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Actualité - Page 436

  • La Cour constitutionnelle rejette le recours relatif à la loi belge de 2020 sur l’euthanasie

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    La Cour constitutionnelle rejette le recours relatif à la loi belge de 2020 sur l’euthanasie

    17/02/2022

    Dans un arrêt publié ce jeudi 17 février, la Cour constitutionnelle de Belgique rejette le recours en annulation de la loi du 15 mars 2020 modifiant la législation sur l'euthanasie.

    Parmi les trois modifications introduites par la loi, la Cour considère que deux d'entre elles ne sont pas contraires à la Constitution. Quant à la troisième disposition, relative à l'atteinte à la liberté des institutions de soins ne pratiquant pas d'euthanasie, la Cour refuse d'examiner le recours, le jugeant irrecevable.

    Pour rappel, la loi votée en 2020 prévoit premièrement qu' « aucune clause écrite ou non écrite ne peut empêcher un médecin de pratiquer une euthanasie ». Cette disposition vise à interdire de fait les maisons de retraite ou hôpitaux dont le projet de soins exclut le fait de mettre fin à la vie de leurs patients ou résidents par euthanasie, et qui privilégient l'accompagnement à travers les soins palliatifs. Les citoyens requérants, de même que l'Institut européen de bioéthique, partie intervenante au recours, considéraient qu'une telle restriction porte injustement atteinte à la liberté de ces institutions de soins.

    Considérant que les requérants n'avaient pas d'intérêt à agir en tant que personnes individuelles, la Cour refuse d'examiner leurs arguments (point B.4.3 de l'arrêt). L'absence d'institution de soins parmi les requérants s'explique pourtant aisément par les menaces de sanction pesant déjà aujourd'hui sur ces dernières lorsque l'administration constate qu'elles excluent la pratique de l'euthanasie de leur projet.

    En second lieu, le recours contestait également l'obligation faite au médecin qui refuse de pratiquer une euthanasie (en vertu de la loi ou pour motif de conscience) de renvoyer le patient « vers un centre ou une association spécialisé en matière de droit à l'euthanasie ». Les requérants considéraient que cette obligation porte injustement atteinte à la liberté de conscience du médecin concerné en le contraignant à participer à une euthanasie, dès lors que les centres ou associations en question militent en réalité pour l'extension de la loi sur l'euthanasie. La Cour rejette toutefois ces arguments, considérant que « la liberté de conscience du médecin et son choix de ne pas pratiquer l'euthanasie, ainsi que les droits du patient » sont respectés en l'occurrence (B.10).

    Enfin, en troisième lieu, le recours contestait également la durée de validité désormais illimitée de la déclaration anticipée d'euthanasie (alors qu'elle devait auparavant être renouvelée tous les cinq ans), considérant qu'une telle validité pourrait mener à ce que soient pratiquées des euthanasies sur des personnes dont la position a évolué entre-temps mais qui avaient oublié de modifier leur déclaration. La Cour rejette cet argument – en dépit des remarques critiques du Conseil d'État lors de l'examen de la proposition de loi –, indiquant que « conférer à la déclaration anticipée une durée de validité limitée ne fait pas disparaître le risque que le déclarant oublie de renouveler sa déclaration » et ajoutant que « rien n'empêche les personnes concernées, le cas échéant en concertation avec leurs proches et les professionnels concernés, de réévaluer régulièrement leur position » (B.16).

    En refusant d'examiner l'atteinte à la liberté des institutions de soins, la Cour laisse donc entière la question de la compatibilité de cette disposition avec les droits fondamentaux. Rappelons que les articles en question étaient quoi qu'il en soit déjà entrés en vigueur. Quant à l'obligation de renvoi renforcée et à la durée de validité de la déclaration anticipée, l'appréciation sommaire fournie par la Cour soulève certaines interrogations quant à la prise en compte intégrale du droit européen des droits fondamentaux.

    Rappelons enfin que la Cour constitutionnelle aura prochainement une nouvelle occasion de se prononcer au sujet de la législation belge sur l'euthanasie, à travers la question préjudicielle posée au sujet de l'absence actuelle de sanction spécifique en cas de violation des conditions de la « loi euthanasie ». Cette question intervient dans le cadre de l'affaire Tine Nys, jeune femme de 38 ans euthanasiée en 2010 pour trouble psychique.

  • Le "catholicisme liquide" et la voie synodale allemande

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    De George Weigel* sur First Things :

    LE CATHOLICISME LIQUIDE ET LA VOIE SYNODALE ALLEMANDE

    16 février 2022

    Il y a vingt ans, pendant le Carême de 2002, j'ai commencé à utiliser le terme "Catholic Lite" (catholicisme allégé) pour décrire un projet qui détachait l'Église de ses fondements dans l'Écriture et la tradition : un catholicisme qui ne pouvait pas vous dire avec certitude ce qu'il croit ou ce qui fait une vie juste ; une Église aux frontières ouvertes, incapable ou non désireuse de définir les idées et les actions par lesquelles la pleine communion avec le Corps mystique du Christ est brisée. Le projet Lite catholique était typiquement promu comme une réponse pastorale aux défis culturels de la modernité tardive et de la postmodernité ; la modernité tardive et la postmodernité ont répondu, non pas avec un enthousiasme pour le dialogue, mais avec un bâillement à peine étouffé.  

    Je ne connais aucun cas où le projet Catholic Lite a conduit à un catholicisme dynamique, accomplissant le travail que le Pape Saint Jean XXIII et le Concile Vatican II ont confié à l'Église : la conversion et la sanctification du monde. Au contraire, le projet Catholic Lite a toujours conduit à une sclérose ecclésiastique. Le catholicisme qui est vivant et vital aujourd'hui est un catholicisme qui embrasse la symphonie de la vérité catholique comme la réponse à l'aspiration du monde à une véritable libération humaine et à une authentique communauté humaine : une Église de pécheurs qui s'efforce d'atteindre la perfection chrétienne. Le catholicisme qui se meurt, partout, c'est l'Église du catholic Lite.

    J'ai appris à mes dépens, cependant, que l'expression "Catholic Lite" ne se traduit pas vraiment bien dans d'autres langues. Pendant des années, j'ai imaginé que l'omniprésence mondiale des produits Coca-Cola rendrait intelligible la phrase non traduite "Catholic Lite" ; idem pour l'image suivante que j'ai commencé à utiliser, "Catholic Zero", comme dans "Catholic Lite mène inévitablement à Catholic Zero". Je vous épargnerai les détails sanglants, mais certaines traductions récentes de mon travail ont été si dégoûtantes que j'ai changé d'image et que je parle maintenant de "catholicisme liquide" : une Église au contenu allégé qui s'inspire de la culture environnante et qui s'imagine qu'elle s'occupe principalement de faire de bonnes œuvres, au sens où le monde l'entend.

