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Histoire - Page 68

  • En finir avec la repentance et la "cancel culture"

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    Une carte blanche de Madio Fatalini, étudiant en Droit à l’université de Liège publiée sur le site de La Libre :

    Il faut en finir avec la repentance et la "cancel culture"

    Le secrétaire d’Etat en charge du Patrimoine, Pascal Smet, fut sommé ce 14 juin par deux députés (Ecolo) bruxellois de travailler « à la création d’un espace public plus inclusif » et à la « décolonisation de l’espace public ». À cela, Pascal Smet répond qu’il y travaille « dans le respect du calendrier fixé ». Combat contre le racisme, à l’évidence oui ; la repentance et la « cancel culture », non. Pourtant, Pascal Smet et les militants décoloniaux les confondent.

    Statues sapées ou déboulonnées, rues, boulevards, tunnels débaptisés, Histoires déconstruites, réécrites et souillées, personnalités publiques abattues puis lynchées (même Annie Cordy!), les congés de Noël et de Pâques deviennent congés d’hiver et de printemps ; tous nos héritages sont accusés des pires maux. Églises, bustes de personnages historiques, architecture, traditions et le Bruxelles du roi-bâtisseur n’ont grâce à leurs yeux ; « circulez, il n’y a rien à voir », scandent nos militants décoloniaux. Il faut purger l’espace public de cet ignoble héritage car il est le continuateur de l’oppression raciale par d’autres moyens. 

    Les Belges n’ont plus le droit d’aimer leur Histoire, ni même de l’apprendre ; soit ils doivent l’effacer et la réécrire, soit s’en excuser, s’agenouiller, se repentir, se confesser auprès des nouveaux prêtres. L’idéologie « décoloniale » dont nous regardions avec stupéfaction la naissance dans les campus américains, a désormais traversé l’Atlantique pour frapper de plein fouet la Belgique ou la France. A l’instar de Staline qui effaçait Trotsky des images officielles, les militants décoloniaux considèrent la Belgique comme un Royaume palimpseste, un parchemin dont on fait disparaître les inscriptions pour pouvoir y écrire de nouveau et, cette fois, en veillant à respecter les critères moraux d’une certaine idéologie. Il ne faut pas se méprendre ; ce mouvement a contaminé et gangrené de nombreuses corporations : politiques, journalistes, historiens, professeurs. Les décoloniaux vouent aux gémonies les récalcitrants qu’ils psychiatrisent - fidèles aux méthodes staliniennes - pour régner sans partage sur le débat d’idées, jusqu’à ce que le désaccord et la contradiction soient muselés au nom de la tolérance, l’humanisme, l’universel et la bienveillance. Méthode efficace : si vous n’êtes pas d’accord, vous êtes intolérants ou racistes. Nous sommes libres de nous exprimer tant que l’on ne nuit pas à autrui, jusqu’à ce que cette notion de nuire à autrui devienne si grande et si sensible qu’elle recrée de facto une censure et une pensée unique. Qui n’a pas naïvement pensé, ne fut-ce qu’une fois : « on ne peut plus rien dire » ?

    La purge est en marche, au service du Bien

    Le 17 juillet 2020, une Commission spéciale - autrement dit, une sinécure - a été chargée par le Parlement d’examiner le passé colonial belge. Une de ses missions est d’étudier « la mesure dans laquelle des actions symboliques telles que le retrait ou la contextualisation de statues honorant ou ayant honoré des protagonistes de la colonisation, une reconnaissance publique des faits et des excuses publiques ou la construction de monuments/mémoriaux en lhonneur des Congolais, Rwandais, Burundais et des victimes de la colonisation, etc. peuvent produire des effets dapaisement, tant en Belgique qu’à l’étranger» Nos politiques du PTB au MR, atteints d’aboulie et heureux de se vêtir des principes humanistes grandiloquents, semblent subjugués par les causes décoloniales qui veulent purger notre héritage historique au nom des nouvelles vertus morales établies par leur idéologie mortifère. Pour eux, l’Histoire n’est qu’un bloc monolithique qui se lit à l’aune d’une médiocrité imposée par la bien-pensance. Pour eux, l’Histoire ne se lit qu’à travers la dialectique marxiste d’oppresseur-victime. En parangon de la lutte décoloniale, les verts demandent d’accélérer le tempo et Pascal Smet (Vooruit) les rassure : nous sommes dans les temps ; la réécriture est en marche, la purge est en cours. Dans le monde plein de vertus tocquevilliennes devenues folles, Pascal Smet et ses amis ont reçu une divine mission : rééduquer les Belges - historiquement racistes par nature - et laver l’espace public des moindres méfaits qui irriteraient l’une ou l’autre minorité. Ce pauvre Pascal Smet est un fossoyeur heureux. La cible favorite ? Léopold II, ce roi raciste, sanguinaire et génocidaire ; ils rêvent de le jeter à la poubelle de l’Histoire ou de lui adresser une citation à comparaitre devant les juges de l’Inquisition du Bien. Ô satané Léopold II, pourquoi nous as-tu légué ce lourd fardeau ? se lamentent nos étourneaux sans comprendre qu’il fut l’un des plus grands rois - après Albert Ier - du Royaume.

