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Doctrine

  • Foi et raison : le pape Léon XIV fait écho à Jean-Paul II

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    De Matthew Becklo sur le NCR :

    Le pape Léon XIV fait écho à Jean-Paul II sur la foi et la raison

    COMMENTAIRE : Comme son prédécesseur polonais, le premier pape américain souligne la complémentarité de la raison et de la foi.

    Un jeune Robert Prévost rencontre Jean-Paul II.
    Le jeune Robert Prévost rencontre Jean-Paul II. (photo : Vatican Media / VM)

    Le 14 septembre 1998, le pape saint Jean-Paul II – dont l'Église célèbre la fête le 22 octobre – publiait l'encyclique Fides et Ratio sur la relation entre foi et raison. Jean-Paul II ouvrait la lettre par l'une de ses citations les plus citées : « La foi et la raison sont comme deux ailes sur lesquelles l'esprit humain s'élève vers la contemplation de la vérité. »  

    Cette vision à la fois de la foi et de la raison n'était pas seulement proclamée par Jean-Paul II ; c'était une réalité vécue par lui. Homme de profonde foi catholique et de dévotion mariale, il fut aussi un brillant étudiant en philosophie, faisant dialoguer la phénoménologie de Max Scheler avec la métaphysique de Thomas d'Aquin et contribuant au mouvement du personnalisme chrétien avec des textes comme Amour et Responsabilité et L'Homme en action .  

    Aujourd’hui, près de 30 ans plus tard, le pape Léon XIV, un homme formé à la fois aux mathématiques et au droit canonique, a fait écho à Jean-Paul le Grand dans un récent message au Congrès international de philosophie à Asunción, au Paraguay.  

    Comme son prédécesseur, Léon XIV met en garde contre les dangers d'une foi qui déprécie la raison. Certains croyants, note-t-il, « ont perçu la réflexion rationnelle – née dans un environnement païen – comme une menace susceptible de “contaminer” la pureté de la foi chrétienne ». Léon XIV a sans doute en tête ici la célèbre complainte de Tertullien : « Qu'y a-t-il donc de commun entre Athènes et Jérusalem ? Quelle concorde y a-t-il entre l'Académie et l'Église ? » – mais il souligne en particulier la « méfiance envers la philosophie » du théologien réformé Karl Barth.  

    Contre cette tendance fidéiste de la foi chrétienne, Léon s'appuie sur son saint père Augustin : « Quiconque pense que toute philosophie est à éviter ne souhaite rien d'autre que que nous n'aimions pas la sagesse. » La raison, comme le dit résolument Léon, « est un don expressément voulu par le Créateur. »  

    Parallèlement, Léon XIV met en garde contre l'erreur inverse : une rationalité dépourvue de foi. Certains penseurs, comme le philosophe allemand du XIXe siècle G. W. Hegel, finissent par « subordonner la foi au développement rationnel de l'esprit » – un christianisme immanentisé. D'autres rejettent complètement la foi, causant ainsi de graves dommages à la raison : « N'oublions pas que la philosophie… peut aussi sombrer dans les abîmes du pessimisme, de la misanthropie et du relativisme, où la raison, fermée à la lumière de la foi, devient l'ombre d'elle-même. » La foi, souligne Léon XIV, est aussi un « don » ; un don bien plus important, car elle naît de la grâce divine et porte « la Bonne Nouvelle, le message du salut ».  

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  • « Redonnons à la maternité sa pleine dignité » et protégeons-la (Léon XIV)

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    DISCOURS DU SAINT-PÈRE LÉON XIV AUX ENSEIGNANTS ET ÉTUDIANTS DE L'INSTITUT THÉOLOGIQUE PONTIFICAL JEAN-PAUL II POUR LES SCIENCES DU MARIAGE ET DE LA FAMILLE

    Salle Clémentine
    Vendredi 24 octobre 2025

    _____________________________

    Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
    Que la paix soit avec vous !

    Bonjour, buenos dias, good morning !

    Chers frères et sœurs,

    C'est avec joie que je vous souhaite la bienvenue, vous qui formez la communauté académique internationale de l'Institut théologique Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille. Je salue le Grand Chancelier, le Cardinal Baldassarre Reina, le Président, Mgr Philippe Bordeyne, les Vice-présidents des sections extra Urbe, les professeurs, les bienfaiteurs, vous tous, chers étudiants et étudiantes, ainsi que les anciens élèves venus de divers pays à l'occasion du Jubilé. Soyez tous les bienvenus !

    Dans les différents contextes sociaux, économiques et culturels, les défis qui nous interpellent sont différents : partout et toujours, cependant, nous sommes appelés à soutenir, défendre et promouvoir la famille, avant tout par un style de vie cohérent avec l'Évangile. Sa fragilité et sa valeur, considérées à la lumière de la foi et de la raison saine, engagent vos études, que vous cultivez pour le bien des fiancés qui deviennent époux, des époux qui deviennent parents, et de leurs enfants, qui sont pour tous la promesse d'une humanité renouvelée par l'amour. La vocation de votre Institut, né de la vision prophétique de Saint Jean-Paul II dans le sillage du Synode de 1980 sur la famille, apparaît ainsi encore plus clairement : constituer un corps académique unique réparti sur les différents continents, afin de répondre aux besoins de formation en étant le plus proche possible des couples et des familles. De cette manière, il est possible de mieux développer des dynamiques pastorales adaptées aux réalités locales et inspirées par la tradition vivante de l'Église et sa doctrine sociale.

