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Famille - Page 13

  • Prier pour les grands-parents

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    « Prière pour les grands-parents » de Benoît XVI

    Voici une Prière pour les grands-parents « Seigneur Jésus, aide les familles et la société à apprécier la présence et le rôle des grands-parents » du Pape Benoît XVI en 2006.

    La Prière de Benoît XVI « Seigneur Jésus, aide les familles et la société à apprécier la présence et le rôle des grands-parents » : 

    « Seigneur Jésus, Tu es né de la Vierge Marie, fille des Saints Joachim et Anne. Regarde les grands-parents du monde entier. Protège-les !

    Ils sont une source d'enrichissement pour les familles, pour l’Eglise et pour toute la société. Soutiens-les !

    Tandis qu’ils vieillissent, puissent-ils continuer à être pour leurs familles de solides piliers de la Foi évangélique, des gardiens des nobles idéaux familiaux, des trésors vivants de profondes traditions religieuses.

    Fais d'eux des maîtres de sagesse et de courage, afin qu’ils puissent transmettre aux générations futures les fruits de leur mûre expérience humaine et spirituelle.

    Seigneur Jésus, aide les familles et la société à apprécier la présence et le rôle des grands-parents. Qu’ils ne soient jamais ignorés ou exclus mais rencontrent toujours respect et amour.

    Aide-les à vivre sereinement et à se sentir accueillis durant toutes les années de vie que Tu leur accordes.

    Marie, Mère de tous les vivants, garde les grands-parents constamment sous Ta garde, accompagne-les dans leur pèlerinage terrestre, et par Ta prière, accorde à toutes les familles d’être un jour réunies dans la Demeure du Ciel, où Tu attends toute l’humanité pour la grande étreinte de la Vie sans fin.

    Amen. » 

    Benoît XVI

  • La promotion de contenus LGBT auprès des mineurs : une valeur européenne ?

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    « Valeurs européennes » : la promotion de contenus LGBT auprès des mineurs ?

    La Commission européenne a saisi la justice de l’UE contre une loi hongroise interdisant notamment la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs, considérant qu’elle porte atteinte « droits fondamentaux des personnes » et aux « valeurs de l’UE ».

    La Commission européenne a annoncé le 15 juillet avoir saisi la justice de l’UE contre la Hongrie à propos d’une loi interdisant, entre autres, la diffusion de contenus sur l’homosexualité auprès des mineurs. En effet, la Commission considère, dans un communiqué, « que la loi viole les règles du marché intérieur, les droits fondamentaux des personnes [en particulier les personnes LGBT+] ainsi que […] les valeurs de l’UE ».

    Il s’agit d’une nouvelle étape dans la procédure d’infraction lancée contre la Hongrie, qui peut conduire à une condamnation de la Cour de justice de l’UE, voire à des sanctions financières. Le Premier ministre nationaliste et conservateur Viktor Orban (ci-contre), dont le pays est dans le collimateur de Bruxelles pour diverses mesures considérées comme des atteintes à l’État de droit, assure que la loi n’est pas homophobe et vise à « protéger les droits des enfants ».

    Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, avait déjà déclaré en juin : « La loi ne porte pas sur les homosexuels. Elle concerne la façon dont les parents veulent faire l’éducation sexuelle de leurs enfants. Sous le régime communiste, l’homosexualité était punie et je me suis battu pour leur liberté et leurs droits. Je défends les droits des homosexuels », a affirmé le chef du gouvernement hongrois, critiqué par une majorité de ses homologues européens pour cette nouvelle législation. La loi hongroise prévoit désormais que « la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans ». Elle a été qualifiée le 23 juin de « honte » par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

    Cette loi a été promulguée votée en juin 2021. La loi développe aussi l’arsenal pénal à l’encontre de la pédophilie et la pédopornographie, interdisant par exemple à toute personne condamnée pour pédophilie d’occuper un emploi en contact avec des enfants. La création d’une base de données, accessible au public, des personnes condamnées est aussi prévue. Outre les programmes scolaires, le texte s’appliquera également aux publicités et les programmes télévisés peuvent aussi tomber sous le coup de la loi.

    « Si l’Union européenne [UE] veut s’immiscer dans les domaines couverts par les constitutions nationales, cela pourrait faire voler en éclat l’ensemble » du bloc, a déclaré dans la capitale Gergely Gulyas, le chef de cabinet du Premier ministre Viktor Orban. « L’UE n’a clairement pas son mot à dire », selon Gergely Gulyas, qui s’exprimait en conférence de presse. Il a accusé la Commission d’avoir un « raisonnement plus politique que juridique » et de mener des « attaques ». 

    Une autre décision dans le viseur de la Commission

    La Commission saisit également la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) contre la décision du régulateur national hongrois de priver d’antenne la radio indépendante Klubradio, vue comme un nouveau coup porté au pluralisme des médias. L’exécutif avait déclenché une procédure d’infraction à ce sujet en juin 2021. « Dans l’UE, le plus grand espace démocratique au monde, aucune radio libre ne doit être privée d’antenne pour des raisons non objectives, sur la base d’une procédure administrative discriminatoire », a réagi le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton. La Hongrie a été en outre une nouvelle fois épinglée dans le dernier rapport de la Commission sur l’État de droit dans l’UE, présenté le 13 juillet. Bruxelles a activé en avril une procédure qui peut mener à la suspension du versement de fonds européens à ce pays, en raison d’inquiétudes sur les conditions de passation des marchés publics, un manque de contrôle et de transparence de l’utilisation des fonds, les insuffisances dans la lutte contre la fraude et la corruption. Les inquiétudes de la Commission sur l’État de droit sont aussi au cœur du blocage du plan de relance hongrois, d’un montant de 7,2 milliards d’euros de subventions européennes. Tribunal constitutionnel polonais rejette l’imposition des décisions européennes

    Le 14 juillet, le Tribunal constitutionnel polonais (TK) a lui aussi défié l’UE, en affirmant que les décisions prises par la Cour de Justice contre Varsovie étaient inconstitutionnelles. L’UE s’est dite le lendemain « profondément préoccupée » et a rappelé la primauté du droit européen. « Toutes les décisions de la Cour de justice sont contraignantes », a fait savoir l’UE dans un communiqué. Par ailleurs, Gergely Gulyas a accusé Bruxelles de retarder l’approbation du plan de relance de la Hongrie en raison de son opposition à sa nouvelle législation. Il a déclaré que son pays prévoyait de mettre son veto au plan climat, présenté par la Commission le 14 juillet pour réduire les émissions carbone, « inacceptable sous cette forme ».

