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Débats - Page 274

  • Enseigner la religion à l'école

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    De KTO ("La foi prise au mot") :

    Les religions à l’école

    06/09/2020

    Pour la rentrée des classes, La Foi prise au mot propose une émission de saison : comment d’enseigner la religion à l’école ? Alors que la réponse est évidente pour de nombreux pays, elle est tout sauf une évidence en France. Alors, que vous soyez des téléspectateurs français ou d’autres pays, faisons le point. Est-ce que l’enseignement des religions à l’école est une manière de catéchisme et comment respecter une certaine neutralité ? Et surtout, est-ce que la religion s’enseigne comme les mathématiques ou l’histoire-géographie ? Y a-t-il des méthodes spécifiques, une sorte de didactique de la religion ? Pour le savoir, rendez-vous sur KTO avec Isabelle Saint-Martin, directrice d’Études à l’École pratique des Hautes Études à Paris, et Vanessa Patigny, Maître-assistante en didactique de la religion à la Haute École Léonard de Vinci à Louvain-la-Neuve en Belgique.

  • Mgr Lefebvre et Mgr Vigano : même combat ?

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    Du site de la Revue Item :

    Mgr Vigano répond dans une lettre datée du 1er septembre à la question que lui pose personnellement le site américain Catholic Family News : « Son Excellence a raison sur Vatican II, mais a-t-elle une idée de ce que les catholiques devraient faire ? » Voici le texte intégral de la réponse du prélat :

    Cher Mr. Kokx,

    J’ai lu avec un vif intérêt votre article « Questions pour Viganò : Son Excellence a raison à propos de Vatican II, mais que pense-t-elle que les catholiques devraient faire maintenant ? », publié par Catholic Family News le 22 août. Je suis heureux de répondre à vos questions, qui portent sur des sujets très importants pour les fidèles.

    Vous demandez : « À quoi ressemblerait une “séparation” de l’Église conciliaire selon l’archevêque Viganò ? » Je vous réponds par une autre question : « Que signifie se séparer de l’Église catholique selon les partisans du Concile ? » S’il est clair qu’aucun amalgame n’est possible avec ceux qui proposent des doctrines adultérines du manifeste idéologique conciliaire, il faut noter que le simple fait d’être baptisé et d’être membre vivant de l’Église du Christ n’implique pas l’adhésion à l’équipe conciliaire ; cela est vrai surtout pour les simples fidèles et aussi pour les clercs séculiers et réguliers qui, pour diverses raisons, se considèrent sincèrement comme catholiques et reconnaissent la Hiérarchie.

    Ce qu’il faut plutôt clarifier, c’est la position de ceux qui, se déclarant catholiques, embrassent les doctrines hétérodoxes qui se sont répandues au cours de ces décennies, avec la conscience que celles-ci représentent une rupture avec le Magistère précédent. Dans ce cas, il est licite de douter de leur réelle adhésion à l’Église catholique, dans laquelle ils occupent cependant des fonctions officielles qui leur confèrent une autorité. Il s’agit d’une autorité exercée illicitement, si son but est de forcer les fidèles à accepter la révolution imposée depuis le Concile.

    Une fois ce point clarifié, il est évident que ce ne sont pas les fidèles traditionnels – c’est-à-dire les vrais catholiques, selon les termes de saint Pie X – qui doivent abandonner l’Église dans laquelle ils ont pleinement le droit de rester et dont il serait malheureux de se séparer ; mais plutôt les modernistes qui usurpent le nom de catholiques, précisément parce que seul l’élément bureaucratique leur permet de ne pas être considérés au même titre qu’une quelconque secte hérétique. Cette revendication sert en fait à les empêcher de se retrouver parmi les centaines de mouvements hérétiques qui, au cours des siècles, ont cru pouvoir réformer l’Église à leur guise, plaçant leur fierté avant leur devoir de garder humblement l’enseignement de Notre Seigneur. Mais de même qu’il n’est pas possible de revendiquer la citoyenneté dans une patrie dont on ne connaît pas la langue, la loi, la foi et la tradition, de même il est impossible que ceux qui ne partagent pas la foi, la morale, la liturgie et la discipline de l’Église catholique s’arrogent le droit de rester en son sein et même de gravir les échelons de la hiérarchie.

    Ne cédons donc pas à la tentation d’abandonner – bien qu’avec une indignation justifiée – l’Église catholique, sous prétexte qu’elle a été envahie par des hérétiques et des fornicateurs : ce sont eux qui doivent être expulsés de l’enceinte sacrée, dans un travail de purification et de pénitence qui doit commencer par chacun de nous.

