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Enseignement - Education - Page 113

  • Afrique : « Le pape est attendu sur les questions familiales »

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    Lu sur le site web de « Famille chrétienne »

    le-pape-francois-et-les-eveques-d-afrique_article.jpg« Historien et auteur de Géopolitique du Vatican, Jean-Baptiste Noé décrypte les enjeux du voyage du pape François en Afrique du 25 au 30 novembre. Entretien.

    Avant François, Jean-Paul II et Benoît XVI s’étaient déjà rendus en Afrique. Quelle est l’influence du Saint-Siège en Afrique ? Antoine Pasquier interview l’auteur :

    Le Saint-Siège a essayé de jouer un rôle dans plusieurs conflits. Ce fut le cas lors du génocide rwandais ou à l’occasion de problèmes politiques entraînant des émeutes et des renversements de régime. L’Église joue un rôle de temporisateur et essaye de rétablir la paix en dialoguant avec les communautés.

    Malheureusement, ces tentatives n’ont pas toujours été couronnées de succès, car les enjeux sont tellement importants (rivalités ethniques, influences politiques et économiques d’autres puissances, occidentales notamment) qu’ils dépassent l’influence du Saint-Siège. La bonne volonté du Saint-Siège n’est pas suffisante pour ramener la paix.

    En revanche, sur le plan humanitaire, l’Église catholique a beaucoup plus de poids. Bien sûr, ce n’est pas le Saint-Siège en tant que tel qui intervient sur le terrain, mais plutôt des institutions humanitaires, comme les communautés religieuses ou la Caritas internationale, très présente en Afrique. Ces institutions interviennent en finançant des hôpitaux, des écoles, en apportant de la nourriture lors de famines. C’est plutôt dans ce domaine-là – une diplomatie humanitaire et de résolution de crise matérielle – que l’Église est efficace.

    C’est le premier pape venant d’un continent du Sud qui met le pied en Afrique. Pourtant, il ne se rend pas dans les pays les plus catholiques. Pourquoi ?

    Il s’agit du tout premier voyage du pape François sur le continent africain et il a choisi des pays situés en périphérie. C’est sa marque de fabrique. Il ne va pas, par exemple, en Côte d’Ivoire alors que c’est le grand pays catholique d’Afrique de l’Ouest. Il ne va pas non plus au Soudan du Sud, très majoritairement catholique. Il préfère se rendre en Centrafrique, où la population chrétienne n’est pas très importante en terme numérique. Il y va pour le symbole, dans un pays déchiré par la guerre. Les conflits en Centrafrique sont séculaires et ils ne vont pas se résoudre parce que le pape vient. Mais sa visite peut être un élément qui contribue à la paix.

    Quelle est la place de l’Église en Centrafrique ?

    L’Église y joue un rôle très important. Lorsque la France a lancé l’intervention Sangaris, la seule autorité avec laquelle les militaires pouvaient discuter, c’était l’archevêque de Bangui. Les pouvoirs publics avaient disparu, le chaos était total, mais il restait la structure ecclésiale qui était seule, tant du côté chrétien que du côté musulman, à être encore reconnue comme une autorité politique. La venue du pape est aussi un encouragement fort pour l’archevêque de Bangui et tous les prêtres du pays.

    Le pape risque-t-il sa vie dans ce pays ?

    Le pape est l’un des rares chefs d’État qui peut aller en Afrique sans risquer sa propre sécurité. Il risque moins sa vie que Barack Obama ou François Hollande. Toutes les communautés, qu’elles soient chrétiennes ou musulmanes, le reconnaissent comme force de paix. Je ne vois pas quel serait leur intérêt de s’en prendre à lui.

    Les évêques africains attendent aussi, de la part de ce pape, outre des condamnations de la pauvreté et de l’exploitation économique du continent, un message fort concernant la colonisation idéologique.

    Le pape François avait déjà évoqué cette question lors de son voyage aux Philippines, et il l’avait reprise lors du dernier Synode sur la famille. Durant celui-ci d’ailleurs, les évêques africains avaient montré, pour la première fois, leur unité et leur solidarité sur la question de la défense de la famille.

    Alors que les structures politiques s’effondrent dans plusieurs pays et que la pauvreté humaine et économique est toujours aussi présente, la famille reste le dernier facteur de stabilité. Le pape est attendu sur cette question. Il devra rassurer les évêques africains et maintenir la tunique du Christ sans couture. Ce ne sera pas la face visible de son voyage peut-être, mais ce sera bien en arrière-plan de celui-ci.

