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Débats - Page 272

  • Unions civiles de personnes homosexuelles : "rien de nouveau" dans les propos du pape...

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Unions civiles: rien de nouveau ni contre la « Doctrine » dans les propos du pape François

    Non au rejet, oui à la couverture légale

    OCTOBRE 21, 2020

    Un documentaire sorti à Rome ce mercredi 21 octobre 2020 fait grand bruit: le pape François y parle notamment des unions homosexuelles et il affirme qu’il est bon qu’elles aient un cadre juridique. Mais il semble qu’en fait le pape ne dise « rien de nouveau », déclare le p. Antonio Spadaro, ni rien qui soit contre la « Doctrine » catholique.

    Il s’agit du documentaire « Francesco », du cinéaste d’origine russe, Evgeny Afineevsky, 48 ans, et dont c’est aujourd’hui l’anniversaire.

    Le réalisateur a été salué par la critique pour son travail qui a recueilli des témoignages et des images ou des paroles du pape François et de personnalités, comme le pape émérite Benoît XVI, le cardinal Luis Antonio Tagle, Mgr Charles Scicluna, un neveu du pape, José Ignacio Bergoglio, trois membres de Sant’Egidio – Daniela Pompei, Mauro Garofalo, et Alberto Quattrucci -, Soeur Norma Pimentel, avocate des réfugiés du Mexique, Juan Carlos Cruz, Chilien, victime d’abus sexuels et activiste pour les survivants comme lui.

    Le père Antonio Spadaro, jésuite italien proche du pape, directeur de La Civiltà Cattolica, a confié ce mercredi soir au journal télévisé de la télévision catholique Tv2000 que le passage de l’entretien dans lequel le pape parle en espagnol des unions civiles est extrait d’une interview réalisée il y a quelque temps par la journaliste vaticaniste Valentina Alazraki pour la télévision mexicaine. Et qu’il n’y a « rien de nouveau ». En tant qu’archevêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio avait la même position.

    Non au rejet, oui à la couverture légale

    Que dit le pape, en espagnol? Il parle, dans l’interview mexicaine, de « l’intégration familiale des personnes avec orientation homosexuelle ». Et il souligne, dans l’extrait du documentaire: « Les personnes homosexuelles ont le droit d’être dans une famille, ils ont droit à une famille. On ne peut chasser personne de sa famille, ni lui faire une vie impossible pour cela. »

    Le pape ajoute alors sans transition un autre sujet (comme si une question intermédiaire avait sauté dans le format du documentaire, et absente de l’entretien mexicain diffusé ainsi que cette réponse): « Les personnes homosexuelles vivant ensemble ont le doit à une couverture légale. Ce que nous devons faire, c’est une loi de vie commune (« conviviencia ») civile: ils ont le droit d’être couverts légalement. J’ai défendu cela. »

    Ces propos ne peuvent pas être isolés de ce que le pape dit dans son livre entretien avec le journaliste français Dominique Wolton – « Politique et société, rencontres avec Dominique Wolton » (Editions de l’Observatoire, 2017) – qui lui demande clairement: « Que penser du mariage avec des personnes de même sexe? » Le pape répond d’abord sur la terminologie en disant que le mot « mariage » est un mot « historique »: « Depuis toujours dans l’humanité, et non pas seulement dans l’Eglise, c’est un homme et une femme. On en peut pas changer cela comme ça (…). On ne peut pas changer cela. C’est la nature des choses. Elles sont comme ça. »

    Revenant aux unions homosexuelles, le pape ajoute: « Appelons donc cela les « unions civiles ». Ne plaisantons pas avec les vérités. Il est vrai que derrière cela, il y a l’idéologie du genre. Dans les livres aussi les enfants apprennent que l’on peut choisir son sexe. Parce que le genre, être une femme ou être un homme, ce serait un choix et pas un fait de la nature? Cela favorise cette erreur. Mais disons les choses comme elles sont: le mariage, c’est un homme avec une femme. Ca c’est le terme précis. Appelons l’union du même sexe « union civile ». »

    « Rien de nouveau »

    Pour le p. Antonio Spadaro, qui accompagne le pape dans ses voyages, « le réalisateur du film « Francesco » met ensemble une série d’interviews qui ont été faites au pape François au cours du temps, ce qui donne une grande synthèse de son pontificat et de la valeur de ses voyages ».