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  • La pratique catholique sera la grande perdante de l’épidémie de coronavirus

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    De Jean-Baptiste Ghins sur le site du journal La Croix :

    Pour le cardinal Hollerich, « le nombre de personnes qui se rendent à l’église va diminuer »

    Le cardinal Jean-Claude Hollerich, président de la Commission des épiscopats de l’Union européenne, entrevoit une baisse de la pratique catholique en Europe, ainsi qu’une réduction de l’importance de l’Occident sur la scène internationale. Loin d’y voir une fatalité, il prend ces phénomènes pour des opportunités.

    « Le nombre de personnes qui se rendent à l’église va diminuer ». Un constat simple qui en dit long. Pour le cardinal Jean-Claude Hollerich, président de la Commission des épiscopats de l’Union européenne, la pratique catholique sera la grande perdante de l’épidémie de coronavirus. Dans une interview donnée à L’Osservatore romano, publiée le mercredi 2 septembre, l’archevêque de Luxembourg anticipe des jours difficiles pour le catholicisme en Occident, y voyant néanmoins l’occasion d’un renouveau dans la foi.

    « Une opportunité pour l’Église »

    Interdictions des cultes publics, messes en ligne, fermetures des églises, suspension de la catéchèse, limitations de l’accès aux sacrements… Autant d’effets de l’épidémie qui ne laisseront pas l’Église intacte. Pour Mgr Hollerich, cette situation sonne au moins le glas de la pratique religieuse des « catholiques culturels », ceux qui se rendaient à la messe par tradition, ou plutôt par habitude. « Ils ont remarqué que la vie était très confortable, et qu’ils peuvent vivre agréablement sans fréquenter les églises. » souligne l’archevêque.

    Pourtant, le cardinal ne se plaint pas. À ses yeux, le coronavirus n’a fait qu’accélérer un processus de sécularisation latent, dont l’Église doit prendre acte avec humilité. « Il s’agit d’une grande opportunité pour l’Église », a-t-il déclaré. « Nous devons comprendre les enjeux du présent. Nous devons agir et mettre en place de nouvelles structures missionnaires. » Un véritable sursaut pourrait-il avoir lieu ? Mgr Hollerich le pense, lui qui rêve d’une Église « plus chrétienne, plus simple, plus pauvre économiquement ».

    Un bouleversement international

    Au-delà de l’Église, le cardinal anticipe un affaiblissement de la position de l’Europe et des États-Unis sur la scène internationale. Le coronavirus agissant comme un accélérateur global, commente-t-il, nous allons assister à la croissance « d’autres pays, d’autres économies. » Loin d’une défaite, Mgr Hollerich y voit une occasion pour « abandonner l’eurocentrisme présent dans nos pensées » et apprendre à « travailler humblement avec d’autres pays pour l’avenir de l’humanité, et davantage de justice ».

    La solidarité internationale doit, interpelle Mgr Hollerich, porter un regard particulièrement attentif sur l’Afrique, dont l’économie a été sévèrement affectée par l’épidémie. « Si nous sommes riches en Europe, c’est parce que nous avons profité de la richesse de l’Afrique », rappelle le cardinal.

    Aujourd’hui, plus que jamais, c’est comme frères et sœurs des Africains que peuvent agir les Européens, car la maladie étant devenue leur quotidien, et la pauvreté s’accentuant également en Occident, en parlant des mourants, les Européens « parlent d’eux-mêmes ». « Dieu aime les peuples d’Afrique et d’Europe de la même manière. Dieu n’a pas de préférence pour l’Europe » clame l’archevêque, pour qui « la solidarité ne doit pas avoir de frontières ».

    L’esprit européen

    Comme moteur de cette solidarité, Mgr Hollerich aspire à un réveil de la « conscience européenne », héritière d’un esprit chrétien altruiste, qui n’est pas nécessairement portée par des croyants. Pour le cardinal, la résonance de Laudato si’, bien au-delà des murs de l’Église, est un témoin de cet héritage.

    Le lien intime entre christianisme et Europe ne doit pourtant pas donner lieu à un « carnaval », qui consisterait à se parer d’habits chrétiens sans intégrer la substance du message évangélique. « Vouloir partager sa richesse avec les plus pauvres, respecter les droits humains : tels sont les éléments distinctifs du christianisme », souligne le cardinal. Si les chrétiens doivent retrouver un nouveau souffle après l’épidémie, ce sera « d’abord par des actes », eux-mêmes inspirés par « la voix du Christ ». Faire le deuil d’un catholicisme culturel, « sans force vivante », est ainsi une étape nécessaire pour pouvoir replacer son « salut en Jésus-Christ ».

