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Politique - Page 120

  • Pourquoi enlève-t-on des prêtres au Nigeria ?

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/NIGERIA - Mgr Gopep : "Les enlèvements de prêtres au Nigeria sont en augmentation et ont des motifs différents"

    7 janvier 2023

    Abuja (Agence Fides) - " Les enlèvements de prêtres et de religieux sont en augmentation au Nigeria ", affirme Mgr Luka Sylvester Gopep, évêque auxiliaire de Minna, dans l'État du Niger (Nigeria), qui a accordé une interview à l'Agence Fides sur la situation sécuritaire dans son pays.

    En ce qui concerne les enlèvements de prêtres et de religieux, pensez-vous que ce phénomène a augmenté au cours de l'année écoulée ? Existe-t-il une stratégie visant à cibler le clergé ou ces enlèvements sont-ils simplement l'œuvre de bandits en quête d'argent ?

    LUKA SYLVESTER GOPEP : L'enlèvement et, dans certains cas, le meurtre de prêtres et de religieux par divers groupes criminels ont rendu la situation précaire au Nigeria. Ce pourcentage est en augmentation depuis l'année dernière. Par exemple, en 2022, plus de 20 incidents d'enlèvement et de meurtre de prêtres ont été enregistrés au Nigeria. Cette situation est alarmante et appelle une action urgente de la part du gouvernement fédéral et des gouvernements des différents États.

    Ces attaques contre des prêtres et des religieux ont été perpétrées par différents groupes et pour différentes raisons. D'une part, les attaques des groupes ISWAP/Boko Haram font partie de leur programme visant à imposer l'islam et la charia à toutes les communautés du Nigeria. D'autre part, les attaques servent à éloigner les chrétiens de l'Église et à les forcer à abandonner la pratique de leur foi.

    Certains incidents d'enlèvement et de meurtre de prêtres par divers groupes de bandits dans le nord et le sud du Nigeria sont essentiellement des enlèvements à des fins d'extorsion. Nous savons que de nombreux groupes de bandits dans le nord du Nigeria enlèvent des chrétiens, des musulmans et des membres du clergé traditionnel africain. La recherche d'argent sous-tend la plupart des activités de ces groupes criminels.

    Le massacre de l'église d'Owo a été attribué à l'ISWAP (État islamique d'Afrique de l'Ouest). S'agit-il d'une opinion partagée au Nigeria ou existe-t-il d'autres hypothèses quant à l'identité des responsables du massacre ?

    GOPEP : Le dimanche de Pentecôte, 5 juin 2022, les fidèles de l'église catholique St Francis, Owo, État d'Ondo, ont été attaqués par des inconnus et plus de 40 personnes ont été tuées. Le gouvernement fédéral a annoncé que le massacre avait été perpétré par l'État islamique d'Afrique de l'Ouest (ISWAP). Elle a ajouté qu'elle avait arrêté certaines personnes soupçonnées d'avoir pris part à cette lâche attaque.

    Certaines personnes, dont Rotimi Akeredolu, le gouverneur de l'État d'Ondo, ont estimé qu'il ne s'agissait pas de l'ISWAP. Certains pensent que c'est l'œuvre des bergers Fulani, tandis que d'autres l'attribuent à des gangs locaux qui ont pris pour cible des personnes qui se trouvaient à l'église ce dimanche fatal. En fait, les avis divergent quant à l'identité de l'auteur du massacre.

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  • Un historien allemand répond à l’accusation la plus absurde portée contre Benoît XVI

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    De zenit.org :

    Réponse d’un historien allemand à l’accusation la plus absurde portée contre Benoît XVI

    L’une des accusations les plus courantes portées à l’encontre de Benoît XVI, généralement par les médias de gauche et d’extrême gauche, concerne son implication dans les Jeunesses hitlériennes, l’organisation de jeunesse du parti nazi.

     

    Traduction de l’espagnol

    (ZENIT Noticias – Contando Estrelas / Vigo, 3 janvier 2023) 

    Le pape émérite Benoît XVI, décédé le 31 décembre dernier, a été victime de toutes sortes de diffamations de son vivant et continue de l’être après sa mort.

    L’une des accusations les plus courantes portées contre Benoît XVI, généralement par les médias de gauche et d’extrême gauche, concerne son appartenance aux Jeunesses hitlériennes, l’organisation de jeunesse du parti nazi. Joseph Ratzinger est né en 1927. Il avait 12 ans lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté. En 2006, le média allemand Handelsblatt a souligné à ce sujet que le régime nazi a exigé l’adhésion obligatoire à partir de mars 1939, et que, bien que les responsables du séminaire où Joseph était scolarisé aient résisté jusqu’en octobre, ils ont finalement dû accepter, de sorte que Joseph Ratzinger a été enrôlé obligatoirement à l’âge de 14 ans, {mais a refusé de participer aux activités des Jeunesses hitlériennes}.

    Ce média allemand rappelle que le régime nazi se méfiait des séminaristes qui étaient enrôlés obligatoirement dans les Jeunesses hitlériennes, car ils étaient considérés comme hostiles au régime. Joseph lui-même se rappelle qu’il a été raillé par les nazis dans cette organisation de jeunesse pour avoir signalé qu’il voulait devenir prêtre. Rappelez-vous que la presse nazie calomniait les prêtres catholiques depuis des années. Rappelons que l’Église catholique avait dénoncé les abus des nazis dès leur arrivée au pouvoir en 1933. En Autriche, l’une des premières mesures prises par les nazis après l’annexion a été d’interdire les organisations de jeunesse catholiques et l’enseignement de la religion catholique dans les écoles.

    Sur la question de Joseph Ratzinger et des Jeunesses hitlériennes, il y avait déjà une controverse absurde promue par les médias dans plusieurs pays lorsqu’il a été élu pape. Certains ont même découpé une photo de lui pour l’accuser de faire le salut nazi. Tout était permis, y compris la manipulation et les mensonges, pour attaquer Benoît XVI. Rien de nouveau que l’Église catholique n’ait pas subi au cours de ses presque 2 000 ans d’histoire. Un historien allemand très critique envers le nazisme, Hans-Ulrich Wehler, a répondu à ces accusations absurdes contre Benoît XVI dans une interview publiée par Der Spiegel en 2005 :

    « Je trouve toute cette controverse grotesque. Depuis décembre 1936, renforcée en 1938, il existait une loi sur la jeunesse obligatoire, selon laquelle tous les garçons et toutes les filles de dix ans étaient admis dans les Jeunesses hitlériennes le 20 avril, c’est-à-dire le jour de l’anniversaire d’Hitler. D’abord dans le groupe de jeunes allemands de 10 à 14 ans, puis ils sont passés aux véritables Jeunesses hitlériennes de 14 à 18 ans. On peut critiquer Ratzinger de différents points de vue. Mais il doit être clair que lui, né en 1927, n’a pas pu éviter de servir dans un village bavarois parmi les Deutsches Jungvolk ».

    Le « Deutsches Jungvolk » (Jeunesse allemande) était la section des Jeunesses hitlériennes réservée aux enfants âgés de 8 à 14 ans. Ainsi, dans cette affaire, Benoît XVI a été victime d’une imposition totalitaire de la part des nazis, et maintenant la gauche s’en sert pour criminaliser la victime, qui à l’époque n’était qu’un enfant. En plus d’être une critique absurde, elle est profondément mesquine.

    La question est la suivante : les médias qui attribuent aujourd’hui un « passé nazi » à Benoît XVI ont-ils également attribué ce même passé à des hommes politiques de gauche qui ont subi la même imposition ? Et dans le cas des médias espagnols, parleront-ils du « passé falangiste » de nombreux politiciens de gauche qui ont également été forcés de rejoindre le Front de la jeunesse lorsqu’ils étaient enfants ? Si vous êtes un gauchiste, tout vous est pardonné.

