponts sur le Bosphore, elle a besoin de soins, d’attention, d’“entretien”, pour que le temps et les vicissitudes n’affaiblissent pas ses structures et que ses fondations restent solides. Avec les yeux tournés vers la montagne de la promesse, image de la Jérusalem du Ciel qui est notre but et notre mère (cf. Gal 4, 26), mettons donc tout en œuvre pour favoriser et renforcer les liens qui nous unissent, pour nous enrichir mutuellement et être aux yeux du monde un signe crédible de l’amour universel et infini du Seigneur.

    Un deuxième lien de communion que cette liturgie nous suggère est celui de l’œcuménisme. La participation des Représentants d’autres Confessions, que je salue avec une vive reconnaissance, en témoigne également. En effet, la même foi dans le Sauveur nous unit non seulement entre nous, mais aussi avec tous nos frères et sœurs appartenant à d’autres Églises chrétiennes. Nous en avons fait l’expérience hier, lors de la prière à İznik. C’est là aussi une voie sur laquelle nous marchons ensemble depuis longtemps, et dont saint Jean XXIII, lié à cette terre par d’intenses liens d’affection réciproque, en fut un grand promoteur et témoin. C’est pourquoi, tandis que nous demandons, avec les paroles du Pape Jean, que « que se réalise le grand mystère de cette unité que le Christ Jésus a demandée au Père céleste avec des prières très ardentes dans l’imminence de son sacrifice » (Discours d’ouverture du Concile œcuménique Vatican II, 11 octobre 1962, 8.2), nous renouvelons aujourd’hui notre “oui” à l’unité, « afin que tous soient un » (Jn 17, 21), “ut unum sint”.

    Un troisième lien auquel nous renvoie la Parole de Dieu est celui avec les membres des communautés non chrétiennes. Nous vivons dans un monde où, trop souvent, la religion est utilisée pour justifier les guerres et les atrocités. Mais nous savons nous autres que, comme l’affirme le Concile Vatican II, « la relation de l’homme à Dieu le Père et la relation de l’homme à ses frères humains sont tellement liées que l’Écriture dit : « Qui n’aime pas ne connaît pas Dieu » (1 Jn 4, 8) » (Déclaration Nostra aetate, n. 5). C’est pourquoi nous voulons marcher ensemble, en valorisant ce qui nous unit, en démolissant les murs des préjugés et de la méfiance, en favorisant la connaissance et l’estime réciproque, pour donner à tous un message fort d’espérance et une invitation à devenir des « artisans de paix » (Mt 5, 9).

    Mes chers amis, faisons de ces valeurs nos résolutions pour le temps de l’Avent et plus encore pour notre vie, tant personnelle que communautaire. Nos pas se déplacent comme sur un pont qui unit la terre au Ciel et que le Seigneur a jeté pour nous. Gardons toujours les yeux fixés sur ses rives, pour aimer de tout notre cœur Dieu et nos frères, pour marcher ensemble et pour pouvoir nous retrouver, un jour, tous ensemble, dans la maison du Père.

  • Premier dimanche de l'Avent: ouverture de la nouvelle année liturgique ce 27 novembre 2022

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    Chant d’entrée de la messe 

    « Ad te, Domine, levavi animam meam:

    Deus meus, in te confido; non erubescam.

    Neque irrideant me inimici mei : etenim universi qui sustinent te, non confundentur.

    Vias tuas, Domine, demonstra mihi, et semitas tuas edoce me. 

    Vers toi j'élève mon âme, mon Dieu, en toi je mets ma confiance, je n'aurai pas à en rougir. Que mes ennemis ne se moquent pas de moi, car tous ceux qui t'attendent ne seront pas confondus.

    Seigneur, fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers »

    (Psaume 24, 1-4) 

    Ce tout premier chant de l'année liturgique est emprunté au psaume 24, un des psaumes les plus utilisés dans la liturgie. Quand le psalmiste chante sa peine, son angoisse, sa joie, sa confiance, ce n'est jamais une prière purement individuelle. Au contraire, c'est toujours une prière qui inclut les deux dimensions personnelle et communautaire. On ne se sauve pas tout seul, mais ensemble, en famille. On comprend pourquoi l'Église a su, avec son instinct d'épouse et de mère, recueillir en elle ce trésor unique de la prière biblique et le dispenser à ses enfants, notamment à travers la liturgie.

