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Actualité - Page 37

  • Inde : des responsables religieux exhortent Modi à mettre un terme à la spirale de violence contre les chrétiens

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    D'Anto Akkara sur CNA :

    Des responsables religieux indiens exhortent Modi à mettre un terme à la spirale de violence contre les chrétiensbouton de partage de courrier électroniquebouton de partage sharethis

    Bangalore, Inde, 7 janvier 2025

    Dans un appel adressé au Premier ministre indien Narendra Modi, plus de 400 dirigeants chrétiens et civils ainsi que 30 groupes religieux ont appelé à « une action immédiate et décisive… pour freiner la montée de la violence contre les chrétiens, en particulier pendant les prières et les célébrations de Noël ».

    « Nous crions vers vous du plus profond de notre cœur alors que nous sommes attaqués dans des villages et des villes de plusieurs États le jour de Noël », ont déploré les dirigeants chrétiens de diverses confessions dans leur appel conjoint, également envoyé au président fédéral Droupadi Murmu, le 31 décembre.

    « Rien que pendant cette période de Noël, au moins 14 incidents visant des chrétiens ont été signalés, allant des menaces et perturbations aux arrestations et aux attaques directes, soulignant une tendance alarmante à la montée de l'intolérance et de l'hostilité », indique l'appel signé par des dizaines d'éminents prêtres catholiques, de dirigeants laïcs et de groupes de défense.

    De récents incidents de violence et d'hostilité ont eu lieu, notamment lorsque des groupes hindous ont crié avant les services de Noël devant une cathédrale catholique à Lucknow, et lorsque des antagonistes ont forcé le personnel à retirer les décorations de Noël dans une école préparatoire de l'État du Gujarat, dans l'ouest du pays.

    Des chanteurs de Noël ont également été arrêtés et des enseignants menacés dans l'État central du Madhya Pradesh, tandis qu'un livreur de nourriture a été dépouillé de sa robe de Père Noël dans la ville de Bangalore.

    L'appel a souligné que ces incidents se sont produits « seulement deux jours après que [Modi], dans son discours à nos prélats catholiques, a condamné ceux qui incitent à la violence et répandent la discorde, provoquant des perturbations dans la société ».

    Lors de la célébration de Noël organisée par la Conférence des évêques catholiques d'Inde (CBCI) à New Delhi, le 23 décembre, Modi a déclaré que « les enseignements du Seigneur Christ célèbrent l'amour, l'harmonie et la fraternité. Il est important que nous travaillions tous pour renforcer cet esprit ». « Cependant, cela me fait mal au cœur de voir des tentatives de propagation de la violence et de perturbation de la société. Il est essentiel que nous nous unissions pour relever de tels défis », avait déclaré Modi à l’époque.

    John Dayal, un chroniqueur catholique parmi les signataires de l'appel, a affirmé dans une interview accordée à CNA le 3 janvier que Modi avait fait preuve d'« hypocrisie » dans son discours. « Après avoir exprimé sa « douleur » face aux incidents violents, Modi n’a pas mentionné un seul incident parmi les deux cas quotidiens de violence haineuse ciblée en 2024 dans le pays. Au lieu de cela, il a cité l’attaque sanglante du marché de Noël en Allemagne comme exemple. C’est de la duplicité et c’est ce qui encourage les fondamentalistes hindous belliqueux », a déclaré Dayal.

    Le Forum chrétien uni (UCF), une organisation œcuménique qui surveille les incidents antichrétiens, a rapporté en décembre que le nombre d'actes de violence survenus tout au long de l'année 2024 avait atteint 745 fin novembre. « En réalité, les chiffres sont bien plus élevés. De nombreux autres incidents qui ont pu se produire mais qui n’ont pas été signalés sur notre ligne d’assistance téléphonique ne sont pas inclus dans le nombre total », a déclaré à CNA AC Michael, le coordinateur catholique de l’UCF.

    Le gouvernement Modi a récemment envoyé un émissaire spécial au Bangladesh à propos des récentes atrocités commises contre les hindous dans ce pays, mais l’UCF a exhorté le gouvernement Modi « à envisager la mise en place d’une enquête nationale dirigée par un secrétaire du gouvernement indien pour examiner ces incidents de persécution de la minorité chrétienne en Inde. »

    Les chrétiens ont exhorté le gouvernement du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata à « émettre des directives claires aux gouvernements des États sur la protection des droits constitutionnels à la liberté religieuse, à initier un dialogue régulier avec les représentants de toutes les communautés religieuses et à protéger le droit fondamental de professer et de pratiquer librement sa foi ».

    « L’inclusion et l’harmonie sont vitales non seulement pour la structure morale de la nation, mais aussi pour sa prospérité économique et sociale », ont-ils déclaré dans l’appel.

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    Anto Akkara est un journaliste de Bangalore, en Inde. Il est correspondant régulier du National Catholic Register. Outre ses reportages internationaux, Akkara a écrit des livres et produit des documentaires relatant l'histoire des martyrs de Kandhamal. Il a reçu le prix St. Titus Brandsma pour le journalisme.

  • Rey, McElroy, Brambilla : les feux d'artifice du Pape pour inaugurer 2025

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    Rey, McElroy, Brambilla : les feux d'artifice du Pape pour 2025

    Renonciation « provoquée » pour l'évêque de Fréjus-Toulon jugé trop conservateur (et déjà encommissionné), tandis qu'à Washington François nomme un cardinal ultra-progressiste. Et il se renie avec la première religieuse à la tête d'un dicastère.

    8 janvier 2025

    L'année 2025 s'ouvre sur un nouveau départ à la retraite d'un évêque de sensibilité traditionnelle. Depuis hier, Monseigneur Dominique Rey n'est plus à la tête du diocèse de Fréjus-Toulon. François l'avait déjà « encommissionné » en novembre 2023 avec la nomination d'un coadjuteur, Mgr François Touvet. Et c'est justement Touvet qui a été désigné comme successeur de Rey, partant après 25 ans mais à seulement 72 ans. 

    Le calvaire du diocèse de Fréjus-Toulon a commencé en 2022 par une première visite de l'actuel cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque métropolitain de Marseille, et s'est poursuivi par l'arrêt des ordinations diaconales et sacerdotales ordonné par Rome. A une époque où la baisse des vocations est devenue la norme un peu partout, Fréjus-Toulon a fait figure d'exception grâce à la politique d'accueil adoptée par Monseigneur Rey à l'égard des communautés traditionnelles et charismatiques. Paradoxalement, ce sont des séminaires pleins qui ont attiré l'attention du Saint-Siège sur le sud-est de la France. En 2023, c'est au tour de la visite apostolique conduite par Monseigneur Antoine Hérouard, archevêque métropolitain de Dijon, assisté de Joël Mercier, ancien secrétaire du Dicastère pour le Clergé. Puis, à la fin de cette même année, la nomination de Mgr Touvet comme évêque coadjuteur.

    L'acte final est la démission de Mgr Rey, provoquée par Rome. L'évêque français a en effet décidé de partir, mais a rendu public le contexte de cet épilogue. Le prélat a écrit dans la déclaration annonçant sa prise de recul :
    « Immédiatement après cette nomination (de Touvet comme coadjuteur, ndlr), lors de l'audience privée du 23 décembre 2023, le Pape m'a encouragé à assumer cette collaboration dans un esprit fraternel et à ne pas démissionner. Au terme d'une première année où la suspension des ordinations a été levée pour la quasi-totalité des candidats, le nonce m'a informé que le Saint-Père me demandait de démissionner de ma charge d'évêque diocésain de Fréjus-Toulon, sans que j'aie connaissance d'éléments nouveaux autres que ceux qui avaient motivé la désignation de l'évêque coadjuteur ».

    Un processus déjà observé dans d'autres cas mais raconté seulement en privé par les évêques concernés, avec des encouragements personnels à ne pas démissionner, puis la demande de démission envoyée par le nonce. Monseigneur Rey a cependant décidé de ne pas cacher le déroulement des faits, expliquant que, « face aux incompréhensions, aux pressions et aux controverses toujours préjudiciables à l'unité de l'Eglise », il a décidé d'adopter le critère de « l'obéissance au Successeur de Pierre ». Par ailleurs, Mgr Rey avait eu l'occasion de rencontrer et de s'entretenir avec le Pape le 30 novembre dernier, en accompagnant une délégation de parlementaires français en pèlerinage à Rome. Le communiqué ne fait pas mention de cette audience au cours de laquelle, manifestement, François n'a pas dû évoquer sa décision de demander sa démission. Une décision qui lui a été rapportée par le nonce Celestino Migliore vraisemblablement quelques jours après son retour de Rome.

