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Histoire - Page 140

  • Les Cristeros sur KTO, le 11 mai 2014

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    Cristeros

    Cristeros  

    Dimanche 11 mai 2014
    Édition spéciale
     

    Cristeros

    En 1926, un soulèvement populaire secoue le Mexique suite aux lois du président Callès, qui interdisent toute pratique religieuse dans l'ensemble du pays. 

    Des hommes et des femmes de tous horizons, les Cristeros, vont alors risquer leur vie pour défendre leur liberté et lutter contre les persécutions menées par le gouvernement. 

    Une des pages les plus sombres de l'Histoire du Mexique. Le film de Dean Wright propose un récit épique de cette période.

    Une Édition spéciale à voir sur KTO dimanche 11 mai à 20h40, et à revoir sur cette page.

  • Le pape François ne s’opposerait pas à l’ordination des hommes mariés à la prêtrise

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    De Jean Mercier sur le site de « La Vie » :

    Selon un évêque brésilien, Erwin Kraütler, évêque de Xingu, le pape François n’aurait pas d’objection à l’ordination d’hommes mariés, et souhaiterait que ce sujet soit pris en charge par les épiscopats locaux, en fonction de leurs besoins, comme le révèle le journal britannique The Tablet.

    S’exprimant le 5 avril dernier dans les colonnes d’un journal autrichien, le Salzburger Nachrichten (repris en anglais par The Tablet), Mgr Kraütler faisait référence à une conversation qu’il a eu en privé avec François la veille, soit le 4 avril. Faisant référence à la pénurie de prêtres dans son diocèse, le plus grand du Brésil, avec 27 prêtres pour 700.000 croyants, l’évêque a expliqué au pape que la messe ne pouvait être célébrée que deux ou trois fois l’an. “Le pape a expliqué qu’il ne pouvait pas prendre personnellement tout en main depuis Rome. C’est à nous, les évêques locaux, qui connaissons mieux les besoins de nos fidèles, d’être courageux et de faire des suggestions concrètes.”. Selon Kraütler, interprétant le pape, “les conférences épiscopales régionales et nationales devraient rechercher le consensus et la réforme et ensuite proposer leurs propositions de réforme à Rome.”

    Le Brésilien a précisé que la possibilité d’ordonner des viri probati – des hommes dont la solidité de foi et de caractère a été éprouvée par la vie – avait été évoquée avec le pape à propos de la pénurie des prêtres. “Le pape lui-même m’a parlé d’un diocèse au Mexique dans laquelle chaque communauté a un diacre mais pas de prêtre. Il y a 300 diacres là bas qui ne peuvent célébrer l’eucharistie.” Et le pape aurait dit que“Cest aux évêques de faire des suggestions.”

    La question des viri probati est régulièrement discutée depuis les années 1970, mais a toujours été reçue de manière négative, en particulier par Jean Paul II puis Benoît XVI. Rappelons que l’Eglise catholique, sous les deux derniers pontificats, a donné de nombreuses dérogations (environ 400) à la loi du célibat pour d’anciens ministres de la Réforme, protestants ou Anglicans. Mais l’admission au sacerdoce d’hommes mariés qui ne seraient pas passés par cette voie là n’a encore jamais été explorée.

    La plupart des évêques – dont le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, en septembre dernier – se sont toujours exprimés sur le sujet en rappelant que le célibat n’est pas un dogme, mais une loi de type disciplinaire. Même si d’autres estiment qu’il s’agit d’une tradition si ancienne (mille ans) qu’elle peut être assimilée à un dogme et qu’une rupture de pratique sur le sujet ne serait pas si facilement envisageable, voire qu’elle instituerait un clergé à deux vitesses.

    Le pape François lui-même, en tant que cardinal Bergoglio, a déjà expliqué qu’il ne trouvait pas indispensable de modifier la loi actuelle, en expliquant tout le bien qu’il pense du célibat sacerdotal. Son propos à l’évêque brésilien s’inscrit dans le contexte de communautés très dispersées sur un territoire immense.

    Réf. Le pape ne s’opposerait pas à l’ordination des hommes mariés à la prêtrise

    A la haute époque de l’expansion missionnaire occidentale aussi les communautés étaient très dispersées, sans que jamais on évoque cet « argument » pour enfreindre la règle du célibat sacerdotal. Par ailleurs, cette revendication émane bien plus du monde occidental contemporain que des peuples du tiers-monde eux-mêmes.    

    Ceci dit, le célibat sacerdotal n’est pas une fin en soi et tout dépend de la manière dont il est vécu.

    Mais l’acharnement avec lequel on réclame son abolition dans l’Eglise latine depuis la fin du concile Vatican II (lequel, soit dit entre parenthèses, n’a jamais évoqué cette question) a quelque chose d’idéologique, à la fois réducteur et suspect.

