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Culture - Page 101

  • La virilité et la masculinité à l’aune d’une société marquée par un féminisme fort

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    Du site de l'Eglise catholique à Paris :

    Tu seras un homme de Martin Steffens - Les Editions du cerf

    « Le patriarcat est une mauvaise nouvelle pour l’homme lui-même »

    Philosophe, professeur, Martin Steffens a publié en mai dernier Tu seras un homme (éd. du Cerf). Tiré d’un ouvrage initialement écrit il y a sept ans avec la philosophe Chantal Delsol, il réinterroge la virilité et la masculinité à l’aune d’une société marquée par un féminisme fort. Ses explications alors que l’Année saint Joseph convoquée par le pape se poursuit jusqu’en décembre.

    Martin Steff ens est philosophe et professeur de philosophie.

    Martin Steffens est philosophe et professeur de philosophie.

    © Philippe Courqueux

    Paris Notre-Dame – En analysant une « crise de la masculinité », vous prenez un peu le contre-pied de notre société qui, actuellement, souligne beaucoup la difficulté d’être femme. Pourquoi ?

    Martin Steffens – Cela n’empêche pas que la femme est, de nos jours, confrontée à des difficultés, à de grands défis. Elle prend aussi sa revanche contre le patriarcat. Mais l’une des façons de s’opposer au patriarcat s’est traduite en termes de rapports de force. Nous pouvons ainsi observer chez certaines féministes quelque chose qui veut vaincre l’homme. Ce rapport de force en vient à s’exprimer en termes de droits, comme la PMA pour toutes. Dans ce contexte, la grande question pour un homme, à l’heure où celui-ci « ni ne chasse ni ne fait la guerre », est « à quoi je sers ? ». Il y a une perte de l’évidence du rôle de l’homme. Comme si, d’ailleurs, le surinvestissement sur l’homme depuis toujours, cachait, en fait, sa possible inutilité. Par ailleurs, si l’homme, par nature, est un dominateur comme l’écrivent certaines féministes, il devrait toujours s’excuser d’être homme. Un collègue me confiait récemment observer, dans sa classe, de plus en plus de garçons renoncer à être des garçons, même physiquement. Ils ont envie d’être des « gens biens ». Or, si être un garçon, c’est être de facto un dominateur historique, voire biologique, ils préfèrent envoyer un signe de paix et s’annuler comme hommes.

    P. N.-D. – Il y aussi cette tentation, vous l’écrivez, de se rigidifier. Certains hommes se rassureraient ainsi en se réfugiant dans des idées, des valeurs très rigides…

    M. S. – C’est une réaction naturelle. Quand vous recevez un coup, votre muscle se raidit. Je crois que l’effet est même pire que la cause. L’homme est un être profondément non suffisant. Comme le disait Chantal Delsol, le patriarcat est une mauvaise nouvelle pour les hommes eux-mêmes. C’est trop de pression. Les milieux 100% masculins où règnent la rivalité, sont très malsains, très durs. Par ailleurs, avec l’homme, comme avec la femme, il n’y a pas de beauté intrinsèque. C’est un peu comme dans la Trinité. Pour regarder le Père, il faut regarder le Fils, avec l’Esprit Saint. Quand on regarde l’homme, on est tout de suite invité à observer, y compris dans son corps, qu’il est une adresse à l’autre.

    P. N.-D. – Vous montrez aussi que l’émancipation féminine demande à l’homme d’être vraiment homme, à l’image de saint Joseph. Vous parlez d’un moment « passionnant », d’une chance. Pourquoi ?

    M. S. – La figure de saint Joseph est très belle parce qu’elle est une figure d’une force silencieuse, loin d’une force volcanique. Il y a finalement quelque chose qu’on ignore dans la virilité. Elle n’est pas tant quelque chose qui fait que quelque chose qui rend possible. Ce n’est pas la force flamboyante d’un éclat comme on peut l’attendre de l’exploit d’un héros, mais l’action discrète de rendre possible qu’une grossesse soit menée à terme par exemple. Être à la maison, s’occuper des enfants, sont aussi des lieux où il faut prendre des décisions très fortes, où il faut rassurer. Personnellement, j’apprends beaucoup en étant ce qu’on appelle « un nouveau papa », y compris dans la capacité à prendre des décisions, à défendre avec justice tel enfant humilié par son professeur. Cette « crise de la masculinité » est une opportunité pour l’homme de choisir la vie. Pour ne pas céder à la tentation de rester au seuil de la vie, de rester, dans ce que Kierkegaard appelle le stade esthétique – en menant par exemple des expériences amoureuses brèves mais intenses – mais d’entrer dans le stade éthique – en osant des expériences concrètes et constructives.

    Propos recueillis par Isabelle Demangeat @LaZaab

  • "Il existe une véritable entité spirituelle maléfique qui, de toutes les manières imaginables, attise le feu et s'empare de notre culture de façon magistrale"

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    De Paul Senz sur The Catholic World Report :

    Combattre Satan et échapper aux ténèbres du mal : Un entretien avec le père Robert Spitzer

    "Dieu nous a donné, dit l'auteur d'une trilogie de livres sur la réalité du mal et le défi du combat spirituel, à travers notre liberté, la capacité de participer à cette énorme lutte, où c'est le corps mystique du Christ contre le royaume de Satan, et nous sommes impliqués."

