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Eglise - Page 403

  • Carême, Jeûne, Pénitence et Partage : un Livret pour les fidèles

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    Carême, Jeûne, Pénitence et Partage

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    Livret pour les fidèles

    de l’église du Saint-Sacrement

    et de la chapelle Saint-Augustin (Bavière) à Liège

    ainsi que de l’église de Saint-Lambert à Verviers 

     

    Liège-Verviers, vendredi 4 mars 2022

    Pour lire ou consulter le livret, cliquer sur le pdf suivant

    JPSC

  • Le cardinal Woelki présente sa démission au pape

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    De FSSPX.NEWS :

    Le cardinal Woelki remet une nouvelle fois sa démission

    3 MARS 2022 

    Le cardinal Rainer Maria Woelki, archevêque de Cologne, a présenté sa démission pour la deuxième fois au pape François. L’archidiocèse a annoncé la décision du cardinal le 2 mars, mercredi des Cendres, jour où il est revenu à la tête son diocèse après une période de « prière et de réflexion ».

    L’archevêché de Cologne, le plus grand diocèse d’Allemagne, a déclaré que le pape avait demandé au cardinal de 65 ans de reprendre son ministère mercredi, en attendant une décision.

    Le cardinal Woelki avait pris un congé sabbatique depuis la fin du mois de septembre 2021, à sa propre demande, après avoir été confirmé dans ses fonctions par le pape François, qui avait ordonné une visite apostolique sur fond de vives critiques concernant la gestion des cas d’abus.

    Dans sa lettre pastorale de Carême publiée mercredi, M. Woelki a déclaré : « Certes, je réalise que la situation n’est pas devenue plus facile depuis octobre de l’année dernière. Un temps mort en soi ne résout aucun problème. »

    Une réconciliation ne peut « être envisagée, tentée et concrètement entreprise que dans la coopération », et non en prenant du temps les uns ou les autres, a ajouté le cardinal.

    Rappel de la situation

    En janvier 2019, l’archevêché de Cologne a chargé le cabinet d’avocats Westpfahl Spilker Wastl d’examiner les dossiers personnels depuis 1975, afin de déterminer « quels déficits personnels, systémiques ou structurels étaient responsables dans le passé du fait que des incidents d’abus sexuels étaient couverts ou n’étaient pas sanctionnés de manière cohérente ».

    Après que les avocats de l’archevêché ont fait part de leurs préoccupations quant aux « lacunes méthodologiques » de l’étude, le cardinal Woelki a chargé le professeur Björn Gercke, expert en droit pénal basé à Cologne, de rédiger un nouveau rapport.

    Le rapport Gercke a été publié en mars 2021. Il couvrait la période de 1975 à 2018 et examinait en détail 236 dossiers dans le but d’identifier les manquements et les violations de la loi, ainsi que leurs responsables.

    À la suite de la visite apostolique, le Vatican a déclaré, le 24 septembre 2021, que le pape avait demandé au cardinal de continuer à diriger son diocèse, après une période de congé, car l’enquête n’avait trouvé aucune preuve que Woelki ait agi de manière illégale par rapport à des cas d’abus.

    « Néanmoins, le cardinal Woelki a commis des erreurs dans son approche de la question de l’acceptation des abus en général, en particulier au niveau de la communication », était-il ajouté, « ce qui a contribué à une crise de confiance dans l’archidiocèse, qui a perturbé de nombreux fidèles. »

    Par ailleurs, le cardinal est l’un des évêques fermement opposé au Chemin synodal en Allemagne.

    D’autres évêques allemands ont proposé de démissionner

    L’archevêque Stefan Heße de Hambourg a proposé de quitter ses fonctions en mars 2021, demandant une « libération immédiate », démission refusée par le pape au mois de septembre. Le prélat était responsable du personnel pastoral de l’archidiocèse de Cologne de 2006 à 2012, puis vicaire général, avant d’être ordonné archevêque de Hambourg en mars 2015.

    En juin 2021, le pape François a refusé la démission du cardinal Reinhard Marx de Munich et Freising. Le cardinal Marx avait écrit au pape François en mai 2021 pour donner sa démission en raison des retombées de la crise des abus commis par des clercs en Allemagne.

  • L'archevêque de Varsovie appelle le Patriarche de Moscou à mettre fin à la guerre

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    De Vatican News (Claire Riobé) :

    L'Église polonaise appelle le Patriarche de Moscou à mettre fin à la guerre

    Mgr Stanisław Gądecki, président de la Conférence épiscopale de Pologne, s’est adressé au Patriarche de Moscou et de toute la Russie. Dans une lettre envoyée le 2 mars 2022, il implore ce dernier d’appeler Vladimir Poutine à mettre fin à la guerre en Ukraine.

    «Un seul homme peut arrêter la souffrance de milliers de personnes avec un seul mot : cet homme est le président de la Fédération de Russie. Je vous demande très humblement d’appeler au retrait des troupes russes de l’État souverain qu’est l’Ukraine.» Les mots du président de la Conférence des évêques de Pologne, Mgr Stanislaw Gądecki, résonnent avec force, une semaine après le début de l’invasion russe en Ukraine. En s’adressant pour la seconde fois à Cyril, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, l’archevêque de Poznan tente, de nouveau, d’initier une résolution au conflit qui a plongé le peuple ukrainien dans la souffrance.

