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Culture - Page 102

  • "Famille chrétienne" dénonce l’idéologie LGBTQ2SAI+ qui a envahi les établissements scolaires français

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    De Famille Chrétienne via le site "Pour une école libre au Québec" :

    Enquête sur l’invasion LGBTQ2SAI+ à l’école

    23 juin 2021

    Famille chrétienne dénonce l’idéologie LGBTQ2SAI+, qui a envahi les établissements scolaires français.

    Finie la lutte contre les inégalités et les stéréotypes sexuels. Désormais, l’école entend détruire les identités sexuelles, sacrifiant avec elle une génération d’élèves où être fille ou garçon ne veut plus rien dire. Enquête sur un phénomène silencieux qui cause d’énormes souffrances.

    « En politique comme en art militaire, retraite ne signifie pas toujours défaite. En 2013, le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon retirait les ABCD de l’égalité des écoles. Huit ans plus tard, la théorie du genre, dont Najat Vallaud-Belkacem disait qu’« elle n’existe pas », s’est installée dans tous les aspects de la vie scolaire. En catimini, sans que personne ne s’en émeuve. Esther Pivet, alors présidente du collectif Vigi Gender, le souligne : « Le gouvernement a reculé pour mettre en place quelque chose de plus vaste, le plan d’action pour l’égalité entre les filles et les garçons. »

    Des cours de récréation « genrées »

    Depuis, l’Éducation nationale s’est mise aux couleurs de l’arc-en-ciel. En 2015, elle a lancé une première campagne de sensibilisation dans les collèges et lycées aux discriminations contre les LGBT. En 2019, la campagne « Tous égaux, tous alliés » s’accompagne de tracts qui invitent les élèves à se faire les alliés des LGBT et à veiller aux propos ou attitudes « LGBTphobes ». Les associations qui interviennent pour parler de sexualité sont de plus en plus militantes : parmi elles, SOS homophobie, le Planning familial, ou encore Au-delà du genre, « qui accompagne les personnes trans ». Le souci légitime que les jeunes ne soient pas maltraités à cause de leur « orientation sexuelle » a fait place à une véritable propagande qui détruit l’existence même des identités sexuelles.

    À Lille, par exemple, au lycée Angellier, la fondation Le Refuge est intervenue le 25 mars dans le cadre d’une journée de formation LGBT. Auparavant, une exposition se tenait dans le hall, où on pouvait lire que l’hétéronormativité « structure la société en hiérarchisant la société ». Il s’agit donc bien du vocabulaire de la sociologue militante Gabrielle Richard, qui intervient à l’école, et qui, dans un livre de 2019, Hétéro, l’école ?, présente un plaidoyer pour une éducation anti-oppressive de la sexualité, critique une culture scolaire qui contribue à « reconduire les normes de genre et de sexualité à son insu ». Il ne s’agit pas d’une lubie isolée : à Rennes, deux écoles ont repensé le design de leur cour de récréation pour les rendre moins « genrées ». Dans les écoles qui se construisent désormais, fini le terrain de foot, place à la verdure et aux espaces de jeux mixtes.

    « Ils agissent comme la Gestapo »

    Les élèves sont nombreux à se plaindre que la propagande LGBT ait envahi leurs cours, comme Thomas, en terminale dans un lycée public d’une petite ville de l’ouest de la France. “En anglais, depuis la quatrième, en boucle et en boucle, on ne parle qu’inclusion, diversité, sexisme, féminicide, raconte-t-il. En géopolitique ? « La place des femmes » ; en spécialité Humanités et philosophie ? “L’émancipation féminine”, et le professeur a “réussi à associer l’item les métamorphoses du moi au transgenre”.” Le lycée comprend d’ailleurs plusieurs élèves qui s’identifient comme trans : trois filles en seconde, dont une non-binaire, et un garçon au moins « dont on ne se sait pas trop comment il s’identifie ». Au CDI [centre de documentation et d’information, la bibliothèque], « on a, en entrant, des drapeaux LGBT et, sur chaque porte du couloir, des feuilles imprimées sur l’évolution des droits LGBT et trans ».

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  • Quand un sociologue prône le recours à la Tradition

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    Du site de l'Harmattan :

    LE RECOURS À LA TRADITION

    La modernité : des idées chrétiennes devenues folles

    Michel Michel - Préface de Fabrice Hadjadj

    Collection : Théôria

    Livre papier : 29 €     JE COMMANDE

    Version numérique : 22,99 €   JE TÉLÉCHARGE LE PDF

    DETAILS

    Dans une modernité en déroute, l'auteur, sociologue, appelle au recours à la Tradition, celle du pérennialisme. Non pas par nostalgie, mais parce que les principes qui fondent le monde moderne (individualisme, croyance au Progrès, « désenchantement du monde » rationaliste) sont, pour paraphraser Chesterton, des « idées chrétiennes devenues folles ». À bien des égards la modernité est la fille révoltée du christianisme. C'est pourquoi il a été plus facile à l'Église « d'aller aux barbares » que de résister à ses propres hérésies. À la fin du XXe siècle, la pastorale ne s'est pas contentée de « s'adapter » au monde, mais semble s'être massivement ralliée à la modernité. Le monde passe ; aussi le ralliement de l'Église à la « religion séculière » prométhéenne qui nous domine est le plus inefficace parce que cette religion est en déclin. La Tradition n'est pas le culte des cendres, mais la préservation du feu. Avec la postmodernité, y recourir est la plus probable arche de salut pour passer le naufrage annoncé.

    • Date de publication : 17 juin 2021
    • Broché - format : 13,5 x 21,5 cm • 288 pages
  • Les désordres sexuels des dictateurs

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    De Francesco Agnoli sur la Nuova Bussola Quotidiana (En) :

    Maniaques et pervers : les dictateurs sous les draps

    24-06-2021

    Mussolini était un coureur de jupons maniaque ; Togliatti était fourbe jusque dans ses trahisons et ses avortements ; Hitler était bisexuel, pervers et sadomasochiste ; Berija était un pornographe et Staline un pédophile pour "filles mineures dodues". La vie sexuelle des dictateurs du XXe siècle n'est pas un exemple de vertu. Une étude détaillée.

