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Europe - Page 114

  • Euthanasie des enfants : Philippe Mahoux prêche la "bonne parole" au Grand Orient de France

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    Lu sur Famille Chrétienne (Arthur Mertens) :

    Exclusif : le Grand Orient de France planche déjà sur l’euthanasie des enfants

    Alors que la loi sur la fin de vie est réexaminée à l’Assemblée nationale, la principale obédience maçonnique française organisait le 3 octobre à Paris un colloque dédié à la fin de vie des enfants. Pour les intervenants, l’étape suivante est déjà d’introduire l’euthanasie des mineurs, sur le modèle de la loi belge. Famille Chrétienne s’est glissé parmi l’assistance. Récit.

    La franc-maçonnerie n’est pas une société secrète, mais discrète. C’est donc au grand jour, mais devant un public restreint, que la commission nationale de santé publique et de bioéthique du Grand Orient de France s’est réunie à Paris, le 3 octobre, pour un colloque intitulé : « La fin de vie des enfants ». Les échanges se tenaient rue Cadet, au Temple Groussier.

    Dans cette enceinte, qui reçoit les personnalités politiques lors des « tenues blanches fermées » (conférences invitant un profane, non-maçon), l’ambiance est solennelle. L’assistance qui s’apprête à discuter de la fin de vie des enfants, grisonnante et majoritairement masculine, a pris place dans les fauteuils situés de chaque côté latéral. Pas d’applaudissements, de la musique de Mozart entre les interventions : nous sommes en loge.

    L’invité d’honneur du colloque est Philippe Mahoux, sénateur belge de Namur, en Wallonie. Élu depuis 1990, il est président du groupe socialiste du Sénat de Belgique depuis 1999. Chirurgien et maçon, il est le « père » de la loi dépénalisant l’euthanasie en 2002. Il est également l’auteur de la loi qui a étendu l’euthanasie aux enfants, début 2014.

    Sur un ton docte, adouci par la bonhomie wallonne, il plaide longuement en faveur de l’exemple donné par son pays. Le but du législateur, explique-t-il, est de « créer un espace de liberté », dans une « démarche humaniste ».

    Cette liberté, c’est celle d’un patient à demander une euthanasie, « sans limite d’âge », et avec comme unique critère de validité, « la capacité de discernement par rapport à la souffrance générée par les traitements ». Il précise que, pour les mineurs, la seule souffrance physique a été retenue, alors que les adultes peuvent faire valoir une souffrance psychique. Ainsi, une jeune femme de 24 ans du prénom de Laura, habitant en Flandre et souffrant d’une dépression profonde, a demandé l’euthanasie en juin dernier.

    La présence « remarquée » de la présidente de l’INCa

    Philippe Mahoux donne sa définition de l’euthanasie : « Un geste ultime d’humanité, qui est un geste de vie ! » Pour lui, « le scandale, ce n’est pas la mort, mais la souffrance et la maladie. Encore plus lorsqu’il s’agit d’un enfant ». Le parlementaire insiste : « On ne fait pas de métaphysique, ici ! Le sujet, ce n’est pas la mort, mais ’’le mourir’’. On ne s’occupe pas de ce qu’elle signifie. Sinon, on entre dans les opinions personnelles ».

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  • Le bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique (8 octobre)

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    Sommaire

      Pays-Bas : nouvelle augmentation de 10% des euthanasies
      Royaume-Uni : première autorisation pour une greffe d’utérus
      UNESCO : le Comité International de Bioéthique (CIB) plaide pour la protection du génome humain
      Journée mondiale des soins palliatifs : demande croissante de ressources en Europe

  • Le Conseil de l'Europe rejette la pétition contre les avortements tardifs et les infanticides néonataux

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    De zenit.org :

    Infanticides néonataux : le Conseil de l'Europe rejette la pétition

    Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ fait le point

    Vendredi 2 octobre 2015, alors que la pétition contre les infanticides néonataux atteignait 224 000 signatures, le Bureau de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe a rejeté à la majorité la pétition, estimant qu’enquêter et débattre sur ce sujet serait politiquement inopportun. Le Bureau a suivi l’avis de la Commission juridique qui avait considéré la pétition « trop sensible » politiquement et susceptible de « diviser » l’Assemblée.

    Il s’agit donc d’un sujet trop sensible pour être débattu !

    Cette triste décision du Bureau révèle à quel point l’avortement tardif et  l’infanticide néonatal sont des tabous au sein de notre société qui préfère fermer les yeux sur ces pratiques inhumaines plutôt que de prendre le risque de mettre en cause l’eugénisme. Ces infanticides ont parfois une cause aussi minime qu’un bec de lièvre.