    5 juillet 2021  Livres, Dossiers, Interview 6Print

    Le père Robert Spitzer, S.J., est l'auteur de plusieurs livres, dont le plus récent est une trilogie sur le combat spirituel et la spiritualité catholique. (Images : Ignatius Press)

    Le père Robert Spitzer, SJ, président du Magis Center of Reason and Faith et du Spitzer Center, est connu pour ses livres et ses conférences sur la science et la spiritualité. Il a écrit une trilogie de livres - dont deux sont maintenant publiés par Ignatius Press - qui explorent les sujets redoutables du péché, du mal, de Satan et du combat spirituel. La lutte entre le bien et le mal, comme le souligne le père Spitzer, est une lutte à laquelle personne ne peut échapper, même si nous n'en sommes pas conscients. Le père Spitzer veut donc montrer comment l'Église nous aide à comprendre ce grand défi et nous montre comment nous battre dans cette bataille.

    La trilogie s'intitule Called Out of Darkness : Contending with Evil through the Church, Virtue, and Prayer (Appelé hors des ténèbres : Combattre le mal par l'Église, la vertu et la prière). Les deux premiers volumes, Christ Versus Satan in Our Daily Lives : The Cosmic Struggle Between Good and Evil (Christ contre Satan dans notre vie quotidienne : la lutte cosmique entre le bien et le diable) (Ignatius Press, 2020) et Escape from Evil's Darkness : The Light of Christ in the Church, Spiritual Conversion, and Moral Conversion (Échapper aux ténèbres du mal : La lumière du Christ dans l'Église, la conversion spirituelle et la conversion morale)  (Ignatius Press, 2021) sont maintenant disponibles.

    Le troisième volume de la trilogie actuelle, intitulé The Moral Wisdom of the Catholic Church : Principles of Personal and Social Ethics (La sagesse morale de l'Église catholique : Principes d'éthique personnelle et sociale), sera publié par Ignatius Press au début de l'année prochaine.

    Cette série fait suite à un quatuor populaire de livres publiés entre 2015 et 2017. Le quatuor était intitulé Happiness, Suffering, and Transcendence (Bonheur, souffrance et transcendance), et les volumes sont Finding True Happiness (Trouver le vrai bonheur) : Satisfaire nos cœurs agités (2015), The Soul's Upward Yearning : Clues to Our Transcendent Nature from Experience and Reason (Le désir d'ascension de l'âme : les indices de notre nature transcendante tirés de l'expérience et de la raison) (2015), God So Loved the World : Clues to Our Transcendent Destiny from the Revelation of Jesus (Dieu a tant aimé le monde : les clés de notre destinée transcendante à partir de la révélation de Jésus.) (2016), et The Light Shines on in the Darkness (La lumière brille dans l'obscurité;  Transformer la souffrance par la foi) (2017).

    Le père Spitzer s'est récemment entretenu avec Catholic World Report au sujet de ses derniers livres, et de la manière dont nous pouvons nous préparer à combattre dans cette lutte cosmique.

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  • L'omniprésence du sexe et la grande misère du désir

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    De Nicolas Kinosky sur le site de La Nef :

    Fric, sexe et fun

    La misère du désir, son empire et son marché

    Le sexe est partout, dans la publicité, à la télévision, sur un internet. Il est devenu un bien consommable et louable. Parallèlement, les individus sont de plus en plus frustrés ; à la misère du salariat se joint celle du désir, cible de l’extension du marché. Tentons de Comprendre l’articulation entre misère du désir et capitalisme ; sexualité et consommation cool.

    Pour comprendre la relation entre le désir et le marché, établissons déjà que le marché va là où il peut aller et que rien ne l’arrête. Non pas que le capitalisme soit immoral, il est amoral. Ensuite, comprenons qu’il a besoin, ce même capitalisme, d’hommes sans structures, sans nation, sans Dieu, interchangeables et dominés par leur désir de consommation justifié par le travail qu’ils exercent. Devenus des atomes, ils sont aliénables par tous les moyens, de toutes les manières et à toutes les modes. De nos jours, cela était vrai antecovidium mais se vérifie mille foi intercovidium, l’individu est en crise : crise du salariat, crise de l’identité, crise de la virilité et misère du désir. La crise de la virilité souffre d’un paradoxe : la pression mise sur l’homme et la déconstruction des stéréotypes masculins en vue de faire des êtres sans identité, sans genre, sans sexe, indéterminés. Mais intéressons-nous précisément à la dernière des crises énoncées, celle du désir. Nous vivons dans des sociétés liquides faites d’individus consommateurs et salariés ; pourtant ces sociétés garantissent, en même temps, la pleine jouissance et le parfait épanouissement des individus, PMA/GPA d’un côté, mais confinements, tests, vaccins et pass sanitaire, de l’autre. L’homme est libre en tant qu’individu mais piqué, masqué, sous-couverture. Tout est permis mais rien n’est possible, disait Michel Clouscard, cela même est l’articulation du capitalisme.

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  • La Fondation Gates prévoit de consacrer 2,1 milliards de dollars aux contraceptifs et à l'égalité des sexes

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    De la Catholic News Agency :

    La Fondation Gates prévoit de consacrer 2,1 milliards de dollars aux contraceptifs et à l'égalité des sexes

    Washington, D.C. Salle de presse, 3 juil. 2021

    La Fondation Bill et Melinda Gates commencera à faire pression en faveur d'un accès accru aux contraceptifs au cours des cinq prochaines années, dans le cadre de son nouveau projet de 2,1 milliards de dollars visant à promouvoir l'"égalité des sexes".

    "Nous savons que lorsque les femmes contrôlent leur corps et leur avenir, elles déclenchent un cycle d'autonomisation qui se répercute sur les générations à venir", a écrit Melinda Gates dans un message publié sur le site web de la fondation.

    Au cours des cinq prochaines années, la fondation dépensera en moyenne environ 420 millions de dollars par an. Le financement vise également à promouvoir "l'autonomisation économique des femmes, à renforcer la santé et le planning familial des femmes et des filles, et à soutenir le leadership des femmes."

