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Politique - Page 473

  • Syrie : le témoignage extraordinaire du père Jacques Mourad, ex-otage du groupe État islamique

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    Syrie : l’extraordinaire témoignage du père Jacques Mourad, ex-otage du groupe État islamique

    « Pour mes ravisseurs, je n'éprouve que de la compassion », confie le prêtre qui a été fouetté et soumis à un simulacre d'exécution.

    Le Père Jacques Mourad, est un grand ami de l’Œuvre d’Orient. « J’ai été sauvé grâce à l’aide humanitaire que nous donnons aux musulmans et aux chrétiens. Je remercie en particulier l’Œuvre d’Orient pour son aide qui n’a jamais cessé depuis le début»

    Un article de l’Orient le Jour (via le site de l'Oeuvre d'Orient)

    « Cette grâce m’a été accordée pour le réconfort d’un grand nombre. » C’est le père Jacques Mourad, prêtre de l’Église syriaque-catholique, qui parle.


    En charge du monastère de Mar Élian et des fidèles du village de Qaryatayn, non loin de Palmyre, le P. Mourad a été enlevé par les hommes du groupe État islamique le 21 mai 2015. Il est resté en captivité durant 4 mois et 20 jours, avant de pouvoir rejoindre, le 10 octobre, ce qu’on peut appeler « le monde libre ». Harcelé, menacé, pressé de se convertir à l’islam, il a été menacé de décapitation à plusieurs reprises, fouetté une fois et soumis, le lendemain, à un simulacre d’exécution. Confiné à une salle de bains éclairée seulement par une lucarne haut placée, avec un séminariste qui l’assistait, réduit à un régime fait de riz et d’eau, deux fois par jour, sans électricité ni montre, complètement coupé du monde extérieur, il a quand même réussi à rester vigilant et n’a jamais vu sa foi fléchir. Au contraire.

    La grâce, ou encore le miracle dont parle le P. Mourad, c’est d’être resté en vie, de n’avoir pas renié sa foi, d’avoir retrouvé la liberté.

    « La première semaine a été la plus difficile, raconte-t-il. Après avoir été détenu quelques jours dans une voiture, le dimanche de Pentecôte, on m’emmène à Raqqa. J’ai vécu ces premiers jours de captivité partagé entre la peur, la colère et la honte. »
    Le grand tournant de sa captivité est associé, par le P. Jacques, avec l’entrée dans sa cellule, au huitième jour, d’un homme en noir, le visage masqué, comme ceux qui apparaissent dans les vidéos d’exécution de Daech. Mon heure est venue, se dit-il, effrayé. Mais, au contraire, après lui avoir demandé quel était son nom et celui de son compagnon de captivité, l’homme lui adresse un« assalam aleïkoun » de paix et pénètre dans sa cellule. S’engage ensuite un assez long entretien, comme si l’inconnu cherchait réellement à mieux connaître les deux hommes en face de lui. « Prends-le comme une retraite spirituelle », lui répond-il, quand le P. Jacques l’interroge sur les raisons de sa captivité. « Dès lors, ma prière, mes journées prirent du sens, résume le prêtre syrien. Comment vous expliquer ? J’ai senti qu’à travers lui, c’était le Seigneur qui m’adressait cette parole. Ce moment fut d’un grand réconfort. »

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  • Religion, l’heure de vérité

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    9782360405985.jpgC’est le titre d’un ouvrage  publié aux éditions Artège par Mgr Minnerath, archevêque de Dijon. Christophe Geffroy l’a interviewé pour le mensuel « La Nef »:

    "La Nef – En quoi la liberté de religion a-t-elle été une exigence du christianisme dès l’origine ? Et cette exigence a-t-elle été propre au christianisme ?


