De sur le CWR :
Synodalité, subsidiarité et nature de l'autorité papale
Le processus synodal semble être le triomphe du bureaucratique sur le personnel et des notions abstraites de « processus et structures » sur l'adresse locale contraignante du saint.
La « synodalité » et la « voie synodale » tant vantées, telles qu’elles sont actuellement présentées et proposées, violent le principe de subsidiarité. Et compte tenu des idées fausses répandues autour de la subsidiarité, cette affirmation mérite d’être explicitée.
Quel est le principe de subsidiarité ?
L’un des aspects les plus mal compris de l’enseignement social catholique est le principe de subsidiarité. Dans sa forme la plus simple, ce principe stipule qu’en matière d’organisation sociale, si quelque chose peut être fait efficacement au niveau local, il faut le laisser là et ne pas le confier à une autorité supérieure.
Ces derniers temps, ce principe a été mal interprété, comme signifiant que toutes les formes de gouvernance centralisée sont hautement suspectes et contraires à l’esprit de prise de décision partagée, qui devrait être la marque de fabrique de toute forme d’organisation véritablement démocratique. Or, ce n’est tout simplement pas ce que dit le principe. En effet, le corollaire des aspects localistes de la subsidiarité (et contenu dans sa logique interne) est l’implication que si un problème n’est pas mieux résolu au niveau local, alors un niveau d’autorité plus élevé est préférable.
La subsidiarité exige donc une centralisation par une autorité supérieure précisément lorsque quelque chose ne peut pas être fait efficacement au niveau local. Et cela afin que la prise de décision véritablement locale soit efficace dans son domaine propre, avec toutes les formes de gouvernance existant au sein d’une hiérarchie imbriquée de juridictions interdépendantes et avec chaque niveau soutenant l’autre.
Par conséquent, l’idée selon laquelle les formes hiérarchiques d’organisation sociale seraient contraires au principe de subsidiarité est également fausse.
C'est précisément le principe de subsidiarité qui impose par exemple que les écoles soient gérées par les éducateurs compétents et non par les élèves eux-mêmes. Et cela vaut pour la famille, pour la plupart des entreprises et pour une foule d'autres entités sociales où la prise de décision par ceux qui détiennent une autorité supérieure est la seule option raisonnable, voire morale. Ainsi, les formes hiérarchiques d'autorité ne sont en aucun cas exclues, en principe, par le principe de subsidiarité.
Chaque fois que nous avons expérimenté une prise de décision « ouverte » dans nos écoles et même dans la famille, des conséquences désastreuses s’en sont suivies. En outre, plus une société devient complexe, vaste et pluriforme, plus elle aura besoin d’une autorité centrale intégratrice précisément pour garantir et responsabiliser le bon fonctionnement de toutes les autorités locales. Autrement dit, la subsidiarité n’est pas synonyme du paléo-anarchisme de droite ou de l’égalitarisme radical de gauche. La subsidiarité est simplement une règle prudentielle permettant de déterminer quand les autorités locales sont suffisantes mais aussi, et souvent négligée aujourd'hui, quand elles ne le sont pas.