  • Retour aux années 60 ? Quand l'Académie pontificale pour la vie veut revoir la doctrine sur la contraception sexuelle

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    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    Retour aux années 60 ? L'Académie pontificale pour la vie pousse à s'écarter de la doctrine sur la contraception sexuelle

    Un document rompt avec cinq décennies d'enseignement papal post-conciliaire ; ses partisans pressent le Pape François de rendre ses revendications officielles.

    13 juillet 2022

    Il y a cinquante-cinq ans, le pape Paul VI promulguait Humanae Vitae, une encyclique qui clarifiait sans équivoque l'opposition permanente de l'Église à la contraception artificielle. Bien que cet enseignement se soit heurté à la résistance de plusieurs théologiens et même d'évêques à l'époque, il a été réaffirmé et développé par les enseignements papaux ultérieurs, depuis Evangelium Vitae de saint Jean-Paul II jusqu'à la version actuelle du Catéchisme de l'Église catholique récemment révisée par le pape François, qui décrit cette pratique comme "intrinsèquement mauvaise".

    Aujourd'hui, un institut du Vatican, ironiquement créé à l'origine par le grand pape et saint polonais décédé, pousse à un "changement de paradigme" dans la théologie morale qui inclurait un abandon de l'enseignement établi sur la contraception, mais aussi sur l'euthanasie et les formes de conception artificielle.

    Les révélations sont incluses dans un texte récent publié par l'Académie Pontificale pour la Vie (APV), un groupe de réflexion ecclésial établi par Saint Jean Paul en 1994 pour étudier et fournir des conseils "sur les principaux problèmes de la biomédecine et du droit, relatifs à la promotion et à la défense de la vie, surtout dans la relation directe qu'ils ont avec la moralité chrétienne et les directives du Magistère de l'Eglise". 

    L'APV vient de publier 'Theological Ethics of Life : Scripture, Tradition, and Practical Challenges', une synthèse de 528 pages des actes d'un séminaire théologique organisé par l'APV en 2021; elle la décrit comme "une contribution qui élabore une vision chrétienne de la vie en l'exposant dans la perspective d'une anthropologie appropriée à la médiation culturelle de la foi dans le monde d'aujourd'hui". 

    "Un changement radical"

    L'introduction du texte, rédigée par Mgr Vincenzo Paglia, président de l'Académie depuis 2016, décrit le "changement de paradigme" de la théologie morale qu'il introduit comme "à la fois descriptif et conceptuel, car il suit un schéma à la fois argumentatif et narratif, théorique et sapientiel, phénoménologique et interprétatif." 

    "Le texte opère un changement radical, passant pour ainsi dire de la sphère au polyèdre", écrit Mgr Paglia. "Il ne s'agit pas d'un manuel de formules ou d'un catalogue de cas qui peuvent être sortis du contexte de l'argumentation globale. Il s'agit plutôt d'une exposition fondamentale de la vision chrétienne de la vie, illustrée dans ses aspects existentiels les plus pertinents pour la nature dramatique de la condition humaine et abordée dans la perspective d'une anthropologie appropriée à la médiation culturelle de la foi dans le monde d'aujourd'hui."

    Une partie de ce changement par rapport aux approches précédentes de la théologie morale est liée, selon le texte, aux critères directeurs du "dialogue élargi", qui incorpore intentionnellement les perspectives non seulement de diverses positions théologiques, mais aussi de non-catholiques et de non-croyants.

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  • Il parait qu'avoir des enfants nuit à l'environnement...

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    De Judikael Hirel sur la Sélection du Jour :

    LES FAMILLES NOMBREUSES POLLUENT-ELLES LA PLANÈTE ?

    Désormais, il parait qu'avoir des enfants nuit à l'environnement. Les familles nombreuses s'étaient, à la longue, habituées aux critiques et aux regards parfois acerbes de celles et ceux qui n’ont pas fait ce choix. Mais voilà qu'on leur reproche maintenant leur inconscience, leur égoïsme : elles ne pensent pas aux générations futures. Elle accélèrent le suicide de notre planète, elles exposent un être innocent à un avenir atroce sur une planète inéluctablement brûlante. Peut-être est-ce pour cela que l’on voit, dans les grandes métropoles, de plus en plus de jeunes couples préférant avoir un chien plutôt qu’un enfant. À tel point qu'apparaissent même des poussettes à chien, des psychologues pour chien… Quand l’Espérance n’est pas au rendez-vous, la peur de la fin du monde devient environnementale. Ainsi, avoir des enfants contribuerait à polluer la planète : un enfant génère 58,3 tonnes de dioxyde de carbone par an, selon une étude menée par des chercheurs de l’université suédoise de Lund. Oui, on mesure le degré de pollution d’un enfant comme on pourrait le faire d’une voiture ou d’un smartphone… Quelle étrange vision de l’être humain, notamment à naître !