    Il y a entre autres, ajoute l’expert du pontificat, « des passages tirés d’une interview de Valentina Alazraki, une journaliste mexicaine, et le pape y parle d’un droit à la protection légale des couples homosexuels mais sans entacher la Doctrine. »

    Il signale un autre témoignage recueilli dans le film où « il est dit explicitement que le pape François n’a pas l’intention de changer la Doctrine » et il ajoute: « En même temps le pape François est très ouvert aux exigences réelles de la vie concrète des personnes. »

    Le p. Spadaro conclut : « Donc, il n’y a rien de nouveau. Il s’agit d’une interview donnée déjà il y a un bout de temps et déjà connue de la presse. Mais en même temps on comprend comment à l’intérieur de ce film, on répète l’importance de ce que le pape François confie à des paroles d’écoute et de protection de personnes qui vivent des situations de crise ou de difficulté. Ce qui reste et ce qui frappe c’est la capacité d’écoute que le pape manifeste. »

    ...mais ce n'est pas l'avis de Mgr Vigano : Mgr Carlo Maria Viganò réagit aux propos du pape François favorables aux unions civiles pour les homosexuels

  • Libérer l'économie des idéologies

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    Nous publions le texte intégral de la Lectio magistralis prononcée par l'archevêque Giampaolo Crepaldi à l'occasion de la troisième journée de la doctrine sociale de l'Église, qui s'est tenue le 17 octobre 2020 à Lonigo (VI). (source : Nuova Bussola Quotidiana)

    Libérer l'économie des idéologies

    Monseigneur Giampaolo Crepaldi

    1. Le titre de mon discours fait le lien entre la doctrine sociale de l'Église et les idéologies dans le domaine économique. Je pense qu'il est utile de noter d'emblée que la doctrine sociale de l'Église s'oppose, par sa nature même, à l'idéologie parce qu'elle est réaliste alors que l'idéologie est toujours une dissimulation instrumentale de la réalité. Karl Marx l'a également définie ainsi, mais dans un système de pensée qui était à son tour idéologique. Penser en fait - comme il l'a fait - que la vérité se fait par la praxis est une pure idéologie. Cette observation nous dit quelque chose d'important : il ne suffit pas de dénoncer et de critiquer les idéologies, il faut aussi le faire de manière non idéologique. Les idéologies s'accusent souvent les unes les autres d'être idéologiques, mais en restant toujours dans le jeu de l'idéologie. La Doctrine sociale de l'Église, au contraire, le fait de l'extérieur, sans participer au jeu de l'idéologie. C'est ce que nous a dit 'Caritas in veritate' de Benoît XVI, en nous rappelant que la vérité est un don de soi sans être notre production. L'idéologie est notre production avec laquelle nous voulons couvrir la réalité et la vérité, considérée comme une grande idéologie. La doctrine sociale de l'Église est au contraire réaliste, elle pense que la vérité n'est pas idéologique, au contraire elle nous libère des idéologies précisément parce qu'elle est reçue et non produite par nous. La vérité nous rend libres. L'idéologie est toujours un artifice, la doctrine sociale de l'Église ne l'est jamais. Au contraire, elle éduque l'intelligence et le cœur des gens à la réalité, au raisonnement juste, à une foi consciente et raisonnable, au développement véritable, à la confiance dans les ressources humaines et dans l'homme en tant que ressource. L'idéologie est pessimiste parce qu'elle ne voit la réalité qu'en la falsifiant, alors que la doctrine sociale de l'Église est optimiste parce qu'elle refuse de couvrir la réalité d'une couverture favorable aux intérêts partisans. La doctrine sociale est "de l'Église" et l'Église est la Fiancée du Logos, de la Sagesse et de la Vérité. Les idéologies sont des masques, la Doctrine sociale regarde le visage du Christ dans lequel le Père s'est révélé et qui révèle aussi le visage de l'homme.

    2. Je voudrais donner un exemple immédiat tiré de l'actualité pour nous aider à mieux comprendre ce contraste entre l'idéologie et la doctrine sociale de l'Église. Il ne fait aucun doute que l'actuelle pandémie Covid/19 a eu et aura des répercussions importantes sur l'économie. Je crois que, dans le marasme des informations qui nous parviennent à cet égard, deux éléments peuvent être considérés comme certains. Le premier est que l'impact sur l'économie réelle des entreprises et des ménages sera très lourd.
    À l'heure actuelle, les effets sont freinés par des mesures artificielles, mais cela ne peut pas durer longtemps. La seconde est qu'il existe de nombreux centres de pouvoir politique et financier qui entendent utiliser la pandémie pour réorganiser l'économie mondiale d'une manière qui ne peut nous laisser en paix.