     Ref. Afrique : « Le pape est attendu sur les questions familiales » 

    Pour s’en tenir aux ordres de grandeur (en Afrique, les recensements n’ont pas la même rigueur qu’en Europe), la république centrafricaine est un petit pays (un peu plus de 4 millions d’habitants) où le christianisme  est, sauf erreur, majoritaire à 80% (la plupart sont catholiques), même s’il est vrai que la minorité musulmane y est très agitée. Cette ancienne colonie française se trouve  à la frontière nord du Congo (ex belge) qui compte aujourd’hui 70 millions d’habitants, dont 80%  sont chrétiens (50% catholiques et 30 %  protestants ou assimilés) contre 5 % de musulmans ; les autres sont demeurés animistes. L’ancien Congo Belge est incontestablement le plus  grand pays chrétien d’Afrique subsaharienne : loin devant la Côte d’Ivoire citée dans cet article (21 millions d’habitants dont 38% de musulmans, 25% de catholiques, 6% de protestants le reste étant demeuré animiste)

    JPSC    

  • Ecologie intégrale : un nouveau cycle de lunchs débats ouvert à l’Ulg par l’union des étudiants catholiques de Liège, avec le groupe « Ethique sociale » et le forum de conférences « Calpurnia »

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    IMG_6903.JPGL’Union des étudiants catholiques de Liège ouvre avec le groupe éthique sociale et le forum de conférences « Calpurnia », un nouveau cycle (2015-2016) de lunchs débats intitulé « ECOLOGIE INTEGRALE ».  Ce cycle propose, à l’Université de Liège, cinq conférences sur les thèmes de réflexion soulevés par l'encyclique « Laudato si'» (« Loué sois-tu ») publiée par le pape François le 18 juin dernier. Le titre du cycle est tiré du 4e chapitre de la lettre encyclique.

    Pourquoi s’intéresser à l’écologie ? La première rencontre du cycle tentera d’y répondre en dégageant les lignes de force de l’encyclique. Elle sera animée par Monseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, le vendredi 11 décembre à 18h00, à la salle des professeurs, dans le bâtiment du Rectorat de l’Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage (accès par la grande entrée : parcours fléché).

    Participation aux frais : 10 € (à régler sur place) - 2 € pour les étudiants

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (8 décembre 2015) :

    soit par téléphone : 04 344 10 89

    soit par email : uniondesetudiantscatholiqueliege@skynet.be

    soit sur le site internet : http://www.ethiquesociale.org/conference/382/

    La rencontre suivante, « Laudato si et les grands mythes du développement durable », aura lieu le mercredi 13 janvier 2016 (18h00). Le sujet sera développé par Drieu Godefridi, essayiste, titulaire d’un doctorat en philosophie (Paris IV-Sorbonne), masters en droit et philosophie (UCL) et d’un DEA en droit fiscal (ULB).Viendront ensuite : «  Economie et environnement : les limites du pouvoir » ;« L’écologie intégrale de saint Benoît : les abbayes bénédictines, jardiniers de la création et phare de culture » et « La crise écologique dans la vision de l’être humain ».

    ulg_11d+®c2015.jpg

  • "Crée en moi un coeur pur"; la réponse des évêques américains à la pornographie

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    Sans titre.pngSur le site de la Conférence des évêques des Etats-Unis :

    Create In Me A Clean Heart

    A Pastoral Response to Pornography

    At their November 2015 General Assembly, the U.S. bishops approved the formal statement "Create in Me a Clean Heart: A Pastoral Response to Pornography" with an almost unanimous vote. 

    Bishop Richard J. Malone of Buffalo, chairman of the Committee on Laity, Marriage, Family Life and Youth, which directed the statement's development, said: "My brother bishops' approval of this statement shows our collective concern for the widespread problem of pornography in our culture today. As the statement says, virtually everyone is affected by pornography in some way. So many people –including within the Church– are in need of Christ's abundant mercy and healing. My hope is that the statement can serve as a foundation and catalyst for increased pastoral attention to this challenge at the national and local level."

    The full text of the statement: Create in Me a Clean Heart: A Pastoral Response to Pornography

    "Create in Me a Clean Heart" will be made available in both English and Spanish. A print version is forthcoming. Please check back for further updates and additional resources.

  • L’Eglise latine a-t-elle perdu l’esprit de toute liturgie ?

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    Une réflexion de Denis Crouan postée aujourd’hui  sur son site « Pro liturgia » :

    La liturgie de Pâques célébrée à Notre-Dame de Paris : cliquer ici.
    La liturgie de Pâques célébrée à la cathédrale de Moscou : cliquer ici (passer l’introduction). La procession autour de la cathédrale est impressionnante, toute comme l'annonce de la résurrection faite aux fidèles qui répondent au célébrant avec une joie visible sur les visages.