    Faut-il limiter les naissances pour sauver la planète ? C’est ce que défendait récemment l’essayiste et prospectiviste Antoine Bueno dans un débat avec le philosophe et père d’une famille nombreuse Fabrice Hadjadj, dans les colonnes du Figaro Magazine. Pour Antoine Bueno, reprenant une vieille antienne de l’écologie extrême, c’est le cas. Il va jusqu’à parler de "comportement écocidaire" Fonder une famille nombreuse doit selon lui être considéré comme un comportement d’indifférence ou d’inconscience écologique. On retrouve là un discours prôné depuis des décennies par certains militants écologistes extrêmes, tels Yves Cochet. Le contrôle total des naissances à la chinoise n'est jamais loin derrière un tel discours. Pourtant, l’impact écologique de l’humanité dépend en fait à la fois du nombre d’habitants et de leur mode de vie. Et, comme le rappelait le philosophe dans cet échange, "la vie peut-elle se ramener à des problèmes techniques ? Est-ce une atteinte contre l’environnement de fonder une famille nombreuse ?"

    Après les Dinks ("Double income, no kids", "deux revenus, pas d’enfants") si appréciés des banquiers, place désormais aux Ginks, pour "Green inclinations, no kids " (souci écologique, pas d’enfants). On connaissait déjà la honte de prendre l'avion, voici donc celle d'engendrer. Pour sauver la planète, dans un monde entre guerre, violence et réchauffement climatique, certains jeunes gens ne veulent tout simplement pas avoir d’enfants. Ils contribuent au passage au vieillissement de la population dans leur pays, et amplifient les conséquences du grand défi migratoire auquel est désormais confronté la "vieille" Europe face à la jeune Afrique.

    Le meilleur moyen pour réduire son empreinte carbone est-il vraiment d’avoir moins d'enfants ou de ne pas en avoir du tout ? Posée ainsi, la question peut sembler absurde. Cette réification de l’enfant à naître est en soi aussi inhumaine que désespérée. Pourtant, cette petite musique de la dénatalité se diffuse peu à peu. Jusqu’à l’AFP qui, dans une infographie diffusée il y a quelques mois de cela, citait une étude de l'"Environnemental Research Letters" soulignant le fait d' "avoir un enfant en moins" comme la mesure la plus efficace pour réduire son empreinte carbone. En 1798, Thomas Malthus publiait son Essai sur le principe de la population. Il y expliquait que la population allait augmenter plus vite que les ressources disponibles. Au fond, rien de nouveau sous le (chaud) soleil… Ce malthusianisme revu à la sauce environnementaliste d’un nouveau siècle en revient aux mêmes solutions que celles proposées alors par le prêtre anglican : limiter les naissances en arrêtant d'aider les plus pauvres, afin de ne pas encourager leur reproduction. Demain, avec une population mondiale estimée à 9 milliards de personnes en 2050, puis 11 milliards en 2100, en viendra-t-on à imposer un contrôle démographique à l’échelle mondiale, un planning familial planétaire au nom de La Défense de l’environnement ? Qui sait ?

    Pour aller plus loin : Fabrice Hadjadj, apologie de la maternité et de la paternité

  • La " persécution polie " des points de vue catholiques sur l'avortement et la sexualité se fait plus insistante au niveau international

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    De Lauretta Brown  sur le National Catholic Register :

    Un responsable de l'USCCB (United States Conference of Catholic Bishops) met en garde contre une augmentation de la " persécution polie " des points de vue catholiques sur l'avortement et la sexualité au niveau international.

    L'administration Biden et des groupes à l'étranger continuent de promouvoir un programme " LGBT " et pro-avortement dans les pays pauvres.

    11 juillet 2022

    WASHINGTON - Au cours du Sommet international sur la liberté religieuse 2022 qui s'est tenu la semaine dernière à Washington, Lucas Koach, directeur du Bureau de la justice internationale et de la paix de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, a averti que dans le monde en développement, il y a une impulsion "pour pousser à des politiques que l'Église pense contraires à la dignité humaine innée de la personne humaine et attacher cela à l'aide étrangère des États-Unis ou à d'autres leviers diplomatiques". 

    Koach a pris la parole lors d'un panel de la Heritage Foundation intitulé "Victimes de persécution 'polie' : Les croyants ciblés par les activistes laïques de l'avortement et du genre." Le titre faisait référence aux remarques de 2016 du pape François sur la persécution "déguisée en culture, déguisée en modernité, déguisée en progrès." Le pape a qualifié cette persécution de "persécution polie, lorsque quelqu'un est persécuté non pas pour avoir confessé le nom du Christ, mais pour avoir voulu démontrer les valeurs du Fils de Dieu." 

    Koach a déclaré que les politiques qui sont en contradiction avec l'enseignement de l'Église sur la dignité humaine "sont souvent formulées sous le couvert de la protection d'autres personnes, comme une mère confrontée à une grossesse non désirée, ou une personne attirée par le même sexe ou souffrant de dysphorie de genre, subissant une violence ou une discrimination indue. Ainsi, on peut dire ou voir que cela semble bien intentionné, et nous sommes certainement d'accord que les personnes vulnérables et marginalisées doivent être protégées." 

    Il a déclaré que l'Église catholique croit, "comme tant de nos traditions de foi l'ont bien articulé, que chaque être humain est fait à la ressemblance et à l'image de Dieu et porte une dignité inviolable ; la violence de toute sorte doit être condamnée."

    "Nous commençons à voir qu'il existe une différence subtile et croissante, et parfois pas si subtile, entre la protection contre la violence à l'égard de tous et l'approbation d'une certaine vision du monde", a déclaré Koach, qui "peut aller à l'encontre de la dignité humaine innée, aller à l'encontre de la nature et du but de la famille humaine. Nous avons vu, de plus en plus, des régimes passer de notions de protection pour tous à l'exportation d'une vision du monde qui va à l'encontre de ces notions de protection et promeut une nouvelle compréhension de cette nature de la personne humaine et du sexe humain."

