Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Justice - Page 27

  • Vatican : début du procès concernant des opérations illicites réalisées avec des fonds de la Secrétairerie d'État

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    Les magistrats du Vatican lors de la première audience du procès, mardi 27 juillet 2021.

    Procès de l'immeuble de Londres: Une première audience de sept heures. Reprise le 5 octobre

    Le procès pour l'utilisation de fonds de la Secrétairerie d'État a débuté ce lundi dans la salle d'audience aménagée dans les Musées du Vatican. Les avocats de la défense des dix accusés ont présenté leurs requêtes préliminaires.

    Une grande salle aménagée dans les Musées du Vatican a accueilli mardi 27 juillet la première audience du procès au Vatican pour des opérations illicites réalisées avec des fonds de la Secrétairerie d'État, à commencer par la vente de l'immeuble de Sloane Avenue à Londres. L'audience, présidée par Giuseppe Pignatone, a duré sept heures, en présence d'une trentaine d'avocats, de journalistes, de gendarmes, et de seulement deux des dix accusés: Monseigneur Mauro Carlino, présent dans la salle d'audience tôt le matin, et le cardinal Giovanni Angelo Becciù, ancien Substitut de la Secrétairie d'État, accusé de détournement de fonds, d'abus de pouvoir également de subornation.

    Le cardinal, dont les prérogatives du cardinalat ont été révoquées par le pape en septembre 2020, a assisté à toute l'audience, assis au dernier des trois guichets. A la fin de l'audience, il a rappelé qu'il avait toujours été «obéissant au Pape qui a voulu que j’aille au procès», se disant «serein» : «Je suis confiant que les juges seront capables de voir les faits et mon grand espoir est qu'ils reconnaissent mon innocence». Il a également annoncé qu'il avait chargé ses avocats de poursuivre Monseigneur Alberto Perlasca et Francesca Immacolata Chaouqui pour diffamation. 

    Les avocats de Cecilia Marogna et Gianluigi Torzi demandent un ajournement

    Le premier avocat à prendre la parole a été Fiorino Ruggio, qui défendait Cecilia Marogna, la manager de Cagliari, absente à l'audience. L'avocat a présenté une demande de report et de séparation de l'affaire au motif que le DIS (Le département d’information pour la sécurité, qui dépend de la présidence du Conseil en Italie, ndlr) avait ordonné une enquête et donc l'audition de Cecilia Marogna sur la base d'une plainte qu'elle avait déposée pour être libérée du secret. Ambra Giovene, l'avocat de Gianluigi Torzi, a demandé un report en raison de l'«empêchement légitime» de son client à assister à l'audience. Gianluigi Torzi est en effet en liberté surveillée, sous bracelet électronique depuis le 28 avril 2021 : «Il ne peut pas se déplacer de Londres», a déclaré son défenseur. 

    L'avocat d'Enrico Crasso

    Carlo Panella, l'avocat qui défend Enrico Crasso et ses sociétés, a pris plus d'une heure pour présenter un certain nombre d'exceptions et d'objections, dont la première concernait le fait que l'APSA et l'IOR s'étaient joints à la procédure en tant que parties civiles, ce qui, selon Carlo Panella, est «inadmissible» dans la mesure où ils avaient présenté «une formule générique» d'indemnisation sans expliquer leurs raisons. «Il n'y a aucune preuve d'une quelconque relation directe ou indirecte d'Enrico Crasso et de ses entreprises avec l'APSA et l'IOR», a-t-il ajouté. Il a ensuite souligné le risque éventuel que, en créant trois parties exprimant le même État, chacune ayant une demande d'indemnisation, «l'indemnisation pourrait être triplée». L'avocat s'est ensuite plaint de l'absence de «nombreux actes» et aussi du fait que les accusés n'ont pas eu la garantie de disposer du temps nécessaire pour préparer leur défense. Par conséquent, a-t-il dit, il n'y avait «aucun respect des principes de procédure régulière dont le Vatican veut s'inspirer».

    Contestations sur les rescrits du Pape

    L'avocat Carlo Panella conteste également le fait que, en vertu d'un rescrit du 2 juillet 2019 du Pape François, le bureau du Promoteur de Justice a été autorisé à effectuer tout type de mesure même de nature conservatoire. Selon l'avocat, un rescrit est un «acte administratif» et «le doute porte sur la question de savoir si un acte administratif peut déroger à la législation en vigueur». Trois autres rescrits du Pape ont introduit des procédures pénales «uniquement pour ces procédures», ce qui, selon l'avocat d'Enrico Crasso, ferait du Vatican «un tribunal spécial». Tous les autres avocats se sont associés aux demandes de Maître Panella et tous ont demandé que le décret de mise en accusation soit déclaré nul et non avenu.

    Mgr Alberto Perlasca et le procès

    L'avocat Salvino Mondello a déclaré que son client Mgr Carlino avait été accusé de «crimes complètement différents de ceux énumérés dans l'acte d'accusation». L'avocat du cardinal Becciu, Fabio Viglione, a quant à lui souligné l'absence d'enregistrements des interrogatoires de Mgr Alberto Perlasca dans les actes. Selon les avocats du cardinal, les cinq interrogatoires de Mgr Perlasca seraient «nuls et non avenus», ainsi que «le résultat d'une violation procédurale évidente des droits de garantie». Le premier interrogatoire du 31 août 2020, à laquelle Mgr Carlino a comparu volontairement sans avocat, serait invalide.

    L'avocat Giandomenico Caiazza, qui défend le courtier Raffaele Mincione, a souligné que dans les actes «presque par hasard» nous avons appris l'existence d'un mandat d'arrêt émis le 19 juin 2020 contre le courtier. Le dossier était intitulé "Mandat d'arrêt pour l’accusé Torzi". «Cela fait penser à un accident... Ce mandat d'arrêt n'a jamais été exécuté, mais il a été émis avec la même logique que celui de Gianluigi Torzi», à savoir que si Raffaele Mincione s'était présenté pour être interrogé, il aurait été arrêté.

    Severino : «Le Pape est le législateur».