    La mort susmentionnée du projet du Catholic Lite ou du Liquid Catholicism est maintenant pleinement exposée dans la "Voie synodale" allemande : un processus pluriannuel, dominé par les bureaucrates et les universitaires de l'Église, qui semble déterminé à réinventer l'Église catholique comme une forme de protestantisme libéral. Plus récemment, le Sentier synodal a décidé d'utiliser la crise des abus sexuels commis par des clercs de l'Église comme une justification pour une reddition totale à l'esprit du temps en matière d'idéologie du genre et d'éthique de l'amour humain. Il est important de comprendre, cependant, que l'échec prévisible du Sentier synodal sur ces questions "brûlantes" reflète une apostasie plus profonde qui s'exprime par deux notions évangéliques mortelles.

    La première apostasie soutient, tacitement mais sans équivoque, que la révélation divine dans l'Écriture et la tradition n'est pas contraignante dans le temps. Le Seigneur Jésus dit que le mariage est éternel ; la voie synodale peut changer cela. Saint Paul et toute la tradition biblique enseignent que l'activité homosexuelle viole le plan divin pour l'amour humain inscrit dans notre création mâle et femelle ; la Voie synodale peut changer cela, parce que nous, les postmodernes, savons mieux. Deux mille ans de tradition catholique, confirmée définitivement par le pape Jean-Paul II en 1994, enseignent que l'Église n'est pas autorisée à ordonner des femmes au diaconat, à la prêtrise ou à l'épiscopat, car cela fausserait la relation sponsale du Christ Grand Prêtre avec son Épouse, l'Église ; l'esprit du temps dit que c'est absurde et la Voie synodale allemande est en accord avec l'esprit du temps. Ainsi, voilà la première apostasie : l'histoire juge la révélation ; il n'y a pas de points de référence stables pour l'auto-compréhension catholique ; c'est nous qui sommes responsables, pas le Christ Seigneur. 

    La deuxième apostasie enseigne une fausse notion de la liberté comme "autonomie". Pourtant, la liberté authentique n'est pas "l'autonomie". L'"autonomie" est un enfant de trois ans qui tape volontairement sur un piano, ce qui n'est pas de la musique, mais du bruit (à l'exception de Mozart). La liberté authentique, c'est un musicien qui a maîtrisé les disciplines du jeu au piano (souvent par la corvée d'exercices ennuyeux), de la lecture et de l'exécution d'une partition musicale (une autre forme de règles), créant ainsi une belle musique. Comme l'Église catholique l'entend, la liberté authentique consiste à faire la bonne chose pour la bonne raison, par habitude morale (aussi appelée "vertu"). La liberté authentique n'est pas le "choix", ou tout autre mantra stupide de l'époque. La liberté en tant que volonté est un esclavage auto-induit. La liberté authentique est la libération par la vérité morale pour la bonté et la beauté.

    Le catholicisme liquide règne en maître dans les délibérations du chemin synodal allemand. Le résultat ne sera pas un renouveau évangélique mais un nouvel abandon de l'Evangile. 

    * George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques.

  • Karnataka (Inde) : une statue du Christ démolie sur ordre des autorités civiles

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Une statue du Christ dans l'état de Karnataka démolie sur ordre des autorités civiles

    16 février 2022

    Kolar (Agence Fides) - Les autorités gouvernementales du district de Kolar, dans l'État indien du Karnataka, ont donné l'ordre de démolir une statue de Jésus-Christ, érigée il y a 18 ans dans le village de Gokunte. Comme l'a confirmé à Fides l'Église locale, l'ordre de démolition a été exécuté le 15 février, en présence de représentants des autorités civiles, de policiers et de la population locale. Selon l'ordre de démolition, la statue avait été construite sur un terrain de l'État, réservé comme pâturage pour les animaux. L'officier responsable a expliqué : "Nous avons démoli la statue sur la base de l'ordonnance de la Haute Cour, qui a confirmé qu'elle avait été construite sur des terres publiques. Toutefois, les dirigeants chrétiens de la région affirment que la statue a été démolie illégalement alors que l'affaire était toujours en instance devant le tribunal.

    La communauté catholique s'était opposée à la démolition. S'exprimant sur la question, le père Theres Babu, prêtre et avocat, a déclaré que "la lettre de démolition ne nous a jamais été notifiée ni montrée". Selon le prêtre, une nouvelle audience sur l'affaire a été programmée pour le 16 février. L'un des fidèles locaux, Rayappa, a déclaré à Fides : " La nuit dernière, pour la démolition, il y avait plus de 400 policiers. Nous prions devant la statue depuis 2004. Ils ne nous ont même pas écoutés et l'ont tout simplement détruit avec des bulldozers. Nous l'avions construit grâce à une petite collecte de fonds auprès des villageois". Selon les villageois, certains membres d'une organisation hindoue radicale voulaient créer des tensions dans la région et ont déposé un recours auprès de la Haute Cour, demandant la démolition de la statue.

    Les prêtres de l'église voisine de St Francis Xavier disent que toute la communauté est sous le choc de la démolition.

    Depuis plusieurs décennies, nous disposons d'un accord écrit de l'autorité pour utiliser le terrain de 300 acres où se trouvait la statue, en continuant à y mener des activités pastorales et sociales. Mais il y a deux ans, un membre d'un groupe hindou a déposé un recours devant la Haute Cour, contestant notre utilisation des terres.

    La statue de Jésus avait été construite sur une colline surplombant le village de Gokunte, qui compte une population de 500 à 600 personnes (plus de 100 familles), presque toutes catholiques. L'église de St Xavier à Gokunte est l'une des plus anciennes présences catholiques dans le district de Kolar. La paroisse a été confiée aux Missionnaires de St François de Sales en 1977. La paroisse compte également un foyer pour enfants pauvres, une maison de pèlerins et de nombreuses autres activités de promotion sociale telles que des centres de formation professionnelle pour les femmes (école de couture) et une école d'anglais pour les garçons.

    (SD-PA) (Agence Fides 16/2/2022)

  • Une responsabilité de Vatican II dans la crise des abus sexuels ?

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    De Maike Hickson sur LifeSite news :

    Un auteur catholique traditionnel allemand affirme que Vatican II est à l'origine de la crise des abus sexuels dans l'Église.

    Quiconque s'interroge sérieusement sur les causes de cette catastrophe, qui s'amplifiait à l'époque, devra également tenir compte de son 'moment' - les années qui ont suivi la 'Nouvelle Pentecôte' du Concile Vatican II", écrit Martin Mosebach.

    15 février 2022

    FRANKFURT AM MAIN, Allemagne (LifeSiteNews) - Martin Mosebach, un catholique traditionnel allemand et auteur de livres renommés, a écrit l'une des meilleures analyses de la crise actuelle des abus sexuels cléricaux (voir le texte intégral ci-dessous). Au lieu d'utiliser l'indignation concernant les abus sur les enfants au sein de l'Eglise comme une excuse pour promouvoir un énième programme de réforme visant à poursuivre le déclin, Mosebach attire notre attention sur le fait que la crise des abus a été favorisée par un relâchement de la doctrine et de la discipline en premier lieu.