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  • Les désordres sexuels des dictateurs

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    De Francesco Agnoli sur la Nuova Bussola Quotidiana (En) :

    Maniaques et pervers : les dictateurs sous les draps

    24-06-2021

    Mussolini était un coureur de jupons maniaque ; Togliatti était fourbe jusque dans ses trahisons et ses avortements ; Hitler était bisexuel, pervers et sadomasochiste ; Berija était un pornographe et Staline un pédophile pour "filles mineures dodues". La vie sexuelle des dictateurs du XXe siècle n'est pas un exemple de vertu. Une étude détaillée.

    Stalin, Hitler and Mussolini

    La vie privée des grands personnages historiques, notamment des dictateurs du XXe siècle, suscite un intérêt croissant. Chaque parcelle de leur vie est étudiée, qu'il s'agisse de leur pensée, de leurs choix politiques, etc. Depuis quelque temps, les enquêtes sur la vie privée et affective de Mussolini et d'Hitler en particulier connaissent également un succès considérable (Staline, en revanche, a eu moins de "chance").

    Mussolini, le "coureur de jupons

    L'Italie a été marquée pendant de nombreuses années par l'activité politique de Benito Mussolini, d'abord dirigeant socialiste, acclamé à gauche pour son anticléricalisme et son zèle révolutionnaire, puis fasciste.

    La vie amoureuse de Mussolini est assez bien connue : jeune homme, il est un théoricien de "l'amour libre", opposé au mariage et aux enfants (il traduit un pamphlet néo-malthusien intitulé Meno figli, meno schiavi, "Moins d'enfants, moins d'esclaves"), proche du féminisme de gauche. Avant de devenir Il Duce, il fréquente les bordels, gère même 3 ou 4 relations en même temps, sans se soucier des enfants qui en naissent : ils sont destinés à la maison de fous, comme dans le cas du fils qu'il a eu d'Ida Dalser, à l'abandon, voire à l'avortement, comme dans le cas d'un des deux enfants qu'il a eu de la très jeune Bianca Ceccato, sa secrétaire personnelle au Popolo d'Italia.

    Des historiens comme Mimmo Franzinelli, auteur de 'Il duce e le donne. Avventure e passioni extraconiugali di Mussolini', "Le Duce et les femmes. Aventures et passions extraconjugales de Mussolini" (Mondadori, Milan, 2013), et Antonio Spinosa, qui a écrit 'I figli del duce', "Les enfants du Duce" (Rizzoli, Milan, 1983), ont enquêté sur l'histoire de certaines des maîtresses du Duce, des socialistes juives Angelica Balabanoff et Margherita Sarfatti à Ida Dalser, Leda Rafanelli (experte en cartomancie et en Coran), Giulia Mattavelli. ... jusqu'à, par souci de concision, Claretta Petacci.

