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Eglise - Page 661

  • L'Eglise en déclin dans une Irlande toujours plus libérale

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    Lu sur "le Télégramme" :

    Le déclin de l’Église dans une Irlande qui se libéralise

    Dans les locaux du Planning familial, à Dublin, les lourdes portes posées pour se protéger des militants anti-avortement ne sont plus nécessaires : les manifestations ont cessé. En Irlande, la très puissante Église catholique perd de son influence.

    « On les avait installées parce qu’il y avait une sorte de peur », explique le directeur général de l’association, Niall Behan, dans les locaux de l’association. « Dans le passé, nos cliniques étaient envahies » par des "anti-choix". » Mais « l’atmosphère a changé ».

    Selon les statistiques officielles, le pays comptait, en 1961, près de 95 % de catholiques, contre 78,3 % en 2016. Cette année-là, les personnes sans religion ont atteint près de 10 % de la population, contre un peu moins de 6 % cinq ans plus tôt.

    À la suite de deux référendums, le mariage homosexuel a été autorisé en 2015, l’avortement libéralisé en 2018. L’arrivée au pouvoir, en 2017, d’un Premier ministre jeune, homosexuel et métis, Leo Varadkar, qui affronte, ce samedi, des législatives difficiles, a constitué un nouveau symbole de la libéralisation d’une Irlande réputée très conservatrice sous l’influence de l’Église.

    Le Planning familial a ouvert ses portes en Irlande, il y a 50 ans, à une époque où la contraception était encore illégale. Ses cliniques ont été les premières à pratiquer des avortements après la libéralisation. Mais, selon Nial Behan, une certaine stigmatisation demeure. Pour les avortements, la loi impose un délai de trois jours entre l’accord du médecin et l’acte, qui, selon ses détracteurs, n’a pas de raison d’être.

    Et 90 % des écoles primaires, 50 % des écoles secondaires sont contrôlées par l’Église catholique, loin de délivrer l’éducation sexuelle telle que le Planning familial la conçoit.

    « Pour des occasions particulières »

    À la messe, le dimanche, la fréquentation a « massivement diminué », selon le père Richard Gibbons, recteur de Knock Shrine, un lieu de pèlerinage dans l’ouest du pays. Baptêmes, mariages, enterrements, « les gens reviennent pour des occasions particulières », souligne-t-il.

    Dans la capitale, Dublin, la fréquentation du centre d’accueil de jour des moines capucins, qui sert des repas gratuitement, n’en finit pas, elle, d’augmenter.

    À leur ouverture, il y a 50 ans, les lieux accueillaient 10 à 15 personnes par jour, explique Sean Donohoe, qui co-dirige les lieux avec son fondateur, le frère Kevin Crowley. « Aujourd’hui, plus de 1 000 personnes passent les portes chaque jour », dit le Frère Sean, dans son habit de moine, « 300 pour le petit-déjeuner », « 600 à 700 pour le déjeuner ».

    Porridge, corn-flakes, café, saucisses… Dans le réfectoire, des dizaines de personnes se réchauffent autour d’un petit-déjeuner réconfortant. L’ambiance est chaleureuse, on discute à chaque table. On ne demande rien aux personnes qui entrent dans ce lieu paisible.

    Car pas question d’importuner les bénéficiaires avec des questions, explique frère Sean, soucieux de préserver la quiétude et le respect dû à ses hôtes. Sur un mur, s’exposent plusieurs séries de photos de visiteurs. Sur l’une d’elles, on peut voir le pape François, venu ici en août 2018.

    Toujours très présente au côté des pauvres

    Sa visite, au cours de laquelle il avait égrené une longue liste de « pardons » aux victimes d’abus commis par le clergé ou des institutions religieuses, avait attiré 130 000 personnes. En 1979, un million de personnes avaient assisté à la messe célébrée par Jean Paul II.

    En Irlande, où la flambée des prix fait que nombreux sont ceux qui ne peuvent s’offrir un toit, la lutte contre la pauvreté a été l’un des grands thèmes de la campagne en vue des législatives de ce samedi. « Une crise majeure », souligne frère Sean, qui rêve que majorité et opposition « travaillent ensemble » pour créer des logements, quel que soit le résultat des législatives de ce samedi.

    Selon lui, l’Église a été « très puissante » dans le passé car l’État, apparu après l’indépendance en 1921, était récent. « Les structures n’existaient pas et il a été demandé à l’Église d’aider dans des domaines comme l’éducation, les hôpitaux ». Si « le déclin de la pratique de la foi est énorme », poursuit-il, « c’est dans des endroits comme celui-ci que l’Église agit ».

  • Le sacerdoce catholique en danger de mort

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register, cet extrait traduit sur le site "Benoît et moi" :

    « Les responsables en rendront compte devant Dieu »

    8 Fév 2020

    A l’occasion de la sortie du livre « Des profondeurs de nos cœurs » et à propos du « bookgate » (cf. Fr Z) qui s’en est suivi, le cardinal Sarah s’entretient longuement avec Edward Pentin. Il parle du sacerdoce « en danger mortel », du célibat des prêtres, des crimes de pédohilie dans l’Eglise, et revient sur les attaques ignobles dont le Pape émérite a fait l’objet, avec lui. Extrait.

