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Histoire - Page 69

  • La lettre du pape aux prémontrés pour les 900 ans de leur ordre

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    D'Adélaïde Patrignani sur Vatican News :

    Le Pape écrit aux religieux prémontrés pour les 900 ans de leur ordre

    L’ordre des chanoines réguliers de Prémontré, fondé en France par saint Norbert de Xanten, célèbre cette année son 9e centenaire. Dans une lettre publiée ce dimanche 6 juin, en la fête du fondateur, le Saint-Père parcourt les premières années de l’histoire de l’ordre et invite les chanoines à rester fidèles au charisme initial, afin de témoigner de l’Évangile à la façon des premiers disciples.

    Nuit de Noël 1121: dans la solitude de Prémontré, au cœur de la forêt de Saint-Gobain, près de Laon, une trentaine de chanoines réguliers, parmi lesquels Norbert de Xanten, font profession. Les religieux se proposent de vivre en s’inspirant de la vie des chrétiens de l’Église primitive de Jérusalem, et en suivant la règle de Saint-Augustin. Cette nuit marque la fondation de la communauté de Prémontré, après plusieurs années de mise en place progressive, qui avait commencé par la conversion de saint Norbert en 1115.

    À une époque où les intérêts politiques et l’esprit du monde s’immisçaient dans les décisions ecclésiales, Norbert «renonça à la vie de cour et décida de marcher solo Christo duce [en ayant le Christ pour seul chef], dans un style de vie inspiré de celui des Apôtres». C’est ce que rappelle le Pape François dans la lettre adressée au père Jozef Wouters, père abbé général des chanoines réguliers de Prémontré, et datée de ce 6 juin 2021.

    Suivre l’Évangile et s’appuyer sur l’Eucharistie

    Le Saint-Père décrit les vicissitudes des premiers temps de l’histoire de l’ordre, ainsi que quelques traits caractéristiques de son fondateur, qui peuvent encore aujourd’hui inspirer ses fils spirituels.

    Saint Norbert menait une vie de prière et de mortification, prêchait la pénitence et la conversion, et «fait peu commun à l’époque, célébrait souvent, sinon quotidiennement, l’Eucharistie».

    «Les communautés de votre Ordre ont accepté cet héritage et, depuis neuf siècles, elles ont accompli leur mission dans l'esprit de la Règle de saint Augustin, dans la fidélité à la méditation et à la prédication de l'Évangile, en s'appuyant sur le Mystère eucharistique, source et sommet de la vie de l'Église», constate le Souverain Pontife.

    Saint Norbert, «serviteur fidèle de l’Évangile et fils aimant de l’Église, obéissant au Pape», fut autorisé par le Pape Gélase II à être prédicateur apostolique. «Aujourd'hui plus que jamais, souligne François, l'annonce de la Bonne Nouvelle est nécessaire et exige de tous, en particulier des prêtres, un engagement généreux et, plus encore, une forte cohérence entre le message proclamé et la vie personnelle et communautaire».

    En lien avec la société

    Le fondateur des prémontrés fut également «un apôtre de la paix», qui «accomplissait l’œuvre de Dieu, en agissant au nom de la charité du Christ», en restant enraciné dans la prière et tourné vers les fidèles de son temps. Le Successeur de Pierre renvoie les religieux à la «signification de [leur] profession, qui établit un lien fort entre chaque membre de la communauté et sa propre Église. Et dans cette profession s'enracine la mission de prier pour et avec toute l'Église».

    Dans cette lettre est également mise en avant l’hospitalité dont on fait preuve les chanoines à la suite de saint Norbert. «Conservez toujours cette ouverture du cœur, qui sait aussi ouvrir les portes de la maison, pour accueillir ceux qui cherchent un conseiller spirituel, ceux qui demandent une aide matérielle, ceux qui veulent partager votre prière. Que votre liturgie soit toujours "canoniale", c'est-à-dire une louange à Dieu pour le peuple de Dieu et avec le peuple», demande François.

    Le père fondateur montra un fort attachement à l’Eucharistie, où il puisait la force lui permettant d’assumer des fonctions difficiles ou d’affronter des crises. L’exemple donné par «cet apôtre de l’Eucharistie» doit demeurer une «source d’inspiration» pour la «vie apostolique» des prémontrés, estime le Pape.

    Un fort ancrage local

    François évoque par ailleurs le rayonnement spirituel de l’ordre au fil des siècles, où diverses ramifications se sont développées: moniales contemplatives, laïcs affiliés, et congrégations de vie apostolique, qui continuent de suivre le charisme de saint Norbert.

    Enfin le Saint-Père souligne le lien des abbayes prémontrées avec leur territoire. Une relation toujours significative, «car dès le début, de nombreux chanoines se sont consacrés à la pastorale des paroisses». Ainsi, les abbayes «développaient et entretenaient également des contacts avec des personnes de tous horizons», et cela reste le cas aujourd’hui.

    L'inspiration initiale de saint Norbert «est restée vivante et constitue toujours une des richesses de l'Église universelle» conclut François. Le fondateur des prémontrés s’est «laissé guider par l'Évangile» au cours des différentes étapes de sa vie, et cette écoute de Dieu a rendu sa vie féconde.