     «Je vous demande, Frère, de faire appel à Vladimir Poutine pour qu’il mette fin à cette guerre insensée contre le peuple ukrainien, dans laquelle des innocents sont tués et où la souffrance touche non seulement les soldats mais aussi les civils, en particulier les femmes et les enfants », écrit-il à Cyril.

    La guerre «est toujours une défaite pour l’humanité»

    C’est la seconde fois en l’espace d’un mois que le président de l’épiscopat polonais s’adresse aux chrétiens orthodoxes de Russie. Dans une précédente lettre en date du 14 février, face à l’aggravation du conflit, il avait enjoint les catholiques et orthodoxes de Russie et d’Ukraine à s’unir dans la prière pour la paix.

    Continuant sa lettre à destination de Cyril, le président de l’épiscopat a insisté sur l’absurdité de la guerre, qui est toujours une défaite pour l’humanité. «Aucune raison, aucun raisonnement ne pourra jamais justifier la décision de lancer une invasion militaire d’un pays indépendant, en bombardant des zones résidentielles, des écoles ou des jardins d’enfants», affirme-t-il. «La guerre est toujours une défaite pour l’humanité », déplore l’archevêque polonais.

    «Refuser de suivre les ordres est une obligation morale »

    Une guerre d’autant plus insensée en raison de la proximité des deux nations et de leurs racines chrétiennes. «Est-il admissible de détruire le berceau du christianisme sur le sol slave, le lieu où Rus a été baptisé ?», interpelle Mgr Gądecki. Il demande à Cyril d’appeler les soldats russes à «ne pas participer à cette guerre injuste, à refuser d’exécuter des ordres qui, comme nous l’avons déjà vu, conduisent à de nombreux crimes de guerre». Il enjoint également «refuser de suivre les ordres dans une telle situation est une obligation morale», a-t-il noté dans la lettre.

    Appel au jeune et à la prière

    Concluant sa lettre, Mgr Gądecki a proposé au Patriarche de Moscou d’appeler tous les frères et sœurs orthodoxes de Russie à jeûner et à prier pour «l’établissement d’une paix juste en Ukraine».

  • Bientôt le Congrès Mission ("Comment partager notre foi dans la société d'aujourd'hui ?")

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    Les dernières nouvelles du Congrès Mission !

    Les 18, 19 et 20 mars, le Congrès Mission ouvrira grand ses portes à la basilique de Koekelberg. À moins de trois semaines, les inscriptions battent leur plein et toutes nos équipes de bénévoles pour la logistique, la communication, les tables rondes, les ateliers, les veillées et les messes sont sur le pont. Nous sommes vraiment émerveillés et touchés par le nombre de paroisses, de communautés, d'intervenants et d'associations (plus de 50 !) qui présenteront leurs initiatives tout au long du week-end et qui chercheront à répondre à cette question: comment partager notre foi dans la société d'aujourd'hui ?

    Vous voulez découvrir notre programme ? Retrouvez-le sur notre site : https://www.congresmission.be/

    Vous voulez vivre le Congrès Mission de l’intérieur, devenez volontaire ! Nous avons besoin de mille et un talents et d'autant de petits services quels qu'ils soient. Contactez-nous via ce lien d'inscription : https://www.billetweb.fr/congres-mission-bruxelles

    Le Congrès Mission est ouvert à tous, jeunes et moins jeunes, laïcs, prêtres, diacres, religieuses et religieux de Flandre, de Bruxelles et de Wallonie. Vous pouvez le rejoindre, pour une journée ou tout le week-end, en paroisse, avec votre communauté, votre groupe de prière ou de mission, seul ou en famille.

    Nous vous rappelons que l'inscription est obligatoire pour pouvoir participer.

    Je m'inscris maintenant

  • Kiev, la ville de sainte Olga

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    Olga de Kiev

    De Cristina Siccardi sur Corrispondenza Romana :

    Kiev, la ville de Sainte-Olga

    2 mars 2022

    Non seulement l'histoire de la Russie et celle de l'Ukraine ont toujours été étroitement liées, mais la Russie trouve ses origines à Kiev dans les luttes pour la souveraineté et l'identité.

    Les peuples slaves vivaient dans les forêts du nord de l'Ukraine depuis le 6e siècle. Vers le milieu du IXe siècle, des éléments d'un peuple scandinave, les Rus', qui appartenaient au grand groupe des Varyghi, dont descendaient également d'autres souches normandes, se sont installés au-dessus des Slaves. Un parent de Rurik (798-879), Oleg, unifie toutes les terres de la Rus' en 882 et fait de Kiev la capitale de son royaume. Pendant longtemps, les Rus' ont formé l'élite militaire et politique de la région, la particularité étant qu'ils sont rapidement devenus des esclaves, acquérant les mêmes traditions que le reste de la population. L'unification d'un si vaste territoire sous une autorité unique a apporté une grande prospérité à la région de Kiev pendant deux siècles, et elle est devenue un point de passage obligé pour le commerce le long du port fluvial du Dniepr (le troisième plus grand d'Europe, après la Volga et le Danube : 2 201 km de long, son bassin versant couvre 516 000 km²), qui se trouve entre la mer Baltique et la mer Noire.