    En participant à la mission et au cheminement de toute l'Église, votre Institut contribue à l'intelligence du magistère pontifical et à l'actualisation constante du dialogue entre la vie familiale, monde du travail et la justice sociale, en abordant des questions d'actualité brûlantes, telles que la paix, le soin de la vie et de la santé, le développement humain intégral, l'emploi des jeunes, la durabilité économique, l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, autant de facteurs qui influencent le choix de se marier et d'avoir des enfants. En ce sens, votre mission spécifique concerne la recherche et le témoignage commun de la vérité : en accomplissant cette tâche, la théologie est appelée à se confronter aux différentes disciplines qui étudient le mariage et la famille, sans se contenter de dire la vérité à leur sujet, mais en la vivant dans la grâce du Saint-Esprit et à l'exemple du Christ, qui nous a révélé le Père par ses actions et ses paroles.

    L'annonce de l'Évangile, qui transforme la vie et la société, nous engage à promouvoir des actions organiques et concertées en faveur de la famille. La qualité de la vie sociale et politique d'un pays se mesure en effet notamment à la manière dont il permet aux familles de bien vivre, d'avoir du temps pour elles-mêmes, en cultivant les liens qui les unissent. Dans une société qui exalte souvent la productivité et la rapidité au détriment des relations, il devient urgent de redonner du temps et de l'espace à l'amour que l'on apprend dans la famille, où s'entremêlent les premières expériences de confiance, de don et de pardon, qui constituent le tissu de la vie sociale.

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  • Ce qu'enseignent les Pères et les Docteurs de l'Église au sujet de la mission d'annoncer l'Évangile

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    Une dépêche de l'Agence Fides (Marie Symington) :

    Ce qu'enseignent les Pères et les Docteurs de l'Église au sujet de la mission d'annoncer l'Évangile

    24 octobre 2025
     

    Wikipedia

    En l'an 40 après J.-C., le nombre de chrétiens était d'environ un millier. En 400 après J.-C., ce chiffre était passé à près de 40 millions. Comment le christianisme a-t-il pu se développer aussi rapidement dans un empire dominé par le paganisme ?

    L'auteur Bart Ehrmman soutient que le christianisme s'est développé grâce à sa singularité par rapport aux religions de l'époque : aucun autre groupe, selon lui, n'était à la fois missionnaire et exclusif comme le christianisme.

    Les instructions de Jésus à ses disciples soulignent ces deux aspects qui caractérisent la mission de l'Église. Elles le font dans l'Évangile de Matthieu (« Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », Mt 28,19) et dans l'Évangile de Jean (« Je suis le chemin, la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi », Jn 14, 6). Les chrétiens sont appelés à diffuser la Parole de Dieu afin que tous puissent croire véritablement et uniquement en Jésus-Christ, car pour être sauvés, on ne peut servir deux maîtres à la fois.

    Selon Ehrman, cette combinaison d'évangélisation et d'exclusion était propre au christianisme et s'est avérée décisive pour la croissance de l'Église à ses débuts.

    Cependant, comprendre la mission de l'Église en ces termes risque de miner l'esprit dans lequel les chrétiens diffusent et doivent diffuser la Parole de Dieu. Si l'Église exclut le culte de tout autre dieu - qu'il s'agisse de divinités païennes ou d'argent et de pouvoir - elle le fait parce qu'elle suit la Vérité révélée par Dieu, et si elle appelle les chrétiens à évangéliser, elle le fait par amour pour tous les enfants de Dieu.

    Comprendre comment les Pères et les Docteurs de l'Église ont encouragé la diffusion de la Bonne Nouvelle au cours des premiers siècles du christianisme peut aider tous les chrétiens dans leur mission aujourd'hui.

    Par la prédication et l'enseignement

    Comme l'enseigne Thomas d'Aquin dans son ouvrage Summa Theologiae, l'intellect et la volonté représentent deux pouvoirs distincts de l'âme humaine : tandis que l'intellect recherche la Vérité, la volonté poursuit le Bien. Cela ne signifie pas que ces deux pouvoirs soient isolés l'un de l'autre. L'intellect dirige la volonté vers le Bien dans la mesure où « l'objet de la volonté [le Bien] lui est proposé par la raison » (Summa Theologiae I-II, q.19, a.3). À la lumière de cela, persuader l'intellect de la vérité du christianisme représente un aspect important de la mission de l'Église qui consiste à diffuser la Parole.

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  • Pourquoi Dieu permet-il le mal ?

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    De

    Pourquoi Dieu permet-il le mal ?

    Beaucoup de nos contemporains prennent prétexte de l’existence du mal pour rejeter foi, prière et religion. Or Dieu ne veut que le bien de sa créature. Il appartient à l’homme d’user de sa liberté pour faire le bien.
     