    Comme l’a dit Benoît XVI, « Pourquoi la pédophilie a-t-elle atteint de telles proportions? En dernière analyse, la raison est l’absence de Dieu. Ce n’est que lorsque la Foi ne détermine plus les actions de l’homme que de tels crimes sont possibles ».

    Quelle a été précisément la pauvreté de cette formation que vous mentionnez, et quels en ont été les effets ?

    Les prêtres ont été formés sans leur enseigner que Dieu est le seul point d’appui de leur vie, sans leur faire expérimenter que leur vie n’a de sens qu’à travers Dieu et pour lui. Privés de Dieu, ils n’ont plus que le pouvoir. Certains sont tombés dans la logique diabolique de l’abus d’autorité et des crimes sexuels. Si un prêtre ne fait pas l’expérience quotidienne qu’il n’est qu’un instrument entre les mains de Dieu, s’il ne se tient pas constamment devant Dieu pour le servir de tout son cœur, alors il risque d’être intoxiqué par un sentiment de pouvoir. Si la vie d’un prêtre n’est pas une vie consacrée, alors il court un grand danger d’illusion et de diversion.
    Aujourd’hui, certains voudraient faire un pas de plus dans cette direction. Ils voudraient relativiser le célibat des prêtres. Ce serait une catastrophe ! Car le célibat est la manifestation la plus évidente que le prêtre appartient au Christ et qu’il ne s’appartient plus à lui-même. Le célibat est le signe d’une vie qui n’a de sens que par Dieu et pour lui. Vouloir ordonner des hommes mariés, c’est laisser entendre que la vie sacerdotale n’est pas à plein temps, qu’elle ne requiert pas un don complet, qu’elle laisse libre pour d’autres engagements comme une profession, qu’elle laisse du temps libre pour une vie privée. Mais c’est faux. Un prêtre reste un prêtre à tout moment. L’ordination sacerdotale n’est pas d’abord un engagement généreux, c’est une consécration de tout notre être, une conformation indélébile de notre âme au Christ, le prêtre, qui exige de nous une conversion permanente pour lui correspondre. Le célibat est le signe incontestable qu’être prêtre suppose se laisser posséder entièrement par Dieu. Le remettre en question aggraverait sérieusement la crise du sacerdoce.

    Le pape émérite Benoît XVI partage-t-il ce point de vue ?

    J’en suis certain, et il me l’a dit, face à face, à plusieurs reprises. Sa plus grande souffrance et l’épreuve la plus douloureuse de l’Église latine est le crime des prêtres pédophiles, des prêtres qui violent leur chasteté. Il suffit de lire tout ce qu’il a écrit à ce sujet en tant que cardinal, puis pendant son pontificat, et, plus récemment, dans Des profondeurs de nos cœurs.

    Il n’a jamais cessé de souligner l’importance du célibat sacerdotal pour toute l’Église. Laissez-moi vous rappeler ses paroles : « Si nous séparons le célibat du sacerdoce, nous ne verrons plus le caractère charismatique du sacerdoce. Nous ne verrons plus qu’une fonction que l’institution elle-même assure pour sa propre sécurité et ses propres besoins. Si nous voulons considérer le sacerdoce sous cet angle… l’Église n’est plus comprise que comme une simple institution humaine ».

    Mais ils voulaient museler Benoît XVI. Je dois avouer ma révolte face aux calomnies, à la violence et à la grossièreté dont il a fait l’objet. Benoît XVI voulait parler au monde, mais ils ont essayé de discréditer ses paroles. Je sais qu’il assume avec détermination tout ce qui est écrit dans ce livre, et je sais qu’il se réjouit de sa publication. Il voulait écrire et exprimer publiquement cette joie, mais ils voudraient l’empêcher de l’exprimer. Mais raconter en détail, heure par heure, ces manœuvres est inutile. Je préfère ne pas m’attarder sur ces machinations sordides, dont les responsables rendront un jour compte devant Dieu.

  • Le "chemin synodal allemand" : des perspectives bien inquiétantes

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    Comme on pourra s'en rendre compte en consultant le dossier suivant :

    le chemin synodal allemand

    FSSPX.NEWS
     
    La Conférence épiscopale allemande (DBK) en collaboration avec le Comité central des catholiques allemands (ZdK) a débuté un chemin synodal le 1er décembre, premier dimanche de l'Avent. Ce processus, décidé au printemps 2019, s'affranchit des règles usuelles en matière de synode et suscite l'inquiétude à Rome même. La situation du catholicisme en Allemagne que révèlent les circonstances et les documents de travail, peut déjà faire parler de schisme. Etant donné la gravité des faits, la puissance de l'Eglise d'Allemagne et la volonté déclarée de travailler pour l'Eglise universelle, il est essentiel de suivre de près l'évolution de cette affaire.

    Lire aussi : https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/

  • Donner la communion à des promoteurs avérés de l'élimination des enfants à naître ?