    Le prélat s'en va au milieu des regrets et de la gratitude des fidèles et des nombreux religieux ordonnés pendant son mandat. Et voilà que beaucoup craignent que le même sort ne soit réservé à Monseigneur Marc Aillet, évêque du diocèse de Bayonne, qui a déjà fait l'objet d'une visite "fraternelle" ces derniers mois. 

    Si les temps sont gris pour les évêques de sensibilité ecclésiale plus conservatrice, il n'en va pas de même pour ceux qui prônent le diaconat féminin et l'« inclusion radicale » du monde lgbt dans l'Église catholique. En fait, François a « promu » le cardinal Robert W. McElroy, grand promoteur de ces questions, de San Diego à Washington. Il prend la place du cardinal Wilton Daniel Gregory juste au moment où le détesté Donald Trump prend ses fonctions à la Maison Blanche. Dans l'ancien diocèse de Theodore Edgar McCarrick arrive un évêque qui avait été averti en 2016 du comportement prédateur de l'ancien cardinal abuseur. Après quelques rencontres, le psychothérapeute Richard Sipe, aujourd'hui décédé, a fait remettre à McElroy une lettre détaillant les récits d'attouchements sexuels de McCarrick, mais le nouvel archevêque de Washington a refusé de la recevoir. 

    La démission de Mgr Rey et la « promotion » de Mgr McElroy ne sont pas les seules nouvelles destinées à créer des remous dans l'Église. Le jour de l'Épiphanie, en effet, François a décidé de nommer la première femme à la tête d'un département du Saint-Siège. La psychologue Simona Brambilla est la nouvelle préfète du dicastère pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique. Une nomination scénographique qui, ce n'est pas un hasard, a ravi les médias prêts à titrer sur la énième « première fois » du Pape et même à utiliser le terme de « préfet ». Mais ce n'est pas un détail que François ait placé aux côtés de Sœur Brambilla un cardinal, le salésien Ángel Fernández Artime. Déjà « prédestiné » à diriger le dicastère laissé après quatorze ans par le cardinal João Braz de Aviz, Mgr Artime a été nommé pro-préfet. Et là, beaucoup se demandent quel est l'intérêt d'un pro-préfet en présence d'un préfet. Ou vice versa.

    Ce qui est sûr, c'est qu'avec cette nomination, François s'est contredit : le 21 juin 2015, s'adressant aux Salésiens et aux Filles de Marie Auxiliatrice à Turin, le pape avait qualifié de « fonctionnalisme » la nomination d'une femme à la tête du dicastère. Curieusement, sur le site du Saint-Siège, ce passage ne figure pas car seul le discours préparé pour l'occasion a été publié, mais que le pape n'a pas prononcé, préférant s'exprimer de manière totalement improvisée.

  • Pierre Manent menacé de poursuites en justice

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    De Gérard Leclerc sur France Catholique :

    Pierre Manent, le mauvais procès

    Parce qu'il met en garde contre les difficultés liées à l'islam, le philosophe est menacé de poursuites en justice. La « police de la pensée » veut faire taire la contradiction.
    Pierre Manent est l’objet de deux demandes de poursuite judiciaire au motif que, par ses propos à la chaîne de télévision du Figaro, il aurait provoqué « à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ». Puisqu’il est question de violence, celle de certains réseaux sociaux semble dépasser toute mesure, lorsque le philosophe est accusé de procéder à « une incitation claire à commettre un crime contre l’humanité »… Quand on connaît Pierre Manent, ses écrits, ses convictions, et la façon dont il les exprime, on s’interroge, face à cet acharnement poussé jusqu’à la calomnie, sur la surchauffe d’un certain climat idéologique.

    Les impasses de la laïcité

    Il convient de revenir, bien sûr, à ce qui a provoqué tant de vindicte et qui se rapporte à l’expansion démographique de l’islam en Europe. Pour le philosophe, qui n’a cessé de réfléchir aux fondements des liens sociaux, il y a un réel danger : « Nous allons au-devant de drames qu’aucune version de la laïcité ne permettra de maîtriser. » Voilà qui mériterait au moins une discussion de la part de ceux qui sont en désaccord. Mais plutôt que de se prêter à une controverse argumentée, on préfère répliquer par les procédés de ce qu’Orwell appelait « la police de la pensée ». Pierre Manent ne s’en prend nullement à la personne des musulmans qui vivent dans notre pays. Il ne réclame pas leur expulsion. Il a expliqué dans un essai important, Situation de la France (DDB, 2015), qu’il y avait lieu de procéder avec ces compatriotes à ce qu’on peut appeler des « accommodements raisonnables ». Déjà, il est vrai, il mettait en doute que la « laïcité » soit en mesure de comprendre le véritable défi que constitue l’islam à l’intérieur d’une cité dont le passé, les mœurs lui sont si étrangers. C’est pourquoi il recommandait, à propos d’un phénomène religieux sui generis, l’expertise de l’Église catholique – pour peu que celle-ci soit suffisamment avertie des aléas d’un dialogue interreligieux rendu difficile par la différence, voire l’opposition, des sources et des traditions dogmatiques.

    Défi civilisationnel

    En insistant, dans son intervention au Figaro TV, sur l’importance du nombre de migrants musulmans, Pierre Manent met l’accent sur un problème civilisationnel que ses contradicteurs se refusent obstinément à envisager. Comme si un régime de laïcité pouvait à lui seul résoudre des obstacles considérables. C’est d’abord oublier qu’un tel régime s’enracine dans une histoire qui a mis aux prises un régime anticlérical et l’Église catholique. L’accord qui en est résulté est complètement étranger à un islam qui ne peut s’y reconnaître qu’au prix de révisions radicales de sa nature originelle.

    Par ailleurs, Pierre Manent n’est nullement isolé dans son appréciation de ce défi civilisationnel. Elle est de plus en plus partagée dans l’ensemble de l’Europe, avec des révisions radicales à l’égard de la politique migratoire. Les pays d’Europe du Nord, telle la Suède qui avait été le plus loin dans l’accueil d’une population étrangère, ont désormais complètement revu leurs positions. Ce n’est nullement que ces pays seraient devenus intolérants ou racistes. C’est que la difficulté d’une intégration leur est apparue plus que problématique.

    Interdit de penser…

    Au-delà de l’offensive actuelle à l’égard d’une personne, on est bien obligé de s’interroger sur un climat général qui rend difficile l’expression d’une pensée libre. Lorsqu’on veut faire condamner par les tribunaux un homme de pensée comme notre philosophe, c’est comme si on jetait un interdit sur cette pensée. En l’espèce celle d’un catholique qui sait s’exprimer dans les termes les plus rationnels, mais qui est aussi en mesure de faire rayonner le génie du christianisme dans une époque qui le méconnaît. On ne saurait trop recommander son magnifique Pascal et la proposition chrétienne (Grasset, 2022).

  • Mgr Rey (Fréjus-Toulon) démissionne : François n’admet pas que des évêques puissent se montrer trop proches du milieu traditionaliste

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    De sur le Figaro (extraits, l'intégralité de l'article étant réservée aux abonnés) :

    Mgr Dominique Rey démissionne : «Je n’ai pas voulu être un technicien de l’administration»

    EXCLUSIF - L’évêque du diocèse de Fréjus-Toulon explique les tenants et aboutissants de sa démission, demandée par le pape François.

    À la demande du pape, l’évêque du diocèse de Fréjus-Toulon a présenté sa lettre de démission. Elle devrait être acceptée tout prochainement par François. En novembre 2023, le pontife romain avait déjà nommé un successeur en la personne de Mgr François Touvet, évêque coadjuteur qui va devenir, de droit, le nouvel évêque de ce diocèse. Le départ de Mgr Rey, trois ans avant ses 75 ans, limite d’âge pour être évêque diocésain, est symptomatique des crises traversées par l’Église de France sous ce pontificat. François n’admet pas que des évêques puissent se montrer trop proches du milieu traditionaliste. 