    Écrivant pour le journal suisse Neue Zürcher Zeitung, l'auteur souligne que même le pape Benoît, dans sa propre critique de la révolution sexuelle des années 1960 et de ses effets sur le sacerdoce catholique, "n'a pas osé discuter du rôle que les développements post-conciliaires ont joué [dans la crise des abus sexuels]".

    "Ce qu'il n'a pas mentionné, poursuit Mosebach, c'est la condition dans laquelle le clergé s'est trouvé à la suite des développements désintégrateurs après le Concile, lorsque l'influence de la révolte politique a commencé à avoir un effet sur lui."

    La condition des prêtres, selon Mosebach, avait été fortement affaiblie par l'adoucissement de la discipline traditionnelle imposée aux prêtres. Avant le Concile, ils étaient obligés d'offrir quotidiennement le Sacrifice de la Sainte Messe et bénéficiaient d'autres mesures de soutien dans leur vie, déclare l'auteur :

    Du jour au lendemain, l'ordre qui caractérisait jusqu'alors la vie quotidienne d'un prêtre a été bouleversé. La soutane et le col du prêtre ont disparu - le prêtre est devenu invisible en public. L'obligation de célébrer quotidiennement la Sainte Messe a été abandonnée - seuls ceux qui connaissent la Tradition catholique peuvent apprécier le soutien disciplinaire que cette pratique quotidienne, combinée à l'obligation de se confesser fréquemment, est capable de fournir.

    Grâce à ce manque de structure et de discipline, un prêtre pourrait plus facilement tomber dans les tentations. LifeSiteNews a appris lors de conversations avec des prêtres plus âgés que l'obligation de prier le bréviaire quotidiennement était une ancienne discipline également très utile pour les prêtres, tout comme la règle habituelle selon laquelle ils devaient vivre en communauté si possible et rentrer le soir à une certaine heure - avec des exceptions, bien sûr. Un prêtre a souligné à quel point ces règles aidaient les prêtres à se tenir à l'écart des tentations.

    Mosebach fait également remarquer à juste titre que les papes post-conciliaires, tout en soutenant le caractère sacré du sacerdoce en théorie, ne sont pas suffisamment intervenus pour protéger le sacerdoce dans la pratique.

    "Aucun des derniers papes, explique-t-il, n'a résisté à cette érosion du sacerdoce catholique, même s'ils ont proclamé le contraire ex cathedra. Il ne s'agit pas de dire qu'un prêtre de la tradition classique ne peut pas devenir l'auteur d'un délit sexuel - il y en a eu de tout temps, même sous une stricte observance - mais on peut très bien dire qu'il est plus facile pour un prêtre ancré dans la discipline traditionnelle de maîtriser ses tentations."

    Outre l'aspect de la discipline, l'auteur souligne également que de nombreux séminaires ont remis en question les doctrines de l'Église : à tel point que l'Église elle-même semble avoir perdu son chemin - et certainement aussi sa prétention à enseigner la vérité.

    Là encore, le problème semble être que les papes ne souhaitent pas mettre en œuvre la discipline pour protéger la doctrine de l'Église. Dit l'auteur : "Aujourd'hui, Rome peut toujours publier un catéchisme de la doctrine catholique qui est à peu près conforme à la tradition de deux millénaires, mais elle ne peut plus garantir que ce catéchisme serait même considéré dans la théologie académique officielle, et encore moins dans les séminaires et l'éducation religieuse. Pour l'histoire de l'Église, soixante ans est une période très courte : en elle, avec une constance imparable, l'Église, qui jusqu'alors avait survécu aux chocs les plus sévères, s'est pratiquement effondrée en de nombreux endroits."

    Il faudrait une discussion plus approfondie pour réfléchir à l'affaiblissement des propres enseignements de l'Église qui a eu lieu au cours de ces dernières décennies, dont certains sont également entrés dans le catéchisme de l'Église, comme le journaliste de LifeSite Michael Haynes l'a récemment analysé plus en détail dans son livre A Catechism of Errors. Haynes montre, par exemple, comment le nouveau catéchisme de l'Église catholique de 1994 a contribué à l'affaiblissement du sacerdoce en soulignant le sacerdoce commun des fidèles et en décrivant la Sainte Messe comme un "banquet". Mais cette discussion pourrait être développée à un autre moment.

  • Comment les Juifs d’Europe résistent à la sécularisation

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Miracle, les Juifs d’Europe résistent à la sécularisation. Et plus ils sont jeunes, plus ils sont religieux

    La vague de sécularisation n’épargne pas l’Occident, et encore moins l’Europe. Partout, les croyants diminuent et les personnes sans religion augmentent. Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. En Europe, les Juifs avancent à contre-courant. Chez eux, la foi en Dieu et la pratique religieuse augmentent, au lieu de diminuer. Particulièrement chez les plus jeunes, là aussi à l’inverse de la tendance générale.

    Cette exception singulière a été mise en lumière par un véritable phare de la sociologie et de la démographie, le professeur Sergio Della Pergola, 79 ans, professeur émérite de l’Université juive de Jérusalem qui, en compagnie d’un autre grand spécialiste, L. Daniel Staetsky, a mené pour l’Institute for Jewish Policy Research une vaste recherche intitulée : « The Jewish identities of European Jews – What, why and how », achevée en décembre 2021 et qui s’appuie à son tour sur d’autres enquêtes précédentes, toutes disponibles sur le web en version intégrale.

    Le professeur Della Pergola a présenté les principaux résultats de ses recherches dans une interview à Moked, le portail du judaïsme italien. Les Juifs Européens, dit-il, « sont davantage enclins à s’identifier à une minorité religieuse plutôt qu’ethnique ». En effet, la religion est le premier élément identitaire pour 35% d’entre eux, suivie par la parenté pour 26%, par la culture pour 11%, par la tradition pour 10% et par l’ethnie pour 9%.

    Si l’on divise les sondés selon leurs orientations respectives, 5% se déclarent « haredim », c’est-à-dire ultra-orthodoxes comme, par exemple, les « hassidim », 8% se déclarent orthodoxes, 25% attachés à la tradition, 15% réformistes et 38% « simplement Juifs », 8% ne s’identifient à aucun courant spécifique, et 5% sont identifiés comme « mixed », divers.

    Pourtant, une bonne partie d’entre eux déclare ne jamais fréquenter la synagogue, ne pas manger cacher et ne pas observer le sabbat.

    Mais attention, il ne s’agit que de données générales. Si l’on décompose les résultats par pays et par tranche d’âge, les choses sont bien différentes.