    Poussée sur l'idéologie du genre

    M. Koach a déclaré que cette pression n'est pas nouvelle, mais "elle a pris de l'ampleur, elle s'est développée et est devenue moins voilée." Il a fait référence aux directives de l'Agence américaine pour le développement international de juin 2021 pour "l'intégration des considérations LGBTI+ dans les programmes d'éducation", qui, selon lui, "donne des conseils très précis aux entrepreneurs ou aux ONG qui mettent en œuvre des programmes éducatifs [sur] la façon de réorienter et de reprogrammer le matériel éducatif, pour affirmer votre éventail d'idéologies de genre ou d'orientations sexuelles". 

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  • Avec le feu vert à la fécondation in vitro, l'Académie Pontificale pour la Vie rompt avec le Magistère

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    De Luisella Scrosati sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Avec le feu vert à la FIV, l'Académie Pontificale pour la Vie rompt avec le Magistère

    12-07-2022

    Après la contraception, dans le texte de base Éthique théologique de la vie, l'Académie pontificale pour la vie entame également le processus d'autorisation de l'insémination artificielle homologue. Le seul problème moralement pertinent est celui des embryons surnuméraires, mais le texte de base "simplifie" le tout, en établissant a priori que lorsqu'il y a un problème de stérilité, toute forme de PMA est licite puisque les rapports sexuels et la génération ont déjà été séparés de la condition de stérilité. Une chose déjà condamnée par le Magistère que Mgr Paglia ne veut pas voir ou fait semblant de ne pas voir. 

    Comme prévu mardi dernier (voir ici), outre la contraception (voir ici), l'Académie pontificale pour la vie a également "entamé le processus" d'autorisation de la fécondation artificielle homologue.

    Ainsi le § 173 (p. 305 du volume) du texte de base Éthique théologique de la vie publié par Libreria Editrice Vaticana : " Dans la procréation assistée homologue sous ses diverses formes, en évitant évidemment d'obtenir des "embryons surnuméraires", la génération n'est pas artificiellement séparée du rapport sexuel, car ce dernier est "en soi" infertile. Au contraire, la technique agit comme une forme de thérapie qui permet de remédier à la stérilité, non pas en se substituant au rapport sexuel, mais en permettant la génération".

    Donc, feu vert à toutes les formes de PMA homologue. Le seul problème moralement pertinent semble être celui des embryons surnuméraires, tandis que disparaît l'idée que certaines formes de PMA posent des problèmes moraux à différents niveaux : le mode de prélèvement du sperme, la proximité de l'acte conjugal, le type de technique utilisée pour la fécondation. Le texte de base "simplifie" le tout, en établissant a priori qu'en cas de problème de stérilité, toute forme de PMA est licite puisque le rapport sexuel et la génération sont déjà séparés de la condition de stérilité ; pour cette raison précise, il ne serait plus nécessaire de vérifier que l'intervention technique préserve l'inséparabilité des significations unitive et procréative.

    Il est maintenant clair que le "Nouveau Cours" de l'Académie Pontificale pour la Vie, en organisant ce séminaire et en se cachant derrière l'importance de l'écoute et de la discussion, veut en fait renverser ce que le Magistère de l'Eglise a déjà établi. En effet, le texte de l'Instruction Donum Vitae était déjà très clair sur le cas des conjoints qui désirent légitimement des enfants, mais ne peuvent pas en avoir ; tout comme il était également clair que le problème des embryons surnuméraires est bien réel, mais toujours distinct de celui de la technique de fécondation artificielle utilisée. Car, pour une évaluation morale, le procédé technique utilisé " doit être jugé en lui-même, et ne peut emprunter sa qualification morale définitive ni à l'ensemble de la vie conjugale dans laquelle il s'inscrit, ni aux actes conjugaux qui peuvent le précéder ou le suivre " (II, 5).

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  • Une rencontre avec la "femme pro-vie" de l'année

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    De Maisy Sullivan sur Catholic News Agency (CNA) :

    Rencontrez la "femme pro-vie de l'année" : Lauren Muzyka, de Sidewalk Advocates for Life.
     
    Lauren Muzyka, who was named Pro-Life Woman of the Year last month.
     
    Lauren Muzyka, qui a été nommée femme pro-vie de l'année le mois dernier. | Sidewalk Advocates for Life

    9 juilet 2022

    Lauren Muzyka, présidente et directrice générale du groupe pro-vie Sidewalk Advocates for Life (SAFL), a été nommée femme pro-vie de l'année lors de la conférence des femmes pro-vie qui s'est tenue à Indianapolis le mois dernier.

    Les efforts de Mme Muzyka, ainsi que l'aide de tous les défenseurs des trottoirs, permettent de sauver près de "4 500 bébés par an... Ce sont des statistiques où une mère a réellement choisi la vie pour son bébé", a-t-elle déclaré à CNA.

    Muzyka supervise le programme de la SAFL, où elle soutient pacifiquement la mission et la vision de l'organisation, qui consiste à offrir aux femmes des alternatives à l'avortement qui leur permettent de vivre en dehors des cliniques d'avortement. 

    L'énoncé de mission de la SAFL dit : "Nous avons pour mission de transformer le trottoir devant chaque clinique d'avortement en Amérique et au-delà en un lieu d'aide et d'espoir réels et de mettre fin à l'avortement."

    Sa foi catholique, dit-elle, joue un rôle majeur dans son travail de leader pro-vie. 