    Le Pape souhaite que tous les membres de cette famille spirituelle aux racines anciennes «restent constamment fidèles à la vie ad instar Apostolorum», à la manière des apôtres, comme saint Norbert s’y était conformé en son temps.

    Présence actuelle dans le monde francophone

    À l’apogée du XIIIe siècle, l’ordre de Prémontré a possédé plus de 600 maisons, de l’Écosse à l’Italie, de la Bretagne à la Terre Sainte. En France, juste avant la Révolution, on en comptait une centaine – surtout dans le Nord et l’Est du pays – qui desservaient près d’un millier de paroisses.

    Restauré après la Révolution, l’ordre a participé au XIXe siècle à l’effort missionnaire de l’Église. Il compte aujourd’hui quelque mille cinq cents religieux (dont plusieurs maisons féminines) dans les cinq continents, avec des fondations nouvelles (Californie, Amérique du Sud, Inde, etc.)

    En France, on trouve aujourd’hui deux abbayes prémontrées: Saint Martin-de-Mondaye (Normandie) et Saint Michel-de-Frigolet (Bouches-du-Rhône). Trois abbayes francophones se trouvent aussi en-dehors de l’Hexagone: à Leffe en Belgique, à Kinshasa au Congo et Saint Constant au Canada.

    Chaque abbaye est autonome et gouvernée par un Père abbé. Comme toutes les communautés religieuses de droit pontifical, l’ordre de Prémontré possède sa maison générale à Rome, où réside le père abbé général.

    Voir aussi : https://www.parcum.be/fr/museum/comme-ecliar

  • Un film lève le voile sur la persécution de l'Eglise catholique dans les anciens pays communistes

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    De Céline Rouden sur le site du journal La Croix :

    « Les séminaristes », la foi mise à l’épreuve

    Critique 

    Dans la Tchécoslovaquie communiste du début des années 1980, deux étudiants en théologie doivent choisir entre la soumission au régime et la fidélité à leurs convictions.

    02/06/2021

    « Les séminaristes », la foi mise à l’épreuve

    Les séminaristes lève le voile sur un sujet rarement montré au cinéma, celui de la persécution de l’Église catholique dans les anciens pays communistes PUNKCHART FILMS

    Les séminaristes
    d’Ivan Ostrochovsky

    Film slovaque, 1 h 18

    Juraj et Michal, qui se destinent à la prêtrise, débarquent un beau matin de leur province à la faculté théologique de Bratislava pour parfaire leur formation. Tout les impressionne : la majesté des lieux, l’atmosphère de ferveur qui y règne, la qualité de leur enseignement, la vie en collectivité dans le partage d’une même vocation. Mais nous sommes dans la Tchécoslovaquie communiste du début des années 1980 où le régime cherche à museler l’Église considérée comme un dangereux foyer de contestation.

    Émanation du gouvernement, l’organisation cléricale « Pacem in Terris » tente d’obtenir une « normalisation » de l’institution et la collaboration de sa hiérarchie, quitte à utiliser la terreur. Ceux qui ne veulent pas se soumettre et cherchent à préserver une spiritualité authentique ont créé une église clandestine. Ils se réunissent en secret pour ordonner des prêtres et partager des lectures interdites. Au séminaire, la police secrète incarnée par la figure de l’ignoble Docteur Ivan rôde pour en démasquer les meneurs. Les deux jeunes séminaristes sont rapidement confrontés à un dilemme : se soumettre et collaborer avec le régime ou rester fidèle à leurs convictions au péril de leur vie.

    Un sujet rarement évoqué au cinéma

    Avec son noir et blanc, son format en 4/3 et ses cadres très léchés, ce film du réalisateur slovaque Ivan Ostrochovsky n’est pas sans rappeler le très beau Ida du Polonais Pawel Pawlikowski, avec lequel il partage la même coscénariste, quitte à être parfois un peu prisonnier de son esthétique. Construit comme un thriller, distillant par un travail sur le son, les décors et les sensations, l’atmosphère de paranoïa qui régnait à l’époque, Les séminaristes n’en contribue pas moins à lever le voile sur un sujet rarement montré au cinéma, celui de la persécution de l’Église catholique dans les anciens pays communistes.

  • Lettre des chrétiens de Vienne et de Lyon à leurs frères d'Asie et de Phrygie sur les martyrs de Lyon de 177

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  • Liège : balades muséo-musicales au Grand Curtius, le samedi 12 juin 2021 de 13h00 à 18h00

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    Du plain-chant liégeois du 13e siècle jusqu'à Astor Piazzolla, en passant par Grétry et Ysaÿe, la musique classique se glisse dans un patrimoine muséal exceptionnel. Le temps d'un week-end, le samedi 12 juin au Grand Curtius (de 13h à 18h) * des artistes s'installent au cœur des collections permanentes pour offrir aux visiteurs des concerts dans un cadre remarquable.

