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Politique - Page 27

  • Salvo D'Acquisto sera-t-il béatifié ? Le pape François a signé son décret : qui est le carabinier qui s'est sacrifié lors d'une rafle nazie ?

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    Who was Salvo D'Acquisto, the Italian declared venerable by Pope Francis? -  Catholic news – La Croix International

    Lu sur Il Messaggero :

    Salvo D'Acquisto sera-t-il béatifié ? Le pape François a signé le décret : qui est le carabinier qui s'est sacrifié lors d'une rafle nazie ?

    On lui attribue la phrase suivante : « Si je meurs cent fois de plus, je renais cent fois de plus : Dieu est avec moi et je n'ai pas peur ».

    25 février 2025

    On s'achemine vers la béatification de Salvo D'Acquisto qui, le 23 septembre 1943, s'est sacrifié pour sauver un groupe de civils lors d'une rafle nazie. Le pape François, depuis les Gemelli, « au cours de l'audience accordée au cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État, et à Mgr Edgar Peña Parra, substitut pour les affaires générales », a autorisé le dicastère pour les causes des saints à promulguer un certain nombre de décrets sur les saints. Il s'agit notamment du décret concernant « l'offrande de la vie du serviteur de Dieu Salvo D'Acquisto, fidèle laïc, né à Naples le 15 octobre 1920 et décédé à Palidoro le 23 septembre 1943 ».

    La canonisation

    En 1983, Monseigneur Gaetano Bonicelli a annoncé l'ouverture d'une cause de canonisation à l'Ordinariat militaire.

    Elle s'est achevée en 1991 par la transmission des actes à la Congrégation pour les causes des saints. L'Église lui a décerné le titre de Serviteur de Dieu. En 2007, un vote majoritaire lors d'une conférence de la Congrégation pour les causes des saints a entraîné la suspension de la reconnaissance du martyre. La béatification est l'étape intermédiaire vers la canonisation. Si le candidat est déclaré martyr, il devient immédiatement bienheureux, sinon un miracle doit être reconnu, dû à son intercession.

    Salvo D'Acquisto, qui est-il ?

    Militaire italien et vice-brigadier des Carabiniers royaux, Salvo D'Acquisto est né le 15 octobre 1920 à Naples et décédé le 23 septembre 1943 à Palidoro. Il était le fils aîné d'une famille modeste et nombreuse « où lui ont été transmises de solides valeurs chrétiennes », souligne le Dicastère pour la cause des saints. À l'âge de quinze ans, après avoir quitté l'école, il commença à travailler dans l'atelier de son oncle et, à dix-huit ans, il entra dans le corps des carabiniers, fréquentant l'école des cadets des carabiniers à Rome, à la fin de laquelle il fut promu carabinier au Commissariat général à la guerre.

    Activité militaire

    En novembre 1940, suite à l'entrée en guerre de l'Italie, il est envoyé en Libye où il sert jusqu'en septembre 1942. « Sa rectitude morale suscitait l'admiration de ses collègues militaires devant lesquels il n'avait pas honte de faire le signe de croix et de réciter le rosaire », rapporte le dicastère du Vatican. De retour en Italie en septembre 1942, après avoir suivi le cours intensif pour les cadets des carabiniers à Florence, il a été affecté comme vice-brigadier au poste des carabiniers de Torrimpietra.

    Le sacrifice

    Après l'armistice du 8 septembre 1943, il se retrouve à opérer dans les moments difficiles dus à la fuite du roi de Rome et à l'occupation par l'armée nazie de l'Italie centrale et septentrionale, avec pour conséquence le démantèlement de l'Armée royale italienne. Le lendemain de l'armistice, en effet, des affrontements entre Allemands et Italiens, qui n'étaient plus alliés, ont également eu lieu près du poste de carabiniers de Torrimpietra. Le 22 septembre, des soldats allemands pénètrent dans la tour de Palidoro, siège de la Guardia di Finanza. Les financiers avaient abandonné la Tour et enfermé dans des caisses métalliques les engins explosifs précédemment saisis. Des soldats allemands forcent ces caisses, provoquant une explosion qui fait un mort et deux blessés graves. Soupçonnant un attentat, le commandement nazi cherche les carabiniers et, comme le maréchal n'est pas au quartier général, ils arrêtent le vice-brigadier Salvo D'Acquisto et l'interrogent sur l'incident. Ils menacent de représailles si le coupable de l'explosion n'est pas trouvé, ce qui est en fait dû à des manœuvres imprudentes de la part des Allemands eux-mêmes. C'est ainsi que 22 hommes du village sont pris en otage et immédiatement condamnés à mort. Pour les sauver, Salvo D'Acquisto déclare au commandant des troupes allemandes qu'il est responsable de ce qui s'est passé, offrant en échange de libérer tous les autres. Il est immédiatement fusillé tandis que les otages sont tous libérés. Le 15 février 1945, les autorités militaires italiennes ont décerné à sa mémoire la médaille d'or de la valeur militaire.

  • Inquiétudes pour les chrétiens en Inde

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    De "Portes Ouvertes" :

    Prière urgente pour les chrétiens en Inde

    Les chrétiens en Inde demandent vos prières après la diffusion de vidéos appelant à la violence contre les «tueurs de vaches». L’inquiétude est grande car les vidéos associent directement les chrétiens de l'État de Chhattisgarh à l'abattage des vaches.

    Lors d'un pèlerinage hindou en janvier, un extrémiste hindou nommé Aadesh Soni a prononcé un discours où il qualifiait les chrétiens de «mangeurs de vaches». Rappelons que la vache est un animal sacrée la religion hindoue. Soni a déclaré qu’il fallait briser les membres des personnes qui tuent des vaches pour les punir.

    Il a spécifiquement désigné les villages de Vishrampur, Ganeshpur et Jhanakpur où vivent de fortes populations chrétiennes. Il a indiqué que des vaches y sont abattues et a appelé un groupe de 5000 personnes à se rendre dans ces villages le 1er mars 2025.