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    Alors que l'Eglise d'Argentine tente de se mobiliser contre la légalisation de l'avortement, le président de ce pays déterminé à entériner cette légalisation est accueilli avec effusion au Vatican et y reçoit la communion, malgré une situation matrimoniale en contradiction avec l'enseignement de l'Eglise...

    Du blog de Jeanne Smits :

    8 février 2020

    Communion pour le président argentin, pro-IVG et adultère manifeste: Mgr Sanchez Sorondo justifie. Et traite ceux qui s'en scandalisent de “fanatiques”


    Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, chancelier de l’Académie pontificale des sciences, s’est défendu d’avoir eu tort de donner la communion au président pro-avortement de l’Argentine et à sa maîtresse lors de leur récente visite au Vatican.Ce n’est un « problème » que pour les catholiques américains et le cardinal Raymond Burke, a-t-il déclaré à Diane Montagna de LifeSiteNews.

    Je traduis librement son article paru ici.

    Le prélat a plusieurs fois accusé cette journaliste d’être une « fanatique » parce qu’elle lui demandait des explications à ce sujet.

    Au cours de cet entretien qui s’est déroulé le 6 février, Mgr Sánchez Sorondo, a vivement soutenu que le droit canon « oblige » un prêtre à donner l’Eucharistie aux hommes politiques ouvertement pro-avortement qui se présentent à la table de communion. Le prélat argentin soutenait que seule une personne qui a été formellement excommuniée peut se voir refuser le sacrement.

    « Le président (Fernandez) n’est pas excommunié, donc je peux lui donner la communion », a insisté Mgr Sorondo. Sa politique de légalisation de l’avortement n’a « rien à voir avec cela », a-t-il déclaré.

    Les autres approches ne sont que « l’opinion de certains évêques de votre pays », a déclaré Mgr Sorondo à la journaliste américaine, en épinglant au passage le cardinal américain Raymond Burke.

    Le canon 915 du Code de droit canonique dispose: « Les excommuniés et les interdits, après l’infliction ou la  déclaration de la peine et ceux qui persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste, ne seront pas admis à la sainte communion. »

    Clairement, le président Alberto Fernandez affiche sa volonté de demeurer dans une situation de péché grave et manifeste, de par sa cohabitation assumée avec Fabiola Yañez bien qu’il soit marié religieusement.

    En février 2007, le cardinal Burke a écrit un article détaillé de 55 pages pour Periodica De Re Canonica intitulé « Canon 915 : la discipline concernant le refus de la Sainte Communion à ceux qui persévèrent obstinément dans le péché grave manifeste ». Il devait par la suite prendre la tête de la plus haute juridiction du Vatican, la Signature apostolique, pendant plus d’une décennie (2008-2014).

    Le 31 janvier, une vidéo a circulé sur les médias sociaux montrant le moment où le président argentin Alberto Fernandez, 61 ans, et de sa maîtresse, Fabiola Yañez, 38 ans, recevaient la Communion lors d’une messe célébrée par Sanchez Sorondo dans la crypte de la basilique Saint-Pierre.

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  • L'exhortation postsynodale sur le Synode amazonien sera publiée mercredi

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    De Kerknet :

    L'exhortation postsynodale sur le Synode amazonien sera publiée mercredi

    La publication de l'exhortation postsynodale sur l'Amazonie a lieu au milieu du débat entre partisans et opposants au célibat des prêtres

    Amazonesynode © civiltà cattolica

    Synode amazonien © civiltà cattolica

    Le service de presse du Vatican confirme que le pape François publiera le mercredi 12 février son exhortation postsynodale relative aux décisions du synode spécial des évêques sur la région amazonienne. Le document est intitulé: Querida Amazonia (Amazonie bien-aimée) et sera présenté simultanément en espagnol et dans quelques autres langues le mercredi après-midi à 13 heures. Selon le magazine jésuite America, le comité de rédaction s'est achevé le 27 décembre et le document a ensuite été soumis à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Entre-temps, le document a également été traduit dans différentes langues.

    Il y a bien sûr beaucoup de spéculations sur le contenu. Et on attendait avec un intérêt plus qu'ordinaire quelle serait l'attitude du Pape envers la consécration de viri probati, des hommes mariés et éprouvés, sur une base régionale limitée dans l'Église d'Amazonie marquée par une pénurie de prêtres. Les observateurs voient dans la récente publication du livre du cardinal Robert Sarah sur le célibat des prêtres, avec une contribution du pape émérite Benoît XVI, une tentative de faire pression sur le pape François pour qu'il rejette la proposition des pères synodaux. L'entourage du pape a essayé aujourd'hui par tous les moyens de faire comprendre qu'il avait déjà terminé le document bien à l'avance et que le livre de Sarah n'aurait pu avoir aucune influence sur sa décision. D'autres espèrent une percée dans l'ordination des femmes diacres.

    Le pape François prend également au moins une position claire et sans ambiguïté dans le document sur la dégradation de la forêt amazonienne. Les conférences épiscopales du monde entier sont appelées à organiser des conférences de presse locales lors de l'annonce pour soutenir le texte de l'exhortation papale.