    Imaginons alors ce que peut penser de notre liturgie (solennelle !) et de notre clergé un chrétien orthodoxe assistant à une messe “à la française”...
    Qu’est-ce qui fait la différence ? Chez les orthodoxes :
    - il n’y a pas eu de rupture dans la transmission des rites expressifs ;
    - la mémoire, l’enracinement et la fidélité sont des éléments essentiels ;
    - il n’y a pas d’animation liturgique ;
    - il n’existe pas de “messes des familles” puisque les fidèles participent “en famille” à une liturgie qui est la même pour tous (gage de transmission d'une génération à l'autre) ;
    - les fidèles - parmi lesquels beaucoup de jeunes présents - baignent pendant 6 heures (!) dans une liturgie terrestre qui reflète la liturgie céleste et qui, à ce titre, suscite l’attention, l’admiration, et permet l’élévation de l’âme ;
    - la dignité des ministres et leur hiératisme impose de façon naturelle une tenue digne et respectueuse chez les fidèles ;
    - l'appauvrissement de la liturgie est considéré comme une insulte à la Divine Majesté ainsi qu'à une spoliation de la beauté à laquelle ont droit tous les fidèles, surtout les plus pauvres d'entre eux. »

    http://www.proliturgia.org/

    Il faut relire l’ « Esprit de la Liturgie » de Joseph Ratzinger ( éditions  Ad Solem , Paris, novembre 2001)

    JPSC

  • Le cardinal Müller alerte sur le risque de « protestantisation » de l’Église

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    Dans un très long discours aux évêques du Chili, publié le 13 novembre, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), recadre le rôle des conférences épiscopales. Lu sur le site du journal « La Croix » :

    « Sans jamais prononcer le mot « synode des évêques » et en citant à une seule reprise la mot « famille », le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi, a fourni aux évêques chiliens qu’il visitait une vision critique d’ensemble des points de débat dans la vie de l’Église.

    Dans son discours, diffusé le 13 novembre 2015, il commence par demander à ceux qui ne seraient plus en communion avec le pape de lui renouveler une affirmation « personnelle » de loyauté, « en ces temps où dans certaines parties de l’Église l’unité avec la tête semble perdre de la vigueur ».

    Le cardinal Müller invite ensuite les évêques chiliens à « découvrir, juger et corriger » les possibles « erreurs et déformations » présentes chez certains.

    LE DÉBAT AUTOUR DU RÔLE DES CONFÉRENCES ÉPISCOPALES

    Au sujet du rôle des conférences épiscopales, un des chevaux de bataille du cardinal Müller, ce dernier dénonce les cas où la place de celles-ci remettrait en question l’autorité de l’évêque. Et d’évoquer un texte la Lettre apostolique Apostolos suos, dans laquelle Jean-Paul II avait voulu, explique le cardinal Müller « clarifier certaines idées qui circulaient dans certains milieux théologiques » et rappeler que les décisions des conférences épiscopales ne sont valables que si l’ensemble des évêques les approuvent.

    Alors que la décentralisation de l’Église semble être au programme du pape François, avec le débat théologique que cela implique sur la plus grande place qui pourrait être accordée aux Conférences épiscopales, et que les évêques allemands ont pris récemment des positions allant dans le sens d’une certaine marge de manoeuvre laissée par Rome aux diocèses, le préfet de la CDF souligne que cette question « est peut-être plus évidente dans les pays européens ».

    > Lire aussi : « Déléguer des décisions aux Conférences épiscopales est anti-catholique »

    Pour le cardinal Müller, le risque est donc d’aller vers un « protestantisme libéral ». « Une compréhension déficiente de la nature théologique des conférences épiscopales a comme conséquence immédiate le danger d’adopter le style de l’organisation des communautés réformées », analyse-t-il.

    Autre problème dénoncé par le cardinal Müller: le relativisme, qui touche les « vérités anthropologiques ecclésiales », concernant le mariage et la vie en particulier. Il invite à ne pas abuser de la lecture des « signes des temps », au risque de voir « la Révélation divine relativisée ». Il s’est opposé à plusieurs reprises à une « adaptation » de la doctrine aux circonstances, dans le cadre des débats autour du Synode des évêques sur la famille.

    Marie Malzac »

    Ref. Le cardinal Müller alerte sur le risque de « protestantisation » de l’Église 

    Le message du Préfet de la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi est emblématique : il s’adresse en fait à l’Eglise entière et il est particulièrement significatif qu’il soit prononcé devant des membres de l’épiscopat sud-américain.