    Kiev est également le cœur de la christianisation de toute la Russie, et c'est ici que sont nés les deux piliers de l'évangélisation russe, saints à la fois pour l'Église catholique et pour les Églises orthodoxes : Olga (vers 905 -969) et son neveu Vladimir (vers 958 -1015). Olga, qui après son baptême prit le nom d'Helena, était une princesse de la Rus' de Kiev, membre de l'aristocratie Varyga, et l'épouse d'Igor (877-945), souverain de la Rus' de Kiev de 912 à 945, fils du susdit Rurik. À l'occasion de la Saint-Benoît, le saint patron de l'Europe, l'Église se souvient également d'Olga, l'une des premières saintes russes à figurer dans le calendrier catholique ; elle est considérée comme le lien entre les époques païenne et chrétienne.

    Les sources de sa biographie sont l'Éloge funèbre du moine Iakovla et la Chronique des années passées du moine Nestor de Pečerska (vers 1056-1114), qui contient l'histoire de la Rus' de Kiev, le plus ancien État slave oriental, une œuvre primordiale pour les informations sur l'histoire de l'Europe de l'Est au Moyen Âge, et qui est fondamentale pour l'historiographie de la Russie, du Belarus et de l'Ukraine.

    Fille d'un noble Varègue (normand, scandinave) de la maison d'Izborsk, Olga est née vers 905 dans un village près de la rivière Velikaja, à quelques kilomètres de Pskov, où son père était impliqué dans le commerce et les échanges sur les routes de la Volga, de la mer Noire et du Caucase. Elle était mariée au prince Igor', grand prince de Kiev, mais lorsque son mari a été assassiné par la tribu des Drevljani en 945, elle est devenue souveraine jusqu'à ce que son fils Svyatoslav, qui avait alors trois ans, atteigne l'âge adulte. C'est au tout début de son règne qu'une violente vengeance a été exercée contre les meurtriers d'Igor'. Les Drevljans aspiraient à un mariage entre Olga et leur prince Mal, faisant de lui le souverain de Kiev, mais celui-ci n'était pas seulement déterminé à s'accrocher au pouvoir, le gardant pour un fils, mais était prêt à se livrer à des actes de défense intrépides et sanglants, actes qui se sont suivis étape après étape de véritables massacres, imposant de lourds tributs aux survivants, jusqu'à ce que cette population disparaisse totalement des chroniques russes. 

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  • Les évêques ukrainiens de rite latin demandent au pape François de consacrer l'Ukraine et la Russie au Cœur Immaculé de Marie

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Les évêques ukrainiens de rite latin ont demandé au pape François de consacrer l'Ukraine et la Russie au Cœur Immaculé de Marie

    Les évêques ukrainiens catholiques de rite latin ont demandé au pape François de consacrer l’Ukraine et la Russie au Cœur Immaculé de Marie dans une lettre mise en ligne en ce Mercredi des Cendres sur leur site internet. Ils font explicitement référence aux demandes de la Sainte Vierge à Fatima, suppliant le pape de faire cette consécration de manière publique.
    Saint Père !

    En ces heures de douleur incommensurable et d’épreuve terrible pour notre peuple, nous, les évêques de la Conférence épiscopale d’Ukraine, nous faisons les porte-parole de la prière incessante et sincère, soutenue par nos prêtres et nos personnes consacrées, qui nous vient de tout le peuple chrétien pour confier notre Patrie et la Russie à Votre Sainteté.

    En réponse à cette prière, nous demandons humblement à Votre Sainteté d’accomplir publiquement l’acte de consécration au Sacré-Cœur Immaculé de Marie de l’Ukraine et de la Russie, comme demandé par la Sainte Vierge à Fatima.

    Que la Mère de Dieu, Reine de la Paix, accepte notre prière : Regina pacis, ora pro nobis !

    [D’après Google translate] 

    Cette lettre a été envoyée au moment où les forces russes encerclaient la capitale, Kiev, et que la deuxième ville du pays, Kharkiv, était assiégée.
     
    L’Ukraine compte environ 10 % de catholiques, dont les neuf dixièmes sont grecs-catholiques ; 1 % de la population ukrainienne, soit près de 450.000 personnes, sont catholiques de rite latin, vivant en majorité dans la partie occidentale du pays, regroupés dans un archidiocèse, Lviv, et six diocèses suffragants.
     
    Tous ces catholiques ont été invités par les évêques de rite latin à réciter un texte de consécration mis à jour de manière privée, ainsi qu’à la fin de chaque messe.
     
    En voici le texte (une fois de plus sans garantie de traduction !) :
    Acte de consécration de l’Ukraine au Cœur Immaculé de Marie. Les évêques encouragent à la réciter après chaque messe et en privé.

    Bien-aimée Reine et Notre Mère, Reine du Saint Rosaire, Auxiliatrice des Chrétiens, Salut du genre humain, Vierge Victorieuse, nous nous prosternons humblement devant Vous, afin que Vous puissiez porter nos prières sincères auprès de la Sainte Trinité, Dieu Tout-Puissant.

    Nous venons en toute confiance implorer la miséricorde et la protection de notre patrie en cette dramatique période de guerre. Mère de Miséricorde, nous ne le demandons pas par nos mérites, sur lesquels nous ne comptons pas, mais à cause de la bonté infinie de Votre Cœur et du Sang salvifique du Christ, Votre Fils.

    Que la souffrance et les appels à l’aide de tant de personnes puissent vous toucher. Ayez pitié des blessés et des victimes des bombardements, des orphelins et des veuves, de tous ceux qui ont été obligés de quitter leurs maisons et de chercher refuge dans des endroits plus sûrs. Demandez miséricorde pour ceux qui ont donné leur vie en défendant leurs voisins et notre Patrie.