  • La répression religieuse n’a cessé de croître en Chine ces deux dernières années

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    De Bérengère Dommaigné sur aleteia.org :

    Chine : un nouveau train de mesures répressives contre les chrétiens

    04 février 2020

    Selon l’agence Ucanews, les autorités chinoises appliquent un nouveau train de mesures répressives envers les communautés religieuses. Elles bannissent notamment les funérailles chrétiennes de certaines régions du pays.

    Les catholiques de Chine continentale subissent, depuis l’arrivée au pouvoir de Mao puis la mise en place de l’Église patriotique (1951), les affres du matérialisme d’un gouvernement qui cherche à supprimer toute divergence spirituelle. Si le pape François a signé un accord en septembre 2018 avec le gouvernement de Pékin, celui reste tenu secret. Il est donc difficile de savoir quelles conditions ont été posées et si elles sont respectées. Malheureusement, force est de constater que la répression religieuse n’a cessé de croître en Chine ces deux dernières années. Croix abattues, églises interdites aux moins de 18 ans, surveillance des familles catholiques, développement de la présence de la police politique lors des messes… Depuis que Xi Jinping a appelé à une nouvelle révolution culturelle et à accroître la sinisation de la société, la liberté religieuse recule manifestement.

    Dernières mesures répressives en date, les funérailles chrétiennes qui sont désormais bannies dans certaines régions chinoises selon l’agence Ucanews. Dans la province de Zhejiang, à l’est de la Chine, il est ainsi interdit aux prêtres de célébrer des cérémonies funéraires en dehors des lieux de culte. Selon le gouvernement, ces nouvelles régulations sont destinées à « se débarrasser des mauvaises pratiques et à favoriser des services funéraires scientifiques, civilisés et économiques ». Par ailleurs, « les membres du clergé ne sont pas autorisés à participer aux funérailles » organisées dans les maisons, et « un maximum de dix membres de la famille du défunt sont autorisés à lire les Écritures et à chanter des hymnes à voix basse », indiquent les nouvelles mesures du gouvernement chinois sur les services funéraires, votées le 1er décembre dernier et entrées en vigueur récemment.

    Le père Guo, prêtre diocésain de la province du Henan, dans le centre du pays, qui fait partie de l’Église « officielle », approuvée par l’État, confie que les autorités leur ont demandé de respecter strictement le règlement sur les Affaires religieuses. « Sinon, il y aura des sanctions. Cela pourrait même conduire jusqu’à la fermeture de l’église et l’annulation du certificat du prêtre concerné, le forçant à partir ». La situation de l’Église chinoise est donc inquiétante. « Je me contente de faire mon devoir, sinon je ne pourrais pas me retrouver face à Dieu. Ils ne me laissent pas être prêtre. S’ils m’empêchent d’entrer dans mon église, je rejoindrai l’Église clandestine. De toute façon, maintenant, l’Église “officielle” est autant réprimée que l’Église “clandestine” », conclut le père Guo.

  • Le prochain jubilé ("année sainte") sera célébré en 2025

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    De Philippine Kauffmann sur le site de La Croix :

    Le pape François annonce un jubilé en 2025

    Dans un message adressé à la ville de Rome, le pape François évoque le jubilé de 2025. Une tradition qui remonte à l’an 1300 et a lieu au moins une fois tous les 25 ans.

    Le pape François l’a rappelé dans son message publié mardi 3 février pour le 150e anniversaire de la proclamation de Rome, capitale italienne : le jubilé de 2025 « n’est plus très loin ».

    Cette tradition remonte à l’Antiquité. Le nom jubilé vient du mot hébreu « Yobel » qui désigne une corne de chèvre utilisé comme trompette. Tous les cinquante ans, le son de cette trompette proclamait le début d’une année spéciale pour Israël, celle du jubilé. Selon la Bible, l’année jubilaire comportait, entre autres prescriptions, la remise de dettes, la libération des esclaves et le repos total de la terre. Une manière de rétablir une justice sociale.

    Un temps de rémission des péchés

    Pour les catholiques, le premier jubilé daterait de 1300. Cette année-là, environ 200 000 pèlerins voyagent jusqu’à Rome, poussés par une rumeur disant que « tout chrétien qui visiterait le corps des apôtres Pierre et Paul pendant cette année centenaire sera délivré tant de ses fautes que de sa peine ». Face à une telle affluence, le pape Boniface VIII décide d’accorder l’indulgence – c’est-à-dire la rémission des peines temporelles dues aux péchés dont la faute est déjà effacée – à tous les fidèles venus prier dans les basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul-hors-les-Murs.

    L’année sainte – celle du jubilé – est, depuis lors, un temps particulier de rémission des péchés, d’appel au renouveau et à la sainteté. Chaque année sainte commence, dans la basilique Saint-Pierre à Rome, par l’ouverture de la porte sainte. Cela marque le début d’une année dédiée au pèlerinage et à l’indulgence, deux des « signes » traditionnels du jubilé. Le Grand Jubilé de l’an 2000 avait donné lieu à de nombreuses célébrations et événements dans Rome tout au long de l’année.