  • Le Pape a Istanbul : aspects œcuméniques et interreligieux

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    Du Tagespost :

    Le pape Léon en Turquie

    Aspects œcuméniques et interreligieux

    Le pape Léon XIV portait ostensiblement sa croix pectorale lors de sa visite à la Mosquée Bleue. Contrairement à ses prédécesseurs, il s'est abstenu de prier dans la mosquée.

    29 novembre 2025

    Le pape Léon XIV a donné un ton résolument interreligieux lors de son voyage en Turquie samedi matin, en visitant la mosquée Sultan Ahmed à Istanbul. La « Mosquée bleue », principal site touristique de la ville, avait déjà été visitée par le pape Benoît XVI en 2006 et le pape François en 2014 – immédiatement après la basilique Sainte-Sophie, qui a servi d'église patriarcale chrétienne et de lieu de couronnement byzantin pendant plus d'un millénaire.

    Contrairement à ses prédécesseurs, le pape Léon XIV n'a pas visité Sainte-Sophie car cette église, qui fut jadis la plus grande de la chrétienté, est de nouveau utilisée comme mosquée depuis 2020 – comme elle l'avait été pendant près de 500 ans sous la domination ottomane.

    La magnifique mosquée Sultan Ahmed, avec ses six minarets, n'a jamais été une église, mais fut construite par celui qui lui a donné son nom au début du XVIIe siècle. Le pape Léon XIV, comme tout le monde, ôta ses chaussures en entrant dans la mosquée, mais conserva sa croix pectorale en argent, pourtant bien visible. Accompagné du président de la Direction des affaires religieuses (Diyanet) et de deux cardinaux de la Curie, le pape visita la mosquée comme un touriste, écoutant les explications et posant des questions. Contrairement aux papes Benoît XVI et François lors de leurs visites, cependant, Léon XIV ne s'arrêta pas un instant pour prier ou méditer en silence. Ce geste de Benoît XVI avait suscité une vive attention en 2006, quelques semaines seulement après son discours de Ratisbonne.

    Église syriaque orthodoxe dans un cimetière catholique

    L'un des moments forts de la visite du Pape samedi, sur le plan œcuménique, a sans aucun doute été sa rencontre avec les responsables des Églises chrétiennes actives à Istanbul. Le métropolite syriaque orthodoxe Filüksinos Yusuf Çetin a accueilli le Pape, accompagné du cardinal Kurt Koch , devant l'église Mor Ephrem, la seule église nouvellement construite en République de Turquie. Elle se dresse sur l'emplacement d'un ancien cimetière catholique, dans le quartier traditionnel d'Istanbul de Yeşilköy (Village Vert). Le président Erdoğan avait personnellement approuvé cette construction, en totale contradiction avec la tradition de la République de Turquie laïque et sans consulter les autorités locales, et avait également assisté à la cérémonie d'inauguration. 

    Dix-sept représentants de diverses Églises et communautés religieuses attendaient le pape à l'intérieur de la nouvelle église syriaque orthodoxe. La rencontre œcuménique entre les responsables religieux s'est ensuite déroulée discrètement, sans la présence des médias. On estime à environ 25 000 le nombre de chrétiens syriaques orthodoxes, originaires du Tur Abdin, dans le sud-est de la Turquie, rien que dans la métropole d'Istanbul.

    Lire aussi : Erdoğan fait l'éloge du pape et l'instrumentalise

  • Le pape à Nicée : la foi en l'Incarnation est en jeu

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    Le pape à Nicée : la foi en l'Incarnation est en jeu.

    Sur le site même où s'est tenu le premier concile il y a 1 700 ans, Léon XIV a récité le Credo aux côtés du patriarche Bartholomée et d'autres chefs des Églises orthodoxes. Le désir d'une pleine communion et la mise en garde contre le nouvel arianisme qui réduit le Christ à un chef charismatique, niant ou ignorant sa divinité.

    29/11/2025

    (Photo AP/Khalil Hamra) Associate Press/LaPresse

    Le point culminant du premier voyage apostolique de Léon XIV a eu lieu hier, lors des fouilles de l'ancienne basilique Saint-Néophyte d'Iznik. Près des rives du lac, le pape a présidé une prière œcuménique avec Bartholomée de Constantinople et d'autres responsables des Églises orthodoxes.

