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Politique - Page 477

  • D'après le cardinal Zen, la diplomatie vaticane serait en train d'abandonner l'Eglise catholique en Chine

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    De Nicklas Pélès de Saint Phalle sur "reinformation.tv" :

    Le cardinal Joseph Zen accuse la diplomatie vaticane d’abandonner l’Eglise catholique en Chine

     Il y a tout juste un an, le journal Wen Wei Po se réjouissait de la tournure des relations à venir entre la Chine et le Vatican, suivi de près par le secrétaire d’Etat du Vatican. « J’avais des doutes quant à cet optimisme soudain, je n’y voyais aucune justification. Plus d’un millier de croix ont été arrachées aux églises (…). Il ne s’agissait pas du zèle de quelques fonctionnaires isolés. Plusieurs séminaires ont été fermés. Les étudiants du séminaire national de Pékin ont été contraints de signer une déclaration de loyauté à l’Eglise indépendante, et de s’engager à concélébrer avec des évêques illégitimes. Le gouvernement chinois renforce sans cesse une église qui est déjà objectivement séparée de l’Eglise catholique universelle ; moyennant des promesses ou des menaces, ils conduisent les membres du clergé à pratiquer des actes contraires à la doctrine et à la discipline de l’Eglise catholique, au mépris de leur conscience et de leur dignité », écrit le cardinal Zen.

    Le cardinal Joseph Zen, défenseur infatigable de la liberté des catholiques, dénonce également la situation de Mgr Wu Quin-jing, récemment installé alors qu’il avait été ordonné il y a dix ans, non sans devoir « payer le prix de la compromission ». Ou encore celle de Mgr Zhang Yilin Anyang issu d’une « élection démocratique » : « Voilà qui me fait peur », indique le cardinal, notant que la nomination résulte d’un « décret de la soi-disant conférence épiscopale de Chine » et que l’un des “coconsécrateurs” était dans une situation canonique incertaine.

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  • Comment celle qui fut à l’origine de la reconnaissance de l’avortement comme "droit fondamental" aux États-Unis est devenue catholique et l’une des plus célèbres icônes du combat pour la vie

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    Lu sur aleteia.org :

    L’Américaine à l’origine de la légalisation de l’IVG dans tout le pays : « J’ai eu tort »

    Norma McCorvey qui fut, malgré elle, à l’origine de la reconnaissance de l’avortement comme "droit fondamental" aux États-Unis est devenue catholique et l’une des plus célèbres icônes du combat pour la vie.

    Norma McCorvey fut longtemps connue sous son seul nom d’emprunt. Elle est la « Jane Roe » de « Roe versus Wade », nom de l’arrêt rendu le 22 janvier 1973 par la Cour suprême des États-Unis. Cette décision a, en déclarant nulle la législation contre l’avortement en vigueur dans l’État du Texas, légalisé l’avortement. Depuis cet arrêt, l’avortement est reconnu comme un « droit » fondamental, induit par la Constitution, et ce nouveau « droit » constitutionnel a force de loi dans tous les États qui, jusqu’alors, étaient souverains sur le sujet. La justice américaine fédérale considère ainsi que le droit d’une femme à l’avortement concerne le droit à la vie privée protégé par le 14e amendement.

    Comment en est-on arrivé là ? Au début des années 70, Norma McCorvey est une mère célibataire à la vie compliquée. Enceinte pour la troisième fois, attaquait la constitutionnalité de la législation texane, qui faisait de l’avortement un crime (il n’était alors possible d’avorter que si la vie de la mère était en danger). Quarante ans après, elle confie au site Church Pop son « incroyable histoire », un témoignage poignant mais qui ouvre toutes grandes les portes de l’espérance.

    Viols, alcoolisme, expulsion du foyer familial…

    Née en 1947, Norma McCorvey a eu une « enfance terrible » : son père a abandonné sa famille, sa mère était alcoolique. Adolescente, elle a des démêlés avec la justice pour avoir volé. Elle est envoyée quelques années dans un pensionnat catholique dont elle se fait exclure. Elle vit ensuite avec un de ses cousins qui la viole régulièrement. Elle se marie à 16 ans mais quitte rapidement son mari qui abusait d’elle pour retourner vivre avec sa mère. À 18 ans, elle donne naissance à son premier enfant avant de connaître, elle aussi, la spirale de l’alcoolisme. Sa mère lui fait signer des papiers lui donnant la garde de cet enfant et la chasse hors de chez elle. Alors qu’elle commence une relation avec une femme, elle attend un autre enfant, qu’elle donne volontairement à l’adoption. À 21 ans, elle vit de petits boulots quand elle attend un troisième enfant. Des amis lui conseillent alors de prétendre avoir été violée afin d’obtenir une autorisation d’exception à la loi anti-avortement au Texas. Quand elle se rend compte qu’une telle exception n’existe pas dans cet État, elle tente d’avorter illégalement. On l’adresse alors à deux jeunes avocates qui, dans leur combat pour faire abolir les lois anti-avortement, cherchent une jeune femme enceinte dont elles pourraient assurer la défense et faire de son cas une jurisprudence.