    Des discours d'incitation à la violence

    Lors du même événement, un influent leader religieux hindou, Shankaracharya Avimukteshwaranand, a appelé 1000 hindous à «tuer ceux qui tuent notre mère vache.» Il a ajouté:

    «Ne demandez pas la peine de mort pour les tueurs de vaches. Tuez-les et demandez la peine de mort pour vous-même. N’attendez pas que la loi agisse pour vous.»

    Depuis les discours, un groupe WhatsApp a été créé pour les personnes souhaitant passer à l’action. Dans le groupe, tous les détails sont donnés pour le grand rassemblement qui aura lieu le 1er mars.

    Prions pour la protections des chrétiens

    Les chrétiens à travers tout le pays condamnent cet appel à la violence. Ils appellent le gouvernement local à protéger les villages désignés et à s'assurer qu’aucun acte de violence ne soit perpétré. Depuis quelques jours, la police patrouille les lieux et assure qu’une protection sera en place pour les chrétiens là où le rassemblement est prévu.

    La meilleure chose que nous puissions faire pour nos frères et sœurs en Inde est de prier avec eux.

  • La Conférence de l'Alliance pour une Citoyenneté Responsable (ARC) à Londres : une voie vers la renaissance de l'Occident ?

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    ARC
    Depuis un forum à Londres, la voie vers la renaissance de l'Occident

    Un retour aux valeurs de la tradition judéo-chrétienne est la seule possibilité pour stopper le déclin de nos sociétés. C'est ce qui est ressorti de l'importante Conférence de l'Alliance pour une Citoyenneté Responsable (ARC), qui a vu la présence de centaines de leaders d'opinion. Une déclaration importante, mais avec une mise en garde...

    26_02_2025

    Le sentiment d’un déclin inexorable de la civilisation occidentale est de plus en plus répandu. Malgré le fait que les élites qui dirigent nos sociétés professent l’optimisme et tentent de vendre comme une opportunité de « grande réinitialisation » les signes évidents d’une crise, la réalité ne ment pas : effondrement démographique, processus rapide de désindustrialisation et de déclin économique, violence croissante liée également à l’immigration incontrôlée, désert culturel, manque de crédibilité de la classe politique (les élections allemandes n’en sont que le dernier exemple) sont des phénomènes qui parlent clairement.

    Heureusement, il y a ceux qui se demandent comment inverser la tendance et ce fut une grande découverte la semaine dernière à Londres de comprendre qu’il s’agit d’une minorité, certes, mais nombreuse et bien préparée. La deuxième conférence de l'Alliance pour une citoyenneté responsable (ARC) a eu lieu du 17 au 19 février 2019. L'Alliance se définit comme « un mouvement international avec une vision d'un monde meilleur où les citoyens autonomes prennent leurs responsabilités et travaillent ensemble pour faire prospérer leurs familles, leurs communautés et leurs nations. »

    En fait, il s’agissait d’un méga-rassemblement de leaders politiques, culturels, économiques et religieux, notamment du monde anglo-saxon, que l’on peut placer dans l’aire du conservatisme, aussi approximative que puisse être cette définition. Près de 150 intervenants – du psychologue canadien Jordan Peterson à l’« environnementaliste sceptique » Bjorn Lomborg, de l’universitaire d’origine somalienne Ayaan Hirsi Ali à l’évêque catholique américain Robert Barron, de l’ancien Premier ministre australien Tony Abbott à l’ancienne présidente de la République hongroise Katalin Novak – qui se sont relayés pendant trois jours sur cinq thèmes fondamentaux : l’état de notre civilisation, la responsabilité sociale, la libre entreprise, l’énergie et l’environnement, l’identité à l’ère numérique ; plus de 4 mille participants qui ont eu de nombreuses occasions de se connaître, d’échanger et de collaborer.

    Il s’agit d’un mouvement qui est en train de prendre de l’ampleur , s’il est vrai que les participants ont triplé par rapport à la première édition de la Conférence ARC il y a deux ans et qu’une troisième édition est déjà en préparation dans un peu plus d’un an, en juin 2026. Certes, le vent qui souffle des États-Unis contribue aussi à donner de la force à ce mouvement, qui remet en question les pierres angulaires de l’idéologie actuellement dominante en Occident, et entend poser les bases d’un changement radical de société.

    Outre le fait extraordinaire qu’une telle rencontre ait pu avoir lieu et avec une large participation, deux aspects très positifs méritent d’être soulignés.
    Même si nous avons nécessairement parlé de choix politiques et d’orientations gouvernementales, il existe une conscience généralisée que le changement nécessaire est fondamentalement culturel. Les choix politiques ne sont pas de simples questions techniques, mais le fruit d’une conception de l’homme. À cet égard, les questions qui ont émergé lors des rencontres consacrées à l’identité à l’ère numérique sont très intéressantes, car aujourd’hui, il n’y a peut-être rien de plus stimulant pour l’homme que l’intelligence artificielle et tout ce qui y est lié. La brièveté des interventions n’a peut-être pas permis d’aborder au fond de toutes les questions, mais elle a certainement donné matière à réflexion.

    Le deuxième aspect important est la conscience commune que le fondement de la civilisation occidentale auquel nous devons revenir sont les valeurs de la tradition judéo-chrétienne. Ce n’est pas un hasard si l’on y retrouvait plusieurs représentants des mondes orthodoxe, catholique et protestant, avec également une présence juive significative. L’objectif n’est pas de construire une nouvelle civilisation mais de revenir aux véritables racines de l’Occident, racines religieuses et culturelles trahies et rejetées par l’élite politique et culturelle au pouvoir aujourd’hui.

    A écouter de nombreux discours, il semblait que le défi lancé aux non-croyants par le cardinal Joseph Ratzinger le 1er avril 2005 depuis Subiaco, dans son dernier (mémorable) discours avant d'être élu pape, avait été relevé : « Vivre comme si Dieu existait ». Ratzinger a expliqué comment la tentative de trouver des valeurs morales communes pour l'humanité, typique de la culture des Lumières, avait lamentablement échoué : « La tentative, poussée à l'extrême, de façonner les choses humaines en se passant complètement de Dieu - a déclaré le futur Benoît XVI - nous conduit toujours plus près du bord de l'abîme, vers la mise à l'écart totale de l'homme ». C’est un abîme qui apparaît aujourd’hui de plus en plus évident, comme nous le disions au début. Ratzinger renverse ainsi « l'axiome des Lumières » et propose : « Même ceux qui ne trouvent pas le moyen d'accepter Dieu devraient quand même essayer de vivre et de diriger leur vie « veluti si Deus daretur », comme si Dieu existait. (…) Ainsi, personne n’est limité dans sa liberté, mais toutes nos choses trouvent un support et un critère dont elles ont un besoin urgent.