  • La beauté peut-elle sauver notre civilisation ?

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    D' sur le site du Figaro Vox :

    COMMENT SORTIR DE L'IMPASSE LIBÉRALE ? - Essai de philosophie politique  civilisationnelle, Frédéric Saint Clair - Libéralisme, philosophie  politique - livre, ebook, epub

    L'homo-œconomicus est-il le seul avenir de l'homme ?

    Ancien conseiller du Premier ministre Dominique de Villepin, Frédéric Saint Clair est écrivain et politologue. Il publie « Comment sortir de l'impasse libérale ? Essai de philosophie politique civilisationnelle » aux éditions de l'Harmattan.


    FIGAROVOX. - Vous publiez « Comment sortir de l'impasse libérale ? », aux éditions L'Harmattan. Selon vous, est-ce la fin de la « fin de l'histoire » ?

    Frédéric SAINT-CLAIR. - Le concept de « fin de l'Histoire » est un héritage de la philosophie allemande qui a connu un regain d'intérêt au début des années 90, lors de l'effondrement du régime soviétique, grâce à la publication du désormais célèbre ouvrage de Francis Fukuyama qui annonçait une telle fin de l'Histoire, c'est-à-dire le fait d'avoir atteint un modèle politique et économique indépassable : la démocratie libérale. Sauf que le choc des civilisations, théorisé à la même époque par Samuel Huntington et inscrit dans les faits depuis, est venu bousculer les certitudes des Occidentaux, de même que la résurgence des modèles politiques illibéraux, tel celui de Viktor Orbán au cœur de l'Europe, qui semble mieux résister à la violence des chocs civilisationnels que le nôtre, et surtout l'incroyable essor des modèles capitalistes autoritaires, comme en Chine, qui est le véritable gagnant de la mondialisation. Trente ans après, l'Occident est déclassé, l'hyperpuissance américaine n'est qu'un lointain souvenir, l'Europe est au bord de la désintégration, quoi qu'en disent ses thuriféraires, et la France des métropoles ressemble à s'y méprendre à un pays du tiers-monde. Donc, pour répondre à votre question, non, ce n'est pas la fin de l'Histoire, non le modèle libéral n'est pas un must indépassable. Mais, dire cela, c'est ne rien dire, car tout le monde s'en était rendu compte. La question qui m'a occupé dans ce livre a été : une fois ce constat d'échec posé, que fait-on ?

    La réponse a consisté, dans un premier temps, à opérer une relecture de l'ouvrage de Francis Fukuyama, « La fin de l'Histoire et le dernier Homme ». Pourquoi ? Principalement parce que s'il a été beaucoup critiqué, il a surtout été mal lu ! Disons-le : Fukuyama est absolument brillant, et il a indiqué lui-même qu'il y avait un problème dans son modèle. Ses critiques l'on fait passer pour un néolibéral standard, adepte du capitalisme américain, mais Fukuyama s'inscrit dans la continuité de la philosophie allemande, Kant, Hegel et Nietzsche ; et il est un disciple de Kojève, lequel relit Hegel à travers la dialectique du Maître et de l'Esclave. Qu'est-ce à dire ? Tout d'abord que Fukuyama n'a rien d'un néolib' idéaliste façon « Mozart de la finance », et surtout que le véritable pivot de son argumentaire, et en même temps sa grande faiblesse conceptuelle, ne réside pas dans « lafin de l'Histoire »mais dans « le dernier Homme »… Or, tout le monde est passé à côté ! Interrogeons-nous : à quoi ressemble-t-il, ce « dernier Homme » ? Fukuyama y répond, sans détour : à un bourgeois déraciné, repu, gavé de richesses, qui renonce à la guerre au profit d'une vie toute de consommation. En d'autres termes, il ressemble à un « chien bien nourri ». Le voilà, l'idéal anthropologique des libéraux. Et là, chacun comprendra aisément qu'on a un sérieux problème !

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  • Un prêtre catholique assassiné dans le nord-ouest du Burkina Faso

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/BURKINA FASO- Un prêtre catholique assassiné dans le nord-ouest du pays

    3 janvier 2023

    Ouagadougou (Agence Fides) - Un prêtre catholique a été tué au Burkina Faso. Le Père Jacques Yaro Zerbo, a été assassiné le lundi 2 janvier par des hommes armés non identifiés. Selon un communiqué envoyé à l'Agence Fides et signé par Mgr Prosper Bonaventure KY, évêque de Dédougou, le prêtre de 67 ans a été tué dans la localité de Soro, dans la région de la Boucle du Mouhoun, au nord-ouest du Burkina Faso.

    Le père Jacques Yaro Zerbo est né le 28 décembre 1956 à Kolongo, dans l'actuel Mali, et a été ordonné prêtre le 19 juillet 1986 à Dédougou.

    La région de la Boucle du Mouhoun (nord-ouest) est l'une des régions les plus touchées par le terrorisme au Burkina Faso. Dans cette région, au moins 28 civils ont été tués dans la nuit du vendredi 30 décembre au samedi 31 décembre, en " représailles " à une attaque " terroriste " dans la ville de Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi.(LM) (Agence Fides 3/1/2023)

    et cette deuxième dépêche :

    AFRIQUE/BURKINA FASO - Population fuyant la région de la Boucle du Mouhoun, où le père Zerbo a été tué

    5 janvier 2023

    Ouagadougou (Agence Fides) - Dans la zone où le Père Jacques Yaro Zerbo a été tué le 2 janvier (voir Fides 3/1/2023), la population locale est en train de fuir. En particulier, depuis le 3 janvier, les habitants de la localité rurale de Gassan, située dans la province de Nayala, dans la région de la Boucle du Mouhoun, ont été sommés de partir par les groupes armés qui sévissent dans la région, trouvant refuge à Dédougou.

    Selon les témoignages de certaines personnes déplacées, des hommes armés sont venus voir l'imam du village le 3 janvier au matin pour lui dire qu'ils donnaient vingt-quatre heures à la population pour quitter le village.

    Les djihadistes de la Jama'at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM) opèrent dans la région, mais il existe également des groupes d'autodéfense, créés pour s'opposer aux djihadistes, qui sont eux-mêmes accusés de graves violences à l'encontre de la population locale, selon l'ONG locale, le Collectif contre l'impunité et la stigmatisation des communautés (CISC).

    La CISC accuse spécifiquement les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) en relation avec le massacre d'au moins 28 civils tués dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31 décembre, en " représailles " à une attaque " terroriste " dans la ville de Nouna (voir Fides 3/1/2023).

    La campagne de recrutement de 50 000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP), lancée en octobre 2022 par les autorités suite au coup d'État du 30 septembre 2022, s'est achevée le 18 novembre avec 90 000 candidatures retenues. Après une période de formation de deux semaines, les volontaires sont ensuite intégrés dans les groupes de soutien des forces armées régulières. Une procédure qui suscite des interrogations de la part des experts indépendants sur le degré de fiabilité de ces miliciens et leur respect des droits de l'homme. (LM) (Agence Fides 5/1/2023)

  • Le vrai Ratzinger

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    De George Weigel sur le National Catholic Register :

    Le vrai Ratzinger

    La dernière des figures monumentales du catholicisme du XXe siècle ne ressemble en rien à la caricature créée par ses adversaires théologiques et culturels.

