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Religions - Page 6

  • RDC : Dérapage mal contrôlé d’un Félix Tshisekedi qui ouvre un front face à l’Église catholique

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    Lu dans le site web de la Libre Afrique ce 27 juin un article d’Hubert Leclercq qui montre le président congolais, dans une posture matamoresque, défiant le clergé catholique (le Président est converti au « Pentecôtisme ») et menace tout Congolais d’arrestations arbitraires :

    « Un front de plus, un !

    Ce dimanche, en direct de Mbuji Mayi, dans la province du Kasaï orientale, le président Félix Tshisekedi s’en est pris ouvertement à l’Église catholique dans un discours prononcé au stade Kashala Bonzola, devant 40 000 personnes, à l’occasion de la célébration du jubilé d’argent de l’évêque Bernard Kasanda.

    Le Chef de l’État a prêché l’unité entre l’Église et le pouvoir avant de fustiger “certaines dérives constatées au sein de l’Église catholique. Une dérive que je qualifierais de dangereuse, surtout dans une année électorale”, avant de poursuivre en expliquant que “l’Église doit être au milieu du village et au milieu des Congolais”.

    RDC: la Cenco réclame des élections libres et fustige un recul démocratique

    Un discours qui s’inscrit dans la lignée des propos tenus par ses prédécesseurs quand ils se sont tous retrouvés confrontés, au moment où ils s’éloignaient des voies de la démocratie, à une Église catholique qui, si elle a perdu un peu de sa puissance avec la percée des églises du réveil, a conservé toute sa cohérence et son pouvoir d’indignation.

    Comme ses prédécesseurs, Félix Tshisekedi ne supporte pas que l’Église catholique – qui avance aujourd’hui main dans la main avec les protestants – continue de réclamer des élections libres, démocratiques et inclusives et se permette de juger que le processus électoral actuel ne répond à aucun de ces critères.

    Inacceptable pour un Félix Tshisekedi qui semble de plus oublier qu’avant d’être candidat à la présidentielle, il est aujourd’hui le président de la République et donc premier responsable de la situation catastrophique que vit son pays.

    Trouver des boucs émissaires

    Sans sourciller, le président de la République a expliqué qu’il luttait depuis son accession au pouvoir contre “la corruption, le tribalisme, l’impunité et le séparatisme”. Des maux dont le Clergé pourrait être le moteur, selon lui. Or, Félix Tshisekedi, qui s’est entouré d’un personnel pléthorique essentiellement issu de son ethnie, est le vrai responsable de l’affaissement de l’État qui se retrouve désormais au 170e rang (sur 180 avec un recul de 9 places en trois ans) de l’indice de perception de la corruption et à la 183e place (sur 190) dans le classement du doing business.

    Tshisekedi est dans le déni complet”, explique un observateur congolais. “Il se drape dans les habits du sauveur après avoir précipité son pays dans les abysses économiques et sociaux”.

    À la veille du scrutin présidentiel et législatif annoncé pour le 20 décembre, avec un bilan social, économique et militaire désastreux, Félix Tshisekedi multiplie les anathèmes pour tenter de rejeter sur d’autres ses manquements.

    Dans son discours de Mbuji-Mayi, le président de la République n’a pas hésité à se montrer menaçant en lançant un surréaliste et inquiétant : “Je m’attaquerai sans hésitation, sans remords à tout Congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité de notre pays. Peu importe ce que l’on dira : violation des droits de l’homme, privation de liberté. Je n’ai aucune leçon à recevoir de qui que ce soit”.

    RDC: des ONG s’inquiètent après des déclarations du président Tshisekedi

    Des propos épinglés ce lundi par les ONG de défense des droits de l’homme qui lancent : “plus de doute sur l’identité du donneur d’ordre et auteur intellectuel des exactions contre les personnes et leurs biens.” Et dire qu’il reste encore près de six mois avant le passage par les urnes…

    Ref. RDC : Dérapage mal contrôlé d’un Félix Tshisekedi qui ouvre un front face à l’Église catholique

  • Le catholicisme en France pourrait bientôt devenir minoritaire mais plus traditionnel, selon les experts

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    Le catholicisme en France pourrait bientôt devenir minoritaire mais plus traditionnel, selon les experts

    Dans le pays connu comme la "fille aînée de l'Église", l'islam et le protestantisme évangélique pourraient atteindre des positions hégémoniques au cours des prochaines décennies, tandis que le catholicisme s'ancrerait dans une dynamique plus orthodoxe.

    26 juin 2023

    L'annonce aujourd'hui de la démission de deux évêques français souffrant d'épuisement épiscopal et la publication imminente d'un rapport potentiellement dévastateur sur les allégations d'abus sexuels au sein de la Communauté Saint-Jean en France ont attiré une nouvelle fois l'attention sur l'état fragile de l'Église en France. Le catholicisme est-il aujourd'hui en voie d'extinction en France, "fille aînée de l'Église" et patrie de saint Louis et de sainte Jeanne d'Arc ? 

    Des études sur l'évolution du paysage religieux du pays l'ont déjà suggéré au cours des derniers mois. La plus récente d'entre elles montre que le catholicisme est la religion qui connaît le plus fort déclin et le plus faible taux de transmission intrafamiliale.

    Ces résultats ont conduit l'historien et sociologue des religions Guillaume Cuchet à suggérer que, dans quelques décennies, le catholicisme pourrait être minoritaire, dépassé par l'islam, le protestantisme évangélique et, surtout, par les personnes sans religion. Dans le même temps, cette tendance devrait s'accompagner d'une approche plus traditionnelle et plus pratiquante chez les catholiques minoritaires.

    Si ces prévisions se vérifient, le visage de la France, dont l'histoire de 1500 ans a commencé avec le baptême du roi Clovis par saint Remi, sera profondément modifié, tout comme celui de la pratique catholique elle-même.