    En ce lieu même où fut proclamée la foi en Jésus-Christ, Fils de Dieu, il y a 1 700 ans, l'anniversaire du concile de Nicée a été commémoré. Les chefs religieux chrétiens ont récité ensemble le Credo, incarnant ce que Léon XIV a appelé dans son discours « le désir de pleine communion entre tous ceux qui croient en Jésus-Christ ».

    Ce geste symbolique, d'une grande portée, a été accompli à l'endroit même où le Credo fut professé et récité pour la première fois en 325. La confession de foi christologique, a déclaré le pape, « est un lien profond qui unit déjà tous les chrétiens ».

    L'œcuménisme de Léon fut une fois de plus confié à son « maître », saint Augustin, dont il emprunta la citation : « Bien que nous, chrétiens, soyons nombreux, en un seul Christ, nous sommes un. » « Plus nous sommes réconciliés », observa Prévost, « plus nous, chrétiens, pouvons témoigner avec crédibilité de l'Évangile de Jésus-Christ. » La partie la plus importante de son discours, cependant, était consacrée à la mise en garde des chrétiens qui « risquent de réduire Jésus-Christ à une sorte de leader charismatique ou de surhomme, une distorsion qui conduit finalement à la tristesse et à la confusion. » Cette tentation est comparée – et, à certains égards, assimilée – à celle d'Arius qui, « en niant la divinité du Christ, (...) l'a réduit à un simple intermédiaire entre Dieu et les hommes, ignorant la réalité de l'Incarnation, de sorte que le divin et l'humain sont restés irrémédiablement séparés. »

    Léon quitta Iznik en hélicoptère, comme il y était arrivé, et retourna à Istanbul en fin d'après-midi pour une rencontre privée avec les évêques de la délégation apostolique. Avant son passage dans l'antique Nicée, le pape avait visité la maison de retraite gérée depuis plus d'un siècle par les Petites Sœurs des Pauvres. S'adressant aux hôtes, il déplora que « dans de nombreux contextes sociaux, où prédominent l'efficacité et le matérialisme, le respect des personnes âgées se soit perdu ».

    Le deuxième jour de son voyage débuta par une rencontre avec des évêques, des prêtres , des diacres, des religieux et religieuses, ainsi que des agents pastoraux, à la  cathédrale du Saint-Esprit. Le pape les a définis comme la « communauté appelée à cultiver la semence de la foi qui nous a été transmise par Abraham, les Apôtres et les Pères ». Le petit nombre de catholiques en Turquie ne devrait pas poser problème ; au contraire, « cette logique de petitesse est la véritable force de l’Église », car, comme l’a dit Léon XIV, « elle ne réside pas dans ses ressources et ses structures, et les fruits de sa mission ne proviennent ni d’un consensus numérique, ni d’une puissance économique, ni d’une influence sociale », puisque l’Église « vit de la lumière de l’Agneau et, rassemblée autour de lui, est portée dans les rues du monde par la puissance du Saint-Esprit ». Aujourd’hui, le pape visitera la Mosquée bleue, tout comme Benoît XVI et François. 

  • Avortement : "nous ne laisserons pas intimider"; soutenons l'ECLJ

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    ECLJ

    Madame, Monsieur,

    Mercredi, au Parlement européen, des députés menés par Manon Aubry ont cherché à nous intimider, en manifestant bruyamment contre la conférence que nous organisions sur la politique européenne en matière d’avortement. La vidéo sur Instagram de leur altercation avec Grégor Puppinck a été vue plus de 6 millions de fois en 24 heures.

    L’objet de cette conférence était de lutter contre l’initiative européenne pro avortement "My Voice My Choice" qui vise à contourner la souveraineté des États pour faciliter « l’avortement transfrontalier » avec des fonds européens. Nous avons dévoilé aux députés le réseau de financement massif du lobby de l’avortement par de grandes fondations mondialistes, telles que l’Open Society, les fondations Gates, Ford, Rockefeller, et le Planning familial international. Ce réseau bénéficie de milliards de dollars. Il est aussi financé par l’Union européenne et les Nations Unies.

    ­La vidéo de la conférence­

    Ces attaques contre l’ECLJ ne sont pas nouvelles, et s’intensifient ; mais, cette-fois, elles se sont retournées contre leurs auteurs, car les commentaires publiés sur X sous la vidéo sont très favorables à la protection de la vie.