    Paola Severino, avocate de la partie civile de la Secrétairerie d'État, a répondu aux demandes des avocats en réitérant la légitimité de l'incorporation de l'APSA en tant que partie civile en vertu du Motu Proprio du Pape du 26 décembre 2020, qui a transféré les fonds et les investissements de la Secrétairerie d'État à l'Administration du Patrimoine du Siège Apostolique. L'avocat a également souligné à plusieurs reprises que «le Pape est le législateur».

    Les explications du promoteur de la Justice et du promoteur adjoint

    Pour sa part, le promoteur de Justice du Vatican Gian Piero Milano est immédiatement revenu sur la question du rescrit papal qui, a-t-il expliqué, est un acte exprimant «le pouvoir suprême» du Pape. La réponse du promoteur adjoint, Alessandro Diddi, a été plus étendue, admettant que «si nous avons fait des erreurs, nous sommes prêts à les corriger». Il a toutefois répondu, point par point, à toutes les contestations de la défense ; il a surtout expliqué que le mandat d'arrêt contre Raffale Mincione a été décidé parce qu'en ces jours de juin 2020, à un stade «crucial» de l'enquête, il y a eu «une tentative de tromperie» de la part de Gianluigi Torzi et Raffaele Mincione: «Nous avons estimé que nous devions intervenir avec des mises aux arrêts».

    Le promoteur adjoint a également expliqué que tout le matériel informatique saisi est actuellement conservé dans un coffre-fort dans le bureau du Promoteur de Justice et que si certains actes n'ont pas été produits c'est parce que les lois en vigueur établissent qu'il est seulement possible de déposer des actes de procédure et non des actes saisis. Il a toutefois réitéré sa volonté, sous réserve de l'autorisation de la Cour, de reproduire toute documentation demandée. Enfin, il s'est dit fier du fait qu'«en un an et demi d'enquête, aucune fuite d'information n'a eu lieu».

    La décision du tribunal

    Enfin, le président du tribunal Giuseppe Pignatone a joint la position de l'ancien président de l'AIF, René Bruelhart, au procès principal. Il a ensuite levé le mandat d'arrêt du Vatican contre Raffaele Mincione et a réservé sa position sur toutes les exceptions et demandes des avocats. Il a enfin décidé que toutes les personnes absentes lors de cette première audience, à l'exception du courtier Gianluigi Torzi, du cardinal Angelo Becciu et de l'ancien secrétaire Mauro Carlino, devaient être jugées par contumace.

    La salle des audiences aménagée dans les Musées du Vatican
    La salle des audiences aménagée dans les Musées du Vatican
  • Le pape ne parviendra pas à faire disparaître la messe traditionnelle car cette décision est “hors-sol”

    IMPRIMER

    Extraits d’un article publié dans le « Figaro » par Jean-Marie Guénois, lus sur le site du « Salon Beige » :

    « Dans Le Figaro, Jean-Marie Guénois revient sur le motu proprio Traditionis Custodes. Il écrit notamment :

    […] Commençons par un point fondamental : François n’abroge pas le rite pré-conciliaire, il n’en a pas le droit, ni le pouvoir. Son objectif est d’éradiquer l’usage et l’idée que ce rite puisse subsister « à côté » ou « en parallèle », comme une « alternative » possible, voire une « option » ouverte en complément du rite conciliaire, dit « de Paul VI ». Cette pratique et cette conception se sont installées depuis 2009 dans certaines mentalités catholiques et en particulier au sein des jeunes générations. François veut combattre cette vision des choses jusqu’à la faire disparaître.

    Il n’y parviendra pas parce que l’enquête mondiale qui a préparé cette décision et les conseillers liturgiques qui l’entourent n’ont pas d’expérience concrète des communautés réelles rassemblées par ce type de liturgie, dont la motivation a décuplé après ces mesures de restriction. C’est fut une décision « hors sol ». Une analyse logique, cohérente, rationnelle, mais prise en laboratoire, sur la base de dossiers, d’avis, loin des communautés concernées et des fidèles qui les animent.

    […]

    François semble ne pas connaître la réalité de ces jeunes fidèles qu’il juge à l’aune de quelques jeunes prêtres et séminaristes qu’il accuse de « rigidité » : les super « cathos » qu’il vise et qu’il ne se prive pas de fustiger pour leur manque de souplesse, sont sans doute « rigides » pour certains. Mais… ce sont ses propres petits enfants spirituels ! Comme ils sont aussi les petits-enfants de Benoît XVI et arrière petits-enfants de Jean-Paul II.

    Cette jeune génération – minoritaire –, plus ou moins « tradi » engagée sur le plan social comme sur le plan spirituel, ne se reconnaît plus dans les combats conciliaires et anti-conciliaires de leurs aînés. Ces jeunes forment le laboratoire de l’Église catholique de demain et se vivent comme tels : ils sont la génération François-Benoît ! Avec un trait d’union et non avec barreau d’exclusion qui sentirait la mise à l’écart, le cachot parce qu’ils penseraient mal…

    À propos de cette génération mais aussi des fidèles réels qui peuplent ce type d’assemblée, un prêtre qui célèbre dans les deux rites me disait cette semaine : « François pose une question juste mais il y répond de façon injuste ». Oui, il y a de l’injustice dans l’air, en particulier quand on observe, factuellement, la façon dont François traite les tradis et la façon dont il accueille d’autres « communautés ». Ces jeunes « tradismatiques » resteront profondément blessés par cette décision de François.

    […]

    Au fond, ce Motu Proprio François contre le Motu Proprio Benoît n’est pas un combat d’arrière-garde mais le dernier des combats de l’ère post-conciliaire. En cela il est spectaculaire et magistral.