    La pétition - la plus importante dans les annales du Conseil de l’Europe - a apporté la preuve que chaque année, en Europe, des enfants naissent vivants et parfois viables, lors d'avortements tardifs, qu’ils sont souvent abandonnés à la mort sans soins, ou tués après leur naissance en violation des droits fondamentaux garantis, en théorie, à toute personne « dès la naissance ». La pétition a aussi présenté les preuves scientifiques que les fœtus ressentent la douleur dès le deuxième trimestre de gestation.

    L’ECLJ continuera de porter la défense des droits des nouveau-nés au sein des institutions européennes et nationales. Des députés nous ont dit vouloir réintroduire ce sujet au Conseil de l’Europe en 2016, lorsque les circonstances politiques y seront plus favorables.

    Cette campagne n’est donc pas terminée, elle a déjà permis d’exposer au grand jour ces pratiques inhumaines et de sensibiliser un grand nombre de personnes. Un travail de fond a été initié, permettant la réunion d’informations et de nombreux et précieux témoignages de médecins et de sages-femmes.

    Nous vous remercions sincèrement pour votre soutien et vous assurons une nouvelle fois de notre détermination pour mener ce combat pour la reconnaissance des droits de tous les nouveau-nés !

    G.P.

  • Allemagne : des migrants musulmans agressent des réfugiés chrétiens

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    De eecho.fr :

    La christianophobie de « migrants » musulmans

    Comme nous le craignions (...), la christianophobie se manifeste parmi les hommes musulmans venus seuls (50 % des « migrants », puisqu’il ne convient pas de parler de « réfugiés » à leur propos : où sont donc leur famille ?).

    Les réfugiés chrétiens arrivés en Allemagne sont l’objet d’agression de la part de ces musulmans (et en va-t-il différemment en France ?).

    C’est une alerte que nous transmettons ici : le sort des réfugiés chrétiens qui fuient l’oppression de l’islam doit être un souci prioritaire. Parce qu’ils sont chrétiens et que ce sont les chrétiens qui portent le monde, non les autres, et cela depuis que la Révélation s’est répandue dans le monde. Seule l’idéologie empêche de percevoir cette réalité qui est de foi mais qui est également manifeste pour tout esprit un peu lucide.

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    Allemagne : des réfugiés chrétiens persécutés par des musulmans
    «Là où nous sommes règne la charia»

    Publié sur le Causeur le 30 septembre 2015 par Caroline Bruneau

    Les premières répliques du séisme migratoire qui secoue actuellement l’Europe se font sentir. Et on peine à y croire. Des réfugiés fuient aujourd’hui l’Allemagne, pour échapper aux mêmes persécutions que celles qui les avaient poussés à quitter leur pays d’origine.

    En Bavière, en Saxe ou dans le Brandebourg, les témoignages s’accumulent. De nombreux réfugiés chrétiens en provenance de Syrie, d’Irak ou du Kurdistan subissent intimidations et agressions de la part de réfugiés musulmans. Dans plusieurs centres d’accueil mis en place par les autorités locales, la charia s’applique et les chrétiens – minoritaires – sont victimes de brimades.

    Le pasteur luthérien de l’église de la Trinité de Berlin-Steglitz (sud de Berlin) Gottfried Martens témoigne de la situation très précaire des chrétiens dans l’édition dominicale du quotidien berlinois Die Welt du 27 septembre : « Les musulmans très croyants répandent dans les foyers l’idée suivante : là où nous sommes règne la charia. » Et ceux qui souffrent le plus sont les musulmans convertis au christianisme : « Ceux-là ont 100% de chance d’être agressés », précise le pasteur.

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  • Pour les scouts d'Europe aussi, c'est la rentrée

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  • Migrants : le pape François fait preuve d’un réalisme inattendu

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    42f52940f2005cf4c8b1182df33b45689d9343b3.jpgLa menace terroriste que les vagues migratoires actuelles font peser sur l’Europe ne fait aucun doute selon le Saint-Père qui a reconnu le danger potentiel d’une infiltration par des terroristes de l’EI. Lu sur le site « aleteia » : 

     « Je dois reconnaître que, de nos jours, les conditions de sécurité aux frontières ne sont plus les mêmes qu’autrefois. La vérité c’est qu’à moins de 400 kilomètres des côtes siciliennes sévit un groupe terroriste incroyablement cruel. Donc, les risques d’une infiltration existent. » Taxé un peu rapidement d’angélisme, le pape François a fait preuve d’un réalisme inattendu au cours d’une interview exclusive accordée à la radio portugaise Renascença : « Personne n’a dit que Rome serait à l’abri de cette menace ».