    2016, le dernier jubilé en date

    D’abord célébré tous les 50 ans, le jubilé se fête à présent tous les 25 ans. S’y ajoutent des années saintes extraordinaires comme celle de 2016. Cette année-là, le jubilé de la miséricorde, décrété par le pape François, célébrait le cinquantenaire de la clôture du Concile Vatican II. À cette occasion, le pape a notamment invité tous les diocèses à ouvrir une porte sainte en leur sein et notamment facilité le pardon pour l’avortement, désormais délégué à tout prêtre diocésain. L’année jubilaire s’est terminée en novembre 2016, lorsque François a refermé la porte sainte de la basilique Saint-Pierre. Après le jubilé de 2025, le prochain devrait avoir lieu en 2033, pour célébrer les 2 000 ans de la résurrection du Christ.

  • Une "soirée non confessionnelle et méditative" pour fêter le millénaire de l'église de Tourinnes-la-grosse

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    Lu dans L'Avenir de ce 7 février (p.7)

    Brabant Wallon :

    Ils ont allumé mille bougies pour le millénaire de l’église de Tourinnes

    C’est parti! L’église Saint-Martin de Tourinnes-la-Grosse fête ses 1 000 ans en 2020! L’année sera donc marquée par une série de rendez-vous centrés sur ce lieu historique qui fait la fierté de toute une commune. La paroisse Saint-Martin s’investit donc pour inviter la population et les admirateurs à fêter ce majestueux édifice qui réunit les Tourinnois depuis dix siècles. Pour toucher un maximum de monde, des célébrations villageoises festives, spirituelles, participatives, culturelles, concertantes, amusantes, priantes, éducatives ou encore créatives sont au programme. Samedi dernier, en ouverture de ces festivités, était proposée une «fête de la lumière» au cours de laquelle quelque 400 personnes présentes, dont de nombreux enfants des écoles, renforçant le caractère transgénérationnel des hommages, ont allumé ensemble les 1 000 bougies installées dans l’église. Les organisateurs avaient annoncé une soirée, non confessionnelle et méditative, permettant d’entrer en dialogue avec l’indescriptible énergie qui se dégage du lieu.

    Extraordinaire qu'il faille recourir à une cérémonie non confessionnelle pour célébrer le millénaire d'une église catholique habitée par la présence du Christ en son Eucharistie (du moins espère-t-on qu'elle le soit toujours) plutôt que par on ne sait quelle "indescriptible énergie se dégageant du lieu".

  • Suisse : une érosion très sensible du catholicisme

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    De sur son blog ("une chronique politique sans parti pris" hébergé par Le Temps :

    La religion des Suisses sans les confessions.

    extraits :
    (...) En Suisse on dispose (...) de statistiques religieuses précises, parce que certains cantons financent les Eglises à proportion du nombre de leurs affiliés, et que ceux-ci versent une contribution supplémentaire à leurs impôts. Se déclarer fidèle d’une confession implique dans ce cas une contribution volontaire. Si des fidèles estiment que l’apport de leur Eglise ne compense plus leurs cotisations, ils sortent de celle-ci : cette comptabilité assez matérialiste en dit plus long que des statistiques imprécises sur la fréquentation dominicale.

    Entre 2010 et 2018, la part des catholiques romains dans la population suisse a diminué de 3 points, s’élevant maintenant à 36,5%. Celle des réformés évangéliques a diminué davantage, de 5 points à 24,4%. A l’inverse, celle des musulmans a augmenté de 1 point à 5,2%, due plus à l’immigration qu’à des conversions. La part des communautés juives n’a pas changé. Mais celle des personnes sans appartenance religieuse, athées et agnostiques, a progressé le plus, de 8 points à 25 %. En simplifiant : un tiers de catholiques, un quart de protestants et surtout un quart de sans religion en forte croissance, qui sont même plus nombreux que les réformés.

    Le nombre de sorties de l’Eglise catholique au niveau suisse, qui s’élevait à 20’014 en 2017, a augmenté de 25% en 2018, pour atteindre 25’366. Cette hausse répond aux informations sur des abus sexuels et spirituels commis au sein de cette Eglise à travers le monde et à l’inertie des autorités ecclésiastiques à leur endroit. L’Eglise réformée en Suisse a, elle aussi, dû faire face en 2018 à une augmentation du nombre des sorties comparativement à 2017, pour atteindre un total de 21’751 sorties.

    Depuis 2013, le mariage religieux catholique a régressé d’environ 20% en 2018. Cette dernière année, sur le total des mariages civils conclus en Suisse, où au moins l’un des conjoints était de confession catholique, la proportion des unions célébrées à l’église atteignait 22%. Si les deux conjoints étaient catholiques, la probabilité d’un mariage à l’église s’élevait à 36%. Le mariage religieux ne relève plus du tout de l’évidence pour les catholiques, d’autant plus qu’il entraine de sérieuses complications ecclésiales en cas de divorce civil.