    L'effondrement de la transmission familiale

    Ce déclin du catholicisme, contre lequel Cuchet a souvent mis en garde ces dernières années, s'est accéléré de façon spectaculaire depuis 2008, comme le montre l'enquête "Trajectoires et Origines 2" (TEO2) commandée par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques). Les résultats de cette enquête ont été rendus publics en avril 2023. 

    En effet, seuls 25 % des Français âgés de 18 à 59 ans se déclarent catholiques en 2020, contre 43 % en 2008 selon l'enquête Trajectoires et Origines 1. Alors que les personnes sans religion sont passées de 45 % à 53 %, l'islam a progressé de 37 % au cours de la même période, et une autre étude indique que les musulmans représentent aujourd'hui environ 10 % de la population totale de la France

    Commentant l'étude dans une interview accordée au magazine La Vie, M. Cuchet a également souligné la "montée spectaculaire" des protestants évangéliques au cours de la dernière décennie, qui représentent une part croissante des 9 % de la population française qui sont des chrétiens non catholiques. 

    Ces données ont conduit le sociologue à émettre l'hypothèse que le catholicisme pourrait devenir, "un jour assez proche", la deuxième, voire la troisième religion du pays.

    Pour l'historien Yann Raison du Cleuziou, spécialiste du catholicisme contemporain et auteur de Qui sont les Cathos aujourd'hui ?, cette théorie est presque une évidence mathématique. 

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  • Ne fermons pas les yeux sur la persécution religieuse

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    Communiqué: Ne fermons pas les yeux sur la persécution religieuse

    Le 22 juin 2023, l’AED publie la 16ème édition de son Rapport sur la liberté religieuse dans le monde. Les conclusions sont sans appel :

    • 62,5% de la population mondiale vit dans des pays où la liberté religieuse est gravement violée, ce qui représente 62 pays sur les 196 étudiés.
    • 28 pays sont classés dans la catégorie rouge rassemblant les persécutions les plus fortes, dont le Nicaragua.
    • La liberté religieuse s’est fortement déteriorée depuis le précédent rapport de 2021 (dégradation dans 47 pays et amélioration dans 9 pays).

    Afrique : Liberté religieuse en berne

    • L’Afrique est le continent le plus concerné par les violations de la liberté religieuse, puisque 21 pays sur les 54 connaissent des niveaux dangereux de persécution et 12 autres de graves menaces de contagion à leurs frontières. La cause principale, outre la pauvreté et les guerres civiles, est l’expansion des groupes terroristes islamistes.
    • En Asie, les pouvoirs nationalistes ethnoreligieux instrumentalisent la religion à des fins politiques par le biais de lois anti-conversion et anti-blasphème opprimant les minorités religieuses.  

    De manière générale, le contexte de la pandémie du Covid et de la guerre en Ukraine a détourné les yeux de la communauté internationale sur ces violations majeures créant un climat d’impunité mondiale inédit.

    Agissons !

    Face à ces constats, l’AED :

    • Rappelle l’importance capitale de maintenir le droit à la liberté religieuse, tel que précisé dans l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, comme condition essentielle à la paix dans le monde.
    • Exhorte les pouvoirs publics, ainsi que les citoyens, à « ne pas fermer les yeux » ni même à détourner le regard à cause de considérations économiques ou politiques, sur la persécution religieuse. A cette fin, elle présentera son Rapport, publié en 6 langues, au Parlement européen, et en France, au Sénat et à l’Assemblée nationale.
    • Continuera d’informer et d’aider concrètement les victimes des persécutions religieuses par son action dans 128 pays.

    « Nous ne pouvons pas rester sans agir devant tant de cas de violations de la liberté religieuse, prévient Benoît de Blanpré, directeur de l’AED en France. Les gouvernements doivent être amenés à respecter les minorités religieuses et, de manière générale, laisser une place au religieux dans la sphère sociale. Des normes en matière de droits de l’homme, dont la liberté religieuse, existent et doivent être défendues par la communauté internationale ».

    Communiqué de presse, Mareil-Marly, le 22 juin 2023.

    Télécharger ici le Dossier de presse

    Retrouvez ici l’intégralité du Rapport

  • L'ONU tente d'imposer l'orthodoxie LGBT à toutes les religions

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    De Stefano Gennarini sur le Friday Fax (C-Fam) :

    L'ONU tente d'imposer l'orthodoxie LGBT à toutes les religions

    21 juin 2023

    NEW YORK, 23 juin (C-Fam) La liberté religieuse s'arrête là où les droits LGBT commencent. Telle est la conclusion d'un nouveau rapport des Nations unies sur le droit à la liberté de religion et de conviction.

    Ce rapport invite les gouvernements à menacer et à punir les chefs religieux et les organisations qui ne se conforment pas à l'orthodoxie LGBT et, fait nouveau et sans précédent, à déstabiliser les religions de l'intérieur en soutenant les factions pro-LGBT au sein des confessions religieuses.

    L'expert indépendant des Nations unies sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre, Victor Madrigal-Borloz, auteur nominal du rapport, ne cache pas son intention de créer "un nouvel espace normatif" où les gouvernements imposent des normes LGBT acceptables pour la religion.

    "Les limites établies dans la conception même de la liberté de religion et de conviction - y compris les droits et libertés fondamentaux des personnes LGBT - sont la clé de la pleine compatibilité de la liberté de religion et de conviction et de toutes les actions nécessaires pour lutter contre la violence et la discrimination à leur encontre", conclut-il à la fin du rapport.

    Selon les conclusions du rapport, le clergé et les autres acteurs religieux devraient être menacés pour qu'ils se conforment aux normes religieuses officielles favorables aux LGBT, sous peine d'en subir les conséquences. Les gouvernements devraient "encourager les institutions religieuses à réfléchir à la manière dont leurs représentants seront tenus pour responsables dans les cas où ils encouragent la discrimination à l'encontre des personnes LGBT et d'autres personnes de sexe différent".