    Dieu réprimandant Adam et Ève (détail), Le Dominiquin, entre 1623 et 1625, musée de Grenoble. © Jérôme Villafruela / CC by-sa

    Un principe fondamental doit être d’abord rappelé : Dieu étant « Dieu », il est dans sa nature d’être souverainement bon, intelligent et provident. En tant que tel, le mal ne peut être fait ni voulu par lui, directement ou indirectement : Dieu n’est pas la cause du mal. Certains en sont alors venus à dire, devant l’évidente et obsédante présence du mal physique et moral, que Dieu se trouverait en quelque sorte impuissant. Le philosophe allemand Hans Jonas (1903-1993) voulut ainsi revisiter « Le concept de Dieu après Auschwitz » (ouvrage de 1984). Or une telle considération revient à nier la toute-puissance de Dieu, qui fait partie de sa nature : un « dieu » impuissant n’est plus un dieu. Face à ce scandale du mal, d’autres en arrivent à écarter totalement la possibilité de l’existence de Dieu, en même temps qu’ils rejettent toute tentative de reconnaître un sens au monde et à la vie des hommes.

    Le scandale du mal : impuissance ou absence de Dieu ? C’est dans ces termes que se pose aujourd’hui aux croyants la terrible question de la permission divine du mal.

    Le mal est un « rien »

    Pour apporter quelques éléments de réponse – sans prétendre résoudre totalement ce qui demeurera insoluble ici-bas – il nous faut revenir à la définition même du mal… C’est-à-dire à son absence de définition car le mal, en bonne philosophie, n’est « rien ». Le mal en effet n’est pas une réalité positive, un « être » à proprement parler : il est un manque, la privation d’un bien dû. Saint Thomas d’Aquin prend l’exemple de la cécité : un animal ou un homme privé de la vue est affligé par un mal ; en revanche un être inerte – plante, pierre – ne « souffre » pas de ne pas voir. Pour le dire autrement, le mal est un « trou noir métaphysique » : il est un « rien » qui prend la place d’un bien, une ombre qui vampirise la lumière et nous prive de son rayonnement. Il peut encore être comparé à un parasite, dont la présence suppose l’existence du bien tout en le diminuant sans jamais le détruire entièrement. Cette approche métaphysique peut facilement se vérifier dans notre propre expérience morale : aucun être libre ne peut volontairement poursuivre un mal pour lui-même. Lorsque nous commettons une faute, nous errons, nous nous leurrons sur la nature d’un bien ou le recherchons d’une manière désordonnée, mais nous ne désirons jamais le mal en tant que tel. Au creux même des pires perversions se cache une quête blessée du bien.

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  • « Nous ne pouvons pas continuer, en tant qu’Église, à nous enfoncer davantage dans la confusion » (Mgr Schneider)

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    D'InfoVaticana :

    « Assez de confusion » : l’évêque Schneider demande à Léon XIV une réponse claire sur la foi

    Dans une interview exclusive avec Per Mariam, l'évêque Athanasius Schneider a averti que l'Église catholique connaît « une confusion de foi sans précédent » et a demandé au pape Léon XIV un acte magistériel qui réaffirmerait la doctrine et restaurerait la clarté perdue au cours des dernières décennies.
    « Le pape doit affermir toute l’Église dans la foi ; c’est sa première tâche », a rappelé Schneider, « une mission que Dieu lui-même a confiée à Pierre et à ses successeurs. »
    Le prélat, auxiliaire d'Astana (Kazakhstan), a souligné que l'Église est « plongée dans un brouillard doctrinal » qui affecte la foi, la morale et la liturgie, affaiblissant ainsi l'identité catholique. « Nous ne pouvons pas continuer à avancer dans la confusion. Cela va à l'encontre du Christ lui-même et de l'Évangile. Le Christ est venu nous apporter la vérité, et la vérité signifie la clarté », a-t-il affirmé avec fermeté.Pour Schneider, la solution réside dans un geste public du pape réaffirmant l'intégrité de la foi catholique. À cet égard, il a proposé un document similaire au Credo du Peuple de Dieu promulgué par saint Paul VI en 1968, en pleine crise postconciliaire.
    Après plus de cinquante ans, la confusion s'est accrue, au lieu de diminuer, surtout durant le dernier pontificat. Un tel acte constituerait l'un des plus grands gestes de charité du pape envers ses enfants spirituels et ses frères évêques.

    « Fiducia Supplicans » et la confusion autour des bénédictions pour les couples de même sexe

    Interrogé sur le document Fiducia Supplicans et les récentes déclarations du pape Léon XIV sur l'« accueil des personnes », Schneider s'est montré catégorique. Selon lui, le texte du Dicastère pour la doctrine de la foi « doit être aboli » car il introduit une ambiguïté sur une question morale essentielle à la vie de l'Église.
    Le document fait expressément référence aux “couples de même sexe”. Bien qu’il affirme que ce ne sont pas leurs relations qui sont bénies, mais les personnes elles-mêmes, elles sont indissociables. C’est un jeu de mots qui prête à confusion et suggère que l’Église approuve de telles unions.
    L'évêque a rappelé que l'Église a toujours béni les pécheurs qui cherchent sincèrement la conversion, mais n'a jamais béni une situation contraire à la loi de Dieu. « Nous ne pouvons pas bénir ce qui contredit la création et la volonté divine », a-t-il souligné.
    Dieu accepte tout le monde, mais appelle à la repentance. Accepter les pécheurs sans les inviter à changer n'est ni la voie de Dieu ni celle de l'Évangile.
    Le prélat a expliqué que le véritable accueil chrétien consiste à accompagner avec charité ceux qui souhaitent abandonner le péché, et non à les confirmer dans leur erreur. « Nous devons leur dire : "Vous êtes les bienvenus, mais ce que vous vivez ne correspond pas à la volonté de Dieu. Nous vous aiderons à échapper au mal, même si cela prend du temps." Voilà le véritable amour », a-t-il souligné.Enfin, il a mis en garde contre la participation de clercs ou de fidèles à des mouvements qui cherchent à modifier la morale révélée :
    Nous ne pouvons pas participer à des organisations qui visent à modifier les commandements de Dieu. Soutenir leurs objectifs serait une trahison de l'Évangile et de la mission de l'Église de sauver les âmes.