    Le nombre des baptêmes catholiques entre 2013 et 2018 a baissé de 11%. En 2018, 18’568 baptêmes catholiques ont été dispensés soit 21% du nombre des naissances recensées en Suisse. Cette proportion d’enfants baptisés dans l’Eglise catholique est sensiblement plus faible que le pourcentage des catholiques au sein de la population suisse (36,5%). L’Eglise protestante est confrontée à une situation similaire. En 2018, son taux de baptêmes s’est élevé à 13% des naissances enregistrées en Suisse dans l’année, alors que le pourcentage des réformés au sein de la population atteint 24,4%.

    A côté de l’appartenance déclarée à une confession et de la participation à son financement, il y a la réalité de la pratique. Contrairement à un sentiment largement répandu, les musulmans sont ceux qui pratiquent leur foi de manière la plus passive. Après les non-religieux, ce sont les communautés islamiques qui comptent le plus grand nombre de personnes ayant déclaré n’avoir jamais participé à un service religieux, au cours des douze mois précédant l’enquête. La proportion de personnes qui n’ont jamais prié au cours de cette même période de douze mois est également plus élevée chez les musulmans (40%) que chez les protestants (33%) et les catholiques (25%). On est donc très loin d’une islamisation massive de la Suisse, prototype d’une fake news qui a alimenté en 2009 la campagne pour l’interdiction des minarets, approuvée par 57,5% de la population. (...)

  • Comment se comporter en chrétien dans un monde qui ne l'est plus ?

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    Du site de France Catholique :

    Se comporter en chrétien dans un monde qui ne l’est plus

    propos recueillis par Guillaume Bonnet

    mercredi 5 février 2020

    Pour Charlotte d’Ornellas, il faut apprendre «  à prier pour ses adversaires  », et «  défendre un bien universel  » pour ne pas sombrer dans la victimisation.
    Journaliste à Valeurs Actuelles, chroniqueuse sur CNews, Charlotte d’Ornellas ne dissimule pas sa foi. Elle se confie sur la façon de se comporter en chrétien dans un monde qui ne l’est plus beaucoup. Profond et très stimulant.
    Sur France Inter, vous avez fait les frais d’attaques concentrées sur votre foi. Êtes-vous parvenue à jeter un regard chrétien sur ceux qui vous roulaient dans la boue ?

    Je ne vais pas faire croire que se faire insulter, en des termes franchement sales, sur le service public, est agréable ou réjouissant. C’est humiliant. Mais je crois très honnêtement que l’auteur de cette chronique, comme de beaucoup d’autres qui ne me concernent pas, s’est plus sali lui-même qu’il ne m’a atteinte. Passée la stupéfaction, j’avais très sincèrement de la peine pour lui.

    Dans ce genre de situation, il faut en revenir à ses principes, et à l’enseignement choisi et reçu. Il faut apprendre à pardonner, et à prier pour ses adversaires. Ce n’est pas facile, mais il faut essayer. Il est nécessaire, je crois, de faire la différence entre la faiblesse et la charité. On peut dénoncer l’absence de réactions, l’insulte que cet homme ne se serait permise avec personne d’autre, sans pour autant vouloir de mal à cet homme. En l’occurrence, l’attaque était trop pitoyable et bien trop personnelle pour mériter la révolte.

    Quel est le juste regard que les chrétiens doivent adopter face à ceux qui, en public, les détestent ou les raillent ?

    C’est une question difficile. Je crois qu’il faut vraiment distinguer les attaques. La moquerie, l’insulte, la dégradation ou la profanation sont des choses différentes, et leur gravité n’est pas égale. Il faut se tenir droit, exiger que la justice soit rendue, formuler le scandale et se garder de la faiblesse. Ensuite, il faut aussi avoir conscience que la foi est un choix exigeant, difficile et que nous croyons en un Dieu qui a donné son fils pour racheter nos péchés. Tous nos péchés, ceux de nos adversaires, mais les nôtres aussi.
    Il ne faut pas perdre de vue que le péché – la moquerie gratuite en est un – ne nous fait horreur que par amour pour le pécheur. Quand nous nous défendons, il faut défendre un bien universel et non sombrer dans la victimisation. Il faut relire saint Thomas d’Aquin sur le blasphème, il est lumineux !

    En revanche, il faut avoir à l’esprit aussi que la défense d’un patrimoine, d’une culture et d’une partie de notre identité française ne relève pas de la foi, mais du droit à la continuité historique. Pour les catholiques évidemment, mais aussi pour tous les Français. Et je crois que l’évangélisation passe aussi par les paysages, les œuvres, ce que l’on entend et voit. Le combat se situe alors sur un terrain différent : là, je crois qu’il nous faut relever la tête et défendre ce qui est attaqué dans l’indifférence générale. Par charité.

    Plusieurs journalistes chrétiens évoluent désormais sur les plateaux de radio ou de télévision. Y a-t-il une évolution favorable ? Ou servent-ils de caution de pluralité à un système plus intolérant que jamais ?