    Roberto Festorazzi le résume comme suit : "la consommation vorace de chair féminine était une constante dans sa vie", ainsi que l'utilisation de drogues, "comme stimulant sexuel" (Roberto Festorazzi, Margherita Sarfatti. La donna che inventò Mussolini, "Margherita Sarfatti, la femme qui a inventé Mussolini", Colla editore, Vicenza, 2010). Sa fréquentation juvénile des maisons closes a conduit Mussolini à considérer le sexe comme son "obsession" (il a même craint pendant longtemps d'avoir contracté la syphilis), à tel point que le médecin Pierluigi Baima Bollone n'a pas hésité à qualifier le Duce de "maniaque sexuel" (Pierluigi Baima Bollone, La psicologia di Mussolini, "La psychologie de Mussolini").

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  • Reconnaissance du martyre de dix religieuses assassinées par l’Armée rouge

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    De Marzena Devoud sur Aleteia.org :

    L’Église reconnaît le martyre de dix religieuses assassinées par l’Armée rouge

    Soeurs de la Congrégation de sainte Elisabeth

    20/06/21

    Parce qu’elles défendaient leur chasteté et la vie de ceux qui leur ont été confiés, sœur Marie Paschalis Jahn et ses neuf compagnes de la congrégation des Sœurs de sainte-Élisabeth ont été assassinées par des soldats soviétiques en 1945. Le pape François a reconnu leur martyre et annoncé leur béatification prochaine.

    « Ces dix sœurs élisabéthaines représentent plus d’une centaine de sœurs assassinées par les soldats soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale », a déclaré à Vatican News sœur Miriam Zając, postulante au procès de béatification qui s’est conclu par la reconnaissance de leur martyre ce samedi 19 juin 2021.

    Il a fallu attendre 76 ans pour entamer le procès de béatification débuté en 2011 : la situation politique avait exigé tout ce temps pour taire les raisons de leur mort héroïque. Selon Vatican News, la célébration de la béatification de ces dix sœurs de la Congrégation de sainte-Élisabeth aura lieu très prochainement à Wroclaw, (Pologne), ville de la région où elles habitaient.

    C’est dans une atmosphère de terreur et d’intimidation générale que les sœurs sont restées fidèles à leur vocation de samaritaines en exerçant leur ministère auprès des malades, des personnes âgées et des orphelins. Certaines d’entre elles ont été sauvagement torturées avant leur mort en 1945.

    Voici les noms de celles qui sont devenues un signe de contradiction et de fidélité au Christ : sœur M. Paschalis Jahn, assassinée le 11 mai 1945 ; sœur M. Rosaria Schilling, assassinée le 23 février 1945 ; sœur M. Adela Schramm, décédée avec les malades qu’elle servait le 25 février 1945 ; sœur M. Sabina Thienel, assassinée le 1er mars 1945 ; sœur M. Sapientia Heymann assassinée le 24 mars 1945 ; sœur M. Melusja Rybka, assassinée le 24 mars 1945 ; sœur M. Adelheidis Töpfer assassinée le 25 mars ; sœur M. Felicitas Ellmerer assassinée le 25 mars 1945 ; sœur M. Edelburgis Kubitzki assassinée le 20 février 1945 à Żary et enfin sœur M. Acutina Goldberg assassinée le 2 mai 1945.

    Par ailleurs, lors de l’audience donnée au cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Pape a autorisé cette dernière à promulguer six autres décrets, un sur le martyre et cinq sur l’héroïcité des vertus.

  • Irlande : des messes pour "le renouveau de la foi” sur les autels du temps de la persécution

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Des messes dans toute l’Irlande sur les autels du temps de la persécution, pour "le renouveau de la foi”

    18 juin 2021


    Les 26 autels de pierre qui parsèment la campagne en Irlande, témoins des temps de persécution du XVIIe siècle où les catholiques se retrouvaient dans des lieux isolés pour assister clandestinement à la messe en plein air, ont tous renoué avec cette tradition ces derniers jours.
     
    C’est à l’initiative de l’Aide à l’Eglise en Détresse que les messes ont été organisées dans l’ensemble des diocèses d’Irlande sur les célèbres « Mass Rocks » diocésains – les « rochers pour la messe » – pour demander une grâce bien précise : « le renouveau de la foi » dans le pays.
     