    L'économie est donc actuellement en proie aux idéologies et la pandémie elle-même est gérée de manière idéologique. Nous nous rendons tous compte que les données ne nous parviennent pas dans la bonne version, ou que la science et les scientifiques sont gérés selon des critères non scientifiques.
    Des intellectuels laïcs, comme Giorgio Agamben, par exemple, le soulignent. Une couverture idéologique a maintenant été mise sur la réalité de l'économie, également avec la collaboration des économistes.

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  • Le peu de foi des chrétiens allemands

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    D'Hubert Gindert sur KathNet :

    "Une radiographie de la société et de l'Eglise à laquelle nous ne pouvons nous résigner"

    21 octobre 2020

    "En Allemagne, 100 000 enfants à naître sont éliminés chaque année. Ce fait n'inquiète que 16% des Allemands - et seulement 16% des catholiques".

    Fulda (kath.net/Blog Forum Deutscher Katholiken) Lors de la conférence d'automne des évêques allemands 2020 à Fulda, le nonce pontifical, l'archevêque Eterovic, a expliqué en quelques chiffres où se situe la tâche de l'Église catholique en Allemagne. "Selon les statistiques, sur les 54 % de la population allemande qui sont chrétiens, seuls 61 % des catholiques et 58 % des chrétiens protestants croient en la résurrection de Jésus-Christ ; en outre, seuls 57 % des chrétiens protestants et 63 % des catholiques croient que Jésus-Christ est aussi le Fils de Dieu".

    Si certains de ceux qui croient en la mort et la résurrection de Jésus-Christ sont chrétiens, alors il y a encore environ 32 % de chrétiens en Allemagne. L'archevêque Eterovic ajoute : "31% des Allemands croient en un destin, 24% en l'astrologie et 15% en une renaissance".

    Cela rend inévitable la tâche réelle d'un processus de réforme tel que la "Voie synodale" : la nouvelle évangélisation, c'est-à-dire l'accomplissement du mandat missionnaire de Jésus.

    Les enquêtes représentatives de l'institut de recherche d'opinion "INSA Consuläre", basé à Erfurt, qui sont menées pour le compte de la presse quotidienne, contribuent à la "radiographie" de l'Église catholique. Les données énumérées ci-dessous s'y réfèrent.

    (...) La déclaration sur laquelle les catholiques interrogés ont été invités à se prononcer était la suivante : "Le dialogue catholique sur la réforme de la voie synodale m'intéresse" : seuls 19 % ont manifesté de l'intérêt. Plus de la moitié (53 %) ne sont pas intéressés. 28 % ne peuvent pas estimer la question, bien que les médias en aient fait état à plusieurs reprises. Ils ne sont probablement pas intéressés non plus. Cela signifie qu'environ 80% sont plutôt désintéressés.

    Ces quelque 80 % reflètent également l'intérêt de l'ensemble des Allemands, car dans cette enquête représentative, les Allemands ont tous été interrogés. Par rapport aux Allemands, près des deux tiers (63%) n'ont pas exprimé d'intérêt, seuls 11% étaient intéressés par le dialogue synodal. 17 % "ne savent pas ce qu'ils en pensent". Ainsi, environ quatre cinquièmes des Allemands et aussi des catholiques ne manifestent pas d'intérêt à l'égard d'une réforme de l'Église catholique. Ils expriment ainsi également que l'Eglise a peu d'importance pour eux personnellement et aussi pour la société dans laquelle ils vivent.

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  • « L’islamisme, c’est l’islam poussé jusqu’au bout » (Rémi Brague)

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    De Charles-Henri d'Andigné sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Rémi Brague : « L’islamisme, c’est l’islam poussé jusqu’au bout »

    16/10/2019

    Le Coran encourage-t-il la violence ? L'islam est-il compatible avec la démocratie ? La fatwa lancée contre Samuel Paty, ce professeur de Conflans-Sainte-Honorine égorgé le 16 octobre, interroge sur les liens entre religion musulmane et violence. Sans tomber dans l'amalgame, le philosophe Rémi Brague pointe les contradictions du Coran et des sourates. Entretien.

    Quelle est la différence entre islam et islamisme ?