    De pro-choix à pro-vie

    Sarah Weddington et Linda Coffee décident de plaider son cas devant la Cour suprême. Tout au long des trois années que dura l’affaire, Norma McCorvey n’assista à aucune des audiences. Elle donne naissance à l’enfant dont elle voulait avorter et le confie, lui aussi, pour qu’il soit adopté. L’identité de « Jane Roe » ne fut connue qu’au milieu des années 80, quand Norma McCorvey révèle publiquement son identité. Elle devient alors une icône du mouvement pro-choix et commence à travailler dans un centre d’avortements. En 1995, le Révérend Flip Benham s’installe dans le local mitoyen de la clinique dont elle est devenue directrice marketing. Flip Benham est son ennemi juré, un pasteur évangélique à la tête d’Operation rescue, qui coordonne des sit-in devant les centres d’avortement. Une amitié naît entre eux, qui, peu à peu, fait tomber les résistances de la jeune femme. Un jour, elle entre dans les bureaux d’Operation rescue et remarque une affiche décrivant le développement du fœtus. Dans son autre livre, Won by love, elle raconte ce moment déterminant : « Norma, je me suis dit, ils ont raison. J’avais travaillé avec des femmes enceintes pendant des années. J’avais moi-même été enceinte trois fois. J’aurais dû savoir. Pourtant, quelque chose dans cette affiche m’a fait perdre mon souffle. Je voyais l’image de cette petite, de dix semaines embryon, et je me suis dit, voilà un bébé ! C’est comme si mes oeillères venaient de tomber, et j’ai soudain compris cette vérité : c’est un bébé ! ».

    En août 1995, Flip baptise Norma, qui s’engage dans le combat pour la vie. Elle rencontre Sandra Cano, plaignante dans l’affaire conduisant à l’arrêt « Doe vs Bolton ». Promulgué le même jour que l’arrêt « Roe vs Wade », ce dernier, en définissant la santé de la femme de manière vague, levait les rares restrictions mineures mentionnées dans l’arrêt Roe vs Wade.

    Le 23 mars 1997, toutes deux désavouent publiquement leur rôle dans « la tragédie de l’avortement ». Ensemble, elles se battent pour renverser les arrêts qui portent leurs noms. « Notre manière de nous y prendre c’est de montrer que la vie et les droits des femmes n’ont ni progressé, ni augmenté, mais qu’ils ont au contraire été détruits par l’avortement sur demande. Nous rassemblons des témoignages destinés à être produits en justice, de femmes que l’avortement a meurtries, de femmes qui sont convaincues que le vrai féminisme est pro-vie, et de professionnels qui savent que Roe a affaibli le tissu moral du monde judiciaire et médical. » Un engagement qui porte ses fruits : depuis 1992, la Cour suprême a reconnu aux États le droit d’apporter des restrictions aux modalités d’avortement.

    « On ne peut plus ignorer les conséquences néfastes de l’avortement »

    Dans son combat pour la vie, Norma McCorvey se lie d’amitié avec Frank Pavone, un prêtre catholique engagé dans la lutte contre l’avortement. Un jour, dans la prière, elle entend Dieu lui dire clairement qu’elle serait « avec Lui bientôt ». Effrayée, pensant bientôt mourir, elle parle de cette expérience au père Pavone, qui lui conseille juste de continuer à prier pour y voir plus clair. Elle écrit plus tard : « Je l’ai écouté et ai réalisé que ce que Dieu me disait effectivement était de “revenir complètement à Lui dans son Église”, l’Église que Jésus lui-même a fondée ».

    Norma McCorvey reçoit le sacrement de la confirmation et de l’Eucharistie le 17 août 1998. Depuis lors, elle continue son engagement pro-vie en se battant pour que soit révisée « sa » jurisprudence. Son argument contre l’avortement ? On ne peut plus ignorer ses conséquences néfastes. Malgré son passé trouble et son rôle dans la légalisation de l’avortement, Norma McCorvey a découvert l’amour de Dieu qui pardonne et guérit tout et son Évangile de vie qui remet debout.

  • Une déclaration écrite en faveur de l’euthanasie fermement rejetée au Parlement européen

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    COMMUNIQUE DE PRESSE de la FAFCE

    La vie triomphe! Déclaration écrite en faveur de l’euthanasie fermement rejetée au Parlement européen

    Bruxelles, le 11 janvier 2016

    « Déclaration écrite sur la dignité en fin de vie »: tel était le titre d’une déclaration écrite qui a échoué la semaine dernière, faute de soutien de la majorité des eurodéputés requise.

    En utilisant des termes trompeurs et faisant fi du principe de subsidiarité, cette déclaration écrite stipulait que « Tous les citoyens européens, quelle que soit leur nationalité, qui se trouvent à une phase avancée ou en phase terminale d'une maladie incurable occasionnant des souffrances physiques ou mentales insupportables qui ne peuvent pas être atténuées, devraient pouvoir bénéficier d'une assistance médicale en vue de mettre un terme à leur vie dans la dignité ». Autrement dit, cette déclaration faisait la promotion de l’euthanasie.

    Bien qu’une déclaration écrite ne puisse pas être considérée comme une position officielle du Parlement européen, mais seulement comme une expression des eurodéputés l’ayant signée, il est encourageant de constater que seuls 95 des 751 députés l’ont soutenue.

    Le Président de la FAFCE, Antoine Renard, souligne “la présence du lobby pro-euthanasie qui commence à travailler activement au sein du Parlement européen. Cela crée le risque que l’attention des décideurs politiques européens soit détournée de ce que l’UE peut réellement faire pour soutenir et promouvoir de bonnes pratiques dans les Etats membres dans le domaine des soins palliatifs et le soutien aux familles qui soignent des personnes à la fin de leur vie. L’échec de cette déclaration écrite montre que la dignité humaine ne peut pas être un champ de bataille pour des conflits politiques et qu’elle ne peut pas être exploitée comme vecteur de certaines idéologies. La FAFCE continuera à œuvrer en faveur de la dignité humaine, dans son sens vrai, qui met la personne au centre ».

    La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe, FAFCE, détient un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe, est membre de la Plateforme des droits fondamentaux de l’UE et représente les associations familiales de 15 Etats européens.

  • 100.000 déplacés internes au Niger à cause de Boko Haram ! (Caritas International)

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    Newsletter Caritas International
    Janvier 2016

    Le Niger dans la tempête

    Boko Haram multiplie ses attaques (vol de bétail, pillage des habitations, crimes violents) contre la population au sud-est du Niger, dans le gouvernorat de Diffa, causant ainsi le déplacement de 100.000 personnes et la fermeture de 151 écoles ces deux derniers mois.