    JPSC

  • Un évêque catholique australien poursuivi pour avoir rappelé que le mariage se contracte entre un homme et une femme

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    De "réinformation.tv" :

    Australie : un évêque catholique poursuivi pour avoir distribué aux écoles une brochure affirmant que le mariage se contracte entre un homme et une femme

    Voici un cas caractérisé de persécution religieuse, entièrement prévisible dès lors que le « mariage » gay a été légalisé. L’évêque de Hobart en Australie, Mgr Julian Porteous, a fait l’objet d’une plainte pour avoir distribué dans les écoles de son diocèse une brochure sur le mariage affirmant que celui-ci n’existe qu’entre un homme et une femme. Le Bureau du commissaire chargé de la lutte contre les discriminations lui a notifié la semaine l’avis du dépôt de plainte qui pourra déboucher sur des poursuites.

    Mgr Anthony Fisher, archevêque de Sydney, a qualifié d’« étonnante et de véritablement alarmante » cette menace d’action en justice. « Ce qui est proprement alarmant », souligne l’archevêque, « c’est que des personnes puissent être poursuivies pour avoir affirmé les croyances relatives au mariage du catholicisme » alors que la Constitution australienne garantit la liberté de culte et d’opinion.

    Un évêque d’Australie poursuivi pour avoir rappelé la doctrine catholique sur le mariage aux enfants

    C’est à la suite de distribution de la brochure Ne touchez pas au mariage aux écoles catholiques, réalisée par les évêques d’Australie, que Martine Delanay, militant transgenre —il s’agit d’un homme qui se revendique femme— a porté plainte contre l’évêque qui a osé enseigner le point de vue de l’Église sur le mariage et la sexualité. Il y est notamment écrit que la redéfinition même du mariage aux fins de reconnaître comme telles les unions homosexuelles est une « grave injustice » faite aux enfants, aux adultes et à la société.

    L’Église catholique affirme que le mariage est une institution sacrée, un bien fondamental en soi, le fondement même de l’existence et de l’épanouissement de la race humaine sur terre, et un don de Dieu. Pour le militant LGBT, une telle conception constitue une offense et une humiliation à l’encontre des partenaires homosexuels : « Nos relations homosexuelles ne se résument pas à une amitié, nous aussi nous constituons un tout dans notre union, et non, les enfants que nous élevons ne sont pas plus malades ou dépravés que les autres », ajoute-t-il. Mgr Fisher se défend d’une telle intention en faisant remarquer que la brochure a été soigneusement rédigée de sorte à ne heurter personne en particulier.

    Dire aux enfants que le mariage se contracte entre un homme et une femme, c’est de la discrimination, selon le lobby LGBT

    L’Australie, comme tant d’autres pays, fait l’objet de pressions et d’attaques afin que soient promus l’idéologie du genre et le « mariage » homosexuel, attaques provenant de très puissants groupes de pression déterminés à en finir avec toute opposition à la déconstruction et à la redéfinition de cette institution fondamentale qu’est le mariage entre un homme et une femme.

    L’attaque en cours contre l’Église catholique australienne est largement préméditée, a fait remarquer l’archidiocèse de Sydney. La plainte a en effet été déposée en Tasmanie, en raison de sa loi particulière sévère contre les « discriminations ». Cette dernière prévoit l’interdiction préventive de toute conduite ou de tout comportement qui pourrait offenser, humilier, intimider, insulter ou ridiculiser une personne sur la base, entres autres, de son orientation sexuelle.

    La Conférence des évêques d’Australie dispose de 21 jours pour répondre à la plainte. Le temps suffisant pour prier deux neuvaines, l’une pour les évêques, l’autre pour leurs détracteurs. A vos rosaires !

    Nicklas Pélès de Saint Phalle

  • La « guerre contre l’Occident » ne peut mettre fin au dialogue avec l’islam, assure le cardinal Tauran

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    Interpellé par I.media, le cardinal français fustige aussi "le vide spirituel de l’Europe" et le manque d’éducation qui font naître des vocations au djihad. Interview lue sur le site « aleteia » :

    « Si les récents attentats de Paris (France) ont tout d’une « guerre contre l’Occident », le dialogue de l’Église catholique avec « la partie saine » de l’islam doit se poursuivre. C’est la conviction du cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, pour qui les chrétiens doivent avoir « le courage de la différence » dans le monde actuel, en étant attentifs à ne pas laisser « germer la haine ». Interpellé par I.media, le cardinal Tauran fustige aussi « le vide spirituel de l’Europe » et le manque d’éducation qui font naître des vocations au djihad.

    I.media : Comment avez-vous perçu les attaques perpétrées à Paris ?