    Dans le graphique ci-dessous, par exemple, on voit comment l’adhésion aux courants plus orthodoxes du judaïsme croît au fut et à mesure que l’âge diminue, avec les pics les plus hauts chez les « millennials », c’est-à-dire chez les jeunes de 16 à 29 ans.

     

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  • Autant de catholicismes que de diocèses ?

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    Avec le nouveau Motu proprio "Assegnare alcune competenze", il semble qu'il sera difficile d'empêcher des dérives pastorales et doctrinales déjà d'actualité dans des pays comme l'Allemagne...

    De Maurizio Blondet sur son blog

    C'est la fin de l'unité du catholicisme.

    16 février 2022

    (...) Par un motu proprio, François a établi que les Ordinaires des Eglises locales pourront intervenir dans la gestion des séminaires, la formation des prêtres, la rédaction des catéchismes et dans d'autres secteurs sans demander l'approbation du Vatican mais une simple confirmation.

    Ce n'est plus une "approbation" mais une "confirmation". La principale nouveauté du motu proprio par lequel le pape François a décidé de modifier l'attribution de certaines compétences prévues par le Code de droit canonique, tant de l'Église latine que des Églises orientales, repose sur le passage du témoin du premier au second mandat. Il s'agit notamment de la compétence des conférences épiscopales pour la publication des catéchismes. Une des premières nouveautés concerne le transfert du Saint-Siège à l'évêque diocésain du pouvoir d'établir un séminaire sur son territoire sans avoir à attendre l'approbation de Rome mais simplement sa confirmation. L'objectif, tel que défini dans l'introduction du motu proprio, est d'encourager une "saine décentralisation" qui rende plus dynamique la prise de décision dans le domaine ecclésial.

    Les évêques disposent de possibilités similaires en ce qui concerne la formation des prêtres (les évêques peuvent l'adapter "aux besoins pastoraux de chaque région ou province") et l'incardination des prêtres, qui peuvent désormais être incardinés non seulement dans une Église particulière ou dans un Institut religieux, mais aussi dans une "association cléricale publique", reconnue par le Saint-Siège, afin d'éviter les "clercs acéphales et errants". Le critère de décentralisation, mais aussi de "proximité", se traduit également par l'allongement de 3 à 5 ans de la période d'"exclaustration", c'est-à-dire de la possibilité qui autorise un religieux à vivre hors de son Institut pour des raisons graves. Le motu proprio, ainsi que sur la compétence des Conférences épiscopales pour la publication des catéchismes, intervient en transférant du Saint-Siège à la responsabilité des Églises locales les décisions sur les éventuelles réductions du nombre de messes à célébrer en fonction des intentions reçues.

    Mgr Marco Mellino, secrétaire du Conseil des cardinaux et membre du Conseil pontifical pour les textes législatifs, explique les principes généraux qui ont inspiré le motu proprio du pape.

    Mgr Mellino, de manière générale, le motu proprio du pape François présente les changements avec la volonté de décentraliser de Rome vers les Églises particulières l'exercice de certaines compétences : qu'est-ce qui a inspiré ce choix ?

    Rép. : Le motu proprio, avec lequel certaines normes des deux codes de l'Église catholique sont modifiées - le code de droit canonique pour l'Église latine et le code des canons des Églises orientales pour l'Église orientale - est une pièce qui rejoint le travail de réforme que le pape François a commencé depuis le début de son pontificat et qu'il poursuit.

    Elle répond à l'esprit de "saine décentralisation" indiqué dans l'Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, n° 32, visant à favoriser et à valoriser la dynamique de proximité dans l'Église, sans pour autant compromettre la communion hiérarchique.

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  • Le célibat sacerdotal vu par le cardinal Ouellet

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    D'I.Media via cathobel.be :

    Ce que pense le cardinal Ouellet du célibat sacerdotal

    À la veille de l’ouverture, au Vatican, du symposium sur le sacerdoce, I.Média revient sur la façon dont le cardinal québécois, Marc Ouellet, pense le sacerdoce ordonné. 

    Dans cet ouvrage, le cardinal Marc Ouellet décrit «une vague de contestation sans précédent sur l’Église et sur le sacerdoce», et «des assauts du dehors et même de l’intérieur pour diviser l’Église». Les 400.000 prêtres de par le monde «se sentent inconfortables dans leur rôle, plus que jamais incompris», note-t-il alors que la figure du prêtre se trouve entachée par les scandales des abus. «Il faut se poser la question de savoir s’il ne serait pas contre-productif pour l’évangélisation d’introduire une alternative au célibat sacerdotal», écrit le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques, dans son récent livre Amis de l’époux (ed. Paroles et Silence, 2019).

    Le célibat du prêtre « ridiculisé »

    Dans «un monde qui n’estime pas la chasteté et ne croit pas à un engagement d’amour définitif», le cardinal canadien constate que «le célibat du prêtre est non seulement soupçonné d’hypocrisie et ridiculisé, mais parfois même honni et dénoncé comme une honteuse mascarade»

    Pourtant, «ce n’est pas en baissant pavillon devant les contestations ou les lamentations, ni en abaissant les exigences de la formation qu’on suscitera de nouvelles vocations», écrit celui qui invoque son histoire personnelle de prêtre ordonné en mai 1968 «dans une ambiance de contestation généralisée». 

    Cette époque, ajoute-t-il, «aurait pu faire dévier ou même interrompre ma course, comme ce fut le cas pour beaucoup de prêtres et de religieux à cette époque». Si le cardinal – qui après son ordination a rejoint la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice – a survécu aux turbulences, confie-t-il, « c’est grâce à l’expérience missionnaire, l’amitié sacerdotale et la proximité des pauvres ».

    Au fil de son ouvrage apologétique, il exhorte à ne rien sacrifier «des valeurs permanentes de la tradition chrétienne». Sous peine d’être condamnée à l’échec, explique-t-il, la nouvelle évangélisation ne peut être «une modernisation des mœurs et des coutumes afin de rendre le christianisme plus recevable».  

    Par un argumentaire théologique, le cardinal Ouellet entend montrer la pertinence de la loi du célibat. «L’heure présente de l’Église ‘en sortie’ ne gagnerait pas, à mon sens, à réduire les exigences du sacerdoce au nom d’impératifs culturels et pastoraux régionaux», martèle-t-il. 

    Il souligne que l’abandon de cette pratique aurait «un impact incalculable et tout à fait prévisible» sur la vie religieuse: «Si le célibat n’est plus une valeur décisive pour l’exercice du ministère sacerdotal, la vie religieuse elle-même en ressort dévalorisée et reléguée au second plan au profit de la fonction sacerdotale.»