    « Marcher ensemble » signifie pèlerinage vers le Christ, et non s’adapter au monde

    Concernant le concept de « marcher ensemble », si souvent répété dans le processus synodal, Schneider a averti que sa véritable signification a été déformée et doit revenir à ses racines christologiques.
    La synodalité signifie cheminer vers le Christ, qui est la Voie, la Vérité et la Vie. L'Église ne peut pas parler pour elle-même, mais transmet fidèlement ce que le Christ a révélé.
    L'évêque a expliqué que l'Église est militante, appelée à combattre l'erreur, le péché et la confusion spirituelle. « L'Église sur terre est une Église combattante. Nous luttons contre nos mauvais penchants, contre le diable et contre l'esprit du monde », a-t-il rappelé, citant saint Paul et saint Jean.Pour Schneider, le sens de « marcher ensemble » ne consiste pas dans l’écoute sociologique ou l’adaptation au monde, mais dans la communion des fidèles qui cheminent vers la Jérusalem céleste.
    « Marcher ensemble signifie avancer comme un cortège de croyants qui savent en qui ils ont cru, qui professent clairement la vérité et l’expriment dans la beauté de la liturgie. »
    Le prélat a également mis en garde contre la présence de « faux prophètes au sein de la communauté ecclésiale » qui égarent les fidèles du droit chemin. Il a donc appelé à la vigilance et à la fermeté doctrinale.
    « La synodalité doit servir à proclamer plus clairement la beauté de la vérité du Christ et à éviter toute ambiguïté. L'Église doit adorer Dieu par une liturgie digne et sacrée, témoignage visible de sa foi », a-t-il insisté.
    Le Seigneur n'a pas dit : “Écoutez les gens et demandez-leur leur avis.” Il a dit : “Allez proclamer la vérité.” Le pape et les évêques ont la lourde tâche de proclamer la vérité avec amour et fermeté, pour libérer l'humanité du mal.

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  • Italie : le document sur les homosexuels qui ébranle l'Église

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    D'Andrea Morigi sur Libero Quotidiano :

    Italie : le document sur les homosexuels qui ébranle l'Église

    24 octobre 2025

    La prière commune lors des Gay Pride est la dernière avancée franchie par les évêques italiens. Ils les qualifient de « bonnes pratiques pastorales » dans le document final de la Troisième Assemblée synodale des Églises d'Italie, à tel point qu'ils se fixent comme objectif d'initier « de nouveaux parcours de formation aux relations, à la corporéité, à l'affectivité et à la sexualité – prenant également en compte l'orientation sexuelle et l'identité de genre – en particulier pour les préadolescents, les adolescents, les jeunes et leurs éducateurs ». C'est une invitation aux Églises locales à « surmonter les attitudes discriminatoires parfois répandues dans les milieux ecclésiaux et dans la société, et à s'engager à promouvoir la reconnaissance et le soutien des personnes homosexuelles et transgenres, ainsi que de leurs parents, qui appartiennent déjà à la communauté chrétienne ». Quant aux hiérarchies, on espère que « la CEI soutiendra par la prière et la réflexion les journées promues par la société civile pour combattre toute forme de violence et témoigner sa solidarité avec ceux qui sont blessés et discriminés (Journées contre la violence et la discrimination de genre, la pédophilie, le harcèlement, le féminicide, l'homophobie et la transphobie, etc.). » C'est précisément ce « etc. » qui suscite les plus grandes inquiétudes parmi les croyants engagés.

    Si le pape François en avait assez de la « pédémania » généralisée dans le monde ecclésiastique (surtout dans le monde ecclésiastique), son successeur adopte une attitude encore plus déterminée : « En ces temps difficiles et confus, où l'on présente aux jeunes tant de contre-modèles d'unions, souvent éphémères, individualistes et égoïstes, aux fruits amers et décevants, la famille telle que le Créateur l'a voulue peut paraître dépassée et ennuyeuse », a déclaré le Saint-Père le 1er octobre dernier dans un message à l'évêque de Séez, en France, à l'occasion de la mémoire liturgique de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Saint-Face. Léon XIV citait en exemple Louis et Zélie Martin, parents de la sainte carmélite. L'écrivaine et journaliste Costanza Miriano, animatrice de Monastero Wi-fi, le cite également, s'adressant aux « évêques improbables qui s'apprêtent à signer un document synodal véritablement indigne de la grandeur de l'Église » car il « assume tous les dogmes d'une pensée unique sur l'identité sexuelle et l'affectivité, comme si la Parole de Dieu n'existait pas, ou pire, comme s'il s'agissait d'un produit culturel à actualiser, comme si le Catéchisme de l'Église catholique était une plaisanterie, comme si la Théologie du Corps était une erreur de parcours, Humanae Vitae une tache du passé… » Elle leur adresse donc un appel pour le 25 octobre, date à laquelle le document doit être approuvé : « Ne signez pas le document synodal contenant ces mensonges. Si vous ne voulez pas écouter mon appel, qui, j'en suis absolument certaine, est aussi celui d'un grand nombre de compagnons de route, écoutez votre pasteur, écoutez au moins les paroles que le pape Léon XIV a écrites à l'occasion du dixième anniversaire de la canonisation. Le Pape les a qualifiés de « couple exemplaire » qui « témoigne du bonheur ineffable et de la joie profonde que Dieu accorde, dès ici-bas et pour l'éternité, à ceux qui s'engagent sur ce chemin de fidélité et de fécondité ».