    Stalin, Hitler and Mussolini

    La vie privée des grands personnages historiques, notamment des dictateurs du XXe siècle, suscite un intérêt croissant. Chaque parcelle de leur vie est étudiée, qu'il s'agisse de leur pensée, de leurs choix politiques, etc. Depuis quelque temps, les enquêtes sur la vie privée et affective de Mussolini et d'Hitler en particulier connaissent également un succès considérable (Staline, en revanche, a eu moins de "chance").

    Mussolini, le "coureur de jupons

    L'Italie a été marquée pendant de nombreuses années par l'activité politique de Benito Mussolini, d'abord dirigeant socialiste, acclamé à gauche pour son anticléricalisme et son zèle révolutionnaire, puis fasciste.

    La vie amoureuse de Mussolini est assez bien connue : jeune homme, il est un théoricien de "l'amour libre", opposé au mariage et aux enfants (il traduit un pamphlet néo-malthusien intitulé Meno figli, meno schiavi, "Moins d'enfants, moins d'esclaves"), proche du féminisme de gauche. Avant de devenir Il Duce, il fréquente les bordels, gère même 3 ou 4 relations en même temps, sans se soucier des enfants qui en naissent : ils sont destinés à la maison de fous, comme dans le cas du fils qu'il a eu d'Ida Dalser, à l'abandon, voire à l'avortement, comme dans le cas d'un des deux enfants qu'il a eu de la très jeune Bianca Ceccato, sa secrétaire personnelle au Popolo d'Italia.

    Des historiens comme Mimmo Franzinelli, auteur de 'Il duce e le donne. Avventure e passioni extraconiugali di Mussolini', "Le Duce et les femmes. Aventures et passions extraconjugales de Mussolini" (Mondadori, Milan, 2013), et Antonio Spinosa, qui a écrit 'I figli del duce', "Les enfants du Duce" (Rizzoli, Milan, 1983), ont enquêté sur l'histoire de certaines des maîtresses du Duce, des socialistes juives Angelica Balabanoff et Margherita Sarfatti à Ida Dalser, Leda Rafanelli (experte en cartomancie et en Coran), Giulia Mattavelli. ... jusqu'à, par souci de concision, Claretta Petacci.

    Roberto Festorazzi le résume comme suit : "la consommation vorace de chair féminine était une constante dans sa vie", ainsi que l'utilisation de drogues, "comme stimulant sexuel" (Roberto Festorazzi, Margherita Sarfatti. La donna che inventò Mussolini, "Margherita Sarfatti, la femme qui a inventé Mussolini", Colla editore, Vicenza, 2010). Sa fréquentation juvénile des maisons closes a conduit Mussolini à considérer le sexe comme son "obsession" (il a même craint pendant longtemps d'avoir contracté la syphilis), à tel point que le médecin Pierluigi Baima Bollone n'a pas hésité à qualifier le Duce de "maniaque sexuel" (Pierluigi Baima Bollone, La psicologia di Mussolini, "La psychologie de Mussolini").

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  • Comprendre et combattre le « racialisme »

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    De Ludovic Lavaucelle sur la Sélection du Jour :

    Pour comprendre et combattre le « racialisme »

    Christopher F. Rufo, journaliste américain à la pointe du combat contre l’idéologie racialiste (« Critical Race Theory » ou CRT), a publié une vidéo qui décrit les origines et le projet politique de la CRT, et propose une stratégie pour contrecarrer ses objectifs (voir vidéo de 17’58’’ en lien ci-dessous).

    Le « racialisme » est dérivé du marxisme (0’27’’). Dès les années 30, des philosophes comme Herbert Marcuse ou Theodor Adorno (dits de « l’école de Francfort ») ont développé la « théorie critique ». C’est une philosophie sociale, inspirée des principes énoncés par Karl Marx, selon laquelle l’homme ne peut s’extirper de sa condition que par une déconstruction des structures sociétales et culturelles.

    Dans les années 60, l’échec communiste était déjà patent et les héritiers de « l’école de Francfort » réprouvaient l’autoritarisme du régime soviétique (1’28’’). L’appel à la lutte des classes n’avait aucune chance de provoquer une révolution dans les démocraties occidentales en plein essor économique.

    Les adeptes de la « théorie critique » (1’58’’) ont cherché un nouvel angle pour justifier leur idéologie progressiste. Profitant des troubles sociaux dans le sillage de la lutte pour les droits civiques, ils ont abandonné la dialectique de la lutte des classes pour la lutte raciale. Sur ce terrain sont nés des mouvements radicaux comme les « Black Panthers ». Ils s’opposaient à l’État Providence inauguré aux Etats-Unis par le Président Lyndon Johnson (2’48’’) et le combat pacifique de Martin Luther King. Il s’agissait de renverser le pouvoir plutôt que de réformer le système. Mais cette radicalisation est restée confinée à l’extrême-gauche…

    Le « racialisme » est né dans les années 90 en puisant ses sources dans la théorie critique et le post-modernisme (3’40’’). Souvent désigné par ses promoteurs par des euphémismes comme la recherche de « l’équité », de la « justice sociale » ou encore « de la diversité et de l’inclusion », le racialisme a pénétré les campus universitaires.

    Les racialistes considèrent que le principe d’égalité face à la loi est un camouflage permettant de maintenir l’oppression du « suprémacisme blanc » et du « patriarcat » (4’37’’). Ils rejettent la liberté d’expression et la non-discrimination. Le principe d’équité divise la société entre groupes raciaux concurrents (5’07’’). Pour cela, la discrimination est souhaitable pour que toutes les communautés se retrouvent sur un pied d’égalité.