    Lorsque les religions enseignent que le comportement homosexuel est un péché ou que le sexe est une réalité biologique immuable, elles vont à l'encontre de la législation sur les droits de l'homme.

    "Il existe des coins sombres où les personnes LGBT sont considérées comme des pécheurs et des citoyens de seconde zone qu'il convient de mépriser et de maltraiter", indique le rapport.

    M. Madrigal-Borloz exhorte les États membres de l'ONU à utiliser les chefs et les institutions religieuses favorables pour promouvoir l'idéologie homosexuelle et transgenre. Il soutient expressément plusieurs groupes religieux dissidents : Catholics for Choice, qui promeut l'avortement, et Muslims for Progressive Values, qui promeut les questions liées à l'homosexualité et au transgenre. Il fait également l'éloge des humanistes non religieux qui considèrent le sexe comme "un trait évolué, sans signification intrinsèque".

    M. Madrigal-Borloz affirme que les personnes qui s'identifient comme homosexuelles ou transgenres ont "le droit d'accéder à la spiritualité sur un pied d'égalité avec tous les autres". Il conclut donc qu'à moins que toutes les religions ne soutiennent des idées pro-LGBT, les personnes qui s'identifient comme telles seront aliénées et exclues, ce qui leur causera de la douleur, des problèmes de santé mentale, les conduira potentiellement au suicide et, en fin de compte, violera leurs droits de l'homme.

    "Pour de nombreuses personnes, leur religion fait partie du fondement de leur sentiment d'identité, de la source de vérité", explique-t-il.

    Au cœur du rapport se trouve la conviction que la sexualité et l'identité de genre sont des droits fondamentaux au même titre, si ce n'est plus, que la liberté de religion.

    "Tous les croyants, y compris les responsables de religions et de croyances, ont une orientation sexuelle et une identité de genre, et toutes les personnes LGBT ont des croyances", affirme le rapport.

    Le rapport se prononce sur l'interprétation des écritures et la théologie.  Il dénigre les interprétations des écritures judéo-chrétiennes qui condamnent l'homosexualité en les qualifiant de "dogmatiques" et d'inventions modernes "homocolonialistes" et affirme que la moralité de l'homosexualité est une "question de débat théologique".

    Le rapport nie le fait que les professionnels de la santé et les institutions religieuses puissent s'opposer à la pratique d'avortements ou de traitements et d'interventions chirurgicales visant à "affirmer" le transgenre, y compris chez les enfants. Il nie également que les fournisseurs de services et de biens, tels que les boulangers et les fleuristes, puissent refuser de servir des personnes et des événements en raison de leur objection de conscience. Elle affirme que les écoles paroissiales ne peuvent pas licencier des enseignants sur la base de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre.

    En fin de compte, Madrigal-Borloz promeut le mariage homosexuel comme un droit supérieur à la liberté religieuse. Il suggère même de forcer le clergé à célébrer des mariages homosexuels au prix de la perte de son privilège de célébrer des mariages légalement reconnus.

    "Une approche fondée sur les droits de l'homme remet directement en question les conceptions familiales qui excluent les personnes LGBT", explique-t-il.

    L'attaque sur plusieurs fronts du rapport contre la liberté religieuse sera présentée au Conseil des droits de l'homme à Genève jeudi après-midi.

  • Gestes et attitudes anti-chrétiens se multiplient en Terre Sainte

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    De TerreSainte.net (Cécile Lemoine) :

    Jérusalem, Haïfa: des lieux saints chrétiens ciblés par des juifs orthodoxes

    19 juin 2023
    Jérusalem, Haïfa: des lieux saints chrétiens ciblés par des juifs orthodoxes
    Des juif de la communauté hassidique de Bratslav en prière dans la grotte de l'église Stella Maris à Haïfa, le 16 juin 2023 ©Capture d'écran d'une vidéo diffusée sur le compte twitter du journaliste Yoav Etiel

    Vitrail brisé au Cénacle à Jérusalem, visites provocatrices dans la grotte de l'église Stella Maris à Haïfa... Les actes de provocations et d'intimidations à l'égard des communautés et des sites chrétiens se multiplient ces dernières semaines.


    Le vitrail brisé par des jets de pierre dans la salle du Cénacle, à Jérusalem ©Gadi Dahan

    Le vitrail bleu turquoise calligraphié en arabe est béant. Jeudi 15 juin dans la soirée, un juif israélien a brisé une des fenêtres de la salle du Cénacle, sur le mont Sion à Jérusalem, où la tradition chrétienne célèbre la dernière Cène et la Pentecôte. Selon les médias israéliens, le coupable, un trentenaire visiblement alcoolisé, était connu de la police, qui a procédé à son arrestation après que l’individu a été maîtrisé par le gardien du lieu saint.

    Présenté devant un juge du tribunal de première instance le lendemain, l’homme a été libéré à la condition qu’il reste à l’écart de la vieille ville de Jérusalem pendant 30 jours.

    Graffitis, dégradations, profanations, crachats… Les lieux saints chrétiens du Mont Sion sont depuis longtemps -et régulièrement- la cible de jeunes juifs radicaux, qui étudient dans les yeshivot (écoles religieuses) voisines, ou qui se rendent au tombeau de David, situé sous la salle du Cénacle.

    Lire aussi >> Sur le mont Sion, faire retomber la tension anti-chrétienne

    Depuis le début de l’année, on assiste cependant à une augmentation exponentielle de ce genre d’actes. Une temporalité qui correspond à l’arrivée au pouvoir du gouvernement le plus radical et religieux de l’histoire d’Israël. L’une des attaques les plus récentes a visé un groupe d’évangéliques américains venus prier sur l’escalier sud de l’ancien temple de Jérusalem.