    Deux visions s’opposent. Je tiens à disposition des textes étonnants du cardinal Ratzinger et de Benoît XVI sur la liturgie qui aideront peut-être ceux qui pensent toujours qu’il y a continuité sur ce plan entre les deux pontificats…

    Petite remarque : souvent les catholiques ont peur du débat, de la controverse, de la disputatio. Par manque de connaissance de leur propre histoire, ils pensent que ce ne serait pas catholique ou chrétien de ne pas être d’accord. Au passage, il suffit de lire ne serait-ce qu’une seule « question » sur les milliers posées par Thomas d’Aquin dans la Somme Théologique pour comprendre que la vie intellectuelle, la liberté d’esprit, la prise en compte des opinions contraires sont l’ADN même de l’Église catholique. Il ne faudrait pas que les cathos congèlent ce patrimoine comme l’a fait la majorité du monde musulman, ce qui conduit à la sclérose. […]

    Oui, il y a deux visions qui s’opposent actuellement dans l’Église catholique sur l’interprétation du Concile Vatican II. Nous vivons avec les deux pontificats de Benoît XVI et de François – ils ont tous les deux le même « âge » cette année, huit années – le dénouement de ce conflit. Il a été rendu visible par cette affaire des Motu Proprio. […]

    Quand je suis allé à Rome pour préparer ces sujets début juin, beaucoup se disaient que François attendrait que Benoît XVI ne soit plus là pour publier son Motu Proprio. Il ne l’a pas fait. Il est passé en force. Serait-ce aussi parce que François sent que le temps lui est aussi compté ? Ce n’est pas impossible depuis la lourde opération qu’il a subie – plus importante dans ses conséquences qu’on ne le dit. […] ».

    Ref. Le pape ne parviendra pas à faire disparaître la messe traditionnelle car cette décision est “hors-sol”

    Un chiffon rouge pour animer le prochain consistoire ?

    JPSC

  • Traditionis Custodes : l’appel de jeunes « tradis » au pape François

    IMPRIMER

    Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux par l'association Notre-Dame de Chrétienté, une soixantaine de jeunes du monde entier interpellent le pape François et les évêques, pour témoigner de leur attachement à la messe tridentine. Le site web « aleteia » en assure à son tour le relai :

    « Nous aimons la messe latine traditionnelle parce qu’elle est la même messe partout dans le monde, elle est universelle, catholique, au sens premier du terme ». Quelques jours après la publication du motu proprio Traditionis Custodes, qui a suscité une vague de réactions en France et dans le monde entier, une soixantaine de jeunes s’adressent directement au pape François et aux évêques, dans une vidéo de près de deux minutes, publiée sur le compte YouTube de Young Catholics for Holy Mass et relayée, entre autres, par l’association Notre-Dame de Chrétienté.

    Sur un ton très respectueux et qui semble dépourvu de toute volonté de polémique, ils expliquent pourquoi ils regrettent certains passages de la lettre du pape François accompagnant le motu proprio. « Nous n’encourageons pas “les désaccords qui blessent l’Eglise” », affirme une jeune fille. « Nous ne “bloquons pas son chemin” ni ne l’ “exposons au péril de la division” », insiste un autre. Réaffirmant leur loyauté, ces jeunes affirment au Pape et aux évêques être « votre jeunesse » et « vos brebis ». « Nous prions pour vous tous les jours », concluent-ils »:

    Ref. Traditionis Custodes : l’appel de jeunes « tradis » au pape François

     JPSC

  • Le pape est-il le maître absolu de la liturgie ? Selon le cardinal Burke, « Traditionis custodes » dépasse les bornes légitimes d’un « motu proprio » pontifical

    IMPRIMER

    Cardinal-Burke.jpgLu sur le site web « Salon Beige »:

    "En ce 23 juillet 2021,  fête de sainte Marie-Madeleine, le cardinal Burke a diffusé le texte suivant (traduction via le FC) :

    ”De nombreux fidèles – laïcs, ordonnés et consacrés – m’ont exprimé la profonde détresse que leur a apporté le Motu Proprio «Traditionis Custodes». Ceux qui sont attachés à l’Usus Antiquior (usage plus ancien), ce que le Pape Benoît XVI a appelé la Forme Extraordinaire du Rite Romain, sont profondément découragés par la sévérité de la discipline imposée par le Motu Proprio et offensés par le langage qu’il emploie pour les décrire, leurs attitudes et leur conduite. En tant que membre des fidèles, qui a également un lien intense avec l’Usus Antiquior, je partage pleinement leurs sentiments de profonde tristesse.

    En tant qu’Évêque de l’Église et Cardinal, en communion avec le Pontife romain et avec une responsabilité particulière pour l’assister dans sa pastorale et la gouvernance de l’Église universelle, je fais les observations suivantes:

    1. À titre préliminaire, il faut se demander pourquoi le texte latin ou officiel du Motu Proprio n’a pas encore été publié. Autant que je sache, le Saint-Siège a promulgué le texte en versions italienne et anglaise, et, par la suite, en traductions allemande et espagnole. Puisque la version anglaise est appelée une traduction, il faut supposer que le texte original est en italien. Si tel est le cas, il existe des traductions de textes significatifs dans la version anglaise qui ne sont pas cohérentes avec la version italienne. Dans l’article 1, l’adjectif italien important, “unica“, est traduit en anglais par “unique“, au lieu de “seulement“. À l’article 4, le verbe italien important, ”devono”, est traduit en anglais par ”devrait”, au lieu de ”doit”.

    2. Tout d’abord, il importe d’établir, dans cette observation et les suivantes (nos 3 et 4), l’essentiel de ce que contient le Motu Proprio. Il ressort de la sévérité du document que le pape François a publié le Motu Proprio pour s’attaquer à ce qu’il perçoit comme un mal grave menaçant l’unité de l’Église, à savoir l’Usus Antiquior. Selon le Saint-Père, ceux qui pratiquent selon cet usage font un choix qui rejette ”l’Église et ses institutions au nom de ce qu’on appelle la «vraie Église», un choix qui «contredit la communion et nourrit la tendance à la division… contre laquelle l’apôtre Paul a si vigoureusement réagi.”

    3. Clairement, le Pape François considère le mal si grand qu’il a pris des mesures immédiates, n’en informant pas les évêques à l’avance et ne prévoyant même pas l’habituelle vacatio legis, une période de temps entre la promulgation d’une loi et son entrée en vigueur. La vacatio legis donne aux fidèles, et surtout aux évêques, le temps d’étudier la nouvelle législation concernant le culte de Dieu, l’aspect le plus important de leur vie dans l’Église, en vue de sa mise en œuvre. La législation, en effet, contient de nombreux éléments qui nécessitent une étude quant à son application.