    Le pape a aussi repris le contrôle des expériences des « communautés nouvelles », souvent charismatiques - très accueillies à Toulon –, à qui il reproche un fonctionnement trop privatisé, ayant souvent échappé aux régulations ecclésiales. En un quart de siècle, Mgr Rey aura pourtant fait de son diocèse, aussi ouvert aux traditionalistes qu’aux charismatiques, un laboratoire d’évangélisation. Dans un paysage ecclésial national moribond, ce diocèse pilote, avec ses réussites et ses excès, demeure l’une des entités les plus dynamiques de l’Église de France. (...)

    Qu’est-ce que l’Église vous reproche au fond ?

    Depuis le blocage des ordinations en juin 2022 – 9 des 10 jeunes ont finalement été ordonnés diacres ou prêtres -, les griefs visent l’accueil trop large de groupes, de prêtres, de vocations, de communautés, avec un manque de prudence particulièrement dans l’accueil du monde dit « tradi ». Par ailleurs, on m’a fait grief de dysfonctionnements dans la gestion économique et financière du diocèse. J’ai répondu à ces reproches point par point, de façon factuelle et documentée, sur la base d’expertise et d’audits. (...)

    Lire le communiqué de Mgr Rey sur le site du diocèse de Fréjus-Toulon

  • La femme préfète de François : la quadrature du cercle d'une gouvernance ecclésiastique élargie ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    La femme préfète de François : la quadrature du cercle de la gouvernance ecclésiastique élargie ?

    6 janvier 2025

    Le pape François a ouvert une nouvelle voie ecclésiastique lundi en nommant la première femme à la tête d'un dicastère curial en promouvant Sœur Simona Brambilla, I.S.M.C., de secrétaire du Dicastère pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique à son nouveau préfet. En même temps, François a pris la décision inhabituelle de nommer un pro-préfet pour le dicastère, le cardinal Angel Fernández Artime, S.D.B.

    Si la nomination d'une femme à la tête d'un dicastère est une nouvelle en soi, la nomination de Fernández Artime, parallèlement à celle de Brambilla, pourrait s'avérer tout aussi significative, indiquant peut-être le règlement d'un débat canonique de longue haleine au cours de la papauté de François sur la portée et les limites de la gouvernance élargie dans l'Église et sur la nature de la curie romaine.

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    Immédiatement après l'annonce de la nomination de Mme Brambilla, l'attention des médias s'est concentrée sur le caractère historique de cette nomination : succédant au cardinal João Bráz de Aviz, Mme Brambilla est la première femme à occuper un poste aussi élevé dans l'Église.

    En effet, à moins que François n'ait l'intention d'écrire une nouvelle page d'histoire dans les mois à venir en modifiant la loi de l'Église et en lui donnant un chapeau rouge, Mme Brambilla sera le premier préfet du département à ne pas être ou devenir cardinal depuis sa création en 1908.

    Des rumeurs romaines sur la nomination imminente d'une femme préfète à la Curie circulent depuis la fin de l'été dernier, et les spéculations vont bon train sur le département qui pourrait être doté d'un nouveau chef.

    Si ces spéculations portaient en partie sur les cardinaux curiaux susceptibles d'être remplacés - Soeur Brambilla remplace le cardinal Aviz, âgé de 77 ans -, les discussions ont également porté sur les dicastères qui pourraient accueillir un préfet non évêque pour diriger leurs travaux et sur ceux qui pourraient avoir besoin d'un évêque pour pouvoir exercer certaines fonctions de gouvernance ecclésiastique.

    Cependant, derrière ces discussions se cache un débat plus large et plus profond sur la nature de la gouvernance ecclésiastique et son lien avec les ordres épiscopaux, qui a été une conversation vivante tout au long du pontificat de François.

    La décision du pape de nommer un cardinal pro-préfet aux côtés de Soeur Brambilla semble éluder ce débat et pourrait marquer la fin d'un mouvement en faveur d'une vision plus radicale du pouvoir et de la coopération des "laïcs" (ici, d'une religieuse, càd une laÏque consacrée ndB) dans l'Église.

    Traditionnellement, les papes ne nomment que les pro-préfets des départements curiaux qu'ils dirigent eux-mêmes nominalement - pendant des siècles, le pape a dirigé légalement le Dicastère pour la doctrine de la foi, avec un cardinal pro-préfet qui dirigeait le département pour lui au jour le jour. Plus récemment, François a utilisé le même arrangement pour le dicastère pour l'évangélisation, dont il a pris personnellement la tête lors de sa réforme de la curie romaine en 2022.

    Dans le cas de la nouvelle direction de DICLSAL, il semble possible, sinon probable, que la nomination de Fernández Artime lui permette de jouer une sorte de rôle d'exécuteur canonique, en signant officiellement certains actes de gouvernance aux côtés de Brambilla, et en contournant ainsi les questions concernant les actes qui, le cas échéant, nécessitent une consécration épiscopale pour être mis en œuvre.

    Ce faisant, François a peut-être mis un terme à l'une des réformes les plus radicales qui ont vu le jour sous son pontificat.

    La mesure dans laquelle les laïcs peuvent, selon les termes du droit canonique, « coopérer » à l'exercice du pouvoir de gouvernance fait l'objet d'un débat animé dans l'Église depuis plusieurs années.

    En 2022, François a promulgué Praedicate Evangelium, sa nouvelle constitution sur les structures et la gouvernance de la curie romaine. Ce texte comprenait une réforme clé qui stipulait que « tout fidèle peut présider un dicastère ou un bureau », ouvrant ainsi la voie aux laïcs, hommes et femmes, pour servir aux plus hauts niveaux de l'appareil administratif du Saint-Siège, pour la première fois.

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  • Un "bergoglien" nommé à la tête de l'archevêché de Washington

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    D'Hannah Brockhaus sur le NCR :

    Le pape François nomme le cardinal Robert McElroy à la tête de l'archidiocèse de Washington

    Résolument progressiste, le cardinal McElroy est désormais prêt à prendre en charge le territoire ecclésiastique de la capitale du pays, au moment même où Donald Trump prête serment pour un second mandat en tant que président des États-Unis.

    Le cardinal Robert McElroy à l'église de San Frumenzio ai Prati Fiscali à Rome le 23 avril 2023, lorsqu'il a pris possession de son église titulaire.
    Le cardinal Robert McElroy à l'église San Frumenzio ai Prati Fiscali à Rome le 23 avril 2023, lors de sa prise de possession de son église titulaire. (photo : Pablo Esparza/CNA / EWTN)

    Le pape François a nommé le cardinal Robert McElroy, évêque de San Diego, à la tête de l'archidiocèse de Washington, DC, a annoncé lundi le Vatican.

    Le cardinal de 70 ans, titulaire d'un doctorat en théologie morale de l'Université pontificale grégorienne et en sciences politiques de Stanford, succède au cardinal Wilton Gregory à la tête de l'archidiocèse qui dessert plus d'un demi-million de catholiques dans le sud du Maryland et la capitale américaine.

    Au cours de ses presque dix années en tant qu'évêque du diocèse le plus au sud de la Californie, le cardinal McElroy s'est exprimé sur un certain nombre de questions controversées à l'intersection de la politique et de la vie de l'Église. Il est également considéré par beaucoup comme le cardinal américain dont la pensée se rapproche le plus de celle du pape François.

    Résolument progressiste, le cardinal McElroy est désormais prêt à prendre en charge le territoire ecclésiastique de la capitale du pays, au moment même où Donald Trump prête serment pour un second mandat en tant que président des États-Unis.

    Peu de temps après l'investiture du président Trump pour son premier mandat en 2017, le cardinal McElroy a déclaré lors d'un rassemblement de groupes religieux que si Trump était le candidat de la « disruption », alors une disruption similaire était nécessaire pour construire une société meilleure.

    « Eh bien, maintenant, nous devons tous devenir des perturbateurs », a déclaré l’évêque, faisant référence au recours à la force militaire pour expulser les migrants sans papiers et à la représentation des réfugiés et des musulmans comme des ennemis.

    Sur le plan politique, c’est sur le sujet de l’immigration que le cardinal McElroy s’est exprimé le plus ouvertement. 

    S'exprimant lors d'une veillée de prière interconfessionnelle devant le palais de justice fédéral américain dans le centre-ville de San Diego en 2021, le cardinal McElroy a dénoncé l'échec du Congrès à créer des voies de légalisation pour certains des 11 millions de migrants sans papiers des États-Unis.