    Celui-ci s’est vu envahir par la culture de mort à une vitesse vertigineuse, avec l’approbation par référendum de l’avortement légal, la légalisation du « mariage » des couples de même sexe, et le rejet croissant de l’Eglise catholique par la population jadis profondément croyante – mélange de sécularisme et de dégoût face aux multiples cas d’abus sexuels de mineurs ou de maltraitances de la part d’instituts religieux qui ont été mis au jour (et dûment exploités par la presse).
     

     
    Aide à l’Eglise en détresse a donc décidé de faire célébrer une messe dans chacun des diocèses d’Irlande pendant les jours qui mènent au 20 juin, fête des martyrs d’Irlande, afin d’obtenir par leur intercession un retour et un renouvellement de la foi. Il s’agit de catholiques tués en haine de la foi entre 1537 et 1714, tels Olivier Plunkett, archevêque d’Armargh, béatifié en 1920, canonisé en 1975, et une vingtaine d’autres Irlandais, prêtres ou religieux pour la plupart.
     
    Pour l’abbé Gerard Quirke, de l’archidiocèse de Tuam, ce ne fut pas une première, puisqu’il avait pris l’initiative d’aller dire sa messe de Pâques face au soleil levant en avril dernier en raison des restrictions COVID qui l’empêchaient de célébrer les offices publiquement en son église. Image poignante, qui témoignait d’une autre sorte de persécution que celle à laquelle l’Irlande catholique fut soumise il y a plus de trois siècles.
     
    Ces derniers jours, il s’est joint aux 25 autres prêtres et moines qui ont renoué avec la tradition de la messe célébrée sur un autel en pierre naturelle, parfois difficilement reconnaissable comme tel – il s’agissait de se cacher des autorité – et situé bien souvent sur une hauteur afin de permettre au célébrant et à l’assistance de surveiller les environs afin de pouvoir deviner l’ennemi au loin.
     

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  • Pie XII, le pape calomnié

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    De France Catholique :

    Pie XII (1876-1958)

    Le pape calomnié

    propos recueillis par Constantin de Vergennes

    vendredi 18 juin 2021

    Pie XII en 1939.

    Cible de graves accusations sur son action durant la Seconde Guerre mondiale, Pie XII fut en réalité une figure de courage et d’habileté, comme le révèlent les archives du Vatican qui viennent de s’ouvrir. Entretien avec Johan Ickx, responsable des Archives historiques de la Secrétairerie d’État, et auteur de Le Bureau. Les juifs de Pie XII (éd. Michel Lafon).

    Avant de devenir le pape Pie XII, Eugenio Pacelli a été marqué par l’action pour la paix de Benoît XV. En quoi a-t-il marqué son propre pontificat ?

    Johan Ickx : S’il existe un nombre très important de livres publiés sur Pie XII, il est surprenant de constater l’absence d’études sérieuses sur l’activité durant la Première Guerre d’Eugenio Pacelli, alors diplomate et secrétaire de la Congrégation pour les affaires ecclésiastiques extraordinaires – le ministère des Affaires étrangères du Saint-Siège de cette époque. Lors de la préparation du livre La guerre et le Vatican (éd. du Cerf), publié en 2018 à partir de sources disponibles depuis des décennies, j’ai été convaincu qu’il existait une anomalie – pour ne pas dire une distorsion idéologique – dans l’interprétation de l’œuvre du pape d’alors, Benoît XV, en faveur de la paix. Dans nos livres et cours d’histoire, à de rares exceptions près, ce pape fut appelé par l’historiographie belge et française «  der Moffenpapst  » : le «  pape des Boches  ». Ce refrain nous a été enseigné et répété depuis les années 1960 dans les universités comme une vérité définitive, acquise par la science historique.

    Cette historiographie a utilisé un grief formulé par un courant présent dans l’opinion publique française et belge après la Grande Guerre, qui voulait que le pape n’ait pas parlé, n’ait rien fait et soit resté inerte face à la brutalité de la fureur teutonique. Et ce sont les mêmes accusations qui seront portées, vingt ans après la Seconde Guerre mondiale, contre Pie XII. Or, on découvre que la diplomatie de Pacelli, pendant la Première Guerre mondiale, suivait une orientation inverse : une ouverture vers les forces alliées, la Belgique, la France et l’Angleterre. Parmi ses propres collaborateurs, il règne au contraire une singulière méfiance envers le mensonge teutonique, et même envers les éléments pro-allemands. Tout ceci a des répercussions sur l’historiographie du pontificat de Pie XII. Mais il faudra attendre de nouvelles études sur cette période spécifique pour comprendre totalement le jeune Pacelli.