    Il est difficile de répondre pour une raison simple : le système médiatique est une réalité, mais il est composé de personnes qui réagissent différemment. Le témoignage de foi génère des moqueries ou des insultes, comme depuis 2 000 ans, mais il peut aussi engendrer des conversations incroyables. Il y a surtout une grande méconnaissance de ces sujets religieux, et tout particulièrement au sujet du catholicisme. On ne «  connaît  » l’Église que par d’atroces scandales, on imagine que la foi se résume à une doctrine morale dépassée…

    Le système n’est pas plus intolérant que jamais, il suffit de se pencher sur l’histoire de France, du christianisme, ou même de regarder ce que subissent les chrétiens persécutés à travers le monde. Il se peut en revanche que nous nous soyions nous-mêmes affadis par confort, par crainte, par volonté de respectabilité… Alors il faut se souvenir de sainte Bernadette : «  Nous ne sommes pas chargés de le faire croire mais de le dire.  »

    On peut craindre d’être une «  caution  » sur le terrain politique ou idéologique. Mais sur celui du témoignage de foi, qui est un trésor que l’on rêve de partager, c’est impossible. Notre foi nous enseigne que seul Dieu sauve, et il faudrait avoir assez peu confiance en Lui pour imaginer qu’un système médiatique ait le dessus. Ni ce système-là ni un autre n’ont jamais réussi à empêcher la grâce de passer. Il faut simplement avoir à l’esprit que les voies de Dieu sont décidément impénétrables… Et essayer d’être témoins, qui se dit martyr en grec… 

  • Relaxé, Mgr Barbarin se confie

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    Du "Forum catholique" (Jean Kinzler) :

    Les confidences du cardinal Barbarin

    Jugé pour ne pas avoir dénoncé le père Preynat pour agressions sexuelles sur mineurs, l'archevêque a été relaxé par la cour d'appel. Il s'explique pour la première fois.

    Propos recueillis par Jérôme Cordelier, sur lepoint.fr

    C'est un document de 37 pages qui reprend, de façon très détaillée, l'affaire communément désignée Preynat-Barbarin pour, au final, dédouaner le cardinal Philippe Barbarin de toute responsabilité pénale. Le 30 janvier, la cour d'appel de Lyon a relaxé le prélat : Philippe Barbarin n'a pas commis, comme on l'en accuse depuis quatre ans, l'infraction de non-dénonciation du père Preynat pour agressions sexuelles sur mineurs. C'était l'avis du parquet, en seconde comme en première instance, réquisitions que le tribunal correctionnel de Lyon n'avait pas suivies, condamnant, le 7 mars 2019, le prélat à six mois de prison avec sursis. La cour d'appel vient d'infirmer ce jugement, relevant notamment que « l'élément intentionnel du délit apparaît clairement manquant alors que Philippe Barbarin n'avait pas dissuadé Alexandre Hezez de porter plainte ». Les parties civiles ont décidé de se pourvoir en cassation. Le lendemain de l'arrêt de la cour d'appel, le cardinal Barbarin, qui n'a pas donné d'entretien depuis 2017 - hormis une intervention sur la chaîne catholique KTO, après sa condamnation en 2019 -, nous a reçu dans son bureau de la maison Saint-Irénée, sur la colline de Fourvière, pour nous confier sa part de vérité.

    Une affaire de six ans

    2014

    Un ancien scout de Lyon, Alexandre Hezez, saisit l'archevêque de Lyon des agressions sexuelles du père Preynat.

    19 décembre 2014

    Le cardinal Barbarin transmet au Vatican une note sur « la situation du père Bernard Preynat ». Rome demande à l'archevêque de « prendre les mesures disciplinaires adéquates » et souligne qu'« il ne peut lui être confié un autre ministère pastoral impliquant le possible contact avec des mineurs ».

    15 juillet 2015

    Le parquet de Lyon ouvre une enquête préliminaire contre Bernard Preynat pour agressions sexuelles sur mineur de 15 ans.

    26 février 2016

    Le procureur de Lyon ouvre une enquête préliminaire pour « non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs ». Au terme des investigations et auditions, le parquet décide de ne pas donner suite. Les victimes conviennent de saisir directement le tribunal.

    7 mars 2019

    Philippe Barbarin est condamné à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon.

    30 janvier 2020

    La cour d'appel de Lyon infirme le jugement du tribunal correctionnel et relaxe Philippe Barbarin.

    Le Point : Comment interprétez-vous cet arrêt de relaxe ?

    Philippe Barbarin : Avant toute chose, je voudrais dire combien ces quatre années m'ont changé. Des victimes sont venues vers moi de partout, et m'ont aidé à comprendre la gravité et la persistance de cette blessure si profonde qui a bouleversé leur vie. Lors du procès de janvier 2019, la phrase qui m'a le plus touché est celle d'une victime qui a déclaré à mon sujet : « Oui, il est traîné dans la boue depuis trois ou quatre ans. Mais est-ce que l'on se rend compte que nous, nous souffrons depuis trente ou quarante ans ? » Il avait tout dit. Pour ce qui est de l'arrêt de la cour d'appel, il m'a réconforté, évidemment ! Mais, n'étant pas juriste, je n'ai ni la compétence ni la distance suffisantes pour savoir l'interpréter. Je comprends aussi à quel point il doit être difficile de juger. Ce qui nous étonne, c'est que les mêmes textes du Code pénal peuvent être interprétés dans des sens contraires. L'acte de juger est vraiment une mission délicate.