    Néanmoins, le Saint-Père a tenu à réaffirmer la primauté de l’accueil spontané sur la méfiance même légitime : « Si un réfugié arrive, malgré toutes les précautions de sécurité à prendre, nous devons lui souhaiter la bienvenue, parce qu’il s’agit d’un commandement biblique ». Mais, se référant à la « très grande crise du travail » sévissant en Europe, le pape François met en garde contre tout « simplisme » dans la façon de traiter les migrants et demandeurs d’asile.

    Appel aux communautés catholiques

    François a ensuite renouvelé son appel aux institutions catholiques à prendre en charge des familles de réfugiés : « Chaque paroisse, chaque institut religieux et chaque monastère, devrait prendre dans une famille. Une famille, pas une personne seule. Une famille donne plus de garanties de sécurité et de confinement, pour éviter les infiltrations d’un autre genre ».

    Précisant sa pensée, François a poursuivi : « Quand je dis que la paroisse doit accueillir une famille, je ne veux pas dire qu’ils doivent aller vivre dans la maison du prêtre au presbytère, mais que chaque communauté paroissiale doit trouver un endroit, un coin pouvait être transformé en petit appartement ou bien, si nécessaire, elle peut louer un petit appartement pour cette famille. [Les migrants] doivent être munis d’un toit, accueillis et intégrés dans la communauté… Il y a des couvents qui sont presque vides ! ».

    Avec le Catholic Herald

    Ref. Le pape François met en garde contre les terroristes infiltrés parmi les réfugiés

    JPSC

     

  • Face aux migrants, quelle doit être l’attitude des chrétiens ? Dialogue entre Mgr Rey et Rémi Brague

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    monseigneur-rey-eveque-de-frejus-toulon-et-remi-brague_article.jpgLa crise des migrants que connaît l’Europe renvoie les chrétiens aux racines bibliques de leur foi et à la construction même de l’Occident. Pour sortir du débat actuel par le haut, la foi et l’annonce leur seront d’une précieuse aide. Regards croisés de Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, et du philosophe Rémi Brague. Un article de Samuel Pruvot dans « Famille chrétienne » :

    Mgr Dominique Rey : Quand on voit ces barques fragiles ballottées par les vagues de la Méditerranée, comment ne pas penser aux origines du peuple de Dieu ? L’histoire du salut est façonnée par l’exil. Adam et Ève ont été chassés de l’Éden. Abraham quitta Ur pour se rendre à Canaan sur une route semée d’arrêts, d’embûches et d’épreuves. Le destin d’Israël est marqué par l’exil de tout un peuple à Babylone et en Égypte. Dans la douleur, les Juifs entretiennent le souvenir heureux de Jérusalem : « Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion » (ps 137). C’est la Terre promise qui met en marche le peuple d’Israël.

    À nous chrétiens, il rappelle qu’à l’image de Jésus-Christ qui prêchait la Bonne Nouvelle de ville en ville, nous cheminons sur terre vers le Ciel. Notre vie nomade est un pèlerinage terrestre qui s’achèvera pour retrouver le Créateur. En marchant, nous nous déracinons pour mieux nous enraciner en Dieu. Nous marchons avec Dieu, vers Dieu. C’est à tout cela que font écho les cohortes de réfugiés qui quittent le Proche-Orient pour gagner l’Europe.

    Rémi Brague : La Bible rappelle effectivement au peuple installé sur sa terre qu’il fut lui aussi nomade. En conséquence, il devra comprendre ce qu’éprouve un étranger coupé de son sol et forcé à vivre dans un milieu nouveau. C’est pourquoi le souvenir de la captivité en Égypte est sans cesse ravivé.

    Ceci dit, la Bible éclaire notre expérience actuelle, mais c’est indirectement. Ne faisons pas comme les fondamentalistes musulmans ou protestants du « Bible Belt » américain. On ne peut pas appliquer tels quels aux Français les préceptes de la Bible. Nous ne sommes pas le peuple élu. Nous ne sommes rien de plus qu’une « nation du monde », dont certains membres sont baptisés, et de la sorte greffés sur Israël, qui est et reste le seul peuple élu. Parmi les baptisés, un certain nombre prend au sérieux les conséquences de son baptême. Cette nation s’est formée en une entité politique sous l’autorité d’un État qui prend en charge tous les citoyens, chrétiens ou non.

    La naissance de l’Occident chrétien n’est-elle pas le fruit de vagues successives de migrants qui ont trouvé une nouvelle identité via l’Église ?