    4. De plus, la législation impose des restrictions à l’Usus Antiquior, qui signalent son élimination définitive, par exemple, l’interdiction d’utiliser une église paroissiale pour le culte selon l’Usus Antiquior et l’établissement de certains jours pour un tel culte. Dans sa lettre aux évêques du monde, le pape François indique deux principes qui doivent guider les évêques dans la mise en œuvre du Motu Proprio. Le premier principe est de «pourvoir au bien de ceux qui sont enracinés dans la forme de célébration précédente et qui ont besoin de revenir en temps voulu au rite romain promulgué par les saints Paul VI et Jean-Paul II». Le deuxième principe est «d’interrompre l’érection de nouvelles paroisses personnelles davantage liées au désir et aux souhaits des prêtres individuels qu’aux besoins réels du ‘saint Peuple de Dieu’».

    5. Apparemment, la législation vise à corriger une aberration principalement attribuable au «désir et aux souhaits» de certains prêtres. À cet égard, je dois observer, surtout à la lumière de mon service d’Évêque diocésain, que ce ne sont pas les prêtres qui, en raison de leurs désirs, ont exhorté les fidèles à demander la Forme extraordinaire. En fait, je serai toujours profondément reconnaissant aux nombreux prêtres qui, malgré leurs engagements déjà lourds, ont généreusement servi les fidèles qui ont légitimement demandé l’Usus Antiquior. Les deux principes ne peuvent que communiquer aux fidèles dévots, qui ont une profonde appréciation et attachement à la rencontre avec le Christ à travers la Forme Extraordinaire du Rite Romain, qu’ils souffrent d’une aberration qui peut être tolérée pendant un certain temps mais doit finalement être éradiquée.

    Lire la suite

  • De bonnes (et exigeantes) lectures pour l'été

    IMPRIMER

    Suggestion de l'European Centre for Law & Justice (ECLJ) :

    Adoption de la Résolution Matic

    Madame, Monsieur,

    Le combat pour le droit et la justice serait vain s’il n’était enraciné dans une bonne compréhension du droit naturel et de la morale. C’est là la beauté du droit ; et c’est ce qui fait souvent défaut dans l’enseignement juridique. C’est pourquoi nous souhaitons contribuer à y remédier en vous proposant une série de textes de qualité permettant de comprendre les notions fondamentales telles que la loi, le juste, le bien commun, le droit naturel, ou encore la relation entre le droit et la morale.

    Pour cet été, nous vous proposons deux textes de grande qualité expliquant ce qu’est la « loi » en philosophie et en théologie morales. Il s’agit d’extraits de cours dont la publication nous a été autorisée par leurs éditeurs respectifs. Nous les en remercions vivement. La lecture et l’étude de ces textes peut être très bénéfique aux juristes, étudiants et confirmés.

    • Le Pédagogue : la loi, extrait du « Petit cours » de morale fondamentale, du P. Michel Labourdette, O.P., accessible ici.
    • La loi morale, extrait du cours de théologie morale fondamentale de l’abbé Perrenx, accessible ici.
    Nous vous proposons en outre quelques articles plus spécifiques :
    • La justice selon Aristote, par Michel Bastit, accessible ici.
    • Le regard du jusnaturaliste : la nature humaine, source du droit, par Xavier Dijon, accessible ici.
    • Insaisissable dignité, par Xavier Dijon, accessible ici.
    • Les échelles juridiques de l’eugénisme, par Xavier Dijon, accessible ici.
  • Communiqué de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, sur le Motu proprio du Pape François Traditionis custodes

    IMPRIMER

    Aillet 12-Mgr-Marc-Aillet.jpgVoici le texte de Mgr Aillet publié sur le site web du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron dont on voudrait espérer que l’exemple sera suivi par un grand nombre de ses confrères :

    « Chers frères et sœurs,

    Le Pape François a promulgué le vendredi 16 juillet 2021, en la mémoire de Notre-Dame du Mont Carmel, un Motu proprio, intitulé Traditionis Custodes - Gardiens de la Tradition -, sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à la Réforme de 1970. Il va sans dire que nous accueillerons ce motu proprio avec le même sens de l’Eglise et la même communion avec le Successeur de Pierre que le Motu proprio Summorum Pontificum, promulgué par le Pape Benoît XVI, le 7 juillet 2007.

    Le Pape rappelle qu’en tant que « gardiens de la tradition, les évêques, en communion avec l’évêque de Rome, constituent le principe et le fondement visible de l’unité dans leurs Eglises particulières ». Aussi, comme le stipule l’art. 2 du Motu proprio, « En tant qu’il est le modérateur, le promoteur et le gardien de toute la vie liturgique dans l’Eglise particulière qui lui a été confiée, c’est à l’évêque diocésain qu’il appartient de régler les célébrations liturgiques dans son propre diocèse. Par conséquent, c’est sa compétence exclusive d’autoriser l’usage du Missel Romain de 1962 dans le diocèse, selon les orientations du Saint-Siège ».

    Dans la lettre adressée aux évêques pour accompagner ce motu proprio, le Pape François explique pourquoi il a été amené à prendre de nouvelles dispositions qui abrogent celles prises par ses vénérés prédécesseurs. Tout en saluant la sollicitude paternelle et la magnanimité de Saint Jean Paul II et du Pape émérite Benoît XVI, pour faciliter l’usage du Missel de 1962, en vue de promouvoir la communion au sein de l’Eglise, le Saint-Père dit sa tristesse de constater, au terme de l’enquête qu’il a diligentée auprès des évêques du monde entier, que la possibilité offerte par ses prédécesseurs « ait été utilisée pour augmenter les distances, durcir les différences, construire des oppositions qui blessent l’Eglise et en entravent la progression, en l’exposant au risque de divisions ».

    Conscient de possibles dérives induites ici ou là dans l’Eglise et toujours à corriger, j’atteste pour ma part que l’application loyale du Motu proprio Summorum Pontificum dans le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, a favorisé un climat de paix et de respect mutuel entre les prêtres et les fidèles attachés à ce que Benoît XVI désignait comme la forme ordinaire et la forme extraordinaire de l’unique rite romain. Il me semble pouvoir attester que les prêtres assurant dans le diocèse de Bayonne le service de la liturgie selon le Missel de 1962, adhèrent pleinement au Concile Vatican II, reconnaissent la légitimité du Missel de 1970, expression par excellence de la lex orandi de l’Eglise latine, et cultivent un sens aigu de la communion ecclésiale en participant activement aux manifestations et célébrations, comme aux orientations pastorales et missionnaires du diocèse. Je sais qu’ils ont le souci de faire grandir dans la foi, la vie chrétienne et le sens de la communion et de la mission, les fidèles qui participent habituellement ou occasionnellement aux célébrations liturgiques qu’ils président. Je constate d’ailleurs que leurs assemblées sont relativement jeunes et qu’on y trouve des familles très soucieuses de transmettre la foi à leurs enfants et de les éduquer à « sentire cum Ecclesia –  sentir avec l’Eglise ».