    Une situation humanitaire et sécuritaire alarmante

    Ces milliers de déplacés internes sont aujourd’hui contraints de vivre dans des tentes de fortune, cherchant à s’abriter tant bien que mal de l’Harmattan (un vent terriblement chaud en journée et froid la nuit), sous un arbre. Ils doivent faire face à des conditions de vie tout à fait déplorables. C’est aujourd’hui tant la question humanitaire que sécuritaire qui inquiètent les ONG’s sur place. 

    Lire la suite...


    C'est un appel d'urgence !  

    Grâce à l’appel d’urgence lancé en juin par les collaborateurs locaux, Caritas a pu venir en aide à 15.000 personnes, avec de l’argent en cash ou des biens de première nécessité : de quoi se laver, des moustiquaires, de l’eau,…  Si, comme nous, la situation dramatique des déplacés du Niger vous touche, n’hésitez pas à soutenir nos actions d’aide d’urgence en versant un don sur le compte

    BE88 0000 0000 4141, avec Niger en communication.  Merci. 


         BE88 0000 0000 4141

         infofr@caritasint.be
         www.caritasinternational.be


       

     Caritas International Belgique

    Rue de la Charité 43 - 1210 Bruxelles
  • Fallait-il commémorer les attentats contre Charlie Hebdo ?

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    L'opinion de Joseph Savès sur Herodote.net :

    Charlie : une commémoration malvenue

    La débauche actuelle de commémorations est hors de saison alors que le pays vit sous l'état d'urgence et que chacun se demande avec angoisse où aura lieu le prochain attentat. Joseph Savès y voit un symptôme de la sénilité de notre classe politique !...

    Pendant la première décade de janvier 2016, la France officielle et médiatique n'a eu d'yeux que pour l'attentat contre Charlie Hebdo, un an plus tôt, le 7 janvier 2015. Le président de la République a dévoilé différentes plaques commémoratives et même octroyé la Légion d'Honneur à une vingtaine de victimes.

    Le plus curieux est que personne ne se soit interrogé sur la pertinence de ces manifestations alors que le pays vit sous l'état d'urgence et que chacun se demande quand et où aura lieu le prochain attentat !

    Commémorer le passé pour ne pas affronter le présent

    Il est sans précédent à notre connaissance qu'un État commémore une attaque contre lui-même avant d'avoir vaincu ses agresseurs. En l'occurrence, nous en sommes loin, pour preuve l'attentat à la ceinture d'explosifs contre un commissariat parisien évité de justesse le jour même de l'anniversaire de celui contre l'hebdomadaire satirique.

    Imagine-t-on Churchill en juin 1941 dévoilant une plaque à la mémoire des victimes de l'évacuation de Dunkerque, un an plus tôt, alors que son pays doit plus que jamais se mobiliser contre l'agresseur allemand ?...

    L'autre caractère étrange de ces journées est la confusion entre victimes et héros.

    Ainsi la Légion d'Honneur a-t-elle récompensé de malheureux quidams qui ont eu la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment et, plus fort encore, de joyeux anarchistes - les dessinateurs de Charlie - qui ont fait profession de pourfendre les institutions qui, aujourd'hui, les honorent à titre posthume. Les voilà hissés au même niveau que des soldats, des policiers ou des pompiers « morts pour la France » ou « Morts au service de la France » ! Qu'y comprendre ?

    Sans doute les historiens du futur verront-ils dans cette folle décade un symptôme de la sénilité des classes dirigeantes de ce pays. Sans repères, sans vision, sans énergie, elles se jettent dans la politique commémorative et compassionnelle pour éviter d'avoir à réévaluer leurs choix passés à l'aulne du présent.

    Le retour de flamme risque d'être très brutal si la France devait dans les prochains mois subir de nouvelles attaques terroristes. Le président et la classe politique dans son ensemble se verraient alors accusés de n'avoir pas préparé les citoyens à affronter le danger et de les avoir moralement désarmés en figeant le souvenir des premières attaques dans le marbre des plaques commémoratives.

    Ayant laissé croire que les difficultés étaient derrière nous, ils n'auront plus l'autorité indispensable pour contenir les accès de colère, comme en Corse dans les jours qui ont suivi l'accession des nationalistes au pouvoir.

    La machine à assimiler en panne

    Citoyens lambda, nous attendons de nos dirigeants qu'ils analysent la situation avec franchise et agissent en conséquence, en-dehors de tout calcul politicien ou électoral.

    Que voyons-nous ? Des jeunes gens pour la plupart nés en France (ou en Belgique) rejettent notre société avec ses valeurs (générosité et quasi-absence de préjugé racial ou religieux, que démontre le nombre plus élevé que partout ailleurs de mariages mixtes) et ses exigences (promotion par l'école et le travail).

    Ils se consolent de leurs échecs personnels en suivant une doctrine haineuse qui est déjà en passe de détruire le monde musulman arabo-sunnite.

    Leurs entreprises assassines sont le fruit amer d'une politique qui cumule depuis trois décennies l'abandon de la France périphérique, ouvrière et populaire, et les lâches accommodements à l'égard des communautarismes issus de l'immigration.

    En 1984 très exactement, la gauche au pouvoir lâchait son électorat ouvrier et populaire en s'alignant sur la doctrine économique de la droite libérale. Dans le même temps, elle tentait de se rallier les nouveaux électeurs issus de l'immigration avec lafondation de SOS Racisme.

    Depuis lors, elle impose dans la sphère médiatique et jusque dans les rangs de la droite un discours insensé qui stigmatise la France, sa culture et son Histoire, et d'autre part prête aux Français « de race blanche » des pensées racistes et des comportements discriminatoires dont ils sont à dire vrai plus éloignés qu'aucun autre groupe humain !