    On revient aux sources communistes en annulant le droit à la propriété (5’25’’), symbole de la suprématie blanche. Il faut saisir et redistribuer les biens sur une base raciale. Le capitalisme doit faire place au collectivisme.

    On préconise l’ouverture d’un ministère de l’antiracisme avec le pouvoir d’abolir les lois et de contrôler le travail des parlementaires (5’40’’).

    Après être resté confiné dans les milieux universitaires, le racialisme est maintenant omniprésent dans la fonction publique américaine (6’30’’). La théorie est devenue matière d’enseignement dans les écoles publiques, et constitue une base incontournable des formations dans les entreprises multinationales.

    Cette infiltration a été facilitée par le manque de réaction du public (8’58’’). Le « politiquement correct » a découragé toute discussion sur les sujets sensibles. La « cancel culture » a accru la pression grâce aux médias sociaux politisés et à la menace de perdre son travail.

    Les écoles sont devenues des organes de propagande et les départements de ressources humaines des officines de rééducation (9’30’’). On ne traite plus les opposants de « fascistes » mais de « racistes ». Mettre en doute les préceptes racialistes devient une preuve de culpabilité.

    Comme toute idéologie totalitaire, le « racialisme » propose une relecture de l’histoire (10’57’’). Par conséquent, toutes les institutions doivent être remises en question, voire renversées car construites sur 200 ans d’esclavage, de racisme et de violence.

    L’opposition intellectuelle s’est contentée jusqu’à récemment de mettre en évidence ses incohérences (11’50’’). Cela permet aux racialistes de rester sur le terrain abstrait qu’ils affectionnent. Il faut au contraire, explique Christopher Rufo, les confronter aux conséquences politiques de leurs idées (12’30’’).

    Le combat politique se livre à plusieurs niveaux (13’31’’). Des États (républicains) commencent à bannir, par décret, l’endoctrinement racialiste à l’école. Des procès vont aussi être ouverts contre l’appel à la haine raciale ou encore les atteintes à la liberté d’expression. Enfin, la mobilisation de terrain monte, des parents d’élèves et d’employés de toutes origines, contre les pratiques orwelliennes dans les écoles et grandes entreprises.

    Pour élever le débat (15’57’’), il faut promouvoir la recherche de l’excellence et non la diversité comme but en soi. Le courage de se rassembler est la clé de la victoire (17’20’’). On peut réduire au silence un dissident, mais c’est beaucoup plus difficile face à des groupes organisés.

    Pour aller plus loin : What Critical Race Theory has wrought

  • Soljenitsyne plus actuel que jamais

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    De Didier Desrimais sur Causeur via artofuss.blog :

    Soljenitsyne et nous …

    L’actualité brûlante du discours d’Harvard

    En 1978, Soljenitsyne, dans son célèbre discours d’Harvard diagnostique les causes de la décadence de l’Occident : l’absence de spiritualité et le déclin du courage. Il dénonce les trahisons des élites. Pour lui, le communisme, comme le monde occidental, conspirent contre la vie intérieure. Quarante ans après, son discours reste d’une brûlante actualité et jamais l’Occident n’a semblé autant manquer de courage.


    En juin 1978, Alexandre Soljenitsyne, qui réside depuis deux ans aux États-Unis, est invité par l’université de Harvard à prononcer un discours (Le déclin du courage, éditions Les Belles Lettres). Alors que professeurs et étudiants attendent un éloge de l’Occident, le dissident va dire ses quatre vérités au “monde libre” : « Non, je ne peux pas recommander votre société comme idéal de transformation de la nôtre. » Pour Soljenitsyne, si le communisme a ôté toute “vie intérieure” à l’homme, l’Occident, d’une autre manière, ne fait pas autre chose. Cinquante ans plus tard, ce discours peut être lu comme un texte prophétique.

    Le déclin du courage est peut-être ce qui frappe le plus un regard étranger dans l’Occident d’aujourd’hui

    Mobilisés entièrement à vivre dans le confort de « la foire du commerce », préoccupés par cette seule recherche d’un bonheur factice « bien loin de favoriser [leur] libre développement spirituel », les Occidentaux sont devenus faibles. En même temps que s’effondrent la spiritualité, l’art, la recherche de la vérité et l’envie d’une vie commune héritière des siècles chrétiens, la “vie juridique” prend le pas sur tout et « crée une atmosphère de médiocrité morale qui asphyxie les meilleurs élans de l’homme. » Soljenitsyne voit s’élever les réclamations de groupes pour lesquels le bien commun est sans intérêt et seul compte le droit absolu de “moi” : « La défense des droits de l’individu est poussée jusqu’à un tel excès que la société elle-même se trouve désarmée devant certains de ses membres. » Les actuelles revendications diversitaires aboutissent à la prise de pouvoir par des minorités vindicatives. Le désir de chaque “moi” se transforme en droit-créance : la société tout entière doit se plier à ces exigences individuelles au risque de passer pour rétrograde et arriérée. L’absence de courage et l’aveuglement des élites occidentales qui ont accepté et parfois devancé et légalisé les exigences des minorités s’accompagnent d’une effrayante duplicité quand il s’agit de faire passer en catimini les lois les plus destructrices pour notre civilisation, comme cela s’est passé tout dernièrement pour la loi dite bioéthique en France.

    La perversion de la presse

    Soljenitsyne critique la presse (et les mass médias en général) : propagandiste, elle pervertit, selon lui, l’opinion publique. Surtout, et c’est une surprise pour cet homme venu de l’Est totalitaire, « si on prend la presse occidentale dans son ensemble, on y observe des sympathies dirigées en gros du même côté (celui où souffle le vent du siècle) […] et tout cela a pour résultat non pas la concurrence, mais une certaine unification. » Cinquante ans plus tard, aux États-Unis, les journaux démocrates mènent la chasse jusque dans leurs colonnes et licencient les journalistes qui ont eu l’outrecuidance de réfléchir et de refuser de s’agenouiller devant les nouvelles lubies diversitaires ou progressistes. En France, nous voyons une vigilante presse de gauche distribuer les bons et les mauvais points et réclamer que soient censurées certaines chaînes d’info, certains éditorialistes ou magazines qui ont l’inconvénient de penser autrement qu’elle. 