    La différence entre islam et islamisme est réelle, mais ma conviction est qu’elle est de degré et non de nature. L’islamisme, c’est l’islam poussé jusqu’au bout. L’islam dont on tire les dernières conséquences. C’est tout de même une drôle de religion qu’une religion telle que ses convertis peuvent être poussés à tuer leur prochain. Quand on se convertit au bouddhisme, on peut se faire végétarien ; quand on se convertit au christianisme, on essaie d’aimer son prochain comme soi-même, ce qui n’est pas de la tarte... Certains convertis à l’islam comprennent qu’il faut tuer son prochain d’une manière précise, en l’égorgeant.

    Est-ce à dire que tous les musulmans sont des terroristes en puissance !?

    Je ne dis évidemment pas que tous les musulmans sont violents, ni non plus qu’il n’y a dans l’islam que de la violence. Mais je dis qu’il y a dans les sources islamiques tout ce qu’il faut pour justifier l’usage de la violence. On va le chercher ou on ne va pas le chercher. Regardez les autorités musulmanes de fait, comme la mosquée Al-Azhar : elles ont été très gênées par l’État islamique, qui ne faisait que ce que raconte la biographie du Prophète. Marier des guerriers avec des gamines de 9 ans, c’est ce que le prophète a fait avec Aïcha. Quand l’État islamique a brûlé vif un pilote jordanien, ils l’ont justifié ainsi : c’est le Talion, il a jeté des bombes. Leurs arguments sont solides !

    Il y a dans les sources islamiques tout ce qu’il faut pour justifier l’usage de la violence.

    La violence islamique, dit Jean Duchesne, est le fruit de la rencontre entre l’islam et l’Occident. Qu’en pensez-vous ?

    Il y a beaucoup de vrai dans cette idée. D’autant que cette rencontre s’est inversée. Au XIXe siècle, c’était l’Occident qui entrait dans les sociétés musulmanes, via la colonisation. Aujourd’hui, les musulmans font ce que la charia interdit en principe, à savoir s’installer volontairement dans un pays de mécréants. L’islam s’en trouve exacerbé. Les musulmans se retrouvent dans le « monde de la guerre », c’est-à-dire non pacifié, non soumis à l’islam. Dans le monde de la guerre, il n’est pas absurde de se conduire en guerrier.

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  • Désarçonnés par le pape argentin ?

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    Une tribune de l'abbé Pierre Amar sur aleteia.org :

    Catholiques sous le pape François

    20/10/20

    Un pape vous plaît, un autre vous bouscule : et pourquoi pas ? Voici quelques conseils pour accueillir avec méthode et bienveillance l’enseignement des papes, quels que soient leur style, leur pédagogie ou leurs priorités.

    Les papes se succèdent et ne se ressemblent pas. C’est vrai de toute l’histoire de l’Église mais peut-être encore plus pour ceux qui ont connu la trilogie Jean-Paul II, Benoît XVI et François, trois hommes flamboyants aux tempéraments bien différents. Chaque pape a sa grâce, mais nombreux (et discrets) sont ceux qui se sentent désarçonnés par le pape argentin. Cette réflexion est pour eux, et plus particulièrement pour ceux qui en sont arrivés à parler du pape François en confession.

    Bienveillance et méthode

    Déjà, reconnaissons que les papes du XXesiècle ont été des figures particulièrement imposantes et uniques. Sous le pontificat de saint Jean Paul II, nombreux sont ceux qui ont accueilli avec bienveillance tout ce qui venait de Rome. Mais il fallait de la méthode. D’abord, en distinguant les textes et les décisions romaines selon leur degré d’autorité : une déclaration improvisée dans l’avion n’est pas une encyclique, une homélie sur la place Saint-Pierre n’est pas un livre d’entretiens. Les ouvrages du théologien suisse (et cardinal) Charles Journet sur l’Église sont une aide précieuse pour cet exercice



    Lire aussi :
    Saint Jean Paul II : pourquoi nous lui disons merci !

    Avec Jean Paul II, surtout, la « production » a été abondante : 14 encycliques, 15 exhortations apostoliques, 12 constitutions, 28 motu proprio, 42 lettres apostoliques, 26 « lettres aux prêtres », sans compter des milliers d’homélies… Pour recevoir ces enseignements pontificaux, les diverses sensibilités ecclésiales utilisaient chacune leur grille de lecture, quelque fois divergente. Au-delà de cette apparente cacophonie, reconnaissons que le charisme prophétique du pape polonais posait des gestes qui s’éclairaient bien des années après. Avec le recul, c’est finalement Benoît XVI — son plus proche collaborateur — qui nous donnera la juste interprétation de ce magistère dans ce qu’il appellera « l’herméneutique de la continuité ». Sous Benoît XVI, le magistère fut d’ailleurs bien plus sobre. Sa devise était « Coopérateurs de la vérité » : tout un programme. Ce fin théologien et gardien du dogme était un habitué des formules ciselées et précises, même lorsqu’il décidait d’écrire sa trilogie plus personnelle Jésus de Nazareth sous son propre nom. Il était surtout un authentique ami de la nuance qui n’est jamais une ennemie de la vérité, bien au contraire.