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  • A propos de saint Jean Chrysostome

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  • Tombes d'enfants à Kamloops : connaître les faits plutôt que s'en tenir à des insinuations

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Découverte de tombes d’enfants à Kamloops demande une enquête rigoureuse et non des conclusions trop hâtives et partiales

    12 juin 2021

    Pensionnat de Kamloops

    Texte de Michael Haynes — Traduit par CQV

    Kamloops, Colombie-Britannique, 9 juin 2021 — La triste découverte de 215 tombes anonymes d’enfants au pensionnat indien de Kamloops a suscité beaucoup de chagrin et d’indignation, ainsi que des attaques virulentes contre l’Église catholique.

    Malgré cette réaction rapide, de nombreuses questions subsistent sur cette affaire. L’auteur canadien Michael O’Brien, lui-même ancien élève de l’un de ces pensionnats, a mis en garde contre le danger d’accuser l’Église de meurtre avant d’avoir obtenu des informations réelles sur les tombes récemment découvertes, y compris sur le contexte de la période des pensionnats.

    Rosanne Casimir, chef de la Première nation Tk'emlups te Secwépemc, a révélé le 28 mai que les corps de 215 écoliers, dont certains n’avaient que trois ans, avaient été découverts sous terre grâce à un radar à pénétration de sol. Casimir a mentionné que c’était un « fait connu dans notre communauté », ce qui a mené à la recherche et à la découverte des corps.

    Casimir a également noté que « ces enfants disparus sont des décès non documentés », ajoutant que de nombreuses questions restaient sans réponse, et laissant entendre qu’il était possible de trouver d’autres corps en attendant une enquête plus approfondie. Elle l’a décrit comme une « perte inconcevable, dont on parlait, mais qui n’avait jamais été documentée au pensionnat indien de Kamloops ».

    Mme Casimir a noté que l’enquête était en cours depuis le début des années 2000, précisant que les récits d’anciens élèves avaient alimenté le désir de rechercher les tombes.

    À la suite de cette découverte, des attaques virulentes ont été lancées contre l’Église catholique, qui dirigeait le pensionnat alors que l’État le finançait, et le sentiment anticatholique dans les médias grand public est à son comble.

    Le système des pensionnats

    Le pensionnat de Kamloops, situé dans le sud de la Colombie-Britannique, a été géré par l’Église catholique de 1890 à 1969, date à laquelle le gouvernement fédéral a pris en charge la gestion de l’établissement et l’a transformé en externat jusqu’à sa fermeture en 1978. À son apogée, Kamloops comptait plus de 500 enfants inscrits dans les années 1950 et était autrefois la plus grande école du réseau de pensionnats.

    L’école a été confiée à la direction des Oblats de Marie Immaculée en 1893, sur ordre du gouvernement. Cependant, en 1910, le directeur a signalé que le gouvernement ne fournissait pas suffisamment de fonds pour nourrir correctement les enfants. Un rapport similaire a été fait dans les années 1920.

    En 1924, le bâtiment a été partiellement détruit par un incendie.

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  • Tombes de Kamloops : les questions d'évangélisation et de mission soutenues par l'État

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    La découverte de Kamloops alimente les questions d'évangélisation et de mission soutenues par l'État

    La question est aussi vieille que le colonialisme.

    11 juin 2021

    Le pape François a exprimé sa douleur et sa solidarité avec les peuples autochtones du Canada après la récente découverte de 215 tombes non marquées dans un ancien pensionnat à Kamloops, en Colombie-Britannique. Cette découverte a bouleversé la vie publique canadienne comme peu de sujets l'ont fait ces dernières années.

    Les jours précédents, les appels à des excuses papales officielles se sont multipliés, y compris de la part du Premier ministre Justin Trudeau. Ceux qui les ont réclamées ont estimé que les commentaires du Saint-Père à l'Angélus du 6 juin étaient inadéquats.