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  • La France déchristianisée : une église disparaît toutes les deux semaines

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    De Lorenza Formicola sur la NBQ :

    CHRISTIANOPHOBIE

    La France déchristianisée : une église disparaît toutes les deux semaines

    Rapport des services de renseignements français : Entre actes de vandalisme, incendies, attentats et profanations, les églises sont constamment attaquées. Et ils enlèvent les croix des sommets, qui autrement seraient vandalisées. La christianophobie sévit sur tous les fronts.

    24_02_2025

    Notre Dame de Nice, après l'attentat

    Moins d’attaques antichrétiennes, mais plus d’églises dévastées ou incendiées. C'est le bilan qu'a dressé début février le rapport des services de renseignement français et dont Europe 1 fait état.  

    En 2024, près de 50 tentatives d’attaques et incendies criminels contre des lieux de culte catholiques ont été recensés . Trente-huit en 2023, soit une augmentation de plus de 30 %. Mais l’année écoulée a aussi écrit un chapitre sans précédent dans l’histoire récente de l’antisémitisme avec une augmentation de 62% des attaques contre la communauté juive française : jamais auparavant les Juifs n’avaient été la cible d’une persécution aussi subtile et féroce en France.

    Ce qui est le plus surprenant dans le rapport des services de renseignement, c’est la vitesse supersonique à laquelle la christianophobie se propage au-delà des Alpes. La stratégie est toujours la même, la tactique évolue. Ou peut-être qu'elle devient simplement de plus en plus « imaginative ». D'un côté, ce sont les églises qui brûlent, de l'autre, ce sont les profanations et les vols. L'incendie de l'église de l'Immaculée Conception à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, avec sa flèche et tout le reste, englouti par les flammes sur le modèle de Notre-Dame, par exemple, n'est que l'un des plus récents, et des plus spectaculaires, sans coupable. 

    L'église Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO et où deux incendies se sont déclarés en octobre, détruisant toutes ses statues, est la cinquième victime d'actes de vandalisme en deux ans rien qu'à Poitiers. Trois au cours des six derniers mois seulement : l'église Saint-Porchaire qui a vu l'antique statue du Sacré-Cœur de Jésus brisée en mille morceaux ; l'église de Sainte Thérèse qui aujourd'hui ne possède plus aucune statue intacte et dont les bancs ont été incendiés ; tandis qu'à Saint-Jean de Montierneuf le tabernacle fut volé. 

    De la Nouvelle-Aquitaine à l'Île-de-France en passant par l'Auvergne-Rhône-Alpes et l'Occitanie en passant par le Grand Est, la France entière est touchée par la férocité antichrétienne. Les forces anonymes qui font la guerre à la réalité chrétienne en France ne se limitent pas à l’incendie des églises ; le phénomène est beaucoup plus répandu et multidimensionnel.

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  • Quels sont les enjeux pour les catholiques lors des élections allemandes de 2025 ?

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    D'AC Wimmer sur CNA :

    CNA explique : Quels sont les enjeux pour les catholiques lors des élections allemandes de 2025 ?

    21 février 2025

    Alors que les électeurs allemands se préparent aux élections fédérales du 23 février, les catholiques du pays se retrouvent confrontés à des divisions sans précédent sur des questions qui touchent au cœur de l'enseignement de l'Église, de la politique migratoire à l'idéologie du genre et à la protection de la vie.

    Les élections surviennent à un moment où les allégeances partisanes traditionnelles sont remises en question et où de multiples voix catholiques s’expriment avec des accents nettement différents sur des questions morales et sociales clés.

    Que montrent les sondages actuels ?

    Selon les derniers sondages, l'Union chrétienne-démocrate (CDU/CSU) se situe autour de 30%, suivie de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) à environ 20%. Les sociaux-démocrates (SPD) et les Verts se situent autour de 15% chacun, le SPD détenant un léger avantage. D'autres partis, dont le FDP, le Parti de gauche et le BSW, sont confrontés à des incertitudes quant à leur capacité à franchir le seuil de 5% requis pour une représentation parlementaire.

    Comment les organisations catholiques ont-elles réagi aux positions des partis ?

    Le Comité central des catholiques allemands (ZdK) — l'organisation catholique laïque la plus importante du pays — a vivement critiqué le récent « changement de paradigme » de la CDU en matière de politique migratoire.

    Selon une analyse du journal catholique Die Tagespost réalisée à l'aide d'outils d'intelligence artificielle, les attentes politiques du ZdK sont celles qui s'alignent le plus sur les positions des Verts, notamment sur la « protection du climat » et la « justice sociale ».

    Bien qu'adoptant une position plus nuancée, le positionnement du ZdK a suscité de vives critiques de la part d'Annegret Kramp-Karrenbauer (CDU), éminente politicienne catholique et ancienne ministre de la Défense, qui a quitté le ZdK en raison de son approche de la politique migratoire et de son ton dans les débats sur les changements proposés par la CDU.

    « Chacun considère sa propre position comme la seule correcte », a déclaré Kramp-Karrenbauer au Neue Osnabrücker Zeitung , critiquant ce qu'elle a appelé un ton « apodictique et condamnatoire » adopté par le ZdK.

    « Lorsque notre société devient de plus en plus polarisée au point que les gens s’affrontent de manière irréconciliable, les forces extrémistes ont la partie facile », a-t-elle averti.

    Quelle est la position des évêques ?