    Ô Mère Immaculée, demandons à Dieu la grâce de la conversion, et nous demandons en particulier la conversion de la Russie et de tous ceux qui sont aveuglés par la haine ou la soif de pouvoir. Priez pour nous d’abord et obtenez-nous ces grâces qui peuvent changer les cœurs humains en un instant, et qui prépareront et apporteront cette paix si désirée ! Surtout, accordez-nous le don de la paix spirituelle afin que le Royaume de Dieu grandisse dans la paix et dans la concorde.

    Reine de la Paix, obtenez-nous la grâce d'une vraie réconciliation avec Dieu et entre nous, afin que nous puissions nous donner une main secourable et de soutien mutuel.

    Trône de la sagesse, inspirez tous les dirigeants à prendre de sages décisions et à renforcer les efforts de ceux qui contribuent à la fin de la guerre, et à la paix.

    Reine des Apôtres, demandez pour nos pasteurs le don d’une foi et d’un zèle solides dans la célébration des sacrements, afin qu’en ces moments nous soyons tous unis à la table eucharistique, dans une prière zélée.

    Guérissez les malades, fortifiez tout le personnel médical et les bénévoles qui s’occupent des malades et des blessés, demandez pour eux la force spirituelle et physique. Soyez la guérison des malades, la force des mourants et la consolation de leurs proches.

    De même que l’Église et toute l’humanité ont été consacrées au Cœur de Votre Divin Fils, et en Lui nous espérons devenir une source inépuisable de victoire et de salut pour tous, ainsi nous nous consacrons pour toujours à Vous et à Votre Cœur Immaculé, notre Mère et Reine, afin que Votre amour et Votre sollicitude assurent la victoire du Royaume de Dieu, et que notre Ukraine et toutes les nations réconciliées entre elles et avec Dieu puissent Vous bénir et vous glorifier. Amen !

  • Ukraine : Les orthodoxes unis contre Poutine

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Ukraine : Les orthodoxes unis contre Poutine

    03/02/2022

    Même l'Eglise orthodoxe en communion avec le Patriarcat de Moscou a appelé les Ukrainiens à la résistance, comparant le président russe à Caïn.

    Il y a un aspect religieux dans la guerre en Ukraine, et certaines de ses caractéristiques sont surprenantes et paradoxales. D'autres ne le sont pas. Dans son premier discours à la nation dans lequel il a annoncé l'intervention armée, Poutine a évoqué le lien entre le "monde russe" et l'Église orthodoxe dirigée par le patriarche de Moscou. Il a également offert comme preuve des conspirations occidentales en Ukraine le fait qu'en 2018, l'Église orthodoxe ukrainienne s'est séparée du Patriarcat de Moscou et a rejoint l'autre grande juridiction orthodoxe mondiale, le Patriarcat œcuménique de Constantinople, qui est basé à Istanbul, l'ancienne Constantinople.

    Tous les orthodoxes ukrainiens n'ont pas accepté cette décision. Certains sont restés avec le patriarche de Moscou dans l'Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou. M. Poutine a déclaré que ces orthodoxes ukrainiens en communion avec Moscou étaient persécutés par l'Église orthodoxe ukrainienne majoritaire et par le gouvernement, et que l'un des objectifs de ses troupes était de mettre fin à ces persécutions.

    Environ soixante pour cent des Ukrainiens adhèrent à l'Église orthodoxe ukrainienne en communion avec le patriarche œcuménique de Constantinople. Un chiffre estimé entre quinze et vingt pour cent fait partie de l'Église en communion avec le patriarche de Moscou. Il ne faut pas oublier que l'Ukraine compte également des catholiques : plus de quatre millions, soit un peu moins de dix pour cent de la population. Ils suivent le rite grec, ce qui signifie qu'ils ont des traditions, un droit canonique et des pratiques liturgiques différents, mais restent en pleine communion avec le Saint-Siège. Il existe également une importante minorité de catholiques de rite latin.

    Pour compléter la carte des chrétiens ukrainiens, il existe près de dix mille communautés protestantes. Les Témoins de Jéhovah comptent également plus de neuf cents salles du Royaume et l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, plus connue sous le nom d'Église mormone, compte une quarantaine de congrégations et l'un de ses temples se trouve à Kiev.

    La situation religieuse en Russie est également importante pour comprendre la guerre. Ici, dans les sondages, plus de 60 % de la population affirme faire partie de l'Église orthodoxe du Patriarcat de Moscou. Toutefois, ce chiffre inclut de nombreuses personnes qui ne participent que rarement ou jamais aux activités de l'église, et le Patriarcat de Moscou s'inquiète de sa perte d'influence auprès des jeunes générations. Invité par les autorités politiques ou par le Patriarcat lui-même, je suis intervenu dans plusieurs conférences en Russie sur les causes de ce phénomène. Mon impression est qu'il y a des causes communes à la plupart des pays européens, qui ont été frappés par des vagues de sécularisation plus ou moins agressives, et une cause spécifique à la Russie, où beaucoup considèrent que le Patriarcat de Moscou ressemble trop souvent à une agence de relations publiques pour Poutine, une sorte de "ministère de la religion" du régime.

    De nombreux évêques orthodoxes n'acceptent toutefois pas cette analyse, qui exigerait une certaine autocritique de leur part. Ils attribuent leurs problèmes à la concurrence agressive des religions et des "cultes" importés de l'Occident, dont le nombre est cependant relativement faible et ne peut statistiquement pas expliquer l'hémorragie de membres actifs qui a frappé le Patriarcat.