    Mgr Roland Minnerath – Il faut bien comprendre que le christianisme n’entre pas dans la catégorie « religion » telle qu’on la connaissait au temps de Jésus. Le judaïsme est la religion d’un peuple, les différents cultes gréco-romains sont des cultes familiaux et civiques. Chaque cité a sa divinité protectrice ; l’empire tout entier est sous la protection des dieux de Rome. On n’imagine pas qu’on puisse distinguer entre appartenance familiale et civique d’une part et religion d’autre part. Que demande le Christ ? Il demande la foi en lui. Les disciples du Christ se recrutent dans tous les horizons religieux : judaïsme, cultes civiques, philosophies. Ils forment une communauté qui est l’Église, laquelle ne coïncide pas avec les communautés naturelles que sont la famille et la cité. Le christianisme va réclamer la liberté de croire et de vivre sa foi sans rompre avec les attaches naturelles familiales et civiques, mais en évacuant ce que ces attaches comportaient de religieux et d’idolâtrique. Surtout au IIe siècle, les Apologistes chrétiens, Tertullien en tête, expliqueront aux autorités romaines que les chrétiens, même s’ils rejettent les rites religieux païens, n’en sont pas moins de loyaux citoyens de l’empire. Ils prient pour le salut de l’empire. « L’empereur n’est grand qu’autant qu’il est inférieur au ciel », écrivait Tertullien. Le christianisme a donc mis fin aux religions civiques et politiques, ce que regrettera Rousseau qui trouvait que la cité antique, grâce au lien religieux, dominait mieux ses citoyens. Le christianisme exige donc un espace de liberté inconnu jusque-là : celui de la démarche de la conscience et de la liberté intérieure vécue dans la participation à une communauté de foi. 
    L’islam ne connaît pas cette distinction, puisqu’il se réfère à une loi, la charia, qui est à la fois loi religieuse et civile obligatoire pour tous. Le christianisme porte en germe la distinction de l’ordre politique et de l’ordre religieux, mais avec le christianisme la « religion » n’a plus la même définition qu’auparavant.

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  • 10 points clés pour comprendre l'Occident, société ouverte, et ses ennemis

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    Très intéressante publication sur le site de l'Institut Thomas More :

    10 points clés sur l’Occident, la société ouverte et ses ennemis

    Points clés 11 | La menace djihadiste incarnée par l’État islamique souligne la vulnérabilité des « sociétés ouvertes » dans un monde hostile et dangereux. Si ce type de société doit être défendu contre ses ennemis extérieurs, l’essentiel se joue sur le front intérieur, dans l’ordre de l’esprit. Les fondements des « sociétés ouvertes » et de l’État de droit se dérobant, il faut mener une réforme intellectuelle et morale | Par Jean-Sylvestre MONGRENIER, Chercheur associé à l’Institut Thomas More

    Les attentats terroristes de Paris, les « cellules dormantes » prêtes à passer l’action – en France, en Europe et de par le monde –, l’existence même de l’État islamique (Daech), sont autant de menaces qui pèsent sur les sociétés de liberté, atteintes dans leur chair et dans leur âme. Les faits et l’ampleur des moyens qu’il faut mobiliser contre l’État islamique et ses ramifications – sur le théâtre des opérations, dans le champ diplomatique et celui de la sécurité, lato sensu (police, justice, renseignement) –, expliquent que l’on recoure à l’expression de « guerre contre le terrorisme ». Encore faut-il que l’ennemi, contre lequel doit être mené un conflit élargi et de longue haleine, soit nommé et désigné : l’État islamique n’est jamais que la pointe avancée du djihadisme global, qui fait de l’islam sunnite une idéologie guerrière et conquérante. Aussi et surtout, l’élaboration d’une « grande stratégie » exige que l’on réponde à trois questions primordiales : Qui sommes-nous ? Que voulons-nous ? Dans quel monde vivons-nous ? Trois questions qui renvoient à l’œuvre de Karl Popper, dont La société ouverte et ses ennemis, publiée en 1945, au libéralisme classique et au conservatisme éclairé.

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  • L'Europe serait-elle en train de vendre son âme à la Turquie ?

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    Une opinion de Hadrien Desuin publiée sur Aleteia.org le laisse penser :

    Quand l’Europe vend son âme à la Turquie

    L'accord migratoire fait entrer en Europe une Turquie islamiste et autocratique.

    Les années passent et la Turquie du parti islamiste AKP dévoile peu à peu son visage. De scrutin en scrutin, la démocratie turque donne à Erdogan toujours plus de pouvoirs et d’audace. Au besoin en faisant revoter les électeurs récalcitrants. La presse acculée voit ses derniers journalistes indépendants surveillés, censurés, menacés, arrêtés. La police, la magistrature, les armées sont sous contrôle. Les partis kurdes sont caillassés ou incendiés. La répression a repris de Gaziantep à Diyarbakir. L’islamisation d’abord rampante, se fait désormais au grand jour. Les femmes sont reléguées ou sommées de se voiler.

    A mesure que le régime turque se durcit, l’Europe qui lui faisait face s’amollit. Le rapport de force s’est inversé. Hier âpre à la négociation, l’Europe aujourd’hui se tait devant les violations répétées des libertés. Le matin, Orban est sermonné à Budapest quand il jugule le flot de migrants et l’après-midi Erdogan est courtisé à Ankara. Pour avoir laissé transiter des centaines de milliers de migrants, de nouveaux chapitres d’adhésion de la Turquie vont s’ouvrir.