  • Elections américaines : Donald Trump pourrait-il être réélu ?

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    De Thierry Boutet sur Smart Reading Press :

    DONALD TRUMP PEUT-IL ÊTRE RÉÉLU ?

    La campagne pour l’élection présidentielle américaine entre dans sa dernière ligne droite. Le 20 août avait lieu la Convention démocrate, désignant sans surprise Joe Biden comme candidat du Parti. Le 25 août, Donald Trump était officiellement investi par le Parti républicain. Pour la plupart des médias français et pour les grands médias américains, Donald Trump devrait être battu. Mais faut-il se fier aux indications des sondages ?

    Selon les agrégateurs de sondages de septembre 2019 à aujourd’hui, le candidat à la primaire démocrate, Joe Biden, a un retard de votes moyen de 7,5 points (de %) par rapport au président sortant Donald Trump, le candidat républicain. Cet écart suffira-t-il pour que Trump l’emporte ? Plusieurs raisons suggèrent d’être prudent sur le pronostic.

    L’INCONNUE DES SONDAGES

    En premier lieu, il convient d’être circonspect sur les sondages. Le système électoral américain n’est pas le système français. Il est indirect. Dans chaque État, les Américains désignent des grands électeurs, au total 360. Ce sont eux qui, en définitive, élisent le Président. Or, dans chaque État, le parti dont les grands électeurs arrivent en tête remporte la totalité des voix de l’État, et chaque État n’a pas le même nombre de grands électeurs. À ce compte, il est possible d’être majoritaire en voix et de perdre l’élection. Ainsi, à la même époque en 2016, Hillary Clinton avait dans les sondages 6 points d’avance sur Donald Trump. Elle a remporté le vote populaire avec 2,1 points d’avance, mais cette avance en voix ne lui a pas permis d’obtenir la majorité du vote des grands électeurs, et Donald Trump a été élu Président.

    C’est donc le nombre de grands électeurs qui importe pour le résultat final, et non le nombre de voix de citoyens. Or les chiffres de sondages dont on dispose et qui sont communiqués par les médias permet un pronostic sur le nombre de voix, pas sur celui des grands électeurs. Pour extrapoler le nombre de grands électeurs à partir du nombre de voix, il faudrait avoir des sondages États par État réalisés dans des conditions identiques. Ceux dont on dispose ne permettent donc pas de donner un pronostic précis. Des écarts relativement importants peuvent se produire. Même si la cote de popularité de Donald Trump est basse (38 % selon Gallup), des surprises sont encore possibles.

    La campagne électorale, déjà perturbée par l’épidémie de Covid, va entrer dans une phase très dure. À 77 ans, Joe Biden n’est pas dans une forme olympique et n’est pas le meilleur candidat que les démocrates aient connu. Il est loin d’avoir le charisme de Barak Obama ou l’allant d’Hillary Clinton. À cela s’ajoute la situation économique et sociale des États Unis. D’un point de vue économique et financier, le bilan de Trump est loin d’être catastrophique pour beaucoup d’Américains. En revanche, depuis l’affaire Floyd, le pays est en proie à la violence.

    Mais il n’est pas certain que cette situation joue contre Donald Trump. Les classes moyennes n’aiment ni le chaos ni l’insécurité, et elles cherchent spontanément des personnalités fortes. De ce point de vue, Joe Biden ne passe pas pour être un lion, et Donald Trump, malgré sa personnalité clivante, peut en définitive apparaître plus rassurant. Le reflexe sécuritaire peut jouer sur une fraction de l’électorat et, comme le résultat risque de se jouer dans un mouchoir de poche, il peut faire basculer l’élection.

    LE VOTE DES CATHOLIQUES

    L’un des autres facteurs importants du résultat sera le vote des catholiques. Ils sont 70 millions et représentent 28 % de la population américaine. Ils votent aussi plus que la moyenne des Américains. En cas de forte abstention, leur vote pèse donc d’autant plus lourd.

    EWTN News/RealClear Opinion Research vient de publier le deuxième de ses quatre sondages sur le vote des catholiques en vue de l’élection de 2020. Il donne une image assez précise de l’opinion catholique américaine. Celle-ci, comme en France, n’est évidemment pas homogène. Entre les catholiques qui acceptent l’enseignement de l’Église, les catholiques pratiquants et engagés, et les catholiques culturels, il existe de notables différences, y compris politiques.