    4 janvier 2023

    Le Joseph Ratzinger que j'ai connu pendant 35 ans - d'abord en tant que préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF), puis en tant que pape Benoît XVI et enfin en tant que pape émérite - était un homme brillant et saint qui ne ressemblait en rien à la caricature créée d'abord par ses ennemis théologiques, puis coulée dans le béton médiatique.  

    Le Ratzinger de la caricature était un inquisiteur/exécuteur ecclésiastique sinistre et implacable, "le Rottweiler de Dieu". L'homme que j'ai connu était un gentleman accompli à l'âme douce, un homme timide qui avait néanmoins un solide sens de l'humour, un amateur de Mozart qui était fondamentalement une personne heureuse, pas un grincheux aigri.   

    Le Ratzinger de la caricature était incapable de comprendre ou d'apprécier la pensée moderne. Le Ratzinger que j'ai connu était sans doute l'homme le plus érudit du monde, avec une connaissance encyclopédique de la théologie chrétienne (catholique, orthodoxe et protestante), de la philosophie (ancienne, médiévale et moderne), des études bibliques (juives et chrétiennes) et de la théorie politique (classique et contemporaine). Son esprit était lumineux et ordonné, et lorsqu'on lui posait une question, il répondait par paragraphes complets - dans sa troisième ou quatrième langue.  

    Le Ratzinger de la caricature était un réactionnaire politique, déconcerté par les manifestations estudiantines de 1968 en Allemagne et aspirant à une restauration du passé monarchique ; ses ennemis les plus vicieux laissaient entendre qu'il avait des sympathies pour les nazis (d'où le sobriquet désagréable de Panzerkardinal). Le Ratzinger que j'ai connu était l'Allemand qui, lors d'une visite d'État au Royaume-Uni en 2010, a remercié le peuple britannique d'avoir gagné la bataille d'Angleterre - un chrétien-démocrate bavarois (ce qui le placerait légèrement à gauche en termes de politique américaine) dont le dédain pour le marxisme était à la fois théorique (il n'avait aucun sens philosophique) et pratique (il n'a jamais fonctionné et était intrinsèquement totalitaire et meurtrier). Le Ratzinger caricatural était l'ennemi du Concile Vatican II. Le Ratzinger que je connaissais était, au milieu de la trentaine, l'un des trois théologiens les plus influents et les plus productifs de Vatican II - l'homme qui, en tant que préfet de la CDF, a travaillé de concert avec Jean-Paul II pour donner au Concile une interprétation faisant autorité, qu'il a approfondie au cours de son propre pontificat.

    Le Ratzinger caricatural était un troglodyte liturgique déterminé à faire reculer l'horloge de la réforme liturgique. Le Ratzinger que j'ai connu était profondément influencé, spirituellement et théologiquement, par le mouvement liturgique du XXe siècle. Ratzinger est devenu un pape beaucoup plus généreux dans son acceptation du pluralisme liturgique légitime que son successeur papal, parce que Benoît XVI croyait que, à partir d'un tel pluralisme vital, les nobles objectifs du mouvement liturgique qui l'a formé seraient finalement réalisés dans une Église habilitée par un culte révérencieux pour la mission et le service.    

    Le Ratzinger caricatural était une histoire d'hier, un intellectuel dépassé dont les livres prendraient bientôt la poussière et s'effondreraient, ne laissant aucune empreinte sur l'Église ou la culture mondiale. Le Ratzinger que j'ai connu était l'un des rares auteurs contemporains qui pouvait être certain que ses livres seraient lus dans des siècles. Je soupçonne également que certaines des homélies de ce plus grand prédicateur papal depuis le pape Saint Grégoire le Grand finiront par se retrouver dans la prière quotidienne officielle de l'Église, la Liturgie des Heures. 

    Le Ratzinger de la caricature avait soif de pouvoir. Le Ratzinger que j'ai connu a essayé à trois reprises de démissionner de son poste à la Curie, n'avait aucun désir d'être pape, a déclaré à ses confrères de l'Église en 2005 qu'il n'était "pas un homme de governo [gouvernance]" et n'a accepté son élection à la papauté qu'en obéissant à ce qu'il considérait comme la volonté de Dieu, manifestée par le vote écrasant de ses frères cardinaux.  

    Le Ratzinger de la caricature était indifférent à la crise des abus sexuels commis par des clercs. Le Ratzinger que j'ai connu a fait autant que n'importe qui, en tant que cardinal-préfet de la CDF puis en tant que pape, pour nettoyer l'Église de ce qu'il a brutalement et précisément décrit comme une "saleté". 

    La clé du vrai Joseph Ratzinger, et de sa grandeur, était la profondeur de son amour pour le Seigneur Jésus - un amour affiné par une extraordinaire intelligence théologique et exégétique, manifeste dans sa trilogie, Jésus de Nazareth, qu'il considérait comme la pierre angulaire du projet scientifique de toute sa vie. Dans ces livres, plus de six décennies d'apprentissage ont été distillées dans un récit qui, espérait-il, aiderait d'autres personnes à aimer Jésus comme il l'a fait, car, comme il l'a souligné dans tant de variations sur un grand thème, "l'amitié avec Jésus-Christ" était le début, la condition sine qua non, de la vie chrétienne. Et favoriser cette amitié était le but même de l'Église. 

    La dernière des figures monumentales du catholicisme du XXe siècle est rentrée chez elle auprès de Dieu, qui ne manquera pas de récompenser son bon serviteur.      

    George Weigel est membre éminent et titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques au Ethics and Public Policy Center de Washington.

  • Ukraine : le plan de paix des grecs-catholiques dans ce qui est aussi une guerre de religion

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Ukraine. Le plan de paix des grecs-catholiques, dans une guerre qui est aussi de religion

    L’agression de la Russie contre l’Ukraine a également bouleversé la vie des Églises orthodoxes dans la terre qui a donné naissance au christianisme de ces deux peuples. Mais il n’est pas dit qu’un miracle de nouvel œcuménisme ne puisse pas émerger de cette crise.

    En Ukraine, il y a trois Églises orthodoxes. La plus grande, avec à sa tête le métropolite Onuphre, est statutairement liée au patriarcat de Moscou ; une autre, indépendante, et dirigée par le patriarche Épiphane, a vu le jour en 2018 avec l’approbation du patriarcat œcuménique de Constantinople ; et une troisième, plus petite, avec comme patriarche Philarète, s’est séparée de Moscou au moment de la dissolution de l’empire soviétique. De plus, il y a une Église grecque-catholique de rite oriental bien vivante, avec environ 5 millions de fidèles, dirigée par l’archevêque majeur de Kiev, Sviatoslav Shevchuk.

    Alors que l’Église grecque-catholique et les deux Églises orthodoxes indépendantes de Moscou se sont immédiatement et unanimement montrées solidaires de la résistance de l’Ukraine contre l’agression russe, en ce qui concerne l’Église orthodoxe liée au patriarcat de Moscou, la guerre a créé de sérieux problèmes.

    Depuis le début, son patriarche Onuphre, avec le consensus d’une bonne partie des évêques, du clergé et des fidèles, a condamné l’agression russe et s’est dissocié des thèses pro-Poutine débridées de Cyrille, le patriarche de Moscou.

    Le 27 mai, l’Église d’Onuphre a même convoqué un concile qui s’est prononcé en faveur de l’autonomie envers Moscou et a prévu une modification en ce sens de ses propres statuts. Et cela alors que de mois en mois, le sentiment antirusse grandit dans une population qui s’identifie toujours plus avec la nation ukrainienne et qui est tentée çà et là d’adhérer à l’autre Église orthodoxe, l’indépendante, qui a vu le jour en 2018.

    Et pourtant, dans l’Église d’Onuphre, nombreux sont ceux qui, à tous les niveaux, continuent à agir en faveur des agresseurs.