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  • Italie : quand sonne l'heure de la doctrine sociale de l'Eglise

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    È nato il popolo della Dottrina sociale della Chiesa. La Terza Giornata  della DSC a Lonigo : News dell'Osservatorio

    Un peuple se réapproprie la Doctrine sociale

    20-10-2020

    La troisième journée nationale de la doctrine sociale de l'Église, qui s'est tenue samedi dernier à Lonigo (VI), était bien plus qu'une conférence : c'était un peuple qui se réapproprie un enseignement social que l'Église a aujourd'hui abandonné pour suivre des idéologies mondaines. C'était le début d'un voyage pour reconstruire une présence dans la société qui place le Christ Créateur et Rédempteur au centre.

    Dans un grand couvent franciscain d'une petite ville de Vénétie, le samedi 17 octobre, un événement très significatif s'est produit. La 3e Journée nationale de la doctrine sociale de l'Église s'est tenue à Lonigo (Vicence). Une conférence habituelle ! dira-t-on ... Et au lieu de cela, ce n'était pas la conférence habituelle mais quelque chose de mieux et de plus. Il y avait là un peuple catholique qui n'avait pas l'intention de renoncer à la doctrine sociale de l'Église telle que l'Église l'a toujours enseignée, qui, à partir de la base, s'organise et se connecte pour s'aider à garder la foi en cet héritage, sérieusement préoccupé par la façon dont l'Église elle-même le néglige, voire l'abandonne.

    L'appel de l'Observatoire Van Thuân et de la Nuova Bussola Quotidiana a été entendu non seulement par des individus mais surtout par de nombreuses associations et centres culturels catholiques déjà réunis au sein de la Coordination Nationale Justitia et Pax pour la Doctrine Sociale de l'Eglise. Les orateurs du matin - Monseigneur Crepaldi, Gotti Tedeschi, Milan, Severance, Cascioli - ont mis en évidence les idéologies qui occupent aujourd'hui non seulement le monde mais aussi l'Eglise. Il y a une opposition frontale entre elles et la doctrine sociale, de sorte que si on laisse leur développement se poursuivre, c'est à cause du manque d'utilisation de la doctrine sociale de l'Église.

    Le monde ecclésial parle d'écologie, de pauvreté, de décroissance, de nature, de durabilité, de mondanité, d'intégration, de fraternité, tout comme le monde en parle plutôt que selon les catégories de sa propre Doctrine sociale. Les diocèses et les paroisses croient aux mensonges sur le réchauffement climatique, dénoncent le gaspillage de l'eau mais ne disent pas un mot contre l'extermination de l'avortement. Ils pensent que "rendre à César ce qui est à César" consiste à obéir aux décrets gouvernementaux anti-covid, et ils oublient qu'à cet égard aussi, nous devons "rendre à Dieu ce qui est à Dieu".

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  • Décapitation de Samuel Paty : sommes-nous tous "prof" ?

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    Avec #jesuisprof, la France se mobilise pour les enseignants

    L'acte barbare commis par un jeune Tchétchène sur la personne d'un enseignant de Conflans-Sainte-Honorine doit être condamné sans aucune restriction. Nous sommes bien évidemment horrifiés devant cette décapitation, acte relevant d'un fanatisme aveugle mais procédant d'une certaine logique propre à l'islam (voir la loi sur le blasphème au Pakistan).

    Mais cela doit-il nous rendre solidaires des agissements d'un enseignant qui, pour inculquer le respect de la liberté d'expression à ses (très) jeunes élèves, leur montrait les caricatures provocantes et abjectes de Charlie Hebdo ? Procéder à de telles exhibitions dans le cadre d'un cours d'éducation civique nous semble inapproprié, surtout lorsqu'on sait que l'on offense ainsi le sentiment religieux de jeunes appartenant à la communauté musulmane bien présente dans cette école. Sans compter que l'enseignant doit plutôt apprendre à ses élèves à prendre leurs distances à l'égard de phénomènes passionnels ou émotionnels tels que celui activé par le procès de Charlie Hebdo et par les provocations qui l'accompagnent. Ces provocations (nouvelle publication des caricatures), ont d'ailleurs déjà failli conduire à de nouveaux drames.