    "Nous réaffirmons également notre engagement de 20 ans en faveur du planning familial en soutenant nos partenaires pour développer des technologies contraceptives nouvelles et améliorées et répondre aux besoins des femmes et des filles en matière de soins de haute qualité", a écrit Gates.

    Selon le Wall Street Journal, la Fondation Gates vise à aider les femmes à obtenir davantage de possibilités de travail rémunéré, à rendre les contraceptifs plus disponibles et à améliorer les services financiers et l'accès aux services de garde d'enfants.

    La fondation vise à "élever les femmes" à des postes de direction grâce à des "services de planification familiale", selon le WSJ. Le WSJ a indiqué que la fondation a dépensé 296 millions de dollars pour des initiatives de planification familiale en 2018. 

    Gates a promis 1 milliard de dollars en 2019 pour "l'égalité des sexes".

    Avec son mari, Gates a formé la Fondation Bill et Melinda Gates, l'une des plus grandes fondations philanthropiques au monde. Depuis sa création en 1997, l'organisation a toujours défendu et donné de l'argent pour l'avortement et les contraceptifs.

  • Reconnaissance des études et du diplôme de l'Institut Docteur Angélique, par Monseigneur Léonard

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    21 juin 2021 : Reconnaissance des études et du diplôme de l'Institut Docteur Angélique, par Monseigneur Léonard

    En 2015, à l'heure où les Instituts de formation philosophique et théologique déclinaient en Belgique, le vicaire épiscopal de l'enseignement de Namur, l'abbé Henri Ganty, avait participé à la fondation et reconnu par un acte canonique le diplôme d'un nouvel institut sur Internet.  

    http://visitationpourlavie.free.fr/ReconnaissanceParAbbeGanty.jpg 

    La formation qu'il propose est dans la ligne de la pensée de Benoît XVI et du pape François, unissant un grand amour pour la tradition théologique (autour de saint Thomas d'Aquin) et pour les apports doctrinaux du Concile Vatican II. Il unit cette rigueur de la vérité au souci pastoral des personnes et de leur cheminement qui est l’apport du pape François.  

    http://docteurangelique.free.fr/institut_docteur_angelique.html 

    Le 21 juin 2021, par un acte significatif au plan moral, Monseigneur André Léonard, vient de reconnaitre la qualité des études et la valeur du diplôme de cet institut.  

    Pour lire cette reconnaissance : 

    http://docteurangelique.free.fr/fichiers/MgrLeonardIDA.pdf   

    Citation du document : 

    « La qualité des cours philosophiques et théologiques proposés par l'Institut Docteur Angélique force l'admiration. Ils sont inspirés par la conviction que la science et la foi doivent marcher de concert, ce qui rejoint une intuition centrale de saint Thomas d'Aquin.  

    En philosophie, les cours s'inspirent de l'interprétation du thomisme développée par le Père Marie-Dominique Philippe, mais en y incorporant des approches complémentaires : psychologie, sociologie, sciences modernes et même l'intérêt, pleinement justifié, pour les EMI (Expériences de mort imminente). 

    En théologie, fidèle à Thomas d'Aquin, l'Institut Docteur Angélique, suit l'interprétation donnée par Benoît XVI dans Spe Salvi, § 47, et applique néanmoins aussi au moment de la mort de l'individu ce que Thomas réservait pour l'eschatologie générale. 

    Pape Benoît XVI, décembre 2007 encyclique « Spe Salvi, 47 : « Certains théologiens récents sont de l'avis que le feu qui brûle et en même temps sauve est le Christ lui-même, le Juge et Sauveur. La rencontre avec le Christ [dans le passage de la mort] est l'acte décisif du Jugement [individuel]. Devant son regard s'évanouit toute fausseté. C'est la rencontre avec Lui qui, nous brûlant, nous transforme et nous libère pour nous faire devenir vraiment nous-mêmes". 

    Je considère donc que les étudiants ayant suivi le cursus proposé par l'Institut Docteur Angélique ont effectué l'équivalent de deux années de philosophie et de deux années de théologie.  

    Sur cette base, J'encourage les Institutions dispensant un enseignement philosophique et théologique à tenir compte des résultats obtenus auprès de l'Institut Docteur Angélique et à accueillir les étudiants voulant poursuivre des études en la matière. 

    Monseigneur André Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles »

  • "L’Union européenne ne s’assume pas comme puissance et se renie comme civilisation" (Boualem Sansal)

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    Du site du Figaro via artofuss.blog :

    Boualem Sansal: «Où va l’Europe?»

    TRIBUNE – Le grand écrivain algérien, réputé pour son indépendance d’esprit, et qui vit en Algérie envers et contre tout, est tourmenté par le destin du Vieux Continent. L’Union européenne ne s’assume pas comme puissance et se renie comme civilisation, juge-t-il.

    2 juillet 2021.

    Auteur de plusieurs dizaines d’ouvrages, Boualem Sansal a été révélé par Le Serment des barbares (Gallimard, 1999) et a ensuite publié, notamment, Le Village de l’Allemand ou Le Journal des frères Schiller (Gallimard, 2008), couronné par quatre prix, 2084. La Fin du monde (Gallimard, 2015), grand prix du roman de l’Académie française, et Le Train d’Erligen ou La Métamorphose de Dieu (Gallimard, 2019). Dernier roman paru: Abraham ou La Cinquième alliance (Gallimard, coll. «Blanche», 2020, 288 p., 21 €).