    La question a une portée plus large que le Canada. Comment l'Église pense-t-elle aujourd'hui à l'évangélisation et à la mission soutenues par le pouvoir de l'État - l'histoire des missions presque partout, que ce soit au Canada, au Mexique, en Inde ou au Brésil ? Si le projet colonial européen était moralement mauvais, comment penser alors au fait que la grande majorité des catholiques du monde ont reçu la foi grâce à lui ? 

    Cette question n'est pas nouvelle. Le meilleur film catholique jamais réalisé, The Mission (1986), examine l'enchevêtrement de la mission, de l'évangélisation, de l'esclavage, de la politique coloniale et des relations entre l'Église et l'État dans l'Amérique du Sud du XVIIIe siècle. En 1992, à l'occasion du cinquième centenaire du départ de Christophe Colomb pour l'Amérique, la question a fait l'objet d'un discours public largement favorable à Christophe Colomb. En 2020, alors que les statues de Saint Junipero Serra étaient renversées en Californie, le débat public avait nettement évolué.

    Les pensionnats

    À la fin du XIXe siècle, le gouvernement fédéral du Canada a lancé une politique d'éducation des enfants autochtones, appelés alors "Indiens" et aujourd'hui "indigènes". Cette éducation était destinée à fournir les rudiments d'une éducation européenne et à faciliter la participation des peuples indigènes à l'économie au sens large. 

    Mais le projet avait un objectif culturel plus fondamental, qui était de favoriser l'assimilation en supprimant les langues, les vêtements, les coiffures et la culture indiennes. Selon une expression tristement célèbre, l'objectif était de "tuer l'Indien dans l'enfant". 

    Le gouvernement a construit des pensionnats pour accueillir les enfants indigènes et a rendu leur présence obligatoire. Certaines familles envoyaient leurs enfants de leur plein gré ; pour beaucoup d'autres, les enfants étaient pris par l'État et forcés de vivre dans les "pensionnats" pendant l'année scolaire.

    Bien qu'il s'agisse d'une politique gouvernementale et que les écoles aient été construites par le gouvernement, leur fonctionnement a été largement confié à diverses églises chrétiennes, qui disposaient de l'énergie missionnaire nécessaire pour envoyer des enseignants dans les régions éloignées. Les diocèses et les ordres religieux catholiques géraient environ 60 % des pensionnats.

    Cette politique bénéficiait d'un large soutien de la part de tous les éléments du gouvernement et de la société canadienne. Les pensionnats ont perduré jusque dans les années 1960. Le dernier a fermé dans les années 1990. En 1969 encore, la politique officielle du premier ministre de l'époque, Pierre Trudeau, et du futur premier ministre, Jean Chrétien, était de favoriser l'assimilation des peuples autochtones.

    Abus et excuses

    À la fin des années 1980, d'anciens élèves des pensionnats ont commencé à raconter leurs histoires d'abus physiques et sexuels généralisés. Sur les 150 000 enfants autochtones qui ont fréquenté ces écoles, quelque 6 000 sont morts pendant leur séjour en raison de maladies contagieuses, de soins médicaux insuffisants et de négligence.

    En plus des abus, le principe même des pensionnats a été contesté comme étant injuste. En 2015, un rapport historique de la Commission de vérité et de réconciliation (Truth and Reconciliation Commission TRC) a non seulement décrit en détail les abus, mais a également condamné toute l'entreprise en la qualifiant de "génocide culturel". 

    Le processus de la TRC a fondamentalement changé la vision consensuelle de l'histoire canadienne au sein du gouvernement, des universités et des médias, à tel point que même les statues de Sir John A. Macdonald, le premier Premier ministre, ont été retirées dans les villes du pays. "Sir John A. Macdonald, comme on l'appelle communément, est tenu en moins bonne estime dans les cercles d'élite que ne le seraient des pères fondateurs esclavagistes américains comparables, comme Thomas Jefferson.

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  • France : l'abbaye de Solignac reprend vie

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    De Lauriane Vofo Kana sur Aleteia.org :

    Absents depuis la Révolution, les bénédictins sont de retour à l’abbaye de Solignac

    Abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Solignac

    Marie-Flore Harmel

    Plusieurs fois détruite et reconstruite, l'abbaye de Solignac va de nouveau abriter des moine bénédictins.