    Il a également conseillé aux familles de « persévérer avec courage sur le chemin, parfois difficile et compliqué, mais lumineux, que vous avez entrepris. Avant tout, placez Jésus au centre de vos familles, de vos activités et de vos choix. Aidez vos enfants à découvrir son amour et sa tendresse infinis, et efforcez-vous de lui faire aimer à son tour comme il le mérite. » Certains prêtres sont même prêts à des gestes spectaculaires, comme réciter publiquement le Rosaire devant le siège de la CEI. D'autres, comme le père Giuseppe Forlai, auteur d'un ouvrage au titre éloquent « Réflexions sur l'évaporation du christianisme », s'interrogent sur le processus qui a conduit à cette synthèse : « L'Église italienne a renoncé depuis plusieurs années à annoncer l'Évangile, même lorsque celui-ci semble dépassé ou laborieux. » Ainsi, « il semble presque qu'il faille plaire à tout prix. » On propose des solutions partielles, sans vision, répétant des slogans banals et éculés qui cachent une grave incapacité à réfléchir, à développer de véritables chemins de réconciliation et de catéchuménat pour ceux qui traversent des situations difficiles ou qui ne sont pas en harmonie avec la morale de l'Église. Mais « accueillir ne signifie pas justifier des modèles de vie incompatibles avec l'anthropologie chrétienne ».

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  • Saint Jean-Paul II "le géant de Dieu" (22 octobre)

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    D'"Evangile au Quotidien" :

    St Jean-Paul II

    Saint Jean-Paul II
    « Le Géant de Dieu »
    Pape (263e) de 1978 à 2005

     « Au vu de la dimension extraordinaire avec laquelle ces Souverains Pontifes ont offert au clergé et aux fidèles un modèle singulier de vertu et ont promu la vie dans le Christ, tenant compte des innombrables requêtes partout dans le monde, le Saint-Père François, faisant siens les désirs unanimes du peuple de Dieu, a disposé que les célébrations de saint Jean XXIII, Pape, et de saint Jean-Paul II, Pape, soient inscrites dans le Calendrier Romain général, la première le 11, la deuxième le 22 octobre, avec le degré de mémoire facultative. […] »

    De la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, 29 mai 2014, solennité de l’Ascension du Seigneur.

    « Frères et sœurs, n’ayez pas peur d’accueillir le Christ et d’accepter son pouvoir ! Aidez le Pape et tous ceux qui veulent servir le Christ et, avec la puissance du Christ servir l’homme et l’humanité entière ! N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! À sa puissance salvatrice ouvrez les frontières des États, les systèmes économiques et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation, du développement. N’ayez pas peur ! 

    Ces paroles mémorables, prononcées le 22 octobre 1978 dans l’homélie du début du pontificat (>>> Vidéo Extraits du discours du Pape) restent, désormais, sculptées dans les cœurs de tous les chrétiens et des hommes de bonne volonté du monde entier.

    Ce que le Pape demandait à tous, lui même l’a fait en premier : il a ouvert au Christ la société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant, avec la force d’un géant qui venait de Dieu, une tendance qui pouvait sembler irréversible.

    Karol Józef Wojtyła, devenu Jean-Paul II à son élection au Siège apostolique d'octobre 1978, est né le 18 mai 1920 à Wadowice, petite ville située à 50 km de Cracovie. Il est le plus jeune des trois enfants de Karol Wojtyła et d'Émilie Kaczorowska. Sa mère mourut en 1929. Son frère aîné Edmund, qui fut médecin, est décédé en 1932 ; leur père, ancien sous-officier, en 1941. Leur sœur Olga était décédée avant la naissance de Karol.

    Il fut baptisé le 20 juin 1920, dans l'église paroissiale de Wadowice, par le prêtre François Żak, fit sa Première Communion à neuf ans et reçut la Confirmation à dix-huit ans. Ses études secondaires près l'École Marcin Wadowita de Wadowice achevées, il s'inscrit en 1938 à l'Université Jagellon de Cracovie et à un cours de théâtre. L'Université ayant été fermée en 1939 par l'occupant nazi, le jeune Karol dut travailler sur un chantier de l'usine chimique Solvay afin de gagner sa vie et d'échapper à la déportation en Allemagne.arol Józef Wojtyła, devenu Jean-Paul II à son élection au Siège apostolique d'octobre 1978, est né le 18 mai 1920 à Wadowice, petite ville située à 50 km de Cracovie. Il est le plus jeune des trois enfants de Karol Wojtyła et d'Émilie Kaczorowska. Sa mère mourut en 1929. Son frère aîné Edmund, qui fut médecin, est décédé en 1932 ; leur père, ancien sous-officier, en 1941. Leur sœur Olga était décédée avant la naissance de Karol.