    Visites provocatrices à l’église Stella Maris de Haïfa

    Ces gestes et attitudes anti-chrétiens ont récemment gagné Haïfa, ville portuaire pourtant connue pour la qualité de son dialogue inter-religieux. Depuis deux semaines, les Carmes en charge du monastère Stella Maris font face à une situation inhabituelle : l’intrusion de juifs ultra-orthodoxes issus de la communauté hassidique de Bratslav, dans la grotte de l’église. Pas de violence ou de dégradation : ils viennent y prier.

    « Selon un des rabbins de leur communauté, c’est le lieu où aurait été enterré le prophète Elisée, disciple du prophète Eli, explique un des carmes à terresainte.net. La rumeur s’est répandue et des juifs orthodoxes ont commencé à venir prier régulièrement devant la porte de l’église, avant de s’infiltrer dans la grotte. » Certains courants du judaïsme proscrivent pourtant à leurs adeptes d’entrer dans les églises.

    Des vidéos de ces prières ont circulé sur les réseaux sociaux, illustrant la difficulté de la communication entre les religieux catholiques et juifs. « Les ultra-orthodoxes n’expliquent pas pourquoi ils sont là, ne communiquent pas avec les moines apeurés, qui pour la plupart ne parlent pas l’hébreu. L’essentiel est d’attirer l’attention et de déranger », souligne sur Twitter le journaliste israélien Yoav Etiel.

    Vendredi 16 juin, un résident chrétien arabe de la ville a été arrêté après avoir été filmé en train de repousser violemment deux juifs ultra-orthodoxes venus prier près de l’église. Âgé d’une cinquantaine d’année, l’homme a été relâché et visité par le député arabe Ayman Odeh, en signe de soutien.

    « Préoccupés et alertés »

    Dimanche 18 juin, des centaines de personnes (chrétiens, musulmans et juifs) se sont réunies devant l’église Stella Maris en soutien aux Carmes. « Élisée est important pour les chrétiens aussi et si nous trouvions sa tombe, nous lui donnerions tout le respect qu’il mérite, expliquait Wadie Abu Nassar, consultant auprès de l’Église catholique, à l’occasion de ce rassemblement. Il y a eu toutes sortes de fouilles archéologiques ici et rien n’a été trouvé. »

    Rassemblement au monastère Stella Maris de Haïfa, au nord d’Israël, suite à des visites de juifs ultra-orthodoxes qui affirment que l’église se trouve sur la tombe du prophète Elisée, le 18 juin 2023 ©Flash90

    « Nous sommes là depuis le XIIe siècle, mais c’est seulement maintenant qu’ils se réveillent avec cette tradition qui remonterait à l’époque médiévale, poursuit le religieux carme interrogé par terresainte.net. C’est une forme d’entrisme : ils mettent le pied dans la porte. Il faut désamorcer tout ça maintenant, pour ne pas se faire marcher dessus. » Des discussions sont en cours avec la mairie et la police de Haïfa pour mettre un terme au phénomène.

    Face à cette accumulation, les associations israéliennes qui militent pour le dialogue inter-religieux se disent « préoccupées et alertées par la détérioration des attitudes à l’égard des communautés, sites et visiteurs chrétiens », selon les mots du Centre de Jérusalem pour les relations judéo-chrétiennes, qui appelle « les autorités à traiter de manière décisive les différents problèmes », dans un post publié sur Facebook. Les coupables, s’ils sont arrêtés par la police, ne sont quasiment jamais sanctionnés.

  • Un tiers des Suisses se proclame sans appartenance religieuse

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    Du sismografo :

    Un tiers des Suisses se dit «sans religion»

    (Bernard Hallet, cath.ch) En Suisse, la proportion de personnes sans appartenance religieuse a fortement augmenté ces dernières décennies jusqu’à atteindre 32% de la population en 2021, juste derrière les catholiques. C’est ce qu’a indiqué l’Office fédéral de la statistique à l’occasion de la publication d’une enquête sur le sujet, le 13 juin 2023. Les «sans religion» constituaient environ 1% de la population il y a 50 ans. En 2021, ils en représentaient 32%, ce qui fait de ce groupe le deuxième plus important après les catholiques (33%), annonce l’enquête. Une tendance qui se poursuit depuis des décennies et va en s’accentuant. (...)

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  • Euthanasie et « gender » : l’Église catholique s’entend mieux avec la communauté juive qu’en son propre sein

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be) :

    Sur l’euthanasie et le « gender », l’Église catholique s’entend mieux avec les Juifs qu’en son propre sein

    On n’en a presque pas parlé mais la déclaration conjointe de l’Église catholique et du Grand rabbinat d’Israël émise en mai à Jérusalem sur « ce qui est interdit, autorisé, obligatoire » avec les malades en fin de vie a confirmé que les deux traditions religieuses continuent à être solidaires dans leur souci de demeurer fermes contre l’euthanasie.

    À l’époque actuelle, il en faut du courage pour soutenir que « tout ce qui est techniquement réalisable n’est pas forcément éthique ». La pression de la culture dominante pour abattre toute résistance est très forte. Et pourtant, aucune des deux parties n’a fait mine de vouloir infléchir le moins du monde ses précédentes prises de position, y compris celle qui avait été définie comme « historique » en 2019 « des trois religions abrahamiques », islam y compris, contre « l’euthanasie active et le suicide médicalement assisté ».

    Les délégations qui ont signé en mai dernier la déclaration conjointe étaient présidées, côté catholique, par le cardinal Kurt Koch et, côté juif, par le grand rabbin Rasson Arussi.