    Dans une déclaration œcuménique publiée ce mois-ci , l'évêque Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande, ainsi que des dirigeants protestants et orthodoxes, ont appelé les électeurs à soutenir les partis « engagés envers notre démocratie ». La déclaration avertit explicitement que « l'extrémisme et en particulier le nationalisme ethnique sont incompatibles avec le christianisme », a rapporté CNA Deutsch , le partenaire d'information en langue allemande de CNA.

    La conférence des évêques allemands a déjà déclaré l'AfD « inéligible » pour les chrétiens, citant l'idéologie du « nationalisme ethnique » du parti — une conclusion que le parti a catégoriquement rejetée, selon CNA Deutsch.

    Quels sont les enjeux clés pour les électeurs catholiques ?

    Trois grands domaines sont apparus comme particulièrement controversés :

    Migration : le chef de file de la CDU Friedrich Merz plaide pour un renforcement des contrôles aux frontières, tandis que la conférence des évêques met en garde contre toute atteinte aux obligations humanitaires. Une motion présentée par Merz avec le soutien de l'AfD a été qualifiée d'« erreur impardonnable » par le chancelier Olaf Scholz du SPD. Parallèlement, l'AfD appelle à l'expulsion massive de migrants.

    Questions de vie : La CDU maintient son soutien à la réglementation actuelle de l’avortement en Allemagne, qu’elle considère comme un « compromis sociétal durement acquis », tandis que le SPD et les Verts plaident pour sa légalisation. L’Allemagne autorise actuellement l’avortement au cours des 12 premières semaines de grossesse, avec une consultation obligatoire dans un centre agréé par l’État. L’AfD appelle à une « culture d’accueil pour les enfants » tout en critiquant les politiques actuelles.

    Politique de genre : Lors d’une conférence organisée en Allemagne cette semaine, juste avant les élections, le chef de la doctrine du Vatican a émis une critique acerbe de l’idéologie du genre. Le SPD et les Verts soutiennent l’intégration de la dimension de genre et la modification du droit de la famille pour donner un statut égal aux différents modes de vie et partenariats. La CDU affirme soutenir la « diversité des orientations sexuelles » mais rejette le « genre en tant que concept idéologique ».

    L'AfD affirme vouloir mettre un terme à toutes les subventions pour « la recherche basée sur l'idéologie du genre ».

  • La foi et l’avenir : comment le christianisme peut sauver l’Occident

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    D'Edward Pentin sur le NCR :

    La foi et l’avenir : comment le christianisme peut sauver l’Occident

    De l’évêque Robert Barron à Jordan Peterson, les dirigeants de la conférence de l’Alliance pour une citoyenneté responsable à Londres appellent à un sens renouvelé du sacré.

    20 février 2025

    LONDRES — L’importance cruciale de la foi — et en particulier de la foi chrétienne — pour sauver la civilisation occidentale de son déclin largement perçu a constitué une partie importante du débat lors d’un grand rassemblement international qui vient de s’achever à Londres. 

    Même si le christianisme, ou la religion en général, n’était pas clairement évoqué dans le programme de la conférence, de nombreux intervenants à la conférence de l’ Alliance pour une citoyenneté responsable (ARC) qui s’est tenue du 17 au 19 février ont souligné son importance dans le rétablissement et le renforcement des fondements de la civilisation occidentale. Certains ont également fait remarquer qu’à mesure que la culture continue de décliner, les gens – en particulier les jeunes – ont soif de la vérité, de la beauté et de la bonté de la foi catholique.

    Avec une impressionnante brochette d’intervenants de renom tels que Jordan Peterson, l’évêque Robert Barron et le président de la Chambre des représentants des États-Unis Mike Johnson, ainsi que 4 000 leaders d’opinion, chefs d’entreprise, décideurs politiques et influenceurs culturels, la conférence avait pour principal objectif – comme l’a décrit un rédacteur en chef de journal – « une réunion mondiale pour mettre un terme au déclin perçu de la culture occidentale ». Une grande partie de son attention était donc portée sur le développement politique et économique. 

    Mais même des participants de premier plan, connus pour avoir des difficultés avec la foi, ont reconnu l'importance de cette culture dans les discussions. « Nous avons en quelque sorte oublié que ce qui sous-tend tout, c'est notre culture judéo-chrétienne, et c'est par là que nous devons commencer », a déclaré Nigel Farage, chef du Parti réformiste britannique, de plus en plus populaire , sous les applaudissements de l'auditoire . « Et si nous reconnaissons cela et si nous y accordons de la valeur, alors je pense que tout découlera de cela. »

    Ayaan Hirsi Ali, née en Somalie et chercheuse à la Hoover Institution, qui s’est récemment convertie de l’islam au christianisme, a souligné à quel point les États-nations « ont besoin de la morale chrétienne » et a observé qu’en Europe, « le christianisme demeure, malgré la sécularisation ». 

    Les principes chrétiens sont le « système d’exploitation crucial de la société », a-t-elle déclaré. « Sans cela, les applications ne fonctionnent pas » et les nations n’ont « pas de boussole morale ». Elle a ensuite fait référence à divers versets de la Bible pour montrer comment nos concepts de justice, d’État de droit et de dignité humaine trouvent leur origine dans les Saintes Écritures. 

    Os Guinness, chercheur invité à la Brookings Institution, explique comment l’humanisme laïc et la tentative des Lumières de remplacer la foi par la raison ont échoué. « Ils ont essayé de remplacer Dieu, mais ils ont produit une série de quasi-religion », explique-t-il. « Prenez le marxisme. Il commence par affirmer que toute critique commence par la critique de la religion, et finit par une religion qui étouffe toute critique. »

    « Exil et retour »

    Le monde séculier parle de « déclin et de chute », a déclaré Guinness, mais pour les chrétiens, il s’agit d’« exil et de retour ». Lorsque les gens « désobéissent aux voies du Seigneur et ne vivent pas comme il nous appelle à vivre, cela produit le chaos et le déplacement, et finalement l’exil. Mais si les gens reviennent à lui, il revient à eux et restaure leur fortune. […] Ainsi, même dans les périodes de déclin profond, comme nous le vivons actuellement, nous avons l’espoir d’un retour si nous revenons au Seigneur comme il se doit. » 

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  • Le génocide des Polonais en Volhynie et les erreurs de Zelensky

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    De Wlodzimierz Redzioch sur la NBQ :

    Une histoire actuelle
    Le génocide des Polonais en Volhynie et les erreurs de Zelensky

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, les nationalistes ukrainiens ont commis un génocide en Volhynie, massacrant plus de 100 000 Polonais. Les autorités ukrainiennes n’ont jamais permis que ces victimes soient enterrées dignement et, en célébrant leurs bourreaux, elles jouent le jeu de Poutine. L'affrontement entre Zelensky et Nawrocki.