    Dans un certain esprit occidental sensible à l’esprit de la Réforme protestante et au libéralisme des Lumières, derrière la mise en cause de ce signe du célibat s’en cache (à peine) une autre : celle de  l’identité du prêtre et du sacrement de l’ordre lui-même. C’est un débat biaisé.

    JPSC

  • Le 25 avril 1214 : la naissance de saint Louis

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    Le « siècle de Saint Louis », c'était il y a 800 ans

    sur Herodote.net :     

    Louis IX entouré de ses conseillers et de Blanche de Castille (miniature du XVe siècle, BNF)
     
    Il y a 800 ans, le 25 avril 1214, naissait près de Poissy le futur Louis IX (Saint Louis). 

    Son règne de 44 ans a coïncidé avec l'apogée du Moyen Âge français. 

    Saint Louis fut le modèle du roi chrétien mais aussi un dirigeant remarquable par son humanité et son sens politique. 

    Il valait la peine de lui consacrer un dossier exceptionnel...
     
     
     
  • François Hollande : des vœux sélectifs ?

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    PHOd1c20024-ca29-11e3-aba3-226d678fc316-805x453.jpgSe retranchant derrière la laïcité, François Hollande n'a pas souhaité une bonne fête de Pâques aux catholiques français. On se souvient pourtant qu'il avait adressé ses vœux aux musulmans de France pour la fête de l'Aïd. Deux poids, deux mesures ? De Gérard Leclerc  sur « Figarovox » :

    François Hollande n'a pas souhaité une bonne fête de Pâques aux catholiques français. Rien d'étonnant à première vue, car la France est un pays laïque. Néanmoins, on se souvient qu'il avait adressé ses «vœux de bonheur, de santé et de réussite aux musulmans de France» pour la fête de l'Aïd qui clôture le ramadan. Que vous inspire ce deux poids, deux mesures?

     Gérard Leclerc: Le salut aux musulmans de François Hollande est de nature opportuniste et politique. C'est une clientèle électorale essentielle au Parti socialiste, qui est en train de lui échapper à cause des réformes sociétales, et qu'il s'agit de bien soigner.

    François Hollande s'est éloigné du catholicisme, pourtant prégnant dans sa famille, et retranché dans un agnosticisme fermé à l'égard de toute inquiétude religieuse.

    Cela témoigne-t-il d'une hostilité particulière que vouerait le président aux catholiques suite à l'affaire du mariage pour tous, ou plus généralement une indifférence de la classe politique française à l'égard des catholiques?

    Je pense qu'il s'agit d'un problème propre à François Hollande, mais qui rejoint également une tradition et une culture française. Comme l'a souligné Samuel Pruvot dans son livre François, Hollande, Dieu et la République (Salvator, 2013), François Hollande s'est éloigné du catholicisme, pourtant prégnant dans sa famille, et retranché dans un agnosticisme fermé à l'égard de toute inquiétude religieuse.

    Il rejoint ainsi une tradition française positiviste née avec les Lumières qui ont eu en France une tonalité bien particulière par rapport à d'autres pays européens, celle d'une philosophie antichrétienne et anticatholique qui a débouché sur la déchristianisation entreprise par laRévolution française. De là provient l'ambiguïté fondamentale de la notion de laïcité dont on ne sait pas si elle traduit une neutralité du pouvoir ou la promotion délibérée d'un athéisme d'État.

    Le premier à avoir manifesté son hostilité à la mention des «racines chrétiennes de l'Europe», c'est Jacques Chirac, dans la lignée du radical-socialisme plutôt que dans celle du gaullisme

    De l'autre coté de la Manche, David Cameron s'est fait tacler par des intellectuels pour avoir parlé de l'Angleterre comme d'un «pays chrétien». Selon vous, David Cameron a-t-il raison d'assumer le caractère chrétien de son pays?

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  • Des criminels nazis exfiltrés par le Vatican ?

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    Est-ce l'effet d'un pur hasard si la RTBF, en ce soir de Vendredi Saint, propose à ses téléspectateurs une émission qui met en cause l'Eglise catholique pour le rôle qu'elle aurait joué dans l'exfiltration de criminels de guerre nazis au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale ?  La présentation de cette émission sur la Libre durcit le propos en titrant purement et simplement : "des nazis exfiltrés en Syrie par le Vatican" et en ne craignant pas d'y mettre nommément en cause le pape Pie XII. En réalité, les faits rapportés dans cette émission par une journaliste ne constituent absolument pas un scoop. Le rôle joué par certains prélats, en particulier Aloïs Hudal, est bien connu et a été reconnu par le Vatican comme on pourra le lire dans cette information de la "Pave the Way Foundation" publiée sur le site de ZENIT.org le 26 juillet 2011 qui rend justice à l'action menée par le pape Pie XII pour sauver un maximum de juifs romains :

    Le représentant pour l’Allemagne de la fondation « Pave the Way Foundation », l’historien et chercheur Michael Hesemann, a découvert de nombreux documents originaux de grande importance lors de sa recherche dans les archives de l’église Santa Maria dell'Anima, église nationale de l’Allemagne à Rome.