    Le principe fondamental qui impose le refus de l’euthanasie est pour les deux parties la référence à Dieu « créateur et seigneur de toute vie », créée « selon l’image divine » et donc non susceptible d’être soumise, en ce qui concerne sa valeur et sa durée, à la domination de quelque personne ou groupe humain que ce soit.

    En revanche, découle de ce même principe fondamental « l’importance des soins palliatifs et de déployer tous les efforts possibles pour soulager la douleur et les souffrances ».

    La déclaration donne également l’information qu’à Jérusalem, « les délégations ont été reçues par le directeur général de l’hôpital Shaare Zedeq, où ils ont pu constater les modalités de traitement des malades en fin de vie, en conformité avec les principes énoncés ci-dessus ».

    Mais il reste à voir à quel point tout cela est effectivement partagé, aussi bien dans le monde juif que dans l’Église catholique.

    *

    En effet, au sein de l’Église, la prise de position en faveur d’une loi pro-euthanasie débattue au parlement italien, exprimée en janvier 2022 par le théologien moraliste jésuite Carlo Casalone dans « La Civiltà Cattolica », la revue des jésuites de Rome publiée moyennant le contrôle ligne par ligne du Pape et de la secrétairerie d’État, a laissé des traces.

    Dans cet article, Casalone reconnaissait que oui, la loi en débat s’écartait du magistère de l’Église catholique sur « l’illicéité du suicide assisté », mais poursuivait en soutenant – et citant le Pape François pour étayer ses dires – que « l’évaluation d’une loi de l’État exige de considérer un ensemble complexe d’éléments en faveur du bien commun » et concluait que, pour prévenir des lois encore pires, il valait mieux approuver la loi en discussion qui, à ses yeux, « ne s’opposait pas à une recherche responsable du bien commun possible ».

    Il va sans dire que quelques semaines plus tard, le 9 février 2022, dans une audience générale du mercredi dédiée à saint Joseph, « patron de la bonne mort », le Pape François s’est exprimé publiquement avec des paroles très nettes contre le suicide assisté et les autres formes d’euthanasie, réfutant les thèses de « La Civiltà Cattolica », tout en évitant de la citer.

    Et il faut ajouter que même la revue « Il Regno », qui est le porte-parole autorisé de l’aile progressiste de l’Église italienne, s’est opposée sans concession, par la plume du juriste Luciano Eusebi, à la loi débattue au parlement italien.

    Mais tout cela n’enlève rien au fait que l’euthanasie soit malgré tout devenue, à différents niveaux de l’Église catholique, une question controversée, avec diverses prises de positions, pour ou contre, en guise de matière à débat.

    Exactement comme cela est en train de se passer, sous des formes encore plus décomplexées, sur d’autres questions de morale catholique. Par exemple, dernièrement, sur l’encyclique de Paul VI « Humanae vitae » et sa condamnation de la contraception artificielle, qui a vu s’opposer d’un côté, en défense de l’encyclique, le cardinal Luis Francisco Ladaria, Préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, et de l’autre, en faveur d’une relecture très évolutive de cette même encyclique, le président de l’Académie pontificale pour la Vie, Vincenzo Paglia, rejoint à son tour par le cardinal Matteo Zuppi, moins catégorique que lui mais tout aussi ouvert à des variations.

    *

    Bref, sur certaines questions, les positions classiques de l’Église catholique en matière de morale trouvent davantage de consensus chez les Juifs que chez nous, comme on a pu le voir dans le cas de l’euthanasie.

    Cela est d’ailleurs confirmé par ce que déclarait le Pape Benoît XVI dans son discours avant Noël à la Curie romaine du 21 décembre 2012, le dernier de son pontificat.

    Pour mener une critique de fond aussi bien sur les attaques actuelles contre la famille que sur le « gender » en tant que « nouvelle philosophie de la sexualité », Benoît n’a rien trouvé de mieux que de citer, pour appuyer ses dires, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim.

    Voici donc ce qu’avait déclaré, mot pour mot, le Pape Joseph Ratzinger à cette occasion :

    « Le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, dans un traité soigneusement documenté et profondément touchant, a montré que l’atteinte à l’authentique forme de la famille, constituée d’un père, d’une mère et d’un enfant – une atteinte à laquelle nous nous trouvons exposés aujourd’hui – parvient à une dimension encore plus profonde. Si jusqu’ici nous avons vu comme cause de la crise de la famille un malentendu sur l’essence de la liberté humaine, il devient clair maintenant qu’ici est en jeu la vision de l’être même, de ce que signifie en réalité le fait d’être une personne humaine.

    Il cite l’affirmation devenue célèbre, de Simone de Beauvoir : ‘On ne naît pas femme, on le devient’. Dans ces paroles se trouve le fondement de ce qui aujourd’hui, sous le mot ‘gender’, est présenté comme une nouvelle philosophie de la sexualité. Le sexe, selon cette philosophie, n’est plus un donné d’origine de la nature, un donné que l’être humain doit accepter et remplir personnellement de sens, mais c’est un rôle social dont on décide de manière autonome, alors que jusqu’ici c’était à la société d’en décider. La profonde fausseté de cette théorie et de la révolution anthropologique qui y est sous-jacente, est évidente. L’être humain conteste d’avoir une nature préparée à l’avance de sa corporéité, qui caractérise son être de personne. Il nie sa nature et décide qu’elle ne lui est pas donnée comme un fait préparé à l’avance, mais que c’est lui-même qui se la crée.

    Selon le récit biblique de la création, il appartient à l’essence de la créature humaine d’avoir été créée par Dieu comme homme et comme femme. Cette dualité est essentielle pour le fait d’être une personne humaine, telle que Dieu l’a donnée. Justement, cette dualité comme donné de départ est contestée. Ce qui se lit dans le récit de la création n’est plus valable : ‘Homme et femme il les créa’ (Gn 1, 27). Non, maintenant ce qui vaut c’est que ce n’est pas lui qui les a créés homme et femme, mais c’est la société qui l’a déterminé jusqu’ici et maintenant c’est nous-mêmes qui décidons de cela. Homme et femme n’existent plus comme réalité de la création, comme nature de l’être humain. Celui-ci conteste sa propre nature. Il est désormais seulement esprit et volonté.