    « Nous ne pouvons plus rester les bras croisés et regarder nos processus politiques, aussi brisés soient-ils, détruire les rêves et les espoirs des réfugiés et des immigrants qui sont non seulement venus ici et ont vécu ici, mais qui ont également contribué à construire notre nation et à l'améliorer », a-t-il déclaré.

    Il est également une voix fréquemment entendue dans le débat sur la « cohérence eucharistique », dans lequel il a souvent critiqué ce qu’il considère comme, aux États-Unis, la priorité donnée à l’avortement par rapport à d’autres préoccupations sociales, telles que la peine de mort, la protection des migrants et l’environnement.

    Ces dernières années, le cardinal McElroy a également affirmé que refuser la Sainte Communion aux politiciens catholiques pro-avortement revenait à utiliser l’Eucharistie comme une arme à des fins politiques.

    Dans un essai du 5 mai 2021, il a dénoncé ce qu’il a appelé « une théologie de l’indignité » à recevoir l’Eucharistie, selon laquelle ceux qui la pratiquent se concentrent trop, à son avis, sur la discipline.

    Le cardinal McElroy soutient également les femmes diacres dans l’Église et est un fervent défenseur des catholiques s’identifiant comme LGBT.

    Né à San Francisco le 5 février 1954, Mgr McElroy a grandi dans le comté de San Mateo. Il a été ordonné prêtre en 1980 et a exercé les fonctions d'évêque auxiliaire de l'archevêque de San Francisco, Mgr Salvatore Cordileone, à partir de 2010.

    En 2015, le pape François a nommé McElroy à la tête du diocèse de San Diego. Il a été élevé au rang de cardinal par le pape François lors d'un consistoire en août 2022, après avoir subi avec succès un pontage coronarien l'année précédente.

    Avant de commencer le séminaire, McElroy a étudié l'histoire à l'Université de Harvard, puis a également obtenu une maîtrise en histoire américaine à l'Université de Stanford.

    Après son ordination sacerdotale, il a également obtenu une licence (similaire à une maîtrise) en théologie sacrée et des doctorats en théologie morale et en sciences politiques.

  • Canada : Trudeau laisse derrière lui un héritage anti-catholique

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    De sur le NCR :

    Trudeau laisse derrière lui un héritage anti-catholique

    Les mesures prises par son gouvernement en matière d’avortement, de suicide assisté et d’euthanasie, ainsi que la controverse entourant les pensionnats indiens, ont suscité de vives critiques de la part de certains dirigeants de l’Église canadienne.

    Au cours de ses neuf années de règne en tant que premier ministre canadien, Justin Trudeau a défendu des causes qui contredisent directement les enseignements fondamentaux de l’Église concernant la vie humaine et a entrepris d’autres actions qui ont porté préjudice à l’Église locale.

    Sa longue série de politiques néfastes semble toutefois toucher à sa fin. Alors que les sondages montrent que son Parti libéral est confronté à des vents contraires presque insurmontables lors des prochaines élections, le chef catholique a annoncé lundi sa démission de la tête du parti, laissant derrière lui un héritage marqué par cette opposition manifeste à l’enseignement et aux priorités catholiques. Plus particulièrement, ses politiques et son plaidoyer en faveur de l’avancement des droits à l’avortement et à l’euthanasie ont fait du Canada un leader mondial de la culture de la mort . De plus, son rôle dans la perpétuation du récit des « fosses communes » au Canada, impliquant des allégations infondées selon lesquelles des centaines d’enfants autochtones auraient été enterrés secrètement dans des pensionnats catholiques, a entraîné une augmentation des crimes haineux catholiques et une vague d’incendies d’églises.

    Trudeau, 53 ans, restera premier ministre jusqu'à ce que le Parti libéral choisisse un nouveau chef, ce qui doit se produire avant le rappel du Parlement le 24 mars.

    Les dirigeants de l’Église se sont vivement opposés à certaines de ces actions, notamment en ce qui concerne l’introduction par son gouvernement du programme d’aide médicale à mourir (AMM).

    « La souffrance et la mort sont effectivement terrifiantes et l’instinct de recul face à la douleur est universel. Mais l’euthanasie et le suicide assisté ne sont pas la solution », a écrit l’archevêque Richard Gagnon de Winnipeg, au Manitoba, dans une lettre adressée à Trudeau en 2020 au sujet des efforts du gouvernement pour étendre encore davantage le suicide médicalement assisté. « À ce stade de l’histoire du Canada, nous devrions nous demander, avec intégrité et honnêteté, quel genre de culture nous allons laisser aux générations futures. »

    La culture de la mort

    À la suite d'une décision de la Cour suprême du Canada en 2015 qui a jugé que les lois existantes interdisant l'aide médicale à mourir étaient inconstitutionnelles, l'AMM a été adoptée en 2016 par le Parlement canadien avec le plein soutien de Trudeau.

    « Certains pensent que nous aurions dû aller plus loin avec ce projet de loi; d’autres pensent que nous sommes déjà allés trop loin », a déclaré Trudeau à propos de l’adoption du projet de loi en 2016. « Nous avons concentré nos efforts sur la réalisation de cette première étape de manière responsable et prudente, en trouvant le juste équilibre entre la protection des Canadiens vulnérables et la défense des droits et des libertés, et je suis convaincu que nous avons atteint le juste équilibre. »

    Dans quelle mesure le projet de loi a-t-il favorisé la pratique du suicide médicalement assisté ? De 2016 à 2022, le nombre de cas a explosé, augmentant chaque année en moyenne de 31 %. En 2021, l’AMM a été élargie pour inclure les personnes atteintes de maladies incurables, mais non terminales.

    En 2023, le suicide médicalement assisté était responsable d’un décès sur 20 au Canada. Le projet d’élargir le programme d’aide médicale à mourir aux personnes souffrant de maladie mentale a été reporté parce que, selon le ministre de la Santé Mark Holland, le système de santé canadien n’était pas prêt à franchir le pas.

    « Le système doit être prêt et nous devons le faire correctement », a déclaré Holland aux journalistes. « Il ressort clairement des conversations que nous avons eues que le système n'est pas prêt et que nous avons besoin de plus de temps. »

    Le chef conservateur Pierre Poilievre, dont le parti devance largement les libéraux au pouvoir dans les sondages d'opinion actuels, a mené la charge contre cette dernière tentative d'élargir l'AMM.

    « Après huit ans de Justin Trudeau, tout semble brisé et les gens se sentent brisés. C’est pourquoi beaucoup souffrent de dépression et perdent espoir », a récemment déclaré Poilievre aux journalistes. « Notre travail consiste à transformer leur souffrance en espoir, à traiter les problèmes de santé mentale plutôt qu’à mettre fin à la vie des gens. »

    Avortement

    Trudeau est également un fervent défenseur du droit à l'avortement. Et bien que l'avortement soit communément considéré comme une « question réglée » au Canada en raison du large soutien de l'opinion publique et de la faible opposition politique (Poilevre a déclaré à plusieurs reprises qu'il ne restreindrait pas le droit à l'avortement s'il était élu), le plaidoyer de Trudeau a été prononcé.

    « Nous réaffirmons sans équivoque le droit de chaque femme à prendre des décisions concernant son corps, sa vie et son avenir », a déclaré Trudeau en septembre. « Nous réfléchissons aux libertés conquises par les femmes. Nous nous engageons à nouveau à réaliser des progrès que nous ne pouvons pas risquer de perdre. Et nous nous battons bec et ongles pour protéger le droit des femmes à choisir. »

    Tout au long de son mandat, le Premier ministre canadien a pris pour cible les centres de grossesse qui proposent ce qu’il appelle des « conseils malhonnêtes ». Et en novembre, il a présenté un projet de loi qui modifierait la législation fiscale canadienne pour obliger les centres de grossesse à divulguer s’ils proposent des services d’avortement ou de contraception, sous peine de perdre leur statut d’organisme de bienfaisance exonéré d’impôt.

    Trudeau, qui se qualifie régulièrement de féministe, s'est également souvent immiscé dans le débat sur l'avortement aux États-Unis. Lors du Global Citizens Summit de 2023 à New York, Trudeau a déploré les efforts pro-vie après la chute de Roe v. Wade .