    La découverte de ces documents a été annoncée par la Fondation Pave the Way, fondée par le juif Gary Krupp, et dont le siège se trouve aux Etats-Unis, dans une déclaration envoyée à ZENIT.

    « Beaucoup ont critiqué Pie XII pour son silence lors des arrestations et quand les trains, avec 1.007 juifs à bord, quittèrent Rome pour le camp de concentration d’ Auschwitz », rappelle Gary Krupp. « Les critiques ne reconnaissent même pas l’intervention directe de Pie XII pour mettre fin aux arrestations du 16 octobre 1943 ».

    Mais de nouvelles découvertes, ajoute-t-il, prouvent que Pie XII « est intervenu directement, en coulisses, dès le premier jour, pour faire stopper les arrestations, mais sans parvenir à arrêter le train au destin si cruel ».

    Selon une recherche récente du spécialiste Dominiek Oversteyns, il y avait 12.428 juifs à Rome le 16 octobre 1943.

    « L’action directe du pape permit de sauver la vie à plus de 11.400 juifs », assure le fondateur de la Fondation, expliquant que « dès l’annonce de ces arrestations, dans la matinée de ce jour-à, le pape s’était empressé de faire parvenir une protestation officielle du Vatican à l’ambassadeur allemand qui, savait-il, aurait sans aucun doute eu des résultats ».

    Le pape, raconte Gary Krupp, envoya alors son neveu, le prince Carlo Pacelli, chez l’évêque autrichien Alois Hudal, chef de l’église nationale allemande à Rome, qui, selon certains, entretenait des relations cordiales avec les nazis. Le prince Pacelli dit à Mgr Hudal qu’il était envoyé par le pape qui souhaitait qu’il écrive une lettre au gouverneur allemand de Rome, le général Stahel, pour lui demander de mettre un terme aux arrestations ».

    Voici ce que l’on peut lire dans la lettre de l’évêque Hudal au général Stahel : « A cet instant même, une autre source du Vatican [...] m’a rapporté que ce matin a commencé l’arrestation des juifs de nationalité italienne. Dans l’intérêt d’un dialogue pacifique entre le Vatican et le commandement militaire allemand, je vous demande de toute urgence d’ordonner l’arrêt immédiat de ces arrestations à Rome et dans les zones environnantes. La réputation de l’Allemagne dans les pays étrangers exige une mesure de ce type, mais aussi le danger que le pape proteste ouvertement ».

    Cette lettre a été remise en mains propres au général Stahel par un confident du pape Pie XII, le prêtre allemand Pancratius Pfeiffer, supérieur général de la Société du Divin Sauveur, qui connaissait personnellement Stahel.

    Le lendemain matin, le général répondit au téléphone : « J’ai transmis la question à la Gestapo locale, et à Himmler en personne qui a ordonné, au vu du statut spécial de Rome, l’arrêt immédiat de ces arrestations ».

    Ces faits sont confirmés également par le témoignage, lors de l’enquête, du rapporteur (haut juge) de la cause de béatification de Pie XII, le père jésuite Peter Gumpel.

    Le père Gumpel dit avoir parlé personnellement avec le général Dietrich Beelitz, qui était l’officier de liaison entre le bureau de Kesselring et le commandement d’Hitler. Le général Beelitz écouta la conversation téléphonique entre Stahel et Himmler et confirma que le général Stahel avait utilisé avec Himmler la menace d’un échec militaire si les arrestations s’étaient poursuivies.

    Les fascicules

    Un autre document, intitulé « Les actions directes pour sauver d’innombrables personnes de la nation juive », affirme que Mgr Hudal réussit – grâce à ses contacts avec Stahel et avec le colonel le baron von Veltheim – à obtenir que « 550 institutions et collèges religieux furent dispensés d’inspections et visites de la police militaire allemande ».

    Rien que dans une de ces structures, l’Institut Saint-Joseph, furent cachés 80 juifs.

    Ce document mentionne également l’implication « en grande partie » du prince Carlo Pacelli, neveu de Pie XII. « Les soldats allemands étaient très disciplinés et respectaient la signature d’un haut officier allemand... des milliers de juifs locaux à Rome, Assise, Lorete, Padoue, etc. furent sauvés grâce à cette déclaration ».

    D’après Michael Hesemann, il est évident que toute protestation publique du pape au départ du train, aurait provoqué la reprise des arrestations.

    Par ailleurs, il explique que la Fondation Pave the Way a sur son site web l’ordre original des SS d’arrêter 8.000 juifs romains, qui devaient être envoyés au camp de travail de Mauthausen – pour y être retenus comme otages – et non au camp de concentration d’Auschwitz. On peut penser que le Vatican pensait pouvoir négocier leur libération.