    Si notre analyse est validée, l'issue s'impose d'elle-même : nous réapproprier notre Histoire et notre culture, valoriser la citoyenneté française plutôt que la brader, nous dissocier des désordres moyen-orientaux et notamment de la rivalité ethnique entre Arabes, Perses, Kurdes et Turcs, qui ne nous concerne en rien et à laquelle nous ne pouvons rien. Un programme à l'exact opposé de celui dans lequel nous sommes aujourd'hui engagés.

    Joseph Savès
  • Bruxelles, 21 janvier : une conférence exceptionnelle de Madeleine de Jessey porte-parole de "Sens commun"

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    12376569_159324527759505_3902378972521889119_n.jpgConférence Madeleine de Jessey à Bruxelles le 21 janvier à 20h

    Conférence exceptionnelle. Porte parole de Sens Commun un mouvement politique en France proche de la Manif Pour Tous. Jeune, idéaliste, engagée... c'est la politique que nous voulons pour la France. 
    https://www.facebook.com/events/1532819640375380 

    Sens Commun Belgique organise une rencontre avec Madeleine Bazin de Jessey, porte-parole national du mouvement, qui tiendra une conférence à Bruxelles le 21 janvier 2016 sur le thème :

    Quels défis pour 2017 ?

    Venez échanger avec la co-fondatrice de Sens Commun et lui poser les questions qui vous tiennent à cœur : politique intérieure, politique étrangère, crise des migrants, éducation, terrorisme, écologie, loi Taubira, euthanasie, laïcité...

    Jeudi 21 janvier, 20H00, à la Salle le Fanal, rue Joseph Stallaert, 6, à 1050 Ixelles.

  • La Belgique soumet ses investissements au Burkina Faso à une avancée des "droits reproductifs" et du planning familial

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    Lu sur le blog « salon beige » :

    Une délégation conduite par le Vice-Premier ministre de Belgique, Alexander Decroo, a été reçue par le nouveau président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, dans le cadre du renouvellement d'un partenariat entre les deux pays. La Belgique a décidé de focaliser son aide au développement sur les pays les plus pauvres et non plus émergents (retrait d’Asie et d’Amérique latine notamment). 12 pays ont été déclarés prioritaires en Afrique dont le Burkina Faso. Le Vice-Premier ministre belge, Decroo :
    « Quand il y a un développement démocratique, je pense qu’on doit s’impliquer et c’est ce que la Belgique veut faire  », a-t-il poursuivi avant de révéler que son pays intervient au Burkina à travers trois domaines. Il s’agit de l’accès à l’eau potable, la démographie (planning familial, santé de la reproduction, violentes faites aux femmes etc.,) et enfin, la sécurité alimentaire à travers le développement agricole. 
    « L’idée est que pour l’été de cette année-ci, il y aura déjà les premiers projets sur le terrain », a-t-il dit avant de réitérer la volonté des entreprises à investir au Burkina. Et pour preuve, de nombreux chefs d’entreprises étaient de la délégation et pour le ministre du Commerce extérieur, Peter De Crem « beaucoup d’entreprises belges sont venues avec une volonté sérieuse de faire des investissements, des investissements stables et dans lesquels l’ancrage local est très important. Nous avons des entreprises qui ont beaucoup d’expériences dans les pays africains mais aussi dans des secteurs nouveaux tels que l’informatisation, le recensement pour pouvoir participer à la réalisation d’une partie considérable de la politique de ce pays »."

    Le chantage à peine masqué n'échappera à personne : investissement des entreprises belges en contrepartie d'une avancée dans les domaines - entre autres - du planning familial et de la "santé de la reproduction". Quand on sait comment les Belges gèrent ces domaines dans leur pays (tout comme nous en France d'ailleurs), on ne peut que frémir d'inquiétude sur ce qui attend le Burkina. Espérons juste que le nouveau président préfèrera la santé morale de sa population aux capitaux belges...

    Marie Bethanie »

    Ref. La Belgique soumet ses investissements au Burkina Faso à une avancée des "droits reproductifs" et du planning familial

    JPSC 

  • Université de la Vie : J-4 chez vous ! Se former pour agir et panser la société...

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    Tous VIVANTS !  Tous souffrants ! Tous cultivés !

    Tous Politiques !

    Cycle de Formation Bioéthique

    4 lundis soirs de 20h15 à 22h30

    les 11, 18, 25 janvier et 1er février 2016

    Au contact des souffrances sociales liées aux épreuves de la vie, de la vulnérabilité, de la maternité, de la fin de vie, les intervenants proposeront des axes d’action inspirés de leur expérience de terrain et de leur réflexion éthique.  

     Les 4 soirées permettront d’approfondir le programme suivant : 

     

    1 : Les ressorts personnels de l’action - Lundi 11 Janvier

    Interventions et débat avec François-Xavier Pérès | Martin Steffens | Anne Davigo Le Brun | Laurent de Cherisey | Tugdual Derville


    2 : L’action humanitaire auprès des plus fragiles - Lundi 18 Janvier

    Interventions et débat avec Xavier Mirabel  | Valérie Boulanger | Henri de Soos | Etienne Villemain | Caroline Roux


    3 : L’action politique pour le droit et la justice - Lundi 25 Janvier

    Interventions et débat avec Tugdual Derville  | Thibaud Collin | Caroline Roux | Christian de Cacqueray | Henri de Soos


    4 : L’action globale pour une culture de vie - Lundi 1er Février

    Interventions et débat avec François-Xavier Bellamy  | Grégor Puppinck | Caroline Roux | Jean-Marc Potdevin | Tugdual Derville

    Retrouvez notre dernière vidéo !

     
    En Belgique : 

    Bruxelles

    Liège

  • Les établissements de santé ont-ils le droit de faire objection de conscience ?