    Je veux leur redire ma confiance et les invite à poursuivre leurs efforts dans le même sens, dans l’esprit du nouveau Motu proprio Traditionis Custodes, dont je préciserai ultérieurement les modalités d’application. Et s’ils ressentent de l’incompréhension, je les invite à ne pas céder à la colère ni à des attitudes de fermeture ou de repli, mais bien plutôt, à l’instar de l’apôtre Thomas dans l’Evangile (cf. Jn 14, 5-6), à demander au Seigneur lui-même des explications, dans une prière d’abandon à sa volonté.

    Les prêtres qui célèbrent le Missel de 1962, en communion avec l’évêque, appartiennent pleinement au presbyterium du diocèse, au sein duquel ils entretiennent des relations fraternelles avec les autres prêtres et y assument des services diocésains appréciés. Je redis aux fidèles attachés au Missel de 1962 qu’ils sont membres à part entière de la communauté des fidèles qui constituent le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron et je les invite à recevoir ce Motu proprio avec foi, confiance et sens de l’Eglise.

    Lire la suite

  • RDC : Décès de Mgr Monsengwo, la disparition d’un pilier du Congo

    IMPRIMER

    Mgr-Monsengwo.jpgLu ce jour sur le site web de la Libre Afrique, cet éloge funèbre très mérité du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque émérite de Kinshasa, un Congolais de premier plan dont la mémoire honore son cher Pays et la Belgique à laquelle l’unissaient aussi tant de liens :

    "Une des plus grandes figures du Congo indépendant s’est éteinte ce dimanche 11 juillet à Paris. Mgr Laurent Monsengwo, 81 ans, avait été évacué de Kinshasa vers l’Europe le 5 juillet pour des soins. Si des difficultés de santé l’avaient éloigné, ces dernières années, des prises de position publiques, il reste, pour de nombreux Congolais, une référence morale primordiale.

    Ce brillant intellectuel fut le premier Africain docteur en exégèse (1971). Le premier Africain secrétaire spécial d’un synode des évêques (2008). En 2012, il copréside avec Benoît XVI le synode sur la nouvelle évangélisation. Membre de diverses sociétés savantes, il parlait sa langue maternelle, le kisakata, ainsi que le lingala (lingua franca de l’ouest du Congo), le swahili (idem pour l’est), le français, l’italien, l’allemand, l’anglais, le néerlandais, l’hébreu moderne, l’espagnol et le portugais ; il avait aussi “appris l’hébreu ancien, le grec, l’araméen, le syriaque et le latin” (1). Il a composé une dizaine de pièces pour orgue mais se défendait d’être, pour les jouer, autre chose qu’“un dilettante quelque peu formé” ; ce goût pour la musique classique européenne ne l’empêchait pas d’apprécier les grandes vedettes de la musique populaire congolaise – Rochereau, Franco, Kabasele ou Simaro.

    Mgr Monsengwo : « Félix Tshisekedi aurait dû reconnaître sa claire et nette défaite »

    Ses capacités intellectuelles et sa rigueur morale lui donnaient une sûreté de soi qui faisait défaut à nombre de ses interlocuteurs, hommes de pouvoir dont la plupart n’étaient, à ses yeux, que “des invertébrés”, girouettes reniant leur signature avant que l’encre ait séché sur le document. Elles ont contribué à donner à ce prélat à la voix douce, démentie par un visage sévère, un rôle politique essentiel pour le pays.

    Une famille de chefs du Maï Ndombe

    Laurent Monsengwo est né le 7 octobre 1939 près d’Inongo (Maï Ndombe, ex-Bandundu, ouest du pays), dans une famille de chefs des Basakatas “connus pour leur endurance et leur obstination” (1). Son père était charpentier et menuisier à la Forescom, une entreprise belge, et accroissait ses revenus en construisant des meubles après le travail. De quoi subvenir aux besoins de la famille, très chrétienne, qui comptera huit enfants, dont six garçons ; “nous étions une famille heureuse”, dira le prélat.

    Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Bokoro et trois années de philosophie au grand séminaire de Kabwe, après lesquelles ce brillant élève est envoyé à Rome étudier la théologie ; il y est ordonné prêtre en 1963. Il deviendra le fils adoptif de Gaston Leysen et son épouse, des Anversois chez qui le jeune Congolais logera pendant ses études, dans les années 60.

    En 1980, Jean-Paul II le fait évêque et, huit ans plus tard, Mgr Laurent Monsengwo est archevêque de Kisangani ; il deviendra celui de Kinshasa en 2007, charge qu’il laissera à Mgr Fridolin Ambongo en 2018. En 2010, Benoît XVI le fait cardinal.

    Laurent Monsengwo a aussi été secrétaire général puis, par deux fois, président de la Conférence épiscopale du Zaïre ; président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar ; président de Pax Christi International. Il représentait l’Afrique dans le collège des neuf cardinaux nommés par le pape François pour travailler à la réforme de la Curie.

    Hors du Zaïre, toutefois, c’est son irruption sur la scène politique qui le fera connaître du grand public.

    À partir des communautés ecclésiales de base

    En 1990, l’archevêque de Kisangani est la cheville ouvrière du mémorandum de l’Église adressé au président Mobutu et demandant, en définitive, un changement de régime. Les prélats jugent en effet de leur devoir de prendre position “lorsqu’un système de gouvernement est entaché dans ses principes ou traduit, dans ses structures et moyens d’action, des normes contraires au bien commun et aux droits de l’Homme”. L’Église en est venue à ces positions en développant, depuis quelques années, notamment sous l’impulsion de Laurent Monsengwo, les communautés ecclésiales de base – confiées à des laïcs locaux – pour approfondir la foi des chrétiens et organiser la solidarité dans les villages.