    On a également appris que le Vatican a reconnu que Mgr Hudal avait largement aidé certains criminels de guerre nazis à échapper à leur arrestation après la fin du conflit.

    Du fait de sa situation politique, l’évêque était persona non grata au Vatican, et reçut par ailleurs une lettre de réprobation du secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Giovanni Battista Montini (futur pape Paul VI), pour avoir suggéré que le Vatican aide les nazis à échapper à leur arrestation.

    Gary Krupp, directeur général de Pave the Way, souligne que la Fondation « a consacré beaucoup de ses ressources pour obtenir et diffuser publiquement toutes ces informations à l’intention des historiens et chercheurs. Mais curieusement, relève-t-il, aucunes des grandes voix critiques contre Pie XII n’a pris la peine de venir aux Archives du Vatican ouvertes (dans leur intégralité depuis 2006) pour des recherches à la source, ou n’ont cherché à accéder à notre site web gratuit, pour y consulter nos registres et ceux de Rome ».
     
    Gary Krupp espère sincèrement que les représentants des chercheurs de la communauté juive romaine entameront des recherches sur le matériel original qui se trouve à quelques pas seulement de chez eux.

    « Je crois qu’ils découvriront que l’existence aujourd’hui de celle que le pape Pie XII appelait ‘cette vibrante communauté’ est due aux efforts secrets de ce pape pour sauver chaque vie », souligne-t-il. « Pie XII a fait ce qu’il a pu, alors qu’il était sous la menace d’invasion, de mort, entouré de forces hostiles et d’espions infiltrés ».

  • Quand l'utopie conduit à la barbarie

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    Sur lefigaro.fr (Figaro Vox - Eugénie Bastié), un article très intéressant sur l'idéologie nazie et sur son antagonisme frontal avec le christianisme :

    Comment l'utopie mène au crime : une nouvelle enquête sur le nazisme

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Le caractère monstrueux du nazisme prend racine dans l'utopie. Tel est le propos du dernier livre Crime et utopie, de Frédéric Rouvillois. L'écrivain y montre comment le rêve d'un homme parfait a entraîné la Shoah et mis l'Europe à feu et à sang.

    Frédéric Rouvillois est professeur de droit public et écrivain. Il a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire des idées, notamment L'invention du Progrès, aux origines de la pensée totalitaire (CNRS éditions, 2010), ainsi que des essais sur la politesse, le snobisme et les institutions, et plus récement Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011).

    Votre thèse est à première vue déconcertante: le nazisme, une utopie! Qu'y a-t-il de commun entre l'utopie de Thomas More, l'Abbaye de Thélème de Rabelais, le socialisme utopique d'un Fourier et la barbarie nazie?

    L'utopie, ce n'est pas seulement un gentil projet difficile à réaliser, une amélioration impossible. Ce n'est pas passer des 35h aux 22h. Si on s'en tenait à cette définition simpliste, on ne pourrait évidemment pas parler d'utopie nazie. Mais il faut rappeler que cette acception de l'utopie, où l'adjectif «utopique» s'oppose simplement à «scientifique», est assez tardive, ayant été popularisée par Marx et Engels au XIXème siècle dans leur combat contre les socialismes utopiques à la française.

    L'utopie, c'est la disparition du conflit et du hasard: c'est un monde intégralement fluide, ce qui suppose une mainmise sur les choses, les êtres, la nature et l'histoire. Or, le noyau dur du nazisme, c'est moins le racisme que cette dimension utopique.

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  • A propos des frontières de la Russie

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    La question ukrainienne a remis en lumière celle des frontières de la Russie. Sur le site web « Liberté politique », Michel Pinton tente d’y répondre (extraits) :

    Les-frontieres-de-la-Russie-ne-sont-pas-sovietiques_visuel (1).jpg« Il y a un peu plus de vingt ans, le système communiste s’effondra et l’Union soviétique disparut. Aussitôt, des nations que l’on croyait disparues ont resurgi. La résurrection la plus surprenante de toutes a été celle de la Russie. Pour en comprendre la réalité et la portée, j’eus l’honneur de conduire à Moscou, au nom du Parlement européen, une délégation de responsables politiques et religieux, d’universitaires et d’éditorialistes, venus débattre d’un projet ambitieux : examiner sur quelles bases l’Union européenne tout juste née et la Russie revenue à la vie pouvaient établir des relations stables, étroites et confiantes.

    Qu’est-ce qu’être Russe ?

    (…) Nos interlocuteurs de Moscou étaient hantés par une interrogation qui dépassait le cadre de nos discussions : qu’est-ce que la Russie à notre époque ? Ou en termes plus concrets : qui est Russe et comment cette affirmation identitaire peut-elle se manifester au XXIe siècle sur le triple plan politique, social et religieux ?