    Cardinal Jean-Louis Tauran : Il s’agit d’une guerre contre l’Occident, une guerre contre une civilisation ! Il faut évidement faire travailler la raison, car même dans une guerre il y a des lois. C’est à mes yeux une nouvelle ère qui voit le jour car, autrefois, le terrorisme visait une personne, un pays ou un groupe… et désormais c’est le monde entier qui est visé. C’est une situation absolument précaire, tout peut désormais arriver n’importe où. Nous assistons aux premiers pas d’un nouveau monde qui commence aujourd’hui, non pas demain, et bien mal, avec des conséquences pour une ou deux générations. Mais le danger serait de laisser germer la haine, et c’est là que les chrétiens doivent montrer le pouvoir de l’amour.

    De tels actes remettent-ils en question le dialogue avec l’islam ?
    Non, bien au contraire ! Ces actes donnent bien sûr peu de crédibilité au dialogue interreligieux, mais la majeure partie des musulmans n’est pas comme cela. Ce sont des gens qui vivent normalement, qui ont l’amour du travail, d’élever leurs enfants, etc. Le dialogue est aussi notre devoir, en tant que chrétiens.

    Parmi les catholiques, cependant, on peut percevoir des réactions vives après ces attentats revendiqués au nom de Dieu, certains reprochant à l’Église catholique d’être trop complaisante avec l’islam…
    Nous ne dialoguons pas avec ces gens ! Nous dialoguons avec la partie saine (de l’islam, ndlr), en espérant qu’elle ait de l’influence sur ces gens-là. L’Église reconnaît qu’il y a des parcelles de vérité dans les autres religions. Tout ce qui est différent de nous n’est pas mauvais. Quant au terrorisme religieux, le pape François l’a dit, c’est un blasphème. On ne peut pas se servir ainsi de Dieu, c’est un mensonge.

    Dès lors, où de tels actes trouvent-ils leur origine ?
    Ce terrorisme se nourrit du vide spirituel de l’Europe. Tous ces jeunes gens qui s’enrôlent trouvent là une identité, un but, de l’argent. Ce qui manque en Europe, c’est la dimension spirituelle. Pourquoi tous ces jeunes partent-ils ? Parce qu’ils n’ont rien chez eux : pas de travail, pas de but dans la vie, et on leur donne immédiatement 1 000 dollars par mois, avec une catéchèse musulmane très rapide. La solution passe par l’éducation : l’école et l’université. Prenez par exemple un pays comme le Liban. Qu’est-ce qui a fait ce pays ? C’est l’école. Musulmans et chrétiens étaient tous ensemble, depuis le jardin d’enfants jusqu’au baccalauréat. La manière dont on enseigne l’Histoire est aussi très importante.

    Comment chacun de nous peut-il lutter contre cette barbarie ?
    On lutte contre de tels actes en redoublant de cohérence dans notre vie. Un chrétien, dans le monde d’aujourd’hui, c’est quelqu’un qui pose question. À l’inverse, si nous ne posons pas question, nous ne sommes pas « le sel de la terre ». Il faut avoir le courage de la différence dans le monde d’aujourd’hui. En Europe, par exemple, un jeune enfant qui ose dire à l’école qu’il est le seul de sa classe à aller au catéchisme, qui est l’objet de la dérision de ses camarades, commence déjà à savoir ce que c’est que d’être chrétien.

    La France n’a pas tardé à réagir en bombardant massivement des sites liés à Daesh en Syrie. Est-ce la solution à vos yeux ?
    Il y a le devoir d’un gouvernement d’assurer la sécurité des citoyens, la France est en état de légitime défense. Mais la France ne doit pas être seule, elle doit être accompagnée par la communauté internationale, en particulier pour aller sur le terrain.

    Dans ce contexte, la visite du pape François en République centrafricaine fin novembre comporte-t-elle des risques ?
    Je crois que le Pape a toujours envie d’y aller. Il ne faut pas non plus s’enfermer dans la peur, car alors les djihadistes gagnent. Ils sont réellement dans une lutte contre la civilisation occidentale. D’ailleurs, Abou Bakr al-Baghdadi, le calife de l’État islamique, a dit qu’il voulait punir « l’imbécile de Hollande », mais surtout la ville de Paris, « capitale de la perversion » !

    Et punir Paris qui « porte la bannière de la croix en Europe »…
    J’aimerais bien que Paris porte l’étendard de la croix, mais je ne crois pas que ce soit le cas !

    Propos recueillis au Vatican par Antoine-Marie Izoard, I.media »

    Ref. La « guerre contre l’Occident » ne peut mettre fin au dialogue avec l’islam, assure le cardinal Tauran

    JPSC

  • Synode surévalué : dans l’Église il y a surtout une crise de la foi

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    Lu sur le site web « Chiesa » de Sandro Magister :

    jpg_1351181.jpgROME, le 19 novembre 2015 – Dans le dossier de quatre pages denses que la revue catholique française "L'Homme Nouveau" s’apprête à publier dans son prochain numéro, le mot "synode" n’apparaît pas une seule fois. Et la "Relatio finalis" que les pères synodaux ont remise au pape n’y est pas davantage citée.