    La manipulation de la nature, qu’aujourd’hui nous déplorons pour ce qui concerne l’environnement, devient ici le choix fondamental de l’homme à l’égard de lui-même. L’être humain désormais existe seulement dans l’abstrait, qui ensuite, de façon autonome, choisit pour soi quelque chose comme sa nature. L’homme et la femme sont contestés dans leur exigence qui provient de la création, étant des formes complémentaires de la personne humaine. Cependant, si la dualité d’homme et de femme n’existe pas comme donné de la création, alors la famille n’existe pas non plus comme réalité établie à l’avance par la création. Mais en ce cas aussi l’enfant a perdu la place qui lui revenait jusqu’à maintenant et la dignité particulière qui lui est propre.

    Bernheim montre comment, de sujet juridique indépendant en soi, il devient maintenant nécessairement un objet, auquel on a droit et que, comme objet d’un droit, on peut se procurer. Là où la liberté du faire devient la liberté de se faire soi-même, on parvient nécessairement à nier le Créateur lui-même, et enfin par là, l’homme même – comme créature de Dieu, comme image de Dieu – est dégradé dans l’essence de son être. Dans la lutte pour la famille, l’être humain lui-même est en jeu. Et il devient évident que là où Dieu est nié, la dignité de l’être humain se dissout aussi. Celui qui défend Dieu, défend l’être humain ! »

    *

    Vie, famille et sexe ne sont pas des questions marginales dans la vie de l’Église. La désorientation qui l’a envahie doit beaucoup à la cacophonie ambiante sur ces sujets.

    Josef Seifert, un philosophe autrichien catholique réputé qui a fondé en 2017 une « Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille », parallèle à l’Académie pontificale pour la vie pilotée par Paglia, se dit très préoccupé par cette dérive de l’Église catholique et par le silence par lequel même ceux qui devraient parler restent sans réaction. Les quatre cardinaux des fameux « dubia » auront été les derniers, dit-il, « à avoir parlé avec clarté contre de telles erreurs et contre l’obscurcissement de l’enseignement catholique ».

    Et pour que ce silence soit brisé, il a envoyé au printemps dernier une lettre-appel à tous les cardinaux. Confiant que Dieu puisse susciter en eux, ou à tout le moins en certain d’entre eux, « le don du saint courage ».

  • Erdogan reste au pouvoir : "l'inadéquation des instruments des médias occidentaux pour représenter la situation turque"

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/TURQUIE - Erdogan reste au pouvoir. Mgr Bizzeti : l'insuffisance de certaines analyses occidentales se fait jour

    29 mai 2023

    Ankara (Agence Fides) - Les résultats définitifs des élections en Turquie, avec la victoire du président sortant Recep Tayyip Erdogan, mettent également en évidence "l'inadéquation des instruments des médias occidentaux pour représenter la situation turque". C'est ce qu'a souligné Mgr Paolo Bizzeti sj, Vicaire apostolique d'Anatolie, en rappelant également que "l'Église catholique n'a jamais été en difficulté avec le gouvernement d'Erdogan".

    Lors du second tour des élections présidentielles qui s'est tenu hier, dimanche 28 mai, le président Erdogan a obtenu 52,16% des voix. Son rival Kemal Kılıçdaroğlu s'est arrêté à 47,84%. Ce résultat intervient après des mois au cours desquels les sondages et les analyses des médias occidentaux avaient crédité la possible fin de la longue saison d'Erdogan à la tête de la Turquie. "La méconnaissance du pays réel, a remarqué Mgr Bizzeti dans un entretien avec l'Agence Fides, conduit à une certaine superficialité dans la façon de comprendre la Turquie, et ensuite on est surpris... La victoire d'Erdogan était prévisible, et il n'y a pas eu le renversement de situation que certains avaient prédit. C'est parce que nous sommes obnubilés par certains aspects qui nous semblent si importants, alors qu'il y en a d'autres qui sont manifestement plus importants pour le peuple turc et que nous sous-estimons". Parmi les facteurs à prendre en compte, le vicaire apostolique d'Anatolie souligne "l'importance que la Turquie a prise sur la scène internationale avec le gouvernement d'Erdogan, un fait important pour les Turcs. Le gouvernement d'Erdogan est reconnu comme un acteur géopolitique par l'Europe et les Etats-Unis, par Poutine et les monarchies du Golfe, pour des raisons différentes, voire parfois opposées. Il s'agit donc d'un dirigeant aux commandes qui peut compter sur la reconnaissance internationale. Ceux qui le présentent comme un dictateur isolé qui fait cavalier seul, proposent une lecture erronée de la réalité. Erdogan est un homme élu et soutenu par la communauté internationale. Et il faut en tenir compte, car l'opinion publique turque en tient compte".

    Erdogan l'a emporté sur son rival par une différence d'environ 2 millions de voix. Cette victoire lui garantit de rester à la tête du pays pour cinq années supplémentaires. Ces dernières semaines, pour tenter de rallier des soutiens, Kemal Kılıçdaroğlu avait pris un tournant nationaliste et anti-immigrés dans sa campagne, promettant l'expulsion et le rapatriement forcé des millions de réfugiés syriens qui ont trouvé refuge en Turquie. "Le candidat de l'opposition, note Mgr Bizzeti, voulait rivaliser avec Erdogan sur le terrain d'Erdogan, et ce n'était pas un choix très crédible. L'opposition n'a pas eu le courage de défendre quelque chose de vraiment différent. Cela explique aussi en partie le résultat : si les arguments sont plus ou moins les mêmes des deux côtés, les gens choisissent de maintenir au pouvoir l'homme qu'ils connaissent déjà".