    Quand fin septembre, après les référendums mis en scène par les russes dans les territoires occupés, l’acte d’annexion des régions de Donetsk, Lougansk, Zaporozhye et Kherson a été signé à Moscou, trois prélats de l’Église ukrainienne d’Onuphre étaient présents à la cérémonie. D’autres, dont deux évêques, se sont réfugiés en Russie après que l’Ukraine ait reconquit les territoires de leurs diocèses. Et six autres évêques (cinq de Crimée et un de la région de Lougansk) avaient soustrait leurs diocèses à l’autorité du métropolite de Kiev pour les replacer directement sous la juridiction directe du patriarcat de Moscou.

    Au cours du synode qui s’est tenu en novembre, Onuphre n’a toutefois pris aucune mesure disciplinaire contre les collaborateurs. Ce qui a incité le gouvernement de Kiev à adopter, début décembre, un décret visant à punir « dans les organisation religieuses en Ukraine » tous ceux qui entretiennent des rapports de collaboration avec Moscou.

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  • Violence contre les adivasis chrétiens au Chhattisgarh : la foule vandalise des églises et attaque la police

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    D'Abhik Bhattacharya sur outlookindia.com :

    Violence contre les adivasis chrétiens au Chhattisgarh : la foule vandalise des églises et attaque la police

    Lors d'un entretien avec Outlook, le député du Congrès de Narayanpur, Chandan Kashyap, a déclaré que des " étrangers " étaient derrière ces attaques. Les habitants accusent le BJP-RSS d'avoir orchestré les attaques.

    3 janvier 2023

    Les attaques contre les Adivasis chrétiens dans le Chhattisgarh ont pris une mauvaise tournure hier lorsqu'une foule composée de groupes de droite hindous a vandalisé une église à Narayanpur et a attaqué la police, blessant gravement le Superintendant de la police (SP) Sadanand Kumar qui, avec son équipe, s'était rendu sur place pour apaiser les gens qui protestaient contre une prétendue conversion par des missionnaires chrétiens.  

    Alors que Kumar a été blessé à la tête, au moins cinq autres membres de la police ont été légèrement blessés et ont été libérés après un traitement préliminaire, rapporte PTI.  

    L'incident a eu lieu vers l'après-midi lorsqu'une foule s'est rassemblée près de l'école Viswadeepti pour protester contre un affrontement qui a éclaté dans le village d'Ekda entre deux communautés à propos d'une conversion religieuse présumée par des missionnaires chrétiens. L'inspecteur général de la police (IG) Sundarraj P a déclaré à la PTI : "Environ 2 000 personnes étaient présentes à une réunion tenue à Narayanpur. Les chefs tribaux locaux Rupsai Salam, Narayan Markam et quelques autres dirigeaient le rassemblement".  

    Il a également ajouté qu'après la réunion, la foule s'est divisée en deux parties et, armée de bâtons et de pierres, elle est entrée dans l'église située dans les locaux de l'école et l'a vandalisée. Après avoir reçu des informations, la police est arrivée sur place pour disperser la foule et a également été attaquée.

    Le SP Kumar, qui s'est entretenu avec les journalistes depuis l'hôpital où il était soigné pour des blessures à la tête, a déclaré : "Je me suis précipité sur place avec d'autres fonctionnaires et j'ai essayé d'apaiser les manifestants. Ils semblaient convaincus et étaient sur le point de rentrer, mais soudain quelqu'un m'a frappé à la tête avec un bâton."  

    Se référant à une réunion que l'administration a eue avec les manifestants, avant la manifestation, le collecteur de Narayanpur, Ajeet Vasant, a déclaré que les dirigeants de la communauté leur avaient assuré une manifestation pacifique, mais qu'elle était devenue violente. Cependant, les habitants ont accusé la police d'inaction et ont déclaré que c'est grâce à elle que le groupe de droite hindou a pu rassembler une telle force.

    Lors d'un entretien avec Outlook, Suman Mandvi (nom modifié sur demande) a déclaré : "Les attaques contre nous se sont poursuivies sans être découragées malgré plusieurs plaintes de la police. Samedi, ils ont attaqué nos frères dans le village de Gorrah. Comme les personnes rassemblées dans l'église ont perdu leur sang-froid, ils ont également attaqué quelques-uns d'entre eux. Cette nouvelle de l'affrontement s'est rapidement répandue et le dimanche, les gens de droite ont rassemblé des personnes des districts voisins et sont venus sur 150 motos avec des bâtons et d'autres armes. Ils ont ensuite attaqué brutalement notre peuple à travers les villages."

    Après l'attaque, des centaines d'Adivasi chrétiens ont fui vers Jungle et ont contacté la police, mais en vain. Ils ont ensuite essayé de se connecter à la Commission nationale des droits de l'homme (NHRC), sur l'intervention de laquelle la police a pris l'affaire en main et a essayé de pacifier la foule. Cependant, Mandvi ajoute : "Dimanche soir, ils ont bloqué la route et la police n'a rien fait du tout. Le lundi, la situation a culminé avec les attaques contre les églises."

    Un autre activiste social, Vijay Kumar (nom modifié sur demande), a déclaré à Outlook : " Ils n'ont pas seulement vandalisé l'église de l'école, la foule s'est dispersée et a ensuite démoli trois autres églises dans les villages, à savoir Kodagaon, Bandapal et Amasara. "

    Certaines vidéos reçues par Outlook, non encore vérifiées, montrent des personnes faisant irruption dans les églises et détruisant les propriétés avec des bâtons. Si la police était intervenue plus tôt, la situation n'aurait pas été telle, ajoute Mandvi, qui a aidé les sans-abri en leur fournissant des rations de base et d'autres ressources. Au moins 1000 personnes ont quitté leur maison par peur et vivent maintenant dans différentes parties du district.

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  • C'est avec l'espérance que l'euthanasie se combat

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    C'est avec l'espérance que l'euthanasie se combat. La Belgique le confirme

    30-12-2022

    Le dernier rapport sur l'euthanasie en Belgique montre que pas moins de 5 145 personnes ont été euthanasiées en 2020-21. Ce n'est pas tant la souffrance physique que la souffrance psychologique qui détermine la demande d'y mettre fin. Cela confirme l'importance de remèdes tels que l'affection, la proximité et surtout la lumière et le sens que seule la foi peut donner. Une leçon pour l'Italie également.

    En Italie, il existe une loi, la 219/17, qui permet à tous d'avoir accès à l'euthanasie : les adultes capables de comprendre et ceux qui n'en sont pas capables, ainsi que les mineurs. Pour savoir quels fruits cette loi portera à l'avenir dans notre pays, il suffit d'aller voir ce qui se passe dans les pays où les lois sur l'euthanasie sont en vigueur depuis plus longtemps. Par exemple en Belgique.

    La Commission fédérale pour le contrôle et l'évaluation de l'euthanasie a récemment transmis au Parlement belge son dixième rapport sur l'accès à cette pratique. Au cours de la période de deux ans 2020-2021, pas moins de 5 145 personnes ont été tuées par euthanasie. Entre 2020 et 2021, on observe une augmentation de plus de 10 %. La tendance a toujours été à la hausse : de 584 décès en 2003-2004, la première période de deux ans de la loi, aux 5 145 actuels.