    Et pourtant, parmi les sujets qui sont traités dans ce dossier, il y a ceux qui, au cours du double synode consacré à la famille, ont donné lieu aux plus vives controverses, de l'homosexualité à l’accès des divorcés remariés à la communion.

    Et surtout, l'auteur du dossier a joué pendant le synode un rôle fondamental. Il s’agit du cardinal guinéen Robert Sarah, 70 ans, que le pape François a nommé, il y a de cela un an, préfet de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Il a donc compétence et autorité précisément en ce qui concerne les trois sacrements qui se sont trouvés au centre des discussions du synode : le mariage, l'eucharistie et la pénitence.

    Alors pourquoi ce silence ?

    Le cardinal Sarah a accédé à une notoriété mondiale à cause de l’extraordinaire intérêt qu’a suscité, cette année, son livre intitulé "Dieu ou rien".

    Un livre qui, dès le titre, met en tête de la liste des questions essentielles pour le monde catholique la crise de la foi qui le traverse.

    Les personnes qui ont lu ce livre ont fait parvenir à Sarah un grand nombre de commentaires, favorables ou critiques. Dans le dossier qui est sur le point de paraître dans "L'Homme Nouveau" le cardinal répond à bon nombre des objections qui lui ont été adressées.

    Mais justement, ce que ces objections révèlent a renforcé le cardinal Sarah dans sa conviction que le plus grave problème auquel l’Église soit confrontée aujourd’hui, c’est bel et bien une crise de la foi.

    Une crise qui est antérieure aux questions qui ont fait l’objet de débats pendant le synode, parce qu’elle touche aux fondements mêmes de la foi catholique et qu’elle met en évidence un analphabétisme largement répandu en ce qui concerne l’enseignement séculaire de l’Église, y compris au sein du clergé, c’est-à-dire justement chez ceux qui devraient être les guides des fidèles.

    Le cardinal en arrive à dire, à propos du sacrement de l'eucharistie :

    "L’Église entière a toujours fermement tenu qu’on ne peut pas communier en ayant conscience d’être en état de péché mortel, principe rappelé comme définitif par Jean-Paul II en 2003 dans son encyclique 'Ecclesia de Eucharistia'", sur la base de ce qui avait été décrété par le concile de Trente.

    Et, tout de suite après, il ajoute :

    "Même un pape ne peut dispenser d’une telle loi divine".

    On peut lire ci-dessous, en avant-première – avec l’aimable autorisation de "L'Homme Nouveau" – une partie du dossier, dans laquelle on constate que, pour répondre aux personnes qui lui ont fait des objections à propos des questions qui avaient été débattues au cours du synode, le cardinal Sarah doit en tout premier lieu leur rafraîchir la mémoire en ce qui concerne les données élémentaires de la doctrine, y compris les constitutions dogmatiques du concile Vatican II, si souvent citées mais dont le véritable contenu est peu connu.

    Le dossier paraîtra dans le numéro daté du 21 novembre 2015 de la revue :

    > L'Homme Nouveau

    Voici donc ce texte en avant-première ; les titres sont de la rédaction du site. 

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  • La Libre Belgique : « Mgr Léonard face à Gabriel Ringlet : deux visions d’Eglise face à l’euthanasie »

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    Lors de la sortie, juste après les vacances, de son ouvrage sur “l’accompagnement spirituel jusqu’à l’euthanasie”, Gabriel Ringlet avait  invité les évêques de Belgique “à un vrai débat avec lui” sur ces questions. Contacté par “La Libre”, Mgr Léonard a accepté de le faire en présence de la rédaction du journal. Une rencontre dont on trouvera ci-dessous de très larges extraits. A la lecture de ceux-ci, nous nous contenterons de faire une seule observation :

    Toute l’ambiguïté du débat est résumée dans le titre évidemment choisi à dessein par son animateur, l’inévitable Christian Laporte : « Deux visions d’Eglise face à l’euthanasie ». A ce compte, quels que soient les arguments échangés, Gabriel Ringlet sort vainqueur de la confrontation, présentée comme l'exposé d'une alternative possible entre deux points de vue ecclésiaux ; et c’est - peut-être (je n’y étais pas) - la même ambiguïté qui pèse sur la conférence  « de haut niveau » organisée récemment sur le même sujet à l’évêché de Liège avec l'abbé Ringlet, en présence de deux évêques.  