    Après avoir été enfermée dans une tombe pendant plus de soixante-dix ans, la nation revenue à la lumière était absorbée par cette question existentielle (…). Un problème particulièrement compliqué et douloureux fut évoqué plusieurs fois devant nous : celui de l’espace russe. Tous nos interlocuteurs étaient d’accord pour considérer que la République née trois ans plus tôt était enfermée dans des frontières artificielles. Elles avaient été tracées par Lénine et Staline de façon arbitraire, dans le but avoué d’effacer tout sentiment d’appartenance nationale.

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  • Ukraine : vers la partition ?

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    De Christophe Geffroy dans le n° 258 (avril 2014) du mensuel « La Nef » (extraits):loup_deguise_en_agneau1.jpg

    « Très peu le mentionnent, mais la crise ukrainienne est avant tout la conséquence de l’effroyable échec du communisme soviétique, c’est une donnée qu’il ne faut pas perdre de vue. D’abord l’URSS créa un grand nombre de « républiques » en son sein, souvent sans vraie justification historique et ethnique, le but étant surtout de « casser » la résistance des peuples notamment en les « mélangeant » ; ensuite le joug communiste fut tel que toutes ces « républiques », même les plus artificielles, ont immédiatement profité de l’explosion de l’ex-Union Soviétique en 1991 pour se soustraire à son autorité. Et le pouvoir d’alors ne sut ni gérer cette transition – le mouvement incontrôlé des « indépendances » conduisit la Russie à se couper de 25 millions de Russes – ni la libéralisation politique et économique qui s’en suivit. Ainsi, pour reprendre les termes de Soljénitsyne, il s’opéra un « incroyable pillage de la richesse nationale livrée à des prédateurs » (1) – ces fameux oligarques qui pèsent toujours d’un si grand poids –, tandis qu’une nation comme l’Ukraine s’émancipait avec des frontières « artificiellement tracées par Lénine » et voyait ainsi son territoire multiplié par cinq par rapport « à l’époque où Khmelnitski rattacha l’Ukraine à la Russie » (2) en 1654, avec des régions traditionnellement russes qui n’avaient jamais appartenu à l’Ukraine (comme la Crimée, russe depuis 1774) : toute la crise actuelle est déjà là prédite par Soljénitsyne dès le milieu des années 1990.

    Cette crise n’aurait vraisemblablement pas atteint le stade actuel sans un autre élément : la politique des États-Unis et de l’Europe à l’égard de la Russie. (…). La politique américaine à l’égard de la Russie actuelle est-elle vraiment différente de celle menée contre l’ancienne URSS ? Tout se passe comme si la chute du communisme soviétique n’avait rien changé, il n’est que de lire les analyses des Kissinger et Brzezinski pour s’en rendre compte ! Ainsi, les États-Unis ont-ils essayé d’avancer l’Otan au plus près de la Russie, alors même que le pacte de Varsovie qui avait justifié cette alliance n’existe plus ; ils ont appuyé partout autour de la Russie les mouvements anti-russes ou soutenu des gouvernements corrompus qui leur étaient favorables ; en Ukraine en particulier, ils ont largement manipulé la « révolution orange » de 2004 en essayant de rapprocher le pays de l’Occident en attisant les rivalités entre l’ouest pro-européen et l’est pro-russe. Politique absurde qui niait la réalité historique, géographique et économique : par son commerce et son intégration notamment, l’Ukraine avait à l’évidence partie liée avec la Russie, ce qui n’empêchait pas, bien sûr, de nouer des liens avec l’Europe, mais sans vouloir aller plus vite que la musique et donc sans chercher à l’obliger à choisir entre deux partenaires inégaux.

    La responsabilité des États-Unis et de l’Europe est donc lourde, en ce sens qu’ils ont indubitablement poussé de façon bien irresponsable une partie des Ukrainiens à renverser Viktor Ianoukovitch par la force, président sans doute lamentable mais élu démocratiquement, ne l’oublions pas, et ainsi à exacerber les discordes internes au sein d’une jeune nation qu’ils savaient fragile et profondément divisée (…).

    Tout l’article ici : Ukraine : vers la partition ?

    Poutine n’est sans doute pas un ange, mais,  sous le masque de l’ « humanisme » libéral, les USA et leurs satellites européens ne sont pas nécessairement les agneaux auxquels on pense trop volontiers. JPSC.

  • Rwanda : le pays où Dieu pleure peut-être encore

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    On commémore, ces jours-ci, le vingtième anniversaire de la tragédie rwandaise de 1994. Sans que la communauté internationale veuille ou puisse faire grand’chose, on a compté alors près huit cent mille morts, dans une guerre civile tournant au génocide déclenché en avril de cette année-là par le pouvoir hutu,  mais finalement gagnée trois mois plus tard par les Tutsis du front patriotique de Paul Kagame. Vingt ans après, les choses en sont toujours là : l’ordre règne à Kigali, sans qu’on puisse présumer d’une « revanche » possible. Mais nous sommes ici dans une séquence de l’histoire longue.