    Le vote des catholiques est d’autant plus favorable à Donald Trump que la pratique religieuse et l’adhésion à l’enseignement de l’Église est fort. Il reste que, globalement, 47 % des catholiques auraient aujourd’hui une opinion favorable de Donald Trump. Ils n’étaient que 44 % en novembre 2019 selon le même institut. 34 % affirment que leur choix est définitif et 12 % d’indécis estiment qu’ils le feront probablement, contre 10 % qui estiment que c’est peu probable et 36 % qu’ils ne le feront jamais. Parmi les plus fervents, environ les deux tiers des catholiques (63 %), un chiffre très élevé, approuvent le Président sortant, et 53 % sont déjà décidés à voter pour lui. C’est dire si le vote des catholiques, surtout si on y ajoute celui des protestants conservateurs, sera déterminant.

    Rien de surprenant à cela : sur toutes les questions sociétales, l’enjeu est de taille. Aucun Président des États-Unis n’a été aussi pro life que Trump. Depuis le début de son mandat, il n’a pas cessé de soutenir, contre l’intelligentsia, les médias et les universités, le combat de tous ceux qui se battent pour le respect de la dignité de la personne de la naissance à la sénescence et le respect de la différence homme/femme fondée sur le sexe biologique.

    En définitive, le 3 novembre prochain, les Américains, qu’ils soient croyants ou non, ne choisiront pas seulement entre deux politiques étrangères ou deux politiques économiques, mais entre deux visions de l’Homme. Jamais, dans l’histoire des États-Unis, les questions éthiques et culturelles n’ont été liées à ce point au débat politique. Quoi que l’on pense de la personnalité de Donald Trump ou de celle de Joe Biden, la portée de l’élection présidentielle sera considérable pour la société américaine. Bon nombre d’Américains le savent, ce qui explique l’âpreté de la lutte et l’incertitude sur son issue.

    Thierry Boutet

    Lire également : CE QUE LES CATHOLIQUES DOIVENT SAVOIR SUR LE PROGRAMME DE JOE BIDEN

  • La pratique des mères porteuses devant la Cour européenne des droits de l'homme

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    La pratique des mères porteuses devant la Cour européenne des droits de l'homme

    03/09/2020

    La gestation pour autrui (GPA) pose de nombreuses et délicates questions sur le plan juridique, en particulier sur le plan du lien de filiation avec le père biologique ou la mère d'intention.

    La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a eu l'occasion de se prononcer à plusieurs reprises, ces dernières années, au sujet de la pratique de la GPA, du point de vue de son articulation avec les droits fondamentaux, en particulier le droit au respect de la vie privée et familiale.

    L'Institut Européen de Bioéthique vous propose une synthèse de la jurisprudence de la CEDH publiée à ce jour sur cette question : 

    Cour européenne des droits de l'homme & Gestation pour autrui

  • Saurons-nous proposer autre chose que la mort à nos aînés ?

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    De Constance du Bus en opinion (contribution externe) sur le site de la Libre :

    Aide au suicide pour "vie accomplie" : quelle place pour les personnes âgées dans nos sociétés occidentales aisées ?

    La nouvelle proposition de loi hollandaise - visant à autoriser l’aide au suicide pour "vie accomplie" à partir de 75 ans - pose la question de la place des personnes âgées dans nos sociétés occidentales aisées.

    Il s’agit bien ici de suicide, et non d’euthanasie. L’auteure insiste sur ce point : il ne faudra justifier d’aucune condition médicale pour obtenir que l’on vous aide à mettre fin à vos jours. En revanche - et voilà les "précautions" habituelles assortissant le balayement des interdits fondamentaux -, le texte légal prévoit une litanie de conditions, tantôt formelles, tantôt plus substantielles. Examinons-les brièvement.

    Un accompagnateur pour aider

    Un "accompagnateur de fin de vie" (levenseindebegeleider) devra discuter avec la personne âgée de l’opportunité d’impliquer ses proches dans la discussion. Ce conseiller devra par ailleurs avoir la "conviction" que la demande de mourir est "libre, réfléchie et persistante". Voilà des termes bien similaires à ceux qui prévalent en matière d’euthanasie. L’accompagnateur devra en outre s’entretenir avec la personne suicidaire au moins deux fois sur une période de minimum deux mois. Il devra - et ce n’est pas rien - avoir la conviction qu’il n’existe pas d’autre "aide" souhaitable pour cette personne - ce qui revient, paradoxalement, à considérer le suicide comme une "aide" ; aider à quoi ? Il lui faudra enfin s’assurer que la personne est capable d’un discernement raisonnable sur ses intérêts en jeu.