    Réservation obligatoire

    Les concerts se déroulant au sein des collections permanentes, afin d'y assister, il vous suffit de réserver votre billet d'entrée au musée en date du samedi 12 juin. En raison des mesures liées au Covid-19, cette réservation préalable est obligatoire via le lien suivant : Le Grand Curtius : collections permanentes (COVID19) (visitezliege.be) 

    (*) Voir aussi  le dimanche 13 juin au Musée Grétry-

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    JPSC

  • Canada : tristesse et consternation

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    On ne peut faire l'impasse sur ces faits terribles et accablants même s'ils contredisent une vision idéalisée de l'histoire de l'Eglise antérieure à Vatican II....

    De François Gloutnay sur le site presence-info.ca

    Restes d'enfants autochtones: des leaders catholiques «bouleversés»

    Sous la responsabilité des Oblats de Marie-Immaculée, le pensionnat de Kamloops (Kamloops Indian Residential School) a ouvert ses portes en 1890. On vient d'y retrouver les restes de 215 enfants autochtones.

    31 mai 2021

    Au lendemain de la découverte des restes de 215 enfants sur le site d'un ancien pensionnat autochtone de la Colombie-Britannique, le premier ministre Justin Trudeau a ordonné la mise en berne du drapeau canadien «jusqu'à nouvel ordre» sur tout les édifices et établissements du gouvernement.

    Sous la responsabilité des Oblats de Marie-Immaculée, le pensionnat de Kamloops (Kamloops Indian Residential School) a ouvert ses portes en 1890. En 1969, le gouvernement fédéral a transformé ce pensionnat, le plus grand au Canada, en une école.

    «À notre connaissance, ces enfants disparus sont des décès non documentés», a déclaré Rosanne Casimir, la chef de la Première Nation Tk'emlups te Secwépemc, en annonçant la découverte de ce lieu de sépulture jusqu'alors inconnu. «Certains de ces enfants n'avaient pas plus de 3 ans», a-t-elle déploré. mai 

    «Je me joins humblement à tous ceux qui ont le coeur brisé et qui sont horrifiés par cette nouvelle», a déclaré l'évêque catholique de Kamloops, Mgr Joseph Nguyen. «J'exprime ma plus profonde sympathie à la chef Rosanne Casimir de la Première Nation Tk'emlups te Secwépem et à tous ceux qui pleurent cette tragédie et cette perte indicible.»

    «Aucun mot de tristesse ne peut décrire adéquatement cette horrible découverte», a dit Mgr Nguyen.

    «La nouvelle de la découverte récente est tout à fait bouleversante. Elle fait ressurgir des traumatismes dans de nombreuses communautés à travers ce pays», a déclaré Mgr Richard Gagnon, l'archevêque de Winnipeg et le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, le lundi 31 mai.

    «Honorer la dignité de ces petits qui ont perdu leurs vies exige que la vérité soit mise en lumière», a-t-il ajouté. «Alors que ces événements ravivent la souffrance d’un passé douloureux, les évêques du Canada s’engagent à poursuivre leur marche côte à côte avec les Peuples autochtones dans le présent, à la recherche d’une plus grande guérison et réconciliation pour l’avenir.»

    En 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR), chargée d'enquêter sur les pensionnats autochtones, avait révélé qu'il «n’était pas pratique courante de remettre la dépouille des élèves décédés dans les pensionnats aux communautés d’origine» et qu'au moins 3200 enfants étaient décédés dans ces établissements à la suite de mauvais traitements. Elle déplorait aussi que la plupart des cimetières connus de ces anciens pensionnats étaient aujourd'hui «abandonnés, désaffectés et risquaient d’être profanés accidentellement».

    Dans un de ses appels à l'action (no 73), la CVR demandait au gouvernement fédéral d'oeuvrer de concert avec les Églises et les communautés autochtones afin «d’établir et de tenir à jour un registre en ligne des cimetières de ces pensionnats, et, dans la mesure du possible, de tracer des cartes montrant l’emplacement où reposent les élèves décédés». La déclaration de la CECC ne mentionne pas cette demande de la CVR ni les autres appels à l'action qui concernaient l'Église catholique.

    «Il reste encore beaucoup de travail à faire alors que nous marchons collectivement sur la voie de la réconciliation», a pour sa part reconnu Carolyn Bennett, ministre des Relations Couronne-Autochtones. Le gouvernement reste «déterminé à mettre en œuvre les appels à l'action de la CVR et à travailler avec les peuples et les communautés autochtones pour aller de l'avant», a-t-elle déclaré le mardi 31 mai.

    Les missionnaires oblats ont été les administrateurs de ce pensionnat durant 80 années. Des frères et des pères des Oblats de Marie-Immaculé ont aussi enseigné aux jeunes Autochtones qui y ont séjourné, souvent contre le gré et au mépris de leur culture.

    «Grâce à notre propre réflexion et au travail de la Commission de vérité et réconciliation, nous prenons de plus en plus conscience des dommages causés par les pensionnats aux peuples autochtones, des dommages durables causés par la colonisation et du rôle que notre ordre religieux y a joué par le biais du système des pensionnats», a reconnu le père Ken Thorson, le provincial de la région oblate Lacombe.

    «Cette prise de conscience croissante nous conduit à un désir accru d'écouter profondément et d'apprendre des communautés autochtones où les Oblats continuent à vivre et à exercer leur ministère. Les Oblats restent engagés à participer, avec humilité, aux efforts en cours pour la réconciliation et la guérison concernant notre rôle dans cette portion douloureuse de notre histoire commune.»