    Monseigneur Léonard n’est d’ailleurs pas dupe du porte-à-faux, comme le montre ce passage de l’échange entre les deux interlocuteurs : 

    […] Mgr Léonard : « Je me réjouis aussi toujours de débattre avec des gens qui ne sont pas chrétiens. Cela m’ennuie un peu d’en parler avec des chrétiens. Normalement, Gabriel est un prêtre catholique, je suis un prêtre catholique; nous devrions être d’accord sur un message moral de l’Eglise catholique. Je le trouve un peu regrettable. Mais en tous cas je pense pouvoir dire que j’ai consacré ma petite culture philosophique à montrer le bien-fondé du magistère de l’Eglise catholique. C’est une tâche que je vis avec conviction. Je trouve regrettable que nous ne soyions pas d’accord mais j’aime toujours le débat. »

    Réponse de Gabriel Ringlet : «  Ce n’est pas regrettable mais plutôt bon signe. C’est même un signe de santé... Tant que cette Eglise sera capable d’avoir en son propre sein des réponses différentes sur des questions aussi graves et de les exposer au public, nous la grandissons tous les deux » […].

    On peut certes finasser librement, entre personnes bien élevées, sur les mérites comparés de la sédation palliative et de l’injection létale ou sur la question  de la  nature anthropologique ou pseudo-sacramentelle des onctions pratiquées par l’abbé Ringlet dans le contexte d’une euthanasie. Ce qui ne va pas c’est le signal ambigu envoyé, au terme de ces échanges, en direction des lecteurs qui risquent me semble-t-il, de garder l’impression qu' entre catholiques eux-mêmes tout cela se discute : « c’est une affaire d'opinion, de choix personnel, l’Eglise enseignante est désormais plurielle sur ce point (comme sur bien d’autres) ». Me trompé-je ? JPSC

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  • Fabrice Hadjadj : «Il faut prendre le glaive pour étendre le Royaume de l’amour»

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    Lu sur le site de « Famille chrétienne » :

    fabrice-hadjadj_article.jpg« Nous avions perdu la guerre. Je ne parle pas d’une absence de succès. Au contraire, nous avions pris l’habitude de nous endormir dans le confort et les succès, jusqu’à ce qu’une maladie, un accident, un fait divers, un mal sans lutte ni ennemi, nous emportent comme un ordinateur plante, dans une insignifiance en deçà de l’absurde.

    Nous nous étions ramollis, nous avions perdu toute virilité, réduits à l’état d’enfants gâtés piquant leur crise, de pantins soucieux de leur cardio-training, de bisounours consommateurs de porno. Nous voulions non pas la paix qu’on fait, mais celle qu’on nous fiche, peu importe à quel prix de dévastations, de « dégâts collatéraux ». Mais «la paix est œuvre de justice », dit Isaïe, et il est normal, quand on refuse ce combat pour la justice, que notre paix apparente nous saute à la figure. Et voilà que flâner dans la rue ne va plus de soi, comme pour des promeneurs blasés. La guerre nous a regagnés. C’est déjà quelque chose dans l’ordre de l’éveil. Mais, cette guerre, la gagnerons-nous ? Combattrons-nous le « bon combat», selon le mot de saint Paul ?

    C’est la figure de l’amour qui domine dans la vie chrétienne, celle du frère, du fils, de celui qui dialogue, de celui qui compatit. Mais nous ne pouvons plus oublier celle du guerrier. Guerrier dont les armes sont d’abord spirituelles, mais guerrier quand même. Certes, contrairement à ce que croit un certain darwinisme, la vie est communion avant d’être combat, don avant d’être lutte. Mais parce que cette vie est blessée dès l’origine, sans cesse attaquée par le Malin, il faut lutter pour le don, combattre pour la communion, prendre le glaive pour étendre le Royaume de l’amour.

    Si nous ne retrouvons pas cette virilité guerrière, celle qui faisait chanter à saint Bernard la « louange de la nouvelle milice », nous aurons perdu contre l’islamisme aussi bien spirituellement que matériellement. Beaucoup de jeunes, en effet, se tournent vers l’islam parce que le christianisme que nous proposons ne contient plus d’héroïcité ni de chevalerie (alors que Tolkien est avec nous), mais se réduit à de gentils conseils de civisme et de communication non-violente.

    Quel est le vrai terrain de cette guerre ? Certains voudraient nous faire croire que ce qui fait la force des terroristes du vendredi13 dernier, c’est qu’ils ont été entraînés, formés dans des camps de Daech, de sorte que le combat serait encore celui de la puissance techno-capitaliste fabriquant un armement plus lourd. En quoi un jeune type bloqué aux portillons de sécurité, et qui se fait sauter avec des explosifs rudimentaires, est-il un soldat expérimenté ? Nous savons – et l’expérience récente d’Israël l’a prouvé – que n’importe qui peut s’improviser tueur du moment qu’il est possédé par une résolution suicidaire. Ce qui fait sa force de destruction, prête à exploser n’importe quand, n’importe où, ce n’est pas son habileté militaire, c’est son assurance morale.