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  • Traditionis custodes : occasion providentielle ou victoire à la Pyrrhus ?

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    De l'abbé  sur le site de la revue Catholica :

    Le motu proprio Traditionis custodes et ses suites. Occasion providentielle ou victoire à la Pyrrhus ?

    2 mars 2022

    Le motu proprio Traditionis custodes (16 juillet 2021) a eu pour objet d’annuler celui de Benoît XVI, Summorum Pontificum, publié quatorze années auparavant. Le propos de ce dernier était d’arriver à une pacification des tensions entre partisans des liturgies postconciliaires et fidèles à la liturgie héritée des siècles passés, dite de saint Pie V mais assurément bien antérieure, posant pour cela que chacune de ces deux « formes » exprimaient la même conception de la liturgie. L’acte du 16 juillet dernier a été suivi de plusieurs autres, formant un ensemble répressif brutal, incompris, estimé abusif par beaucoup, dont divers évêques et cardinaux. À l’inverse, divers autres se sont bruyamment réjouis de la disparition de ce qu’ils considéraient comme une anomalie affectant non seulement la discipline liturgique, et surtout une contradiction inacceptable. Selon eux, la différence va au-delà des formes, elle traduit plutôt une rupture de fond : non une différence cérémonielle, mais une opposition radicale entre une théologie de la messe antérieure à 1969, révoquée, et une autre théologie, incompatible avec la précédente. Benoît XVI, dans un discours à la Curie romaine, le 22 décembre 2005, avait récusé ce qu’il appelait l’herméneutique de la discontinuité et de la rupture, renvoyant dos-à-dos traditionalistes et novateurs, lui opposant la troisième voie qu’il qualifiait de réforme dans la continuité. La distinction avait une portée générale, et elle prétendait dépasser le débat de fond. Or c’est précisément cette troisième voie que Traditionis custodes a voulu abolir, comme l’ont clairement indiqué ceux qui ont milité pour obtenir cette abolition, entre autres le désormais fameux professeur Andrea Grillo.

    Par un étrange effet de douche écossaise, les récentes audiences accordées successivement par François, d’abord au supérieur du district de France de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, l’abbé Benoît Paul-Joseph, accompagné de l’abbé Vincent Ribeton, recteur du séminaire de Witgrazbad, le 4 février, puis le 8 février au supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie-X, l’abbé Davide Pagliarini. Ces deux rencontres significativement rapprochées et cordiales ont débouché quelques jours plus tard sur des dispositions pratiques bien plus libérales, sous la forme d’un décret daté du 11 février dernier[1], semblant illogiques en comparaison, non seulement des dispositions aggravantes les plus récentes, mais même de l’esprit et de la lettre du motu proprio de l’été précédent.

    Ceux qui avaient soutenu haut et fort Traditionis custodes ont alors ressenti la désagréable impression d’être pris à revers. Andrea Grillo y a vu une remise en cause pure et simple. Citons-en quelques formules : « Ceux qui croient profondément au tournant du Concile Vatican II et à la réforme liturgique qui en a découlé, ne peuvent en aucun cas admettre, structurellement et sine die, que l’on puisse célébrer avec le rite préconciliaire, sans participer à la responsabilité de construire des réserves indiennes d’anti-concile qui puissent se targuer de la protection papale. » « Le décret autorisant la Fraternité Saint-Pierre à faire usage de la “lex orandi” en vigueur avant la réforme – non seulement pour le missel, mais pour toute action liturgique – est un passage qui montre les limites intrinsèques de la solution apportée par TC, dont la valeur ne fait aucun doute, mais dont l’application peut dégénérer lorsqu’on permet à une fraternité entière de célébrer comme si le Concile Vatican II n’avait pas eu lieu[2]. »

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  • Catholicisme et modernité : un essai optimiste discutable

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    Weigel 61EH2UvIw8L.jpgL’Américain George Weigel, auteur d’une biographie de référence de Jean-Paul II, vient de publier en français un essai important défendant une thèse quelque peu iconoclaste : catholicisme et modernité (*) ne s’opposeraient pas. Thèse certes discutable, mais qui mérite assurément d’être présentée ici, car elle ouvre la porte à un nécessaire débat de fond dans l’Église sur cette question essentielle. Le site web du mensuel la Nef qui publie cette analyse de Anne-Sophie Retailleau promet d’y revenir plus en détail dans un prochain numéro de la revue….

    « L’ironie du catholicisme moderne. Tel est le titre donné par le théologien américain George Weigel à son nouvel essai paru en 2019 aux États-Unis et traduit depuis lors en français. Le choix de ce titre, pour le moins original, prend le contrepied d’une historiographie fondée sur la thèse d’une opposition entre catholicisme et modernité, cette dernière étant perçue comme une menace pour l’existence même du catholicisme. De nombreux essais alarmistes ont entériné l’idée que la relation entre l’Église catholique et les penseurs de la modernité ne pouvait être envisagée que comme une « lutte à mort ». En résulterait le déclin inéluctable du catholicisme, condamné à la fatalité d’une inévitable victoire de la modernité.

