Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Culture - Page 106

  • Et si "c'était mieux avant" ?

    IMPRIMER

    Oui, c'était mieux avant ! (source : "Pour une école libre au Québec")

    4 mai 2021

    Patrick Buisson vient de publier La Fin d’un monde, pur livre d’histoire et premier tome de plus de 500 pages d’une œuvre qui s’annonce monumentale.

    Le bandeau rouge sur la couverture avec l’inscription « Oui, c’était mieux avant ! » donne le ton. La Fin d’un monde s’inscrit dans une tradition réactionnaire assumée. Naufragé hors de son époque, Buisson remonte le temps pour mieux éclairer notre modernité, à ses yeux déshumanisée.

    La grande fracture temporelle date, selon lui, d’un demi-siècle : tout se serait déroulé en l’espace de quinze ans, entre 1960 et 1975. La révolution soixante-huitarde, entamée dès le début des années 1960, sous ses dehors de révolution libertaire, aurait été, en réalité, une « révolution petite-bourgeoise » consacrant l’avènement d’une nouvelle civilisation marchande. La destruction des repères traditionnels (famille, religion), des lieux de sociabilité anciens (cafés, églises) et des ancrages locaux, qui étaient autant de protections collectives pour les plus humbles, a contribué à l’atomisation de la société, en particulier des classes populaires. La thèse n’est certes pas nouvelle, et l’on pourrait discuter de son caractère systématique.

    L’ouvrage de Buisson se distingue cependant par son style éblouissant, sa richesse et sa densité. Pour préparer son livre, l’ancien directeur de la chaîne Histoire s’est notamment plongé dans les archives télévisuelles de l’époque (émissions, feuilletons…), en extrayant foison d’images et luxe de détails.

    Et si la plupart des penseurs déclinistes contemporains insistent sur les questions européenne et d’immigration, Buisson met l’accent sur la transformation des mœurs, des coutumes et des croyances. L’homo religiosus céderait la place à homo œconomicus : là est, selon lui, le vrai « grand remplacement ». La presse de gauche se moquera de sa nostalgie de la messe en latin et de son aversion pour les cheveux longs. Oubliant son côté anar et populaire. Car la France de Buisson, c’est aussi celle de Brassens et de Ferré, de Gabin et de Blondin. Celle d’Audiard.

    Féroce, l’écrivain ne dédaigne pas de jouer les tontons flingueurs lorsqu’il s’agit de se moquer du « féminisme » lesbien du MLF, de la « génération papa poule » ou encore des prêtres défroqués. Mais c’est sa puissance d’évocation mélancolique, lorsqu’il narre le grand déracinement des paysans ou la disparition des bistrots, qui hante longtemps après la lecture. « La vérité est dite par les ruines », écrit-il. Tel un archéologue, Buisson exhume les ruines pour ressusciter la beauté d’une civilisation disparue.

    La Fin d’un monde
    Une histoire de la révolution petite-bourgeoise
    de Patrick Buisson
    publié le 5 mai 2021
    chez Albin Michel
    à Paris
    528 pages
    ISBN-13 : 978-2226435200


    Extrait :

    Lire la suite

  • Napoléon "transfiguré"; relire Bainville...

    IMPRIMER

    Lire un extrait avec BoD : Napoléon illustré par JOB

    Puisque l'on commémore aujourd'hui le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, nous vous invitons à relire Bainville dont la biographie de l'Empereur reste une synthèse juste et pénétrante de cet épisode de l'histoire. En voici le dernier chapitre qui évoque la "transfiguration" du personnage :

    CHAPITRE XXVII

    LA TRANSFIGURATION

    L'incomparable météore avait achevé sa course sur la terre. Il avait pris ses mesures pour qu'elle ne s'arrêtât pas. Mort, Napoléon s'anime d'une vie nouvelle. Après tant de métamorphoses, voici qu'il devient image et idée.