    21_02_2025

    Photo de https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4516350

    Le 15 janvier 2025, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a effectué une visite en Pologne. Sa visite intervient durant la période de campagne pour les prochaines élections présidentielles. Et c'est lors de son séjour à Varsovie que Zelensky a critiqué le candidat civique à la présidence de la République de Pologne, Karol Nawrocki, par rapport à sa position sur l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et à l'Union européenne. Il a même eu recours à des menaces, affirmant que si l'Ukraine n'adhère pas à l'OTAN et à l'UE et n'a pas de garanties de sécurité, Nawrocki et tous les Polonais devront commencer à s'entraîner pour défendre leur pays, faisant allusion au rôle de la Russie. Des propos inacceptables de la part d'un président envers le pays qui l'a accueilli.

    Mais pourquoi Zelensky a-t-il attaqué si violemment le candidat à l’élection présidentielle ? Il convient de noter que Nawrocki dirige l’Institut de la mémoire nationale (IPN), qui examine également les événements politiques actuels d’un point de vue historique. C'est pourquoi, en tant qu'historien, il a souligné que l'Ukraine, avant de rejoindre l'UE, devrait faire le point sur son passé qui comporte de nombreuses zones d'ombre. Parmi eux, il y a aussi le génocide des Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale aux mains des nationalistes ukrainiens en Volhynie (Wołyń), une région qui avant la guerre faisait partie de l’État polonais : il s’agissait d’un véritable nettoyage ethnique perpétré dans le but de créer un État ukrainien ethniquement « pur ». Malheureusement, le génocide de Volhynie est presque totalement inconnu en Occident.

    Pour comprendre ce qui s'est passé pendant la guerre dans les territoires occidentaux de l'Ukraine actuelle, il faut rappeler un peu d'histoire. Depuis la fin du XVIIIe siècle, les territoires de l'Ukraine actuelle faisaient partie de deux empires : celui de la Russie tsariste et celui austro-hongrois (la partie occidentale). Après la Première Guerre mondiale, les territoires appartenant à l’Empire austro-hongrois furent attribués à l’État polonais renaissant ; la partie orientale est entrée dans l'Empire soviétique sous le nom de République soviétique d'Ukraine.

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  • Le djihadisme et la crise alimentaire compromettent la « réception de l’Évangile » au Nigéria

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    De sur CWR :

    Le djihadisme et la crise alimentaire compromettent la « réception de l’Évangile » au Nigéria

    Les attaques djihadistes ont chassé des millions de personnes de leurs terres agricoles dans plusieurs États de la ceinture centrale du Nigeria, qui constitue le grenier alimentaire du pays.

    Selon un éminent chercheur et criminologue catholique nigérian, l’insécurité, le surendettement chronique, le changement climatique, l’inflation et la corruption ont poussé des millions de personnes vers la faim. Et cela, à son tour, rend plus difficile pour elles de recevoir le message chrétien d’espoir.

    L’Organisation mondiale de l’alimentation prévoit que le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire au Nigeria pourrait grimper à 33 millions, contre 25 millions l’année dernière.

    « Jamais auparavant il n’y a eu autant de personnes sans nourriture au Nigeria », a déclaré Chi Lael, porte-parole du PAM.

    Le pays souffre également du poids d'une pauvreté généralisée, la Banque mondiale signalant que plus de 100 millions de Nigérians sont pauvres et manquent gravement de besoins de base, notamment de nourriture, d'eau, de soins de santé et d'éducation.

    Emeka Umeagbalasi, directeur de l'ONG d'inspiration catholique, International Society for Civil Liberties and the Rule of Law (Intersociety), a déclaré à Catholic World Report que les attaques djihadistes ont déraciné des millions de personnes de leurs terres agricoles dans plusieurs États de la ceinture centrale du Nigeria, qui constitue le grenier alimentaire du pays.

    « Ces régions où vivent de nombreux éleveurs ont été ravagées par l’insurrection djihadiste. Les djihadistes peuls ont pris le contrôle d’une grande partie des terres agricoles et ont chassé les agriculteurs chrétiens autochtones qui cultivaient ces terres. Les djihadistes peuls ne sont pas connus pour leur activité agricole mais pour leur activité d’éleveur de bétail. L’élevage de bétail auquel ils se livrent n’a pas pour but d’améliorer la production alimentaire ou de viande dans le pays, mais sert de couverture à la propagation de l’islamisme radical », a déclaré Emeka à CWR.

    « Cela a contribué à environ 80 % de l’insécurité alimentaire à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui. Ceux qui possèdent la terre ne peuvent plus produire de nourriture pour le Nigeria, et le peu qui est disponible est insuffisant », a-t-il déclaré.

    Il a déclaré que les choses seraient différentes si les djihadistes n’avaient pas perturbé les efforts productifs des agriculteurs autochtones.

    Emeka a également déclaré que la crise du coût de la vie qui a donné lieu à des manifestations de rue l’année dernière est l’une des causes de la famine extrême dans le pays, une situation exacerbée par la chute de la valeur du naira par rapport au dollar américain. Cela a conduit à ce que le criminologue appelle « une déficience du pouvoir d’achat ».

    Il a critiqué le recours excessif à l’emprunt et s’est interrogé sur l’utilisation de l’argent emprunté. « L’argent emprunté n’est pas utilisé judicieusement ; il finit plutôt dans les poches des particuliers et contribue à une économie basée sur la consommation. Cet argent emprunté sert à payer les salaires des travailleurs, les indemnités et autres rémunérations, plutôt qu’à réaliser des investissements productifs. »

    Le quatrième problème est la corruption. Elle comprend le détournement de fonds empruntés vers des investissements privés et des comptes personnels. C'est un problème persistant dans le pays depuis 2007.