    Weigel©DR.jpgRetraçant avec brio 250 ans de l’histoire de l’Église, confrontée à l’émergence de la pensée moderne, George Weigel entend réfuter cette historiographie traditionnelle qu’il estime erronée. Ainsi, entreprend-il une analyse originale des rapports entre catholicisme et modernité, et déroule le fil de l’histoire de l’Église dans son rapport avec ce nouveau défi des temps contemporains. Cette relation est d’abord marquée par un rejet originel des nouveaux principes de la modernité issus de la Révolution française. Progressivement, l’enchaînement aboutit à une lente maturation entraînant l’Église, sous l’impulsion de papes visionnaires, au dialogue avec le monde moderne. Cette longue histoire de maturation constitue pour l’auteur « le drame du catholicisme et de la modernité », compris comme le déroulement d’une action scénique divisée en cinq actes. Chacun de ces moments marque les étapes d’un apprivoisement de la modernité par l’Église. Non dans le but de s’y soumettre, mais au contraire de proposer une nouvelle voie de recherche de la vérité qui répondrait aux aspirations les plus nobles auxquelles le monde moderne aspire.

    De cette longue maturation, George Weigel propose une analyse à la fois thématique et chronologique, pour dérouler ce « drame du catholicisme et de la modernité », entendu comme une nouvelle scène du théâtre de la grande histoire des hommes. À rebours de l’histoire opposant systématiquement catholicisme et modernité, le théologien américain y voit une lente évolution, certes marquée par des moments de crise, mais qui a permis de redécouvrir les vérités profondes d’un catholicisme délié de toute compromission avec le pouvoir politique et essentiellement porté vers l’élan évangélisateur, recentré sur le Christ et les Écritures.

    Le tournant Léon XIII

    Pour George Weigel, donc, la vision d’une Église s’opposant farouchement à la modernité et ainsi marginalisée par ce courant dominant est fausse. Au contraire, le pontificat de Léon XIII marque un changement de cap en amorçant un dialogue avec la modernité. Pour cela, il s’appuie sur des bases solides et éprouvées, telles que saint Thomas d’Aquin, en mettant l’accent sur l’aspect sacramentel, christologique et contemplatif. Avec le développement de la doctrine sociale de l’Église, George Weigel perçoit également dans le pontificat de Léon XIII le point de départ des évolutions de l’Église vers un dialogue avec la modernité.

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  • "A côté de la guerre matérielle, il y a en même temps une guerre spirituelle..."

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    De Mgr Gadecki, chef de l'épiscopat polonais (via kath.net/news) :

    "Il n'y aura pas de paix dans notre partie du monde tant que la Russie ne reviendra pas au Christ"

    1er mars 2022

    Chef de l'épiscopat polonais, Mgr Gądecki : "L'agression de la Russie contre l'Ukraine nous rend très conscients que dans le monde - parallèlement à la guerre matérielle - une guerre spirituelle est menée en même temps."

    Varsovie / « L'agression de la Russie contre l'Ukraine nous rend très conscients que dans le monde – en plus de la guerre matérielle – une bataille spirituelle est menée en même temps. Une lutte qui prend des formes concrètes et à laquelle participent des personnes concrètes. Et les armes spirituelles sont le principal outil de guerre disponible pour les croyants.

    kath.net documente le message du président de la Conférence épiscopale polonaise, Mgr Stanisław Gądecki, pour le mercredi des Cendres 2022 pendant la guerre en Ukraine dans son intégralité dans sa propre traduction -

    Chers compatriotes,
    chers frères et sœurs ukrainiens,
    chers téléspectateurs de la télévision polonaise,

    1. Demain - Mercredi des Cendres - nous commençons le Carême, temps de préparation spirituelle à la résurrection du Seigneur. Ce sera encore une fois très difficile. Ces dernières années, nous avons été confrontés à une pandémie qui a tué des dizaines de millions de personnes dans le monde. Eh bien, la semaine dernière, nous avons assisté à un autre drame : l'agression militaire russe massive contre un pays souverain, l'Ukraine. Non seulement des installations militaires sont attaquées, mais aussi des bâtiments résidentiels, des hôpitaux et des jardins d'enfants. Des soldats et des civils, dont des femmes et des enfants, sont tués. Le monde libre répond solidairement à cet acte de barbarie honteuse.

    2. L'histoire ancienne du péché humain se répète sous nos yeux, comme l'écrit l'auteur des Premiers Maccabées : " Quand ceux-ci virent l'armée qui marchait contre eux, ils dirent à Judas : " Comment pouvons-nous combattre avec si peu de monde ? contre une telle supériorité ? D'ailleurs, nous sommes épuisés ; parce que nous n'avons rien mangé aujourd'hui. Judas répondit : « Il se peut facilement que beaucoup tombent entre les mains de quelques-uns ; cela ne fait aucune différence pour le ciel qu'il apporte le salut par beaucoup ou par peu. Parce que la victoire au combat n'est pas due à la taille de l'armée, mais à la puissance qui vient du ciel. Ces gens-là, remplis d'un orgueil impie, vont contre nous pour nous détruire avec nos femmes et nos enfants et nous emporter comme butin. Mais nous nous battons pour nos vies et pour nos lois. Le ciel les écrasera sous nos yeux. Alors n'ayez pas peur d'eux ! » – Ne perdez pas espoir !

    3. Chaque nation a le droit moral de se défendre efficacement. Nous sommes émus par l'héroïsme et le sacrifice du peuple ukrainien. Chers sœurs et frères d'Ukraine, vous méritez tout le respect et la reconnaissance pour votre amour de Dieu et votre amour héroïque pour votre patrie. Au nom des pasteurs et fidèles de l'Église catholique en Pologne, je vous assure une fois de plus de notre bonne volonté, de notre amitié, de notre soutien spirituel et matériel.