    Pompier pyromane du Moyen-Orient, après avoir sévi en Libye et agité l’Égypte, la Turquie se durcit aussi à l’extérieur. Elle ose s’attaquer à la Russie en Syrie.

    Ses tentatives pour renverser Bachar Al-Assad se sont heurtées à la résistance russe. Mais s’il a renoncé à Damas, Erdogan n’a pas mis une croix sur Alep. Par l’intermédiaire de ses alliés djihadistes et des minorités turkmènes, il entend garder la main sur son étranger proche. Il veut conserver sa tutelle sur tout le nord syrien, Kurdistan compris.

    L’Allemagne se soumet et entraîne l’Europe vers un nouvel élargissement.

    La politique turque de bon voisinage a fait long feu parce qu’Erdogan s’estime désormais trop puissant pour se préoccuper du bien être de ses voisins. Fâchée avec Israël et l’Iran, l’Égypte et la Grèce, Chypre et l’Arménie, l’ivresse turque effraie toute la région. Mais la Turquie est sûre d’elle même. Et l’Europe se tait, elle consent. Puisqu’elle est incapable de contrôler ses bordures, elle sous-traite sa politique migratoire à la Turquie. Et elle se place dans une situation de dépendance stratégique inédite.

    Une bonne partie de la facture sera sans doute réglé par Berlin. Erdogan sait bien que la capitale de l’Europe est prussienne. Mais il ne suffit pas de l’acheter, un chèque de trois milliards d’euros ne saurait suffire. A l’occasion de la visite de la chancelière, il a fait de la poursuite du processus d’adhésion la condition d’un accord. Et puis Bruxelles, adoubée par les 27 complices de l’Allemagne, s’est inclinée.

    Donald Tusk, le président du Conseil européen a annoncé un accord sur le contrôle migratoire en compagnie d’Ahmet Davutoglu. Mais c’est Angela Merkel, la chancelière de l’Europe qui a négocié la transaction. Acculée par une majorité CDU-CSU en ébullition, elle a rencontré Erdogan dès le 19 octobre à Istanbul pour régler les modalités pratiques de l’accord européen. Menacée au Bundestag, elle n’a plus d’autre choix que colmater les brèches qu’elle avait elle même ouverte cet été. Son appel généreux à accueillir toute la misère d’Europe centrale, les réfugiés des guerre de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan, se termine en fin de non-recevoir. Les attentats de Paris ont fini, mais un peu tard, de la convaincre. La Turquie, elle, peut se frotter les mains.

  • Modifier le génome humain ? Une entreprise à haut risque...

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    Du "fil d'actu" d'Alliance Vita :

    Techniques de modification du génome humain : une préoccupation majeure


    La technique du Crispr-Cas9 permettant la modification du génome humain est au cœur des préoccupations d’une conférence internationale qui se déroule du 1er au 3 décembre à Washington, à l’initiative de l’Académie américaine des sciences et de médecine, et à laquelle participent la Royal Society britannique et l’Académie des sciences chinoises.

    Dans une tribune publiée dans la revue Nature, la biologiste Jennifer Doudna, co-créatrice avec la Française Emmanuelle Charpentier de cette technique, annonce attendre de cette conférence la sécurité, la communication, la coopération internationale, la réglementation, la prudence, pour espérer dérouler les orientations claires de ce qui est éthiquement acceptable ou non.

    Cette technique est un outil de génie génétique simple, peu coûteux, souple qui permet de corriger l’ADN défectueux de tous types de cellules, végétales, animales ou humaines. “C’est un peu comme un couteau suisse qui coupe l’ADN à un endroit précis et qui peut être utilisé pour introduire toute une série de changements dans le génome d’une cellule ou d’un organisme”, explique Emmanuelle Charpentier. Une de ses applications potentielles les plus importantes sera de permettre de nouvelles approches thérapeutiques pour certaines maladies génétiques humaines. 

    Mais les inquiétudes suscitées sont vives, surtout depuis l’annonce en avril 2015 d’une équipe chinoise qui avait modifié un gène défectueux dans plusieurs embryons humains. En effet, la technique CRISPR-Cas9 rend possible la modification de l’ADN humain dans les embryons, les ovules ou les spermatozoïdes, et cela de manière transmissible de génération en génération ; en somme, le « bébé à la carte », et « l’amélioration du génome humain ».

    En octobre 2015, le Comité international de bioéthique de l’Unesco a appelé à un moratoire sur les techniques d’édition de l’ADN des cellules reproductrices humaines afin d’éviter une modification contraire à l’éthique des caractères héréditaires des individus, qui pourrait faire resurgir l’eugénisme.

    Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA : « l’éthique n’exige pas d’interdire purement et simplement l’utilisation d’une technique prometteuse, mais nous demandons aux politiques et aux scientifiques d’édicter des lignes directrices sûres et efficaces, pour déterminer les limites à ne pas franchir. Ces techniques d’édition de l’ADN appliquées aux cellules reproductrices humaines ou à l’embryon humain donnent légitimement le vertige : nous risquons l’avènement du bébé à la carte. A l’heure où le climat et notre planète occupent tous nos dirigeants, il faut rappeler que le génome humain fait partie du «patrimoine de l’humanité » le plus précieux. Son intégrité doit absolument être préservée pour les générations futures. C’est donc un défi majeur pour les gouvernants qui, malheureusement, n’en ont pas encore pris conscience.»

  • A Bruxelles et à Liège aussi, l'Université de la Vie se penchera sur une "société à panser"

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    Université de la vie 2016 : « Une société à Panser ! »

    Du lundi 11 janvier au 1e février aura lieu la 11e édition de l’Université de la vie, le cycle de formation en bioéthique d’Alliance VITA, sur le thème : « Panser la société – Comment agir en faveur d’une culture de vie ? ». Cette formation se déroulera en visioconférence dans 113 villes, en France et dans une demi-douzaine d’autres pays.

    Déjà suivie par plus de 20 000 personnes les années précédentes, l’Université de la vie 2016 s’adresse autant à ceux qui y ont déjà participé qu’aux « nouveaux arrivants ». Cette année, la formation sera centrée sur l’action. Décidé avant les évènements dramatiques du mois de novembre 2015, le thème « Panser la société » répond à de profondes attentes. Constatant à quel point notre société manque de repères vitaux, de nombreuses personnes ne veulent pas subir passivement ses errances, mais désirent agir concrètement, et se relier pour changer la donne.

    Chacune des quatre soirées permettra de réfléchir aux souffrances et aux contradictions de notre société et aux solutions pour y remédier. Chacun est invité à prendre position personnellement face aux défis humanitaires, politiques et culturels à relever.

    Une approche spécifique

    Le thème 2016 sera abordé avec l’approche spécifique d’Alliance VITA nourrie d’une part, de l’expérience de ses services d’écoute des personnes confrontées aux épreuves de début ou de fin de vie, et d’autre part, de son travail de sensibilisation du public et des décideurs. François-Xavier Pérès, Tugdual Derville, Caroline Roux, Henri de Soos, Valérie Boulanger et le docteur Xavier Mirabel partageront leurs analyses et expliciteront les convictions et les façons d’agir de l’association, avec une animation globale assurée par Blanche Streb.

    Leurs interventions seront complétées par l'apport de cinq experts : les philosophes François-Xavier Bellamy, Thibaud Collin et Martin Steffens, la spécialiste en accompagnement Anne Davigo-Le Brun et le docteur en droit Grégor Puppinck. Il s’agira d’éclairer plusieurs concepts indispensables à l’action, comme par exemple : épreuve, deuil, démocratie, loi naturelle, droits de l’homme, culture…

    Innovations sociales

    Innovation supplémentaire de cette année, Alliance VITA a également demandé à quatre fondateurs d’œuvres destinées aux personnes fragiles ou fragilisées de témoigner de leur parcours et de leur regard sur la société : Laurent de Cherisey (Simon de Cyrène), Etienne Villemain (Les Maisons Lazare), Christian de Cacqueray (Service catholique des funérailles) et Jean-Marc Potdevin (Réseau Entourage). La façon dont leurs innovations sociales sont nées et ont été conduites contient pour tous une valeur d’exemple et d’émulation. Par ailleurs, de nombreux autres experts et témoins interviendront dans les villes où se tiendra l’Université de la vie, chaque soirée se terminant par un temps de « décrochage en région » qui permet d’animer une phase locale dans chaque ville qui le souhaite.

    ​​Pour​ la troisième fois, l’Université de la vie sera diffusée dans toute la France en simultané dans 113 salles, par un système de visioconférence depuis une salle parisienne. Comme en 2015, l’Université de la vie sera également proposée à l’international. Les villes de Berlin, Bruxelles, Liège, Lausanne, Zurich, Rome, New-York, Casablanca, notamment, assureront une retransmission. Un effort particulier sera de plus effectué pour faciliter l’interactivité au sein des salles et entre elles.