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    Une interview de Gregor Puppinck, dans "le coin des experts", sur genethique.org :

    OBJECTION DE CONSCIENCE DES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ : ENTRE MORALE COLLECTIVE ET MORALE PERSONNELLE

    Les établissements de santé ont-ils le droit de faire objection de conscience ? Tel est le sujet de la polémique belge née des propos de Monseigneur de Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, et du refus d’une maison de repos catholique de laisser pratiquer une euthanasie dans ses murs (cf. synthèses de presse du 30 décembre 2015 [1]et du 4 janvier 2016[2]). Grégor Puppinck éclaire le débat à la lueur des droits fondamentaux. Interview.

    Que pensez-vous de la polémique belge sur l’objection de conscience ?

    Le fait que la maison de repos ait refusé l’accès à un médecin venant pratiquer l’euthanasie sur l’un de ses résidents n’est en soit pas étonnant. La polémique qui a suivi est une conséquence de la libéralisation de l’euthanasie et manifeste une confrontation des « valeurs », de plus en plus fréquente dans la société. Aujourd’hui, nous vivons dans une société qui se veut tolérante et pluraliste, et qui, de ce fait, instaure un double niveau de moralité.

    L’esprit démocrate contemporain incite à accepter une extension du champ de la liberté individuelle contre la morale dite traditionnelle, ce qui conduit à une grande tolérance au niveau collectif. En effet, les individus tolèrent la légalisation de l’euthanasie, de l’avortement ou du « mariage homosexuel », car ils estiment ne pas être individuellement légitimes pour s’opposer à ce qui est présenté comme la liberté d’autrui. Mais cela ne veut pas dire pour autant que ces individus adhèrent à ces pratiques. C’est d’ailleurs souvent en invoquant la tolérance et le respect de la diversité que ces pratiques sont légalisées. On assiste donc à un double niveau de moralité :un niveau collectif qui se veut tolérant, pluraliste et finalement assez neutre, et un niveau individuel, où chaque personne individuellement conserve ses convictions.

    Ce double niveau de moralité suscite des conflits. C’est le cas dans cette polémique, où une personne invoque la loi collective contre les convictions de la maison de repos religieuse. Ce faisant, cette personne va à l’encontre de l’esprit du pluralisme, en prétendant obliger une institution catholique à collaborer à une euthanasie.

    Les établissements de santé ont-ils le droit de faire objection de conscience ?

    Au sens strict, le droit à « l’objection de conscience » n’est garanti qu’aux personnes qui ont une conscience morale. Les institutions n’ont pas cette conscience ontologique. Cela étant, les institutions fondées sur des convictions morales ou religieuses ont le droit de fonctionner conformément à leurs convictions.

    Ainsi, en l’espèce ce n’est pas vraiment le droit à l’objection de conscience qui est en cause, mais la combinaison de deux droits fondamentaux : le droit d’association, et le droit à la liberté de religion.   

    Ils garantissent aux entreprises ou aux associations le droit de fonctionner conformément à leurs convictions. Ce droit garantit en particulier « l’autonomie des institutions et des communautés religieuses ». Ce droit est reconnu au niveau international et européen. A de nombreuses reprises, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a reconnu ce droit, notamment celui des hôpitaux catholiques de s’opposer à l’avortement. C’est applicable à l’euthanasie. D’ailleurs, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a elle aussi affirmé ce droit dans sa résolution relative au « Droit à l’objection de conscience dans le cadre des soins médicaux légaux ». Cette résolution pose, en son paragraphe premier que : « Nul hôpital, établissement ou personne ne peut faire l’objet de pressions, être tenu responsable ou subir des discriminations d’aucune sorte pour son refus de réaliser, d’accueillir ou d’assister un avortement, une fausse couche provoquée ou une euthanasie (…) quelles qu’en soient les raisons »[3].

    Un des arguments invoqués contre l’objection de conscience des établissements repose sur le fait qu’ils sont financés par la collectivité. Qu’en est-il ?

    Un établissement privé n’est pas obligé de faire tout ce que la loi permet au seul motif qu’il est subventionné. Plus encore, l’accord qui lie l’Etat et l’établissement de santé ne peut le priver totalement de la jouissance de ses droits fondamentaux. Il est clair que cet établissement n’a jamais renoncé à la jouissance de la liberté religieuse, et je n’imagine pas que le gouvernement belge ait eu l’intention de violer cette liberté.

    L’objection de conscience n’est pas liée à une question de financement. Le fait d’être subventionné ne change rien au jugement moral que l’on peut porter sur l’euthanasie. Dans certains pays, une large proportion des médecins est payée par l’Etat ; ils conservent néanmoins leur droit à l’objection de conscience.

    Comment résoudre les conflits issus du double niveau de moralité ?

    Il faut adopter une démarche de conciliation et non pas d’opposition des droits. C’est l’approche de la Cour européenne : il revient à l’Etat de garantir à la fois le droit fondamental à l’objection de conscience (et par analogie le respect du principe d’autonomie), et en même temps, le droit de recourir à des pratiques légalisées, en l’occurrence l’euthanasie. La CEDH l’a affirmé au sujet de l’avortement. C’est au gouvernement d’organiser le système médical ou social de façon à respecter à la fois l’un et l’autre droits. Mais en aucun cas, le « droit d’avorter » reconnu dans un pays ne peut restreindre le droit fondamental à l’objection de conscience garanti par les droits de l’homme. C’est la même chose pour l’euthanasie : la liberté de religion et de conscience est un droit de l’homme, elle prime donc le « droit d’être euthanasié » qui n’est qu’une valeur légale interne à la Belgique.

    En l’occurrence, le résident de cette maison de retraite a choisi la confrontation afin de contraindre cette institution religieuse à se plier à ses propres convictions pour faire prévaloir son droit sur celui de cette institution : c’est tout sauf tolérant et pluraliste. C’est d’autant plus choquant qu’il devrait savoir, en demandant à être admis dans une institution catholique, que celle-ci s’opposerait à accueillir une euthanasie. Cette attitude n’est pas correcte.