    Lire la suite

  • Fin de l’enquête sur l’immeuble de Londres : dix personnes seront jugées au Vatican dont le cardinal Becciu

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    Fin de l’enquête sur l’immeuble de Londres, dix personnes seront jugées au Vatican

    Un procès aura lieu à l’encontre de Mgr Carlino, Enrico Crasso, Tommaso Di Ruzza, Cecilia Marogna, Raffaele Mincione, Nicola Squillace, Fabrizio Tirabassi, Gianluigi Torzi, René Brülhart et le cardinal Angelo Becciu.

    3 juillet 2021

    L'enquête, longue et complexe, a été menée par le Promoteur de Justice Gian Piero Milano et les magistrats Alessandro Diddi et Gianluca Perrone. Une enquête qui s'est déroulée grâce aux investigations de la gendarmerie vaticane dirigée par le commandant Gianluca Gauzzi Broccoletti et qui a conduit à l'examen d'une grande quantité de documents, d'appareils électroniques saisis chez les suspects, ainsi qu'à la confrontation de témoins.

    Le président du Tribunal de la Cité du Vatican, Giuseppe Pignatone, a ordonné l’inculpation de dix personnes, suite à la demande présentée par le Bureau du Promoteur de Justice, rapporte un communiqué du Bureau de presse du Saint-Siège ce samedi 3 juillet. L’acte d’accusation, déposé ces derniers jours, conclut la première phase de l'enquête : les documents recueillis jusqu'à présent seront examinés par la Cour lors de l'audience publique qui opposera l'accusation à la défense. La première audience est prévue pour le 27 juillet.

    Les personnes suivantes seront jugées : René Brülhart (ancien président de l’AIF, Autorité d’Information Financière) à qui l'accusation reproche le délit d'abus de pouvoir ; Mgr Mauro Carlino (ancien secrétaire du Substitut de la Secrétairerie d'État) accusé d'extorsion et d'abus de pouvoir ; Enrico Crasso (l’intermédiaire gestionnaire pendant des décennies des investissements de la Secrétairerie d'État), accusé des délits de détournement de fonds, corruption, extorsion, blanchiment d'argent et auto-blanchiment, fraude, abus de pouvoir, faux en écriture publique commis par un particulier et faux écriture privé ; Tommaso Di Ruzza (ancien directeur de l’AIF) accusé de détournement de fonds, d'abus de pouvoir et de violation du secret professionnel.

    Egalement sur les bancs de la justice : Cecilia Marogna (qui a reçu des sommes considérables de la Secrétairerie d'État pour mener des activités de renseignement) accusée de détournement de fonds ; Raffaele Mincione (l’intermédiaire qui a fait souscrire à la Secrétairerie d'État d'importantes parts du fonds possesseur de l'immeuble londonien du 60 Sloane Avenue, utilisant l'argent reçu pour ses investissements spéculatifs), accusé de détournement de fonds, fraude, abus de pouvoir, détournement de fonds et auto-blanchiment ; Nicola Squillace (avocat impliqué dans les négociations) accusé de fraude, détournement de fonds, blanchiment d'argent et auto-blanchiment ; Fabrizio Tirabassi (un assistant, employé du Bureau administratif de la Secrétairerie d'État qui a joué un rôle de premier plan dans l'affaire) accusé de corruption, extorsion, détournement de fonds, fraude et abus de pouvoir ; Gianluigi Torzi (l’intermédiaire appelé pour aider le Saint-Siège à sortir du fonds de Raffaele Mincione qui se fait octroyer jusqu'à 15 millions pour rendre l’immeuble à ses propriétaires légitimes) accusé d'extorsion, détournement de fonds, fraude, blanchiment d'argent et auto-blanchiment.

    La demande de citation à comparaître a également été présentée à l'encontre des sociétés suivantes : HP Finance LLC, d’Enrico Crasso, accusée de fraude ; Logsic Humanitarne Dejavnosti, D.O.O., de Cecilia Marogna, accusée de détournement de fonds ; Prestige Family Office SA, d’Enrico Crasso, accusée de fraude ; Sogenel Capital Investment, désignée par Enrico Crasso, accusée de fraude. Certains délits sont également considérés comme ayant été commis en « complicité ».

    Lire la suite

  • Dijon : manifestation des fidèles de Saint-Bernard (FSSP)

    IMPRIMER

    whatsapp-image-2021-06-26-at-102919.jpeg

    Lu ce dimanche 27 juin sur le site web « riposte catholique » :

    Ce matin, entre 10h et midi près de 200 fidèles de Saint Bernard de Dijon se sont réunis devant l’archevêché pour prier et supplier l’archevêque de revenir sur sa décision d’expulser les prêtres de la FSSP du diocèse après 23 ans de présence.

    L’archevêque est sorti et a maintenu sa position, allant jusqu’à dire “l’unité, c’est moi“. Il s’est vu répondre “vous aviez l’union, vous avez semé la scission et la division, l’unité, c’est Dieu”.

    Un manifestant a rappelé les propos de Mgr Schneider ce 25 juin en conférence à Paris : L’église n’est pas une dictature. Le Pape n’est pas un Roi, il ne peut dire l’Eglise c’est moi comme Louis XIV a pu dire L’état c’est moi.

    Mgr Schneider continuait d’ailleurs : Les fidèles, les prêtres ont le droit à la liturgie de tous les saints et de tous les temps. S’attaquer à cette messe est un abus”.

    Bien que campé sur sa position – exiger des prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint Pierre qu’ils concélebrent “en signe de communion”, “sinon ils n’ont qu’à s’en aller“, une exigence qualifiée de “chantage” par les fidèles et qui témoigne d’une fragilisation croissante de la position de l’archevêque, apparu isolé et esseulé – il a néanmoins donné sa bénédiction en Latin aux fidèles.

    Après le départ de l’archevêque, chants et prières ont continué. Un fidèle a conclu par la parabole des amis importuns : “nous demandons notre pain spirituel, nous avons confiance (…) Tradidi quod accepi, j’ai transmis ce que j’ai reçu, nous demandons à continuer de faire l’expérience pleine et entière de la Tradition”.

    Ref. Dijon : manifestation des fidèles de Saint-Bernard (FSSP)

    La guerre des deux messes, apaisée sous le règne de Benoît XVI (motu proprio Summorum Pontiticum, 2007) va-t-elle reprendre sous celui de son turbulent successeur : en route vers une autre guerre de cent ans ?