    "Quand vous savez que chaque vie humaine qui vient à l'existence est faite à l'image et à la ressemblance de Dieu, cela vous aide à réaliser ce qui est en jeu dans la bataille de l'avortement et dans le mouvement pro-vie dans son ensemble, n'est-ce pas ?" a-t-elle demandé. "C'est donc beau et motivant de savoir que chaque âme éternelle qui croise notre chemin dans un centre d'avortement a une histoire."

    Mme Muzyka a également raconté à CNA l'expérience la plus émouvante qu'elle ait vécue en tant que militante sur le trottoir. 

    Elle a parlé à une femme qui était sur le point d'entrer dans un centre d'avortement et l'a orientée vers un centre de grossesse favorable à la vie. La femme a écouté, mais s'est tout de même rendue dans le centre d'avortement afin de pouvoir évaluer ses options. La femme a ressenti l'obscurité du centre d'avortement et a choisi la vie. Quelques mois plus tard, Muzyka a pu tenir cet enfant dans ses bras. C'est le premier bébé qu'elle a pu rencontrer et dont elle a personnellement aidé la mère en tant qu'avocate de trottoir.

    Elle se souvient d'avoir prié pour pouvoir vivre cette expérience et qualifie sa prière exaucée de "moment très spécial".

    Pour son travail, Mme Muzyka a reçu le prix de la femme pro-vie de l'année. Abby Johnson, militante pro-vie et fondatrice de la conférence, lui a remis ce prix à la fin de la conférence.

    "Grâce à la vision de Lauren, à ses efforts, à la vision de Dieu, à Sa main dans sa vie, à la formation qu'elle a mise en place et aux personnes qui se trouvent sur le trottoir, [ces femmes] ont pris une décision différente et ont choisi la vie", a déclaré Mme Johnson.

    Mme Muzyka a accepté le prix au nom de tous les "saints défenseurs des trottoirs" et a déclaré à CNA qu'elle était touchée par cet "honneur incroyable". 

    La conférence a débuté le 24 juin, le jour où la Cour suprême a annulé l'arrêt Roe v. Wade, qui a légalisé l'avortement dans tout le pays en 1973. En réaction, Mme Muzyka et de nombreuses autres femmes pro-vie ont fait la fête ensemble.

    "C'était une célébration comme vous n'en avez jamais vu auparavant", a déclaré Muzyka dans un communiqué de presse. "Je suis en admiration devant ce que Dieu a fait. Ces moments resteront à jamais gravés dans mon cœur."

    L'expérience de plus de 20 ans de Muzyka dans la défense des trottoirs pro-vie ne se termine pas avec le renversement de Roe v. Wade. Au contraire, elle a déclaré que "le cœur de ce ministère consiste à donner aux [femmes] des options, des ressources, de l'espoir et de l'aide" et qu'il y aura toujours des femmes prêtes à franchir les frontières des États pour obtenir des services d'avortement.

    "Ce n'est pas parce que l'arrêt Roe est terminé que les grossesses inattendues sont terminées", a déclaré Mme Muzyka. La principale question du mouvement pro-vie est donc la suivante : "Comment pouvons-nous atteindre au mieux les femmes de notre communauté avant qu'elles ne soient tentées de franchir les frontières de l'État et de considérer l'avortement comme une solution ?"

    Muzyka a invité "toute personne qui a le cœur à atteindre les mères en crise". Elle a ajouté que toute personne qui plaide en faveur de services de grossesse favorables à la vie peut faire une "différence incroyable".

  • Ils se sont dit oui à l'église...

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    Lu sur le site de la Dernière Heure () :

    Liège : Luca et Jordan se sont dits "oui" à l'église !

    Germain Dufour a accepté de marier religieusement les amoureux

    7 juillet 2022

    En franchissant le cap du mariage, Luca et Jordan posaient d'abord un acte d'amour et de foi. "Nous avons décidé de nous marier, d'unir nos deux familles et notre amour. Et il était important de sceller cet amour par un engagement et d'avoir une cérémonie religieuse pour donner une dimension spirituelle à notre union."

    Changer les mentalités

    Mais derrière cette cérémonie qui s'est tenue à l'Eglise Saint-Servais à Liège, il y avait aussi une dimension militante. "Les mariages homosexuels sont rares dans nos églises et nous le déplorons. En Wallonie il n'y a que cinq prêtres qui acceptent d'unir les couples de même sexe. Pour se marier dans une église, il faut être hétéro, pas divorcé et tiré à quatre épingles… Les réactions que provoque notre mariage ne viennent pas de la population mais surtout de l'Eglise catholique de Belgique, réputée conservatrice (?!). C'est en préparant ce genre de cérémonie que nous avons le plus souvent été confrontés à l'homophobie de nos institutions !", explique le couple.

    "Nous ne voulons pas nous faire les ambassadeurs d’une communauté, mais nous avons envie de souligner l’importance pour notre société de célébrer l’amour avec un grand A. Que nos instances religieuses prennent conscience que nous existons, nous les couples homosexuels !"

    Le frère Germain Dufour peut-il continuer, pour la énième fois, à officier de cette façon, en contradiction avec l'enseignement de l'Eglise, sans blâmes ni sanctions ? Les personnes qui ont assisté à cette cérémonie n'ont-elles pas le droit d'être détrompées étant donné qu'il n'y a pas eu, dans ces circonstances, de célébration sacramentelle valide ? On peut espérer que les autorités diocésaines compétentes interviendront de façon adéquate.

    Lire également :

    Les prêtres de l’Église catholique ne peuvent pas bénir les unions entre personnes de même sexe

  • « Ne cherchez pas à être tendance ! » : le message fort de l'évêque de Limoges aux pères de famille à Cotignac

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    Du site de Famille Chrétienne (accès libre) :

    « Ne cherchez pas à être tendance ! » : le message fort de Mgr Bozo aux pères de Cotignac

    Dans une belle homélie sur le vin nouveau, Mgr Bozo s'est adressé le samedi 2 juillet 2022 aux plus de 1 700 hommes réunis à l'occasion du pèlerinage des pères de famille à Cotignac. 