    Il faut dénoncer le radicalisme et le fanatisme des islamistes qui n'hésitent pas à recourir à des crimes odieux que l'on ne peut légitimer en aucune manière mais cela justifie-t-il que l'on se solidarise avec des pratiques pédagogiques discutables ? Se mobiliser autour de la figure de Samuel Paty pour en faire le symbole de la liberté d'expression et de la mission des enseignants est abusif et constitue une exploitation discutable de l'indignation provoquée par un acte barbare.

    Nous n'étions pas Charlie, nous ne serons pas davantage "prof".

  • Le Club des Hommes en Noir analyse Tutti Fratelli

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    Le Club des Hommes en Noir attaque sa troisième saison. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! Vous pouviez les entendre, grâce au studio vidéo de L'Homme Nouveau vous pouvez maintenant les voir ! Les nouveaux épisodes sont disponibles chaque vendredi.

    Cette semaine, le Club des Hommes en Noir composé de l'abbé Celier, des pères Thomas sj et Viot, de Jean-Pierre Maugendre et animé par Philippe Maxence aborde la dernière encyclique du pape François : Tutti fratelli.

    JPSC

  • Le déclin du christianisme aux Etats-Unis devrait peser sur les élections présidentielles

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Aux États-Unis, les chrétiens diminuent et les sans religion augmentent. Mais Trump garde ses fidèles partisans

    À la veille des élections présidentielles du 3 novembre prochain, l’Amérique, fébrile, s’interroge sur la mesure dans laquelle l’appartenance religieuse influera sur les élections.

    C’est la question à laquelle a répondu le Pew Research Center on Religion and Public Life de Washington dans une grande enquête publiée le 17 octobre qui va bien au-delà du scrutin puisqu’elle dresse un véritable panorama du paysage religieux américain.

    Cette enquête fournit deux résultats importants qui sont liés entre eux.  D’une part le net déclin des chrétiens et de l’autre la forte augmentation des « None », c’est-à-dire de ceux qui se déclarent athées, agnostiques ou à tout le moins sans une quelconque appartenance religieuse.

    > In U.S., Decline of Christianity Continues at Rapid Pace. An Update on America’s Changing Religious Landscape

    L’enquête confirme le déclin de ce qui, à la fin du vingtième siècle encore, distinguait les États-Unis des autres nations occidentales désertifiées par la sécularisation : la persistance chez eux d’un abondant « marché » religieux chrétien.

    Aujourd’hui, cette exception américaine s’est largement estompée.

    Au cours des douze dernières années, aux États-Unis, les chrétiens sont tombés de 75% à 65% de la population adulte, et les catholiques sont descendus de 24% à 20% alors que les « None » sont passés de 16% à 26%, soit trente millions de plus en chiffres absolus.

    La chute des chrétiens et la montée en puissance des « None » est particulièrement importante parmi les universitaires, les habitants du Nord-Est les électeurs du parti démocrate et surtout chez les « millenial », c’est-à-dire ceux qui sont nés entre 1981 et 1996 et qui ont aujourd’hui entre 25 et 40 ans.  Chez ces derniers, désormais, les chrétiens et les « None » font jeu égal et se disputent chacun 40% du total.

    La fréquentation des églises a également baissé.  Alors qu’il y a dix ans, 54% des américains allaient à l’église au moins une fois par mois et que 45% n’y allaient que quelques jours par an ou jamais, aujourd’hui le rapport s’est complètement inversé : les premiers ont chuté à 45% tandis que les seconds s’élèvent à 54%.  Ceux qui ne mettent jamais les pieds dans une église sont aujourd’hui 27%, soit plus d’un quart des Américains.

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  • "L'Europe n'est plus le centre de l'Eglise universelle"

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    Lu sur KirchenZeitung (diocèse de Linz) (13 octobre) :

    "L'Europe n'est plus le centre de l'Eglise universelle"

    Le cardinal Kurt Koch a été évêque de Bâle et est aujourd'hui président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens à Rome.

    À l'occasion de sa visite à Pro Oriente Linz, le cardinal Kurt Koch, "ministre œcuménique" du pape, explique pourquoi Rome refuse actuellement les invitations à l'Eucharistie et à la Cène, quelle est la position de l'Europe dans l'église mondiale et comment il perçoit la question des femmes dans l'église.