    Au mitan de son discours, Soljenitsyne terrasse son auditoire : « Le système occidental, dans son état actuel d’épuisement spirituel, ne présente aucun attrait. La simple énumération des particularités de votre existence à laquelle je viens de me livrer plonge dans le plus extrême chagrin. »

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  • Employer le mot de féminicide n’a rien de neutre

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    Une tribune de Bérénice Levet dans le Figaro relayée par l'Homme Nouveau (Au quotidien, n°227):

    Vigoureuse tribune dans le Figaro (14 juin 2021) de la philosophe Bérénice Levet qui décrypte les sous-entendus idéologiques d’un vocabulaire qui s’impose dans nos vies par le biais des grands médias et des associations féministes.

    Les choses se sont incontestablement précipitées ces derniers temps. Il est désormais entendu qu’un homme qui tue son épouse, son ex-épouse, sa conjointe ou son ex-conjointe commet un « féminicide ». Et, signe des temps, sept ans après le dictionnaire Le Robert, l’édition 2022 du Larousse intronise ce vocable forgé dans l’arsenal du militantisme féministe.

    Le mot n’a en effet rien de neutre. Il est imprégné d’idéologie et charrie avec lui une interprétation de la réalité. L’adopter, c’est ratifier un certain récit, une certaine intrigue.

    Je n’ignore rien de l’atmosphère dans laquelle nous baignons. Mettre en question le mot, ce serait minimiser la chose. Le sophisme est évident, et grossier. Que le meurtre d’une femme soit un mal absolu ne souffre pas de discussion. Quasiment élevée au rang de langue officielle, la langue des féministes a acquis une autorité et une légitimité exorbitantes. Bien parler, bien penser, ce serait dire et penser la condition des femmes en puisant dans les catégories importées pour l’essentiel du féminisme américain. Nous ne devons pas nous laisser intimider. Ce n’est pas seulement la liberté d’expression qui est menacée, mais d’abord, et surtout peut-être, de manière plus préoccupante encore, ce qui la sous-tend, et qui est au fondement de notre civilisation : la passion de comprendre, la passion d’interroger, la passion de la vérité et de la réalité. (…)

    C’est la réalité qui est en jeu, et elle seule doit être notre maître. Nous sommes ses obligés. (…)  N’est-ce pas la moindre des choses que de s’étonner, de se demander : que dit-on lorsque l’on parle de « féminicide » ?

    « Féminicide, lit-on dans Le Larousse : meurtre d’une femme ou d’une jeune fille en raison de son appartenance au sexe féminin. » Le néologisme a en effet été conçu dans les années 1970 pour signifier que les femmes sont tuées parce que femmes, en tant que femmes.

    La lecture de la définition ne rend-elle pas à elle seule éclatante la faille qui est au cœur de ce mot, le vice de forme ? L’homme qui tue sa compagne ou son ex-compagne ne tue pas une femme, il tue sa femme, la femme avec laquelle il vit ou avec laquelle il a vécu, avec laquelle il a peut-être eu des enfants. Féminicide il y aurait si quelque homme ou quelques hommes réunis s’emparaient d’un groupe de jeunes filles ou de femmes et les vouaient à la mort, les exterminaient pour la seule raison d’être nées femmes. Ce serait la seule acception rigoureuse.

    Premier vice, première faille. Ce mot fige chacun des deux sexes dans une essence, d’un côté, l’homme, sempiternel persécuteur, de l’autre, la femme, éternelle victime, perpétuelle proie de cet inaltérable prédateur. Reconduisant toute histoire particulière à une intrigue extrêmement sommaire, mettant aux prises un bourreau et sa victime, le bien et le mal, la victime perd toute singularité, toute unicité, tout visage. Elle n’est plus une femme avec sa personnalité, elle n’est plus un être de chair et de sang, elle devient la représentante d’une espèce, une généralité. D’être unique, elle déchoit au rang de simple représentante d’une espèce. Ce terme, censé rendre hommage aux femmes « tombées sous les coups » de leur compagnon ou ex-compagnon, produit l’effet exactement inverse : la victime se trouve dépossédée de son identité personnelle. Il est des hommages plus généreux, on me l’accordera.

    Il ne reste rien de l’unicité d’une vie. Rien de la singularité d’une histoire, de leur histoire exclusive et prise dans un faisceau de complexités. Que l’ambiguïté, l’ambivalence de certaines histoires individuelles vienne à être rappelée, nos activistes ne se laissent pas ébranler, ils ont à leur disposition, toute dégoupillée, une grenade qu’il tienne pour fatale : l’« emprise ».

    Cela ne retire absolument rien au caractère abominable de ces meurtres que d’admettre qu’ils s’inscrivent dans des histoires fatalement, et en l’occurrence funestement, mêlées, emmêlées. Mais précisément, la complexité, c’est ce avec quoi les militants, quels qu’ils soient au demeurant, sont fâchés, et contre quoi même ils sont en rébellion.

    Si le mot est défendu avec une telle ardeur et une telle obstination par les féministes, c’est qu’il présente, à leurs yeux, au moins, deux vertus : restreindre le terme d’« homicide » aux victimes de sexe masculin et imposer un terme équivalent pour les femmes ; élever le meurtre d’une femme, d’acte individuel au rang de « fait de société » et donc incriminer la structure même de nos civilisations.(…)

    On l’aura compris, employer le mot de féminicide n’a rien de neutre. (…) Nous avons là un exemple remarquable de la manière dont la novlangue féministe s’infiltre dans le langage ordinaire, avec la complicité ardente et zélée des politiques et de la plupart des médias. Et l’effet toxique, recherché par ses militants, est de criminaliser les hommes dans leur ensemble et aussi de jeter la suspicion sur l’hétérosexualité : la rencontre d’un homme et d’une femme, l’homme étant ce qu’il est, dans la logique néoféministe, est toujours susceptible de tourner à la tragédie.