    « Quand cesserons-nous de devoir à nouveau intenter une action en justice ? », a-t-il demandé. « Les femmes doivent encore défendre des droits fondamentaux qui auraient dû être reconnus et qui le sont depuis longtemps. »

    Plus tôt dans le règne de Trudeau en tant que premier ministre, le président de l'époque de la Conférence des évêques catholiques du Canada, l'évêque Douglas Crosby, avait écrit une lettre à Trudeau critiquant les efforts de son gouvernement pour promouvoir l'avortement dans d'autres pays.

    « Une telle politique est un exemple répréhensible de l’impérialisme culturel occidental et une tentative d’imposer des valeurs canadiennes déplacées à d’autres nations et peuples », a déclaré l’évêque Crosby à Trudeau dans sa lettre de mars 2017. « Elle exploite les femmes au moment où elles ont le plus besoin de soins et de soutien, a-t-il ajouté, et porte tragiquement atteinte aux véritables soins de santé prénatals. »

    Des allégations sans fondement concernant des fosses communes

    Après l’annonce en 2021 par une Première Nation autochtone du sud de la Colombie-Britannique de la découverte de plus de 200 tombes anonymes d’enfants autochtones dans un ancien pensionnat catholique, de nombreux médias au Canada et ailleurs ont publié des articles affirmant qu’il s’agissait de l’une des nombreuses « fosses communes » d’enfants qui avaient été enterrés secrètement à côté de ces écoles, qui ont fonctionné pendant plus d’un siècle au Canada. Plus de trois ans plus tard, aucune preuve n’a été trouvée confirmant l’existence de ces « fosses communes ».

    Malgré l’absence de preuves à l’appui, Trudeau s’est empressé de critiquer l’Église à la suite de la première allégation de tombes anonymes dans le sud de la Colombie-Britannique.

    En plus d'ordonner que les drapeaux nationaux soient mis en berne, le premier ministre a appelé « en tant que catholique » le pape François à venir au Canada pour présenter des excuses aux « Canadiens autochtones en sol autochtone » pour ce qui s'est passé dans les pensionnats du pays. Trudeau a également effectué une visite très médiatisée dans un cimetière autochtone, au cours de laquelle il a été photographié à genoux et l'air triste devant une tombe, un ours en peluche à la main.

    Le tollé public qui a suivi, dirigé contre les catholiques, a entraîné une augmentation de 260 % ​​des crimes haineux anti-catholiques au Canada en 2021. Plus de 120 églises catholiques ont été vandalisées, incendiées ou brûlées depuis que la controverse a éclaté.

    En réponse à la forte augmentation des activités anti-catholiques, Trudeau a qualifié ce comportement d’« inacceptable », mais aussi de « tout à fait compréhensible ».

    « Des églises ont été incendiées et vandalisées », a déclaré au Register Terry O'Neill, un éminent journaliste catholique canadien, « et il qualifie cela de « compréhensible ». C'est un manque flagrant de leadership. C'était un moment triste dans l'histoire du Canada. »

    Malgré le fait qu’aucune fosse commune n’ait été trouvée malgré de nombreuses fouilles, Trudeau et son gouvernement ne se sont jamais excusés ni n’ont modifié leurs commentaires initiaux.

    Le regretté évêque Fred Henry, qui a été évêque de Calgary de 1998 à 2017, a fermement dénoncé les allégations infondées de « fosses communes » contre l’Église dans un courriel de 2023 qu’il a envoyé au Catholic Register , le journal de l’archidiocèse de Toronto.

    « Pourquoi l'Église catholique ne demande-t-elle pas au gouvernement fédéral la preuve qu'un seul enfant interné est effectivement porté disparu, dans le sens où ses parents ne savaient pas ce qui était arrivé à leur enfant au moment de son décès ? », a-t-il demandé.

    Selon le défunt évêque, de telles fausses déclarations ne servent qu'à saper les efforts du Canada visant à promouvoir la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada.

    « Est-ce que cela aiderait les peuples autochtones du Canada à améliorer leur vie si l’Église catholique allait jusqu’à assumer la responsabilité du meurtre et de l’enterrement clandestin de milliers d’enfants des pensionnats au nom de la réconciliation ? », a écrit l’évêque Henry. « Non, ce ne serait pas le cas. Cela n’améliorerait pas la vie des peuples autochtones d’un iota si cette monstrueuse diffamation contre les Oblats, les Sœurs de Sainte-Anne, les Sœurs grises et autres devenait la « vérité » acceptée au Canada. »

  • Que va-t-il advenir des minorités, notamment chrétiennes, en Syrie ?

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    D' sur Bitter Winter :

    Que va-t-il arriver aux minorités en Syrie ? Un point de vue chrétien

    Des images d'un arbre de Noël incendié par des hommes armés à Al-Suqaylabiyah, provoquant des protestations chrétiennes. D'après X.
    Des images d'un arbre de Noël incendié par des hommes armés à Al-Suqaylabiyah, provoquant des protestations chrétiennes. D'après X.

    Un chef d’équipe de Free Burma Rangers (FBR), une organisation humanitaire confessionnelle, a décrit en direct la situation désespérée près de Kobané en Syrie. Il a décrit en détail une attaque récente menée par des milices soutenues par la Turquie contre un dépôt de céréales, une ressource essentielle pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays, de nombreux Kurdes, des chrétiens et d’autres minorités, qui ont déjà subi la perte de leurs maisons, de leurs moyens de subsistance et, dans certains cas, de membres de leur famille. Dans un appel sincère, le chef a conclu : « Nous prions Jésus pour que ces combats cessent et que l’amour de Jésus règne en maître. Amen. »

    David Eubank, fondateur des Free Burma Rangers, a souligné les conditions contrastées des chrétiens dans les différentes régions de Syrie. « Les chrétiens de la région de Damas, sous le contrôle de Hay'at Tahrir al-Sham (HTS), s'en sortent relativement mieux », a-t-il expliqué. HTS tente de se repositionner comme une entité politique et une autorité administrative légitimes en Syrie. À cette fin, ils se sont engagés à protéger les minorités, y compris les chrétiens, dans le cadre d'un effort pour se distancer de leurs origines, bien que HTS soit issu du Jabhat al-Nusra, l'ancienne filiale syrienne d'al-Qaida, qui a été fondée en tant que groupe djihadiste dans le but d'établir un État islamique en Syrie.

    « Jusqu’à présent, le groupe a largement respecté sa promesse de protéger les chrétiens, même si des attaques continuent de se produire », a noté M. Eubank.

    Drapeau de Hay'at Tahrir al-Sham. Crédits.
    Drapeau de Hay'at Tahrir al-Sham. Crédits .

    En revanche, la situation à Manbij est bien pire. « L’Armée nationale syrienne (SNA), qui a pris le contrôle de Manbij , fait preuve de beaucoup moins de retenue que HTC », a-t-il déclaré. « À Manbij, personne n’est vraiment en sécurité : les chrétiens, les Kurdes ou qui que ce soit d’autre. »

    Avant la récente attaque, Manbij, une ville située au nord-est du gouvernorat d’Alep, près de l’Euphrate, jouissait d’une paix et d’une stabilité relatives sous l’administration des Forces démocratiques syriennes kurdes (FDS) dans le cadre de l’Administration autonome kurde du nord et de l’est de la Syrie (AANES). L’administration kurde est connue pour sa tolérance et sa protection des chrétiens et des autres minorités. Bien qu’il y ait eu des lacunes en matière de gouvernance, comme dans d’autres villes syriennes, les habitants vivaient sans perturbations significatives dans leur vie quotidienne. Cependant, pendant des années, la Turquie a menacé à plusieurs reprises d’envahir Manbij en utilisant des factions de l’ANS, souvent qualifiées de « mercenaires ». Le 8 décembre 2024, l’ANS, un groupe qui comprend des éléments liés aux extrémistes et d’anciens membres de l’EI et d’al-Qaïda, a lancé une attaque à grande échelle contre Manbij. L’attaque brutale, menée par Abu Amsha et soutenue par la Turquie, a marqué une escalade significative du conflit, caractérisé par des bombardements intensifs et une violence aveugle. Au moins trente civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués, laissant de nombreuses familles dévastées et en deuil après la perte de leurs proches.