    A l’inverse,  c’est bien une approche de conciliation qu’il faut choisir. La conciliation, en l’espèce, ce serait, pour cette personne, de choisir un autre endroit pour se faire euthanasier, comme cela lui a été proposé.

    Choisir la confrontation revient à vouloir faire dominer le droit de la majorité sur celui de la minorité. Or dans une société démocratique, ce n’est pas toujours le droit de la majorité qui prime - sinon il s’agit d’une dictature de la majorité - mais la recherche de l’égalité des personnes dans leur faculté d’exercer de façon effective leurs droits fondamentaux.  

    ____________________________________________

    [1] Polémique sur l'objection de conscience des hôpitaux belges.

    [2] Une maison de repos jugée pour avoir refusé l'accès à un médecin pratiquant l'euthanasie.

    [3] APCE, Résolution 1763 (2010) du 7 octobre 2010 sur « Le droit à l’objection de conscience dans le cadre des soins médicaux légaux ».

  • Ce qu'on retiendra de l'année 2015

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    De François-Xavier Bellamy, sur son blog "Pensées pour le jour qui vient" :

    « A la croisée des chemins »

    Chaque année, le site FigaroVox propose un grand entretien pour revenir sur quelques aspects marquants de l’année écoulée. J’ai été sollicité cette année pour me plier à l’exercice ; l’entretien a été réalisé par Alexandre Devecchio. (...)

    Que retenez-vous de l’année 2015 ?

    Qu’en retiendra-t-on ? Bien sûr, cette année aura été marquée et comme encadrée par la violence terroriste. Même si le conflit dure déjà de façon souterraine depuis longtemps, 2015 restera dans l’histoire la date de cette déclaration de guerre explicitement lancée par l’islamisme à la France. Cette guerre est singulière : elle n’a pas de but tactique. Les criminels qui ont frappé, en janvier comme en novembre, n’avaient rien à négocier, et n’espéraient rien obtenir. Leur seul but était de détruire, au nom d’une sorte de loi du talion approximative. Le terrorisme contemporain n’est pas un moyen au service d’un projet positif, fût-il celui du « califat », dont on a amplement répété qu’il avait tout à perdre dans cette attaque frontale contre le monde occidental. Cette guerre, c’est vrai, le terrorisme ne peut sans doute pas la « gagner » ; mais nous pouvons beaucoup y perdre.

    On parle de retour de l’Histoire. Celle-ci est-elle nécessairement tragique ? La barbarie peut-elle nous faire redécouvrir notre civilisation ?

    Une chose est sûre : c’est en écartant notre propre culture que nous avons ouvert une brèche pour la barbarie… Le terrorisme de 2015 présente deux autres nouveautés : contrairement aux attentats de 2001 aux Etats-Unis, il ne s’agit pas d’une agression commise par des étrangers contre la France, mais par des Français contre leur propre pays. Les jeunes qui nous ont frappés avaient passé des années sur les bancs de nos classes ; bien sûr, l’école ne peut pas tout, et il serait absurde d’ignorer les difficultés sociales, le contexte religieux ou les tensions internationales ; et pourtant, c’est une certitude, rien de tout cela n’aurait conduit à un tel degré de désagrégation, si notre école avait su parler à ces jeunes, et transmettre à chacun d’entre eux l’essentiel de la culture qui fonde notre pays, leur pays. Lorsqu’un jeune français bascule dans le terrorisme, la véritable « déchéance de nationalité », en réalité, a déjà eu lieu, et c’est toujours l’échec de l’école qui la signe…

    C’est donc la rupture avec notre histoire commune qui rend l’histoire tragique, cette pauvreté culturelle dans laquelle surgit la violence. C’est là l’autre spécificité du phénomène auquel nous avons à faire face : le terrorisme, de tous bords, a longtemps été le fait de penseurs, d’intellectuels tellement possédés par leur idée qu’ils acceptaient de tuer et de mourir en son nom. Mais le terrorisme actuel n’est pas motivé par une réflexion profonde, par une exigence intellectuelle. Nous le voyons, les jeunes qui vont vers l’Etat islamique n’y sont pas conduits par une pratique religieuse ancienne et enracinée, par une connaissance étendue de l’Islam et de ses textes : ils y sont conduits par l’effondrement de la rationalité, et par le rejet d’un monde qu’ils perçoivent comme uniformément médiocre. Perdus dans une société qui n’offre plus d’idéal ni de grandes aspirations, ils s’en détachent peu à peu par la petite délinquance, l’échec scolaire ou professionnel… Dans notre univers horizontal, le terrorisme offre à ceux qui ne peuvent rêver d’une vie réussie l’opportunité confuse de réussir au moins leur mort, en la donnant à une cause qui les dépasse. Le terrorisme est en ce sens, pour reprendre le mot d’Emmanuel Todd, l’envers de ce « vide métaphysique abyssal » dans lequel se trouve plongée notre société. Cette année aura prouvé que, pour reprendre la formule que j’employais dans Les Déshérités, nous n’avons pas affaire au choc des cultures, mais au choc des incultures.

    Il nous appartient maintenant de montrer que l’histoire n’est pas nécessairement tragique ; elle sera sans aucun doute marquée par d’autres épreuves et d’autres souffrances, mais elle doit nous conduire à renouer avec notre héritage, avec la fécondité de la culture qui a forgé l’identité singulière de notre pays et qui seule peut redonner un sens à notre vie commune, et au combat qui s’ouvre. Nous le devons à ceux qui ont été tués cette année, afin qu’au moins leur mort ait permis de réveiller notre société, de la sortir des facilités de la déconstruction, de la ramener à ses fondations.