    En ce qui concerne les sentiments que le résultat des élections peut susciter parmi les communautés chrétiennes en Turquie, Mgr Bizzeti souligne que "Honnêtement, l'Église catholique n'a jamais été en difficulté avec le gouvernement d'Erdogan. Il y a des questions qui ont toujours été en suspens, comme la personnalité juridique de l'Église catholique. Mais ce sont des problèmes qui découlent du traité de Lausanne, et certainement pas du gouvernement de l'Akp, le parti d'Erdogan. De plus, ajoute l'évêque jésuite, une certaine laïcité kémaliste qui relègue la religion à la sphère privée n'est pas très souhaitable pour nous. Sur ce point aussi, il faut sortir de certaines banalisations. En Europe, la laïcité totale de l'État est considérée comme une valeur, mais il y a des situations controversées et des aspects discutables. Un gouvernement qui prend en compte les sentiments religieux des citoyens est cependant souhaitable pour nous. Nous ne pouvons accepter une religion simplement reléguée à la conscience”. (GV) (Agence Fides 29/5/2023)

  • France : un catholicisme en chute constante

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    De Maximilien Bernard sur Riposte Catholique :

    La chute constante du catholicisme français

    23 mai 2023

  • Pakistan : deux adolescents chrétiens ont été arrêtés et inculpés de " blasphème "

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Deux adolescents chrétiens emprisonnés pour blasphème présumé, un religieux musulman tué

    20 mai 2023

    Lahore (Agence Fides) - Deux adolescents chrétiens de Lahore, Adil Baber, 18 ans, et Simon Nadeem, 12 ans, ont été arrêtés et inculpés de " blasphème " en vertu de l'article 295-C du Code pénal hier, 19 mai, sur ordre du tribunal. Un officier de police, Zahid Sohail, a déposé une plainte contre eux, affirmant qu'il les avait vus et entendus jouer et appeler un chiot chien "Muhammad Ali".

    Les familles des deux garçons ont déclaré qu'ils n'avaient pas de chien. Samina Nadeem, la mère de Simon, explique qu'il s'agissait d'un malentendu, car les garçons parlaient de "Naswar" (une pâte à mâcher, populaire au Pakistan, ndlr) dont la marque s'appelle "Muhammad Ali". Le policier, qui passait par là, a commencé à les frapper et à interpeller les gens, les accusant de blasphème. En peu de temps, une foule s'est rassemblée sur les lieux. "J'ai commencé à prier pour que la violence n'éclate pas", a déclaré le père de Simon. Les deux garçons ont été placés en garde à vue pour éviter le lynchage. Un rapport de première information a été enregistré contre les deux garçons. "Je ne pense pas que ces deux garçons aient jamais pensé qu'un passant surprendrait leur conversation et les accuserait de blasphème. L'utilisation abusive du blasphème est monnaie courante. La vie des chrétiens est constamment menacée", déclare Nasir Saeed, de l'organisation CLAAS.

    Dans un autre cas, Ishtiaq Saleem, un chrétien accusé de blasphème en novembre 2022, est toujours en prison . Son avocat et les membres de sa famille ont été empêchés de lui rendre visite en prison. L'homme, un travailleur écologique analphabète, est accusé d'avoir diffusé des contenus blasphématoires sur les médias sociaux. Selon sa femme, les images et les mots qu'il a publiés sur les médias sociaux sont en arabe et l'homme n'en connaît pas la signification. Pour les faits qui lui sont reprochés, il risque la réclusion à perpétuité.

    Les chrétiens ne sont pas les seuls à être victimes de cette loi : ces dernières semaines, un chef religieux musulman de la ville de Mardan, dans la province de Khyber Pakthunkhwa, au Pakistan, a été lynché par une foule après avoir été accusé d'avoir fait une allusion blasphématoire lors d'un rassemblement politique du parti de l'ancien premier ministre Imran Khan. Maulana Nigar Alam, 40 ans, aurait déclaré : "Imran Khan est une personne sincère et je le respecte comme le Prophète". Après ces propos, considérés comme blasphématoires, la foule a fait irruption dans la boutique où l'homme s'était réfugié et l'a lynché à mort.

    La loi pakistanaise sur le blasphème (trois articles du code pénal) punit toute personne qui insulte l'islam, le sentiment religieux, le prophète ou le Coran, de peines telles que l'emprisonnement à vie ou la peine de mort. L'organisation "Christian Solidairity Wordwide" déclare : "Cette loi est exploitée à des fins malveillantes, elle est incompatible avec le droit fondamental à la liberté de religion et doit être révisée et amendée de toute urgence".
    (PA) (Agence Fides 20/5/2023)

  • Les chrétiens sont la cible d'un conflit ethnique sanglant dans l'État indien de Manipur

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    D'Anto Akkara, correspondant du Register (Bangalore, Inde) sur le National Catholic Register :

    Les chrétiens sont la cible d'un conflit ethnique sanglant dans l'État indien de Manipur

    17 mai 2023

    L'Église catholique locale a été choquée par l'explosion du conflit ethnique dans l'État de Manipur, dans le nord-est de l'Inde. Les violences ont fait 60 morts officiellement et 160 officieusement - la majorité d'entre eux étant des chrétiens tribaux - et ont entraîné le déplacement de près de 50 000 personnes, ainsi que le pillage et l'incendie de dizaines d'églises et d'autres institutions.

    "Cette violence est la pire de l'histoire du Manipur", a déclaré l'archevêque d'Imphal, Dominic Lumon, au Register le 10 mai. Imphal est la capitale du Manipur.

    "Nous sommes inquiets car la situation couve toujours dans les périphéries [zones montagneuses] et les communications sont réduites. La tension est généralisée et il y a un sentiment de désespoir", a ajouté l'archevêque.