    Grande nouvelle dans le diocèse de Limoges ! Des bénédictins de l’abbaye Saint-Joseph-de-Clairval vont fonder un prieuré en l’abbaye de Solignac. Les premiers moines doivent s'y installer le 1er août prochain et d'autres arriveront à l'automne.

    L’abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Solignac, en Haute-Vienne, va retrouver une communauté après 17 années sans aucun occupant. Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges, et Dom Jean-Bernard Marie Bories, abbé de Saint-Joseph-de-Clairval, ont annoncé la nouvelle jeudi 10 juin. La fondation signe le retour de la vie monastique contemplative masculine dans le Limousin.

    Les frères bénédictins ont plébiscité à plus des deux tiers la fondation du prieuré Saint-Joseph. Dépendant de l’abbaye Saint-Joseph-de-Clairval, il accueillera le 1er août cinq ou six moines avant d’autres arrivées à l’automne. Preuve qu’une nouvelle page de l’histoire de l’abbaye s’écrit.

    Une histoire de (re)fondations

    En effet, saint Éloi, futur évêque de Noyon, fonde au VIIe siècle le monastère qui observe la règle de Saint Benoît. Au XVIIe la Congrégation de Saint-Maur est chargée de la restauration de l’abbaye victime des guerres de Religion. Et la vie bénédictine se déploie jusqu’à la Révolution. Le monastère devient un pensionnat de jeunes filles sous l’Empire et abrite à un moment une fabrique de porcelaines. Les Oblats de Marie Immaculée en font l’acquisition à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’abbaye est par la suite confiée à la communauté du Verbe de vie puis achetée en 2011 par le diocèse. « On dit de l’abbaye qu’elle a été 10 fois détruite et 10 fois reconstruite », raconte à Aleteia Damien Deleersnijder — en charge du projet de l’abbaye — tout heureux de la nouvelle.

    Mgr Pierre-Antoine Bozo célèbrera la messe d’installation des moines le 28 novembre. Une nouvelle année liturgique pour un nouveau départ.

    Bel essaimage ! Saint-Joseph de Clairval a été fondée en 1972 par dom Augustin-Marie Joly. Initialement fondée en Suisse, à Clairval, l'abbaye s’est installée à Flavigny en 1976, le propriétaire voulant récupérer les bâtiments que la communauté occupait précédemment. En souvenir de cette période, la communauté a conservé le nom de Clairval. Le monastère est érigé en abbaye depuis 1992. Il compte une cinquantaine de moines. Les moines prêtres célèbrent la messe basse chaque jour, la plupart dans la forme extraordinaire du rite romain. La messe conventuelle suit le rite ordinaire mais « ad orientem », en latin et chant grégorien. Tous les offices de la liturgie des heures sont aussi chantés en grégorien.

    JPSC

  • Au risque de l’histoire : l’Eglise et les Lumières

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    Une émission de Christophe Dickès sur KTO:

    Au milieu du XVIIIe siècle, le pape Clément XIII remet vigoureusement en cause la philosophie des Lumières. Par son encyclique Christianæ reipublicæ salus (Le salut du peuple chrétien), publiée en 1766, il en condamne les principes et les oeuvres. L’oeuvre de Rousseau mais aussi celle de l’Encyclopédie sont mises à l’Index (fameuse liste de livres dont la lecture était interdite par l’Eglise). Premier texte dogmatique d’un catholicisme intransigeant, Clément XIII peut biaiser ici notre lecture des rapports entre l’Eglise et Les Lumières. Comment en est-on arrivé là ? A-t-il existé des papes « éclairés » ? Rome fut-elle, tout au long du XVIIIe siècle, une capitale culturelle dans le sillage intellectuello-artistique de la Renaissance ? Les Lumières furent-elles d’ailleurs un sérieux sujet de préoccupation de l’Eglise ? Grâce à Albane Pialoux et Olivier Andurand, l’émission Au risque de l’histoire propose de considérer les événements dans leur contexte et toute leur complexité:

    JPSC

  • Découvrir "le beau XIIème siècle" sur KTO

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    De KTO :

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    Le Beau XIIe siècle

    Le Beau XIIe siècle

    La cathédrale Notre-Dame de Paris est le témoin de ce qui fut une renaissance, une révolution, et aussi une naissance, celle de la culture européenne moderne. Un changement de paradigme sur lequel nous vivons encore.