    Rémi Brague : À partir du IIIe siècle, l’Empire romain a laissé entrer, d’abord avec l’accord des autorités, puis malgré elles, des populations venues de l’Est, de ce qu’on appelait alors la Germanie. C’est ce qu’on appelle, d’un terme péjoratif, les « invasions barbares ». Les historiens ont actuellement tendance à réviser à la baisse les estimations sur le nombre de ces nouveaux venus. Il n’y a jamais eu de submersion.

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  • Record de conversions au christianisme de musulmans arrivant en Europe

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    Ces conversions en masse sont-elles sincères ou sont-elles une manière pour les immigrés d'augmenter leurs chances d'obtenir l'asile ? se demande le site « aleteia » :

    FCgK04nO24oRHZiEzi2mwUG9ZzA.jpg « Opportunisme ou intégration ? En plus des vagues historiques de réfugiés qui arrivent en Europe en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique, le Vieux Continent connaît aujourd’hui une autre vague, moins médiatisée, mais qui interpelle : celle des conversions au christianisme.

    L’agence de presse internationale Associated Press (AP) s’est rendue à Berlin dans une église évangélique où « des centaines de demandeurs d’asile iraniens et afghans » font partie des fidèles de la paroisse.

    « Certes, on ne peut ignorer que cette décision améliore leurs chances d’obtenir l’asile : ils peuvent ainsi prétendre qu’ils seraient confrontés à la persécution religieuse en cas de retour dans leur pays d’origine », observe l’agence, soulignant que l’Allemagne traite les réfugiés en fonction de la gravité de la situation qui les a contraints à quitter leur patrie  : ceux qui fuient la guerre civile en Syrie, par exemple, ont davantage de chances d’obtenir l’asile.

    « La situation est plus compliquée pour les demandeurs d’asile en provenance d’Iran ou d’Afghanistan, car les conditions de vie dans ces pays sont plus stables qu’en Syrie », déclare l’AP. Au cours des dernières années, environ 40% à 50% des demandeurs issus de ces régions ont été autorisés à rester dans le pays, avec un permis de séjour temporaire pour la plupart.

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  • Crise migratoire : justice et charité sont indissociables

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    HNoyQ.jpgDans un communiqué en date du 10 septembre 2015, Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, aborde la question de la crise migratoire sous le prisme de la justice et de la charité, deux vertus indissociables. Une réflexion lue sur le site de son diocèse mais a une vocation emblématique  pour nous tous : 

    1. L’appel du Pape François :

    Après la prière de l’Angélus du dimanche 6 septembre, le Pape François a évoqué le drame « des dizaines de milliers de réfugiés fuyant la mort, à cause de la guerre et de la faim, et qui sont en marche vers une espérance de vie » ; et il a appelé les paroisses, les communautés religieuses, les monastères et les sanctuaires de toute l’Europe « à manifester l’aspect concret de l’Evangile et à accueillir une famille de réfugiés ». Il a demandé à ses frères évêques d’Europe, que dans leurs diocèses « ils soutiennent son appel, rappelant que la miséricorde est le deuxième nom de l’amour : ‘Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait’ » (Mt 25,40).

    Je sais la générosité des fidèles de mon diocèse et je veux remercier ici les familles, souvent dans le cadre de leurs paroisses, qui accueillent déjà des réfugiés en provenance d’Irak et de Syrie et manifestent ainsi une vraie solidarité concrète envers les chrétiens d’Orient persécutés pour leur foi.

    Grâce à l’annonce faite par le gouvernement français, il y a un peu plus d’un an, d’ouvrir toutes grandes les portes de notre pays à ces chrétiens et autres minorités religieuses, expulsés par l’Etat Islamique de leurs villes de Mossoul et de la plaine de Ninive, sous menace de conversion à l’Islam ou de mort, ils se sont conformés aux règles administratives en vigueur en déposant leurs demandes de visa auprès des consulats de France. Force est de constater que les visas sont délivrés par Paris au compte-gouttes et qu’il s’agit, pour les plus chanceux d’entre eux, d’un parcours du combattant des plus éprouvants. Comme j’ai pu le constater en visitant ces réfugiés à Erbil, en octobre dernier, les moyens en personnels mis à la disposition des Consulats pour traiter ces dossiers manquent souvent cruellement, malgré la très bonne volonté des consuls et de leurs collaborateurs. Beaucoup de ceux qui répondent aux critères retenus – déplacement de Mossoul et de la plaine de Ninive l’an dernier et attestation d’une famille d’accueil en France – se découragent et prennent le chemin de l’exil vers le Liban, la Jordanie ou la Turquie… Aussi, qu’en est-il aujourd’hui du généreux effet d’annonce qui avait suscité tant d’espoir ?