    En savoir plus :
    ​​Dates des soirées : les lundis 11, 18 et 25 janvier et 1er février, de 20h15 à 22h30.
    ​​Informations et inscriptions sur : http://www.universitedelavie.fr
    Cliquer ici pour visionner le mini clip d’annonce

  • Les sociétés occidentales face au défi de l'intégration des communautés musulmanes

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    Le défi de l'intégration des communautés musulmanes (source)

    Écrit par Samir Khalil Samir le .

    Samir Khalil Samir est un jésuite égyptien, spécialiste de l’Orient chrétien et musulman. Dans son livre Les raisons de ne pas craindre l’Islam (voir recension ici), il aborde la difficile question de l’intégration des communautés étrangères, en particulier musulmane, en Europe. Nous avons sélectionné ici quelques passages de ce livre.

    — Presque tous les pays qui ont connu l’intégration du tiers-monde ces dernières années s’interrogent sur les chemins à suivre pour réaliser au mieux l’intégration des étrangers. Quel est votre avis sur les modèles qui ont été adoptés en Europe jusqu’à présent ?

    Il existe trois modèles pris comme référence jusqu’à maintenant.

    1) L’assimilation

    Selon ce schéma, l’étranger doit complètement s’intégrer, non seulement aux lois et à la langue du pays d’accueil mais aussi à sa culture et à ses mœurs en renonçant à ses propres particularités. C’est en gros la recette française, proposée au nom de la laïcité qui fait que tous sont théoriquement égaux devant l’Etat, une recette qui a montré ses limites car elle présuppose et exige une identification intégrale des citoyens avec l’Etat et la suppression de toute différence, ce qui dans les faits est impossible à réaliser et à contrôler.

    2) Le melting-pot

    C’est le modèle américain du creuset où les immigrés doivent se fondre dans la population locale, en gardant quelques prérogatives au niveau de la culture et des mœurs. Ce modèle a eu le mérite de renforcer le sens de l’appartenance des minorités à la plus grande nation du monde, en leur conférant une fierté légitime, symbolisée par le drapeau, par l’hymne et par la participation à quelques grands événements collectifs.

    Pourtant le melting-pot montre ses limites justement sous l’effet des nouveaux flux migratoires et des différents taux de croissance démographique dans les diverses communautés ethniques, facteurs qui provoquent la crise de l’ensemble des valeurs partagées qui formaient le noyau dur de la société américaine, le Wasp (white anglo-saxon protestant). Ceux qui représentaient des minorités sont déjà ou s’apprêtent à devenir des majorités, ils réclament des droits et le pouvoir, ils brisent les équilibres qui s’étaient renforcés, ils veulent de nouvelles règles.

    3) La société multiculturelle

    Le troisième modèle, qui est attentivement observé en Europe, est celui du multiculturalisme. Il se fonde sur le principe que toutes les cultures sont dignes et peuvent aisément cohabiter et que la pluralité des expressions est en soi une garantie de richesse et d’amélioration de la cohabitation sociale.

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  • Attentats : "Au cœur des ténèbres, comme le veilleur tourné vers le Levant, j’attends l’aurore et la Victoire"

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    Sur le site du diocèse de Fréjus-Toulon :

    Tribune de Mgr Dominique Rey, Evêque de Fréjus-Toulon. 26/11/2015.

    Les attentats qui ont meurtri la France ont frappé nos esprits et brisé nos certitudes. Soudainement, ils nous révèlent l’acuité du Mal, brut et cru. Que faire ? Peut-on réagir ? Le mystère du Mal est un puits sans fond où l’on pourrait à loisir écouler sa désespérance. Comme chrétiens, femmes et hommes modelés par l’espérance, nous sommes convoqués à trois attitudes évangéliques : prier, témoigner, user de la raison.

    D’abord prier. La prière met en contact avec Dieu alors que nous sommes plongés dans l’absurdité du Mal qui frappe aveuglément. Prier pour les victimes innocentes, leurs familles et aussi pour les ennemis, tortionnaires, bourreaux, qui utilisent Dieu pour donner la mort en s’auto-proclamant juges, jurés et justiciers. Nous croyons en la puissance de la prière qui touche le cœur de Dieu et par ricochet peut retourner le cœur des bourreaux, à l’exemple de S. Paul. « Et moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt,5,44).

    J’ai pu voir à l’œuvre la puissance de la prière lors de mon voyage en Syrie, qui permet à des hommes et à des femmes de tenir debout au cœur de la nuit. Ils ont subi un double martyre : celui de la pierre et celui de la chair. Et malgré cela, leur foi dans le Christ, forte, vivante et puissante m’a bouleversé.