  • La Voie synodale ? "En effet, de telles attitudes offensent et étonnent nos croyants" (Cardinal Puljic, archevêque de Sarajevo)

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    Face à l’Allemagne, l’autre Europe fait entendre sa voix: « Nous ne pouvons pas comprendre une Eglise dans laquelle le sacrifice devient un mot étranger et où  il y a un Jésus sans croix ». Interview de Mgr Vinko Puljic, cardinal-archevêque de Sarajevo  (capitale de la Bosnie-Herzégovine) par Clara Steinbrecher sur le site  Kath Net /Maria 1.0 :

    Puljic 05b37559e832207ab38ee3fdf1871e34.jpg« Sarajevo (kath.net/ Maria 1.0) Lorsque le pape Saint Jean-Paul II l'a accepté au Collège des cardinaux le 26 novembre 1994, Vinko Puljić, 49 ans, était le plus jeune cardinal. Aujourd'hui, le cardinal Vinko Puljić est archevêque de Vrhbosna (Sarajevo). L'archidiocèse de Sarajevo a ses origines au 7ème siècle. En 1881, il fut rétabli en tant qu'évêché. L'archevêché est situé à l'est de la Bosnie-Herzégovine et borde la Croatie au nord, la Serbie à l'est et le Monténégro au sud. Le diocèse comprend des parties de la Fédération de Bosnie-Herzégovine et de la République serbe. Mgr Puljić n'est pas seulement le curé de son diocèse mais, en tant que cardinal, également membre de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples et du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. En décembre 2020, l'homme de 75 ans a survécu à une grave maladie COVID-19. "Marie 1. 0 » a parlé au cardinal Puljić. L'interview a été arrangée par Thommy M. Schott et traduite par Dinka Mihic. Les questions sont posées par Clara Steinbrecher, responsable de l'initiative Maria 1.0.

    Maria 1.0 : Votre Éminence, en décembre 2020, vous avez dû être soignée à l'hôpital en raison d'une infection corona. Comment allez-vous  aujourd'hui?

    Cardinal Puljić : Je remercie Dieu d'être allé à l'hôpital à temps. J'ai rencontré des médecins et du personnel médical très dévoués. J'ai bien survécu à Corona, mais j'en subis toujours les conséquences. J'admirais le personnel médical qui, malgré la lourde charge, était toujours patient avec tous les patients. Je ne suis pas le même qu'avant Corona, mais je suis reconnaissant à Dieu de pouvoir faire mes devoirs régulièrement.

    Maria 1.0: Les Croates catholiques sont le plus petit des trois groupes ethniques nationaux de votre patrie. Comment décririez-vous la situation des catholiques de Bosnie-Herzégovine un quart de siècle après la fin de la guerre ?

    Cardinal Puljić : Les accords de Dayton ont mis fin à la guerre, mais ils n'ont pas créé une paix juste. Dayton divise la Bosnie-Herzégovine en deux. Dans une partie, la Republika Srpska (République serbe, ndlr), le nettoyage ethnique est légalisé et il n'y a quasiment pas de Croates catholiques là-bas. Dans l'autre partie (Fédération de Bosnie-Herzégovine, ndlr), où vivent Croates et Bosniaques, une majorité de Bosniaques est issue des Croates. Les gens sont anxieux et frustrés. Même ceux qui ont enduré la guerre quittent maintenant le pays. Malheureusement, l'égalité des trois peuples constitutifs n'a pas été établie et les mêmes droits ne s'appliquent pas dans tous les domaines.

    Maria 1.0 : Si vous visitez la Sainte Messe d'une congrégation croate en Allemagne, vous remarquerez que les églises sont pleinement représentées et que presque toutes les générations sont représentées parmi les fidèles. L'Église catholique dans votre pays est-elle plus vivante qu'elle ne l'est, par exemple, en Allemagne ?

    Cardinal Puljić : Tout au long de l'histoire, nos catholiques ont trouvé dans la foi un soutien et une source de force. Lorsqu'ils quittent désormais la terre de leurs ancêtres, ils portent en eux la foi de leurs pères, dans laquelle ils ont grandi et pour lesquels ils ont beaucoup enduré, surtout à l'époque communiste. L'ancienne génération vivra cette croyance, mais les plus jeunes s'adapteront rapidement à l'environnement dans lequel ils sont entrés car c'est là qu'ils vont à l'école et l'opinion publique influence leur vision du monde.

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  • 150ème anniversaire de la Commune de Paris : le souvenir des martyrs catholiques

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    En souvenir des martyrs catholiques de la Commune de Paris

    À l'occasion du 150e anniversaire de la Commune de Paris, un gouvernement révolutionnaire et anticlérical qui a pris le contrôle de la capitale française pendant 72 jours, l'Église souhaite honorer la mémoire des ecclésiastiques arrêtés et tués en haine de la foi pendant la "Semaine sanglante".

    This photo montage depicts the execution of Paris Archbishop Georges Darboy and four other ‘hostages of the Commune’ at the Grande Roquette prison, May 24, 1871.

    L'exécution de l'archevêque de Paris Georges Darboy et de quatre autres "otages de la Commune" à la prison de la Grande Roquette, le 24 mai 1871.