    Les malades du cancer sont en pole position : en effet, 3 262 malades du cancer ont choisi de mettre fin à leur vie avec la bénédiction de l'État. Ils sont suivis par 900 patients qui souffraient de maladies multiples, souvent des maladies de la vieillesse. 402 patients présentaient des troubles du système nerveux. 94 personnes ont été tuées pour des problèmes psychiatriques : 49 souffraient de troubles cognitifs tels que la démence, y compris la maladie d'Alzheimer ; 45 souffraient de dépression, de troubles de la personnalité, de stress post-traumatique, de schizophrénie ou d'autisme. Ces dernières données prouvent que le slogan qualifiant l'euthanasie d'expression suprême de la liberté d'une personne est très faux, puisque les personnes incapables d'exprimer un consentement valable sont souvent tuées.

    En outre, 741 personnes (14 % du total) ont choisi l'euthanasie alors que la mort n'était pas du tout imminente. Seuls 0,6% ont demandé à mourir par demande anticipée : un instrument qui s'est donc avéré être un flop. Quatre-vingt pour cent des personnes ont choisi de mourir soit parce qu'elles souffraient dans leur corps ou dans leur psychisme. La plupart des patients tués avaient entre 70 et 90 ans. Aucun mineur n'a eu accès à cette pratique.

    Selon le rapport, ce n'est pas tant la souffrance physique qui détermine le choix de l'euthanasie, mais la souffrance psychologique qui a évidemment sa genèse dans la pathologie. Si l'on considère ensuite la deuxième catégorie de patients qui ont le plus recours à l'euthanasie - les patients âgés souffrant de maladies multiples liées à la vieillesse - on se rend compte que ce ne sont pas tant les maladies elles-mêmes qui poussent vers la solution finale, mais, une fois encore, un état général de dépression.

    Ainsi le rapport : "En ce qui concerne la gravité de la souffrance psychique, les maladies liées à l'âge, typiquement multi-pathologiques, entraînent de plus en plus souvent des diminutions physiques, psychiques, cognitives, psychosociales et existentielles chez ces patients âgés. Tout cela entraîne une souffrance psychique considérable, qui se manifeste fréquemment par une lassitude de la vie. Beaucoup d'entre eux ont des pensées suicidaires parce qu'ils ne voient pas d'avenir qui rende leur vie digne d'être vécue et parce que la mort leur apparaît comme une bénédiction. [...] Plus de la moitié des patients ont du mal à gérer leur dépendance à l'égard des autres, un état qui va souvent de pair avec une perte d'autonomie qui leur fait perdre le contrôle des dernières années de leur vie. Plus de 40 % d'entre eux craignent de subir un préjudice physique à l'avenir, si leur état se détériore. La conscience du caractère désespéré de leur situation et l'inefficacité des thérapies et des soins palliatifs à contrôler leurs symptômes renforcent le sentiment que vivre n'a pas de sens".

    Le rapport confirme donc un fait bien connu : le problème sous-jacent au choix d'en finir est psychologique et non physiologique. La douleur à traiter n'est pas d'abord celle des sens, la douleur organique qui a déjà trouvé sa solution dans les soins palliatifs, mais celle de l'âme. Les vrais médicaments sont donc l'affection, la proximité, le partage de la douleur et surtout l'espérance qui découvre dans la souffrance un sens transcendant et éclaire la vie après la mort. Mais pour avoir ce genre d'espérance, il faut avoir la foi. Une fois cette dernière éteinte, tout plonge dans l'obscurité, tout semble dénué de sens, tellement dénué de sens que l'euthanasie semble la seule voie raisonnable car elle élimine le fardeau d'une existence qui n'a plus de but, en éliminant ceux qui vivent cette existence. L'euthanasie s'avère alors être non pas un remède, mais l'étape finale d'un parcours sans espoir, l'aboutissement nécessaire d'une perspective de vie nihiliste.

  • Beaucoup de chrétiens n'ont pas pu célébrer Noël

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    D'Anna Bono sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Noël refusé aux chrétiens persécutés

    29-12-2022

    Il y a beaucoup de chrétiens qui n'ont pas pu célébrer Noël. Elle est difficile ou impossible dans des pays comme la Mauritanie, les Comores, l'Afghanistan, le Brunei et la Corée du Nord. Dans d'autres pays, comme le Nigeria, le problème est la sécurité. Et au Sahel, les djihadistes. Au Pakistan, une chrétienne accusée de blasphème passe Noël dans une petite cellule, trois autres personnes sont de nouveau libres. 

    Cette année encore, de nombreux chrétiens n'ont pas pu célébrer Noël. Il est difficile ou impossible de le faire, sauf en secret car interdit, dans certains pays où les fidèles sont une petite minorité : la Mauritanie, par exemple, les îles Comores, l'Afghanistan, Brunei, la Corée du Nord. D'autres communautés, en revanche, ont pu se réunir pour prier, mais comme chaque année en état d'alerte, adoptant des mesures de sécurité, par crainte d'attentats, un risque qui augmente toujours à Noël et à Pâques, surtout dans des pays comme le Nigeria, le Pakistan, l'Indonésie.

    Particulièrement douloureuse, en outre, est la situation des nombreux chrétiens contraints de passer Noël seuls, en captivité, parmi des étrangers par leur origine et souvent aussi par leur foi. C'est le cas de plusieurs religieux enlevés en Afrique. Rien qu'au Nigeria, trois personnes viennent d'être enlevées en six jours. Le premier était le père Christopher Ogide, curé de la paroisse Mary of the Assumption dans le diocèse d'Umuahia, dans l'État méridional d'Abia. Le 17 décembre, il a été enlevé à l'entrée de la maison paroissiale, alors qu'il allait faire le plein dans une station-service voisine. Le 20 décembre, c'était le tour du père Sylvester Okechukwu, du diocèse de Kafanchan, dans l'État de Kaduna (nord-ouest), qui a été enlevé tard dans la soirée et emmené du presbytère de la paroisse dans la zone de gouvernement local de Lere, où il se trouvait à ce moment-là. Enfin, le père Mark Ojotu, aumônier de l'hôpital Sainte-Marie à Okpoga, a été enlevé dans l'après-midi du 22 décembre dans l'État de Benue, au nord-est du pays. L'enlèvement a eu lieu vers le soir alors que le père Ojotu conduisait sur la route Okpoga-Ojapo. Dans les trois cas, il s'agirait d'enlèvements à des fins d'extorsion, un crime qui, presque partout au Nigeria, est devenu un fléau social et que le gouvernement central et les gouvernements des États qui composent la fédération ne se soucient pas assez de contrer. 

    Deux autres religieux ont passé Noël en captivité en Afrique. L'un d'entre eux est le prêtre Fidei Donum Joel Tougbaré, qui a été enlevé dans son pays, le Burkina Faso, le 17 mars 2018. Il avait entrepris de rentrer chez lui, dans sa paroisse, après avoir célébré la messe dominicale dans un village, mais n'est jamais arrivé à destination. Le missionnaire allemand des Pères Blancs, Hans-Joachim Lohere, qui a été enlevé au Mali le 20 novembre, est également aux mains de ses ravisseurs. Il était censé célébrer la messe dominicale dans une église près de la capitale Bamako, mais on l'a attendu en vain. Ce n'est que dans la soirée que ses confrères ont remarqué son absence et ont alerté la police. Contrairement au Nigeria et à d'autres pays du continent, où les fréquents enlèvements de religieux sont l'œuvre de criminels de droit commun sans être nécessairement motivés par la haine religieuse, il est possible, et même presque certain, que ce sont des djihadistes qui ont enlevé les deux religieux, car le Burkina Faso et le Mali font partie des pays africains qui vivent le plus sous la menace de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à Isis. Le père Pier Luigi Maccalli, le missionnaire libéré en 2020 après avoir été prisonnier des djihadistes pendant plus de deux ans, a évoqué à la veille de Noël les deux religieux et le vide au cœur que leur absence produit dans leurs communautés respectives. Avec eux, le père Maccalli a rappelé huit autres personnes qui sont toujours prisonnières de groupes djihadistes actifs au Sahel.