    4. L'agression de la Russie contre l'Ukraine nous fait prendre pleinement conscience qu'à côté de la guerre matérielle, il y a en même temps une guerre spirituelle dans le monde. Une lutte qui prend des formes concrètes et à laquelle participent des personnes concrètes. Et les armes spirituelles sont le principal outil de guerre à la disposition des croyants. « Ces mauvais esprits ne sont chassés que par la prière et le jeûne », lit-on dans l'Évangile de Matthieu (Mt 17, 21 – n.d. : cf. Mc 9, 29). Pour cette raison, en réponse à l'appel du pape François, je demande instamment qu'en tant que croyants, nous offrions le jeûne et la prière de demain pour la paix en Ukraine.

    5. La souffrance de nos frères et sœurs a libéré beaucoup de bien en nous. Nous assistons à l'admirable hospitalité de nos compatriotes, émus par le malheur de leurs voisins. Chaque jour, des milliers de réfugiés - principalement des femmes et des enfants - viennent en Pologne pour fuir la guerre. Je tiens à remercier tous ceux qui se sont spontanément impliqués dans l'aide concrète aux réfugiés. Merci pour vos efforts diplomatiques et votre soutien international. Je remercie les agences étatiques et locales, les services en uniforme et médicaux, les institutions et les entreprises. Je remercie également les diocèses, les paroisses, les prêtres, les personnes consacrées et tous ceux qui ont ouvert leurs portes aux réfugiés. Je remercie particulièrement Caritas Pologne et les Caritas des diocèses ainsi que l'Ostkirchenhilfe, qui apportent déjà une aide concrète dans tout le pays. Je suis reconnaissant pour les collectes de nourriture, de médicaments et de produits de première nécessité qui ont été organisées. Merci pour chaque bon mot et chaque petit acte de gentillesse adressé à nos frères et sœurs qui souffrent. Entourons-les de prières, faisons preuve de bienveillance, aidons-les à trouver un emploi.

    6. Mais le besoin est bien plus grand. Par conséquent, demain dans les églises de Pologne - après chaque messe - nous continuerons à collecter des offrandes qui seront fournies par Caritas Pologne pour une assistance immédiate et à long terme aux réfugiés de guerre. Aussi, dans cette situation extrêmement difficile, accueillons les réfugiés dans nos maisons, paroisses et communautés religieuses. Nos sœurs et frères ukrainiens ont besoin de plus de gestes de solidarité humaine et de gentillesse.

    7. Incluons également la Russie dans nos prières. Il n'y aura pas de paix dans notre partie du monde tant que la Russie ne reviendra pas à Christ. Nous rêvons qu'il y aura un jour le pardon et la réconciliation entre tous les peuples d'Europe centrale et orientale afin que nous puissions vivre non seulement dans la paix mais aussi dans l'amitié. Les Russes qui protestent aujourd'hui contre cette guerre - et se mettent en danger auprès des autorités officielles - renforcent notre espoir d'une renaissance morale et spirituelle de toute la nation russe.

    Pour une expérience fructueuse du Carême cette année, je bénis de tout cœur tous les Polonais et les Ukrainiens au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

    Varsovie, 1er mars 2022

  • Des propositions de carême en ligne

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    De Venceslas Deblock sur le site du journal La Croix

    Des propositions pour un parcours de Carême en ligne

    Comme chaque année désormais, les propositions de parcours spirituels pour vivre le Carême, qui commence cette année mercredi 2 mars, se multiplient. Après s’être développés en ligne, ils sont désormais accessibles sur smartphones, via de nombreuses applications chrétiennes. La Croix propose une sélection non exhaustive.

    Pendant ce temps du Carême, les dominicains proposent de contempler le visage de Dieu. Leur « Carême dans la ville » s’inspire en effet de la parole de Philippe à Jésus dans l’Évangile de Jean : « Montre-nous le Père. »

    Le parcours en ligne, largement renouvelé chaque année, est constitué d’enseignements ou approfondissements par des frères, des sœurs et des laïcs. Il est par ailleurs proposé de participer à la prière des moniales de Beaufort. Des moments d’interactivité permettront aux retraitants de poser des questions et d’échanger en ligne sur leur vie de foi.

    Retraite avec les saints du Carmel

    Les carmes de la Province de Paris proposent également une retraite en ligne. Leur originalité est de la proposer en douze langues différentes, du roumain à l’indonésien. Cette année, les carmes proposent à leurs retraitants de vivre la miséricorde de Dieu avec les saints du Carmel : Thérèse d’Avila, Thérèse de Lisieux, Jean de la Croix… Par un mail hebdomadaire, des pistes de méditation et de mise en pratique seront proposées à leurs retraitants.

    Le parcours de Carême proposé cette année par Prions en Église sera disponible sur la nouvelle application, disponible le 1er mars. Bénéficiant de la souplesse de ce nouveau support, le parcours permettra au retraitant de marcher à son rythme, guidé par une méditation quotidienne de la Parole par le père Sébastien Antoni, invitant à découvrir le rêve profond de Dieu. Chaque vendredi, un espace ouvert sur la page Facebook de Prions en Église permettra échanges et réactions.