    Au risque de donner dans le stéréotype de genre, parmi les deux exemples sur lesquels Jésus s’appuie, rapiécer un vêtement et mettre du vin en bouteille, je choisis, pour un pèlerinage de pères de famille, le vin et les outres et je laisse le raccommodage au pèlerinage des mères. 

    « On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres éclatent, le vin se répand et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves et le tout se conserve. »  

    « On met le vin nouveau dans des outres neuves. » Je suis obligé de passer par un peu de grec, parce qu’il manque en français une distinction importante.  

    Le vin nouveau, en grec, c’est oinon neon et les outres neuves, c’est askous kainousNeos et kainos : deux mots traduits par nouveau. On connait neos qui donne néophyte, néologisme ou néoruraux, c’est-à-dire nouveau au sens chronologique de récent. Le vin nouveau, c’est le beaujolais nouveau, tout juste tiré.  

    Kainos signifie nouveau au sens d’une autre modalité, qualité. L’outre neuve, ça ne veut pas dire qu’on vient de la fabriquer, ça veut dire qu’elle est d’un modèle différent. Pour recueillir le vin nouveau, le vin fort de l’Évangile, il faut une nouvelle qualité de réceptacle. C’est le baptême qui fait de nous des outres neuves, « des hommes nouveaux » (καινὸν ἄνθρωπον) (Ep. 4, 24). 

    Dans la mission de père de famille, on peut avoir peur de ce décalage de culture avec nos enfants qui grandissent, qui semblent vivre dans une autre culture, un autre monde. Nous chercherons alors à être up to date, « dernier cri » comme on disait autrefois. Mais à vouloir être « tendance », on risque toujours d’être en retard d’une mode. A vouloir trop s’adapter, on risque d’être à la remorque. Bien sûr, le chrétien n’est pas obligé d’être ringard, mais il doit faire attention à ne pas confondre la nouveauté de l’Évangile avec les modes passagères, superficielles, modes de pensée, mode d’agir… « Ne prenons pas pour modèle le monde présent, transformez-vous en renouvelant votre façon de penser… » (Rm 12, 5). 

    Car Dieu n’est pas vieux, il est éternellement jeune. C’est pourquoi l’Évangile est toujours actuel, si adapté, adapté à toute époque, parce qu’il est l’Évangile du Christ. Comme dit une belle formule de notre nouveau

    (neos !) docteur de l’Église, Saint Irénée « le Christ a apporté toute nouveauté en s’apportant lui-même ». Omnem novitatem attulit semetipsum afferens. Pour refléter la nouveauté du Christ, il ne faut pas s’éloigner de Lui, être de plus en plus référé à Lui.  « Si quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle – kainos ». 2 Co, 5, 17. Cela interroge donc notre relation à Jésus, notre vie de prière, notre vie sacramentelle. 

    Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (2013), le Pape François a un beau paragraphe sur ce sujet de la nouveauté du Christ :  

    « Le Christ est « la Bonne Nouvelle éternelle » ( Ap 14, 6), et il est « le même hier et aujourd’hui et pour les siècles » ( He 13, 8), mais sa richesse et sa beauté sont inépuisables. Il est toujours jeune et source constante de nouveauté. (…) Il peut toujours, avec sa nouveauté, renouveler notre vie et notre communauté (…) Chaque fois que nous cherchons à revenir à la source pour récupérer la fraîcheur originale de l’Évangile, surgissent de nouvelles voies, des méthodes créatives, d’autres formes d’expression, des signes plus éloquents, des paroles chargées de sens renouvelé pour le monde d’aujourd’hui. En réalité, toute action évangélisatrice authentique est toujours « nouvelle ».

    Cela renvoie dos à dos le progressisme et l’intégrisme qui sont deux manières de mal comprendre la nouveauté. L’intégrisme refuse de reconnaître ce qu’il y a d’humain, de muable, de changeant dans le christianisme et le progressisme ne voit que cela. L’un et l’autre ont en commun de ne pouvoir accepter à la fois l’humanité et la divinité du christ, et donc de l’Église, alors qu’elle est précisément cette réconciliation entre l’homme et Dieu. 

    C’est parce que Dieu fait toutes choses nouvelles que justement le chrétien aime le passé, où il recueille le mystère du Christ, qui est venu dans l’histoire, il y a deux mille ans, et qui est toute nouveauté. Le chrétien aime la Tradition, qui n’a rien à voir avec la nostalgie de je ne sais quelle époque révolue, mais qui est cette longue chaine qui traverse le temps pour lui transmettre l’Évangile vivant. Le chrétien aime le présent où le Christ a promis qu’il serait avec nous et il aime le futur, parce qu’il est tourné vers l’accomplissement. Il tire de son trésor du neuf et de l’ancien. 

    Saint Charles de Foucaud disait que « L’Église est une apparente défaite dans une perpétuelle victoire ». Que les batailles perdues, les rendez-vous manqués de l’Église ne vous empêchent pas considérer cette victoire, qui est celle en elle du Ressuscité. Et le ressuscité se donne sans cesse, dans les sacrements qui sanctifient, purifient, rajeunissent incessamment l’Église. 

    On retrouve ce kainos à la fin de l’Apocalypse : Kaina poio panta « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (21, 5). Madeleine Delbrel écrivait : « Les chrétiens n’ont pas besoin d’une foi nouvelle ou rajeunie, ils ont simplement besoin de vivre la nouveauté et la jeunesse de la foi »

    Le vin nouveau de l’Évangile, a besoin d’outres neuves, de pères nouveaux, incessamment renouvelés par le Christ !