    Tout en partageant la compassion causée par ces files de migrants jetées sur les mers et les routes, on ne peut s’empêcher de comparer le traitement concret qui est réservé aux réfugiés de Mossoul et de la plaine de Ninive, avec la volonté d’accueil universel affichée aujourd’hui à l’endroit des migrants qui forcent, souvent malgré eux, le passage !

    Dans son appel du 6 septembre, le Pape François se situe dans le registre du précepte évangélique de la charité, en se référant explicitement à la parabole du Jugement dernier : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire … j’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25). On reconnaît ici ce que la tradition de l’Eglise appelle les œuvres corporelles de miséricorde. Jésus n’a pas l’intention ici de promouvoir un programme politique qui s’imposerait tel quel aux Etats, mais exhorte les fidèles à l’exercice de la charité dans une situation concrète. Comme l’écrivait le Pape Benoît XVI dans son encyclique Dieu est amour : « La charité chrétienne est avant tout simplement la réponse à ce qui, dans une situation déterminée, constitue la nécessité immédiate » (n. 31). C’est que l’appel du Pape François ne saurait se réduire à une incantation in abstracto : « l’Evangile nous appelle, affirme-t-il, nous demande d’être ‘proches’ des plus petits et des laissés-pour-compte. De leur donner une espérance concrète. Leur dire « courage, patience !... » ne suffit pas » (Angelus du 6 septembre).

    On notera en effet qu’ici, le Pape ne s’adresse pas aux Etats et se garde bien de préconiser des solutions politiques au problème des migrants, comme il l’avait fait par contre en interpellant avec vivacité la Communauté internationale pour venir au secours des chrétiens et autres minorités religieuses d’Orient persécutés. Il évite de poser un jugement sur des gouvernements pris de cours par l’ampleur soudaine du problème.

    Le Pape demande aux paroisses catholiques d’Europe d’accueillir une famille de réfugiés « fuyant la mort, à cause de la guerre ou de la faim ». Dans un discours circonstancié, il ne parle pas des « migrants » en général mais des « réfugiés ». Certes il ne précise pas comment discerner s’il s’agit effectivement de réfugiés, même si son propos le suggère. Il ne dit rien non plus sur le caractère temporaire qui s’impose à un accueil concret qui nécessitera, en lien avec des organismes ad hoc, une inscription dans la durée : papiers administratifs, logement, apprentissage de la langue, travail, ce qui s’avère un nouveau parcours du combattant des plus difficiles.

    De même, l’accueil des étrangers, en particulier ceux qui ne sont pas chrétiens, ne nous dispense pas, sans prosélytisme et dans le respect de la liberté, de leur partager le trésor de la foi (cf. Règle de Saint Benoît à propos de l’hospitalité ; Instruction du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, Erga migrantes Caritas Christi, du 3 mai 2004, nn. 59-68).

    Nous ne pouvons donc pas rester insensibles à l’appel du Saint-Père et nous continuerons à accueillir les réfugiés d’Irak et de Syrie, en lien avec l’association chaldéenne de Pau. L’Oeuvre d’Orient, se tient à la disposition des diocèses, des paroisses et des familles qui souhaitent répondre positivement à l’appel du Pape pour accueillir unefamille de réfugiés (contact@oeuvre-orient.fr)

    2. Pour aller plus loin

    Il n’est pas interdit pour autant d’aller plus avant dans la réflexion et de se poser la question politique, non plus seulement de la charité, mais de la justice, en évitant de se laisser submerger par une vague d’émotion, suscitée par des images savamment diffusées par les médias au nom d’un moralisme culpabilisateur et manquant passablement de recul. D’aucuns ont souligné la différence de traitement qui a été faite entre la photo, il est vrai insupportable, du petit Aylan, qui a défrayé bien légitimement la chronique, et celle des 21 coptes égyptiens décapités par l’Etat Islamique en haine de la foi ! On ne gouverne pas avec des émotions, qui conduisent tout droit au risque du despotisme, qu’il soit celui des idées – la « pensée unique », qui peut être source de culpabilisation – ou qu’il soit celui des décisions précipitées et irréfléchies.