    Dans le même esprit, la communauté de l’Emmanuel propose quatre parcours guidés par quatre prêtres différents, sur des thèmes variés, selon des rythmes différents, disponibles en ligne ou sur application.

    « Se faire un cœur de pauvre » avec Lazare

    Les jésuites font, eux, cette année deux propositions différentes, en ligne ou sur application. Alors que le thème de la première appartient à la tradition spirituelle et biblique : « Que je voie ton visage », son déploiement joue sur la diversité des supports et d’expressions de prière : art, littérature, texte biblique…

    Par ailleurs, les participants peuvent choisir le rythme auquel ils désirent recevoir podcasts et méditations. L’originalité du deuxième parcours est de s’adresser aux familles, en leur offrant des ressources hebdomadaires adaptées, en compagnie des grandes figures de la famille ignatienne.

    Sur une thématique très biblique, mais avec la même diversité de regards, PRIXM, équipe de jeunes chrétiens autour des frères dominicains de l’école biblique de Jérusalem, propose un calendrier de Carême en 40 questions. Les réponses articulent apports bibliques, artistiques et culturels parfois surprenants, pour mener leurs lecteurs de la Création à la Résurrection en une « saga phénoménale ».

    En outre, l’association Lazare, qui propose des colocations solidaires entre jeunes actifs et des personnes sans domicile fixe, propose pour le Carême de « se faire un cœur de pauvre » et d’ainsi grandir en liberté.

    Cette proposition originale repose sur l’envoi quotidien d’un mail contenant une méditation de l’Évangile du jour, un témoignage d’un « coloc Lazare » et un défi à relever. De nombreuses autres propositions spirituelles diverses et variées existent pour vivre et approfondir ce temps du Carême en ligne.

  • Que penser du dialogue entre le Saint-Siège et El-Azhar ?

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    D'Annie Laurent (Petite Feuille Verte n°87) :

    Le Pape François et El-Azhar

    LE GRAND IMAM À ROME

    Le 23 mai 2016, le cheikh Ahmed El-Tayyeb, grand imam d’El-Azhar, s’est rendu à Rome pour sa première rencontre avec le pape François. Au programme de leur échange figuraient « l’engagement commun des autorités et des fidèles des grandes religions pour la paix dans le monde, le refus de la violence et du terrorisme, la situation des chrétiens dans le contexte des conflits et des tensions au Moyen-Orient, ainsi que leur protection » (L’Osservatore Romano, 23 mai 2016).

    A l’issue de l’entretien, El-Tayyeb a déclaré à la presse : « Aujourd’hui, nous effectuons cette visite pour poursuivre notre mission sacrée qui est la mission des religions : rendre l’être humain heureux où qu’il soit […]. Je crois que le moment est venu pour les représentants des religions monothéistes de participer de manière forte et concrète à donner à l’humanité une nouvelle orientation vers la miséricorde et la paix, afin d’éviter la grande crise dont nous souffrons à présent » (Proche-Orient chrétien, n° 66-2016, p. 388-389). Le Souverain Pontife semble avoir été impressionné par son visiteur. Quelques jours après, il confiait à un jésuite oriental au cours d’un entretien privé : « J’ai longuement discuté avec El-Tayyeb. Les musulmans veulent la paix ».

    Cette rencontre avait été longuement préparée par le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux (CPDI), alors dirigé par le cardinal Jean-Louis Tauran (+ 2018) dont la position peut se résumer ainsi : « Toutes les religions ne se valent pas, mais tous les chercheurs de Dieu ont la même dignité » (cité par Jean-Baptiste Noé, François le diplomate, Salvator, 2019, p. 99).

    LE PAPE EN ÉGYPTE

    Les 28 et 29 avril 2017, François a effectué un voyage officiel au Caire. Sa visite s’est déroulée dans un contexte tendu en raison de la multiplication d’attentats contre les coptes et de l’influence croissante des idéologies islamistes dans la société. Il a prononcé un discours à El-Azhar où se tenaitune Conférence internationale pour la paix organisée par cette institution, avec la participation de dignitaires musulmans et chrétiens. Les mots islam, islamisme et djihadisme ne figuraient pas dans son texte dont l’essentiel portait sur le rappel du passé biblique du pays du Nil et sur l’éducation des jeunes générations (J.-B. Noé, op. cit., p. 118-123). Le pape a aussi déclaré : « Nous sommes tenus de dénoncer les violations de la dignité humaine et des droits humains, de porter à la lumière les tentatives de justifier toute forme de haine au nom de la religion, et de les condamner comme falsification idolâtre de Dieu : son nom est Saint, il est Dieu de paix, Dieu salam » (Proche-Orient chrétien, n° 67-2017, p. 359-401).

    Le Pape et El Tayyeb

    Dans une tribune publiée quelques jours avant, Mgr Michel Chafik, recteur de la Mission copte catholique de Paris, avait présenté l’enjeu de cette visite pontificale. Évoquant la position « ambiguë » d’El-Tayyeb, il y écrivait : « S’il témoigne, dans ses propos, d’un islam éclairé, ses décisions contredisent trop souvent ses prises de position. Il parle de paix et de liberté religieuse mais sanctionne durement l’apostasie et diffère toujours la réforme religieuse en faveur de laquelle il s’est pourtant engagé. L’ambivalence de son discours explique qu’il soit contesté, tant à l’intérieur par les islamistes radicaux qu’à l’extérieur par les tenants d’un islam modéré » (Le Figaro, 24 avril 2017).

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