    La combinaison de ces facteurs a engendré la faim, et la faim est devenue un obstacle à la réception effective de l'Évangile. C'est un problème déjà soulevé par les évêques catholiques de la Conférence épiscopale d'Ibadan.

    « Cela fait presque deux ans que le gouvernement actuel est arrivé au pouvoir avec de belles promesses d’une vie meilleure pour tous les Nigérians. Malheureusement, des millions de Nigérians aspirent toujours aux nécessités les plus élémentaires de la vie », ont déclaré les évêques dans un communiqué du 11 février. « Sans nourriture pour la population, l’espoir est difficile à insuffler et la productivité est diminuée parce qu’un peuple affamé est un peuple agité. »

    « Il est difficile », ont-ils remarqué, « de garder espoir avec des estomacs affamés. »

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  • RDC : 70 personnes ont été retrouvées décapitées dans une église

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    De Serge Ouitona sur Afrik.com :

    RDC : découverte macabre de plus de 70 corps de civils massacrés à Lubero

    Un nouveau massacre a été découvert dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Plus de 70 corps, dont ceux de femmes, d’enfants et de personnes âgées, ont été retrouvés vendredi 14 février dans une église du village de Maiba, situé dans le groupement Manzya, à une quarantaine de kilomètres de Vuyinga. Ce crime est attribué aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF, un groupe affilié au groupe État islamique), selon des sources locales.

    Selon le comité local de protection communautaire, les victimes ont été enlevées dans la nuit du 11 au 12 février 2025. Elles ont été ciblées et emmenées loin de leur village avant d’être exécutées à l’arme blanche dans une église de la Communauté baptiste au centre de l’Afrique (CBCA) à Kasanga, non loin de Maiba.

    Un territoire sous haute insécurité

    Vitwamba Vianney, coordonnateur du comité local de protection communautaire, dénonce l’inaction des autorités et souligne l’absence de l’armée congolaise dans cette zone : « 70 personnes ont été portées disparues (…) Leurs corps viennent d’être découverts dans une église. La zone n’est pas contrôlée par les forces du gouvernement ».

    Depuis plusieurs mois, le territoire de Lubero est en proie à une recrudescence de la violence. Alors que la région est déjà impactée par la rébellion du M23, l’activisme des ADF dans les chefferies de Baswagha et Bapere ne cesse d’aggraver la situation. Les autorités politico-administratives tardent à réagir face à cette tragédie, malgré les appels répétés des forces vives de Vuyinga et des environs qui réclament un renforcement des troupes gouvernementales appuyées par l’armée ougandaise.

    Un appel urgent à l’action

    Face à cette situation dramatique, la société civile exige l’ouverture immédiate d’une enquête pour identifier les responsables et juger les auteurs de ce massacre. Elle recommande également le déploiement urgent des Forces armées de la RDC (FARDC) dans la région afin de protéger les populations civiles et mettre un terme aux exactions des groupes armés.

    Ce nouveau drame vient alourdir un bilan déjà catastrophique : en six mois, plusieurs centaines de civils ont été tués dans la région par les rebelles ADF.

  • L'Europe doit se redécouvrir pour faire face aux grands défis (cardinal Parolin)

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    D'Almudena Martínez-Bordiú sur CNA :

    Cardinal Parolin : l'Europe doit se redécouvrir pour faire face aux grands défisbouton de partage de courrier électronique

    18 février 2025

    Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'Etat du Vatican, a déclaré que l'Europe doit « se redécouvrir » pour pouvoir faire face aux « grands défis » de la culture, du commerce et des migrations.

    Dans une interview accordée le 15 février au quotidien Eco di Bergamo , le responsable du Vatican a rappelé « l'avertissement de saint Jean-Paul II », que le pape François a également repris : « Europe, retrouve-toi, sois toi-même ».

    Le cardinal a souligné que le Vieux Continent souffre d’une « crise d’idées » qui l’empêche d’affronter l’avenir : « L’Europe a actuellement de bons anticorps pour résister aux crises et aux défis. Mais le problème le plus grave est le manque d’idées pour l’avenir qui lui permettent de répondre avec détermination à la concurrence internationale », a-t-il déclaré.

    Parolin a précisé que cette faiblesse est due au rapport que l’Europe entretient avec sa propre histoire, résultat d’une « peur profonde et en partie justifiée de son passé ». Il a cependant souligné qu’à côté des épisodes sombres de son histoire, « il y a de nombreux moments lumineux ».

    À cet égard, il a fait référence aux débats sur la Constitution européenne, dans lesquels une référence explicite aux racines judéo-chrétiennes du continent a été évitée, prônant une mention générique de son « patrimoine culturel, humaniste et religieux ».

    Selon le cardinal, cela a affaibli la conscience du continent et le sens de l'identité européenne : « Au lieu de construire l'Europe sur ses fondements et ses racines profondes, on a préféré un consensus de valeurs changeant. Mais l'avenir ne peut se construire que sur le passé », a-t-il souligné.

    Même si le cardinal Parolin a déclaré qu’il y avait des raisons de s’inquiéter, notamment face à « l’athéisme pratique, le populisme et l’analphabétisme religieux », il a salué d’autres « phénomènes encourageants » comme l’augmentation des demandes de baptême de la part des jeunes Français. À la lumière de cela, il a exhorté les catholiques à se demander si, avec leur témoignage, leur foi, leur espérance et leur charité, l’Évangile continue à être « un défi ».

    Dans son entretien au journal italien, le secrétaire d'Etat du Vatican s'est également penché sur le cessez-le-feu à Gaza, espérant qu'il soit « permanent et mette fin aux souffrances du peuple palestinien », tant dans la bande de Gaza que « dans le reste de la Palestine ».

    « Il faut maintenant donner des signes d’espoir aux deux parties : aux Israéliens et aux Palestiniens », a-t-il souligné.

    Concernant la situation en Syrie, il a souligné qu’il est « nécessaire de comprendre où nous allons » et d’accompagner « sur le chemin de l’inclusion et de la coexistence harmonieuse ».