    Avant de chercher cela, demandez-vous d’abord: qui la pilote? Comme j’ai eu moi-même à le constater, vous ne tarderez guère, chers amis de là-bas, à découvrir que personne autour de vous ne le sait et ne sait même comment le trouver pour apprendre de lui ce qu’il voudra bien vous révéler: quel est son nom, qui l’a mandaté, où vous mène-t-on et s’il le sait lui-même, qu’il le dise: c’est quoi l’Europe et à quoi elle sert dans le schéma mondial dominé par l’équipe gagnante du millénaire, les onze vraies grandes puissances: les USA, la Chine, l’Allemagne, la Russie, le Royaume-Uni, Israël, la Turquie, l’Iran, le Qatar, l’Arabie, la Corée du Nord. La volonté de puissance et de domination est un cardinal essentiel de leur personnalité.

    Les questions sont ainsi, une fois lâchées, elles se hèlent les unes les autres avec une urgence fiévreuse dans le ton.

    À un certain niveau d’ignorance et de déception, on est condamné à imaginer le pire et le pire n’a pas de fin. Dans ce territoire perdu situé entre le Maroc et la Tunisie, d’où je vous adresse cette alerte, je peux vous le dire, le pire est passé par-là et n’a rien laissé derrière lui, rien. Chacun doit au moins savoir cela pour sa gouverne: c’est quoi, le pire chez lui et à quel stade il est?

    On peut en disputer encore et encore mais à un moment il faut s’arrêter et reconnaître la réalité: l’Europe a toutes les apparences d’une chose qui n’existe pas, n’a jamais existé, comme Europe, la déesse aux grands yeux de la mythologie grecque qui lui a donné son nom. Soit dit en passant, Arès, le dieu de la guerre, eût été tout désigné pour l’accompagner, il aurait transmis un peu de vigueur aux enfants de la belle. La guerre et la gloire, il n’y a que ça de vrai et tout l’art du guerrier est de ne la faire que pour gagner, et en cas de doute quant à son issue, la rendre impossible jusqu’à ce que le vent tourne à son avantage.

    C’est rageant de s’être tant questionné pour au final se voir moins avancé qu’au départ où au moins on avait des illusions et le plaisir d’y croire.Dans ce territoire perdu situé entre le Maroc et la Tunisie, d’où je vous adresse cette alerte, je peux vous le dire, le pire est passé par-là et n’a rien laissé derrière lui, rien. Chacun doit au moins savoir cela pour sa gouverne : c’est quoi, le pire chez lui et à quel stade il est ?

    Oublions cette Europe, la mythique, enlevée et abusée par Zeus puis offerte en cadeau de mariage à un mortel qui n’avait rien de fameux, le roi de Crète, et l’historique, trahie par les siens et livrée au moloch de Wall Street, et regardons un peu cette chose pénible, bien réelle elle, l’Union européenne, une colonie marchande inféconde, sans peuple ni mythologie mais avec un drapeau et un hymne, des institutions dans tous les coins et des démembrements à tous les étages, le tout actionné à hue et à dia par des officiers de la coloniale insipides et arrogants: «Je vous administre de loin, je n’ai pas à venir vous visiter et manger le même pain que vous.» Avez-vous entendu cela? Moi, si, et ça m’a rappelé un temps que les moins de 20 ans…

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  • Le latin proscrit à Saint-Pierre de Rome?

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    De Jeanne Smits sur son blog :

    30 juin, 2021

    Saint-Pierre de Rome : on célébrera en vernaculaire, haro sur le latin

    L’étau se resserre sur la “Messe en latin” à la basilique Saint-Pierre de Rome. Le blog éponyme, Missa in latino, vient de publier la lettre envoyée au nom du cardinal archiprêtre de la basilique, le cardinal Mauro Gambetti, par le secrétaire de ce dernier, Mgr Franco Camaldo.

    Cette lettre indique que dès ce jour, fête de saints Pierre et saint Paul, les messes célébrées dans la basilique seront (c’est un ordre) en italien,  et les lectures et prières des fidèles « dans les différentes langues vivantes ». Le latin n’est conservé que pour le Kyriale et le Pater noster.

    L’office « pourra » être célébré en italien, quoique sur la mélodie grégorienne, seuls l’Hymne, l’Antienne, le Benedictus, le Magnificat et le Pater étant alors conservés en latin, et ce dès que les livrets ad hoc auront été imprimés.

    L’impression générale laissée par la lettre est celle d’une chasse ouverte contre le latin. On voit mal d’ailleurs comment, dans ce cadre voulu par le tout jeune cardinal nommé par le pape François, la liturgie tridentine pourrait trouver sa place dans la basilique Saint-Pierre.

    Ci-dessous, ma traduction de travail de la lettre de Mgr Camaldo.

    La lettre de Mgr Camaldo aux chanoines du chapitre,
    portée à l'attention du public par Missa in Latino

    Vatican, le 28 juin 2021 
    Vigile de la solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul
     
    Chers Confrères 
     
    Lors de la réunion du Chapitre du 9 juin, un certain nombre d'idées, d'évaluations et de mesures à prendre en conséquence ont émergé concernant les célébrations du Chapitre dans notre basilique vaticane. 
     
    Compte tenu de ce qui a été proposé et après mûre réflexion, Son Éminence le Cardinal Archiprêtre me charge de communiquer ce qui suit : 
     
    À partir du 29 juin, les célébrations eucharistiques capitulaires suivront la procédure déjà en vigueur lors des célébrations papales, à savoir : la Sainte Messe sera célébrée en italien, les lectures et la prière des fidèles dans les différentes langues vivantes, et les parties fixes - Kyrie, Gloria, Sanctus, Pater et Agnus - en latin. Pour les hymnes, le préfet de la chapelle musicale et le chef de chœur décideront de la meilleure façon de procéder. Par la suite, la célébration de la Liturgie des Heures pourra également être célébrée en italien, en conservant la mélodie grégorienne, et en conservant certaines parties en latin : Hymne, Antienne, Benedictus, Magnificat et Pater : mais cela se fera dans un avenir proche, en tenant compte du temps nécessaire à la préparation des livrets.
     