    Ces attaques confirment une chose : votre signature à l’appel pour la prévention de l’avortement dérange. Elle porte. Et elle inquiète ceux qui veulent réduire ce sujet à un simple slogan politique. Nous avons déjà été attaqués par des députés, dont Raphaël Glucksmann, en marge d’une précédente conférence au Parlement européen.

    Pourquoi ? Parce que la vérité est que l’avortement est un drame qu’il faut absolument éviter. Durant cette conférence, nous avons une nouvelle fois donné la parole à des femmes qui ont subi un avortement, qui en ont souffert et le regrettent. Elles ont le courage de témoigner.

    Ces femmes vivent ce que les statistiques révèlent :
    - 42 % des femmes ayant avorté avant 25 ans souffrent de dépression ;
    - la moitié des mineures ayant avorté ont des idées suicidaires ;
    - l’avortement est souvent lié à la précarité affective, financière ou psychologique.

    Ces voix authentiques et courageuses réfutent le discours dominant. Elles montrent que prévenir l’avortement consiste à protéger, soutenir, responsabiliser. C’est précisément cela que certains députés ont voulu empêcher hier soir.

    Nous ne nous laisserons pas intimider. À l’ECLJ, nous avons l’habitude des attaques.

    Nous continuerons parce que vous nous avez confié ce combat en signant l’appel.

    Votre signature a déjà permis :
    ✔ de rappeler aux élus européens les engagements internationaux de la France de réduire le recours à l’avortement,
    ✔ de plaider en faveur d'une politique de prévention,
    ✔ de donner une visibilité médiatique et institutionnelle aux femmes victimes de l'avortement, jusqu'alors ignorées.

    Vous pouvez soutenir notre action; nous avons besoin de moyens pour :
    - continuer à défendre publiquement la vie,
    - organiser d’autres conférences avec des femmes,
    - produire des rapports sourcés,
    - intervenir juridiquement auprès des instances nationales et européennes.

    ­Faire un don­

    Un don, même modeste, renforce ce travail essentiel.

    Merci pour votre soutien !

    "Ma Voix Mon Choix": Une escroquerie juridique, morale et financière

  • "Sacré Coeur" : beau succès du film en Belgique et ce n'est pas terminé

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    De Vincent Delcorps sur cathobel :

    Le film Sacré Cœur franchit la barre des 14.000 spectateurs en Belgique!

    Publié le 

    Le film-événement poursuit sa tournée triomphale. Ce jeudi soir, il était projeté à Louvain-la-Neuve et a franchi un nouveau cap.

    En France, de semaine en semaine, le film Sacré Coeur bat de nouveaux records. Après avoir franchi la barre des 400 000 téléspectateurs, il se dirige vers celle des 500 000. S'il reste loin du record de Microcosmos (3,5 millions de vues), ce succès est devenu un véritable phénomène. Surtout pour une production à petit budget (environ 800 000€).

    De nombreuses séances encore prévues

    Le 22 octobre, le documentaire réalisé par le couple Gunnell est sorti dans les salles de Belgique. Et ici aussi, le succès est au rendez-vous. Du 20 au 27 novembre, les radios RCF et CathoBel ont d'ailleurs organisé un cycle spécial de six conférences en présence d'Edouard Marot et d'Alicia Beauvisage. La séance de ce jeudi 27 novembre, tenue à Louvain-la-Neuve, a permis au film de passer la barre des 14 000 vues. Et de nombreuses séances sont encore prévues dans les salles de Wallonie et de Bruxelles dans les prochains jours, notamment à Namur, Bastogne, Liège, Braine l'Alleud et Bruxelles.

    Les larmes aux yeux

    Ce jeudi soir, la salle du cinéma de Louvain-la-Neuve était bien remplie. Une majorité d'adultes, une série d'étudiants aussi. "La pureté de Marguerite-Marie, son cœur m'a beaucoup touchée", réagissait Hélène au sortir de la séance. "Mais c'est surtout les témoignages qui me parlent".

    "J'avais un peu les larmes aux yeux tout au long du film", partageait Anna. "J'ai pris conscience de la chance que j'avais aussi d'avoir à certains moments cette connexion avec Jésus."

    Miguel, lui, regardait le film pour la deuxième fois. "Je trouve qu'il vaut mieux voir le film deux fois, cela permet de mieux comprendre. Les témoignages sont vraiment poignants, je vois vraiment l'œuvre de Dieu qui est occupé à se déployer dans le monde. Il n'y a pas que des horreurs, il faut être capable de le voir."