    Heinz Niederleitner, Josef Wallner

    Cardinal, vous étiez en Haute-Autriche, pour ainsi dire, avec la base de l'Eglise. Que peut-on faire au niveau de la base pour l'œcuménisme ?

    Cardinal Kurt Koch : Tout d'abord, nous pouvons et devons cultiver les contacts et apprendre à mieux nous connaître et avoir la foi. Comme on le sait, quatre yeux en voient plus que deux, et nous pouvons donc nous enrichir mutuellement, y compris en ce qui concerne la compréhension de la foi. Deuxièmement, le Concile Vatican II appelle la prière pour l'unité des chrétiens l'âme de tout le mouvement œcuménique. Selon le 17ème chapitre de l'Evangile de Jean, Jésus prie pour l'unité de ses disciples. Que pouvons-nous faire de mieux aujourd'hui ?

    Les gens sur le terrain veulent en faire plus. Ce n'est pas un secret que non seulement nous nous invitons les uns les autres à l'Eucharistie et à la Cène, mais que nous les pratiquons. Est-ce prématuré ?

    Cardinal Koch : Le but de l'œcuménisme est l'unité aussi dans l'Eucharistie. Mais pour que cela devienne possible, nous devons nous engager dans un échange plus approfondi sur ce que nous célébrons réellement. Car dans la compréhension de la Divine Liturgie orthodoxe, de la Communion luthérienne et de notre célébration eucharistique catholique, il existe des différences de nature théologique qui doivent être éclaircies. La communion eucharistique présuppose la communion dans la foi et sa confession.

    Le groupe de travail œcuménique en Allemagne a voté en faveur d'une invitation mutuelle à l'Eucharistie et à la Cène. Le président de la Conférence des évêques, Georg Bätzing, a voulu mettre en œuvre cette idée lors du Congrès de l'Église œcuménique de 2021. Le "Non" de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui a maintenant eu lieu, ne le désavoue-t-il pas ?

    Cardinal Koch : Ici, ce n'est pas pour ou contre des personnes, mais pour la cause. La Congrégation pour la doctrine de la foi juge la situation œcuménique actuelle différemment du vote susmentionné, que le président de la conférence des évêques allemands a fait sien.

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  • Confinement, restriction des libertés individuelles, surveillance, couvre-feu : une anesthésie générale des citoyens ?

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    De Théophane Leroux sur le site de l'hebdomadaire "Famille Chrétienne" :

    Couvre-feu, surveillance, mensonge : et si Orwell avait raison?

    16/10/2020

    Le couvre-feu et les dernières mesures annoncées par le gouvernement contre la pandémie de Covid-19 nous plongent dans l’univers trouble du roman phare d’Orwell, « 1984 ». Soixante-dix ans après sa mort, l’auteur britannique avait-il anticipé notre époque où règne en maître son célèbre Big Brother ?

    « En dehors du travail, tout sera interdit… Marcher dans les rues, se distraire, chanter, danser… ». Cette phrase, faussement attribuée à Orwell dans son roman d’anticipation 1984, a tourné en boucle sur les réseaux sociaux au soir de l’annonce, par Emmanuel Macron, d’un couvre-feu pour Paris et de nombreuses métropoles françaises. Si cette expression n’est pas de l’auteur britannique, mort il y a soixante-dix ans, le nom d’Orwell est revenu dans la bouche de nombreux Français pour décrire la situation exceptionnelle que notre pays connait depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19.

    Confinement, restriction des libertés individuelles, surveillance et maintenant couvre-feu. Big Brother n’a jamais été aussi présent que depuis quelques mois. En France comme à l’étranger. Souvenez-vous. Publiée sur le compte Twitter du journal Global Times le 31 janvier dernier, un organe proche du pouvoir chinois, une vidéo avait alors fait beaucoup réagir sur Internet. On y voit plusieurs personnes, enfreignant les règles du confinement à la chinoise, se faire rappeler à l’ordre par un drone : « Camarades à vélo, quand vous êtes dans la rue, mettez votre masque. Ne compliquez pas les choses pour votre mère patrie. » « Vous feriez mieux de rentrer chez vous. Et n’oubliez pas de vous laver les mains », ordonne-t-on encore à une sympathique grand-mère qui semble n’y rien comprendre. Sur les réseaux sociaux, on se félicitait de ne pas vivre en Chine, ce pays qui surveille ses habitants à outrance... jusqu’à ce que de telles mesures soient prises en France.