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  • La crise des relations entre juifs et catholiques se poursuit au Vatican avec six moments chauds en dix jours

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    De John L Allen Jr/ Crux sur le Catholic Herald :

    La crise des relations entre juifs et catholiques se poursuit au Vatican avec six points chauds en dix jours

    5 janvier 2025

    Récemment, j'ai déclaré qu'une crise croissante dans les relations entre juifs et catholiques était l'histoire du Vatican la moins bien couverte de 2024. Les premières indications montrent qu'une telle affirmation ne sera pas possible en 2025, car les manifestations de la crise seront tout simplement trop omniprésentes et évidentes.

    Au cours des dix derniers jours, nous avons eu un total de six illustrations distinctes de ce point.

    La veille de Noël - je répète, la veille de Noël, alors que le clergé catholique a généralement déjà fort à faire - le ministre israélien des affaires étrangères Gideon Sa'ar a convoqué l'ambassadeur du Saint-Siège, l'archevêque philippin Adolfo Tito Yllana, pour discuter des récents commentaires du pape François sur Gaza.

    Le 21 décembre, lors de son discours annuel de Noël à la Curie romaine, François a ajouté une phrase impromptue qualifiant la mort d'enfants lors de raids aériens de « cruauté... et non de guerre ». De nombreux Israéliens et dirigeants juifs ont interprété cette phrase comme signifiant que les forces de défense israéliennes s'en prenaient délibérément aux enfants.

    Selon les médias, M. Saar n'a pas « réprimandé » le pape à Yllana, mais il a exprimé son « vif mécontentement ».

    La convocation est intervenue alors que le ministère des affaires étrangères avait déjà publié une déclaration qui allait crescendo en disant : « Assez de deux poids, deux mesures et de l'exclusion de l'État juif et de son peuple ».

    Le même jour, le ministre israélien des affaires de la diaspora et de la lutte contre l'antisémitisme, Amichai Chikli, a profité d'un discours prononcé à la Knesset à l'occasion de la semaine de la diaspora juive pour accuser le Vatican de propager des « libelles modernes » contre Israël.

    Il faisait référence à la « calomnie du sang » médiévale, dans laquelle les chrétiens accusaient faussement les juifs d'avoir assassiné des enfants chrétiens et d'avoir utilisé leur sang dans des rituels religieux.

    « Il est profondément décourageant de voir le pape, chef d'une institution qui est restée silencieuse pendant l'Holocauste, promouvoir aujourd'hui des calomnies modernes contre l'État juif », a déclaré M. Chikli.

    Toute suggestion selon laquelle les soldats israéliens s'en prendraient aux enfants palestiniens est un « mensonge sans fondement ».

    Une semaine plus tard, à la veille du Nouvel An, un groupe de dirigeants d'organisations juives américaines a adressé une lettre à François, qualifiant sa rhétorique sur Gaza d'« incendiaire ».

    Dans cette lettre, la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines a défendu la guerre d'Israël en la qualifiant de « campagne militaire légitime ». La conférence représente les dirigeants de 53 organisations juives américaines.

    « Alors que l'antisémitisme mondial atteint des sommets, la communauté juive américaine vous demande de vous abstenir de faire des commentaires incendiaires et de construire des ponts entre nos deux peuples », indique la lettre, signée par William C. Daroff, PDG du groupe, et Harriet P. Schleifer, sa présidente. Schleifer, sa présidente.

    Le lendemain, jour du Nouvel An, le Jewish News Syndicate a publié un article intitulé « Le pape François, Israël et l'hypocrisie historique du Vatican ». Abordant également le langage du pape sur Gaza, l'article accusait le pape d'avoir « deux poids, deux mesures, surtout lorsqu'on le compare au silence relatif [du Vatican] sur d'autres violations des droits de l'homme ».

    Entre autres choses, l'article se demande pourquoi le Vatican semble si prêt à bondir sur toute injustice israélienne perçue, mais reste largement silencieux, par exemple, sur les violations des droits de l'homme commises par la Chine à l'encontre de sa propre population musulmane d'Ouïghours.

    « L'Église doit s'efforcer d'être cohérente dans sa réponse aux injustices mondiales », affirme l'article. « Condamner les actions des États puissants, que ce soit à Gaza, au Yémen ou dans la région du Xinjiang en Chine, devrait être guidé par un cadre éthique cohérent plutôt que par une indignation sélective.

    Le vendredi 3 janvier, une association culturelle italienne appelée Setteottobre (« Septième octobre ») a publié un rapport concluant qu'il y avait eu un total étonnant de 268 320 messages antisémites sur les sites de médias sociaux italiens en 2024. L'enquête a également révélé que 94 % de la petite population juive italienne, estimée à environ 60 000 personnes, ont déclaré avoir subi des actes antisémites au cours de l'année écoulée.

    Les données fournies par d'autres organisations indiquent que l'Italie a l'un des taux d'antisémitisme les plus élevés de l'Union européenne.

    Bien que le rapport Setteottobre n'ait pas attribué la responsabilité de ses conclusions au Vatican ou à l'Église catholique, certains dirigeants juifs italiens ont suggéré que la rhétorique papale sur Gaza, telle que les références répétées à la possibilité que la conduite d'Israël équivaille à un « génocide », a réduit la capacité de l'Église à agir comme un coupe-feu contre de nouvelles flambées d'antisémitisme.

    Le même jour, le pape François a reçu le fondateur de l'université iranienne des religions et des confessions, Navab Seyed Abolhassan. Un rapport sur cette rencontre publié par l'Agence de presse de la République islamique, la plateforme médiatique officielle de l'État iranien, cite le pape François comme ayant prononcé un verdict plutôt négatif à l'égard du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

    « Nous n'avons pas de problème avec les Juifs, notre seul problème est avec Benjamin Netanyahu qui, sans tenir compte des lois internationales et des droits de l'homme, a créé des crises dans la région et dans le monde », aurait déclaré le pape, en se basant vraisemblablement sur ce que M. Navab a raconté par la suite.

    Jusqu'à présent, le Vatican n'a pas commenté le rapport, pas plus que le gouvernement israélien. Si l'on pouvait penser que le pape était irrité par les Iraniens pour avoir déformé sa pensée, cela ne l'a pas empêché de recevoir le lendemain l'ambassadeur d'Iran auprès du Saint-Siège, Hossein Mokhtari, pour lui remettre une plaque contenant des remarques du guide suprême iranien, l'ayatollah Seyyed Ali Khamenei, sur Jésus-Christ.

    En résumé, cela fait six points chauds dans les relations entre juifs et catholiques en dix jours, soit une moyenne d'un tous les 1,7 jours. Si ce ratio devait se prolonger tout au long de l'année 2025, nous atteindrions 215 incidents de ce type, ce qui soulève la question très réelle de savoir s'il resterait une « relation » à ce moment-là.

    Un aspect particulièrement révélateur de cette dernière vague d'indignation est qu'elle trouve en grande partie son origine dans quelque chose, en soi, de relativement bénin. Voici l'intégralité de la remarque ad lib du pape François concernant Gaza le 21 décembre :

    « Le cardinal Re a parlé de la guerre », a déclaré François, faisant référence à l'introduction du cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux. « Hier, le patriarche [latin] de Jérusalem n'a pas été autorisé à entrer à Gaza, comme cela avait été promis ; et hier, des enfants ont été bombardés. C'est de la cruauté. Ce n'est pas la guerre. Je tenais à vous le dire car cela me touche au cœur. Merci d'y avoir fait référence, Votre Éminence, merci ! »

    Cela ne fait que 55 mots. Certes, le pape a réussi à glisser dans sa formule une erreur factuelle (à propos du patriarche) et un péjoratif provocateur (« cruauté »), mais il est peu probable que ces remarques aient déclenché une telle tempête en elles-mêmes.

    Le problème est que maintenant, chaque fois que François dit ou fait quelque chose à propos de Gaza ou d'Israël, cela porte un intérêt composé : Les Juifs et les Israéliens ne se contentent pas d'entendre la nouvelle remarque, ils l'ajoutent à tout ce qu'il a dit et fait jusqu'à présent, ce qui rend le dernier écart perçu infiniment plus aigu.

    En un mot, c'est le défi du Vatican pour cette nouvelle année : trouver un moyen de rééquilibrer ses relations avec les Juifs et Israël, de sorte que lorsque le pape parle, c'est ce qu'il dit réellement qui est entendu, et non les échos d'un passé pesant que, intentionnellement ou non, il a contribué à créer.