    Qu’avons-nous à opposer pour empêcher la contagion? Nos «valeurs» peuvent lever des armées de consommateurs, pas de combattants. Aussi est-ce là que se situe le combat élémentaire – à la hauteur d’une foi qui sait affirmer un vrai martyre – contre la parodie diabolique du martyre qu’est l’attentat-suicide.

    Le communiqué de Daech revendiquant l’« attaque bénie » parle de Paris comme de la capitale « qui porte la bannière de la croix en Europe ». On aimerait qu’il dise la vérité. La guerre est ici : dans le courage de porter une espérance assez forte pour que nous puissions donner nos vies et donner la vie. 

    Fabrice Hadjadj »

    Ref. Fabrice Hadjadj : «Il faut prendre le glaive pour étendre le Royaume de l’amour»

    JPSC

  • « Eia ! Mater » : un nouveau cycle d’initiation au chant grégorien

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    Ouvert à tous : ça se passe à Liège. Encore quelques jours pour s’inscrire : avis aux amateurs.


    logo_bleu_small.jpgUn nouveau cycle de cours organisé par l’académie de chant grégorien à Liège ouvre ses portes le samedi 21 novembre 2015 à 15 heures, dans les locaux de l’église du Saint-Sacrement (Bd d’avroy, 132). De novembre 2015 à juin 2016, il réunira deux samedis après midi (15h00-17h30) par mois une trentaine d’apprenants placés sous la direction de Maurice Besonhé. Le cycle se clôturera par un concert et une messe festive le samedi 11 juin 2016 avec le concours de l’Ensemble vocal  Liber Vermeil (dir. Alicia Santos)

    cours-liege-2015.jpgAncien élève du conservatoire de Verviers, M. Besonhé a pratiqué le chant choral au sein de la Maîtrise de cette Ville (sous la direction de J.-M. Allepaerts) et découvert la sémiologie grégorienne avec d’éminents spécialistes : Hubert Schoonbroodt, Carlo Hommel et Marcel Pérès. Chantre d’église, il fut aussi titulaire des orgues de l’église Notre-Dame et Saint-Remacle à Spa, de 1994 à 2014.

    Les cours de l’académie de chant grégorien à Liège sont dédiés à l’étude du plain chant et de ses dérivés les plus proches : le déchant et l’organum. Au programme de cette année : un florilège de mélodies consacrées à la Mère de Dieu, depuis les temps carolingiens jusqu’au siècle de Louis XIV. Ces cours sont ouverts à tous sans pré-requis, même si une expérience musicale est la bienvenue.

    Calendrier des cours du cycle 2015-2016 : 

    ● Les samedis 21 novembre et 5 décembre 2015, 16 et 30 janvier, 13 et 27 février, 12  mars,  9 et 23  avril,  7 et 21 mai , 4 juin 2016,  de 15h à 17h30 ● Le  vendredi 10 juin 2016,  de 19h30 à 21h30 : répétition générale  ● Le samedi 11 juin 2016, de 16h à 18h : concert et messe de clôture avec le concours de l’Ensemble Liber Vermeil (dir. Alicia Santos)

    Renseignements et inscriptions : email academiedechantgregorienliege@proximus.be ou tél. 04.344.10.89 (en cas l’absence, portable 0498.33.46. 94).

    On peut aussi s’inscrire en ligne sur le site http://www.gregorien.be

    Plus d’infos ici

     http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com/archive/2015/10/16/liege-un-nouveau-cycle-d-initiation-au-chant-gregorien-donne-5700979.html

  • compagnonnage fraternel

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    À l’aune de l’histoire et à l’heure de la mondialisation, le Cardinal Jean-Pierre RICARD, aborde avec délicatesse et subtilité, la complexité du célibat des prêtres et sœurs, la conception trinitaire du couple qui implique un décentrement et une ouverture avant d’évoquer les couples de la bible et de retenir celui de Priscille et Aquilas.
    Le Cardinal Jean-Pierre RICARD, archevêque de Bordeaux, est membre de la Congrégation de la doctrine pour la foi,
     du conseil pontifical pour la culture, pour l’unité des chrétiens, pour le culte divin et la discipline des sacrements, et membre du Conseil cardinalice pour les questions administratives et économiques du Saint-Siège depuis octobre 2011 (
    JPSC).