    28 mai 2021

    PARIS - Le 28 mai 1871 s'achève le sombre épisode de la Commune de Paris, une guerre civile sanglante qui a opposé le gouvernement français légitime de la Troisième République aux républicains socialistes et révolutionnaires qui ont contrôlé Paris pendant 72 jours. 

    La terrible vague de répression qui a suivi cette période d'insurrection, considérée comme l'épisode le plus violent de l'histoire du pays depuis la Révolution française (avec environ 6 500 morts), tend à couvrir les exactions impitoyables commises par les Communards sur ceux qu'ils considéraient comme leurs ennemis, dont de nombreux ecclésiastiques. 

    Cent cinquante ans plus tard, la paroisse de Notre-Dame-des-Otages, à Paris, commémore les événements de la Commune par plusieurs manifestations, dont des nouvelles sur l'avancement de la cause de béatification des cinq ecclésiastiques morts aux mains des partisans de la Commune, appelés les Communards.

    La Commune a commencé peu après que la France a perdu la guerre contre le Royaume de Prusse à la bataille de Sedan, le 2 septembre 1870, entraînant la capture de l'empereur Napoléon III et l'effondrement du Second Empire. L'humiliation causée par la défaite, à laquelle s'ajoute l'extrême pauvreté qui se répand dans le pays, exacerbe une colère croissante au sein de la population. Le gouvernement national de la Troisième République nouvellement créée, à forte composante monarchiste, est fortement contesté par de nombreux citoyens parisiens, notamment les ouvriers et les petits-bourgeois, qui reprochent également au chef du nouveau gouvernement, Adolphe Thiers, de capituler devant les exigences de la Prusse. 

    C'est dans ce contexte que, le 18 mars 1871, une foule soutenue par des régiments de la Garde nationale lance une insurrection contre le gouvernement, dont les membres quittent la ville et se réfugient dans la ville voisine de Versailles. Le 28 mars, la Commune de Paris - présentée comme un gouvernement populaire autonome contre la bourgeoisie et les aristocrates et soutenue par quelques unités militaires - est officiellement établie. Karl Marx décrira plus tard cette expérience politique (envers laquelle, aujourd'hui encore, de nombreux anarchistes et une partie importante de la gauche continuent de manifester leur nostalgie) comme le premier exemple de la dictature du prolétariat. 

    Un anticléricalisme féroce

    L'une des facettes peu connues de cette dictature éphémère du prolétariat était son anticléricalisme féroce, principalement parce que les communards - fidèles à leurs ancêtres de la Révolution française - associaient l'Église catholique au conservatisme, à l'aristocratie et au pouvoir impérial. Ils étaient en outre considérablement galvanisés par l'athéisme militant de l'une de leurs figures de proue, le socialiste révolutionnaire Auguste Blanqui. 

    Peu après sa création, la Commune révoque le Concordat de 1801 qui fait du catholicisme la "religion de la grande majorité des Français" et classe les membres du clergé parmi les fonctionnaires. Le 2 avril, les Communards ont ensuite proclamé la séparation entre l'Église et l'État, ce qui impliquait la sécularisation des biens des congrégations religieuses.

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  • Béatification de trois infirmières tuées pendant la guerre d’Espagne

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    De Vatican News (Mireia Bonilla) :

    Béatification de trois infirmières tuées pendant la guerre d’Espagne

    Dans la province de Léon, au nord-ouest de l’Espagne, sont béatifiés ce 29 mai trois infirmières laïques volontaires, assassinées en haine de la foi en 1936, pendant la guerre civile espagnole, après avoir subis sévices et humiliations. Elles sont présentées aujourd’hui comme un modèle de foi et de charité.

    Pilar Gullon Yturriaga, Olga Pérez-Monteserin, Octavia Iglesias Blanco : toutes trois, âgées respectivement de 25, 23 et 41 ans au moment de leur mort, sont désormais bienheureuses, et entrent dans le cortège des martyrs. La messe de leur béatification s’est tenue ce samedi 29 mai en la cathédrale d’Astorga (Léon), en étant présidée par le préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le cardinal Marcello Semeraro.

    Le service des malades et la croix de la persécution

    Ces trois espagnoles ont été unies jusqu’à la mort à partir du 8 octobre 1936, en pleine guerre d’Espagne, lorsqu’elles commencèrent à servir comme infirmières bénévoles de la Croix-Rouge à l'hôpital Puerto de Somiedo, dans les Asturies, où étaient soignés des blessés. Toutes trois avaient ardemment désiré s’engager pour soulager les souffrances de leur peuple et mettre leurs convictions religieuses au service du pays, en tant que laïques. Ainsi, Pilar et Octavia, cousines éloignées, faisaient également partie – sans y assurer de charge particulière - d’Acción Popular, formation politique promue par le cardinal-archevêque de Tolède Pedro Segura et guidée par la pensée d'Ángel Herrera Oria, également évêque et cardinal par la suite.

    L’hôpital de Somiedo, à cent vingt kilomètres d'Astorga, avait une position stratégique : il se trouvait à la frontière entre les Asturies, sous contrôle républicain, et León, soumis à l'Armée nationale.