    JPSC

  • La Cour Suprême des Etats-Unis conforte une association catholique qui refuse de confier des enfants aux familles homoparentales

    IMPRIMER

    De Charlotte Gambert sur le site du journal la Croix :

    18 juin 2021

    La justice américaine conforte une association catholique qui refuse de confier des enfants aux familles homoparentales

    L’agence Catholic Social Services (CSS) devra à nouveau être référencée par la mairie de Philadelphie, malgré son refus de placer des enfants au sein de familles d’accueil homoparentales. La Cour suprême a tranché jeudi 17 juin en sa faveur.

    Comment articuler liberté religieuse et principe de non-discrimination ? Cette question sensible a été tranchée jeudi 17 juin par la Cour suprême des États-Unis. Les juges ont estimé que la ville de Philadelphie ne pouvait pas rompre un contrat avec l’agence Catholic Social Services (CSS), au motif que celle-ci refuse de placer des enfants auprès de couples de même sexe.

    « Il est clair que la ville a fait pression sur CSS en lui donnant le choix de restreindre sa mission, ou d’approuver des relations incompatibles avec ses convictions », a estimé le juge en chef John Roberts qui a rendu l’avis de la Cour. Il ajoute que la CSS ne souhaite pas imposer ses idées à qui que ce soit, mais ne cherche « qu’un accommodement qui lui permettra de continuer à servir les enfants de Philadelphie d’une manière conforme à ses croyances religieuses ». Pour la Cour suprême, le refus de la ville de Philadelphie de conclure un contrat avec CSS viole le premier amendement de la Constitution, qui garantit la liberté religieuse.

    La décision sur cette question délicate était très attendue. Elle vient infirmer le jugement rendu par la troisième Cour d’appel des États-Unis, qui avait statué en faveur de Philadelphie, estimant que la ville appliquait de manière neutre sa politique de non-discrimination et que les services sociaux catholiques n’avaient pas le droit à une exemption.

    Les clivages demeurent

    L’affaire remonte à mars 2018. La ville de Philadelphie, apprenant que l’un de ses prestataires, en l’occurrence la CSS, refusait de placer des enfants auprès de couples de même sexe, avait alors décidé de ne plus lui en confier. L’agence avait alors porté plainte, au nom des principes de liberté religieuse et de liberté d’expression.

    Alors que le 4 novembre, la Cour suprême examinait le dossier, la juge Amy Coney Barrett, prenant position en faveur de l’agence, recevait le soutien de « dizaines d’églises, d’élus du Congrès et d’États de la Bible Belt, mais aussi du gouvernement républicain de Donald Trump, pour qui Philadelphie avait fait preuve d'« hostilité » envers la religion », rapportait alors Le Figaro le 3 novembre 2020.

    La grande ville du Nord-Est, quant à elle, recevait également de nombreux soutiens, dont celui de la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU, qui mettait en garde contre les conséquences d’un jugement favorable à l’agence catholique. L’association estimait qu’une victoire de la CSS autoriserait des agences privées qui assurent des missions de service public - familles d’accueil, banque alimentaire, foyer pour sans-abri etc. - à refuser leurs services à la communauté LGBT.

    Une décision en demi-teinte

    Selon les défenseurs des droits LGBT, la victoire de leurs opposants n’est cependant pas complète. « La Cour n’a pas établi un droit général pour les organisations religieuses à violer les lois anti-discriminations », a souligné ACLU.

    « Les homosexuels ne peuvent pas être traités comme des parias », a ainsi rappelé la Cour suprême. Toutefois, le principe de non-discrimination « ne peut pas justifier de refuser une exception pour motif religieux à CSS », juge-t-elle, dans la mesure où le contrat conclu entre la ville et ses prestataires autorise les exceptions.

    Trois des neuf sages de la haute cour ont, quant à eux, ajouté, dans une opinion distincte, qu’un arrêt plus large était nécessaire pour renforcer les droits des groupes religieux, selon la Radio-Télévision belgede la communauté française(RTBF).

  • Le pape François a opéré une révision du code de droit canon

    IMPRIMER

    D'I.Media via Aleteia.org :

    Le pape François réforme profondément le droit canon

    1/06/21

    Le pape François a opéré une révision du code de droit canon dans l’Église catholique par la promulgation de la Constitution apostolique "Pascite gregem Dei" – "Paissez le troupeau de Dieu" en latin – signée le 23 mai 2021 et publiée le 1er juin.

    Le Vatican a présenté ce mardi 1er juin une révision du code de droit canon dans l’Église catholique par la promulgation de la Constitution apostolique « Pascite gregem Dei » – « Paissez le troupeau de Dieu » en latin – signée le 23 mai 2021. Elle vise à adapter le droit de l’Église au monde d’aujourd’hui et à rééquilibrer le rapport entre justice et miséricorde « qui a parfois été mal interprété », entrainant un climat de « laxisme », notamment dans un certain nombre de cas d’abus sexuels commis par des clercs sur des mineurs.  

    Une révision initiée dès 2007

    L’évêque de Rome a justifié la révision générale du chapitre VI portant sur les « sanctions pénales dans l’Église » par la volonté d’adapter les peines et les sanctions « aux changements sociaux et aux nouveaux besoins du peuple de Dieu ». « Il est devenu évident que la discipline pénale promulguée par saint Jean Paul II le 25 janvier 1983 dans le Code de Droit Canonique devait […] être révisée », a-t-il expliqué en introduction de sa Constitution apostolique. 

    Cette révision d’envergure n’est pas le fruit de la seule volonté du pape François. C’est Benoît XVI qui l’avait initiée en 2007. Le projet a fait l’objet d’une grande consultation collégiale entre experts et pasteurs, à Rome et dans les conférences épiscopales. Elle a abouti à une vaste transformation de ce chapitre VI : sur les 89 canons qui composent ce Livre VI, 63 ont été modifiés, soit 71%, 9 autres canons ont été déplacés (10%) et seulement 17 restent inchangés (19%).

    Plus de fermeté concernant les abus sur mineurs

    Les plus importantes modifications concernent la question des abus sur mineurs. Jusqu’alors considérés uniquement comme des délits contre « les obligations spéciales » (Titre V) propres au sacerdoce au même titre que la rupture du vœu de chasteté, ils sont aussi considérés comme des délits contre la vie, mais aussi « la dignité » – terme ajouté dans la révision – et la liberté humaine (Titre VI).