    Tout récemment, de jeunes chrétiens du même âge que les terroristes se sont rassemblés dans l’initiative « la France en prière ». Elle témoigne du sursaut spirituel à l’œuvre dans les nouvelles générations.

    Dans les circonstances présentes, les chrétiens sont aussi convoqués à la foi et à l’espérance. Alors que le sol des certitudes sur lequel nous avions bâti nos sociétés et nos vies cède face à la haine aveugle, la foi et l’espérance nous sont données comme des socles pour refonder notre existence. Face aux turpitudes du temps et à la perte de tout repère, ces vertus théologales constituent des havres, des rochers dont notre monde a besoin pour ne pas rentrer dans le cycle infernal d’une violence qui s’engendre elle-même.

    À longueur de journée, par les télévisions, les journaux, et les sites d’information, nous sommes inondés de scenarii sanglants qui sont autant de caisses de résonance à la violence. Ce climat d’angoisse fait apparaître une mystérieuse collusion entre l’exposition de la violence et sa médiatisation à flux continu. Cet emballement médiatique permanent fait à présent battre le cœur de nos sociétés post-modernes qui s’égarent dans la contemplation morbide de leurs blessures intimes. Nous sommes donc invités à solliciter notre raison.

    La radicalisation possède deux facettes jumelles. La première est celle qui vient de la tentation d’une société qui se prive de Dieu et se construit sans lui, et bientôt contre lui. « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait sien. Mais, parce que vous n’êtes pas du monde […] le monde vous hait » (Jn,15,19). La deuxième tentation est celle de se servir de Dieu. « Car il surgira de faux messies et de faux prophètes. » (Mt,24,24).

    Pourquoi, parmi des fidèles musulmans, naît et se développe cette interprétation radicale du Coran qui conduit au terrorisme ? Pourquoi, dans notre civilisation, le dialogue, la raison ne parviennent-ils pas à vaincre la folie des djihadistes qui s’emparent du religieux pour légitimer leur violence ? C’est parce que l’expérience religieuse a perdu contact avec la raison. Et telle est bien la Vérité du christianisme qui professe le logos fait chair, c’est-à-dire, littéralement, la Sagesse incarnée. Dieu s’est fait parole et raison. « Les décisions fondamentales, qui concernent précisément le rapport de la foi avec la recherche de la raison humaine, font partie de la foi elle-même et constituent des développements qui sont conformes à sa nature. » (Benoît XVI)

    Les maux que traversent notre société ne sont pas le fait d’une trop grande présence de Dieu. Ils tiennent au contraire à ce que la dimension spirituelle de tout homme a été niée, combattue et que, dans le même temps, certains ont refusé le dialogue entre foi et raison en disqualifiant la religion au rang d’opinion privée. En témoigne aujourd’hui la difficulté de la société à appréhender le fait religieux comme tel.

    Prier, témoigner, user de la raison. Trois attitudes pour comprendre les ressorts brisés de notre société et contribuer à son relèvement. Trois attitudes pour ne pas perdre l’espérance née au soir du Golgotha. Trois attitudes pour nous relever lorsque la Croix est trop dure à porter.

    Au cœur des ténèbres, comme le veilleur tourné vers le Levant, j’attends l’aurore et la Victoire.

  • Vague migratoire : le cri d'alerte d'une musulmane convertie au catholicisme

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    Lu sur Aleteia.org (Jules Germain)

    Le cri d’alerte d’une musulmane convertie au catholicisme

    Alors que l'Église catholique allemande continue de soutenir activement la politique d’accueil des réfugiés, des voix catholiques commencent à se lever face à certains risques de dérives.

    Sabatina James est une militante pour les droits de l’homme pakistano-autrichienne convertie au catholicisme ; elle a échappé de peu à un mariage forcé avec un de ses cousins au Pakistan qui a abusé d’elle sexuellement de manière répétée. Menacée de mort par sa propre famille à cause de sa conversion, Sabatina James vit depuis 2004 sous haute protection 24h/24. Elle a fondé en 2006 l’organisation caritative Sabatina qui vient en aide aux musulmanes que l’on souhaite marier de force. Elle assure aux victimes la possibilité de fuir, une aide juridique ainsi qu’une aide psychologique.

    Cette ancienne musulmane a émis récemment d’importantes critiques envers la gestion allemande de la crise des migrants. Comme nous le rapporte nos confrères du site kath.net, elle a évoqué les réelles menaces d’une immigration musulmane incontrôlée venue de pays non démocratiques. Elle exprime ses inquiétudes de manière frontale, quitte à choquer la modération habituelle des catholiques d’outre-Rhin. Elle a dit notamment dans une interview au Neuen Osnabrücker Zeitung : « Nous devons nous poser deux questions : voulons-nous continuer à préserver les droits de l’homme en Allemagne ? Peut-on laisser l’Allemagne devenir un pays majoritairement musulman ? ».