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  • "Une pneumatologie inversée qui « discerne » les actions de l'Esprit partout sauf dans l'Église"

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    De John M. Grondelski sur le New Oxford Review :

    Pneumatologie inversée ?

    De nombreux clercs d’Europe occidentale semblent penser que l’Esprit se déplace principalement en dehors de l’Église.

    21 octobre 2025

    La pneumatologie est la branche de la théologie qui traite du Saint-Esprit. On considère que le Saint-Esprit habite l'Église et la préserve de l'erreur.

    L'infaillibilité de l'Église n'est ni politique ni historique ; elle peut commettre des erreurs dans ces domaines, et elle en a commis. Son infaillibilité est liée à sa mission. L'Église existe pour une seule et unique raison : sauver les âmes en proclamant le Royaume de Dieu en Christ. Salus animarum suprema lex. Pour remplir sa raison d'être, l'Église doit être capable d'enseigner avec autorité et justesse en matière de foi et de morale. C'est pourquoi le Saint-Esprit habite en elle.

    Un article récent d'une source italienne a suscité cette question : sommes-nous aujourd'hui confrontés à une pneumatologie inversée ? À en croire certains membres de l'Église contemporaine, il semble que le Saint-Esprit travaille presque à rebours de la façon dont les catholiques ont généralement compris son action.

    La Nuova Bussola Quotidiana, qui rend compte de la conclusion du « processus synodal » de la Conférence épiscopale italienne, critique vivement ce qu'elle perçoit dans le document de la conférence comme une tentative d'approbation morale des activités homosexuelles (voir ici ). Cet article soulève des questions sur la manière dont certains semblent aujourd'hui comprendre le rôle du Saint-Esprit dans l'Église.

    Traditionnellement, le Saint-Esprit était perçu comme guidant l'Église – comme le Christ l'avait promis (Jn 16, 13) – « vers la Vérité tout entière ». Aujourd'hui, cependant, il semble presque que le Saint-Esprit se soit envolé par une de ces fameuses fenêtres ouvertes par Jean XXIII pour enseigner l'Église de l'extérieur. Si l'on écoute beaucoup de discours ecclésiaux aujourd'hui, on a l'impression que le Saint-Esprit s'est réfugié dans la laïcité, avec toutes ses œuvres et ses fastes, les utilisant comme instruments d'enseignement pour son Église « rétrograde » afin de se conformer au nouveau programme spirituel.

    Il est évident qu'un nombre important de clercs, notamment d'Europe occidentale, semblent penser que l'Esprit, qui se meut où il veut ( Spiritus spirat qui vult ; voir Jn 3,8), préfère se déplacer principalement hors de l'Église. Si l'on écoute cette « lecture renouvelée des signes des temps », l'aggiornamento actuel semble surtout prendre la forme du rôle de l'esprit du temps dans la mise à niveau spirituelle de l'Église. On est stupéfait par la rigidité et la résistance apparentes de l'Église, qui ont contraint l'Esprit, désormais délocalisé, à enseigner dans des bars gays, des foyers de divorcés remariés et toutes les autres religions, à l'exception de la religion catholique.

    Un appel renouvelé à l'« expérience vécue » est souvent lancé pour défendre cette approche. Mais cela soulève des problèmes théologiques cruciaux. L'expérience vécue est importante, mais elle n'est pas auto-interprétative. Elle n'est pas non plus coextensive à la fides. Le sensus fidelium présuppose un sensus fidei préalable, que les ecclésiastiques d'aujourd'hui ignorent souvent. Comme je l'ai déjà soutenu ( ici ), l'« expérience » n'est ni bonne ni mauvaise en soi ; c'est simplement un fait. L'expérience doit être mise à l'épreuve, et non canonisée. Sa signification, et surtout sa valeur, dépendent de sa compatibilité avec la foi reçue et défendue par l'Église, dans laquelle l'Esprit habite déjà.

    Cette pneumatologie inversée a également été sélective. En abordant la modernité, les lecteurs « spirituels » des signes des temps semblent avoir ignoré la seconde partie de 1 Thessaloniciens 5:21 : « Examinez tout, retenez ce qui est bon. » Cette « épreuve » ne se produit pas ex nihilo. Elle s'inscrit dans la tradition vivante et continue de l'Église, soi-disant inspirée par le Saint-Esprit et discernée selon une herméneutique de la continuité, puisque nous supposons que le Saint-Esprit n'est pas nominaliste et donc peu enclin à l'auto-contradiction.

    Je sais que certains pourraient juger ces réflexions exagérées, mais demandons-nous s'il est nécessaire d'aborder honnêtement la pneumatologie qui inspire certains développements actuels dans l'Église. Je suis assez vieux pour me rappeler comment, peu après la clôture du Concile Vatican II, il est devenu courant d'ignorer le contenu réel des textes conciliaires, préférant lire l'« esprit » du Concile. Je me souviens aussi d'un théologien français (dont le nom m'échappe maintenant) demandant que nous identifiions cet « esprit », au cas où certaines de ses manifestations nécessiteraient un exorcisme.

    Dans cette optique, il semble pertinent de se demander si certains, dans l'Église d'aujourd'hui, agissent selon une pneumatologie inversée qui « discerne » les actions de l'Esprit partout sauf dans l'Église, et quelles sont les conséquences ecclésiales d'une telle réflexion. Cette question paraît particulièrement pressante face à ce qui semble être un « processus synodal » flottant, où des questions doctrinales et morales établies semblent remises en question au nom d'un « discernement » indéfini. Avec tout le respect que je leur dois, je doute que certains semblent considérer l'« Esprit » comme parlant après 30 secondes de silence suivies d'un « partage ». Il semble que nous ayons besoin d'une pneumatologie plus riche.