    Il faudra réfléchir plus avant quant à la possibilité et aux modalités de mise en œuvre des rendez-vous quotidiens de la prière ligurgique par les membres du Chapitre : concélébration de la Sainte Messe à 7h30 suivie de la récitation des Laudes, et de même concélébration de la Sainte Messe à 17h00 suivie de la récitation des Vêpres. Ces célébrations - naturellement dans le style le plus sobre - pourraient avoir lieu dans la chapelle du Chœur, avec la participation des fidèles également.
     
    Son Éminence convoque également l'Assemblée des chanoines du Vatican pour le mercredi 7 juillet à 16h30, précédée de la célébration des vêpres (à la manière de Tierce du dimanche), dans la chapelle du chœur. 
     
    Je profite de l'occasion pour vous présenter mes meilleurs vœux pour la solennité de saint Pierre et mes salutations les plus cordiales. 
     
    Monseigneur Franco Camaldo
    Secrétaire
  • Fin du sacré, fin de la civilisation ?

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    Un échange entre Michel Onfray et Patrick Buisson où il est question de la perte du sacré et de la spiritualité :

    Fin de civilisation ?  Sur le même sujet, un commentaire de Gérard Leclerc extrait du site web de "France Catholique" :

    "Le cardinal De Kesel, archevêque de Bruxelles-Malines, vient de publier un essai sur la situation des chrétiens dans une société qui n’est plus chrétienne (Foi & religion dans une société moderne, Salvator). Faute de l’avoir lu, je ne me permettrai pas d’interpréter sa pensée. Je m’interroge néanmoins sur l’analyse qu’il peut faire de cette société. S’il lui accorde des crédits, quels sont-ils ? Peut-être ses jugements sont-ils accordés à la complexité du monde actuel. Mais je me pose tout de même une question. Signale-t-il le basculement spirituel, moral, d’une civilisation qui, de chrétienne, est devenue a-chrétienne ? Un Chesterton, un Bernanos étaient particulièrement sensibles à un tel basculement, car pour eux, un monde qui avait perdu le sens de Dieu, était mûr pour les pires déviations.

    Athéisme et christianisme

    Ce qui me frappe, aujourd’hui, c’est que ce sont le plus souvent des non-chrétiens, ou des gens éloignés de la pratique religieuse, qui se montrent les plus attentifs au caractère judéo-chrétien de notre civilisation et à la perte irréparable que constitue le naufrage de cet héritage. Le cas de Michel Onfray est particulièrement significatif. Il a commencé sa carrière philosophique à l’enseigne d’un athéisme revendiqué et d’une déconstruction du christianisme. Et voilà qu’il déclare dans Le Figaro du 18 juin : « Je regrette le déclin de la civilisation judéo-chrétienne, je me bats pour elle.  » . De ce déclin, il nous offre une analyse qui fait plus que froid dans le dos et qui devrait singulièrement alerter tous ceux qui, du côté chrétien, chantent les louanges de notre bel aujourd’hui. Le mieux est de le citer longuement.

    «  La fin du sacré tuile avec la prochaine civilisation qui sera probablement post-humaniste. Rien ne pourra moralement interdire son avènement qui s’effectue avec d’actuelles transgressions qu’aucune éthique, aucune morale ne saurait arrêter. L’intelligence artificielle qui crée des chimères faites d’humain et d’animaux, la marchandisation du vivant, l’abolition de la nature naturelle au profit de l’artifice culturel, constituent une barbarie qui, un jour, sera nommée civilisation, car toute civilisation nouvelle est dite un jour barbare par les témoins de ceux qui voient la leur s’effondrer. Nous sommes dans le temps nihiliste du tuilage qui tuile la décomposition et le vivant (…). Eu égard à ce qui nous attend, et en regard de l’idéologie “woke“ qui travaille à l’avènement de ce nouveau paradigme civilisationnel, bien sûr que je regrette la civilisation judéo-chrétienne. Pour l’heure, je me bats pour elle.  »

    Le rôle des non-chrétiens

    Voilà qui contraste avec les complicités des chrétiens qui saluent sans regrets «  feu la chrétienté  ». Faut-il donc un non-chrétien pour mesurer les dégâts irréversibles d’une mutation de civilisation ? Peu importe que je sois en désaccord avec Michel Onfray sur la cause de ce décrochage. Cause qu’il attribue à une Renaissance qui annoncerait les Lumières. Érasme et Pic de la Mirandole sont des génies chrétiens qui attestent combien l’humanisme post-médiéval ne va pas sans un ressourcement aux origines chrétiennes. Fides et ratio marchent de concert. Mais le problème actuel n’est pas là. Il réside dans une déshumanisation consécutive à une déchristianisation. « Ôtez le surnaturel, écrivait Chesterton, et il ne reste plus que ce qui n’est pas naturel. »

    JPSC

  • En finir avec la repentance et la "cancel culture"

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    Une carte blanche de Madio Fatalini, étudiant en Droit à l’université de Liège publiée sur le site de La Libre :

    Il faut en finir avec la repentance et la "cancel culture"

    Le secrétaire d’Etat en charge du Patrimoine, Pascal Smet, fut sommé ce 14 juin par deux députés (Ecolo) bruxellois de travailler « à la création d’un espace public plus inclusif » et à la « décolonisation de l’espace public ». À cela, Pascal Smet répond qu’il y travaille « dans le respect du calendrier fixé ». Combat contre le racisme, à l’évidence oui ; la repentance et la « cancel culture », non. Pourtant, Pascal Smet et les militants décoloniaux les confondent.