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  • Plus de 100 prêtres et religieuses ont été enlevés, arrêtés ou tués en 2022

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    De Vatican News :

    Plus de 100 prêtres et religieuses enlevés, arrêtés ou tués en 2022

    Dans un communiqué rendu public ce mardi 27 décembre, la fondation pontificale Aide à l’Église en détresse relève qu’en cette année 2022 plus de 100 prêtres et religieuses ont été victimes d’enlèvements, d’arrestations ou ont été tués dans le monde, en particulier au Nigéria. Elle appelle «à garantir la sécurité et la liberté des prêtres, des religieuses et des autres agents pastoraux» qui travaillent au service des plus démunis.
     

    L’année 2022 a été douloureuse pour plusieurs diocèses en Afrique, en Europe, en Amérique centrale, ou encore en Asie, qui ont vu leurs prêtres et religieuses kidnappés par des ravisseurs, assassinés ou détenus. Le Nigeria, pays de l’Afrique de l’Ouest, compte le plus grand nombre de victimes, selon l’Aide à l’Église en détresse. La Chine et le Nicaragua ont également enregistré de nombreux cas de harcèlement.

    Des prêtres et religieuses assassinés

    Au moins 12 prêtres et cinq religieuses ont été tués en 2022 dans l'exercice de leur mission, indique le communiqué de l’AED. En Afrique, quatre prêtres ont été assassinés au Nigeria, et deux autres abattus dans l'Est de la République démocratique du Congo.

    Au Mexique, sur le continent américain, des membres de cartels de la drogue ont brutalement assassinés trois prêtres.

    Cinq religieuses missionnaires ont également été victimes d’assassinats cette année. Il s’agit des sœurs Luisa Dell'Orto, en Haïti, en juin; sœur Mary Daniel Abut et sœur Regina Roba, au Sud-Soudan, en août; sœur Maria au Mozambique, en septembre; et sœur Marie-Sylvie Vakatsuraki, tuée en octobre en République démocratique du Congo.

    Les cas d’enlèvements

    Dans différents pays, 42 prêtres au total quant à eux ont été enlevés, dont 36 libérés. Trois prêtres enlevés au Nigeria ont en revanche été assassinés, et l'AED ajoute n’avoir pu obtenir d'informations sur le statut de deux de ces prêtres nigérians. Par ailleurs, le sort du missionnaire allemand Père Hans-Joachim Lohre, enlevé en novembre dernier au Mali, reste inconnu.

    Deux autres prêtres enlevés en 2019, le père Joel Yougbaré du Burkina Faso, et le père John Shekwolo, du Nigeria, sont toujours portés disparus, ce qui porte à cinq le nombre total de prêtres disparus, selon la fondation pontificale.

    Le Nigeria reste le pays où les enlèvements sont récurrents, avec un total de de 28 en 2022. Trois ont été enlevés en décembre, «mais le pire mois a été juillet, avec sept enlèvements». Un autre pays en a fait les frais, le Cameroun, avec six enlèvements, dont cinq en même temps en septembre. Leur libération a eu lieu cinq semaines plus tard.

    En ce qui concerne Haïti, où la violence est endémique, cinq prêtres ont été enlevés par des bandits, mais tous ont été libérés depuis. L'Éthiopie, les Philippines et le Mali ont chacun eu un prêtre enlevé, tous libérés, à l'exception du père Hans-Joachim Lohre au Mali.

    Des religieuses ont aussi enlevées en 2022, au nombre de sept, majoritairement au Nigéria. L'une d'entre elles a été enlevée au Burkina Faso, tandis qu'une autre religieuse a été kidnappée au Cameroun. Elles ont par la suite été libérées.

    Des détentions

    L’Aide à l’Église en détresse relève aussi des cas de détentions de membres du clergé. Au moins 32 ont été détenus, «prétendument à des fins d'intimidation et de coercition». Les cas les plus récents concernent quatre prêtres de l'Église gréco-catholique ukrainienne travaillant en Ukraine, occupée par les Russes. Ces derniers ont été arrêtés dans le cadre de leurs activités pastorales. Deux d'entre eux ont depuis été libérés et «expulsés» vers un territoire ukrainien, mais deux autres sont toujours en détention et pourraient être accusés de terrorisme. Il y a une crainte, selon le communiqué, qu'ils puissent être torturés en prison.  

    La situation au Nicaragua inquiète également l’AED, qui rappelle que onze membres du clergé ont été arrêtés ou détenus par le gouvernement actuel. Parmi ceux-ci figurent au moins deux séminaristes, un diacre, un évêque et sept prêtres.  Le 10 janvier, l'évêque nicaraguayen Rolando Alvarez, actuellement en résidence surveillée, doit comparaître devant un tribunal pour «menace à l'intégrité nationale». Un autre cas récent concerne l'emprisonnement d'un évêque et de deux prêtres en Érythrée. Deux mois se sont écoulés depuis leur arrestation, sans aucune explication de la part des autorités, souligne le communiqué.

    Évoquant le cas de la Chine, l’AED explique qu’il est «presque impossible de connaître le nombre de prêtres et d'évêques catholiques détenus en Chine en 2022. Les religieux de l'Église clandestine sont régulièrement enlevés par les autorités pendant un certain temps pour les forcer à rejoindre l'Église approuvée par l'État. Un exemple: la disparition d'au moins 10 prêtres, tous appartenant à la communauté clandestine de Baoding (Hebei), entre janvier et mai 2022».

    En plus de ces cas, rapporte la fondation pontificale, un prêtre a été arrêté en Birmanie lors de manifestations contre le régime, et plusieurs religieuses et deux diacres ont aussi été arrêtés en Éthiopie lors du conflit du Tigré fin 2021, mais libérés en 2022.

    Face à ces assassinats, enlèvements et détentions arbitraires de prêtres et religieuses, l’Aide à l’Église en Détresse appelle les pays concernés «à garantir la sécurité et la liberté des prêtres, des religieuses et des autres agents pastoraux qui travaillent au service des plus démunis». Elle invite aussi à prier pour ceux encore détenus par des ravisseurs, à l'instar du Pape François, attristé par ces évènements, qui ne cesse de le rappeler dans ses interventions, exhortant à l’amour, à la paix et à l’ouverture d’un dialogue «ouvert et sincère».

  • 200 intellectuels, journalistes, écrivains et artistes signent une pétition parue dans « Le Figaro » en appel de solidarité avec les Arméniens de l’Artsakh

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    200 intellectuels, journalistes, écrivains et artistes signent une pétition parue dans « Le Figaro » en appel de solidarité avec les Arméniens de l’Artsakh (source)

    En cette période de Noël, 200 intellectuels, écrivains, artistes et personnalités de la culture, dont Sylvain Tesson, Carole Bouquet et Philippe Katerine, se mobilisent pour les 120.000 Arméniens d’Artsakh (Haut-Karabakh), menacés d’épuration ethnique par l’Azerbaïdjan. La pétition est dans « Le Figaro ».

    En cette période de Noël où nous rejoindrons les nôtres, où nous nous réjouirons de célébrer la famille au-delà de toute frontière religieuse, où nous serons peut-être nombreux à avoir une pensée pour ceux qui sont seuls ou dans la souffrance, rappelons-nous que les Arméniens du Haut-Karabakh, sont coupés depuis près de deux semaines du reste du monde par l’Azerbaïdjan.