    Le mot est donc une arme dirigée d’abord contre les hommes, contre notre civilisation. Le banaliser engage.

  • À Liège, ce samedi 12 juin 2021 à 18h en l’église du Saint-Sacrement, Mgr. Delville a commémoré solennellement la Fête-Dieu et béni les portes monumentales restaurées de l’église.

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    Nonobstant les contraintes en tous genres (spatiales en particulier) imposées par les normes sanitaires anticovid 19, limitant le nombre de fidèles dans la nef à 100 personnes (dont 20 choristes et instrumentistes), la messe s’est déroulée dans une atmosphère très participative, en particulier parmi les jeunes.

    Le reportage audiovisuel ci-dessous (cliquer sur le lien  https://youtu.be/Lc8ctnDmLnk) illustre la qualité de la musique liturgique (Sextuor grégorien de Drongen réuni et dirigé par Peter Canniere, Ensemble instrumental Darius, Choeur polyphonique Praeludium dir. Patrick Wilwerth, organiste) rehaussant une belle liturgie. Il se termine dans le narthex de l’église, avec le rite peu usité de la bénédiction des portes restaurées du sanctuaire, ouvertes à deux battants sur le Boulevard d’Avroy, en pleine circulation du samedi soir.

    On lira ci-dessous le texte de l’homélie prononcée par l’évêque de Liège au cours de cette messe commémorative de la Fête du Corps et du Sang du Christ célébrée dans la forme extraordinaire du rite romain :

    « Chers Frères et Sœurs,

    Cette messe du S.-Sacrement est placée sous le signe des retrouvailles. C’est la première fête que nous pouvons célébrer depuis huit mois en étant nombreux dans cette église. Nous avons découvert durant la période de confinement combien la participation directe à la liturgie nous manquait et combien nous désirions communier au corps du Christ. Le sens même du sacrement, comme signe sacré et efficace de la grâce de Dieu, nous apparaissait d’autant plus que nous en étions privés.

    Or Jésus a voulu, lors de la dernière Cène, donner un signe d’espérance à ses disciples et il leur a demandé de le reproduire en disant : « Faites cela en mémoire de moi ». Jésus a affirmé que le pain rompu était son corps et que la coupe de vin était « la nouvelle alliance en son sang » (1 Co 11,23-29). Cela signifie qu’il voyait son corps, bientôt rompu par sa mort sur la croix, comme une offrande brûlée en holocauste sur l’autel, comme l’agneau immolé qu’on offrait à Dieu dans le temple de Jérusalem : c’est un don fait à Dieu, qui est aussi un don de soi ; il monte vers Dieu, comme une fragile fumée d’encens monte vers le ciel. Quant à son sang versé, Jésus l’a vu comme le sang du sacrifice, le sang qui appartient à Dieu et qui retourne à Dieu. Cela manifeste que la force de vie de Dieu est présente dans ce sang et l’emportera sur la mort. C’est pourquoi il ajoute : « Chaque fois que vous mangerez ce pain et boirez cette coupe, vous annoncerez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il revienne. Jésus annonçait ainsi reviendrait ressuscité.

    Quant à nous, quand nous célébrons l’eucharistie, nous vivons aussi cette offrande et recevons le don de vie. Quand nous apportons à l’autel nos offrandes, le pain, le vin, parfois d’autres fruits de la terre, et même la collecte, nous offrons au Seigneur ce qui nous est cher, nous lui offrons toute notre vie, nous lui ouvrons notre cœur. Ce mouvement est souligné par la fumée de l’encens qui est répandue sur les offrandes et qui montre que nos dons sont agréés par Dieu. Puis, au moment de la consécration, le pain et le vin posés sur l’autel deviennent le corps et le sang du Christ, ils manifestent que la vie de Dieu est rendue présente en eux. Ce don s’accomplit dans la communion au corps et au sang du Christ, par laquelle Dieu fait alliance avec nous et nous fait entrer dans sa vie divine. Comme le disait Jésus dans l’évangile (Jn 6,56-59) : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Celui qui mange ce pain vivra éternellement ». Dans la communion au Christ nous trouvons la vraie vie, et dans la communion à celui qui souffre, nous trouvons la vraie joie.

    Pour valoriser ce don que Dieu nous fait, nous célébrons avec solennité l’eucharistie dans cette église du Saint-Sacrement, dans la forme extraordinaire du rite romain, parce qu’elle a nous permet de garder la richesse de la liturgie ancienne, dans la beauté de ses gestes, de ses mots et de ses chants, qui évoquent le mystère d’amour de Dieu qui se donne à nous. Nous inaugurons aussi la fin des travaux réalisés en cette église du S.-Sacrement. La voûte et le toit ont été restaurés : cela ne se voit pas, mais cela vous garantit qu’ils ne vous tomberont pas sur la tête ! Mais ce qu’on voit, c’est la façade, magnifiquement restaurée, avec ses deux portes majestueuses, qui sont les plus grandes de Wallonie à être faites dans une seule pièce de bois. Leur restauration a été l’objet d’un travail minutieux réalisé par un ébéniste, de sorte qu’aujourd’hui on peut les pousser sans effort et sans les faire grincer. Nous les bénirons à la fin de cette célébration.