    Découvrez cette extraordinaire révolution des mentalités en matière d'art, de littérature et de théologie, dans ce film documentaire historique et artistique de Bruno Aguila.

    Le Beau XIIe siècle, ce lundi à 20h35

    Une coproduction KTO/MERAPI PRODUCTION 2021

  • Kamloops : "un appel fort à nous détourner du modèle colonisateur" (pape François)

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    De Vatican News :

    6 juin 2021

    Kamloops: le Pape invite à «se détourner du modèle colonisateur»

    Lors de la prière de l’Angélus, ce dimanche matin, le Pape s’est longuement exprimé au sujet du scandale provoqué au Canada par la découverte de plus de 200 corps dans un ancien pensionnat autochtone qui fut administré par l’Église catholique.

    Le Pape a dit suivre «avec tristesse les nouvelles en provenance du Canada concernant la découverte choquante des restes de 215 enfants, élèves du pensionnat indien de Kamloops, dans la province de la Colombie-Britannique. Je me joins aux évêques canadiens et à toute l'Église catholique au Canada pour exprimer ma sympathie au peuple canadien, qui a été traumatisé par cette nouvelle choquante», a expliqué François.

    «Cette triste découverte renforce encore notre conscience de la douleur et de la souffrance du passé, a-t-il reconnu. Les autorités politiques et religieuses du Canada doivent continuer à travailler ensemble avec détermination pour faire la lumière sur ce triste événement et s'engager humblement sur la voie de la réconciliation et de la guérison.»

    Se détacher de la mentalité coloniale

    Le premier Pape né sur le continent américain a invité à tirer les leçons de ce drame en remettant en question les modèles idéologiques qui ont associé le christianisme à une forme d’emprise sur les cultures traditionnelles. «Ces temps difficiles sont un appel fort pour nous tous à nous détourner du modèle colonisateur et même des colonisations idéologiques d'aujourd'hui, et à marcher côte à côte dans le dialogue, le respect mutuel et la reconnaissance des droits et des valeurs culturelles de toutes les filles et de tous les fils du Canada», a martelé François, dans des accents proches de ceux utilisés dans son exhortation apostolique Querida Amazonia, qui traitait d’un contexte différent, mais avec un même souci de décentrement de l’Église catholique par rapport à un prisme trop occidental.

    «Nous recommandons au Seigneur les âmes de tous les enfants qui sont morts dans les pensionnats du Canada et nous prions pour les familles et les communautés autochtones du Canada frappées par le deuil. Prions en silence», a conclu François avec gravité.

    Les pensionnats autochtones, un projet d’assimilation forcée

    La découverte des restes de 215 enfants avait suscité il y a quelques jours une onde de choc dans tout le Canada, y compris au sein de l’Église catholique, qui était propriétaire de l'école de Kamloops entre 1890 et 1969, avant son transfert sous administration publique jusqu’à sa fermeture en 1978. L'école était autrefois la plus grande du système des pensionnats autochtones du Canada.

    «Au nom de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), j’exprime notre profonde tristesse pour la perte déchirante des enfants de l’ancien pensionnat indien de Kamloops, dans la Première nation Tk’emlúps te Secwépemc», avait écrit Mgr Richard Gagnon, archevêque de Winnipeg et président de l’épiscopat canadien, dans un communiqué daté du 31 mai. Cette découverte «bouleversante» fait ressurgir «des traumatismes dans de nombreuses communautés à travers ce pays», avait constaté l’archevêque, réclamant que toute la vérité soit faite afin d’«honorer la dignité de ces petits».

    Cet épisode vient s’ajouter à une page douloureuse de l’histoire du pays. Il y a plus de cinq ans, la Commission de vérité et réconciliation du Canada avait en effet publié un rapport sur les pensionnats autochtones. Le document de près de 4000 pages détaillait les sévices infligés aux enfants autochtones dans les établissements, où au moins 3200 enfants sont morts en raison de mauvais traitements et de négligence.