    À l’heure où nos enfants découvriront leurs cadeaux, les parents des 30.000 enfants du Haut-Karabakh aspireront à une seule chose : préserver la vie, l’avenir des leurs dans ces hautes montagnes où leurs ancêtres sont nés il y a plus de deux mille ans, et leur éviter une lente asphyxie.

    Après la guerre, après les bombes au phosphore, les tortures, qui ont brisé tant de vies en 2020, voilà en effet la dernière perversion conçue par la dictature azerbaïdjanaise : bloquer le corridor de Latchine, unique voie d’accès des Arméniens d’Artsakh/Haut-Karabakh vers l’extérieur. Conséquence : des familles séparées, des pénuries s’aggravant de jour en jour, l’absence de secours médicaux qui a déjà coûté une vie et menace plusieurs malades en soins critiques, dont des enfants.

    Nos souhaits que jamais les abominations du XXe siècle ne se reproduisent dans le nôtre n’étaient que des vœux pieux et iréniques.

    Courage admirable de ces gens pleins de dignité qui ne cèdent pas à la panique et s’organisent, car ils résistent et résisteront jusqu’au bout. Mais ils comptent sur nous, et nous ne pouvons nous dérober à leur appel. Étrange Noël 2022. Nous fêtons la naissance d’un roi de la pauvreté et de la paille venu porter aux hommes la chaleur de sa lumière. C’est cette date que choisit à dessein un dictateur du pétrole et des points de croissance pour plonger une population dans la nuit et le froid.

    Quel avenir en effet offrirons-nous à nos enfants, si nous donnons raison à la dictature, à la barbarie, contre l’une de nos plus anciennes civilisations, contre un peuple frère, lié à nous depuis des siècles, contre un peuple pont qui contribue depuis toujours au dialogue entre les cultures ?

    Que penseront nos enfants, sur quelles valeurs pourront-ils se construire, si nous laissons l’impensable se reproduire ? Oui, se reproduire. L’indifférence, les protestations platoniques autorisent les agresseurs d’aujourd’hui à se réclamer sans vergogne des bourreaux de 1915, de leur sinistre héritage, à user des mêmes procédés pour en finir avec ceux qu’ils exècrent, parce qu’ils nous ressemblent.

    Ainsi nos souhaits que jamais les abominations du XXe siècle ne se reproduisent dans le nôtre n’étaient que des vœux pieux et iréniques. Ainsi, dans ce monde triomphent toujours les méchants du moment qu’ils ont des choses à vendre et à fournir à leurs voisins.

    L’âme des Arméniens habite en effet nos chefs-d’œuvre de l’art roman, le rayonnement de notre culture jusqu’aux confins de l’Orient, la pensée de nos philosophes des Lumières, la poésie romantique, nos combats pour la justice, nos airs d’accordéon, le bouquet de tulipes que vous offrirez peut-être samedi soir.

    Rappelons-nous enfin que si nous connaissons Noël, les Arméniens y sont sans doute pour quelque chose, eux qui nous ont envoyé leurs pèlerins dès le Ve siècle, eux qui nous ont donné le pain d’épice qui garnira nos tables et le nom des Rois Mages.

    Rappelons-nous et surtout, mobilisons-nous. De nos consciences conjuguées, de nos voix unies, de toutes les façons dont chacun de nous s’opposera au drame qui se joue, nous pourrons préserver la vie des 120.000 Arméniens du Haut-Karabakh.