    Le mythe fondateur d’un ordre social

    rwanda_940x705.jpgDans un livre paru chez Fayard en 1983 (« Afrique, Afrique»), Omer Marchal, un ancien de l’Afrique belge, raconte cette légende : lorsqu’Imana, le Dieu qui fit le ciel et la terre, eût créé les mille collines rwandaises et les grands lacs qui les baignent, il en fut séduit au point de revenir doucement dans la nuit bleue constellée, caresser ce paysage d’éternel printemps qu’il avait si bien façonné.

    Un soir, alors que brillaient le croissant de la lune et Nyamuhiribona, l’Etoile du Berger, dans le silence à peine troublé par les grillons et les meuglements assourdis des vaches Inyambo aux longues cornes-lyres, Imana descendit de l’empyrée céleste pour confier une jarre de lait à chacun des trois ancêtres des « races » qui peuplent son pays préféré : Gatwa était le père des Batwa, Gahutu, celui des Bahutu et Gatutsi celui des Batutsi.

    A l’aube de cette nuit des temps, Il revint s’enquérir de son dépôt. Or, Gatura avait renversé le lait, dans son sommeil. Gahutu avait eu soif et l’avait bu. Seul Gatutsi veillait auprès de la jarre qui lui avait été confiée. « Tu n’aimes pas mon lait ? » lui dit Imana. « Si, Seigneur, mais je l’ai conservé pour Toi, répond-il, prends en bois ! ». Alors Dieu dit à Gatutsi : « Ganza ! », Règne !

    De la légende à l’histoire

    Vaches.jpgMaintenant que s’efface ou s’occulte dans la mémoire des Belges le temps où la région des grands lacs d’Afrique fut aussi la leur, je note, avec les miens, les souvenirs personnels et l’histoire mêlés que consignèrent, avec bien d’autres, Omer Marchal (« Pleure, Rwanda bien-aimé », Villance-en-Ardenne, 1994) et le prince Eugène de Ligne (« Africa », librairie générale, Bruxelles 1961) :

    La légende des jours anciens simplifie l’histoire. Celle-ci commence voici mille9327158.jpg ans lorsque, venus des confins du Nil, les premiers pasteurs batutsis, longues silhouettes félines drapées dans des toges blanches, installèrent leurs troupeaux de vaches pharaoniques sur les hauts-plateaux du Rwanda. « Seigneurs de l’Herbe », ils y construisirent une hiérarchie féodale, se mélangeant plus ou moins avec les Hutus et les Twas dans les lignages de douze ou treize clans génériques.

    Rwanda_20070011.jpgCar, à leur arrivée, le pays n’était pas vide : les pygmoïdes batwa y vivaient déjà de la chasse et de la cueillette à l’âge à l'âge néolithique, suivis, bien avant l’an mil, par les ancêtres du « Peuple de la Houe », les agriculteurs bahutu.

    Non sans abus, certes, ni ces cruautés inhérentes à la naturephoto27.jpg blessée de l’homme, une société s’organise ensuite autour de ce lieu fondamental : l’Umurenge – la Colline- avec son armée, l’Ingabo et ses guerriers Intore, dont les célèbres danses ressemblaient à des parades amoureuses, avec son artisanat, ses metiers, les abacuzi, les abashumba, les abagaragu…

    Protégé par son lignage, son chef d’armée, le chef des pâtures et celui des terres, leterrasse_en_cours.JPG paysan mène ses bêtes ou cultive l’Isambu, son champ. La plus petite Umurenge vit aussi sous un autre regard, celui du prince des nobles tutsis, le « Maître des Tambours », le mwami-roi représenté par les chefs locaux mais qui, lui-même, est loin d’être inaccessible. Le petit homme des collines peut monter jusqu’à lui. Et il en fut largement ainsi  jusqu’au sanglant avènement de « Démokarasi », un dieu femelle dont les blancs inspirèrent le culte au tournant des années soixante du siècle dernier.

    Comment en est on arrivé là ?

    En 1896, un explorateur allemand, le comte von Götzen, fit tirer quelques coups de feu par ses ascaris zanzibarites puis plaça le pays sous protectorat du Reich, sans le dire au Mwami Rwabagiri, qui le reçut après mille ruses.