    Donner un passeport à tous les réfugiés sans s’assurer qu’ils soient « capables d’être démocrates ou de savoir s’ils sont prêts ou non à utiliser la violence » est une politique irresponsable « vis-à-vis des droits de l’homme » d’après elle. S’il s’avère que l’on rencontre parmi eux de violents islamistes, qu’ils soient ou non liés à Daesh, l’Allemagne ne pourra pas refuser d’en endosser la responsabilité.

    L’équivalent d’une nouvelle ville chaque mois

    Elle poursuit en disant que si jamais, dans les dix années à venir, plus de 10 millions de musulmans venaient, ils pourraient constituer la majorité de leur classe d’âge. C’est justement le rythme actuel des arrivées ; or, la natalité allemande est dramatiquement faible. Ce pourrait tout à fait être le cas si l’on se refuse à réguler l’immigration. Il faut savoir que pour le seul mois de novembre, le nombre de 180 000 réfugiés a été dépassé en seulement trois semaines (chiffre du 23 novembre). C’est donc une ville de taille moyenne de plus chaque mois qui peut transformer radicalement la société allemande. Ce n’est pas un fantasme mais simplement la réalité. De nombreuses critiques, venues même de la gauche, commencent d’ailleurs à émerger en Allemagne.

    Elle s’étonne également du fait que les jeunes hommes violents qui attaquent les chrétiens, les yézidis ou les musulmans démocrates, puissent tout de même rester en Allemagne. « Ils doivent repartir. » Il serait impensable de leur donner le droit d’asile. C’est une grave erreur et une illusion de notre trop belle âme, selon elle, de supposer d’avance que tous les réfugiés partagent les valeurs démocratiques. Ils sont nés dans un pays, que ce soit la Syrie, l’Afghanistan ou le Pakistan qu’elle connait bien, « avec l’idée que les femmes n’ont pas les mêmes droits ni la même dignité que les hommes et que les non-musulmans ne sont pas des êtres humains à part entière ».

    Se protéger des prédicateurs radicaux

    Sabatina James critique par ailleurs le fait que l’Allemagne ne mette aucune limite aux prédicateurs les plus radicaux. « Nous les laissons faire et l’on s’étonne ensuite que la jeunesse suive. » Connaissant des repentis de la mouvance salafiste, elle sait que ce sont des personnes en recherche de Dieu. C’est d’ailleurs une preuve de la triste situation des Églises en Allemagne selon cette convertie : il est devenu plus fréquent aujourd’hui dans les rues allemandes de croiser un salafiste qui distribue le Coran qu’un chrétien pouvant « expliquer le Sermon sur la montagne » et de paroles si fortes telles que celles du Christ : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent ».

    Et c’est bien pour préserver les droits de l’homme, et tout particulièrement ceux des femmes, ainsi que les valeurs de ce même sermon sur la montagne que l’Allemagne ne peut tout accepter : c’est la garantie du caractère démocratique de ce pays qui risque fort de se réduire à peau de chagrin si l’Allemagne ne change rien à son action.

  • Un site sur la vie et la famille consacré à l'oeuvre de Mgr Michel Schooyans

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    Un site sur la vie et la famille (via zenit.org)

    Ce site permet de prendre connaissance de nombreux textes que Mgr Michel Schooyans, professeur à l’Université de Louvain, a consacrés à la famille, à la vie, à l’euthanasie, à la bioéthique. Philosophe et théologien, Michel Schooyans traite ici, dans une perspective chrétienne, des problèmes comme la croissance démographique, l’environnement, la gouvernance mondiale.

    http://www.michel-schooyans.org/

    Il y a quelques années, la journaliste Sabine Chevallier avait consacré un article à Michel Schooyans. En voici quelques extraits.

    Monseigneur Michel Schooyans est professeur émérite de l'Université de Louvain-la-Neuve (Belgique) où il a enseigné vingt-cinq ans la philosophie politique, membre de l'Académie pontificale des Sciences sociales, consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille, auteur de nombreux ouvrages d'une portée internationale. Il est incollable sur la démographie, la globalisation de l'économie, le libéralisme (dont il dénonce la "dérive totalitaire")... 