    L’accueil exprimé par l’Allemagne, à grands renforts de campagnes médiatiques, pour généreux qu’il soit, pourrait cacher des intentions moins altruistes qu’il n’y paraît : l’Economie-locomotive de l’Europe n’a-t-elle pas un besoin urgent de main d’œuvre pour faire fonctionner ses usines et ses entreprises, en raison du cruel déficit démographique ? Cet accueil largement relayé, pour donner un espoir légitime à tant de migrants en situation de détresse, pourrait avoir pour effet pervers d’encourager de nouveaux migrants à prendre des risques disproportionnés, en se jetant corps et âmes entre les mains de passeurs sans scrupules, qui exploitent cette vague migratoire à des fins mercantiles et parfois même de conquête idéologique inavouable.

    En corollaire de l’appel à la charité concrète faite par le Pape François, il me semble que de graves questions d’ordre politique s’imposent, pour que la vague d’émotion et l’authentique générosité suscitées par ce drame ne manquent pas d’un éclairage nécessaire.

    1. Les Etats occidentaux ne devraient-ils pas reconnaître, dans un beau geste de repentance, leurs erreurs de ces dernières années, en intervenant dans plusieurs pays et en y provoquant plus ou moins directement le chaos qui règne aujourd’hui dans ces pays (Irak, Libye, Syrie…) ?

    N’est-il est pas permis de douter de l’entière générosité des motifs avancés alors pour justifier ces interventions désastreuses : faire avancer la cause de la démocratie et des droits de l’homme, certes en s’attaquant à des Régimes forts, mais pour défendre des intérêts économiques, stratégiques, géopolitiques occidentaux, dans une région où les richesses pétrolières sont convoitées…

    2. Quels moyens sont mis en place pour lutter efficacement contre les passeurs ?

    3. Quelles résolutions de la Communauté internationale, quelle voie diplomatique sont mises en œuvre pour permettre aux migrants de demeurer chez eux ?

    Dans son message du 12 octobre 2012 pour la journée mondiale des migrants de 2013, le pape émérite Benoît XVI soulignait en effet qu'"avant même le droit d'émigrer, il faut réaffirmer le droit de ne pas émigrer, c'est-à-dire d'être en condition de demeurer sur sa propre terre, répétant avec le Bienheureux Jean-Paul II que le droit primordial de l'homme est de vivre dans sa patrie". C'est donc à juste titre que la déclaration du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France du 7 septembre 2015 souligne "l'importance de se préoccuper des causes de ces migrations. La communauté internationale, l'Europe, les gouvernements, ne peuvent ignorer la situation politique et économique des pays d'origine ou encore le rôle des filières qui exploitent la misère humaine".

    4. Quelle solution concrète pour secourir les chrétiens d’Orient et autres minorités religieuses, et nourrir leur espérance de recouvrer leurs maisons et leurs terres, injustement confisquées ?

    Une bonne part de la réponse à ces questions passe par la volonté de stopper l’avancée de l’Etat Islamique et de détruire cette organisation. Ce qui supposerait une coalition associant les Pays occidentaux et les pays arabes, la Russie et l’Iran, et qui ne semble pas pouvoir faire l’économie d’une opération terrestre.

    5. Enfin quelle politique mettre en œuvre en Europe pour répondre à cette vague migratoire sans précédent et qui ne saurait être déconnectée de la résolution des questions ci-dessus ?

    La Doctrine Sociale de l’Eglise ne dénie pas aux Etats la légitimité à réguler les flux migratoires au nom du Bien commun d’une nation, tout en réaffirmant le principe absolu du respect dû à la dignité de toute personne humaine.

    C'est ainsi que le Catéchisme de l'Eglise catholique affirme que "les nations mieux pourvues sont tenues d'accueillir autant que faire se peut l'étranger en quête de la sécurité et des ressources vitales qu'il ne peut trouver dans son pays d'origine" mais rappelle que "les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont ils ont la charge subordonner l'exercice du droit d'immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l'égard du pays d'adoption" tout en précisant qu'en tout état de cause, "l'immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d'accueil, d'obéir à ses lois et de contribuer à ses charges" (CEC n° 2241).

    Régulation des flux migratoires et accueil des réfugiés, justice et charité, ne sont pas inconciliables. Ils sont même inséparables.

    Quelle grande voix portera ces questions cruciales sans lesquelles on ne parviendra pas à endiguer les drames humanitaires et civilisationnels qui se préparent ? 