    Au lendemain de la Grande Guerre, la Société des Nations transféra le mandat à la Belgique, qui s’était d’ailleurs emparé de Kigali dès 1916. L’administration belge, suivant en cela les principes du maréchal Lyautey au Maroc, ne détruisit pas l’organisation traditionnelle de la société : elle s’y superposa (comme au Congo) pour combattre les pratiques barbares et les abus féodaux, développer un réseau économique moderne mais aussi social, hospitalier, éducatif. Elle fut secondée en cela par l’Eglise et, singulièrement, les Pères Blancs d’Afrique qui convertirent alors le royaume au Dieu de Jésus-Christ : «  Que ton Tambour résonne » sur la terre comme au ciel, chantait autrefois le Notre-Père rwandais.

    rw03.jpgEn 1931, la reine-mère Kanjogera et le mwami Musinga Yuhi V, dont l’immoralité n’avait d’égal que les outrages qu’il fit subir aux missionnaires, furent relégués à Kamembe (Cyangugu), proche de la ville congolaise de Bukavu sur l’autre rive du lac Kivu (photo) et de la Ruzizi : les « tambours sacrés ont alors été remis à l’un de ses soixante fils, Charles Mutara III Rudahingwa,  dont l’éducation avait été prise en main par les « abapadri rudahigwa_baudoin (1).jpg».

    Une image me revient à l’esprit : en 1955, sur une route bordée d’eucalyptus, un géant noir aux yeux en amandes, le nez fin et droit, s’avance appuyé sur sa houlette au milieu de ses vassaux. Un grand pagne blanc drape son corps comme une toge et, de haut en bas, sa coiffe en crinière est rehaussée de poils de singe. C’est Charles Mutara, quarante cinq ans, qui accueille le jeune Roi Baudouin.

    Péché mortel 

    Charles n’a pas d’enfants et il meurt quatre ans plus tard, en juillet 1959, dans les bras de son médecin blanc qui vient de lui administrer une piqûre : « mortelle » diront alors de mauvaises langues tutsies pressées de mettre fin à la tutelle coloniale  avant que celle-ci ne remette le pouvoir, au nom de la démocratie, au parti des hutus largement majoritaire.

    Sur les lieux mêmes de l’inhumation du Mwami Mutara, les féodaux écartent  son frère Rwigmera, partisan modéré des réformes, et, sous les yeux médusés  du Résident Général Harroy, proclament mwami Kigeri V, un demi-frère, fils parfaitement obscur de Musinga.

    Les événements suivront alors leur pente fatale : le « Parmehutu » de Grégoire Kayibanda monte en graine, soutenu par le lobby de la démocratie chrétienne, les Pères Blancs de Monseigneur Perraudin et le Colonel Logiest, résident militaire spécial de 1959 à 1962

    Car, tout commence à la Toussaint rouge de 1959. Les Hutus brandissent l’Umhoro. Sur à1393866731913.jpg la noblesse. Les tutsis répliquent à coup de flèches. Premier bain de sang. La Tutelle impose les élections. « Pour manger le royaume » accusent les Tutsis regroupés au sein de l’Unar. De fait, ils ne sont pas 25% de la population et, au petit jeu « one man, one vote », ils n’ont aucune chance : ils le refusent. La cause est alors entendue. Le « Parmehutu » s’installe au pouvoir communal en juillet 1960, puis national en septembre 1961. Le Mwami est déchu. Le Rwanda sera donc une république dont l’indépendance est fêtée le 1er juillet 1962 : Kayibanda préside à ses destinées. A ses côté un nouvel ambassadeur : l’ancien résident belge Guy Logiest.

    L’apocalypse et après  

    kibeho_compund.jpgLe décor est ainsi planté pour l’exil ou la mort atroce, au gré des vagues sanglantes qui se succéderont pendant trente ans, pour aboutir au génocide déclenché par le meurtre du successeur de Kayibanda, Juvénal Habyiarimana, et la percée décisive du Front patriotique en 1994 : Interhamwe hutus contre Inkotanyi tutsis mais aussi tout un peuple sans défense. Deux millions de réfugiés, et plus d’un demi-million de morts au moins,  en quelques mois.

    Dans cette tragédie, l’Eglise elle-même fut  alors réduite au silence et sa hiérarchie décapitée avec le régime dont elle fut si (trop) proche, même si quelques étoiles scintillèrent dans la nuit.

    Quoi qu’on dise aujourd’hui, le Rwanda, terre catholique, a toujours (bien plus que deVierge_kibeho.jpg rééducations à la chinoise) un immense besoin sacramentel : celui du pardon et de la vraie réconciliation des âmes. A ce prix seulement, il deviendra une nation, l’Imbuga y’Inyiabutatu, le peuple des trois « races » qui ont fondé autrefois la terre des mille collines.

    En 1982 déjà, la Vierge Marie apparue de façon prémonitoire à Kibeho, lieu même d’épouvantables massacres en avril 1994, avait appelé au repentir et à la conversion des cœurs : un message que l’Eglise a authentifié en 2001. Il n’a nullement perdu son actualité.

    JPSC  

  • Civilisation : le mariage chrétien accomplit la personne humaine

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    Alors que le mariage est attaqué partout, et notamment par les législations des États, le Pape François a terminé le cycle de sa catéchèse sur les sacrements en évoquant, hier mercredi  lors de l’audience générale, le sacrement du mariage ...