    Concernant la guerre en Ukraine, qui a commencé le 24 février, trois ans plus tard, Parolin a affirmé que « les solutions ne devraient jamais être recherchées par des impositions unilatérales », car cela signifierait « piétiner les droits de peuples entiers » et donc « il n’y aura jamais de paix juste et durable ».

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    Almudena Martínez-Bordiú est correspondante à Rome d'ACI Prensa et d'EWTN.

  • Pourquoi ce mur autour du Vatican ?

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    De Paul Vaute, historien et collaborateur de Belgicatho, cet examen critique des prises de position récentes du Pape sur l'immigration et la multiculturalité.

       A l'assourdissant Trump bashing auquel se livre sans nuances l'essentiel de l'establishment politique et médiatique dans nos pays, le pape François se devait d'apporter sa contribution. Après quelques piques lancées çà et là, il a dégainé de manière plus officielle, le 10 février dernier, par une lettre adressée à l'épiscopat des Etats-Unis et rendue immédiatement publique.

       Il y dénonce le lancement sous la nouvelle administration "d'un programme de déportations de masse", "qui identifie de façon tacite ou explicite le statut illégal de certains migrants avec la criminalité" et qui "porte atteinte à la dignité de nombreux hommes et femmes, et de familles tout entières". L'évêque de Rome admet cependant "le développement d'une politique qui réglemente une migration ordonnée et légale", mais on ne voit pas dans l'ensemble du texte où il serait licite de mettre la moindre limite à l'accueil, si ce n'est à l'encontre de "ceux qui ont commis des crimes violents ou graves". Relevons encore que pour le Souverain Pontife, "l'amour chrétien n'est pas une expansion concentrique d'intérêts qui s'étendent peu à peu à d'autres personnes et d’autres groupes" [1].

       Cette dernière phrase est un coup de crosse au vice-président – catholique –   James David Vance. Celui-ci, en effet, a soutenu récemment le point de vue, à vrai dire classique, qui veut que l'amour du prochain "proche" – notre famille, notre communauté – s'impose naturellement à nous, avant celui de nos autres concitoyens, de nos compatriotes et, au-delà, de l'humanité. Propos que d'aucuns ont étrangement interprété comme "niant une dignité à l'étranger, à l'immigré, au sans-papiers" [2]. Etablir une hiérarchie de priorités ne revient évidemment pas à exclure de toute considération ce qui n'est pas cité en premier lieu. Quand Jean-Paul II a intégré à l'enseignement social de l'Eglise "l'option préférentielle pour les pauvres", nul n'en a déduit qu'il fallait désormais "nier toute dignité" à ceux qui ne figurent pas parmi les démunis.

       Principal conseiller de Donald Trump sur la question migratoire – et lui aussi catholique – Tom Homan a répondu à François sur un mode ironique: "Il veut nous attaquer parce que nous assurons la sécurité de nos frontières ? Il a un mur autour du Vatican, n'est-ce pas ?" [3]. L'argument est imparable. L'Etat de la Cité du Vatican a même renforcé discrètement, en décembre 2024, les contrôles pour empêcher les intrusions d'illégaux sur son territoire. Selon Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue de géopolitique Conflits, il en résulte que "le Vatican a la politique migratoire la plus répressive d’Europe" [4]! Mais on peut, on doit aller plus loin dans l'objection.

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  • Taïwan, prochain point sensible entre le Vatican et la Maison Blanche ?

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    D'Edward Condon sur The Pillar :

    Taïwan, prochain point sensible entre le Vatican et la Maison Blanche ?

    17 février 2025

    Les tensions internationales s’intensifient cette semaine alors que la Maison Blanche continue de déployer son programme sur plusieurs fronts de politique étrangère.

    Lundi, le ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé sa ferme opposition à une modification de la « fiche d'information » du département d'État américain sur Taïwan, qui a supprimé une affirmation explicite qui disait auparavant : « Nous ne soutenons pas l'indépendance de Taïwan. »

    Bien que ce changement ne renverse pas formellement la politique américaine d’une seule Chine, il a provoqué une réaction violente à Pékin.

    Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a qualifié cette décision de « grave recul dans sa position sur les questions liées à Taiwan » qui « contrevient gravement au droit international et aux normes fondamentales des relations internationales ».

    Les États-Unis ont longtemps pratiqué une « ambiguïté stratégique » sur la question de savoir jusqu’où ils iraient pour protéger l’indépendance de facto de Taïwan sans la reconnaître officiellement. Même si cela peut sembler minime, l’abandon de cette ligne de conduite au cours du week-end est probablement la dernière provocation stratégique de l’administration Trump, après qu’elle a déjà exercé une pression douanière sur la Chine dans le but d’obtenir des concessions commerciales.

    Paradoxalement, le Saint-Siège pratique depuis longtemps une sorte de politique inverse de la même ambiguïté stratégique à l’égard de Taiwan, étant l’une des dernières puissances diplomatiques à reconnaître la souveraineté formelle de la République de Chine distincte du gouvernement continental de la République populaire de Chine, tout en laissant son ambassade à Taipei délibérément vide alors qu’il cherche à faire progresser ses relations avec Pékin.

    Et le potentiel d’une danse diplomatique à trois, maladroite mais intéressante, autour de Taiwan entre Washington, le Vatican et Pékin soulève un certain nombre de conséquences potentiellement dramatiques – même si peu d’entre elles pourraient être à l’avantage ultime des objectifs de Taiwan.

    Depuis l'annonce initiale en 2018 de l'accord Vatican-Chine sur la nomination des évêques sur le continent chinois, les observateurs du Vatican se demandent à haute voix ce que l'accord pourrait éventuellement signifier pour les engagements diplomatiques du Saint-Siège envers Taïwan.

    Le Saint-Siège reconnaît le gouvernement de Taïwan depuis 1942 et maintient une ambassade à Taipei depuis lors. En revanche, le Vatican n'a plus de présence diplomatique officielle à Pékin depuis 1951, date à laquelle l'Eglise a été officiellement expulsée du continent par le gouvernement communiste.