    Retrouver l’amour et la foi

    Dans ses nombreuses conférences, notamment à Ars en France, retranscrites dans cet ouvrage, le préfet canadien tente une nouvelle approche de la question qui sorte de la dialectique de «l’idéal de la virginité», ou d’une perspective «purement ascétique et spirituelle». Les motivations anciennes ne suffisent plus, reprend-il en leitmotiv, il faut une conversion en profondeur. 

    Alors, quelle est la nouvelle direction à emprunter? Voir le sacerdoce comme une «représentation du Christ-Époux», répond-il. Tout comme Jésus «a livré son Corps une fois pour toutes», le prêtre est alors appelé à «une réponse du même ordre, c’est-à-dire totale, irrévocable et sans condition». Le cardinal Ouellet souhaite que les prêtres gardent «une vive conscience d’agir in persona Christi» – en la personne du Christ. 

    Cette vision théologique est aussi, selon le cardinal sulpicien, «une réponse à la prétention féministe au ministère ordonné»

    En filigrane de la vocation au sacerdoce ordonné, le préfet du dicastère chargé de la nomination des évêques dans le monde insiste sur l’amour: «C’est la conscience d’un appel personnel d’amour, soutenu par la grâce, qui est la première condition pour réussir le dépassement de soi qu’exige le célibat sacerdotal»

    Il inscrit plus globalement «la crise du célibat dans une cause anthropologique», à savoir la «perte du sens de la nuptialité et de la fécondité» qui touche aussi les laïcs. 

    Mais au fond, pour le cardinal Ouellet, le point crucial est de retrouver la foi. Car sans elle, affirmait-il à I.MEDIA, le célibat sacerdotal «est incompréhensible».

  • Ni le suicide médicalement assisté ni l’euthanasie ne sont des formes de solidarité sociale ou de charité chrétienne

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    « Ni le suicide médicalement assisté ni l’euthanasie ne sont des formes de solidarité sociale » (traduction complète)

    Réflexion du Dicastère romain pour la famille, les laïcs et la vie

    Un communiqué publié ce mercredi 16 février 2022, sur le site du Dicastère, en italien, en espagnol, en portugais et en anglais.

    Il s’agit d’une « charte » inscrite dans la conscience de tout une chacun: « La « charte de la citoyenneté humaine » – gravée dans la conscience civile de tous, croyants et non-croyants – contemple l’acceptation de sa propre mort et de celle des autres, mais exclut qu’elle puisse être provoquée, accélérée ou prolongée de quelque manière que ce soit. »

    Voici notre traduction rapide, de travail, d’après l’italien.

    AB

    « La vie est un droit, mais pas la mort »

    « Je demanderai compte de la vie de l’homme, à chacun de ses frères » (Gn 9, 5). La vie de chacun de nous est une question qui concerne tout le monde : une question qu’on ne peut éluder parce qu’elle est posée par Dieu lui-même dans le pacte d’alliance avec l’homme. Prendre soin, avoir à cœur la vie de ceux qui nous entourent n’est pas le choix de quelques-uns, mais la tâche de chacun, la responsabilité commune à laquelle nous devons faire face dans la société des hommes et, en définitive, face au Mystère d’où nous venons et auquel nous sommes destinés.

    Nous sommes entrés dans le monde par une famille parentale qui a pris soin de nous en premier, mais nous restons au monde dans une « famille sociale » dans laquelle chacun est père et mère, frère et sœur au quotidien. Une vie concrète qui est partage d’espaces physiques, de relations, d’affections, d’amitié, de pensées, de projets et d’intérêts. Le soin est une exigence du partage la vie et du partage de la vie naît du soin que nous lui portons. Sans soin pour notre vie et  celle des autres, il ne reste que l’étrangeté : la misérable condition d’être réciproquement des « étrangers ».

    Naître et mourir « étrangers de la vie » est la chose la plus triste que l’homme puisse faire l’expérience sur terre. Le premier droit de la citoyenneté est celui de la « citoyenneté humaine », de participer à la communauté des hommes et des femmes qui se reconnaissent les uns pour les autres la vie comme un bien pour eux-mêmes et pour tous à préserver, à promouvoir et à protéger. Et un bien reconnu et partagé est toujours un droit inaliénable.

    La mort fait partie de la vie terrestre et la porte de la vie éternelle. Si la vie dans le temps nous unit, celle dans l’éternité ne nous est pas étrangère. Prendre soin du dernier tronçon de route sur terre, celui qui nous rapproche de l’entrée dans l’autre vie, est un devoir envers nous-mêmes et envers les autres. Un devoir commun qui naît du premier des biens communs qu’est la vie.

    Récemment, le pape François a rappelé que « la vie est un droit, pas la mort, qui doit être acceptée et non administrée. Et ce principe éthique concerne tout le monde, pas seulement les chrétiens ou les croyants » (Audience générale9 février 2022). Il ne s’agit pas de revendiquer dans la société et dans les systèmes juridiques l’espace d’une norme morale qui a son fondement dans la Parole de Dieu et qui n’a cessé de s’affirmer dans l’histoire de l’Église, mais de reconnaître une évidence éthique accessible à la raison pratique , qui perçoit le bien de la vie de la personne comme un bien commun, toujours. La « charte de la citoyenneté humaine » – gravée dans la conscience civile de tous, croyants et non-croyants – contemple l’acceptation de sa propre mort et de celle des autres, mais exclut qu’elle puisse être provoquée, accélérée ou prolongée de quelque manière que ce soit.

    Les paroles de François rappellent celles de son prédécesseur saint Jean-Paul II, qui écrivait : « La question de la vie, de sa défense et de sa promotion n’est pas la prérogative des seuls chrétiens. Même si elle reçoit de la foi une lumière et une force extraordinaires, elle appartient à toute conscience humaine qui aspire à la vérité et qui a le souci attentif du sort de l’humanité. Il y a assurément dans la vie une valeur sacrée et religieuse, mais en aucune manière on ne peut dire que cela n’interpelle que les croyants: en effet, il s’agit d’une valeur que tout être humain peut saisir à la lumière de la raison et qui concerne nécessairement tout le monde » (Lettre encyclique Evangelium vitae, n.101).

    Si la voie des « soins palliatifs » apparaît comme une solution bonne et souhaitable pour soulager la douleur de la vie des malades qui ne peuvent être guéris par les protocoles thérapeutiques actuels ou de ceux qui voient s’approcher la fin de leur vie terrestre, il faut lever une équivoque, qui risque de véhiculer à travers l’aide à mourir sereinement un glissement vers « l’administration de la mort ». C’est encore le Saint-Père qui souligne ce danger: « Cette phrase du peuple fidèle de Dieu, des gens simples : « Laisse-le mourir en paix », « aide-le à mourir en paix » : quelle sagesse ! La deuxième considération concerne la qualité de la mort elle-même, la qualité de la douleur, de la souffrance. En effet, nous devons être reconnaissants pour toute l’aide que la médecine s’efforce d’apporter, afin que, grâce aux « soins palliatifs », toute personne qui s’apprête à vivre la dernière partie de sa vie puisse le faire de la manière la plus humaine possible. Cependant, il faut se garder de confondre cette aide avec des dérives inacceptables qui portent à tuer. Nous devons accompagner les personnes jusqu’à la mort, mais ne pas la provoquer ni favoriser aucune forme de suicide » (Audience générale9 février 2022).

    Ni le suicide médicalement assisté ni l’euthanasie ne sont des formes de solidarité sociale ou de charité chrétienne et leur promotion ne constitue pas une diffusion de la culture de la santé ou de la piété humaine. Autres sont les voies de la médecine des incurables et de la proximité aux souffrants et aux mourants. Comme celle qui descend de Jérusalem à Jéricho, parcourue par le Samaritain qui a pris soin du blessé, en ne l’abandonnant pas à son destin de mort, mais en se tenant à ses côtés et en apaisant autant que possible la douleur de ses blessures. On peut toujours accompagner quelqu’un vers le but ultime de sa vie, avec discrétion et avec amour, comme tant de familles, d’amis, de médecins et d’infirmiers ont pu le faire par le passé et continuent de le faire aujourd’hui. Sans instruments de mort, mais avec la science et la sagesse de la vie.

  • RDC: un détachement militaire belge attendu à Kindu (Maniema)

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    roi-philippe-690x450.jpgLe Roi des Belges Philippe et la Reine Mathilde effectueront une visite officielle en République démocratique du Congo le mois prochain, a annoncé le Palais mercredi.

    Cette visite, à l’invitation du président Félix Tshisekedi, se déroulera du dimanche 6 mars au jeudi 10 mars. Les Souverains seront accompagnés du Premier ministre Alexander De Croo, de la ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès et de la ministre de la Coopération au développement Meryame Kitir.

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    Ceci explique-t-il aussi cela : enfin la Belgique se mouille par ailleurs (un peu) dans la lutte contre l’interminable chaos meurtrier déstabilisant l’Est du Congo depuis les guerres transfrontalières de la fin du siècle dernier.

    « Un détachement militaire belge est attendu cette année à Kindu (la capitale de la province du Maniéma), annonce le gouvernement du Royaume de Belgique. La demande avait été formulée en octobre 2021 par le gouvernement congolais. Ces militaires seront aussi en mission à Kinshasa. « L’objectif ultime est de rendre les Congolais résilients afin qu’ils puissent résister de manière indépendante aux conflits dans leur pays », dit le ministère belge de La Défense.

     Au total, 25 militaires belges du Régiment d’Opérations Spéciales (SOR) s’installeront au camp de Lwama à Kindu où des militaires de la 31ème Brigade de Réaction Rapide sont formés afin d’apporter une réponse aux groupes terroristes. Ils instruiront les soldats congolais de la 31ème Brigade. De plus, deux officiers seront eux affectés à l’École de Commandement et d’État-Major (ECEM) de Kinshasa et un autre au quartier général de la MONUSCO pour établir « des liens avec les autorités locales et contribuera à l’élaboration de stratégies de sécurité ».

    Au camp de Lwama, «au cours des quatre premières semaines de la formation Train the Trainer, les soldats seront formés pour devenir des experts dans leur domaine. Au cours des huit semaines suivantes, les experts se transmettront mutuellement leurs connaissances », précise le ministère de La Défense belge.

    L’expertise militaire sollicitée concerne « les domaines des techniques d’orientation, de l’assistance médicale d’urgence sur le terrain (tactical combat casualty care) et des techniques de détection et de neutralisation des engins explosifs improvisés (counter-IED) ». 

    L’intention est qu’après trois mois, chaque instructeur de la 31ème Brigade ait une formation de base élargie et puisse être déployé presque n’importe où, précisent les autorités belges.

    Et d’ajouter:

    « La stabilité régionale est d’une grande importance, tant pour les Congolais que pour notre propre pays, en effet, l’instabilité sur le continent africain impacte notre sécurité (terrorisme) et notre économie (piraterie) ».

    Un autre détachement belge est attendu en septembre « afin de contribuer au suivi de la première mission. Au cours de cette phase, Coach The Trainer, trois bataillons seront formés. La formation sera alors désormais entièrement entre les mains des Congolais et continuera à bénéficier du soutien de la part de la Belgique ».

    Lire aussi: 

    Ref. RDC: un détachement militaire belge attendu à Kindu

  • Remplacer les politiciens "catholiques" par des musulmans ou des mormons ?

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    De Robert Siedlecki sur IFN (International Family News) :

    Le professeur Kreeft et les politiciens “catholiques”

    Alors que la bataille de Lépante était une défense de la chrétienté, Peter Kreeft affirme que la guerre culturelle actuelle est "une plus grande bataille" qui peut être gagnée par les chrétiens qui rejettent les "catholiques" et soutiennent les musulmans et les mormons.

    16 février 2022

    Peter Kreeft est probablement le meilleur théologien, auteur et apologiste catholique de ces 50 dernières années. Professeur au Boston College, il a écrit des dizaines de livres et donné des milliers de conférences dans tout le pays. En raison de sa formidable vision du christianisme et de son style d’écriture unique, qui fait notamment un usage remarquable de l’analogie, de l’allégorie et de l’esprit, on l’a surnommé le “C.S. Lewis catholique”. L’une des choses les plus sages qu’il ait jamais dites se trouve dans son livre Ask Peter Kreeft de 2019 . En réponse à la question “Je pense que les musulmans sont nos ennemis. Qu’en pensez-vous ?” Kreeft a dit :

    “George Weigel, biographe officiel de Jean Paul II, a déclaré que l’Église catholique pourrait gagner la guerre culturelle et faire légaliser sa morale sociale en remplaçant simplement chaque politicien “catholique” à Washington par un musulman ou un mormon.”

    Jamais des mots plus vrais n’ont été prononcés. Il suffit de regarder certains des politiciens et fonctionnaires “catholiques” les plus en vue aux États-Unis – le président Joe Biden, la présidente de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi, le Sénateur Dick Durbin, la juge de la Cour suprême Sonia Sotomayor, la Gouverneure de New York Kathy Hochul, pour n’en citer que quelques-uns – pour se rendre compte de la véracité de la déclaration de Kreeft. L’Église catholique a clairement échoué dans sa mission de catéchiser correctement ces personnes ; en effet, toutes ces personnes ont des positions diamétralement opposées aux doctrines majeures et bien connues de l’Église. Ils soutiennent tous une culture de la mort, que ce soit dans l’utérus ou en fin de vie, le mariage des homosexuels, la croyance qu’un homme biologique peut devenir une femme et vice versa, et la croyance que Dieu a créé plus de deux genres, entre autres choses.

    Kreeft compare les convictions de ces fonctionnaires “catholiques” à celles d’un musulman moyen : “Vous auriez du mal à trouver un seul musulman dans le monde qui soit pro-avortement. Ou anti-famille. Ou pro-révolution sexuelle”.

    Il poursuit en montrant comment le pape Jean-Paul II, lors de la Conférence Internationale des Nations Unies sur la population et le développement qui s’est tenue au Caire en 1994, a réussi à empêcher que le soutien à l’avortement soit une condition préalable pour qu’un pays puisse recevoir l’aide de l’ONU en travaillant avec les pays musulmans contre l’Occident chrétien/catholique. Kreeft écrit :

    “Le pape Jean-Paul II a mené et gagné une plus grande bataille en travaillant avec les musulmans que celle que les chrétiens ont gagnée contre eux lors de la bataille de Lépante, un demi-millénaire plus tôt. Il l’a fait lors de la conférence des Nations Unies au Caire dans les années 1990 en alliant l’Église aux musulmans pour bloquer un règlement parrainé par les États-Unis qui aurait exigé de chaque nation qu’elle légalise l’avortement afin de bénéficier de tout avantage ou aide de l’ONU. Le règlement aurait été adopté sans cela.”

    Afin de gagner la guerre culturelle, ou du moins d’enrayer son avancée agressive, Peter Kreeft semble offrir aux catholiques plusieurs choix. Tout d’abord, ils pourraient exiger de l’Église catholique qu’elle fasse un meilleur travail de catéchisation de ses membres, de sorte que lorsqu’un “catholique” se présente aux élections, les gens sachent qu’il soutient en fait les positions de l’Église. Deuxièmement, ils pourraient exiger que les politiciens qui ne croient pas vraiment ce que l’Église enseigne ne puissent pas dire qu’ils sont catholiques. Troisièmement, ils pourraient retirer leur soutien aux politiciens “catholiques” et élire à la place des musulmans (ou des mormons) qui soutiendraient des positions sociales conformes à l’enseignement catholique. Quatrièmement, ils pourraient faire deux ou plusieurs des éléments ci-dessus. Espérons que les catholiques choisiront rapidement la quatrième option avant que nos fonctionnaires “catholiques” ne causent davantage de dommages à notre culture judéo-chrétienne.

  • Persécutions : cinq pays où la situation des chrétiens s’est dramatiquement dégradée

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    15 février 2022

    À l’approche de la 49e session du Conseil des droits de l’homme, l’ECLJ a soumis cinq déclarations écrites pour mettre en exergue les persécutions des chrétiens là où elles se sont le plus aggravées ces derniers mois. Des telles interventions devant cet organe des Nations unies permettent de pointer les défaillances des États qui se sont eux-mêmes engagés à respecter les droits fondamentaux des minorités religieuses devant ce même organe de l’ONU. L’ECLJ interviendra aussi oralement durant cette session du mois de mars.

    L’Afghanistan, la Birmanie, l’Inde, le Nigéria et le Pakistan sont les cinq pays que l’ECLJ a voulu pointer du doigt dans ses déclarations écrites envoyées au Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour cette 49e session.

    Alors que la Corée du Nord figurait depuis longtemps en tête du classement international de Portes ouvertes sur les pires pays pour les chrétiens, l’Afghanistan vient de prendre la première place. Cela s’explique principalement par l’arrivée au pouvoir des Talibans qui, comme ils l’avaient promis, appliquent déjà la charia à la lettre et dans toute sa rigueur. On compte déjà des dizaines d’exécutions de chrétiens depuis le retrait des troupes américaines acté par Joe Biden. L’état catastrophique de l’économie du pays accentue encore la persécution et les difficultés matérielles, poussant par exemple certaines familles à vendre leurs propres enfants pour survivre.

    Au Pakistan, c’est la loi réprimant le blasphème contre l’islam qui demeure la principale source de persécution des chrétiens. Une équipe d’avocats sur place, affiliée à l’ECLJ, aide autant que possible ces chrétiens accusés abusivement de blasphèmes par des islamistes. Nous attirons l’attention de la communauté internationale sur un personne, Shahzad Masih, dont l’affaire illustre de manière emblématique cette persécution. Ce pauvre jeune garçon a été accusé de blasphème alors qu’il ne faisait que relater les propos d’un tiers. Il a été incarcéré à 17 ans, il est en prison depuis déjà quatre ans et n’a toujours pas été jugé. Depuis juillet 2021, il est censé enfin être jugé, mais chaque mois, on le torture un peu plus en repoussant son audience finale. Cela fait sept fois successives qu’il espère être acquitté tout en se préparant à être condamné et que le juge le reconvoque finalement pour une prochaine fois. S’il était condamné, il attendrait encore en prison pendant des années pour que sa procédure d’appel aboutisse. Ils sont des centaines à croupir en prison comme lui, attendant leurs audiences suite à des accusations d’islamistes, ou purgeant des peines sur le fondement de cette loi contre les blasphèmes.

    En octobre 2021, l’ECLJ avait organisé une conférence sur ce sujet au Parlement européen avec l’Intergroupe des Chrétiens du Moyen-Orient. Vous pouvez retrouver les détails de cette affaire et de cette conférence dans notre communiqué ici.

    La situation du Nigéria continue d’être très préoccupante. C’est un des pays les plus peuplé d’Afrique et qui devient de plus en plus coupé en deux. Les petits villages font l’objet d’attaques éclairs par les troupes de Boko Haram, qui tuent les villageois et brûlent leurs maisons et leurs églises. Nous citons dans notre déclaration quelques exactions parmi tant d’autres, qui montrent la régularité et la cruauté de celles-ci. Comme nous le pointons également dans notre déclaration, en à peine six mois, il y a encore eu plus de 200.000 personnes déplacées et la conférence des évêques du Nigéria affirme elle-même que « c’est la survie de la nation qui est en jeu », du fait de l’inaction du gouvernement à sévir contre les responsables. Le 19 février 2022, cela fera quatre ans que la jeune chrétienne Leah Sharibu est prisonnière de ses ravisseurs, qui l’ont depuis violée à de multiples reprises et qui a déjà accouché de deux enfants… Pour bien comprendre les raisons géostratégiques de la situation au Nigéria, vous pouvez consulter notre communiqué ici.

    En Inde, la persécution des chrétiens se fait principalement par l’application tout à fait fallacieuse d’une loi interdisant les conversions forcées. Alors que cette loi prétend garantir la liberté religieuse en interdisant strictement toute conversion forcée, elle est en fait appliquée contre les chrétiens, qui sont accusés pour le moindre geste chrétien de tenter de convertir des hindous. Par exemple, si un chrétien donne l’aumône à un pauvre, les nationalistes hindous pourraient accuser ce chrétien de tenter de convertir le pauvre en lui donnant de l’argent. Cet abus, joint au nationalisme hindou persistant, mène à des arrestations abusives et à des violences populaires régulières contre les chrétiens. En effet, les agresseurs jouissent d’une forme d’impunité : il leur suffit d’accuser les chrétiens d’avoir tenté de convertir quelqu’un pour justifier leur violence.

    Enfin, en Birmanie, les chrétiens souffrent de la persécution d’une armée qui a pris le contrôle du pays et qui revendique officiellement son appartenance au bouddhisme. Ce véritable putsch de l’armée effectué en février 2021, entraîne des restrictions de libertés pour tous, des centaines de morts et des milliers d’arrestations arbitraires. Les chrétiens, représentant moins de 8 % de la population, ne sont pas spécifiquement visés par ce régime militaire. Cependant, en tant que minorité, ils sont davantage exposés aux violations de leurs droits et aux brimades d’un régime dictatorial qui se maintient depuis un an.

    Soutenez l’action de l’ECLJ aux Nations unies en défense des chrétiens persécutés dans le monde en signant notre pétition.

    Pour la liberté religieuse : Lire le texte complet de la pétition

  • Les raisons pour lesquelles la Russie n'envahira pas l'Ukraine

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    De Gianandrea Gaiani sur le Daily Compass :

    Raisons pour lesquelles la Russie n'envahira pas l'Ukraine

    16-02-2022

    Bien que l'administration Biden, 17 agences de renseignement américaines et le Pentagone n'aient cessé de tirer la sonnette d'alarme, depuis décembre dernier, quant à l'invasion imminente de l'Ukraine par la Russie, la perspective que Vladimir Poutine ordonne la prise de contrôle de l'ancienne république soviétique est très éloignée, si ce n'est une fiction politique.

    L'alarmisme américain semble suivre le rythme permanent de la propagande, non sans résultats ridicules : en décembre dernier, Washington a cru qu'une attaque en janvier était inévitable, puis l'a reportée à février, puis après la fin des Jeux olympiques d'hiver de Pékin (un hommage de Poutine à Xi Jinping), jusqu'à il y a quelques jours, lorsque les mêmes sources de renseignement américaines ont révélé que les troupes russes étaient désormais prêtes à 70% à envahir l'Ukraine. Pourtant, Moscou, qui n'a jamais menacé d'envahir l'Ukraine, n'a aucun intérêt à déplacer ses troupes à Kiev ou dans d'autres États voisins. Au contraire, elle a toujours fermement démenti l'hypothèse d'une invasion poussée en Occident. Il est paradoxal d'accuser les Russes de déployer 100 000 soldats sur leur propre territoire ou dans la Biélorussie voisine et alliée pour des exercices, alors que des milliers de soldats américains et européens sont déployés (et d'autres affluent) dans les républiques baltes, en Pologne, en Roumanie ou en Bulgarie. En outre, des centaines de conseillers militaires américains, britanniques, canadiens et polonais se rangent désormais du côté des forces de Kiev, qui ne fait pas partie de l'OTAN mais reçoit une aide militaire substantielle de l'Occident.

    L'invasion d'une nation européenne de 44 millions d'habitants, dont un quart possède la double nationalité russe et ukrainienne, aurait des coûts financiers prohibitifs, sans parler des pertes militaires et des coûts d'occupation ultérieurs. La population ukrainienne est peut-être la plus pauvre d'Europe et Moscou devrait assumer cette responsabilité en occupant une nation dépourvue de ressources et qui devrait être dotée de centaines de milliers de soldats et de policiers. Pour les Russes, ce n'est pas comparable à l'envoi de quelques milliers de soldats et de quelques dizaines d'avions et d'hélicoptères en Syrie pour aider Bachar Assad.

    Les coûts militaires et financiers de l'invasion et de l'occupation prolongée de l'Ukraine avec les sanctions internationales qui seraient sollicitées par les USA et l'OTAN et le blocage définitif des exportations de gaz vers l'Europe ne sont pas compatibles avec la stratégie de Moscou ni avec ses ressources économiques. Le PIB russe est égal à celui de l'Espagne et Moscou dépense moins d'un septième des Etats-Unis et un douzième de l'ensemble de l'OTAN pour sa défense. Néanmoins, les Russes demandent que leurs besoins liés à la sécurité de leurs frontières occidentales soient reconnus.

    Bien que les Anglo-Américains et tous les États membres de l'OTAN aient exclu d'envoyer leurs soldats en Ukraine en cas d'invasion russe, il suffit de comparer une carte de l'Europe de 1990 avec celle d'aujourd'hui pour constater que, depuis la chute de l'URSS et la dissolution du Pacte de Varsovie, ce ne sont pas les Russes qui ont avancé vers le Rhin, mais l'OTAN qui s'est étendue vers l'est jusqu'aux frontières russes, menaçant également d'incorporer deux anciennes nations soviétiques comme l'Ukraine et la Géorgie. De tels développements sont inacceptables pour la Russie, qui conteste depuis des années les bases de missiles américaines, en Pologne et en Roumanie, qui devrait défendre l'Europe contre la menace des missiles balistiques iraniens, au lieu d'employer des lanceurs verticaux capables de tirer des missiles de croisière qui peuvent atteindre Moscou en quelques minutes.

    Moscou ne veut donc pas la guerre mais, à l'avenir, l'éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN ou le déploiement de troupes de combat américaines et alliées sur le sol ukrainien ne laisserait guère d'alternatives à la Russie.

    Dans une telle éventualité, qui ne serait certainement pas dans l'intérêt de l'Europe, les Russes pourraient évaluer une offensive s'étendant jusqu'au fleuve Dniepr, frontière naturelle entre l'Ukraine occidentale et orientale, dans le but d'obtenir une bande de terre stratégique et qui éloignerait l'OTAN de quelques centaines de kilomètres de Moscou (la capitale russe est à 500 kilomètres de la frontière ukrainienne).

    Cependant, la possibilité de guerre la plus crédible est peut-être le risque d'une attaque ukrainienne qui, avec l'aide de l'OTAN, tenterait de reconquérir les provinces rebelles du Donbass. La réponse de Moscou serait inévitable, peut-être à une échelle limitée, et peut-être pas seulement limitée à repousser les troupes de Kiev visant à conquérir Marioupol, sur la mer d'Azov, pour réaliser une continuité territoriale entre le Donbass et la Crimée annexée par la Russie en 2014.

    Il est toutefois peu probable que le gouvernement de Kiev, où le mécontentement monte, pour la façon dont la pression de la propagande de Washington attise la crise, et dont les Ukrainiens seront les premiers à en payer le prix, offre à Moscou un prétexte pour étendre les territoires ukrainiens aux mains des Russes pro-rebelles. Un développement militaire qui ébranlerait également la crédibilité militaire résiduelle et la stabilité politique de l'OTAN, marqué par la défaite cuisante subie contre les talibans en Afghanistan, humiliant même l'UE, incapable de faire face à la grave crise à ses frontières orientales.