    John M. Grondelski (Ph.D., Fordham) est l'ancien doyen associé de la Faculté de théologie de l'Université Seton Hall, à South Orange, dans le New Jersey.

  • Les théologiens et les érudits qui nient la virginité de Marie constituent un « défi » pour l’Église

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    De Victoria Cardiel sur ACI Prensa via CWR :

    Les théologiens et les érudits qui nient la virginité de Marie constituent un « défi » pour l’Église

    Détail de "L'Immaculée Conception" (1767-69) de Giovanni Battista Tiepolo, au Musée du Prado, Espagne. (Wikipédia)
    17 octobre 2025

    Le père Stefano Cecchin, OFM, président de l' Académie mariale pontificale internationale (PAMI), qui dépend directement de la Curie romaine, a déclaré dans une récente interview que l'Église est confrontée à des défis persistants concernant les vérités sur la Vierge Marie.

    Cecchin a déclaré à ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de CNA, que le PAMI est confronté chaque jour à des défis de la part des protestants ainsi que de certains groupes au sein de l'Église catholique, ouvertement et indirectement, qui nient le dogme de la virginité de Marie établi au concile d'Éphèse en 431 après J.-C. et au concile du Latran de 649.

    « Il y a des théologiens et des biblistes qui disent que la virginité de Marie est un mythe, et c'est très dangereux parce que les Pères de l'Église, et même le Coran, défendent la virginité de Marie », a déclaré le prêtre.

    Le diable est derrière les attaques contre l'Immaculée Conception

    Cecchin est un expert en mariologie et du dogme de l'Immaculée Conception, qui fait référence à la préservation de Marie du péché originel dès sa conception dans le ventre de sa mère et a été officiellement défini par le pape Pie IX le 8 décembre 1854.

    Marie a toujours été la cible des attaques du diable, explique Cecchin, notamment en raison de son rôle dans l'économie du salut.

    « Le diable travaille dur ; je l'ai souvent vu, surtout contre l'Immaculée Conception », a-t-il déclaré. « Je vois comment il continue d'attaquer la figure de Marie, et en ce moment même, il l'attaque au sein de l'Église avec ceux qui, par exemple, disent que Marie n'est pas vierge. »

    « La première attaque contre le Christ concernait la virginité de Marie, qui aurait couché avec un soldat romain. Jésus n'était donc pas le véritable fils de Dieu. Si nous remettons en question la virginité de Marie, nous remettons en question toute la chrétienté », a-t-il souligné.

    Cecchin a rappelé que, d'un point de vue biblique et théologique, Marie occupe une place unique dans l'histoire du salut, en tant que mère de Dieu et figure de l'Église. Il a expliqué que son rôle ne se limite pas à l'Incarnation passée, mais qu'elle continue d'être active dans la vie spirituelle des croyants.

    « Le fait est que ce n'est pas nous qui cherchons Dieu, mais lui qui nous cherche. C'est pourquoi, après l'ascension de Jésus au ciel, les anges ont dit [aux apôtres] qu'ils ne le reverraient pas avant son retour au jour glorieux. Mais Jésus confie l'Église à Marie : “Voici ta mère.” C'est pourquoi Marie continue de prendre soin de nous et s'efforce de nous ramener à lui », a-t-il expliqué.

    « Dieu ne veut pas que quiconque aille en enfer »

    Le directeur du PAMI, qui est chargé de coordonner tous les chercheurs et sociétés mariologiques du monde entier, a souligné que les apparitions mariales et les appels à la conversion doivent être compris comme des expressions de la miséricorde divine, et non comme des manifestations de peur ou de punition.

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  • Parce que mariage et parentalité vont généralement de pair...

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    De sur The Catholic Thing :

    Le pape Léon XIV, saint Jean-Paul II et la crise de fertilité

    16 octobre 2025

    Le pape Léon XIV s'est joint à ceux qui déplorent l'implosion des taux de fécondité mondiaux. S'exprimant après une visite au président italien, le pape a appelé à agir contre l'implosion de la fécondité et l'effondrement de la fécondité. Il a notamment prôné, de manière encourageante, l'attribution de prénoms genrés aux membres de la famille : « Père », « mère », « fils », « fille », « grand-père », « grand-mère »… Ce sont des mots qui, dans la tradition italienne, expriment et évoquent naturellement des sentiments d'amour, de respect et de dévouement – ​​parfois héroïques – pour le bien de la famille, de la communauté et, par conséquent, de la société tout entière. » Ils expriment également ce qui est nécessaire à la procréation – et son résultat –, ce que « parent un » et « parent deux », comme on désigne désormais les mères et les pères dans plusieurs pays, ne font pas.

    Les remèdes à cette situation se concentrent souvent sur les réformes sociales : congé parental, aides et allégements fiscaux pour les familles, garde d’enfants, etc. Il existe certes des éléments dans nos structures socio-économiques qui nuisent aux familles. C’est une bonne chose que le pape les ait soulignés. Mais il me semble qu’il pourrait se concentrer ailleurs.