    + Marc Aillet  Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
    10 septembre 2015

    Ref. Crise migratoire : justice et charité sont indissociables

    JPSC

  • La vérité sur les persécutions des chrétiens dans l'Empire romain

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    Lu sur eecho.fr :

    ANTIQUITÉ CHRÉTIENNE : LE TESTAMENT DE MARIA SORDI

    Par Marion Duvauchel, Professeur de lettres et de philosophie, diplômée en anthropologie

    À propos de : Marta Sordi, Les chrétiens et l’Empire romain, éd. Certamen, avril 2015, 228 pages, 23 euros

    Deux thèses majeures organisent ce que nous savons des trois premiers siècles de l’histoire du christianisme romain : la plus ancienne de ces thèses fait de cette période un temps de persécution continue, la plus récente tend au contraire à minimiser ces persécutions. Dés la préface de son ouvrage, Les chrétiens et l’empire romain, traduit et édité par les éditions Certamen, Marta Sordi donne le ton. Dans les deux cas il s’agit selon l’auteur de « généralisations abusives ». Et elle l’établit.

    S’il ne s’agissait que d’une magistrale leçon d’histoire destinée à faire découvrir ou redécouvrir tout un pan d’histoire antique ce livre serait déjà fort précieux. D’autant que cette leçon d’histoire se double d’une analyse historiographique détaillée des rapports entre le pouvoir impérial et le christianisme, rapports bien plus complexes que ce que le martyrologe et l’hagiographie – sans mépris aucun – répercutent.

    Persécution politique ou persécution religieuse ?

    Mais c’est une thèse, formulée d’emblée dans la préface, qui constitue le ressort de cet ouvrage : « le conflit entre Rome et le christianisme n’était pas un conflit politique mais un conflit de type religieux ». Dans leurs racines les plus profondes, les persécutions contre les chrétiens ont été des persécutions de type religieux, et non politique.

    Philosophiquement, la frontière est ténue. Mais historiquement elle devient palpable et prend consistance à travers l’analyse de la situation juridique du christianisme de Claude à Constantin, situation qui représente l’une des clés d’interprétation pour comprendre la nature de la persécution des chrétiens tout au long de cette alternance de périodes de violences et de tolérance, d’hostilité ou de bienveillance, de haine ou de sympathie.

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  • "Grand remplacement", "invasion migratoire"... : quelques chiffres

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    De P.D. Iouristoff sur le site IHSnews.net :

    Quelques chiffres afin de relativiser l’annonce du « grand remplacement » et de l’invasion migratoire…

    Parce que l’on entend tout et n’importe quoi depuis un certain temps, et surtout, parce que les annonceurs d’Apocalypse sont de plus en plus nombreux, nous tenions à rappeler quelques chiffres. Attention cependant, il est évident que la France où l’Europe ne peuvent porter toute la misère du monde (mais comme les chiffres vous l’indiqueront c’est loin d’être le cas), et ce d’autant plus que le contexte économique et social est déjà particulièrement tendu. D’ailleurs l’Eglise et le Pape n’ont jamais demandé cela. Ils partent d’un constat, la présence de fait de ces personnes et l’incapacité dans de nombreux cas de les renvoyer dans leur pays d’origine sous peine de les conduire à une mort quasi certaine du fait du désordre que, nous pays occidentaux, avons largement contribué à créer. Ce que demande, depuis déjà un certain temps le Saint Père, c’est tout simplement que les pays occidentaux si prompts à fournir des armes au nom de la paix se mobilisent pour recréer (ou simplement créer) dans les pays d’origines les conditions nécessaires à un retour. Car s’il est vrai que certains viennent chercher une fortune illusoire, pour la majorité la fuite de leur pays d’origine et de leurs racines est un réel déchirement. Quiconque a déjà été dans un camp de réfugiés pourra en témoigner.

    En ce qui concerne les demandeurs d’asile – c’est à dire des personnes ayant fui leur pays parce qu’elles y ont subi des persécutions ou craignent  d’en subir, et qui sont en quête d’une protection internationale – la France a enregistré 62800 demandes d’asile en 2014, loin derrière les Etats-Unis (88400) (et ce malgré son contrôle très strict aux frontières) ou d’autres pays d’Europe comme l’Allemagne par exemple (202 700 demandeurs), la Suede (81200) ou l’Italie (64600)1.

    Et si on rapporte ce chiffre à la proportion de la population de chaque État membre de l’UE, ce qui est plus significatif, les taux les plus élevés de demandeurs ont été enregistrés en Suède (8,4 demandeurs d’asile pour mille habitants), devant la Hongrie (4,3), l’Autriche (3,3), Malte (3,2), le Danemark (2,6) et l’Allemagne (2,5). La France n’arrive qu’en douzième position (1 demandeur d’asile pour mille habitant).

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  • Migrants: l’Italie entre «casse-couilles» et «politicards»

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    Lu dans "Famille chrétienne":

    mgr-nunzio-galantino-mpi.jpg" En Italie la questions des migrants oppose l'Eglise et la classe politique. En 2014, plus de 165.000 migrants clandestins ont débarqué sur les côtes italiennes. Cet afflux crée des tensions de l'autre côté des Alpes. Mgr Galantino (photo), secrétaire général de la conférence épiscopale italienne dénonce l'inefficacité de la politique gouvernementale et l'indigence du débat politique sur la question migratoire.