    L’année s’achève justement sur un débat autour de la déchéance de nationalité…

    Il me semble que par quoi nous voudrions montrer notre force est en fait une preuve nouvelle de faiblesse. Nous avons vécu des années dans le réflexe qui consistait à produire une loi après chaque fait divers ; allons-nous maintenant réviser la constitution après chaque attentat ? On sait quelle efficacité a eue cette inflation normative dictée par la tyrannie de l’actualité… Le Premier ministre admet lui-même que cette mesure ne servira à rien ; et bien des spécialistes de l’antiterrorisme la jugent potentiellement contre-productive. On prétend nous l’imposer au nom du symbole qu’elle incarne, mais elle paraît désastreuse même au plan symbolique : la constitution et la nationalité sont les invariants qui constituent l’état de droit, et qui obligent chaque français à répondre de ses actes devant la loi. Toucher, en réaction à la menace, à ce qui nous constitue comme peuple, c’est prendre le risque de fragiliser le cadre démocratique lui-même, et d’adopter la logique que poursuivent les terroristes – cette logique totalitaire qu’Arendt décrivait précisément comme « l’instabilisation du cadre politique. »

    Vous préfacez le livre A la jeunesse, une anthologie de textes consacrés à la jeunesse qui paraît prochainement aux éditions Librio. Aujourd’hui, des jeunes partent en Syrie gonfler les rangs de l’Etat islamique. Au Bataclan, des jeunes ont tiré sur d’autres jeunes. Comment l’expliquez-vous ?

    Il est toujours difficile de parler de « la jeunesse » d’une manière trop générale ; ces derniers mois auront prouvé, hélas, que la jeunesse n’échappe pas aux fractures très profondes qui traversent la société française. Disons que, d’une façon générale, cette société peine à offrir des perspectives aux générations qui viennent, à tous points de vue. L’école est en crise profonde ; le marché du travail est une forteresse imprenable, qui protège ceux qui ont un emploi en écartant impitoyablement ceux qui n’en ont pas encore ; la dette et la crise écologique nous conduisent vers la rétractation et la prudence plutôt que vers la création et l’enthousiasme. Bref, cette société laisse peu d’espace aux rêves ! Or la jeunesse vit de rêves, et de révoltes ; mais où les exprimer ? Même le monde politique en France semble totalement verrouillé, quand l’Espagne où l’Angleterre vivent de profonds renouvellements. Le désespoir politique, c’est l’incapacité d’agir. Il est encore accru par la difficulté de trouver même des raisons d’agir. Au nom de quoi faut-il s’engager ? La rhétorique des « valeurs de la République » cache mal notre difficulté à dire ce qui fonde notre société, et ce qui mérite notre don. Qui est prêt à mourir pour notre nouveau cours de morale laïque ? Pierre Nora écrivait, à propos de la réforme des programmes scolaires, qu’elle était « l’expression d’une France fatiguée d’être elle-même, d’un pays qui ne sait pas trop où il va et ne sait donc pas dire d’où il vient. » Les récentes réformes de l’éducation nationale font en effet un pas de plus dans le vide, retirant encore un peu de temps aux enseignements fondamentaux pour développer des « compétences » utilitaires plutôt qu’une culture partagée. Cette « crise identitaire que traverse la France, l’une des plus graves de son histoire », prive bien des jeunes d’une cause pour laquelle s’engager – et c’est peut-être cette cause, cet enthousiasme du don, que monstrueusement beaucoup trouvent à travers l’Etat islamique. Il est désormais urgent, non pas seulement de reconstruire un pays qui fasse une place aux plus jeunes pour s’enrichir de ce qu’ils ont à lui donner, mais qui accepte aussi de leur transmettre ce au nom de quoi ils pourront eux-mêmes se donner…

    L’année 2015 a également été marquée par le débat sur les intellectuels. Pour certains politiques et journalistes, les « néo-réacs » auraient gagné la bataille des idées…

    Cette polémique, confuse et mal posée, aura été, me semble-t-il, un nouveau symptôme des difficultés du débat public en France. En fait, toute une partie du monde intellectuel et médiatique, qui voudrait exercer une sorte de monopole dogmatique, préfère guetter les dérapages plutôt que de permettre le dialogue. Plutôt que de prendre en charge courageusement et lucidement la réalité, avec toute sa complexité et les nuances qu’elle impose, nous nous arrêtons bien souvent à l’anathème caricatural. Mais cela ne signifie rien… Qu’y a-t-il de commun entre Alain Finkielkraut, Michel Onfray, Eric Zemmour ? Les désigner par une même étiquette, les condamner pour un même motif, n’apporte rien à la réflexion, mais constitue au contraire un empêchement de penser.

    On a néanmoins le sentiment que les lignes sont en train de bouger. Dans quel sens ?

    La crise a toujours été l’occasion de revenir au réel, de retrouver un peu de consistance intellectuelle ; et c’est sans doute ainsi qu’il faut recevoir la situation présente. Pendant les périodes de prospérité, il est facile de se mentir, et c’est sans doute ce que nous avons fait pendant trop longtemps. La dette accumulée, les rigidités du marché du travail, la situation catastrophique de l’école, la ségrégation urbaine qui nous a tenus éloignés, sont autant de symptômes de ce mensonge dans lequel nous nous sommes trop longtemps enfermés. Bien sûr, après tant de dénis de réalité, le choc est brutal et douloureux ; mais il doit être l’occasion salutaire de retrouver le sens de la vérité, dans le débat public, dans la vie économique, dans notre rapport à la nature comme à la culture dont nous héritons, et finalement dans l’exercice de la responsabilité politique – qui appartient aux gouvernants, mais aussi à chaque citoyen. Le mot crise vient du grec crisis, qui signifie décision : la crise est toujours la croisée des chemins. Si nous sommes dans une période de crise, dans un moment décisif de l’histoire, souhaitons à la France, comme résolution pour l’année qui vient, cette exigence de vérité qui seule décidera de notre avenir commun.

  • Charlie Hebdo a trouvé le coupable : c'est Dieu !