    Statues sapées ou déboulonnées, rues, boulevards, tunnels débaptisés, Histoires déconstruites, réécrites et souillées, personnalités publiques abattues puis lynchées (même Annie Cordy!), les congés de Noël et de Pâques deviennent congés d’hiver et de printemps ; tous nos héritages sont accusés des pires maux. Églises, bustes de personnages historiques, architecture, traditions et le Bruxelles du roi-bâtisseur n’ont grâce à leurs yeux ; « circulez, il n’y a rien à voir », scandent nos militants décoloniaux. Il faut purger l’espace public de cet ignoble héritage car il est le continuateur de l’oppression raciale par d’autres moyens. 

    Les Belges n’ont plus le droit d’aimer leur Histoire, ni même de l’apprendre ; soit ils doivent l’effacer et la réécrire, soit s’en excuser, s’agenouiller, se repentir, se confesser auprès des nouveaux prêtres. L’idéologie « décoloniale » dont nous regardions avec stupéfaction la naissance dans les campus américains, a désormais traversé l’Atlantique pour frapper de plein fouet la Belgique ou la France. A l’instar de Staline qui effaçait Trotsky des images officielles, les militants décoloniaux considèrent la Belgique comme un Royaume palimpseste, un parchemin dont on fait disparaître les inscriptions pour pouvoir y écrire de nouveau et, cette fois, en veillant à respecter les critères moraux d’une certaine idéologie. Il ne faut pas se méprendre ; ce mouvement a contaminé et gangrené de nombreuses corporations : politiques, journalistes, historiens, professeurs. Les décoloniaux vouent aux gémonies les récalcitrants qu’ils psychiatrisent - fidèles aux méthodes staliniennes - pour régner sans partage sur le débat d’idées, jusqu’à ce que le désaccord et la contradiction soient muselés au nom de la tolérance, l’humanisme, l’universel et la bienveillance. Méthode efficace : si vous n’êtes pas d’accord, vous êtes intolérants ou racistes. Nous sommes libres de nous exprimer tant que l’on ne nuit pas à autrui, jusqu’à ce que cette notion de nuire à autrui devienne si grande et si sensible qu’elle recrée de facto une censure et une pensée unique. Qui n’a pas naïvement pensé, ne fut-ce qu’une fois : « on ne peut plus rien dire » ?

    La purge est en marche, au service du Bien

    Le 17 juillet 2020, une Commission spéciale - autrement dit, une sinécure - a été chargée par le Parlement d’examiner le passé colonial belge. Une de ses missions est d’étudier « la mesure dans laquelle des actions symboliques telles que le retrait ou la contextualisation de statues honorant ou ayant honoré des protagonistes de la colonisation, une reconnaissance publique des faits et des excuses publiques ou la construction de monuments/mémoriaux en lhonneur des Congolais, Rwandais, Burundais et des victimes de la colonisation, etc. peuvent produire des effets dapaisement, tant en Belgique qu’à l’étranger» Nos politiques du PTB au MR, atteints d’aboulie et heureux de se vêtir des principes humanistes grandiloquents, semblent subjugués par les causes décoloniales qui veulent purger notre héritage historique au nom des nouvelles vertus morales établies par leur idéologie mortifère. Pour eux, l’Histoire n’est qu’un bloc monolithique qui se lit à l’aune d’une médiocrité imposée par la bien-pensance. Pour eux, l’Histoire ne se lit qu’à travers la dialectique marxiste d’oppresseur-victime. En parangon de la lutte décoloniale, les verts demandent d’accélérer le tempo et Pascal Smet (Vooruit) les rassure : nous sommes dans les temps ; la réécriture est en marche, la purge est en cours. Dans le monde plein de vertus tocquevilliennes devenues folles, Pascal Smet et ses amis ont reçu une divine mission : rééduquer les Belges - historiquement racistes par nature - et laver l’espace public des moindres méfaits qui irriteraient l’une ou l’autre minorité. Ce pauvre Pascal Smet est un fossoyeur heureux. La cible favorite ? Léopold II, ce roi raciste, sanguinaire et génocidaire ; ils rêvent de le jeter à la poubelle de l’Histoire ou de lui adresser une citation à comparaitre devant les juges de l’Inquisition du Bien. Ô satané Léopold II, pourquoi nous as-tu légué ce lourd fardeau ? se lamentent nos étourneaux sans comprendre qu’il fut l’un des plus grands rois - après Albert Ier - du Royaume.

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  • Chasser le latin et le grec de l'Université ?

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    D'Alice Develey sur le site du Figaro via artofuss.blog :

    La culture «woke» veut chasser le grec et le latin des universités américaines

    ENQUÊTE – L’Université de Princeton a décidé que le grec et le latin ne seraient plus obligatoires en lettres classiques. Raison: la pression du courant «woke», réduisant la culture antique à une société esclavagiste et raciste. Une dérive dangereuse qui pourrait gagner la France, où l’enseignement classique ne cesse d’être fragilisé.

    24 juin 2021

    En décembre 2020, Andrea Marcolongo est conviée par l’université de Columbia afin de discuter de l’importance du latin et du grec. «Je m’imaginais prendre l’avion, traverser l’Atlantique et arriver à New York pour parler des langues anciennes, c’était assez poétique dans mon idée.» Mais, à cette époque, le monde se confine et voilà l’auteur de La Langue géniale contrainte de mener cette conversation derrière un écran d’ordinateur. Il est 22 heures chez elle lorsque la conférence commence. L’helléniste revient sur son parcours et ses livres, quand un élève l’interpelle: «Comment peut-on lire Homère alors qu’il était raciste et misogyne?» La connexion est bonne, mais Andrea Marcolongo craint d’avoir mal compris: «Je suis désolée, je ne comprends pas votre propos.»L’étudiant répète sa question en la justifiant. «J’avais l’impression qu’on avait lu deux auteurs différents», déplore Andrea Marcolongo.