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  • Le port du masque obligatoire : un réel problème de conscience

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    Des propos recueillis par Pauline Quillon sur le site de Famille Chrétienne :

    Martin Steffens : « Qu’aurait fait saint François à l'heure du masque obligatoire ?»

    1/09/2020

    Steffens

    Martin Steffens ©N.LEBLANC-ITEM

    Le port du masque est désormais obligatoire en entreprise, à l'école, et dans de très nombreuses villes de France. Le philosophe Martin Steffens estime que cette obligation généralisée pose un réel problème de conscience. Entretien avec un « prophète de malheur ».

    La décision de faire porter des masques à tous, partout, y compris à l’école ou à l’extérieur, est-elle critiquable ?

    Quand une décision politique concerne toute la population, il doit y avoir une réflexion libre, donc critique. Problématiser la généralisation du masque est un devoir citoyen. Il ne faut pas craindre de se trouver pris entre deux préoccupations légitimes : la remontée de l’épidémie et l’adoption progressive et irréversible d’habitudes incompatibles avec une vie sociale épanouie. Le déconfinement se révèle comme l’extension du confinement à toutes les sphères de notre vie. Ce n’est pas rien !

    Sur le plan politique, on doit se demander par exemple quel est le statut légal de ces mesures. Est-ce un décret ? L'état d'urgence, dont on est censé être sorti, est en toute rigueur de termes ce qu’on appelle une dictature, c'est-à-dire la délégation, normalement temporaire, de toutes les décisions au seul gouvernement. Or la dictature n’est ni un état politique normal, ni donc quelque chose à quoi s’habituer.

    D’autant que, sur le plan des faits fermement établis, aucun cluster en plein air n’est à signaler. Ainsi, quand Jean Castex a évoqué de la nécessité d’étendre le port obligatoire du masque en extérieur, Martin Blachier, médecin épidémiologiste et spécialiste en santé publique, confiait dans La Croix, avec quelques autres collègues médusés (13 août 2020) : « En entendant cela, j’ai failli tomber de ma chaise. »

    Et le masque à l'école...

    Pour les enfants, suivre six heures de cours avec un masque, c’est terrible. Le philosophe italien Giorgio Agamben dit que le camp de concentration est le modèle de la gestion des corps dans nos démocraties. Ce propos, choquant, trouve dans les mesures sanitaires imposées à nos enfants une terrible illustration. Pourquoi se soucie-t-on si peu de la violence qu’on leur inflige ?

    Que change le port du masque dans notre relation aux autres ?

    Bruno Chenu disait que la religion chrétienne est la religion du visage. Nous sommes la civilisation du visage et, dans notre Histoire, ce n’est jamais impunément que le visage a disparu. Car qu’est-ce que le visage ? C’est ce que je confie à autrui. Car le visage est la part de moi que mon interlocuteur voit mais que, moi, je ne peux voir. Je le lui offre, nu, en espérant qu’il saura l’accueillir et l’habiller d’un sourire. Avoir un visage, c’est ainsi accepter de ne pas s’appartenir tout à fait. Dans le visage à découvert, il y a tout le risque de la relation.

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  • Quand l'ancien directeur de Charlie Hebdo rend justice aux catholiques

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    De Gabrielle Cluzel sur Boulevard Voltaire :

    Nouveau blasphème de Philippe Val : sur RMC, il dénonce le dogme « raciste »…

    Si l’on avait dit aux catholiques que ce serait, un jour, l'ancien directeur de Charlie Hebdo, qui leur rendrait justice...

    Les voies du Seigneur sont impénétrables. Si l’on avait dit aux catholiques que ce serait, un jour, , ancien directeur de , qui leur rendrait justice…

    La scène se passe aux « Grandes Gueules », sur RMC. Philippe Val est interrogé sur la décision de l’hebdomadaire, en ce jour anniversaire, de republier les caricatures ayant suscité l’ire des terroristes conduisant au carnage que l’on sait.

    Et là, il balance : « Comment se fait-il que lorsque j’avais des procès avec les catholiques intégristes – pendant dix ans, j’étais au tribunal tous les trois jours ! -, tout le monde nous disait “Vous êtes formidables, c’est sympa, c’est génial”, tout le monde nous applaudissait, il n’y avait pas de violence, sauf une fois où je me suis fait casser la gueule par des intégristes anti-avortement. Mais du jour où on a publié les caricatures de Mahomet – pourtant, c’était la même chose -, tout le monde nous a lâchés, les grands intellectuels de gauche, les journaux bien-pensants… parce qu’ils avaient peur ! Ils avaient pas peur des cathos intégristes, ceux-là ils étaient avec leur machin (sic) à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, ils en avaient rien à f…, mais ils avaient peur des musulmans intégristes. Donc, ils ont dit “Pourquoi on ne dit rien contre les intégristes musulmans… ben… euh… tiens, parce que c’est raciste !” Ils ont trouvé un truc ! En quoi critiquer une religion est raciste ? Et on vit sur ce mensonge […] ! »