    Si sainte Julienne de Cornillon a reçu l’inspiration de faire célébrer la fête du Saint-Sacrement, c’est qu’elle avait compris combien le sacrement actualise en nous la vie du Christ. En effet la vie du Christ ne se résume pas à son aspect historique ; elle se prolonge en chacun de nous par un signe qui nourrit chacune de nos vies. Comme le Christ s’est livré à nous et s’est donné à nous, il nous invite à nous donner aux autres. Nous rejoignons l’intuition de sainte Julienne de Cornillon qui était d’abord au service des malades comme directrice d’un hôpital, la léproserie de Cornillon, avant d’être aussi la promotrice de la fête du Saint-Sacrement, fête destinée à favoriser l’union du chrétien au Christ par la communion eucharistique. Et nous portons fortement dans notre prière tous ceux qui se sont donnés pour leurs frères et sœurs durant cette crise du coronavirus. Je pense au personnel soignant, aux personnels des maisons de retraite, à tous ceux qui ont accompagné une personne en difficulté et à tous ceux qui ont souffert durant cette pandémie. Cette période difficile nous a aussi stimulés à trouver des gestes nouveaux pour nous soutenir les uns les autres. Elle a fait apparaître l’importance de l’affection et de la solidarité.

    Alors recevons avec foi le corps du Christ qui nous est donné en communion et, dans ce monde qui passe, soyons des témoins de la vie qui ne passe pas !

    Amen ! Alleluia ! »

    Delville au Saint-Sacrement 200590396_573497010283243_324568287904989590_n.jpg

    JPSC

  • Les jeunes et le satanisme; une réflexion du p. Francesco Bamonte, exorciste

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    D' sur zenit.org :

    Les jeunes et le satanisme, une réflexion du p. Francesco Bamonte, exorciste

    Un «véritable endoctrinement ésotérique et satanique» et sr Maria Laura

    Le p. Bamonte revient, en italien, dans l’hebdomadaire du diocèse de Rome « Roma Sette » du 7 juin 2021, sur le martyre et la béatification de soeur Laura Mainetti, religieuse italienne de la Congrégation des Filles de la Croix, qui travaillait comme éducatrice et enseignante à Chiavenna: elle a été assassinée par trois adolescentes, le 6 juin 2000, dans le cadre d’un rite satanique, à l’âge de 60 ans.

    L’exorciste déplore que l’on « sous-estime trop » le « véritable endoctrinement ésotérique et satanique » qui est actuellement « en cours » parmi les jeunes: « Nous assistons, de plus en plus inconscients, à une véritable escalade de messages ésotériques et sataniques insistants ».

    Il exprime trois recommandations pour contrer ce mouvement destructeur.

    Le p. Bamonte est l’auteur, notamment, du livre: « La Vierge Marie et le diable dans les exorcismes » (Ed. bénédictinesjanvier 2012).

    Voici la réflexion du p. Bamonte sur les jeunes et le satanisme, dans notre traduction rapide, de travail.

    *****

    L’exemple de sœur Mainetti contre l’endoctrinement satanique

    C’est Satan qui menace la liberté, le bonheur, le salut de tout homme et le progrès de l’humanité. L’adhésion à Dieu nous rend libres, car le bonheur authentique est en Dieu.

    Sœur Maria Laura Mainetti, victime sacrificielle d’un rite satanique accompli par trois adolescentes, a été béatifiée dimanche 6 juin 2021. Le 6 juin 2000, après l’avoir attirée dans un endroit isolé par une tromperie, les adolescentes l’ont attaquée à coups de pierres, puis elles l’ont traînée, blessée, dans un endroit plus isolé, où chacune d’elles lui a infligé six coups de couteau. Pour rappeler le nombre 666 de la bête satanique du livre de l’Apocalypse, elles avaient en effet établi que le rituel d’offrande de la religieuse au diable devait être caractérisé par le nombre des coups. Sœur Maria Laura mourut en invoquant le pardon de Dieu pour elles. Après avoir purgé leur peine, les trois jeunes-filles se sont mariées, elles eurent des enfants et elles travaillent. Le pardon de la religieuse mourante a aussi été le point pour faire repartir leur vie.

    La béatification de sœur Maria Laura Mainetti doit nous faire réfléchir sérieusement sur le dénouement dramatique auquel peuvent conduire non seulement le vide des valeurs et l’ennui qui caractérisent la vie de tant de jeunes, mais aussi ce bombardement médiatique infâme auquel ils sont soumis. Un rythme incessant qui vise à susciter en eux la fascination de la transgression : des « défis »  (challenge) extrêmes, à la recherche continue de propositions hors du commun et au-delà de toutes limites, qui incluent également le culte du démon, avec des rituels aberrants de toutes sortes qui promettent non seulement des émotions intenses mais l’appropriation de sa force maléfique, de ses pouvoirs (comme s’ils étaient des pouvoirs divins et ils ne le sont pas), de ses prestations ésotériques.

    Un nombre croissant de jeunes, et pas seulement, subjugués par ce martèlement médiatique se retrouvent à emprunter des chemins qui s’avèrent être de véritables pièges qui les conduisent à un égarement et les conduisent au blasphème, aux jurons, au vandalisme, à la violence, au meurtre, au suicide. En cela, l’occultisme ésotérique et le satanisme tendent à devenir de véritables voies préférentielles et la communication médiatique, associée au marketing, constitue l’un des canaux privilégiés pour la diffusion de tels parcours. En fait, nous assistons, de plus en plus inconscients, à une véritable escalade de messages ésotériques et sataniques insistants. Romans, musique, jeux vidéo, mode, films, séries télévisées, publicités mettent en branle un turn-over au niveau planétaire où le démoniaque est présenté de manière positive : fascinant, captivant, permissif. Un aspect qui attire fortement les jeunes générations, sans se soucier des résultats éducatifs dévastateurs.

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  • Tombes de Kamloops : les questions d'évangélisation et de mission soutenues par l'État

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    La découverte de Kamloops alimente les questions d'évangélisation et de mission soutenues par l'État

    La question est aussi vieille que le colonialisme.

    11 juin 2021

    Le pape François a exprimé sa douleur et sa solidarité avec les peuples autochtones du Canada après la récente découverte de 215 tombes non marquées dans un ancien pensionnat à Kamloops, en Colombie-Britannique. Cette découverte a bouleversé la vie publique canadienne comme peu de sujets l'ont fait ces dernières années.