    On pourrait croire que cette scène est un incident isolé dans la vie universitaire. Or, dans les couloirs des plus prestigieux établissements américains, à Stanford, une cohorte de plus en plus nombreuse brandit des théories indigénistes, raciales et décoloniales, braillant de plus en plus fort.

    À Princeton, Dan-el Padilla Peralta, professeur de lettres classiques, accuse son propre enseignement de perpétuer une «culture blanche» et désire tout simplement l’éradiquer. Une prise de position qui lui a valu les honneurs du New York Times. Conjointement à cette idéologie, sur la page web, Diversity and Equity, de son département, il est écrit, sans équivoque, que la culture gréco-romaine a «instrumentalisé, et a été complice, sous diverses formes d’exclusion, y compris d’esclavage, de ségrégation, de suprématie blanche, de destinée manifeste, et de génocide culturel». Comment s’étonner, dans ces conditions, que les autorités universitaires de Princeton aient décidé qu’il ne serait plus obligatoire pour les étudiants en lettres classiques d’apprendre le latin et le grec? Si travailler sur Aristote ou Ésope risque de transformer les élèves en fascistes…

    Vision identitaire et caricaturale

    «Cela va tout à fait dans le sens des modes intellectuelles d’outre-Atlantique: déconstruction, post-colonialisme, anti-impérialisme, islamo-gauchisme, ultraféminisme», explique à Paris Jean-Robert Pitte, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, auteur d’un remarquable roman sur l’Antiquité tardive, Dardanus.

    La «woke culture», de l’anglais woke, «éveillé», impose une vision identitaire du monde et caricature les questions raciales. Les lettres classiques font les frais de cette maladie qui gangrène le monde américain. Cela explique que, lorsque des «woke» – qui ne comprennent l’histoire qu’en termes de domination et de privilège – étudient la vie à Rome et à Athènes, ils crient au racisme. «Ils détestent l’idée que l’Occident puisse constituer une civilisation dont les fondements sont gréco-romains. Il n’y a que la “blanchité”», analyse Raphaël Doan, agrégé de lettres classiques.

    Bien sûr, les sociétés antiques antéchrétiennes étaient inégalitaires et esclavagistes. Il ne s’agit pas de le nier, mais d’étudier ces faits dans leur contexte. Or, la vérité historique n’intéresse pas les «woke». Qu’importe que les statues de l’Antiquité fussent peintes, à leurs yeux elles sont blanches aujourd’hui! Qu’importe si, comme le remarque Doan, «ni les Grecs ni les Romains ne différenciaient les individus par la couleur de leur peau», l’anachronisme vaut bien une polémique! C’est le règne de l’opinion sur le fait. L’essentiel n’est pas ce qui est vrai, mais ce que l’on ressent comme vrai.

    Les «woke» se sentent blessés et voudraient faire table rase d’un passé qu’ils fantasment. L’ennui, «c’est que cela n’a aucun sens de plaquer des opinions et jugements de valeurs actuelles sur une situation qui date d’il y a deux millénaires», dit encore Jean-Robert Pitte. Cela crée un relativisme historique qui laisse penser que chaque génération est coupable aux yeux de celle qui la suit. Pourquoi serait-ce la faute d’Homère, de Platon ou d’Alexandre si des antiracistes voient dans leurs œuvres de quoi nourrir leurs angoisses et leurs obsessions?

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  • La liberté de foi des chrétiens menacée par des programmes agressifs de déchristianisation dans les institutions de l'UE, dans l'administration Biden, dans les États islamistes et athées

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    Interview de Lothar C. Rilinger sur kath.net :

    Cardinal Müller : Aucun être humain ne peut "décider de la vie et de la liberté de conscience et de foi d'autrui".

    24 juin 2021

    Cardinal Müller : "Actuellement, la liberté de foi des chrétiens ... est menacée par des programmes agressifs de déchristianisation dans les institutions de l'UE, dans l'administration Biden, dans les États islamistes et athées" 

    La base d'un État de droit démocratique est l'octroi des droits fondamentaux et des droits de l'homme. L'utilisation de ces droits trouve sa limite dans les droits fondamentaux et humains des tiers. La limite est fixée par la loi ou par les décisions de la cour constitutionnelle nationale et - donc en Europe - par la Cour européenne des droits de l'homme. Tant la législation que les décisions des cours constitutionnelles sont soumises au discours social, de sorte que les frontières peuvent se déplacer. Ce qui est inhabituel, en revanche, ce sont les développements connus sous le nom de culture de l'annulation et de politiquement correct, qui cherchent à établir ces limites au-delà du processus législatif ou des décisions judiciaires. Une élite idéologique dicte ce qui doit être considéré comme bon et ce qui doit être considéré comme mauvais afin de se présenter devant le tribunal autoproclamé de l'idéologie. Nous voulons en parler avec le cardinal Gerhard Ludwig Müller, dogmaticien et historien du dogme, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

    Lothar C. Rilinger : Le droit à la liberté d'expression est considéré comme un droit de l'homme. Pouvez-vous imaginer que ce droit de l'homme constitue la base inaliénable d'un État constitutionnel démocratiquement constitué ?

    Cardinal Gerhard Ludwig Müller : Ce que l'Etat est et ce qu'il peut faire envers ses citoyens est controversé. Après les expériences négatives de l'empiètement d'un État totalitaire, la Constitution de la République fédérale d'Allemagne part de l'inviolabilité de la dignité humaine, qui est le fondement et la limite de l'exercice de tout pouvoir étatique. En raison des différences philosophiques et religieuses dans la conception de l'homme, il n'existe cependant aucune conception des droits fondamentaux qui en découlent qui soit partagée par tous. Ce que nous considérons comme non négociable dans la tradition de la loi naturelle et du christianisme est méprisé dans certains États islamiques ou dans la Chine communiste comme une importation culturelle de l'"Occident".