    Provocateur un jour, provocateur toujours. Briseur de tabous jusqu’au bout. Ce qu’il profère là est presque un nouveau blasphème, une contestation iconoclaste de ce dogme consistant à renvoyer dos à dos « tous les intégrismes », en faisant semblant de ne pas voir et de pas savoir que lorsque les catholiques – même dans leur composante la plus « dure » – sont profondément meurtris par certains dessins de Charlie Hebdo, ils ne font pas pour autant un carnage en croyant dur comme fer que cette abominable tuerie les enverra au paradis. Mettre dans le même sac toutes les religions pour ne taper, in fine, que sur une seule comme dans Les Fourberies de Scapin, parce qu’on la sait inoffensive… il fallait la « légitimité » de Philippe Val pour le dénoncer.

    Les voies du Seigneur sont (vraiment très) impénétrables.

  • Le discours de la sœur Dede Byrne à la Convention nationale républicaine de 2020

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    Discours de la sœur Dede Byrne à la Convention nationale républicaine de 2020 (source)

    28 août 2020

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    Sœur Deirdre "Dede" Byrne, POSC, était parmi les intervenants à la Convention nationale républicaine de 2020. Aujourd'hui religieuse catholique, Byrne a été chirurgien, officier de l'armée à la retraite et missionnaire. Le texte complet de son discours, prononcé le 26 août, est disponible ci-dessous :

    Bonsoir.

    Je suis Soeur Dede Byrne, et j'appartiens à la Communauté des Petites Travailleuses des Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie. Le 4 juillet dernier, j'ai eu l'honneur d'être l'un des invités du président lors de la célébration du Salut à l'Amérique. Je dois avouer que j'ai récemment prié à la chapelle, priant Dieu de me permettre d'être une voix, un instrument pour la vie humaine. Et me voilà maintenant en train de parler à la Convention nationale républicaine. Je suppose que l'on ferait mieux mieux de faire attention à ce pour quoi l'on prie.

    Mon cheminement vers la vie religieuse n'a pas été un chemin traditionnel, si tant est qu'il en existe. En 1978, alors que j'étais étudiante en médecine à l'université de Georgetown, je me suis engagée dans l'armée pour aider à payer mes frais de scolarité, et j'ai fini par consacrer 29 ans à l'armée, servant comme médecin et chirurgien dans des endroits comme l'Afghanistan et la péninsule du Sinaï en Égypte.

    Après beaucoup de prières et de contemplation, je suis entrée dans mon ordre religieux en 2002, travaillant au service des pauvres et des malades en Haïti, au Soudan, au Kenya, en Irak et à Washington, D.C. L'humilité est à la base de notre ordre, ce qui rend très difficile de parler de moi. Mais je peux parler de mon expérience de travail pour ceux qui fuient des pays déchirés par la guerre et appauvris dans le monde entier. Ces réfugiés partagent tous une expérience commune. Ils ont tous été marginalisés, considérés comme insignifiants, impuissants et sans voix. Et si nous avons tendance à penser que les marginaux vivent au-delà de nos frontières, la vérité est que le plus grand groupe marginalisé au monde se trouve ici aux États-Unis. Ce sont les enfants à naître.

    En tant que chrétiens, nous avons rencontré Jésus pour la première fois sous la forme d'un embryon vivant dans le ventre d'une mère célibataire et l'avons vu naître neuf mois plus tard dans la pauvreté d'une grotte. Ce n'est pas un hasard si Jésus a défendu ce qui était juste et a finalement été crucifié parce que ses paroles n'étaient ni politiquement correctes ni à la mode. En tant que disciples du Christ, nous sommes appelés à défendre la vie contre le politiquement correct ou la mode d'aujourd'hui. Nous devons lutter contre un programme législatif qui soutient et même célèbre la destruction de la vie dans l'utérus. N'oubliez pas que les lois que nous créons définissent la manière dont nous voyons notre humanité. Nous devons nous interroger : Que disons-nous lorsque nous pénétrons dans le ventre d'une mère et que nous y éteignons une vie innocente, impuissante et sans voix ?