    Les jours précédents, les appels à des excuses papales officielles se sont multipliés, y compris de la part du Premier ministre Justin Trudeau. Ceux qui les ont réclamées ont estimé que les commentaires du Saint-Père à l'Angélus du 6 juin étaient inadéquats.

    La question a une portée plus large que le Canada. Comment l'Église pense-t-elle aujourd'hui à l'évangélisation et à la mission soutenues par le pouvoir de l'État - l'histoire des missions presque partout, que ce soit au Canada, au Mexique, en Inde ou au Brésil ? Si le projet colonial européen était moralement mauvais, comment penser alors au fait que la grande majorité des catholiques du monde ont reçu la foi grâce à lui ? 

    Cette question n'est pas nouvelle. Le meilleur film catholique jamais réalisé, The Mission (1986), examine l'enchevêtrement de la mission, de l'évangélisation, de l'esclavage, de la politique coloniale et des relations entre l'Église et l'État dans l'Amérique du Sud du XVIIIe siècle. En 1992, à l'occasion du cinquième centenaire du départ de Christophe Colomb pour l'Amérique, la question a fait l'objet d'un discours public largement favorable à Christophe Colomb. En 2020, alors que les statues de Saint Junipero Serra étaient renversées en Californie, le débat public avait nettement évolué.

    Les pensionnats

    À la fin du XIXe siècle, le gouvernement fédéral du Canada a lancé une politique d'éducation des enfants autochtones, appelés alors "Indiens" et aujourd'hui "indigènes". Cette éducation était destinée à fournir les rudiments d'une éducation européenne et à faciliter la participation des peuples indigènes à l'économie au sens large. 

    Mais le projet avait un objectif culturel plus fondamental, qui était de favoriser l'assimilation en supprimant les langues, les vêtements, les coiffures et la culture indiennes. Selon une expression tristement célèbre, l'objectif était de "tuer l'Indien dans l'enfant". 

    Le gouvernement a construit des pensionnats pour accueillir les enfants indigènes et a rendu leur présence obligatoire. Certaines familles envoyaient leurs enfants de leur plein gré ; pour beaucoup d'autres, les enfants étaient pris par l'État et forcés de vivre dans les "pensionnats" pendant l'année scolaire.

    Bien qu'il s'agisse d'une politique gouvernementale et que les écoles aient été construites par le gouvernement, leur fonctionnement a été largement confié à diverses églises chrétiennes, qui disposaient de l'énergie missionnaire nécessaire pour envoyer des enseignants dans les régions éloignées. Les diocèses et les ordres religieux catholiques géraient environ 60 % des pensionnats.

    Cette politique bénéficiait d'un large soutien de la part de tous les éléments du gouvernement et de la société canadienne. Les pensionnats ont perduré jusque dans les années 1960. Le dernier a fermé dans les années 1990. En 1969 encore, la politique officielle du premier ministre de l'époque, Pierre Trudeau, et du futur premier ministre, Jean Chrétien, était de favoriser l'assimilation des peuples autochtones.

    Abus et excuses

    À la fin des années 1980, d'anciens élèves des pensionnats ont commencé à raconter leurs histoires d'abus physiques et sexuels généralisés. Sur les 150 000 enfants autochtones qui ont fréquenté ces écoles, quelque 6 000 sont morts pendant leur séjour en raison de maladies contagieuses, de soins médicaux insuffisants et de négligence.

    En plus des abus, le principe même des pensionnats a été contesté comme étant injuste. En 2015, un rapport historique de la Commission de vérité et de réconciliation (Truth and Reconciliation Commission TRC) a non seulement décrit en détail les abus, mais a également condamné toute l'entreprise en la qualifiant de "génocide culturel". 

    Le processus de la TRC a fondamentalement changé la vision consensuelle de l'histoire canadienne au sein du gouvernement, des universités et des médias, à tel point que même les statues de Sir John A. Macdonald, le premier Premier ministre, ont été retirées dans les villes du pays. "Sir John A. Macdonald, comme on l'appelle communément, est tenu en moins bonne estime dans les cercles d'élite que ne le seraient des pères fondateurs esclavagistes américains comparables, comme Thomas Jefferson.

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  • France : l'abbaye de Solignac reprend vie

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    De Lauriane Vofo Kana sur Aleteia.org :

    Absents depuis la Révolution, les bénédictins sont de retour à l’abbaye de Solignac

    Abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Solignac

    Marie-Flore Harmel

    Plusieurs fois détruite et reconstruite, l'abbaye de Solignac va de nouveau abriter des moine bénédictins.

    Grande nouvelle dans le diocèse de Limoges ! Des bénédictins de l’abbaye Saint-Joseph-de-Clairval vont fonder un prieuré en l’abbaye de Solignac. Les premiers moines doivent s'y installer le 1er août prochain et d'autres arriveront à l'automne.

    L’abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Solignac, en Haute-Vienne, va retrouver une communauté après 17 années sans aucun occupant. Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges, et Dom Jean-Bernard Marie Bories, abbé de Saint-Joseph-de-Clairval, ont annoncé la nouvelle jeudi 10 juin. La fondation signe le retour de la vie monastique contemplative masculine dans le Limousin.

    Les frères bénédictins ont plébiscité à plus des deux tiers la fondation du prieuré Saint-Joseph. Dépendant de l’abbaye Saint-Joseph-de-Clairval, il accueillera le 1er août cinq ou six moines avant d’autres arrivées à l’automne. Preuve qu’une nouvelle page de l’histoire de l’abbaye s’écrit.