  • La "super nova" qui nous guide

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    Voici l’homélie de Benoît XVI prononcée en 2012 pour le jour de l'Epiphanie, dans la traduction officielle de l’italien publiée par la salle de presse du Saint-Siège (Zenit.org):

    Chers Frères et Sœurs !

    L’Épiphanie est une fête de la lumière. « Debout ! [Jérusalem] Rayonne ! Car voici ta lumière et sur toi se lève la gloire du Seigneur » (Is 60,1). Avec ces paroles du prophète Isaïe, l’Église décrit le contenu de la fête. Oui, Il est venu dans le monde Celui qui est la vraie Lumière, Celui qui rend les hommes lumière. Il leur donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu (cf. Jn 1,9.12). Le voyage des Mages d’Orient est pour la liturgie le début seulement d’une grande procession qui continue tout au long de l’histoire. Avec ces hommes commence le pèlerinage de l’humanité vers Jésus-Christ – vers ce Dieu qui est né dans une étable ; qui est mort sur la croix et qui depuis sa résurrection demeure avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde (cf. Mt 28,20). L’Église lit le récit de l’Évangile de Matthieu avec celui de la vision du prophète Isaïe, que nous avons écouté dans la première lecture : le voyage de ces hommes est seulement un commencement. D’abord étaient venus les bergers – des âmes simples qui demeuraient au plus près du Dieu fait petit enfant et qui pouvaient aller vers Lui plus facilement (cf. Lc 2,15) et Le reconnaître comme Seigneur. Mais maintenant, viennent aussi les sages de ce monde. Viennent les grands et les petits, les rois et les serviteurs, les hommes de toutes les cultures et de tous les peuples. Les hommes d’Orient sont les premiers, suivis par tant d’autres, tout au long des siècles. Après la grande vision d’Isaïe, la lecture tirée de la lettre aux Éphésiens exprime la même réalité d’une façon très sobre et simple : les païens partagent le même héritage (cf. Ep 3,6). Le Psaume 2 l’avait exprimé ainsi : « Je te donne les nations pour héritage et pour domaine les extrémités de la terre » (Ps 2,8).

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  • Que pourrait réserver 2025 à l’Église ?

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    De Christopher R. Altieri sur le CWR :

    Que pourrait réserver 2025 à l’Église ?

    Trois histoires à suivre et trois pronostics pour l’année de Notre Seigneur, 2025.

    Ianus bifrons — Janus à deux visages — était le dieu romain des espaces liminaires, des portes, des commencements et des fins, et des transitions en général. Voici donc quelques réflexions sur « janvier » au sens calendaire et étymologique du terme : trois histoires à suivre et trois pronostics pour l’année de Notre Seigneur, 2025.

    Ce sera une nouvelle année exceptionnelle, mais pas pour les raisons auxquelles on pourrait s'attendre en lisant uniquement les gros titres des pages du Vatican.

    Persécution des chrétiens (en particulier en Terre Sainte)

    La guerre à Gaza va s'essouffler et les conséquences de la guerre civile syrienne qui dure depuis quatorze ans vont s'amplifier. La petite minorité chrétienne de Gaza sera pressée et écrasée de toutes parts, tandis que la minorité chrétienne plus importante de Syrie (des chrétiens de diverses Églises qui constituaient environ 10 % de la population avant la guerre) devra faire face à des traitements plus que brutaux et pourrait être victime de harcèlement systématique ou de persécutions dignes de celles de Décia ou de Dioclétien.

    Le rôle de l’Église catholique sera crucial dans les deux endroits et dans toute la région, notamment en raison de sa forte présence dans les deux endroits en tant que force sociale qui pèse bien plus lourd que son poids.

    En Syrie, les chrétiens sont sur des charbons ardents parce qu'ils ont eu tendance à soutenir le régime du président Bachar al-Assad, récemment renversé. Le soutien des chrétiens à Assad n'est pas le résultat d'une sympathie personnelle pour sa personnalité monstrueuse ou d'une affinité idéologique avec son parti Baas, mais le résultat d'une nécessité calculée dans une situation impossible.

    La famille Assad, qui a dirigé la Syrie pendant plus d'un demi-siècle après un coup d'État militaire en 1970, appartient à une minorité ethno-religieuse issue de l'islam chiite appelée alaouisme, les Alaouites constituant entre 10 et 12 % de la population syrienne totale, à peu près autant que les chrétiens.

    La version courte d’une histoire millénaire et irréductiblement complexe est la suivante : la Syrie est majoritairement musulmane sunnite, mais la population est très diversifiée et le tissu social est un tissage complexe de fils familiaux, confessionnels et religieux, tous ayant un poids et une signification politiques.

    La complexité de la situation en Syrie en particulier – mais pas exclusivement en ce qui concerne la minorité alaouite – illustre de manière frappante et pertinente la nécessité pour les chrétiens d’Occident de connaître et de comprendre à quel point le monde musulman est réellement diversifié.

    Concrètement, la vie est dure pour les Syriens, insupportablement brutale pour un grand nombre de Syriens de toutes origines ethniques et religieuses. Et ce depuis plus d’une décennie. Une aide internationale opportune sera essentielle à toute reconstruction digne de ce nom, mais l’obtenir est plus facile à dire qu’à faire. Les grandes puissances régionales et mondiales, comme les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Iran, sont toutes intéressées.

    Les choses ne vont pas s’améliorer du jour au lendemain, et elles pourraient bien empirer pour certaines personnes avant de s’améliorer.

    Tectonique œcuménique (les yeux tournés vers l'Ukraine)

    Le nouveau président américain Donald Trump a promis de mettre fin à la guerre d’agression illégale menée par la Russie en Ukraine, mais personne du côté ukrainien de ce conflit sanglant et destructeur ne s’attend à une proposition de résolution heureuse ou même minimalement satisfaisante de la part de Trump, dont l’admiration pour le dictateur russe Vladimir Poutine est bien connue.

    Les yeux du monde seront tournés vers l’Ukraine, mais pour un ensemble de raisons banales qui ne sont que marginalement liées aux motivations culturelles profondes de la grande question civilisationnelle en jeu, à savoir : quelle Église chrétienne sera le représentant mondial du christianisme ukrainien ?

    La plupart des Ukrainiens sont orthodoxes, mais l’orthodoxie en Ukraine est plus fragmentée que divisée, certaines divisions traversant l’orthodoxie russe selon des lignes politiques et d’autres divisions traversant l’orthodoxie ukrainienne généralement le long de la ligne de fracture séparant Constantinople et Moscou.

    L'Église gréco-catholique ukrainienne pourrait bien s'imposer comme la voix dominante du christianisme ukrainien. Si cela se produit (et de nombreux éléments portent à croire que c'est déjà le cas sous la direction prudente de Sviatoslav Shevchuk, le jeune et énergique archevêque majeur de l'Église gréco-catholique ukrainienne), les répercussions géopolitiques et œcuméniques seront importantes.

    Un mot : Conclave

    La probabilité d’un conclave papal augmente chaque jour qui passe – tout le monde le sait – et tout le monde sait que la prochaine élection ne verra aucun favori évident.

    Habituellement, on distingue des blocs de vote dans tout conclave papal, mais l'élection qui choisira le successeur de François est particulière dans la mesure où la fragmentation du Collège des cardinaux est - de manière mesurable et incommensurable - plus grande que ce que la sagesse dominante semble justifier ou même réaliser.

    Beaucoup d’encre a coulé sur le fait que les chapeaux rouges se connaissent peu, mais les observateurs du Vatican ont relativement peu parlé de la fracture – et de la querelle – qui règnent au sein des différentes factions cardinalices.

    Même les cardinaux « libéraux », qui se sont contentés de suivre le sillage de François et peut-être même d’être la queue qui remue le chien pendant un certain temps, sont assez fatigués du modus gubernandi « Buenos Aires-sur-Tibre » qui prévaut depuis mars 2013. Les cardinaux « conservateurs », quant à eux, s’accordent davantage sur ce qui ne va pas que sur ce qui va bien. Il existe des divisions et des divisions au sein des divisions au sein de chaque groupe, à tel point qu’il existe même de tels groupes au sein du Collège.