    Sont concernés les abus sexuels commis par des clercs sur des mineurs mais aussi sur des personnes affectées par une quelconque fragilité. Le texte inclut aussi le détournement de mineur, la possession ou l’exhibition d’images pédopornographiques (Can. 1398).

    Les laïcs dans l’exercice de leur mission ecclésiale sont eux aussi concernés par cette même modification. La prescription pour ces derniers passe à 7 ans, contre 5 ans auparavant. Pour les clercs, elle atteint désormais 20 ans (Can. 1362).

    La révision du droit canonique prend aussi quelques précautions pour s’assurer de la bonne application des peines, que ce soit concernant la personne condamnée mais aussi pour les autorités épiscopales, insérant une notion de « vigilance » à plusieurs reprises. On observe aussi un élargissement et une rationalisation de l’échelle des peines. Est notamment ajouté le paiement d’une somme d’argent pour les fins de l’Église en fonction des règles mises en place par la conférence épiscopale (Can. 1336) – une mesure déjà en pratique dans les cas d’abus.

    En matière économique et en cas de corruption

    Le texte législatif comporte également de nouvelles normes en matière d’économie de manière à répondre aux récents litiges qui ont secoué le Saint-Siège. Ainsi désormais, « le clerc ou le religieux qui, outre les cas déjà prévus par le droit, commet un délit en matière économique » (Can. 1293) sera puni de peines expiatoires (Can. 1336) avec l’obligation de réparer le dommage commis.

    Est stipulée l’interdiction de donner ou promettre quoi que ce soit afin que quelqu’un exerçant un office ou une charge dans l’Église « omette » d’agir illégitimement (Can. 1377). De même, celui qui accepte ces dons ou promesses sera puni selon la gravité du délit, jusqu’à la privation de l’office. De nouvelles normes qui pourraient être utiles pour prévenir tout risque de corruption.

    Le même article défend quiconque exerçant une charge de demander « une offrande qui dépasse ce qui est établi ou des sommes supplémentaires » sous peine d’une amende pécuniaire appropriée ou d’autres peines, y compris la privation de l’office.

    Présomption d’innocence renforcée

    Le nouveau livre prévoit par ailleurs de nouvelles dispositions en matière de présomption d’innocence (Can. 1321) : désormais, « quiconque est retenu innocent jusqu’à ce que le contraire ne soit prouvé ».

    Enfin, sera punie toute personne qui empêche le libre exercice d’un ministère ou du pouvoir ecclésiastique ou bien l’usage des biens sacrés (Can. 1272), ou encore violentent un ecclésiastique exerçant un pouvoir. Autre nouveauté : ceux qui empêchent la tenue libre d’une élection ou violentent un électeur ou un élu seront sanctionnés. Une règle qui pourrait s’appliquer lors d’un conclave, d’un synode, ou lors d’élections au sein des conférences épiscopales.

  • Le Liban peut-il se relever ?

    IMPRIMER

    Port_of_Beirut_explosion_aftermath_4_August_2020-wikimedia-620x330.jpg

    Épuisé par ses divisions internes, la crise économique aggravée par la pandémie, la corruption endémique, le Liban, sans gouvernement, est à terre. Le cardinal Béchara Raï a proposé une solution. Une analyse d’Annie Laurent publiée sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « Depuis l’été 2020, le pape François manifeste une vive préoccupation pour l’avenir du Liban. La crise existentielle dans laquelle s’enfonce le pays du Cèdre, déclenchée en octobre 2019 (1), ne cesse de s’aggraver, menaçant même la survie de ce petit État du Levant auquel le Saint-Siège a, dès 1946, trois ans après son indépendance, reconnu une vocation unique, ce qui inspirera à saint Jean-Paul II la formule de « pays-message » (2).

    Parmi les diverses interventions du Souverain Pontife, celle du 9 février dernier est significative par le choix de sa date et par son contenu. Publiée à l’occasion de la fête de saint Maron, patron de l’Église maronite, la plus nombreuse au sein de la chrétienté locale et la plus influente puisque c’est à l’un de ses patriarches, Élias Hoayek (1843-1931), dont le procès en béatification est en cours, que les Libanais doivent la création de leur État en 1920, raison pour laquelle le 9 février est une fête nationale chômée.

    Dans son message, le pape a insisté sur le rôle et la responsabilité des chrétiens. « Il est plus que jamais nécessaire que le pays garde son identité unique, pour assurer l’existence d’un Moyen-Orient pluriel, tolérant et divers, où la présence chrétienne peut offrir sa contribution et n’est pas réduite à une minorité qu’il faut protéger. » Affirmant que « les chrétiens constituent le tissu conjonctif historique et social du Liban et, à travers les multiples œuvres éducatives, sanitaires et caritatives, la possibilité de continuer à œuvrer pour le bien du pays, dont ils ont été les fondateurs, doit leur être assurée ». Or, a-t-il ajouté, « affaiblir la communauté chrétienne risque de détruire l’équilibre interne du Liban et la réalité libanaise elle-même » (3).

    Le Saint-Père a également demandé à ce que la présence des réfugiés, syriens et palestiniens, majoritairement musulmans, soit abordée dans cette optique. Les premiers, qui ont quitté leur pays en guerre depuis 2011, sont au nombre d’un million et demi ; les seconds, environ 400 000, sont les descendants de ceux qui avaient été chassés de Palestine lors de la création de l’État d’Israël en 1948. C’est donc une charge bien lourde que supportent les cinq millions de Libanais dont le territoire est à peine plus étendu que la Gironde. François a aussi émis la crainte qu’« en l’absence d’un processus urgent de reprise économique et de reconstruction, on risque la faillite du pays, avec la conséquence possible de dangereuses dérives fondamentalistes ». Appelant tous les responsables politiques et religieux libanais à renoncer à leurs intérêts particuliers, il les a engagés « à poursuivre la justice et à mettre en œuvre de vraies réformes pour le bien des citoyens, en agissant de manière transparente ». Il a enfin plaidé pour un engagement politique international aux côtés du Liban (4), pays où il se sait attendu et où il espère se rendre, comme il l’a confié début mars à son retour d’Irak.

    Lire la suite