    Dans l'hôpital, les blessés des deux camps étaient pris en charge sans distinction. Les équipes d'infirmières avaient des tours de travail de huit jours ; cependant, à la fin de leur premier tours, Pilar et ses compagnes choisissent volontairement de rester.

    Le 27 octobre, «le territoire où se trouvait l'hôpital a été reconquis par l'armée républicaine, explique à Vatican News Mgr Jesús Fernández, actuel évêque d’Astorga. Elles auraient pu s'enfuir, mais ils ne l'ont pas fait parce qu'elles voulaient rester aux côtés des blessés, les soigner. Elles ont été faites prisonnières et après une nuit de pressions, d'abus, pour essayer de forcer leur volonté et les faire renoncer à leur foi, elles sont malgré tout restés fermes dans leur foi en Jésus-Christ et ont donné leur vie vers midi, le 28 octobre 1936». Les trois infirmières avaient été emmené dans une prairie située à l’extérieur de la ville, où elles furent fusillées avec d’autres condamnés. Les miliciens se partagèrent leurs vêtements, dont elles avaient été auparavant dépouillées. Les corps restèrent toute une journée sur le lieu de l'exécution et furent enterrés de nuit dans une fosse commune creusée par des habitants, contraints par les miliciens.

    Les restes mortels des trois bienheureuses se trouvent aujourd’hui dans la cathédrale d’Astorga. (...)

  • De l’Eglise utile à l’Eglise inutile

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    Lu sur le site web « Benoît et moi » :

    « L’Eglise, en niant le péché originel, suit le monde mais se condamne elle-même à l’insignifiance. Un monde sans péché originel est capable de se débrouiller tout seul, de se donner le salut à son propre niveau, il est autonome et n’a pas besoin de Dieu ou de l’Église. Et l’Eglise, qui était indispensable, devient simplement (éventuellement) utile. Mais « être ‘utile à …’ sans préciser à quoi, c’est laisser au monde le soin de clarifier, selon ses catégories à lui, ce à quoi elle peut et doit être utile », faisant ainsi d’elle une agence mondial(ist)e de plus. Très intéressante réflexion de la rédaction de la Bussola, dans sa rubrique « doctrine sociale de l’Eglise ».(www.lanuovabq.it/it/dalla-chiesa-utile-alla-chiesa-inutile) »

    Voici la traduction française de cet article publiée par les soins de « Benoît et moi » :

    « Quand l’Église se considère uniquement utile au monde, elle finit rapidement par se considérer comme inutile. Naturellement, à ce point, même sa Doctrine sociale est parvenue au terminus

    Dans l’encyclique Caritas in veritate, on lit que le christianisme est non seulement utile mais nécessaire au développement de l’homme (n. 4), car « sans Dieu, l’homme ne sait pas où aller et ne peut même pas comprendre qui il est » (n. 78). Nécessaire signifie qu’il ne peut pas être absent, utile signifie par contre une présence accidentelle qui, si elle est là, produit un certain effet positif mais non essentiel, et si elle n’est pas là, ne cause aucun dommage. Selon Augusto Del Noce (comme il le dit dans Il problema dell’ateismo), le mode de penser de la modernité a transformé le christianisme de nécessaire à utile parce qu’il a fait du péché un simple accident que la dialectique historique ou la praxis humaine sont capables de surmonter d’elles-mêmes. La sécularisation du péché et, surtout, la négation du péché originel, ont produit un christianisme utile mais pas indispensable.

    Un monde sans péché originel est capable de se débrouiller tout seul et de se donner le salut à son propre niveau, il est autonome et n’a pas besoin de Dieu ou de l’Église. Même un monde anéanti par le péché originel – comme c’est le cas dans la vision protestante – n’a pas besoin de Dieu et même dans ce cas, la religion et l’Église n’ont pas de fonction essentielle et irremplaçable. Dans le premier cas parce que le monde pense qu’il peut tout faire par lui-même, dans le second parce que le monde pense qu’il ne peut rien faire d’aucune manière, Dans les deux cas le monde est autonome, adulte, maître de lui-même.

    Dans l’Église catholique, nous assistons depuis quelque temps à son retrait du monde et en même temps à son immersion dans le monde. Le retrait concerne sa conviction de ne plus avoir quelque chose de décisif et d’indispensable à apporter au monde; l’immersion dans le monde découle de cette même conviction selon laquelle elle ne croit plus avoir de spécificité (ou de mission) par rapport au monde. L’Église se considère seulement utile, mais il y a beaucoup de choses utiles et le monde les utilise mais n’a réellement besoin d’aucune d’elles. L’Église devient l’un des nombreux organismes utiles mais aussi, pour cette raison même, inutile. Si sa présence dans le monde vient à faire défaut, personne ne le remarque, pas même les hommes d’Église.

    De cette conviction qu’elle n’est qu’utile, nous avons eu de nombreuses preuves, surtout ces dernières années et même ces derniers jours. L’Église qui ne défend plus la loi naturelle, qui ne défend plus sa propre doctrine sur les questions morales décisives, qui ne défend plus la vie, le mariage, la gestion correcte de la sexualité, qui accepte la fermeture des églises par décret gouvernemental, qui ne veut plus rien de « catholique » dans la société… est une Église qui, après s’être considérée comme utile, en vient à se considérer comme inutile.