    Je pense cependant qu'il est impossible de contourner la vérité de la raison : L'État existe pour le peuple et non le peuple pour l'État. Le citoyen n'est pas la propriété de ceux qui sont au pouvoir, mais le peuple est le souverain devant lequel le gouvernement est responsable. Aucun homme n'a le droit de décider de la vie, de l'intégrité corporelle, de la liberté de conscience et de croyance d'un autre. Il ne faut pas non plus parler de restriction des droits fondamentaux. Puisqu'ils nous viennent par nature ou, selon nous, sont accordés par notre Dieu et Créateur, ils ne peuvent être abrogés ou restreints. Seul leur abus ou leur utilisation au détriment d'autrui peut être sanctionné. En cas de guerre, de catastrophe ou de pandémie, les mesures nécessaires doivent être prises par l'autorité légitime dans l'intérêt du bien commun. Mais la crise Corona ne doit pas être l'occasion bienvenue de saper la démocratie et la liberté de la société civile au profit du paternalisme d'une élite autoproclamée qui veut enseigner à la grande masse du peuple ce qui est bon pour elle. L'État n'est pas comme un - mauvais - professeur qui traite ou malmène ses citoyens comme des "écoliers stupides".

    Rilinger : L'Etat doit-il accorder à ses citoyens le droit humain à la liberté d'opinion non seulement pour des raisons juridiques, mais aussi pour leur permettre de développer leur personnalité ?

    Cardinal Müller : Un Etat construit selon les principes d'une démocratie parlementaire n'a pas le droit d'accorder quoi que ce soit à des personnes libres. Accorder et priver vient du dictionnaire des dictatures éducatives autocratiques. Les faiseurs d'opinion, au nom de leur raison supérieure, s'estiment en droit et même moralement obligés d'exercer un contrôle absolu sur les esprits et les consciences de leurs objets d'attention. Dans un État de droit - par opposition à un État unitaire idéologique - il incombe à ses trois pouvoirs distincts de protéger et de garantir l'exercice des droits naturels des citoyens. Nous n'avons pas non plus besoin de politiciens, de juges ou de leurs porte-parole dans les médias d'État qui, comme des enfants mineurs, nous traitent parfois durement, parfois nous laissent courir avec une longue laisse. On aimerait souhaiter à certains propagandistes de l'humanité nationale de trouver d'abord le bonheur à l'issue de leurs études ou d'une expérience professionnelle plus longue, avant de penser à de nouvelles interdictions ou à des taxes plus élevées et de donner des falsifications du langage contre-gendré comme ses "sagesses" supérieures.

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  • Quand Gad Elmaleh rencontre le cardinal Sarah

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    De Famille Chrétienne :

    La rencontre improbable entre Gad Elmaleh et le cardinal Sarah

    <p>Gad Elmaleh et le cardinal Robert Sarah se sont rencontrés le 23 juin au soir chez des amis communs. Le comédien a lu tous les livres de l'ancien responsable du culte divin à Rome.</p>

    Gad Elmaleh et le cardinal Robert Sarah se sont rencontrés le 23 juin au soir chez des amis communs. Le comédien a lu tous les livres de l'ancien responsable du culte divin à Rome.

    La photo a très vite fait le tour de la cathosphère sur Twitter. Et pour cause : apercevoir le cardinal Robert Sarah côte à côte avec le comédien Gad Elmaleh, personne ne s’y attendait. Les deux hommes se sont rencontrés le 23 juin au soir « lors d’un dîner privé chez des amis communs », confirme-t-on dans l’entourage du cardinal Sarah. « Le cardinal savait que Gad avait lu ses livres, qu’il en parlait en bien et qu’il avait exprimé à des amis proches son désir de le rencontrer ». La venue du prélat catholique en France cette semaine a permis de mettre sur pied cette entrevue, malgré des agendas communs chargés. En publiant cette information sur twitter, le cardinal Sarah a souhaité « manifester publiquement cet échange très beau qu’ils ont partagé ».

    Une discussion sur la foi et la géopolitique

    De quoi justement ont parlé les deux hommes ? « De la foi mais aussi de questions géopolitiques, notamment concernant le Moyen-Orient puisque Gad Elmaleh est originaire du Maroc », assure l’entourage du cardinal Sarah. Ce dernier a été « très sensible à la recherche personnelle exprimée par Gad Elmaleh, de confession juive. Il a également été très touché par ce que le comédien lui a dit, des confidences très personnelles et intimes que ne regardent qu’eux deux ». Le cardinal a profité de cette rencontre pour exprimer à Gad Elmaleh son admiration pour la comédie musicale « Bernadette de Lourdes » que le comédien a co-produit avec Gilbert Coullier. Cette première rencontre ne sera probablement pas la dernière puisque les deux hommes ont exprimé leur souhait commun de se revoir. 

    « Le cardinal Sarah sera le prochain pape »

    Par le passé, Gad Elmaleh n’avait pas dissimulé son admiration pour l’ancien préfet pour la congrégation du culte divin. Dans le magazine L’1nvisible, en mars 2020, l'humoriste n’avait pas hésité à parier que le cardinal Sarah serait… le prochain pape ! « Je m’avance un peu, mais je le pense, je suis prêt à ouvrir les paris ». Il avait également battu en brèche l’idée que les catholiques traînaient une image ringarde. « Mais non, avait-il répondu. Il faut écouter le cardinal Sarah ! Il faut regarder les vidéos de prêtres extraordinairement marrants et intéressants : Baudouin Ardillier ou d’autres ! Il y a plein de prêtres qui sont extrêmement éclairés et très drôles ».