    Les cardinaux qui se réuniront pour élire le prochain candidat seront divisés sur des lignes différentes : « Quelles sont ou devraient être les priorités du chef mondial de l'Église ? » n'est qu'une des questions pour lesquelles il y a au moins trois fois plus d'opinions qu'il y a d'hommes qui en ont.

    À la difficulté et à la complexité de la tâche s’ajoute le travail que François laissera inachevé.

    François laissera au prochain président deux dossiers importants : la réforme de la justice ecclésiastique et de la culture générale de leadership dans l’Église, ainsi que la réforme des finances du Vatican. Ces questions sont étroitement liées, cruciales et urgentes.

    Peu importe que l'on croie que François a fait de réels progrès sur l'un ou l'autre front (ou sur les deux) ou que l'on soit d'avis que François a aggravé l'un ou l'autre problème. Il n'a pas réglé ces problèmes et il ne les aura pas réglés d'ici à ce qu'il quitte ses fonctions. La tâche est peut-être trop grande pour un seul homme, mais cette observation est marginale. L'objectif ici est d'évaluer la situation du catholicisme mondial en vue de comprendre comment cette situation affectera le programme des cardinaux électeurs.

    Les cardinaux vont devoir définir un profil avant de pouvoir choisir des candidats.

    Le prochain candidat devra posséder de meilleures compétences linguistiques que François, de solides capacités de constitution d’équipe et d’administration pour remettre en état l’appareil de gouvernement central de l’Église, du savoir-faire pour gérer un Saint-Siège dans des situations diplomatiques et politiques difficiles, une force de volonté et un savoir-faire pour maintenir le Saint-Siège et la Cité du Vatican à un niveau minimum de solvabilité, et du charisme – au sens courant du terme – pour rassurer un corps mondial de fidèles durement éprouvé et complètement épuisé.

    Le plus important est que le prochain favori n’ait aucun squelette dans son placard, et c’est une tâche difficile.

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    Christopher R. Altieri est journaliste, éditeur et auteur de trois livres, dont Reading the News Without Losing Your Faith (Catholic Truth Society, 2021). Il est rédacteur en chef adjoint du Catholic World Report .
  • Les évêques espagnols condamnent les moqueries envers le Sacré-Cœur de Jésus à la télévision publique espagnole

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    De Nicolás de Cárdenas sur CNA :

    Les évêques espagnols condamnent les moqueries envers le Sacré-Cœur de Jésus à la télévision publique espagnolebouton de partage sharethis

    Sacré Coeur de JésusLe Sacré-Cœur de Jésus. | Crédit : Peintre non identifié, Domaine public, via Wikimedia Commons

    Les évêques espagnols s'expriment après que le présentateur d'un compte à rebours du Nouvel An à la télévision publique espagnole a montré pendant l'émission une image avec le visage de la mascotte d'un programme bien connu à la place du visage de Jésus sur une image traditionnelle du Sacré-Cœur.

    Laura Yustres Vélez, connue sous le nom de « Lalachús », est une actrice et comédienne espagnole qui apparaît dans l'émission « La Revuelta » (« La Révolte »), une émission humoristique nocturne de la télévision publique espagnole caractérisée par son humour irrévérencieux et interrogeant les invités de l'émission sur leur vie sexuelle et leur valeur financière.

    Yustres a joué dans l'épisode du réveillon du Nouvel An aux côtés de David Broncano, animateur de « La Revuelta », dans un segment de la Puerta del Sol, une grande place de Madrid, alors que sa célèbre horloge sonnait les derniers instants de 2024.

    À un moment donné de l'émission, Lalachús a montré une image dans laquelle le visage d'un taureau qui est un personnage de « El Gran Prix », une émission de divertissement familiale bien connue en Espagne, était superposé à l'endroit où se trouverait le visage de Jésus dans une image du Sacré-Cœur.

    L'image comprend un halo derrière la tête du personnage, un Sacré-Cœur sur la poitrine sur lequel repose la main gauche, et la main droite est levée avec trois doigts étendus et deux pliés, symbolisant la Trinité.

    « J'ai toujours avec moi ma petite image de la Vaquilla [le joli taureau] du Grand Prix », a déclaré Yustres, la montrant aux téléspectateurs comme l'une de ses amulettes pour la nouvelle année.

    Les évêques espagnols réagissent

    Le président de la Conférence épiscopale espagnole, l'archevêque Luis Argüello, s'est dit attristé par cette image controversée. « Sous prétexte de liberté d'expression et des excès des fêtes, TVE [la télévision publique espagnole] se moque du symbole du cœur si cher à tous les catholiques », a-t-il déclaré.

    « Le plus triste, c'est que les responsables ne sont pas conscients de ce qu'ils font. Une fois de plus, nous sommes dans la banalité », a-t-il ajouté.

    L'archevêque de Séville, José Ángel Saiz Meneses, a également critiqué ces moqueries et s'est demandé : « Jusqu'à quand profiteront-ils de notre patience ? »

    L’évêque de Vitoria, Juan Carlos Elizalde, a souligné que « les catholiques ne sont pas des citoyens de seconde zone, et encore moins dans un pays où la grande majorité des citoyens sont baptisés ou sont enfants de catholiques ».

    L'évêque de Bilbao, Fernando Prado, a invité la population à protester contre l'incident en choisissant d'autres options de télévision l'année prochaine.

    En outre, la plainte souligne que López a publié sur ses réseaux sociaux l’image de Yustres tenant l’image sainte modifiée, ainsi que d’autres images du programme, affirmant qu’il est « heureux de travailler avec des personnes qui prennent des risques ».

    Pour les avocats, « ce message sur les réseaux sociaux montre que les moqueries envers les chrétiens avaient, à tout le moins, son approbation ou étaient même orchestrées par lui ».

    L'organisation a également dénoncé « les attaques contre les chrétiens qui sont utilisées pour créer la controverse et ainsi augmenter l'audience, ce qui s'est déjà produit lors du gala d'ouverture des Jeux olympiques » et a ajouté que « l'utilisation de l'image du Sacré-Cœur de Jésus comme [taureau] lors du Grand Prix dénote un mépris et une moquerie évidents envers les rites et les symboles du catholicisme et constitue un affront, une insulte et un outrage aux sentiments religieux et aux croyances catholiques ».

    Éliminer les crimes contre les sentiments religieux

    En juillet dernier, le gouvernement espagnol a annoncé qu'il allait aborder la question de l'élimination du délit contre les sentiments religieux du code pénal, ce qui a été critiqué par différentes entités et personnalités, dont le président de la Conférence épiscopale espagnole.

    L’annonce est devenue officielle en septembre dernier, lorsque la mesure a été incluse dans le Plan d’action pour la démocratie.

    Argüello a souligné sur X que « les sentiments ont été élevés au rang de catégorie dans la loi, par exemple le fait de pouvoir changer de sexe ; de plus en plus d’expressions sont considérées comme des crimes de haine. Dans ce contexte où la loi rend hommage aux émotions, les sentiments religieux cessent d’être un bien protégé par la loi ».

    L'intention du gouvernement a également été contestée par les confessions chrétiennes autres que l'Église catholique ainsi que par les communautés juive et musulmane.

    Dans une récente déclaration commune, ils ont souligné que « en tant que citoyens et croyants, nous revendiquons également le droit de nos fidèles à pouvoir vivre leur foi dans un climat de respect des sentiments religieux, protégé par d'autres droits également protégés par la Constitution, tels que le droit à la liberté religieuse, la liberté de conscience et le droit à la dignité et à la moralité ».

    Cette mesure retirerait l'Espagne de la majorité des pays de l'Union européenne qui protègent la liberté religieuse, puisque 21 des 27 États membres prévoient des sanctions pour les actes contre les sentiments religieux.

    Le ministre de la Présidence, de la Justice et des Relations avec le Parlement, Félix Bolaños, a réagi à la plainte des Avocats chrétiens avec un message sur X déclarant que leur plainte représente une « tentative d'intimidation de la part de l'opposition de droite » et réitérant l'intention du gouvernement d'abroger le délit d'offense aux sentiments religieux.

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    Nicolás de Cárdenas est correspondant d'ACI Prensa en Espagne depuis juillet 2022. Au cours de sa carrière de journaliste, il s'est spécialisé dans les sujets socio-religieux et a également travaillé pour des associations civiles locales et internationales.