    Le premier des deux synodes consacrés à la famille aura lieu à Rome en octobre prochain. A noter, dans cette perspective, la conférence qui sera donnée à l’église Saint-Jacques à Liège le lundi 26 mai prochain à 20 heures par Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil Pontifical pour la famille. Nous y reviendrons. JPSC

  • Le césaropapisme russe contre le nationalisme ukrainien

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    51159_patriarche-kirill-cyrille-moscou-orthodoxe-russe_440x260 (1).jpgSur le site de « La Vie », Antoine Arjakovsky, directeur de recherche au Collège des Bernardins, spécialiste de l'orthodoxie, répond aux questions de Marie-Lucile Kubaki :

     Quel impact la situation de crise en Ukraine a-t-elle eu sur les relations entre les Eglises ?

    D'un côté, les Eglises orthodoxes ukrainiennes (Patriarcat de Moscou – PM - et Patriarcat de Kiev - PK), qui avaient résisté ensemble pendant trois mois, ont voulu aller plus loin en reposant la question de la réunification depuis leur séparation en 1991. Le patriarche Philarète a fait des annonces et il y a eu un synode du patriarcat de Kiev. De l'autre, assez rapidement, le patriarche Cyrille de Moscou (photo) qui ne veut pas que l'Eglise ukrainienne relevant de sa juridiction se réconcilie avec le patriarcat de Kiev, a changé la tête de l'Eglise orthodoxe ukrainienne. Le 2 mars, il a ainsi remplacé Vladymyr Sobodan par Onufri de Tchernivtsi. Le métropolite Onufri est un proche de Cyrille, pro-moscovite. Certains ont apprécié malgré tout que ce soit un évêque ukrainien plutôt qu'un évêque russe. En effet, au mois de décembre dernier, le chef de l'Eglise orthodoxe en Biélorussie, le métropolite Philarète (à ne pas confondre avec Philarète de Kiev) n'a pas été remplacé par un évêque orthodoxe de Biélorussie mais par un proche de Cyrille, un évêque russe. Les Ukrainiens craignaient que Cyrille ne fasse la même chose et des noms dont celui du métropolite Hilarion Alfeyev, numéro deux du patriarcat de Moscou, commençaient à circuler.

    La suite ici : "Le patriarche Cyrille est en train de perdre l'Eglise orthodoxe ukrainienne"

  • Sainte Gertrude de Nivelles (17 mars)

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    0_Gertrude_de_Nivelles_-_JPG.jpgLA VIE DE SAINTE GERTRUDE DE NIVELLES - fête au 17 mars (source)

    Sainte Gertrude était la fille de Pépin de Landen et de Sainte Itte, et parente de Saint Bavon. Elle naquit à Landen en 626. Dès sa jeunesse, elle est considérée comme un modèle de vertu: dédaignant les vanités de ce monde, elle consacra, sur le conseil de Saint Amand, sa virginité à Dieu.

    Un jour, le fils d'un grand seigneur d'Austrasie l'aperçut à la cour du roi, et s'éprit d'elle. Il en parla au roi, qui fit mander Pépin et sa fille pour leur proposer ce qui devait être un excellent parti. Mais Gertrude refusa catégoriquement, faisant remarquer au roi qu'elle avait depuis son enfance voué sa virginité au Christ. Le roi, bien qu'étonné, approuva cette attitude. Le jeune seigneur, lui, en conçut, comme il fallait s'y attendre, un vif dépît. Quant à Pépin, il désapprouvait totalement le refus de sa fille et il était décidé à employer toutes les ressources de l'autorité paternelle pour modifier les intentions de Gertrude. Pour la jeune fille, il n'y avait plus qu'une solution: la fugue. Avec le consentement de sa mère, Gertrude s'enfuit de la maison paternelle et se retira en un lieu solitaire où elle passa quelque temps dans la prière, la retraite et la pratique de la vertu. Pépin fut obligé de comprendre et rappela sa fille, enfin décidé à respecter son engagement.

    Le décès de Pépin de Landen faucha brutalement le bonheur familial que connaissait cette belle famille. Lorsque Itte fonde un monastère sur le conseil de Saint Amand, Gertrude vient s'installer à Nivelles pour être proche de sa mère. Mais les prétendants à sa main (et à l'héritage de Pépin !) n'ont pas renoncé à l'épouser, et leurs tracasseries iront si loin que Gertrude demande à entrer elle-même au monastère dirigé par sa mère. ltte lui coupa elle-même les cheveux, et Gertrude y fit profession entre les mains de Saint Amand. Elle y fut un modèle de piété, de douceur, de patience et de toutes les vertus. Lors du décès de sa mère, Gertrude lui succède tout naturellement dans la charge abbatiale. Mais craignant d'être détournée par là de la prière et de la contemplation, elle chargea certains religieux du soin des affaires extérieures de la maison, et se partagea celles de l'intérieur avec ses compagnes.

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