    Depuis lors, la réouverture de la Chine est devenue un objectif du service diplomatique du Vatican, probablement à égalité avec le désir de Pékin d'une « Chine unique » réunifiée avec Taïwan.

    En plus d’obtenir une sorte de « normalisation » — même au prix de la sinisation — pour l’Église locale, il est clair depuis longtemps qu’une voie vers une visite papale sur le continent est une ambition chérie du Vatican sous le pape François, le pape étant proche, géographiquement parlant, en 2023 .

    La poursuite de ses ambitions avec Pékin a toutefois eu un coût pour le Vatican, à la fois sur le plan pratique en termes de démarches actuelles de la Chine pour réorganiser l'Église continentale sans l'intervention de Rome, et sur le plan moral, puisque le Vatican est resté soigneusement silencieux face aux violations des droits de l'homme - voire aux actes de génocide - commises par le gouvernement chinois.

    Cela s’est avéré être un point de discorde diplomatique en 2020, sous la première administration Trump, lorsque le secrétaire d’État de l’époque, Mike Pompeo, s’est rendu au Vatican peu après avoir lancé un appel clair en faveur d’une ligne romaine plus dure à l’égard de la Chine et des violations des droits de l’homme.

    Depuis, le Vatican a renouvelé à plusieurs reprises son accord avec Pékin, et a vu sa ligne diplomatique à l'égard de Taïwan évoluer tranquillement au passage.

    En 2021, le South China Morning Post a cité un responsable anonyme du Vatican déclarant que « Taïwan ne devrait pas être offensé si l’ambassade de Taipei est déplacée à son adresse d’origine à Pékin », ce qui a incité le gouvernement taïwanais à insister sur le fait que « les relations amicales entre Taïwan et le Vatican restent solides et que les canaux de communication bidirectionnels restent ouverts et fluides ».

    Malgré cette insistance, les faits montrent que le Vatican commence à se refroidir dans son engagement envers ses partenaires diplomatiques à Taipei.

    Bien que le Saint-Siège ait officiellement préservé ses relations bilatérales complètes avec Taiwan, en dépit de la pression du continent et de ses propres ambitions diplomatiques d'ouvrir une ambassade à Pékin, il n'y a pas eu d'ambassadeur, ou de nonce, à Taiwan depuis les années 1970 - au lieu de cela, la nonciature a été pendant des décennies composée uniquement d'un chargé d'affaires.

    Mais cette représentation a été brièvement remise en question en 2022, lorsque le dernier titulaire a été muté pour devenir nonce au Rwanda sans qu'un successeur n'ait été désigné. Le poste est resté vacant pendant plusieurs mois avant qu'une nouvelle nomination ne soit effectuée.

    Le Vatican a été le seul partenaire diplomatique de Taïwan à ne pas avoir demandé à ce que ce pays soit autorisé à participer aux réunions de l'Assemblée de l'Organisation mondiale de la santé sur la pandémie de coronavirus.

    Bien que Rome ait fait quelques efforts pour compenser sa froideur publique à l'égard de Taipei - en nommant un ancien vice-président taïwanais à l'Académie pontificale des sciences en 2021 - il est devenu de plus en plus clair dans quelle direction souffle le vent du Vatican à travers le détroit de Taïwan, même si rompre officiellement les liens avec Taïwan représenterait un recul trop public pour que Rome l'envisage sérieusement.

    À l’inverse, certaines sources proches du Secrétariat d’État du Vatican ont suggéré que, du seul point de vue de la diplomatie vaticane, une prise de contrôle de Taïwan par la Chine continentale simplifierait en réalité les choses – en supposant qu’elle ne déclenche pas de conflit sanglant.

    La perspective d’un tel conflit est cependant en grande partie ce qui a dissuadé le gouvernement chinois d’agir pour « réunifier » de force ce qu’il considère comme une province rebelle, même si cela est connu pour être une priorité clé du président Xi.

    C'est dans cette situation que l'administration Trump semble s'être engagée de manière provocatrice le week-end dernier, en modifiant la fiche d'information du Département d'État américain.

    Bien sûr, on ne sait pas clairement quels objectifs – s’ils sont spécifiques – l’administration pourrait vouloir atteindre pour et avec Taiwan, ou si le Département d’Etat adopte une nouvelle position, plus agressive et ambiguë, uniquement pour augmenter son capital diplomatique qu’il peut dépenser sur des questions comme le commerce en discussion avec Pékin.

    Mais si cette décision signale un durcissement sincère de la ligne américaine à l'égard de Taïwan, la froideur du Vatican envers son partenaire diplomatique officiel pourrait être signalée publiquement de la même manière que ses relations avec la Chine il y a cinq ans, en particulier compte tenu des récentes tensions publiques entre l'administration Trump et le Vatican.

    La semaine dernière, le pape François a fait une intervention étonnamment directe sur la politique américaine, écrivant aux évêques américains sur ce qu'il a appelé la « crise majeure » de la politique de déportation massive des immigrants illégaux de l'administration Trump, et semblant répondre directement aux commentaires du vice-président catholique JD Vance sur l' ordo amoris et une hiérarchie de qui doit quoi à qui dans la politique et les politiques américaines.

    Cela fait suite aux critiques publiques de Vance à l’encontre de la conférence des évêques américains, qu’il a accusée d’utiliser les fonds du gouvernement pour « gonfler ses résultats financiers » grâce à des subventions à la réinstallation des immigrants.

    Et tout cela a été précédé par la décision de François de nommer un critique notable de l'administration Trump, le cardinal Robert McElory, pour devenir le prochain archevêque de Washington, ce qui, comme The Pillar l'a rapporté précédemment, était en soi une réponse au choix de l'administration pour un nouvel ambassadeur américain auprès du Saint-Siège.

    L’administration Trump s’est montrée, au cours du mois qui a suivi son investiture, disposée à affronter directement les anciens alliés diplomatiques des États-Unis – et ses relations avec le Saint-Siège sont devenues publiquement tendues d’une manière jamais vue depuis l’établissement de relations diplomatiques complètes il y a 40 ans.

    Si la prochaine vague de tensions se produit à propos de Taïwan, personne ne devrait être surpris.