    Aujourd’hui, l’Église veut être utile dans la défense de l’environnement en collaborant avec les agences internationales, elle veut travailler pour défendre la démocratie contre le danger du populisme, elle se veut très « constitutionnelle » dans la défense de la Constitution républicaine, elle pense être utile non pas en condamnant les lois injustes mais en travaillant pour les améliorer, Elle veut être utile en abattant les murs et en bénissant tout ce que la société exprime ; pour pouvoir être utile à l’accueil ou à la réconciliation, elle renonce à préciser sa propre doctrine ; face à chaque problème, elle ne se montre plus intéressée par le quoi mais par le comment, proposant seulement des voies utiles de dialogue, de confrontation et d’unité.

    Mais une Église utile ainsi est déjà inutile. Être « utile à … » sans préciser à quoi, c’est laisser au monde le soin de clarifier, selon ses propres catégories, ce à quoi elle peut et doit être utile. L’Église, pour être utile, a choisi de renoncer à avoir l’exclusivité des fins ultimes, qui donnent un sens à toutes les fins intermédiaires. Ce faisant, elle est devenue inutile. Une agence parmi d’autres dédiée au dialogue, à la fraternité, à l’accueil, à l’accompagnement, à la proximité, à la solidarité, à la tolérance, au « marcher » ensemble, à l’inclusion, à la durabilité. »

    Ref. De l’Eglise utile à l’Eglise inutile

    La tentation mondaine est vieille comme l’Eglise, et la carte de la (dé-) christianisation fluctue au gré des siècles. Reste l’ultime question posée par le Christ lui-même et à laquelle il n’a pas répondu car il en a confié le soin à notre liberté : quand le Fils de l’Homme reviendra sur la terre trouvera -t-il la foi ?

    JPSC

  • Cette révolution racialiste qui nous gagne

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    De Philippe Maxence, cet éditorial publié sur le site de l'Homme Nouveau :

    Vers une révolution racialiste ?

    Notre quinzaine : Vers une révolution racialiste ?

    Sommes-nous confrontés à une révolution racialiste ? La question surprendra certainement alors que notre at­ten­tion est constamment sollicitée par la lutte contre la Covid-19. Et, pourtant ! Souvenez-vous : le 25 mai 2020 – il y a tout juste un an –, un Noir américain, George Floyd, meurt au cours d’une interpellation policière, à Minneapolis aux États-Unis. Aussitôt, toute la police est accusée d’être l’instrument d’une violence systémique anti-Noirs. Le mouvement « Black lives matter » mobilise alors et organise la guérilla urbaine dans tout le pays.

    L’affaire aurait pu en rester là. Mais non contente d’être nord-américaine, l’onde de choc s’est aussitôt déplacée vers l’Europe. Début juin 2020, l’affaire Adama Traoré, un jeune Noir décédé après son interpellation par la gendarmerie en 2016, est ravivée et donne lieu à des manifestations importantes. Alors ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner les justifie en déclarant : « Je crois que l’émotion mondiale, qui est une émotion saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s’appliquent. » La référence à l’affaire George Floyd est évidente, comme si les situations des États-Unis et de la France étaient comparables.

    L’avertissement de Mathieu Bock-Côté

    L’avouerai-je ? J’ai regardé d’un œil distrait l’effet « Black lives matter » importé chez nous. Je n’y ai vu que le dernier avatar des tentatives de la gauche pour remobiliser ses troupes. Plus fondamentalement, comment ­pouvions-nous prendre au sérieux l’appel à la décolonisation de la France, la mise en cause des Blancs parce que blancs et, plus encore, cet appel constant à la race, bannie pourtant de l’univers conceptuel depuis 1945 ?

    Très clairement, j’avais tort ! Comme le démontre Mathieu Bock-Côté dans La Révolution racialiste et autres virus idéologiques (1), un petit essai vif et particulièrement bien étayé, nous avons affaire à une véritable révolution qui entend tout revisiter à l’aune de critères raciaux. Elle part de l’idée que l’Occident (Europe et États-Unis) repose sur le principe d’une suprématie blanche, génocidaire des Noirs et, par extension, des autres minorités. Dès lors, l’appel à la convergence des luttes est aisé.

    Il faut donc lire ce remarquable essai dans lequel Bock-Côté expose – et démonte – cette révolution « woke » née dans les universités américaines et exportée à la fois par ses bras armés et ses idiots utiles. Son but ? Construire une société inclusive qui passe au préalable par la nécessité de « décoloniser » l’Occident du privilège blanc. Pour ce faire, comme le note l’essayiste québécois : « On ne devrait plus débattre de la valeur de cette théorie mais débattre obligatoirement à l’intérieur de ses paramètres, qui baliseront la conscience collective. L’Occident serait raciste : qui n’accepte pas ce point de départ ne devrait plus être convié dans la conversation publique. »

    Que faire ?