    Afin d'endiguer les rumeurs qui contribuent à attiser la violence, le gouvernement de l'État de Manipur a bloqué tous les médias sociaux dans la région.

    "La violence sans précédent a pris l'État de Manipur comme une tempête. Des vies précieuses ont été perdues, des maisons brûlées ou détruites, des biens vandalisés et pillés, des lieux de culte profanés et incendiés. Des milliers de personnes ont été déplacées, se sont retrouvées sans abri et languissent dans différents abris dans des casernes militaires et des camps de secours", a déclaré l'archevêché d'Imphal dans un communiqué de presse le 10 mai.

    Les violences ont éclaté le 3 mai à la suite d'une manifestation organisée par des organisations d'étudiants tribaux contre la décision de la Haute Cour de l'État d'étendre le statut de tribu répertoriée (ST) - qui prévoit la gratuité de l'enseignement et des quotas dans l'enseignement professionnel comme la médecine et l'ingénierie, ainsi que des quotas dans les emplois publics - aux membres de la majorité Meiteis de l'État, dont la plupart sont hindous et qui représentent 53 % des quelque 4 millions d'habitants du Manipur.

    Le statut de tribu répertoriée est une disposition inscrite dans la constitution fédérale de l'Inde qui vise à protéger les intérêts des communautés ethniques qui, historiquement, ont été géographiquement isolées et économiquement en retard. Ce statut est conféré aux groupes par le gouvernement national de l'Inde, et non par les gouvernements des États.

    Les médias locaux ont rapporté que la manifestation pacifique, dans la ville de Churachandpur située dans le sud du Manipur, a été interrompue par un camion qui a percuté une moto tribale. Le chauffeur Meitei du camion a été battu par les manifestants.

    En représailles, un monument aux morts tribal a été incendié par les Meiteis, ce qui a déclenché des violences généralisées entre les tribus et les Meiteis, qui ont rapidement embrasé la vallée d'Imphal, dominée par les Meiteis.

    Le bilan officieux de plus de 160 morts "pourrait s'alourdir rapidement" selon le Shillong Times, un quotidien régional.

    Plus de 40 églises de différentes confessions ont été profanées et incendiées dans l'État, la majorité des tribus étant chrétiennes.

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  • L'Europe, terre d'élection des Frères musulmans

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    Du site de la Nef :

    Entrisme de l’islam en Europe : entretien avec Florence Bergeaud-Blackler

    Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue, chargée de recherche CNRS (HDR) au groupe Sociétés, Religions, Laïcités à l’École pratique des hautes études (EPHE) vient de publier un livre passionnant appelé à devenir une référence, Le frérisme et ses réseaux, L’enquête (1).

    La Nef – Pourriez-vous nous définir le « frérisme » et nous expliquer son rapport avec l’islamisme ?

    Florence Bergeaud-Blackler – J’appelle frérisme une forme d’islam politico-religieux qui s’est développée dans les sociétés démocratiques sécularisées à partir des années 1960. Je le distingue de l’« islamisme » par ses moyens et son objectif. En résumé, le frérisme veut instaurer la société islamique mondiale et mondialisée en contournant le politique et en utilisant l’économie mondialisée, la culture, la soft law et le soft power, alors que les partis islamistes des pays musulmans veulent conquérir le pouvoir politique des États par les urnes ou la révolution.

    Pourquoi les Frères musulmans ont-ils choisi l’Europe comme terre d’élection ? Comment la considèrent-ils ?

    L’Union européenne est forte économiquement et culturellement, elle est faible politiquement, le frérisme est donc adapté à son milieu. Remontons un peu le temps.

    Les Frères sont des théocrates plus que des théologiens, ils sont pragmatiques et opportunistes. Quand ils se sont implantés en Europe – mais également aux États-Unis ou en Australie et Nouvelle-Zélande –, à partir des années 1960, ils possédaient le statut provisoire d’« étudiant » ou de « réfugié », et n’étaient pas destinés à vivre sur les terres de mécréance (dar el kufr), considérées comme territoires de guerre (dar el harb). Ils préparaient leur retour dans les pays d’origine du Moyen-Orient, du Maghreb ou du continent indien. Le temps passant, nombre d’entre eux ont réalisé qu’ils jouissaient d’une grande liberté d’expression et de croyance alors qu’ils risquaient la prison ou la mort là d’où ils venaient. Plutôt que de faire la hijra comme l’islam le recommande et revenir vivre en pays musulmans, ils se sont trouvé une nouvelle mission qui les mettait en conformité avec les textes : faire de leur lieu de vie une terre d’islam.
    On a là tout l’esprit du frérisme : adapter l’environnement à l’islam plutôt qu’adapter l’islam à l’environnement. Ils ont déclaré l’Europe terre de contrat (dar el ahd) et ont déployé leurs activités à partir de plusieurs centres islamiques notamment en Suisse, Allemagne, France et au Royaume-Uni. Ils ont ouvert des associations « culturelles islamiques » plutôt que « cultuelles » et se sont ainsi fondus dans le paysage associatif. Il suffisait de faire passer une pratique rituelle comme culturelle pour que peu à peu se déploie une norme islamique intégraliste. C’est par cette culture islamique mondialisée qui aujourd’hui se déploie sous le nom d’économie halal qu’ils ont progressivement conquis les sociétés consuméristes européennes. Se pensant comme les nouveaux ambassadeurs de l’islam en Europe, ils ont peu à peu pénétré les universités, les entreprises, les administrations et les institutions européennes.

    (1) Florence Bergeaud-Blackler, Le frérisme et ses réseaux, l’enquête, préface de Gilles Kepel, Odile Jacob, 2023, 400 pages, 24,90 €.

    lire la suite sur le site de La Nef