    En tant que médecin, je peux le dire sans hésitation : la vie commence dès la conception. Bien que ce que j'ai à dire puisse être difficile à entendre pour certains, je le dis parce que je ne suis pas seulement pro-vie, je suis pro-vie éternelle. Je veux que nous finissions tous ensemble au paradis un jour. Ce qui m'amène à la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui. Donald Trump est le président le plus pro-vie que cette nation ait jamais eu, défendant la vie à tous les stades. Sa croyance dans le caractère sacré de la vie transcende la politique. Le président Trump s'opposera au duo Biden-Harris, qui sont les opposants les plus farouches à la vie, et qui soutiendront même les horreurs de l'avortement tardif et de l'infanticide. Grâce à son courage et à sa conviction, le président Trump a gagné le soutien de la communauté pro-vie américaine. De plus, il a le soutien d'un grand nombre de religieux dans tout le pays. Vous nous trouverez ici avec notre arme de prédilection, le chapelet.

    Merci, Monsieur le Président, nous prions tous pour vous.

  • "Pour tous" ou "pour beaucoup" ? François prend le contrepied de Benoît XVI

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    Du site de la FSSPX

    Le pape François prend le contrepied de Benoît XVI

    31 AOÛT 2020
     
    Une session du concile de Trente

    Le pape François a approuvé la nouvelle édition du missel romain en langue italienne. Celle-ci comporte une traduction que Benoît XVI, alors pape, considérait – à juste titre – comme erronée, et dont il avait demandé la rectification.

    La consécration du précieux Sang du canon de la messe comporte, aussi bien dans le missel traditionnel que dans le nouveau missel, cette formule : « Hic est calix sanguinis mei, (…) qui pro vobis et pro multis effundetur – Ceci est le calice de mon Sang (…) qui sera versé pour vous et pour beaucoup ».

    Cependant, après la promulgation du Novus Ordo, nombre de versions en langue vernaculaires ont traduit : « qui sera versé pour vous et pour tous ». Ainsi en anglais – for all, en allemand – für alle, en espagnol – por todos, et en italien – per tutti. En français, il y a une certaine équivoque, la traduction la plus usuelle étant : « pour la multitude ».

    L’intervention de Benoît XVI

    Trois mois après son élection, Benoît XVI entreprit de corriger ce point. Il demanda d’abord une consultation des épiscopats mondiaux qui fut réalisée par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

    Le 17 octobre 2006, le cardinal Arinze, préfet de ladite congrégation, adressait une lettre à tous les présidents des conférences épiscopales. Il constatait que beaucoup de traductions vernaculaires usaient du « pour tous » et affirmait que cela n’entamait pas la validité de la messe. Cependant, il donnait six raisons pour traduire « pour beaucoup » :

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  • Les étranges prises de position du président de l'Académie pontificale pour la vie

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    De Stefano Fontana sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana

    La révolution de Mgr Paglia : comment je détruis votre morale catholique

    31-08-2020

    Sur la question de l'avortement, il n'y a pas que l'avancée de l'Avvenire (qui a pris une position d'ouverture à l'égard de la loi italienne qui autorise le recours à l'avortement; ndeBelgicatho). Dans une interview au quotidien américain Crux, Monseigneur Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, nie l'existence de principes moraux auxquels on ne peut déroger et accuse d'exploitation politique ceux qui utilisent le droit à la vie comme critère de vote. La référence implicite concerne les élections américaines, mais les déclarations de Paglia sont conformes à une approche désormais consolidée qui déforme les fondements fondamentaux de la théologie morale catholique.

    Ce que l'archevêque Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, a dit dans sa très récente interview avec le Crux (ici) corrompt le sens de la théologie morale catholique par des déclarations choquantes. Toutefois, avant de les examiner, il peut être utile de faire une hypothèse.

    Face à l'engagement moral du vote aux élections politiques, la première chose qu'on nous a appris à faire est de voir s'il y a des violations du droit primaire à la vie dans le programme du parti. S'il était écrit qu'un tel parti admet l'avortement ou l'euthanasie, on ne serait pas autorisé à voter pour ce parti. Et ce, même s'il y avait des éléments positifs que l'on pourrait partager dans ce même programme. On ne peut pas faire le bien en consentant au mal.

    Où trouver ces enseignements ? Dans toute la théologie morale catholique telle qu'elle nous a été (jusqu'à présent) enseignée. On les trouve notamment dans la Note doctrinale de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 2002 : "La conscience chrétienne bien formée ne permet à personne de favoriser par son vote la mise en œuvre d'un programme politique ou d'une seule loi dans lesquels les contenus fondamentaux de la foi et de la morale sont subvertis par la présentation de propositions alternatives ou contraires à ces contenus".