    Amen

  • 400.000 fidèles ont participé au pèlerinage slovaque de Levoca

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    De Kath.Net/News :

    Pèlerinage slovaque de Levoca avec 400.000 fidèles !

    5 juillet 2022

    Après la pandémie de Corona, le plus grand pèlerinage de Slovaquie a de nouveau conduit cette année des centaines de milliers de fidèles sur la colline de Marie, près de Levoca.

    Bratislava (kath.net/KAP) Selon les estimations de la direction du pèlerinage, environ 400.000 fidèles se sont rassemblés cette année pour le plus grand pèlerinage de Slovaquie, qui conduit chaque année de nombreux fidèles sur la colline de Marienberg près de Levoca (Leutschau) à l'occasion de la fête de la Visitation. L'année dernière, le pèlerinage avait dû se dérouler sous une forme nettement réduite en raison de la pandémie de Corona.

    Cette année, le pèlerinage était placé sous la devise "L'amour dans la famille comme vocation et chemin de sainteté". Lors de la messe principale du dimanche, l'archevêque de Kosice, Mgr Bernard Bober, a déclaré que "rien n'est plus important, plus nécessaire et en même temps plus vulnérable à notre époque que la vie en famille".

    Le programme de la semaine de pèlerinage avait commencé le dimanche 26 juin et était lié à une journée diocésaine de la famille, qui faisait suite à la dixième rencontre mondiale des familles à Rome. Parallèlement, on a célébré cette année le centième anniversaire de la consécration de l'église de pèlerinage néogothique sur le Marienberg par l'évêque de Spis, Jan Vojtassak. Les efforts de Vojtassak en faveur du pèlerinage sont l'un des arguments avancés dans son procès en béatification, entamé en 1996.

    Le sanctuaire a été élevé au rang de basilique mineure en 1984. En 1995, le pape Jean-Paul II s'est rendu à Levoca lors de sa deuxième visite en Slovaquie, et avec lui 65.000 pèlerins. Levoca est le plus ancien lieu de pèlerinage de Slovaquie orientale. Les racines de la dévotion à la Vierge remontent au 13e siècle. Le dernier grand pèlerinage en date, en 2019, avait également attiré 400.000 pèlerins.

  • Au Vatican : "un changement radical de paradigme dans la réflexion théologique"

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Vatican, la course à la contraception et à la fécondation assistée commence

    05-07-2022

    La publication d'un volume rassemblant les actes d'un colloque organisé par l'Académie pontificale pour la vie, est l'occasion d'ouvrir un nouveau "processus" visant à modifier la morale catholique : dans le collimateur, la légitimation de la contraception et de l'assistance médicale à la procréation (AMP) homologue. Monseigneur Paglia : "C'est ainsi que nous faisons progresser la bioéthique théologique".

    Au Vatican, les processus continuent d'être ouverts dans le sillage de la ligne inaugurée par Amoris Laetitia. Le volume 'Éthique théologique de la vie. Écriture, Tradition, Défis pratiques', publié par Libreria Editrice Vaticana, qui vient de paraître, rassemble les fruits d'un Séminaire interdisciplinaire de trois jours, promu par l'Académie Pontificale pour la Vie ; un Séminaire qui, selon son Président, Mgr Vincenzo Paglia, serait unique (voir ici), car il visait à "mettre en dialogue [...] des opinions différentes sur des sujets même controversés, en proposant de nombreux points de discussion. La perspective est donc celle de rendre un service au Magistère, d'ouvrir un espace de parole qui rende la recherche possible et l'encourage. C'est ainsi que nous interprétons le rôle de l'Académie". Tout cela, évidemment, dans un climat de liberté d'expression et, selon Paglia, "avec une procédure analogue aux quaestiones disputatae : proposer une thèse et l'ouvrir au débat". Et le débat peut permettre d'entrevoir de nouvelles voies, de faire progresser la "bioéthique théologique".

    Et en effet, la bioéthique théologique progresse, mais il semblerait qu'elle se dirige vers le précipice. En effet, le 1er juillet, une première indiscrétion a fait surface (voir ici), qui allait révéler l'un des " objectifs " de la nouvelle édition des quaestiones disputatae médiévales : réviser la très détestée " interdiction " de la contraception. Le volume, que nous nous réservons de lire dès qu'il sera disponible, soutiendrait la thèse selon laquelle, dans " des conditions et des circonstances pratiques qui rendraient irresponsable le choix d'engendrer ", on pourrait recourir " avec un choix judicieux " à des techniques contraceptives, " excluant évidemment les techniques abortives ".

    La nouvelle, qui n'a pas encore reçu de démenti, est en nette opposition avec l'enseignement de Humanae Vitae, rapporté dans le Catéchisme de l'Église catholique (§ 2370), qui définit comme "intrinsèquement mauvaise 'toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son accomplissement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se propose, comme but ou comme moyen, d'empêcher la procréation'". En effet, la contraception, sous toutes ses formes, contredit objectivement les deux significations intrinsèques de l'acte conjugal, à savoir l'ouverture à la vie et le don personnel dans sa totalité. Ce " progrès de la bioéthique théologique " va tout droit vers la relativisation des préceptes négatifs de la loi morale, exactement comme Amoris Laetitia l'avait déjà fait : l'absolu des préceptes négatifs est confiné à la théorie, afin de les relativiser - et donc de les nier comme absolus - dans le cas concret.

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  • Il est urgent que la bioéthique retrouve l’amitié de la nature humaine

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    De Gènéthique magazine :

    François-Xavier Putallaz : « La nature ne se laisse pas manipuler »

    30 Juin, 2022

    Alors que l’écologie, le climat, l’environnement sont au cœur de l’actualité, la notion de nature est souvent mal comprise. Le philosophe François-Xavier Putallaz, professeur à l’Université de Fribourg et auteur de Qu’est-ce que la nature ?, a accepté de répondre aux questions de Gènéthique.