    Benjamin Coste

    Certaines villes tenues par la Ligue du Nord refusent d’accueillir des migrants. Pour Matteo Salvini, chef du parti populiste, « un évêque doit s’en tenir à son rôle d’évêque et arrêter de casser les couilles (sic) à ceux qui administrent les villes. » À défaut d’élégance, le propos a le mérite d’être clair. Dans sa réponse, Mgr Galantino ne donne pas dans la langue de buis. S’en prenant aux élus de la Ligue du Nord qui jugent l’Église responsable de « l’africanisation de l’Italie », le secrétaire de la Conférence épiscopale italienne a, lui, dénoncé « les populistes qui prônent des mesures indignes » et qui « se comportent comme des politicards de quatre sous ». 

    Accéder au site : RFI 
    http://www.rfi.fr/europe/20150817-migrants-refugies-italie-eglise-vatican-ligue-nord-nunzio-galantino-colaninno

    Mgr Galantino estime que le gouvernement de Matteo Renzi « est totalement absent du débat sur l’immigration ». Ami du pape, l’évêque italien se trouve conforté par les appels à l’Europe de François à « ouvrir ses portes ». De plus, pour la journaliste Marcelle Padovani, l’Église est légitime sur cette problématique de l’immigration puisqu’« un migrant sur trois est reçu en Italie dans des structures liées au monde catholique » (Caritas, communauté de Sant’Egidio…).

    Accéder au site : L'Obs http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150817.OBS4236/italie-face-aux-migrants-matteo-renzi-coince-entre-l-eglise-et-les-populistes.html

    Pour Andrea Riccardi, fondateur de la communauté Sant’Egidio et ancien ministre, « les factions politiques jouent une vilaine guerre électoraliste, réduisant un phénomène global, complexe et inarrêtable à la seule urgence des débarquements (...). Il faut à tout prix raisonner ». Du côté des politiques, on accuse le coup et on se défend : le premier ministre Matteo Renzi estime « injuste » et « démotivante » les critiques dont son gouvernement est l’objet. Son ministre de l’Intérieur juge, lui, que « nous sauvons des vies et rapatrions ceux qui ne fuient pas la guerre ou les persécutions. Nous faisons un métier différent de l'Église. »

    Accéder au site : Le Point 
    http://www.lepoint.fr/monde/immigration-le-torchon-brule-entre-l-eglise-et-les-politiques-en-italie-19-08-2015-1957795_24.php

    Le Service des Jésuites pour les réfugiés – Prix international de la paix 2014 pour son action en Syrie – appelle l’Europe à un consensus sur la question des migrants. Si la question est « certes complexe », le père Costa, responsable portugais de l’organisation, estime qu’« un effort s’impose au nom du respect des droits de l’homme et de la protection de la vie humaine. Il faut donc donner la priorité à l’accueil, à l’intégration sociale et culturelle et à l’insertion professionnelle des réfugiés et si possible au développement économique des pays de départ ».

    Accéder au site : Radio Vatican 
    http://fr.radiovaticana.va/news/2015/08/18/le_jrs_appelle_les_europ%C3%A9ens_%C3%A0_lhospitalit%C3%A9_pour_les_migrants/1165781

    Ref. En Italie, la question des migrants oppose l’Église et la classe politique

    Même si rien n’est « inéluctable », la comparaison avec l'histoire des invasions de peuples germaniques fascinés par l’empire romain est-elle irréaliste ? Sous une forme ou une autre, avec ou sans accord officiel, ils y ont immigré toujours plus massivement jusqu’à franchir le seuil critique : la romanité s’est « barbarisée », et non l’inverse. Est-ce le sort qui attend l’Europe décadente où la natalité des populations anciennes ne cesse de diminuer ? La nature a horreur du vide et finit toujours par l’emporter sur les « limes » policier, militaire ou autres qu’on prétendrait lui opposer. Mais cela ne s’est pas fait en vingt-quatre heures comme dans le "Camp des saints", roman prémonitoire (1973) de Jean Raspail. Sur le fond de la question, nous renvoyons à l'article de Pierre Mélon, publié dans un récent numéro de la revue "Vérité et Espérance-Pâque nouvelle". On peut le lire sur le site web de l'église du Saint-Sacrement à Liège, en cliquant ici: "l'immigré est-il mon prochain? charité personnelle et charité politique".

    JPSC