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  • Les contradicteurs du pape François

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    de Beukelaer 5e3bd009d8ad586cd5b867a7.jpgUne chronique publiée par le Chanoine  Eric de Beukelaer (1) dans la « Libre Belgique » de ce jeudi 6 février 2020 :

    « Ceux qui s’opposent à l’enseignement de François peuvent être répartis dans quatre catégories aux parois non étanches.

    Paradoxe. Nombre de traditionnels avocats de l’autorité pontificale objectent par moments contre l’enseignement du pape François. D’aucuns contrent même son magistère, en se réclamant de son prédécesseur. Pour déchiffrer l’enjeu des controverses, il est utile de connaître ces contradicteurs et ce qui les motive. En schématisant, je les répartis en quatre catégories aux parois non étanches :

    Il y a les contradicteurs pour raisons personnelles. Benoît XVI était ferme en matière doctrinale, mais doux de caractère. François, lui, est un chef qui n’hésite pas à faire acte d’autorité. Gare aux prélats qui font obstacle à son désir de synodalité ou de transparence financière. Dans la curie romaine, certains vivent douloureusement leur mise à l’écart et rejoignent, dès lors, l’opposition au Pape.

    Il y a les contradicteurs pour raisons sociétales. Héritiers des pontificats de saint Jean-Paul II et Benoît XVI, ceux-là ont une vive conscience du besoin de résister aux dogmes post-modernes que sont le relativisme et l’hyper-individualisme. Ils croient déceler dans l’inflexion du discours moral du pape François, la porte ouverte vers un reniement. Je pense qu’ils se trompent. Notre pape est doctrinalement tout à fait classique. En vrai jésuite, héritier d’une riche tradition missionnaire, il veille cependant à annoncer la joie de l’Évangile dans une société qui n’est plus chrétienne. Pour ce faire, il invite à élaborer une approche pastorale adaptée à nos contemporains, vivant aux périphéries plus que dans les sacristies. Dans sa démarche, il n’est pas isolé. Nombreux sont les couples profondément catholiques qui gardent leurs principes mais changent leurs discours quand leurs enfants grandissent en prenant des sentiers de vie buissonniers.

    Il y a les contradicteurs pour raisons politiques. Les catholiques proches des partis populistes, climatosceptiques et nationalistes, considèrent la religion comme un marqueur identitaire. En conséquence, ils voient un adversaire en ce pape qui plaide la cause des migrants et de l’écologie, se voulant l’apôtre de ponts plutôt que de murs entre les peuples. Souvenons-nous de ce ministre italien invitant il y a peu - chapelet au poing - à huer François. Du jamais-vu. Ces mouvements ont du succès auprès d’une certaine jeunesse sans racines, car ils maîtrisent à la perfection la communication sur les réseaux sociaux et son cortège de fake news.

    Il y a les contradicteurs pour raisons ecclésiologiques. Ceux-là pensent l’Église d’abord à partir du clergé, plutôt que des baptisés. Ils font, dès lors, de la discipline du célibat sacerdotal obligatoire, un absolu constitutif de l’identité catholique. Que des baptisés d’Amazonie (ou d’ailleurs) n’aient plus accès à l’Eucharistie par manque de prêtres, ne peut justifier à leurs yeux, une prudente évolution de l’appel de candidats au sacerdoce. Ce serait une "catastrophe pastorale, une confusion ecclésiologique et un obscurcissement de la notion de sacerdoce" (dixit un livre récent) que de retrouver la pratique des premiers siècles et permettre l’ordination d’hommes mariés éprouvés et reconnus ("prêtre" ne signifie-t-il pas "ancien" en grec ?). Paradoxalement, ce sont les mêmes qui acceptent que des pasteurs réformés, devenus catholiques, soient ordonnés tout en restant mariés. Leur vision de l’Église partant du clergé, ils appuient la régularisation de ceux qui viennent d’un clergé non catholique, mais refusent d’assouplir cette même discipline du célibat pour répondre aux besoins des baptisés.

    Comment réagir ? Osons un fraternel débat avec ces contradicteurs. C’est la volonté du pape François lui-même de voir une culture de la controverse théologique s’installer jusqu’au sommet de l’Église. Ce faisant, veillons bien à ce qu’un tel débat se vive en écoutant… "ce que l’Esprit dit aux Églises" (Apoc.2, 7).

    (1) : Blog : http://minisite.catho.be/ericdebeukelaer/

    Entre Célestin V et Boniface VIII, les goûts et les couleurs varient. Quoi qu'il en soit des argumentaires et classements catégoriels toujours discutables, « on ne peut pas plaire à tout le monde », comme dirait Marc-Olivier Fogiel (France 3, 2000). Les papes eux-mêmes ne sont pas en reste dans l’illustration de cet adage universel. Pourquoi y échapperaient-ils ? Après tout, aucun homme, même canonisé en raison de ses réels mérites, n’est vraiment parfait : hormis le Christ, seul vrai Dieu et vrai homme. La papolâtrie est un vilain défaut hérité de l’exaltation monarchiste des princes qui nous gouvernent. Pour le reste, demeurons, en effet, ouverts et courtois.

    JPSC