    Gènéthique : En quoi la bioéthique est-elle influencée par la question de la nature ?

    François-Xavier Putallaz : Aujourd’hui la bioéthique oscille entre deux extrêmes : la raison débarrassée de la nature, ou l’utilitarisme avec son calcul visant à maximiser le plaisir. Ayant rejeté la possibilité de toute connaissance en profondeur des choses naturelles, il ne restait à la pensée de Kant que la pure raison, ce qu’on appelle « l’impératif catégorique » : la raison dicte de manière rigide les comportements. A l’autre extrême, l’utilitarisme évalue une technique biomédicale en fonction des seules conséquences, avantages et souffrances qu’elle implique : la bioéthique se réduit à une mise en balance des intérêts. Dans les deux cas, la nature est écartée.

    Pour éviter ces deux positions extrêmes, nous invitons à reconsidérer en profondeur la nature des choses et surtout la nature humaine, car celle-ci fournit les normes adéquates pour le comportement et pour la technique. C’est une forme d’écologie intégrale à laquelle tout le monde aspire actuellement. Ce livre prétend offrir quelques clarifications indispensables.

    G : Quelles sont les conséquences sur la bioéthique de l’opposition caractéristique de la pensée actuelle entre liberté et nature ?

    FXP : L’opposition est en effet radicale aujourd’hui entre liberté et nature : ou bien, dit-on, il faut respecter les processus naturels sans que les humains y interviennent ; ou bien, on absolutise la liberté individuelle, qui se prétend souveraine : selon la formule de Descartes, on rendrait l’homme « comme maître et possesseur de la nature ». La conséquence en est une arrogance outrancière, où l’individu se met au centre, au point de détruire les ressources naturelles : la crise écologique est manifeste. En bioéthique cette même déviance s’exprime dans la prétention à « l’autonomie reproductive » pour le début de la vie : toute technique devrait être mise à disposition de la liberté individuelle de réaliser tous ses désirs. Une femme ne peut porter d’enfant ? Alors la Grossesse pour Autrui (GPA) est aussitôt réclamée, sans qu’on s’inquiète de la « nature » ni de la servitude que cela impose à des femmes exploitées dans leur corps. De même pour la fin de vie : puisque la liberté individuelle est absolutisée, elle se prétend maîtresse de la vie comme de la mort. Et cela est si ancré dans nos mentalités depuis 300 ans, qu’on ne voit même plus ce qui pourrait poser problème.

    Or problème il y a dans les deux cas : par nature, on ne peut sans dégât majeur arracher un enfant à une femme qui l’a porté durant 9 mois ; par nature, on peut difficilement revendiquer un « droit de mourir », comme si nous maîtrisions tout. Si on comprend certes les souffrances et les aspirations de chacun, euthanasie et GPA ne trouvent pourtant aucun fondement naturel et rationnel.

    G : Comment trouver le chemin d’une réconciliation entre l’homme et la nature qui soit normative, une éthique applicable en bioéthique ?

    FXP : Le problème vient que la notion de « nature », que je viens d’employer, est comprise de manière inadéquate. On réduit hélas la « nature » à l’ensemble des phénomènes physiques et biologiques du monde qui nous entoure et du corps humain. Dans ce sens, évidemment, la nature n’est pas normative : une paire de lunettes n’est pas naturelle. Mais il faut entendre le terme « nature » dans un sens bien plus riche et plus large : c’est l’essence d’une chose, aspirant à se réaliser pleinement. « Par nature » les yeux sont faits pour voir : la technique (lunettes ou opérations au laser) est justifiée parce qu’elle contribue à la réalisation de cette finalité. Les lunettes sont en ce sens naturelles : elles vont dans la direction indiquée par la nature.

    Par nature un enfant est destiné à naître dans une famille avec un père et une mère. Une technique (GPA) qui dissocie la parentalité ne va pas dans le sens de la nature.

    Mais ce langage est inaudible actuellement, car il heurte une liberté absolutisée et la volonté de réaliser ses désirs à n’importe quel prix dans une société de consommation déviante. Ce que nous défendons au contraire, c’est une liberté qui, au lieu de porter atteinte à la nature extérieure (source de la crise écologique), au lieu de brimer la nature humaine (comme si le corps humain était un bien de consommation), discerne la finalité inscrite de la nature et développe des moyens techniques qui la respectent et la perfectionnent. Nous prônons une amitié de la liberté et de la technique avec la nature. Car la technique n’est pas auto-normative : elle n’a de sens que si elle est au service de l’humain, et notamment des plus faibles.

    G : La nature peut-elle remettre en cause les choix qui ont été faits ces dernières décennies en matière de bioéthique ?

    FXP : L’avenir le dira. Mais de même que, sous nos yeux, la nature environnante réagit avec force à la violence d’une exploitation exagérée, de même la nature humaine réagira aux exagérations dans l’utilisation des techniques qui ne respectent pas sa finalité. A qui fera-t-on croire qu’une « mère porteuse » sort indemne de cette aventure ? Croit-on vraiment que les proches ne seront pas impactés à long terme par un suicide médicalement assisté ?

    La nature ne se laisse pas manipuler : elle est si imprégnée de finalités qu’elle finira par s’imposer à toute liberté qui ne se résout pas à la respecter.

    C’est le sens de ce livre : la nature n’est pas figée dans un passé derrière nous (ça c’est le natif), mais elle est devant nous, comme accomplissement que l’homme réalise librement (ça c’est le naturel). Il est urgent que la bioéthique retrouve l’amitié de la nature humaine, car c’est à cette « écologie intégrale » qu’aspire notre humanité.