    #jesoutienslarmenie
    #jesoutienslartsakh

    SIGNATURES :
    Sylvain Tesson, écrivain
    Pascal Bruckner, écrivain et philosophe
    Michel Onfray, philosophe
    Carole Bouquet, actrice
    Claude Lelouch, cinéaste
    Philippe Katerine, acteur et chanteur
    Stéphane Bern, animateur, acteur et écrivain
    Virginie Ledoyen, actrice
    Pascal Légitimus, acteur et metteur en scène
    Sinclair, compositeur et chanteur
    Alexandre Jardin, écrivain
    Roschdy Zem, acteur et réalisateur
    Pascal Ory, de l’Académie française
    Marc Dugain, écrivain et cinéaste
    Marc Coppey, violoncelliste
    Franz-Olivier Giesbert, journaliste et écrivain
    Nicolas Aznavour, cofondateur de la Fondation Aznavour
    Jean Reno, acteur
    Michel Quint, écrivain
    Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient
    Jean-Marie Rouart, de l’Académie française
    Sorj Chalandon, écrivain
    Costa Gavras, cinéaste
    Daniel Pennac, écrivain
    Pierre Richard, acteur
    Pierre Mazeaud, ancien Président du Conseil constitutionnel
    Robert Redeker, philosophe
    Benoît Duteurtre, écrivain
    Raphaël Personnaz, acteur
    Philippe Jaenada, écrivain
    Mathias Malzieu, chanteur et écrivain
    Pierre Jolivet, cinéaste
    Dominique Bona, de l’Académie française
    Gilbert Sinoué, écrivain
    Frédéric Vitoux, de l’Académie française
    Jean Tulard, de l’Institut
    Simon Abkarian, comédien
    Bruno Abraham-Kremer, comédien et metteur en scène
    Jean Achache, cinéaste
    Luc Adrian, journaliste
    Antoine Agoudjian, photographe
    Alain Altinoglu, chef d’orchestre
    Ardavan Amir-Aslani, avocat
    Jean-Baptiste Andrea, écrivain
    Gorune Aprikian, cinéaste
    Marie-Claude Arbaudie, productrice
    Gilles Arbona, acteur
    Christian Ardan, producteur
    François Ardillier-Carras, professeur des universités
    Ariane Ascaride, actrice
    Asilva, peintre
    Annick Asso, docteur ès Lettres
    Serge Avedikian, cinéaste
    Barbara Balestas Kazazian, cinéaste
    Elisabeth Barillé, écrivain
    Nicolas Bary, cinéaste et président des Écrans de la Paix
    Rodolphe Barsikian, dessinateur plasticien
    Frédérique Bel, actrice
    François-Xavier Bellamy, professeur agrégé de philosophie
    Alix Bénézech, actrice
    Alain Berliner, cinéaste
    Dominique Bertail, auteur, dessinateur
    Ludovic Berthillot, acteur
    Antoine Bordier, écrivain
    Laurent Brunner, directeur de l’Opéra Royal et du Château de Versailles
    Jean-Christophe Buisson, directeur-adjoint du Figaro Magazine
    David Camus, écrivain
    Christian Carion, cinéaste
    Jean des Cars, historien
    Virginie Carton, journaliste et écrivain
    Louis Carzou, journaliste et écrivain
    Olivier Casas, cinéaste
    Antoine Chereau, dessinateur
    Eric Chol, journaliste
    Joseph Chedid, compositeur et chanteur
    Jean-François Colosimo, éditeur
    Jean-Luc Cornette, auteur de BD
    Anahit Dasseux-Ter Mesropian, psychanalyste
    Arnaud Delalande, auteur, scénariste
    Marina Dédéyan, écrivain
    Alexandre Del Valle, essayiste
    Quentin Delcourt, cinéaste
    Olivier Delorme, écrivain et historien
    Annie Degroote, écrivaine et comédienne
    Hugues Dewavrin, vice-président de la Guilde et des Écrans de la Paix
    Jérôme Diamant-Berger, cinéaste
    Benjamin Diebling, réalisateur de jeux vidéo
    Hamza Djenat, photographe
    Nicolas Djermag, comédien
    Evelyne Dress, cinéaste
    Isabelle Duha, pianiste
    Ron Dyens, producteur de films
    Atom Egoyan, cinéaste
    Marielle Elis, productrice
    Frédéric Encel, essayiste
    Véronique Fauconnet, directrice artistique de théâtre, comédienne
    Charlène Favier, cinéaste
    Pierre Filmon, cinéaste
    Loïc Finaz, écrivain de marine
    Elsa Flageul écrivaine
    Lorraine Fouchet, écrivaine
    Dan Franck, écrivain
    Déborah François, actrice
    Patrice Franceschi, écrivain
    Olivier Frébourg, écrivain et éditeur
    Antoine Gariel, directeur de théâtre
    Costanza Gastaldi, photographe
    Éric Genetet, écrivain
    Ronan Girre, cinéaste
    Thierry Godard, acteur
    Nina Goern, chanteuse de Cats on Trees
    Alain Grandgérard, producteur
    Yulia Grigoryants, photographe
    Robert Guediguian, cinéaste
    Enguerrand Guépy, écrivain
    Sophie Guillemin, comédienne
    David Haroutunian, violoniste
    Roland Hayrabedian, chef d’orchestre
    Patrick Hernandez, producteur, distributeur
    Jacqueline Hillion, fonctionnaire de l’Education nationale
    François Huguenin, historien, essayiste
    Nadia Jandeau, metteuse en scène
    Annabelle Jacquemin-Guillaume, présidente de Fama
    Emmanuel Jaffelin, philosophe
    Michèle Kahn, écrivain
    Valérie Karsenti, actrice
    Baya Kasmi, cinéaste
    Robert Kechichian, cinéaste
    François-Xavier Kelidjian, avocat
    Gérard Krawczyk, cinéaste
    Michaël Langlois, historien
    Alexandra Lapierre, écrivain
    Thomas Le Carpentier, archéologue
    Jean-Jacques Lemêtre, musicien
    Anne Le Ny, actrice et cinéaste
    Jacques Le Rider, directeur d’études à l’EHESS
    Pauline Liétard, journaliste et réalisatrice
    Carolina Lerena, productrice
    Jean-Karl Lucas, compositeur
    Joseph Macé-Scaron, essayiste, romancier
    Caroline Madsac, co-présidente du collectif urgence Darfour
    Jean-Pierre Mahé, historien
    Elisa Mahé-Binet, écrivain
    Christian Makarian, essayiste, journaliste
    André Manoukian, auteur-compositeur, musicien
    Jacky Mamou, président du collectif urgence Darfour
    Bruno Mantovani, compositeur et chef d’orchestre
    Aïda Marcossian, pianiste
    Cécile Massie, photographe et secrétaire générale des Écrans de la Paix
    Nathalie Marchak, cinéaste
    Andrea Marcolongo, essayiste
    Nora Martirosyan, réalisatrice
    Guillaume Maurice, producteur
    Amélie Melkonian, productrice
    Benoît Menut, compositeur
    Radu Mihaileanu, cinéaste
    Thibault de Montaigu, journaliste, écrivain
    Jean-David Morvan, scénariste BD
    Alain Navarra de Borgia, sociologue et historien de l’art
    Lola Naymark, actrice et réalisatrice
    Valérie Osouf, cinéaste
    Alexandre Pachulski, écrivain
    Julie Paratian, productrice
    Laurent Perez Del Mar, compositeur
    Michel Petrossian, compositeur
    Antoine Pierlot, violoncelliste
    Jean-Marc Philips-Varjabédian, violoniste
    Gilles Pointeau, graphiste
    Patrick Radelet, musicien, compositeur
    Henri Roanne-Rosenblatt, écrivain-scénariste
    Yves Roucaute, philosophe
    Maya Sansa, actrice
    Isabelle Saporta, éditrice
    Sylvain Savoia, auteur, dessinateur
    Levon Sayan, producteur
    Fabrice Scott, acteur
    Séra, artiste-plasticien
    Idir Serghine, cinéaste
    Pr Alain Serrie, Président d’honneur de Douleur Sans Frontière
    Bernard Shalscha, journaliste
    Stéphane Simon, producteur et journaliste
    Astrig Siranossian, violoncelliste
    Marzena Sowa, autrice, documentariste
    Nicolas Steil, producteur et réalisateur
    Maud Tabachnik, écrivaine
    Akli Tadjer, écrivain
    Alain Terzian, producteur et réalisateur
    Marine de Tilly, journaliste et essayiste
    Ara Toranian, journaliste
    Valérie Toranian, journaliste et écrivain
    Marie-Claude Treilhou, cinéaste
    Fanny Valette, actrice
    Olivier-Thomas Venard, théologien
    Dan Verlinden, auteur de BD
    Arnaud Viard, cinéaste
    Virginie Visconti, productrice
    Olivier Weber, écrivain, journaliste, président de “Douleurs Sans Frontières"
    Charles Wright, écrivain
    Tigran Yegavian, journaliste et essayiste
    Benoît Yvert, éditeur
    Corinne Zarzavatdjian, comédienne et écrivaine
    Henry Zipper de Fabiani, ancien ambassadeur

  • Pourra-t-on encore fêter la Nativité en famille après avoir déconstruit la fête de Noël et la famille ?

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    sur le site du Figaro Vox, analyse la situation en France, on n'aura aucune difficulté à adapter ces considérations au contexte belge :

    «Pourra-t-on encore fêter Noël en famille après avoir déconstruit Noël et la famille ?»

    Elizabeth Montfort a été députée européenne. Elle est présidente du pôle Famille de l'Institut Thomas More (think tank libéral conservateur).

    Le wokisme ne cesse de porter atteinte à tout ce qui fait la saveur d'une civilisation, la nôtre. Alors que les «fêtes de fin d'année» approchent, sera-t-il encore possible de passer Noël en famille, tant ces deux mots sont devenus tabous ? Non seulement les mots, mais leur sens et leur réalité.

     
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    Il y a tout juste un an, Helena Dalli, commissaire européen à l'égalité, avait réclamé de supprimer toutes mentions de Noël, qu'elle ne jugeait pas assez inclusives. C'est oublier que Noël parle à toutes les familles que l'on croit au ciel ou que l'on n'y croit pas. C'est aussi nier le fondement originel de notre civilisation judéo-chrétienne : nous comptons les années à partir du premier Noël que les Chrétiens célèbrent comme le jour de la naissance du Sauveur.

    Noël c'est enfin célébrer une famille, la Sainte Famille, avec un père, une mère et l'enfant. Insupportable pour les modernes censeurs, cette famille serait le symbole du patriarcat qu'il faut éradiquer par tous les moyens. Cette éradication, cette pulsion destructrice, revêt des atours bien différents mais qui convergent dans leur objectif commun : l'avènement de l'individu souverain.

    La première forme de l'éradication est la plus franche et la plus brutale : l'éradication par l'idéologie post-moderne. Celle qui méprise la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui rappelle que «la famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'État» – Déclaration qui, rappelons-le, fut adoptée à Paris le 10 décembre 1948, au Palais de Chaillot, et n'a pas été remise en cause jusqu'à ce jour par la France.

    À l'heure où le gouvernement s'apprête à présenter un projet de loi sur la réforme des retraites, il serait bon qu'il s'en prenne aux causes de cette chute démographique au lieu de se contenter d'en traiter les conséquences.

    Elizabeth Montfort

    Au fil des années, les attaques n'ont cessé de s'abattre sur la famille, pour la remplacer par des entités présentées comme plus «inclusives» : la famille monoparentale, la famille homoparentale, la famille pluri-parentale, la famille recomposée, etc. Sans nier ces réalités, la question est de savoir quelle famille est la mieux adaptée à l'accueil, au développement et à l'intérêt de l'enfant, et comment l'enfant va construire sa personnalité dans une filiation vraisemblable et compréhensible que la «PMA pour toutes» a rendue impossible.

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