    Comme l'a observé son prédécesseur, saint Jean-Paul II (élu il y a quarante-sept ans aujourd'hui), la culture se situe en amont de la politique et de l'économie. Et notre « bénie stérilité » est un problème culturel, tant dans la société au sens large qu'au sein de l'Église catholique. Comme il l'a dit dans Amour et Responsabilité :

    Ni chez l'homme ni chez la femme, l'affirmation de la valeur de la personne ne peut être dissociée de la conscience et de l'acceptation volontaire qu'il puisse devenir père et qu'elle puisse devenir mère. […] Si la possibilité de parentalité est délibérément exclue des relations conjugales, le caractère de la relation entre les partenaires change automatiquement. Ce changement s'opère au détriment de l'unification amoureuse et vers un « plaisir » mutuel, ou plutôt bilatéral.

    Les sociétés humaines ont toujours reconnu que le mariage et la parentalité, bien que distincts, vont généralement de pair. Autrement dit, dans le cours normal des choses – sauf maladie, âge avancé ou autres obstacles – les conjoints finissent par devenir parents. Il ne s'agit pas d'une doctrine catholique ésotérique, mais d'une réalité de droit naturel que les sociétés humaines reconnaissent depuis longtemps. C'est pourquoi la procréation était considérée comme normalement liée au mariage – du moins jusqu'à l'apparition du nouvel oxymore du « mariage homosexuel ».

    Ce fait de droit naturel est cependant élevé à un niveau plus significatif par l'enseignement théologique catholique. Vatican II a enseigné : « Les enfants sont véritablement le don suprême du mariage et contribuent de manière très substantielle au bien-être de leurs parents. » ( Gaudium et Spes, 50). Le Concile a également affirmé que la coopération des époux avec le Seigneur par la parentalité fait partie de l'œuvre divine de création et de salut. C'est pourquoi la bénédiction nuptiale du sacrement de mariage inclut une invocation pour que les époux en âge de procréer « aient la chance d'avoir des enfants et se montrent des parents vertueux, capables de vivre assez longtemps pour voir les enfants de leurs enfants. »

    Maintenant : Quand avez-vous entendu pour la dernière fois un prêtre – ou même un évêque – parler de ces choses ?

    Notre société laïque a brisé le lien entre le mariage et la parentalité, traitant cette dernière non pas tant comme un « choix » que comme ce que l'ancien archevêque de Paris, Michel Aupetit, appelle un « projet parental » – un élément optionnel du package identitaire de deux personnes, adapté à leurs désirs et réalisé par les moyens qu'ils jugent appropriés.

    La tolérance sociale générale à l’égard des grossesses hors mariage, de la maternité de substitution, de l’« adoption » homosexuelle et d’autres arrangements similaires témoigne d’une acceptation culturelle plus large de l’idée selon laquelle les enfants ne sont pas nécessairement liés au mariage, et encore moins qu’un enfant a le droit d’être conçu, de naître et d’être élevé dans le cadre d’un mariage permanent.

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  • Pourquoi le Christ ne permet pas à son Église d'ordonner des femmes

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    De Larry Chapp sur le NCR :

    Pourquoi le Christ ne permet pas à son Église d'ordonner des femmes

    Les papes, de Jean-Paul II à François, ont clairement indiqué que l’Église ne peut pas ordonner de femmes — et pourtant certains persistent à revoir ce qui constitue un enseignement déjà établi.

    Henryk Siemiradzki, « La Cène », ca. 1876
    Henryk Siemiradzki, « La Cène », vers 1876 (photo : domaine public)

    L'hebdomadaire catholique international The Tablet estime que la nomination de la première femme archevêque de Canterbury dans l'Église anglicane offre une occasion idéale pour l'Église catholique de réexaminer la question de l'ordination des femmes à la prêtrise.

    Dans un court article constitué principalement d’un entretien avec le théologien jésuite irlandais, le père Gerry O’Hanlon, il ne cache pas sa frustration face à l’état actuel de la question au sein du catholicisme et affirme sans détour son souhait que l’Église « cesse de tourner autour du pot et entreprenne un réexamen juste et ouvert de l’enseignement actuel ».

    Ses propos montrent clairement qu'il estime que l'enseignement actuel de l'Église repose sur des fondements théologiques erronés. Cela l'amène à conclure que la non-ordination des femmes est un scandale aussi grave pour l'Église que l'était sa tolérance antérieure à l'égard de l'esclavage.

    Il cite ensuite les conclusions théologiques de la Commission biblique pontificale des années 1970 et l'avis du célèbre théologien Karl Rahner sur la question. Le Tablet résume ses réflexions :

    Soulignant que la Commission biblique pontificale avait conclu dans les années 1970 à l'absence de fondement scripturaire à la position de l'Église quant à l'exclusion des femmes du ministère ordonné, il a rappelé que le théologien Karl Rahner, à la fin des années 1970, avait soutenu que la charge de la preuve incombait à l'Église. « Cette charge n'a pas été acquittée », a déclaré le père O'Hanlon.

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  • Un entretien exclusif avec le cardinal Robert Sarah (Tribune Chrétienne)

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    Dans un entretien exclusif accordé à Tribune Chrétienne, réalisé à Rome le jeudi 9 octobre 2025, le cardinal Robert Sarah est revenu sur les grands défis spirituels et moraux de notre époque, rappelant avec force les fondements immuables de la doctrine catholique (13 octobre 2025).