    Des événements merveilleux s'étaient accumulés sur la seule tête qui fût assez forte pour les porter et capable de s'en servir. Humbles débuts, triomphes, désastres composaient l'enluminure de leurs violentes couleurs. Il n'y manquait même plus l'adversité. Une chance persistante, son astre jaloux de pousser jusqu'à la perfection une vie héroïque, faisaient gagner à Bonaparte le gros lot de la gloire. Et la gloire elle-même le payait de n'avoir vraiment aimé qu'elle. Il avait toujours visé haut, calculé en vue du grand. Voilà ce qui lui est rendu par la plus large part de présence posthume, d'immortalité subjective qu'un homme puisse obtenir.

    L'immense popularité de Napoléon, dont il est facile d'apercevoir les causes, n'en est pas moins surprenante à de certains égards. D'abord, c'est un intellectuel, une sorte de polytechnicien littérateur, un homme formé par les livres. Il ne croit pas à l'intuition, sauf à celle qu'on acquiert par l'étude et le savoir. Rien de tout cela n'est peuple ni propre à séduire le peuple. Éternel raisonneur, astronome militaire et politique, philosophe méprisant, despote assez oriental, mangeur d'hommes, on ne lui voit pas les dons qui transportent les cœurs. Les foules, il ne les aime pas. Il les craint. On l'avait vu pâlir au mot de «révolte» et son Versailles était à Saint-Cloud, à l'écart du turbulent Paris. Lui-même, régnant, a eu plus de prestige que d'amour. A l'heure de la chute, il a pu compter les véritables dévouements. La magie de son nom, qui avait fait des miracles, n'a pas fait une Vendée bonapartiste. Peut-être a-t-il péri surtout par le doute des hommes de bon sens. Depuis plusieurs années, il n'était plus, pour l'opinion moyenne, qu'un mégalomane délirant. Un jour, pendant la campagne de France, comme il côtoyait un ravin, à demi endormi sur sa selle, un officier l'avertit qu'il n'y avait pas de garde-fou. Il tressaillit, n'ayant entendu que le dernier mot, le répéta comme s'il avait reconnu la courante injure, ce qui le rendait la fable des politiques et des diplomates, des financiers et des commerçants, des bourgeois et même des militaires.

    Cependant, le retour de l'île d'Elbe avait déjà montré comment l'horreur de la guerre, la haine de la conscription, la répugnance aux entreprises démesurées pouvaient céder à l'appel du souvenir. Peu de temps après Waterloo, on commença à ressentir l'humiliation de la défaite. Elle rehaussa l'éclat des victoires passées. Jours dorés du Consulat, jours glorieux de l'Empire, «on ne regarda plus qu'un seul côté des temps». Avec Napoléon, un soleil semblait s'être éteint. Et puis il ne s'était pas confié en vain à la littérature. Elle lui rendait au centuple la matière, les éléments qu'il lui avait fournis. Vers, prose, roman, théâtre, l'«homme du siècle» envahit tout. Cependant, en grand nombre, ceux qui avaient pris part à son aventure en avaient tenu un écrit. Qu'on eût fait ou qu'on eût vu des choses incroyables et immortelles, on le savait à ce point que des officiers de troupes racontaient leurs campagnes, et jusqu'à des sergents, jusqu'à Roustan le mamelouk. Que ce fût le secrétaire Méneval ou le valet de chambre Constant, quiconque avait des souvenirs les couchait sur le papier. Les libraires sollicitaient les auteurs de mémoires, mettaient des scribes à la disposition des moins lettrés. C'était un commerce, une industrie d'une prospérité rare. La bibliothèque napoléonienne grandissait. Elle était destinée à devenir montagne. L'empereur s'élevait tous les jours sur un piédestal d'imprimés.

    Lire la suite

  • Napoléon "transfiguré"; relire Bainville...

    IMPRIMER

    Lire un extrait avec BoD : