Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Débats - Page 273

  • Pourquoi les attentes de Vatican II ont-elles été radicalement contredites par ce qui s’est passé ensuite?

    IMPRIMER

    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Les attentes du concile contredites par l’histoire. Les pourquoi de l’éclipse de la foi chrétienne

    (S.M.) Pourquoi les attentes d’un grand concile tel que Vatican II qui prétendait vouloir « s’ouvrir au monde », ont-elles été aussi radicalement contredites par ce qui s’est passé ensuite, avec la vague de déchristianisation qui a submergé les sociétés occidentales ?

    C’est la question à laquelle répond le professeur Roberto Pertici, dans cette captivante deuxième partie de son analyse du concile et de l’après-concile dans le contexte de l’histoire du monde de ces dernières décennies.

    Le professeur Pertici enseigne l’histoire contemporaine à l’université de Bergame et est spécialisé dans les rapports entre l’État et l’Église.

    La première partie de son analyse se trouve sur cette page de Settimo Cielo du 31 août dernier :

    > Historiciser Vatican II

    Et voici donc la suite, qui ne manque pas de pistes de réflexion.  Avec en arrière-plan, une société toujours davantage postchrétienne qui semble donner raison à la question de Jésus : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc 18, 8).

    (Photo : une église du XVsiècle à Zwolle, en Hollande, transformée en Biblio Café)

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    L’après-concile et les « grands bonds en avant » de la modernité

    de Roberto Pertici

    1. Une révolution non prévue

    Dans mon dernier article sur Settimo Cielo, j’ai cherché à présenter, quoique de manière très sommaire, la modernité avec laquelle l’Église a cherché à composer au concile Vatican II.  Elle l’a fait, écrivais-je alors, sur base des « grands récits idéologiques du XIXe siècle » sortis victorieux de la Seconde Guerre mondiale : le récit libéral-démocrate et le récit marxiste.

    Lire la suite

  • Biden et Trump se disputent les voix des catholiques tout en s'affrontant sur les questions prioritaires

    IMPRIMER

    De la Catholic News Agency :

    Biden et Trump se disputent les voix des catholiques tout en s'affrontant sur les questions prioritaires

    Washington D.C., 13 sept. 2020

    Les campagnes présidentielles de Biden et de Trump courtisent toutes deux les électeurs catholiques, et les deux campagnes ont fait des efforts pour suggérer qu'elles représentent un engagement envers l'enseignement social catholique. Mais il existe des différences marquées entre les approches des candidats sur les questions que les catholiques disent importantes pour eux dans l'isoloir, en particulier l'avortement.

    Le président Donald Trump a reçu des éloges de la conférence des évêques américains (USCCB) pour certaines de ses politiques, et des critiques pour d'autres.

    L'administration Trump a mis en place des protections de la conscience pour les travailleurs de la santé, a étendu les protections contre le financement par les contribuables des fournisseurs et des promoteurs d'avortements dans le pays et à l'étranger, a mis fin au financement fédéral de la recherche utilisant des tissus fœtaux avortés et a travaillé pour mettre fin à un mandat du gouvernement qui obligeait les médecins à effectuer des opérations de transition de genre à la demande.

    L'administration a offert une aide juridique aux organisations catholiques qui s'opposent au mandat du gouvernement en matière de contraception, notamment les Petites Sœurs des Pauvres.

    Dans le même temps, l'administration Trump a également repris les exécutions fédérales après un moratoire de 17 ans, a réduit le nombre de réfugiés que les États-Unis autorisent chaque année, a séparé les enfants migrants de leurs parents à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, et a commencé à expulser les chrétiens chaldéens de la zone métropolitaine de Detroit, ce qui a valu à l'USCCB (United States Conference of Catholic Bishops) des critiques.

    Trump a également été critiqué pour des questions de caractère personnel, une question qui, selon le camp Biden, devrait être au centre de la campagne. Patrick Carolan est directeur de l'action catholique du groupe Vote Common Good, qui fait campagne pour Joe Biden. Les catholiques devraient suivre les conseils de l'évêque Robert McElroy de San Diego, qui a déclaré que "le caractère d'une personne est ce qui est le plus important dans le choix d'un candidat". Carolan a partagé une anecdote concernant un ami qui, selon lui, est catholique et a voté pour Trump en 2016. Après avoir observé l'interaction amicale de Biden avec un garçon bégayant à la Convention nationale démocrate de 2020, Carolan a dit que son ami se souvenait de l'apparente moquerie de Trump envers un journaliste handicapé en 2015. Il a reconsidéré son candidat préféré, a dit Carolan. "Parce que dans ces deux cas, Joe Biden est définitivement plus proche du Christ que Donald Trump. Non pas qu'aucun des deux ne soit chrétien", a déclaré Carolan à CNA (Catholic News Agency), avant de souligner à nouveau qu'il "ne suggérait pas que Joe Biden soit chrétien". Les catholiques peuvent blanchir le soutien de Biden à l'avortement, mais l'administration ne sera pas aussi extrême sur la question que les critiques le prétendent, a dit Carolan. "Malgré ce que disent les républicains, Joe Biden n'est pas quelqu'un qui pense que les femmes devraient pouvoir avorter même lorsqu'elles sont en train d'accoucher", a déclaré Carolan. Une administration Biden, a-t-il dit, serait "prête à discuter" de politiques qui réduisent les avortements.

    Lire la suite

  • "Fratelli tutti" : ce à quoi il faut s'attendre

    IMPRIMER

    Elle sera signée le 3 octobre, mais le titre (« Fratelli tutti » – Tous frères) et le sous-titre (« Sur la fraternité et l’amitié sociale ») déjà annoncés laissent penser que la troisième encyclique de Bergoglio s’inscrira dans le sillage de la Déclaration d’Abu Dhabi. On peut aussi en trouver un indice dans son homélie du 14 mai. Et, peut-être, le pape expliquera-t-il mieux le passage controversé sur la diversité des religions

    Le titre et le sous-titre annoncés confirment la rumeur sur la nouvelle encyclique « échappée » le 26 août dernier à l’évêque de Rieti, Mgr Domenico Pompili. La fraternité humaine sera en effet le thème central de Fratelli tutti, nom tiré du sixième chapitre (De imitatione Domini) des « Admonitions » de saint François. Dans le passage qui a inspiré le Pontife pour le titre, le Poverello d’Assise utilise l’expression « omnes fratres » pour une invitation : « Nous tous, frères, regardons avec attention le Bon Pasteur qui a soutenu la passion de la croix pour sauver ses brebis ».

    Ce n’est pas le seul élément qui fait référence au saint dont Bergoglio a pris le nom pontifical il y a sept ans, car l’encyclique sera signée le 3 octobre à Assise, à la fin d’une Messe célébrée sine populo (sans assemblée, ndt) sur la tombe située dans la Basilique inférieure.

    Le contenu du document ne sera connu que dans une vingtaine de jours, mais on peut déjà se risquer à faire des prédictions à la lumière des voix qui ont filtré. Après l’annonce officielle de la sortie imminente par le Vatican, de nombreux observateurs ont parlé de proposition du pape pour le monde post-covid. En réalité, il faut dire que l’encyclique – comme le confirme également The Tablet, un hebdomadaire catholique anglais – a été préparée avant le déclenchement de la pandémie. Il est cependant inévitable que le texte n’ignore pas tout ce qui s’est passé entre-temps sur la planète.

    Lire la suite

  • Euthanasie : pourquoi Alain Cocq n'intéresse plus les médias

    IMPRIMER

    De Benedetto Frigerio sur La NBQ, traduction de "Benoît et moi" :

    Cocq, sponsor de l’euthanasie, ne veut plus mourir.

    11 septembre 2020

    « Le chemin de la libération commence et, croyez-moi, je suis heureux », avait dit le Français Alain Cocq, 57 ans. C’est ainsi que l’homme avait fait savoir au monde qu’à cause de sa maladie, il se laisserait mourir de faim et de soif. Mais maintenant, il a changé d’avis. Une histoire qui montre beaucoup de vérités cachées par les promoteurs de la mort.

    « Le chemin de la libération commence et, croyez-moi, je suis heureux », avait dit le Français Alain Cocq, 57 ans. Ainsi, comme nous l’avons déjà dit, l’homme avait fait savoir au monde qu’en raison de sa maladie, il se laisserait mourir de faim et de soif. Mais maintenant, il a changé d’avis.

    Cocq avait annoncé qu’il cesserait de se nourrir le 4 septembre dernier: cela faisait 30 ans que le Français, souffrant d’une pathologie qui avait paralysé ses membres inférieurs, luttait pour l’élargissement de la réglementation au sens euthanasique. Lui, qui se présentait toujours seul et sans famille à son chevet, avait fait de ce combat sa raison de vivre en s’associant aux militants radicaux de l’Association pour le Droit à mourir dans la Dignité, qui lui étaient proches comme on l’est d’un sponsor très efficace. Pourtant, à la toute fin de son combat, Cocq a abandonné et a demandé à être à nouveau nourri et hydraté.

    Ainsi, tandis que Marco Cappato (homme politique italien d’exrême-gauche, membre du Parti Radical) l’invitait à mourir en direct sur Facebbok, dernière chance qui lui restait de changer la loi française (évidemment et cyniquement Cappato le fait toujours sur le dos des autres), il a décidé de ne pas mourir. Préférant littéralement sa vie de malade à une telle mort : « Je n’étais plus capable de mener cette bataille ».

    C’est pourquoi, lundi dernier, l’homme a été admis à l’hôpital de Dijon, où il réside. Et si Sophie Medjeberg, vice-présidente de l’association Handi-Mais-Pas-Que, qui a soutenu Cocq dans son combat mortifère, avait déclaré à la presse qu’elle craignait qu’il ait été « emmené à l’hôpital contre sa volonté » (montrant ainsi qu’elle n’avait pas été à ses côtés alors qu’il souffrait de l’absence de soutien vital), il l’a ensuite démenti lui-même, soulignant que tout s’était passé « avec son consentement » et que « dans 7 jours, dans 10 jours au plus, je serai chez moi ». Car, poursuit-il, « il est temps de se remettre un peu et de créer une équipe d’hospitalisation à domicile ».

    Bien entendu, les projecteurs des médias se sont brusquement éteints et certainement pas grâce à Facebook, qui avait interdit à Cocq de montrer la mort par faim et soif, non pas parce qu’il était contre, mais plutôt parce que le fait de la montrer pourrait bouleverser beaucoup de gens sur ce que cela signifie vraiment de mourir ainsi.

    L’affaire montre en effet qu’en plus du mensonge de la « compassion » alimenté par les promoteurs de l’euthanasie, qui utilisent les personnes désespérées comme des chevaux de bataille politiques et les abandonnent ensuite à eux-mêmes dans les heures les plus difficiles, l’idéologie s’écrase souvent contre la réalité. Que la mort par la faim et la soif, méthode par laquelle Eluana Englaro, Vincent Lambert ou Terry Schiavo ont été tués, est une fin terrible. Exactement comme la mère de Lambert, Viviane, l’a déclaré : « Nous avons été obligés d’assister au crime commis sur Vincent. C’était terrible pour nous. Nous sommes bouleversés et en colère ». Et que face à la maladie et à la souffrance, l’homme peut décider qu’il vaut mieux vivre, même s’il pensait autrement auparavant. Enfin, on comprend que les hommes, surtout ceux qui veulent une euthanasie légale, ne craignent pas la souffrance (comme on le dit souvent) mais la mort, c’est pourquoi ils veulent la vivre inconsciemment et sans y penser. Pas étonnant que Cocq, qui l’a vue en face, ait changé d’avis.

    Mais ce qui ressort surtout de cette histoire, c’est combien il est difficile de vivre avec la maladie et d’affronter la mort tant qu’on pense en termes d' »autodétermination », car la seule façon de le faire est une compagnie qui vous aide à les accepter et qui veut vous accompagner jusqu’au bout, comme le disent ces quelques mots d’un homme qui, après une bataille qui a duré des décennies, a décidé en quatre jours seulement que maintenant « il est temps de se remettre un peu et de créer une équipe d’hospitalisation à domicile ».

  • Derrière le masque : le triomphe de l'individualisme le plus sournois

    IMPRIMER

    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :

    Notre quinzaine : Le masque et le prochain

    Désormais, nous sommes donc appelés à être masqués en permanence. C’est le cas dans beaucoup de grandes villes de France et, sans nul doute, cette obligation va s’étendre à l’ensemble du pays. Masqués au travail ; masqués dans la rue ; masqués dans les transports en commun ; masqués dans les églises ; masqués lors des réunions amicales ou les rencontres sportives, les sorties scoutes et les concours de pétanque. Masqués encore et toujours ! C’est la nouvelle litanie de notre époque, la « prière » publique du laïcisme hygiéniste qui, chaque jour, s’élève pour conjurer le mal.

    Qu’il faille lutter contre la Covid-19, personne n’en disconvient. Que le port du masque fasse partie de l’attirail de protection, nous sommes tout prêts à le croire. Depuis longtemps, l’ensemble du personnel hospitalier travaille ainsi. Mais, désormais, la maladie n’est plus le seul adversaire. Notre prochain devient un suspect en permanence, un ennemi en puissance, un danger perpétuel. Nous ne sommes pas seulement devant l’extension du domaine de l’hygiène à l’ensemble de la vie sociale, la transformation du pays en un vaste hôpital permanent. Plus profondément, nous sommes confrontés à une mise en cause particulièrement pernicieuse de la nature sociale de l’homme. Derrière le masque, dont l’utilité n’est pas remise en question tant qu’il s’agit de protéger les personnes âgées ou celles particulièrement fragiles, se profile en fait le triomphe de l’individualisme le plus sournois. L’ennemi, c’est l’autre. À défaut de pouvoir l’éliminer, il s’agit de s’en prémunir.

    Un horizon qui se rétrécit

    Faut-il s’en étonner ? Pas vraiment ! Une société fondée sur le primat de l’individu (au sens strict, donc, une non-société) ne peut avoir pour horizon que la recherche effrénée du plaisir et des biens matériels qui le procurent. Le philosophe Claude Polin le remarquait déjà naguère : « Quand on n’a d’autre maître que soi, on n’a d’autres maîtres que ses passions1. » Celles-ci constituent la règle ultime, la seule loi qui s’impose vraiment. Et elles ne s’épanouissent vraiment que dans la recherche des biens matériels dont la possession révèle le plus l’individu à lui-même. J’accumule, je profite, je jouis, donc je suis !

    Mais, confronté aux conséquences d’un virus qui lui échappe, l’individu voit son horizon se rétrécir. Tout d’un coup, la mort se rappelle à lui. Gommée de ses préoccupations quotidiennes, renvoyée dans ses foyers au nom des victoires du progrès, elle s’est pourtant à nouveau présentée sans carton d’invitation. Détachée de toute portée eschatologique, il s’agit d’une mort creuse, vide, sans raison ni espérance.

    Elle avait pourtant déjà frappé et marqué les esprits lors des attentats terroristes islamistes de 2015. Le 2 septembre s’est justement ouvert le procès des attaques contre Charlie Hebdo, une policière à Montrouge et l’Hyper Cacher de Vincennes. Il devrait se tenir jusqu’au 10 novembre prochain. Là aussi, l’effroyable ravage de la mort avait sidéré nos contemporains, les laissant sans autre recours que de manifester en se réclamant du nom d’un journal satirique, au point que le sociologue Emmanuel Todd avait parlé de « fièvre Charlie ». Nous avions alors analysé cette situation en faisant appel à des voix hors du politiquement correct, de France et de l’étranger, dans un petit livre collectif qui n’a finalement rien perdu de sa pertinence2.

    Du travail pour plusieurs générations

    Sidération face aux attentats terroristes ou réactions à la Covid-19, ces situations révèlent finalement la faillite de la civilisation matérialiste issue de la modernité ! À force d’aller contre la Création et donc le Créateur, de nier les exigences de la nature humaine, elle semble n’avoir d’autres recours que de se prémunir de l’autre sous prescription étatique. On semble arriver au bout de la logique individualiste : de son exaltation à la réduction de l’autre au rang d’ennemi. La modernité dans sa phase tardive agonise. Nous ne nous en plaindrons pas. Le matérialisme ne suffit plus à calmer les angoisses du monde. À vrai dire, ce n’est pas nouveau. Et, nous, que faisons-nous ? Les chrétiens peuvent-ils se contenter de rester masqués dans l’attente de la fin de cette civilisation ? Il est plus que temps de prêcher à nouveau l’espérance chrétienne, de redire la vérité sur les fins dernières, de redonner le Christ aux hommes. Il est plus que temps de recréer aussi les exigences d’un ordre juste offrant cette tranquillité permettant à l’homme de parvenir à sa vraie fin. Il y a là du travail pour plusieurs générations. Raison de plus pour commencer dès maintenant.

     

    1. Le Totalitarisme, 1982, p. 111.
    2. Face à la fièvre Charlie, Éd. de L’Homme Nouveau, 124 p., 9 €.

  • Avortement : l'intervention de l'Institut Européen de Bioéthique sur le plateau de la RTBF

    IMPRIMER

    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Réforme de l'avortement en Belgique : l'IEB intervient sur la RTBF

    10/09/2020

    A l'occasion d'un débat télévisé à la RTBF ce lundi 7 septembre, Constance du Bus, juriste à l'Institut Européen de Bioéthique, pointe les défis actuels autour de l'avortement en Belgique. Les situations de détresse des femmes enceintes en difficultés, évoquées dans les rapports de la Commission d'évaluation de l'avortement, posent la question des pressions sociales, économiques et relationnelles à l'origine de la plupart des avortements. 

    Constance du Bus revient également sur l'extension du délai légal pour avorter, telle que prévue par la proposition de loi débattue. L'extension du délai de 3 à 4 mois et demi de grossesse a des implications par rapport à la méthode d'avortement et à la charge psychologique de ce geste pour les professionnels de la santé.

    Un débat avec le Dr Dominique Roynet, médecin au planning familial de Rochefort, et  le Dr Jean-François Legrève, gynécologue-obstétricien à la maternité de Braine-l'Alleud, animé par Julie Morelle.

    Lien vers l'émission : ICI

  • L'accord intérimaire entre la Chine et le Vatican : un succès d'après le ministère chinois des affaires étrangères

    IMPRIMER

    De Courtney Mares sur Catholic News Agency :

    Le ministère chinois des affaires étrangères : L'accord avec le Vatican a été mis en œuvre avec succès

    Cité du Vatican, 10 sept. 2020 - Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré jeudi que l'accord intérimaire de la Chine avec le Vatican a été "mis en œuvre avec succès".

    Il a fait cette remarque quelques jours avant l'expiration de l'accord provisoire signé par le Vatican et la Chine le 22 septembre 2018.

    "Grâce aux efforts concertés des deux parties, l'accord intérimaire sur la nomination des évêques entre la Chine et le Vatican a été mis en œuvre avec succès depuis sa signature il y a environ deux ans", a déclaré Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, lors d'une conférence de presse le 10 septembre.

    Bloomberg a rapporté le 9 septembre que deux sources anonymes avaient déclaré que l'accord serait renouvelé dans les semaines à venir.

    Suite à l'accord, et en accord avec le programme de "sinisation" du Parti communiste chinois, les fonctionnaires de l'Etat dans différentes régions de Chine ont continué à enlever des croix et à démolir des bâtiments d'église, et les catholiques et le clergé clandestins continuent de faire état de harcèlement et de détention.

    Le porte-parole du gouvernement chinois a poursuivi en disant que le Vatican et la Chine avaient "accumulé plus de confiance mutuelle et de consensus grâce à une série d'interactions positives" depuis le début de 2020, citant le soutien mutuel pendant la pandémie COVID-19.

    Pendant la pandémie de coronavirus, l'Association patriotique catholique chinoise affiliée à l'État et le Comité d'administration de l'éducation catholique chinoise de la province du Zhejiang ont publié de nouvelles réglementations sur la réouverture des églises exigeant que le "patriotisme" chinois soit ajouté à la célébration de la liturgie.

    Le 1er juillet, une loi sur la sécurité nationale est entrée en vigueur à Hong Kong, qui criminalise de nouvelles catégories de "sécession", "subversion", "terrorisme" et "collusion avec des forces étrangères". Toute personne condamnée en vertu de cette loi recevra un minimum de 10 ans de prison, avec la possibilité d'une condamnation à vie.

    Le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, a déclaré qu'il n'avait "aucune confiance" dans le fait que la nouvelle loi sur la sécurité nationale respectera la liberté religieuse des catholiques.

    Le président chinois Xi Jinping a ordonné la "sinisation" de toutes les religions en Chine, une mesure que la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale a qualifiée de "stratégie de grande envergure pour contrôler, gouverner et manipuler tous les aspects de la foi dans un moule socialiste imprégné de "caractéristiques chinoises"".

    Le gouvernement chinois est en train de mettre en œuvre un "plan de sinisation" de cinq ans pour les religions du pays. L'Islam est confronté à une persécution accrue dans le pays, avec au moins 900 000 musulmans ouïghours détenus dans des camps d'internement. Les survivants de ces camps et leurs familles ont déclaré avoir subi des tortures, de l'endoctrinement, des stérilisations et des travaux forcés, ainsi que d'autres abus.

    Depuis la signature de l'accord Vatican-Chine, le pape François n'a pas parlé publiquement du sort des Ouïghours ou du mouvement de protestation de Hong Kong.

    Les termes de l'accord provisoire de 2018 entre le Saint-Siège et la Chine n'ont pas été rendus publics. On sait cependant que l'accord visait à régulariser les évêques nommés par le gouvernement du pays qui étaient hors de communion avec Rome.

    Suite à une réunion du 14 février entre l'archevêque Paul Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États du Saint-Siège, et Wang Yi, le ministre chinois des affaires étrangères, le service de presse du Saint-Siège a déclaré que la réunion avait "souligné l'importance de l'accord provisoire" et renouvelé la "volonté de poursuivre le dialogue institutionnel au niveau bilatéral pour promouvoir la vie de l'Église catholique et le bien du peuple chinois".

    La société de cybersécurité Recorded Future a rapporté le 28 juillet que des pirates informatiques parrainés par l'État chinois auraient ciblé les réseaux informatiques du Vatican pour tenter de donner à la Chine un avantage dans les négociations visant à renouveler un accord provisoire avec le Saint-Siège.

    Le porte-parole du gouvernement chinois a déclaré le 10 septembre : "Les deux parties continueront à maintenir une communication et une consultation étroites et à améliorer les relations bilatérales".

  • L'écologie : une nouvelle religion selon l'évangile du bon Père Charles Delhez, jésuite

    IMPRIMER

    Les religions divisent, les religions enferment, les religions sont dogmatiques et, bien sûr, la religion catholique - surtout elle ! - n'échappe pas à ces reproches. Mais pour réconcilier tout le monde et dépasser ces vieux clivages, il n'y a qu'à emboiter le pas au pontife régnant qui s'est converti à l'écologie et à se réjouir de l'avènement d'une (presque) religion écologique. Tel est l'évangile selon saint Charles Delhez...

    Du Père Charles Delhez s.J. dans la Libre du 10 septembre :

    CHRONIQUE

    Une nouvelle religion ?

    Le combat écologique a bel et bien quelque chose de religieux qui peut réunir au-delà de toutes les frontières. Jeudi dernier, 3 septembre, le pape François a reçu la visite de quinze personnalités françaises. Parmi elles, l’actrice Juliette Binoche, le chercheur Pablo Servigne, l’économiste jésuite Gaël Giraud. Ils sont arrivés dans la Ville éternelle après vingt heures de voyage en train et en car, développement durable oblige. Tous ne se réclament pas de l’Église. Ce qui les unissait, c’était une même foi écologique.

    Trop souvent les croyances religieuses ont divisé les humains. L’écologie pourrait-elle les réconcilier ? Il y a sans doute des climato-sceptiques, des matérialistes invétérés, des gens qui ne jurent que par les technosciences. Il n’empêche, l’écologie mobilise de nombreuses personnes par-delà les frontières nationales, politiques et même religieuses. L’encyclique Laudato Si', voici cinq ans déjà, a voulu rassembler "tous les hommes de bonne volonté", non dans le giron de l’Église, mais dans un même combat pour la sauvegarde de "notre maison commune". Elle a séduit des gens d’autres convictions. Pour Juliette Binoche, par exemple, ce document fut, selon ses dires, une "bouffée d’oxygène".

    Le dialogue des convictions

    La crise écologique rend urgent le dialogue des convictions, et notamment des religions. Ces dernières ont en commun ce sens du "sacré", de ce sentiment que "quelque chose nous dépasse". Elles partagent cette idée que nous ne sommes pas les propriétaires de la nature, mais bien Dieu, quel que soit le nom qu’on lui donne et la manière dont on l’honore. Nous sommes seulement des intendants.

    Notre Occident a instrumentalisé la nature, se justifiant parfois par une lecture partielle du livre de la Genèse, avec des lunettes de "maître et de Seigneur de la nature", selon la formule de Descartes. Il s’en est coupé et certaines idéologies voudraient lui dire adieu. Il est tellement précieux d’entendre un autre langage, d’être à l’écoute d’autres cultures. Lors de l’audience, le pape François fit confidence à ses hôtes de sa propre conversion écologique grâce à la rencontre des peuples premiers d’Amazonie.

    La religion nous aide à chercher Dieu, et non à croire qu’on l’a trouvé. Le mystique, dit le Pape dans Laudato si’"sent que Dieu est en toute chose". Peut-être avons-nous trop cherché le sacré dans les dogmes, les rites et les hiérarchies, alors que Dieu se manifeste dans cette nature offerte à tous, riches et pauvres. Une religion n’est pas qu’un ensemble de croyances. Par ses récits, elle donne un sens à l’existence, une tâche à accomplir et se reconnaît dans un art de vivre. Chacune peut donc se retrouver dans le projet écologique et dans ces nouvelles façons de vivre que sont la sobriété heureuse, la modération joyeuse, la croissance respectueuse… Le combat pour la sauvegarde de la nature a bel et bien quelque chose de religieux.
     
    Un regard contemplatif

    On ne pourra protéger la nature et la restaurer que si on prend le temps de l’admirer, si on l’accueille dans la gratitude et que notre regard se fait contemplatif. Encore une attitude religieuse et spirituelle. Certes, la spiritualité n’est pas le monopole des religions mais, pour parler comme le Pape, celles-ci apportent de nouvelles motivations et de nouvelles exigences. Elles sont chacune une invitation à un "don de soi", et l’engagement écologique en est un. On ne peut négliger leurs contributions.

    L’écologie, une nouvelle religion ? L’expression est trop forte, bien sûr. Mais c’est une opportunité pour chacune des religions. Il ne s’agit pas pour celles-ci de renier leurs racines propres, mais d’y trouver de quoi nourrir l’engagement de leurs fidèles. Elles doivent de toute urgence entrer dans un véritable dialogue, sans concurrence. Alors, chacune pour sa part pourra réaliser un de ses objectifs : rassembler. Une des étymologies possibles du mot "religion" est en effet religare, relier. Or, la cause écologique relie des hommes et des femmes de plus en plus nombreux dans une fraternité universelle et donne aux jeunes, parfois en panne d’engagement, une vocation nouvelle.

  • Allemagne : une vidéo publiée par un diocèse appelle à l'abolition de l'enseignement de l'Eglise sur la morale sexuelle

    IMPRIMER

    De Jan Bentz sur IFamNews :

    Une vidéo scandaleuse publiée par un diocèse catholique allemand appelle à l’abolition de l’enseignement de l’Église sur la morale sexuelle

    Supprimer le terme "morale sexuelle" et accepter "chaque personne avec sa sexualité" - tel est le message de la vidéo, diffusée avec l'approbation de l'Église.

    3 septembre, 2020

    « Examinez et changez l’Église »: sous ce titre, le diocèse d’Essen (en Allemagne de l’Ouest) a publié une vidéo (sur Facebook et YouTube) dans laquelle les employés du diocèse se prononcent en faveur de l’acceptation des « mariages » homosexuels et de l’abolition de l’enseignement moral de l’Église sur la sexualité.

    « Je suis gay, catholique, marié à mon mari depuis 2004 et je travaille pour l’Église catholique depuis 1996. Beaucoup de nos amis demandent toujours: comment est-ce possible? Et, honnêtement, parfois cela me déchire de travailler pour une institution qui me rejette et rejette ma sexualité – notre mariage », déclare Rainer Teuber, membre du personnel du diocèse d’Essen, dans la vidéo.

    Le programme de « Changer l’Église » comprend non seulement l’acceptation des actes homosexuels , mais aussi l’acceptation de la fornication sous forme de cohabitation prénuptiale, ainsi que celle de la communion pour les divorcés remariés.

    « L’Eglise blesse les gens », affirme Sabrina Kuhlmann, conseillère pastorale du diocèse. « Tous ceux qui ne sont pas hétérosexuels; tous ceux qui ne se marient pas mais veulent quand même vivre ensemble; tous ceux dont les mariages ont échoué et qui osent une nouvelle tentative, tous ceux-là ne se conforment pas à la norme de l’Église, aussi fidèles soient-ils. »

    Lire la suite

  • Australie : une nouvelle loi oblige les prêtres à briser le secret de la confession

    IMPRIMER

    De Présence (site canadien d'information religieuse) :

    Une loi australienne pour obliger les prêtres à briser le secret de la confession

     
    2020-09-08

    Une nouvelle loi oblige les prêtres de l'État du Queensland, en Australie, à violer le secret de la confession pour signaler à la police les abus sexuels sur des enfants, sous peine de trois ans de prison.

    La loi a été adoptée par le Parlement du Queensland le 8 septembre. Elle a reçu le soutien des deux principaux partis, mais est dénoncée par l'Église catholique.

    Un prélat du Queensland, l'évêque Tim Harris de Townsville, a tweeté un lien vers un article sur l'adoption de la nouvelle loi et a déclaré: «Les prêtres catholiques ne peuvent pas briser le secret de la confession.»

    La nouvelle loi est une réponse aux recommandations de la Commission royale sur les abus sexuels sur enfants, qui a révélé et documenté l'histoire tragique des abus dans les organisations religieuses et laïques, y compris les écoles et orphelinats catholiques à travers le pays. L'Australie-Méridionale, le Victoria, la Tasmanie et le Territoire de la capitale australienne ont déjà promulgué des lois similaires.

    L'une des recommandations de la Commission royale était que la Conférence des évêques catholiques australiens consulte le Saint-Siège et «précise si les informations reçues d'un enfant lors du sacrement de réconciliation selon lesquelles il a été abusé sexuellement sont couvertes par le secret de la confession» et également si «si une personne confesse lors du sacrement de réconciliation avoir commis des abus sexuels sur des enfants, l'absolution peut et doit être suspendue jusqu'à ce qu'elle se dénonce aux autorités civiles».

    Mais une note approuvée par le pape François et publiée par le Vatican à la mi-2019 a réaffirmé le secret absolu de tout ce qui est dit en confession et a appelé les prêtres à le défendre à tout prix, même au prix de leur vie.

    Le prêtre, en effet, apprend les péchés du pénitent «non ut homo sed ut Deus» – non pas en tant qu'homme, mais en tant que Dieu - au point qu'il «ne sait pas» ce qui a été dit au confessionnal parce qu'il n'a pas écouté en tant qu'homme, mais précisément au nom de Dieu, indique le document du Vatican.

    La défense du secret sacramentel par le confesseur, si nécessaire, même au point de verser du sang, dit la note, n'est pas seulement un «acte obligatoire» d'allégeance au pénitent mais est bien plus: c'est un témoignage nécessaire – un martyre – du «pouvoir de salut unique et universel du Christ et de son Église».

    Lire la suite

  • Vous avez dit "Printemps de l'Eglise" ?

    IMPRIMER

    Du site "Pro Liturgia" (lundi 7 septembre) :

    Le “printemps de l’Eglise” annoncé à grand coups de slogans creux (messes vivantes et attirantes, engagement des laïcs, diocèse en fête, création d’équipes pastorales...) depuis les années 1970 est enfin à nos portes. La preuve : plusieurs diocèses sont en train de vendre des églises afin qu’elles puissent être transformées en salles polyvalentes ; les séminaires diocésains ferment les uns après les autres tandis que les séminaires interdiocésains ne font plus que survivre ; nombre de prêtres continuent à célébrer des messes façon “has been” qui n’ont qu’un lointain rapport avec la liturgie de l’Eglise tandis qu’à côté d’eux d’autres prêtres célèbrent des liturgies dans un décorum copié du théâtre baroque ; les évêques confient au peu de prêtres qui leur reste et ne sont pas encore victimes d’un “burn out” des “secteurs paroissiaux” de plus en plus vastes ; dans nombre d’églises il n’y a plus qu’une messe par mois (dans le meilleur des cas) fréquentée par une poignée de fidèles déjà bien avancés en âge...

    Bref, le “printemps de l’Eglise” est bien là... du moins aux yeux de ce clergé qui s’obstine à ne pas vouloir reconnaître que tout ce qui a été fait sur la base des grands discours enthousiastes des années post-conciliaires aura conduit à un effondrement total de la foi catholique.

    D’où la question : que restera-t-il de l’Eglise en France d’ici cinq ans ? Rien. Car ce ne sont pas les quelques rares paroisses qui marchent encore ici ou là pour x raisons qui pourront freiner la débâcle.
    Vatican II a rappelé que les évêques étaient “les gardiens et les promoteurs de la liturgie de l’Eglise” ; or voilà un bon demi-siècle que les évêques qui se sont succédé à la tête des diocèses n’ont plus rien gardé de la liturgie - ou si peu ! - et collaboré de préférence avec des prêtres qui furent les plus grands démolisseurs du culte divin afin de pouvoir remplacer le sacré par leurs célébrations eucharistiques “bling-bling”. Dans de telles conditions...

    “Lorsqu’on ne vous recevra pas et qu’on n’écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds. Je vous le dis en vérité : au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement que cette ville-là.” (Mt. 10, 14-15). Dans la situation actuelle, les instructions de Jésus rapportées par l’Evangéliste prennent tout leur sens.

  • Euthanasie en direct sur facebook, un scénario écrit à l'avance

    IMPRIMER

    De Tommaso Scandroglio sur La NBQ, traduction de "Benoît et moi" :

    Euthanasie en direct sur facebook, un scénario déjà écrit

    7 septembre 2020

    Le cas d’Alain Cocq, le Français immobilisé dans son lit qui, ne pouvant obtenir l’euthanasie légalement, a déclaré vouloir se laisser mourir en direct sur Facebook, respecte un canevas qui a fait ses preuves dans les combats idéologiques. Cocq est un militant pro-mort qui se bat depuis 30 ans pour obtenir l’euthanasie et aujourd’hui rendre la loi française plus permissive. Son histoire n’est donc pas seulement un cas d’euthanasie, mais aussi et surtout l’exécution d’un protocole de caractère culturel-opérationnel bien étudié et bien préparé afin d’atteindre certains objectifs précis.

    Histoire d’une nouvelle euthanasie [en français dans le texte]. Alain Cocq, résidant à Dijon, souffre depuis des années d’une pathologie grave très rare qui, depuis un certain temps , l’immobilise dans son lit. A présent, il a décidé de débrancher la prise.

    Cependant, aux termes de la loi, ce désir funeste ne peut être satisfait. En fait, la loi Claeys-Leonetti de 2016 autorise « une sédation profonde et continue jusqu’à la mort », mais seulement si certaines conditions sont remplies, notamment la présence d’une pathologie incurable – et le tableau clinique de Cocq pourrait répondre à cette exigence – et l’imminence de la mort, condition absente dans le cas de notre homme de 57 ans. Entre parenthèses: chez nous, Cocq aurait déjà trouvé la mort grâce à l’application de la loi 219/17. Comme il ne peut être tué légalement, Cocq aura recours au bricolage : il se laissera mourir de faim et de soif.

    Alain Cocq est un militant pro-mort. Symbole de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, il s’est rendu en fauteuil roulant à la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg en 1993 et a parcouru la France pour tenter de rendre la loi française sur la fin de vie encore plus permissive. En somme, il a utilisé son cas malheureux comme une arme pour accroître l’accès aux chambres mortuaires des hôpitaux.

    D’où la volonté de construire une affaire médiatique autour de sa personne.

    D’où la décision d’écrire au président Emmanuel Macron pour que quelqu’un l’aide à fermer les yeux pour toujours. Le président, avec cette tristesse typique de ceux qui ont les mains liées, a tweeté: « Avec émotion, je respecte son approche ».

    Pour sa part, Cocq a fait le grand saut et, en véritable martyr de la cause de l’euthanasie, il a commenté : « Mon état s’aggrave de plus en plus. Je suis dans une phase où je n’ai plus de vie ». Et il a ajouté : « Je veux montrer qu’en France, on ne peut pas mourir dans la dignité ». Et comment va-t-il le montrer ? En se montrant sur Facebook et en diffusant en direct sa lente agonie jusqu’à la mort par famine. Aux experts, la réponse à la question de savoir si cela est légalement autorisé.

    Nous, par contre, nous tenons à souligner combien l’histoire de Cocq respecte un canevas désormais consolidé dans des combats idéologiques.

    • Tout d’abord, nous avons toujours une loi qui nous permet de pratiquer l’euthanasie, l’avortement, d’accéder à l’insémination artificielle et à la maternité de substitution, de faire des expériences sur les embryons, de divorcer, de contracter un « mariage » gay, de « changer » de sexe, de faire taire ceux qui défendent la vérité. Donc, des règles qui légitiment le mal, mais pas de manière absolue. Dans ces lois, en effet, certaines contraintes juridiques subsistent, vestiges ténus d’une époque où tous ces comportements étaient interdits. D’où la volonté de certains d’éliminer ces enjeux en dépeignant le droit – injuste au regard du droit naturel – comme injuste au regard des droits civils. Une mauvaise loi parce qu’elle n’est pas assez mauvaise.
    • A ce stade, la stratégie prévoit le concours des juges pour autoriser ce que la loi ne veut pas autoriser, car les lois commandent et interdisent jusqu’à ce que les magistrats en décident autrement. Si, en revanche, les juges tergiversent, il faut se présenter à l’opinion publique comme des victimes du système judiciaire, des martyrs du système législatif qui vont jusqu’à être contraints de donner leur vie (voir l’affaire Cocq) ou de risquer leur liberté pour faire triompher la cause.
    • L’étape suivante consiste à exécuter précisément les comportements interdits par la loi (par exemple, le suicide assisté) soit dans un pays étranger, soit dans le pays d’origine. Dans les deux cas, le délinquant ne sera jamais poursuivi car, dans le sentiment populaire et dans la jurisprudence, ce ne sera pas le choix du pauvre homme qui, par exemple, veut s’ôter la vie, mais la loi qui, comme nous l’avons déjà dit, est injuste, mauvaise et inhumaine en raison de ses lacunes.

    À ce stade, l’illégitimité de fait génère magiquement une conduite légitime de jure, en ce sens que le cas humain devient un instrument pour orienter idéologiquement les consciences des politiciens et rendre encore plus laxiste une loi qui, en ce qui concerne le mal moral, était déjà abondamment élargie auparavant. Cela explique, par exemple, la mise en spectacle de la mort en direct sur les réseaux sociaux, qui sont une caisse de résonance nécessaire pour être entendu y compris dans les salles du Parlement.

    L’affaire Cocq n’est donc pas seulement un cas d’euthanasie, mais c’est aussi et surtout l’exécution d’un protocole de nature culturelle-opérationnelle bien étudié et bien préparé pour atteindre des objectifs précis.