    Une histoire de (re)fondations

    En effet, saint Éloi, futur évêque de Noyon, fonde au VIIe siècle le monastère qui observe la règle de Saint Benoît. Au XVIIe la Congrégation de Saint-Maur est chargée de la restauration de l’abbaye victime des guerres de Religion. Et la vie bénédictine se déploie jusqu’à la Révolution. Le monastère devient un pensionnat de jeunes filles sous l’Empire et abrite à un moment une fabrique de porcelaines. Les Oblats de Marie Immaculée en font l’acquisition à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’abbaye est par la suite confiée à la communauté du Verbe de vie puis achetée en 2011 par le diocèse. « On dit de l’abbaye qu’elle a été 10 fois détruite et 10 fois reconstruite », raconte à Aleteia Damien Deleersnijder — en charge du projet de l’abbaye — tout heureux de la nouvelle.

    Mgr Pierre-Antoine Bozo célèbrera la messe d’installation des moines le 28 novembre. Une nouvelle année liturgique pour un nouveau départ.

    Bel essaimage ! Saint-Joseph de Clairval a été fondée en 1972 par dom Augustin-Marie Joly. Initialement fondée en Suisse, à Clairval, l'abbaye s’est installée à Flavigny en 1976, le propriétaire voulant récupérer les bâtiments que la communauté occupait précédemment. En souvenir de cette période, la communauté a conservé le nom de Clairval. Le monastère est érigé en abbaye depuis 1992. Il compte une cinquantaine de moines. Les moines prêtres célèbrent la messe basse chaque jour, la plupart dans la forme extraordinaire du rite romain. La messe conventuelle suit le rite ordinaire mais « ad orientem », en latin et chant grégorien. Tous les offices de la liturgie des heures sont aussi chantés en grégorien.

    JPSC

  • Au risque de l’histoire : l’Eglise et les Lumières

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    Une émission de Christophe Dickès sur KTO:

    Au milieu du XVIIIe siècle, le pape Clément XIII remet vigoureusement en cause la philosophie des Lumières. Par son encyclique Christianæ reipublicæ salus (Le salut du peuple chrétien), publiée en 1766, il en condamne les principes et les oeuvres. L’oeuvre de Rousseau mais aussi celle de l’Encyclopédie sont mises à l’Index (fameuse liste de livres dont la lecture était interdite par l’Eglise). Premier texte dogmatique d’un catholicisme intransigeant, Clément XIII peut biaiser ici notre lecture des rapports entre l’Eglise et Les Lumières. Comment en est-on arrivé là ? A-t-il existé des papes « éclairés » ? Rome fut-elle, tout au long du XVIIIe siècle, une capitale culturelle dans le sillage intellectuello-artistique de la Renaissance ? Les Lumières furent-elles d’ailleurs un sérieux sujet de préoccupation de l’Eglise ? Grâce à Albane Pialoux et Olivier Andurand, l’émission Au risque de l’histoire propose de considérer les événements dans leur contexte et toute leur complexité:

    JPSC

  • La place de l’homme dans la nature : la réponse d'Alain de Benoist aux antispécistes

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    De gènéthique.org :

    La place de l’homme dans la nature. Réponse aux antispécistes – Alain de Benoist

    9 Juin 2021

    L’irruption des antispécistes dans l’actualité a au moins le mérite de nous inciter à renouveler notre réflexion sur la place de l’homme dans la nature, et plus particulièrement dans le monde des êtres vivants. En réalité, cette question n’est pas nouvelle : les « philosophes » des « Lumières » récusaient déjà la notion de nature humaine spécifique, prétendant avec Voltaire notamment, qu’entre l’huître et l’homme il n’existe pas de différence de nature, mais seulement de degré.

    Les élucubrations des antispécistes, qui prétendent attribuer aux animaux le statut de personnes, sont donc des avatars des déclarations de Diderot, Helvétius, d’Holbach, d’Alembert et consorts ; mais ils tirent des conséquences extrêmes de leurs postulats en attribuant nombre de caractères anthropomorphiques aux animaux tels que leur niveau de conscience et d’aptitude à la communication et à la vie en société,  leur prétendu rapport au temps, à  leur « histoire », etc…Et de revendiquer pour eux des droits, rattachés ou au moins semblables aux «Droits de l’Homme » !

    Dans cet ouvrage court, mais très dense, fourmillant de références philosophiques, Alain de Benoist nous propose de revenir avec le plus de rigueur possible au bon sens, en revenant à des questions un peu oubliées : quelle est notre part d’animalité ? Disposons-nous d’une nature humaine spécifique qui nous distingue des animaux ? Quels sont les rapports entre nature et culture ?

    Pour Alain de Benoist, il n’est pas question de nier notre part d’animalité, ni de récuser la puissance du fait biologique dans notre « étant », mais il se livre à une comparaison éclairante ; il constate que l’animal est un être « achevé », en ce sens qu’il est pleinement conforme et adapté à une place irrévocablement déterminée dans la nature : il possède tout ce qu’il lui est nécessaire pour cela : mâchoire puissante, pelage ou fourrure, flair, nageoires…En face et en revanche, l’homme apparaît comme un être « en manque » : ses sens, ses forces, et jusqu’à sa physiologie le rendent faible et vulnérable dans un environnement hostile ; pour survivre, puis prospérer, il lui a fallu se vêtir, fabriquer des armes et des outils, communiquer avec autrui, organiser sa vie en société ; c’est cette plasticité qui lui a permis de s’adapter à tous les climats et de « coloniser » la terre entière ; c’est cette ressource inventive que l’auteur appelle « l’esprit », qui le distingue de l’animal, lui permet de conjurer ses faiblesses et d’amasser les éléments qui finissent par constituer une culture.

    Ces lignes ne donnent qu’un aperçu bien parcellaire de cet ouvrage foisonnant de réflexion, de nuances, et de perspectives. Sa lecture, quoique parfois un peu ardue à cause de la complexité du sujet, est un salutaire exercice d’approfondissement de notre condition d’homme, animal exalté par l’esprit.

    Editions: La Nouvelle Librairie

    Nombre de pages: 178

    Date de parution: Décembre 2020