    C’est à Nice que cela a commencé, dès le 19 mars, quelques jours après le début du confinement. Un drone y répétait deux messages préenregistrés : « Tous les déplacements hors du domicile sont interdits sauf dérogation » et « Veuillez respecter une distance de sécurité d’au moins un mètre entre chaque personne ». Paris, Marseille, Versailles, Metz, Lyon, Rouen ou encore la Corse ont suivi.

    Rien n’échappe à Big Brother !

    Il serait faux de dire qu’Orwell avait tout vu. Il n’avait sans doute rien imaginé du prodigieux développement technologique dont nous sommes chaque jour les témoins. Dans 1984, les télécrans de surveillance placés dans chaque foyer ne sont que de vulgaires miroirs sans tain dissimulant des caméras. À côté des smartphones, des enceintes connectées, des drones, de la reconnaissance faciale, du Wi-Fi et des écrans tactiles, les télécrans feraient pâle figure... Winston Smith, le héros de 1984, ne peut laisser le moindre pan de sa vie en dehors du champ des caméras, des espions, des micros... Il croit être à l’abri en rencontrant la belle Julia dans la nature ? Ceux qui le surveillent prennent en photo ses ébats. Il se cale dans un coin de la pièce pour être hors de vue du télécran et écrire un journal intime ? Des sbires de Big Brother viennent le lire... Rien n’échappe à Big Brother !

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  • Les Eglises face à la persécution des chrétiens en Orient : un silence dramatique

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    Lu sur Kathnet :

    Le silence sur la persécution des chrétiens en Orient est vraiment dramatique

    15 octobre 2020

    La chercheuse allemande sur l'Islam Suzanne Schröter accuse les Eglises de ne pas critiquer suffisamment l'Islam

    Berlin (kath.net)

    Dans une interview accordée à la "Jüdische Allgemeine", la chercheuse allemande sur l'islam, Susanne Schröter, a accusé les Eglises en Allemagne d'agir de manière beaucoup trop peu critique et trop réservée envers l'islam. (...) Mme Schröter, professeur à l'Institut d'ethnologie de l'Université Goethe de Francfort-sur-le-Main et directeur du Centre de recherche sur l'Islam mondial, a rappelé dans ce contexte que, lors d'un cercle de dialogue à Francfort il y a quelque temps, un pasteur protestant a présenté la Constitution de Médine comme un modèle nouveau et prometteur de coopération interreligieuse. Cet ordre de l'an 622 promouvait une société à deux vitesses, dans laquelle les musulmans étaient présentés comme de vrais croyants, les tribus juives étant expulsées et une même massacrée. Selon Schröter, cela a cependant été reçu sans aucune critique dans ce cercle.

    La chercheuse islamologue a également critiqué dans le journal le comportement du président du conseil de l'EKD (Evangelische Kirche in Deutschland), Heinrich Bedford-Strohm, et du cardinal Reinhard Marx lors de leur visite à la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, lorsqu'ils ont caché leurs croix épiscopales. "Avec toute ma sensibilité culturelle, je crois qu'il n'est pas mauvais de défendre ses propres valeurs, et cela peut être aussi le port de la croix dans une mosquée". Selon M. Schröter, il est un peu triste qu'il n'y ait pas d'engagement envers sa propre tradition. "À Jérusalem, les dirigeants de l'Église ont posé un signe qui a été interprété - probablement aussi par les musulmans - en vertu duquel leur propre foi n'était pas vraiment prise en considération à part entière".

    M. Schröter est également très critique à l'égard du silence sur la persécution des chrétiens dans les pays musulmans par les représentants de l'Église. "Le silence sur la persécution des chrétiens en Orient est vraiment dramatique. Je ne comprends pas cela. Pourquoi rester silencieux à ce sujet ? Les Eglises élèvent toujours la voix lorsque des injustices sont commises à l'encontre des musulmans. C'est correct. Mais maintenant, les chrétiens sont expulsés de force des pays orientaux - et les juifs aussi, d'ailleurs - et elles se taisent à ce sujet". Selon M. Schröter, les chrétiens sont massivement persécutés dans presque tous les pays islamiques. Leur nombre et celui des Juifs ne cessent de diminuer, la construction d'églises est rendue plus difficile ou interdite. La justification de ce silence est souvent avancée en raison du fait que les Eglises ici ne veulent pas ajouter de l'huile sur le feu et rendre la tâche encore plus difficile aux frères et sœurs de foi discriminés.