    Mais que faire face à cette folie ? D’abord en prendre la mesure. Et, à ce titre, La Révolution racialiste de Bock-Côté tombe à pic. L’énervement qu’il suscite (je renvoie par exemple à un article de La Presse de Montréal signé Chantal Guy) en est un bon indice. Visiblement, il ne s’agit pas d’un mal passager, ni de débats dans le cadre de l’entre-soi médiatique. Conjugués à d’autres luttes – le féminisme #MeToo, les ligues de surveillance LGBT, etc. –, ses effets sont ceux d’une vraie Révolution et d’une vraie Terreur. Comme le souligne encore Bock-Côté, « les concepts racialistes sont des concepts révolutionnaires qui se font passer pour réformistes mais engendrent en fait une société nouvelle, radicalement conflictuelle, et qui devient incapable d’envisager même théoriquement un monde authentiquement commun. »

    Ensuite, comme l’indique encore notre essayiste, ne pas se contenter du « proverbial bon sens » qui devant ces attaques « est condamné à s’éroder, jusqu’à devenir purement résiduel, et décoratif ». Le retour au réel doit passer par un retour aux principes vrais qui ont fondé la civilisation occidentale, hérités du meilleur de l’Antiquité et du christianisme. Il faut donc se mettre au travail et cesser de gémir sur la fin des temps. Ne pas se contenter non plus d’ersatz qui s’arrêtent à mi-chemin. Il convient de remonter aux causes premières de cette révolution qui se trouve finalement dans l’exaltation de la démocratie, non comme régime politique parmi d’autres, mais comme la religion fondatrice de cet oxymore qu’est la « société individualiste » dont la révolution racialiste constitue finalement le dernier avatar. Un effort constant et sur le long terme qui devra trouver un jour une concrétisation politique.

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    1. Mathieu Bock-Côté, La Révolution racialiste et autres virus idéologiques, Les Presses de la Cité, 240 p., 20 €.

  • Le Liban peut-il se relever ?

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    Épuisé par ses divisions internes, la crise économique aggravée par la pandémie, la corruption endémique, le Liban, sans gouvernement, est à terre. Le cardinal Béchara Raï a proposé une solution. Une analyse d’Annie Laurent publiée sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « Depuis l’été 2020, le pape François manifeste une vive préoccupation pour l’avenir du Liban. La crise existentielle dans laquelle s’enfonce le pays du Cèdre, déclenchée en octobre 2019 (1), ne cesse de s’aggraver, menaçant même la survie de ce petit État du Levant auquel le Saint-Siège a, dès 1946, trois ans après son indépendance, reconnu une vocation unique, ce qui inspirera à saint Jean-Paul II la formule de « pays-message » (2).

    Parmi les diverses interventions du Souverain Pontife, celle du 9 février dernier est significative par le choix de sa date et par son contenu. Publiée à l’occasion de la fête de saint Maron, patron de l’Église maronite, la plus nombreuse au sein de la chrétienté locale et la plus influente puisque c’est à l’un de ses patriarches, Élias Hoayek (1843-1931), dont le procès en béatification est en cours, que les Libanais doivent la création de leur État en 1920, raison pour laquelle le 9 février est une fête nationale chômée.

    Dans son message, le pape a insisté sur le rôle et la responsabilité des chrétiens. « Il est plus que jamais nécessaire que le pays garde son identité unique, pour assurer l’existence d’un Moyen-Orient pluriel, tolérant et divers, où la présence chrétienne peut offrir sa contribution et n’est pas réduite à une minorité qu’il faut protéger. » Affirmant que « les chrétiens constituent le tissu conjonctif historique et social du Liban et, à travers les multiples œuvres éducatives, sanitaires et caritatives, la possibilité de continuer à œuvrer pour le bien du pays, dont ils ont été les fondateurs, doit leur être assurée ». Or, a-t-il ajouté, « affaiblir la communauté chrétienne risque de détruire l’équilibre interne du Liban et la réalité libanaise elle-même » (3).

    Le Saint-Père a également demandé à ce que la présence des réfugiés, syriens et palestiniens, majoritairement musulmans, soit abordée dans cette optique. Les premiers, qui ont quitté leur pays en guerre depuis 2011, sont au nombre d’un million et demi ; les seconds, environ 400 000, sont les descendants de ceux qui avaient été chassés de Palestine lors de la création de l’État d’Israël en 1948. C’est donc une charge bien lourde que supportent les cinq millions de Libanais dont le territoire est à peine plus étendu que la Gironde. François a aussi émis la crainte qu’« en l’absence d’un processus urgent de reprise économique et de reconstruction, on risque la faillite du pays, avec la conséquence possible de dangereuses dérives fondamentalistes ». Appelant tous les responsables politiques et religieux libanais à renoncer à leurs intérêts particuliers, il les a engagés « à poursuivre la justice et à mettre en œuvre de vraies réformes pour le bien des citoyens, en agissant de manière transparente ». Il a enfin plaidé pour un engagement politique international aux côtés du Liban (4), pays où il se sait attendu et où il espère se rendre, comme il l’a confié début mars à son retour d’Irak.

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  • Samedi dernier, 22 mai 2021, ordination à Rome de 27 nouveaux prêtres de la Prélature de l’Opus Dei :

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    En la Basilique Saint-Eugène, par l’archevêque Mgr Georg Gänswein, Préfet de la Maison pontificale et Secrétaire particulier de Benoît XVI

    JPSC