    Les catholiques ne doivent jamais isoler un élément du contexte global de la Doctrine sociale de l'Église, car le bien commun n'est pas constitué d'un contenu unique, alors qu'il existe des "principes moraux qui ne permettent pas d'exceptions" et qu'à leur égard, la responsabilité devient "plus évidente et chargée de responsabilité". Le droit à la vie est certainement tel, puisque l'enfant à naître ne peut jouir d'aucun autre droit. Le droit à la vie a donc sa propre priorité fondamentale, exige un respect absolu et constitue donc le premier critère d'évaluation du vote. On peut ne pas voter pour un parti qui le défend pour d'autres raisons, mais on n'est jamais autorisé à voter en faveur d'un parti qui le nie pour quelque raison que ce soit.

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  • Erdogan : l'Occident n'a-t-il rien appris des années '30 ?

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    Une carte blanche de Benoit Lannoo, historien de l’Église et des chrétiens d’Orient sur le site de la Libre (opinions) :

    Pourquoi l’Occident accepte-t-il tant de crimes de la part du président Erdogan ?

    La Turquie et ses alliés sabotent la conduite d’eau potable vers Hassaké et les villages chrétiens dans les alentours. N’est-il pas grand temps de revoir fondamentalement notre "alliance" avec la Turquie ?

    Un soleil de plomb, des températures dépassant tous les jours les quarante degrés et pas une goutte d’eau de pluie : ce sont des circonstances normales à cette époque dans la Basse-Djézireh, la région d’al-Hasakah au nord-est de la Syrie. Le Khabour, la rivière qui traverse la capitale du gouvernorat dénommé également Hassaké, est un ouādī maintenant : un oued à sec. Mais il n’est pas normal du tout que les robinets ne fournissent plus la moindre goutte d’eau non plus.

    Or, des milices jihadistes et nationalistes turques empêchent depuis quinze jours les dispositifs de transport d’eau potable venant des régions moins arides dans la région frontalière syro-turque. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’ils se servent de l’eau comme arme de guerre, depuis la prise d’une "zone de sécurité contre des terroristes kurdes" de cent kilomètres de long et de vingt-cinq kilomètres de large dans la Haute-Djézireh syrienne.

    "Ces coupures volontaires d’eau potable sont des atteintes aux droits de l’Homme", dit le Patriarche syriaque-orthodoxe Ignace Éphrem II Karim dans un courrier adressé vendredi au secrétaire général des Nations Unies. "Cet acte sans éthique frappe surtout les enfants, les vieillards et les personnes vulnérables, dans un pays qui par ailleurs souffre déjà fort de la pandémie du Covid-19. Perdurant, il s’agit ici d’un crime contre l’humanité."

    Encore un crime du Président turc Recep Tayyip Erdogan autour de ses frontières méridionales pour lequel l’Occident ferme les yeux. Le nettoyage ethnique se poursuit en silence. La minorité chrétienne qui essaie de survivre du côté nord de la frontière, subit l’une intimidation après l’autre. Les parents d’un prêtre chaldéen à Istanbul, Remzi Diril, par exemple ont voulu réintégrer leur village natal de Meer ; ils ont été enlevés et assassinés en janvier.

    Mais les troupes turques – sous le prétexte de protéger la Turquie contre des attaques terroristes kurdes – n’ont pas seulement envahi le nord de la Syrie en octobre dernier, en avril encore ils ont également fait des victimes parmi des chrétiens et des yezidis à l’extrême nord de l’Irak, autour de Zakho et Sinjar. Et ne l’oublions pas : ces troupes turques qui envahissent les pays limitrophes, sont des troupes de l’Otan, notre alliance militaire !

    L’expression al-Jazayra en arabe signifie : "L’îlot". La Djézireh a toujours été une région multiculturelle et multireligieuse, où cohabitent des yezidis et des mandéens, des kurdes chrétiens et sunnites, des chrétiens chaldéens, des Syriaque-catholiques et des Syriaque-orthodoxes ainsi que des Arméniens qui s’y sont installés après les génocides commis par les Jeunes Turcs à l’issue de la Première guerre mondiale.

    Cette diversité est systématiquement menacée maintenant par les islamistes et nationalistes turques. Fin de l’année dernière, dans les abris de bus à Diyarbakır, sont même apparus des affiches avec le Verset coranique dit "de l’Épée", populaire dans les milieux d’extrémistes et souvent cité comme justification pour des actes terroristes. Mais l’Occident s’en fout. N’est-il pas grand temps de revoir fondamentalement notre "alliance" avec la Turquie ?