    Mais en arrivant sur le quai de la gare de Louvain-la-Neuve, petite ville universitaire entre Bruxelles et Namur, où il demeure lorsqu'il n'est pas à un colloque au Mexique ou un voyage d'étude au Brésil, j'avais plutôt l'impression que c'est un grand-père débonnaire et attentionné qui était venu m'y attendre.

    Il y a autant d'indulgence et de miséricorde dans son regard que d'exigence morale et de lucidité dans ses livres. Il est aussi jovial et gentiment malicieux qu'il sait analyser les programmes onusiens les plus ardus. Et sa capacité d'écoute, d'effacement, vous inciterait presque à raconter votre vie quand c'est lui qui a tant de richesses à partager!

    Cette fois-ci, je ne m'attarderai pas à l'interroger sur son percutant livre: La Face cachée de l'Onu, 2000). C'est plutôt la face cachée de Michel Schooyans que j'aimerais découvrir.

    Il est tout juste bachelier et inscrit en droit quand l'appel au sacerdoce lui tombe dessus, en une nuit: "Un ami moine me demanda un jour si j'avais songé à devenir prêtre... Non, jamais! Je me posai alors la question. Le lendemain, ma décision était prise, que je n'ai jamais regrettée un seul instant: je me consacrerais, non à la défense des criminels, mais à celle des pauvres et des pécheurs au tribunal de la confession et du pardon!" Rapprochant le pouce et l'index pour montrer la taille minuscule d'un embryon, il ajoute: "Je ne me doutais pas que ce serait les tout-tout-petits qu'il me faudrait un jour défendre..."

    Parti dix ans comme prêtre Fidei Donum dans un quartier ouvrier de Sao Paulo (Brésil) entre 1959 et 1969, il réfléchit aux idéologies fasciste et communiste, et revient en Europe en plein débat sur la légalisation de l'avortement. "Un État qui se dit démocratique et prétend libéraliser l'avortement s'engage sur la voie du totalitarisme en introduisant une discrimination entre différentes catégories d'êtres humains, nés et non nés. Au nom de quoi ne l'étendrait-il pas à d'autres: malades, handicapés, personnes âgées...?", remarque-t-il. Ce fut le point de départ de toutes ses études... qui hélas se vérifient.

    "Ce sont des problèmes durs, confie-t-il, qui dévorent si l'on n'est pas arc-bouté à l'Esprit Saint en invoquant sa grâce et sa force. Mais je suis de plus en plus persuadé que la Foi affine notre regard, pour saisir l'invisible, mais aussi pour discerner des formes de mal que l'on ne perçoit pas avec une sensibilité morale émoussée."

    Derrière ses analyses les plus inquiétantes, cette lumière manifeste qu'une autre civilisation est possible: celle de la vie et de l'amour. Sans doute ne soupçonne-t-il pas lui-même combien d'enfants lui doivent la vie... et d'adultes le goût de la vie!

    Le Chemin de Croix (Le Sarment, 2001) qu'il a écrit à la demande du Saint-Siège pour le Jubilé des familles, traversé par une célébration de la vie qui le rend joyeux et par une prière éperdue pour que cessent tant d'offenses à l'amour, livre sans doute mieux que tous ses autres écrits ses raisons de vivre et d'espérer. Et a certainement le pouvoir de raviver celles des familles.

    Quand il a un peu de temps, Michel Schooyans se met au piano. Schumann, Schubert... "Je me prépare à l'Éternité... Auprès de l'Auteur de tant de belles choses, il y a sûrement de la musique!"

    Source: Famille Chrétienne (Paris), 17-23 mars 2001, n° 1209. pdf

  • "Panser la Société" : un parcours de quatre soirées à Bruxelles et à Liège avec Alliance Vita et l'Institut Européen de Bioéthique (janvier - février 2016)

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    Nouvelle édition de l'Université de la Vie 

    avec Alliance VITA et l’Institut Européen de Bioéthique (Bruxelles) 

    " Panser la société

    Comment agir en faveur d'une culture de vie ? " 

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    les lundis 11, 18 et 25 janvier et le 1er février 2016 !

    Plus de 100 villes participantes en France et à l'étranger.

    Les intervenants d'Alliance VITA - François-Xavier Pérès, Tugdual Derville, Caroline Roux, Henri de Soos, Valérie Boulanger, Blanche Streb et le docteur Xavier Mirabel - seront accompagnés cette année de 4 fondateurs d’œuvres destinées aux personnes fragiles et de 5 grands experts qui apporteront leur éclairage.   

    N'attendez pas ! Inscrivez-vous dès à présent et invitez vos amis en leur transférant ce message !

     www.universitédelavie.fr