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    De Jean-Pierre Denis sur le site de "La Vie" :

    La guerre au nom de Dieu ?

    Un an après les attentats de Charlie Hebdo, les religions monothéistes sont plus que jamais accusées de provoquer le conflit. Une idée reçue qui ne résiste pas à l'analyse historique.

    La guerre était une affaire entendue. Close pour toujours, du moins sur notre sol. Accablés par les horreurs de deux conflits mondiaux, pressés d'enfouir les souvenirs de l'Algérie, fiers d'avoir parachevé avec l'Union européenne le rêve kantien de paix perpétuelle, nous l'avions oubliée, évacuée, niée. Refusé de la penser. Prétendu la déléguer à ceux dont elle deviendrait le métier, eux-mêmes bientôt remplacés par des drones. Un an tout juste après Charlie, au moment même où le conflit du Proche-Orient connaît une nouvelle aggravation avec la rupture des relations diplomatiques entre l'Arabie Saoudite et l'Iran, le Tourment de la guerre (L'Iconoclaste) nous ramène au sujet. 

    La guerre, Jean-Claude Guillebaud en fait une affaire personnelle. Celle du fils d'un jeune lieutenant engagé dans les paradoxes de 14-18, celle du reporter de guerre qui arpenta le Vietnam. La mémoire familiale travaille, les drames de l'histoire européenne remuent sous la boue et la cendre qui les recouvrent moins profondément qu'on ne le croit. En Lituanie, en Russie, en Biélorussie, le chroniqueur de La Vie court aux trousses de la mort, saisissant la dimension épique ou romanesque de la chose, sans oublier l'absurde, l'affreux, l'abject. De tous les livres de l'auteur,le Tourment de la guerre est à la fois l'un des plus introspectifs et des plus universels. Brûlant et brillant. 

    Nous en publions ici des extraits. Pourquoi nous restreindre aux passages évoquant la religion, en particulier le christianisme, quand l'ouvrage s'attaque à la guerre dans sa globalité ? Parce que c'est hélas le débat du moment, entre idée reçue et figure imposée. « L'assassin court toujours », titre Charlie Hebdo pour son numéro anniversaire, affichant un Dieu d'allure judéo-chrétienne armé d'une kalachnikov. Derrière la libre caricature, le sous-texte est clair : la foi, c'est la haine. La guerre revient ? La religion, contrairement aux prévisions, n'a pas fini de partir ? C'est que Yahvé et Allah ont beau ne pas exister, ils veulent que le sang coule. Monothéisme et fanatisme se confondraient donc. Coupable unique, le Dieu unique ! Pour un peu, on finirait par penser que la totalité de l'histoire militaire se réduit aux croisades et aux guerres de religion ou à la fameuse phrase (emblématique mais apocryphe) du sac de Béziers à l'époque des albigeois : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens. » 

    Les héritiers des Lumières devraient donc opposer à la foi la souveraine logique du Mépris civilisé, selon le titre à l'emporte-pièce d'un essai qui paraît également ces jours-ci (Belfond). Face au manichéisme et au simplisme de l'auteur, le psychanalyste Carlo Strenger, un autre psy, disciple de Lacan, apporte une réponse nuancée. « Confondre fanatisme religieux et sentiment religieux relève d'une faiblesse de la pensée », écrit Gérard Haddad (Dans la main droite de Dieu, Premier Parallèle). « Le fanatisme change de forme selon les époques et les lieux », note-t-il. C'est un virus mutant, ou plutôt une hydre dont les têtes tranchées ne cessent de repousser, mais qui a réussi à se greffer jusqu'ici sur quatre souches : la religion certes, mais aussi le nationalisme, le racisme et le totalitarisme. Bref lui opposer l'universalisme des Lumières et n'y voir qu'une manifestation de l'ignorance n'a guère de sens. En définitive, le fanatisme serait plutôt la pathologie de l'universel, quand celui-ci se réduit à une vérité qui abolit toute différence. 

    Ce n'est évidemment pas le monothéisme qui fait la violence, le fanatisme, la guerre. Toute l'Histoire et toutes les grandes civilisations le démontrent. Les Aztèques sacrifiaient des êtres humains à Huitzilopochtli, le dieu-soleil, et ils étaient polythéistes. Les 81 936 strophes du Mahabharata, la grande épopée de l'hindouisme, narrent une immense bataille mythologique. Ce n'est pas non plus la religion qui fait la guerre. Voyez les 33 millions de morts (au bas mot) provoqués par la révolte d'An Lushan, un général chinois du VIIIe siècle (le plus grand massacre de l'histoire après la Seconde Guerre mondiale). Ou l'épopée des Mongols de Gengis Khan. C'est plutôt la violence qui a quelque chose de sacré, un sacré de substitution, comme le montrent les totalitarismes athées du dernier siècle.

  • A l'ULg le mercredi 13 janvier 2016 (18h00), lunch débat avec Drieu Godefridi: 'Laudato si' et les grands mythes du développement durable

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    dg1212.jpgDrieu GODEFRIDI est un manager, actuellement à la tête d'une entreprise européenne qu'il a créée il y a dix ans. Positionné comme philosophe libéral, il répondra à la question: un esprit libéral classique peut-il se retrouver dans les préconisations de l'encyclique "Laudato si' du pape François face à la crise écologique, une encyclique que d’aucuns considèrent moins en phase avec le modèle d’économie de marché défendu par Jean-Paul II (« Centesimus annus »)?

    La rencontre se tient à la salle des professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l’Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage (accès par la grande entrée : parcours fléché).

     

    Participation aux frais : 10 € (à régler sur place) - 2 € pour les étudiants


    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (9 janvier 2016) :
    soit par téléphone : 04 344 10 89
    soit par email : 
    info@ethiquesociale.org
    soit sur le site internet :
    www.ethiquesociale.org

    JPSC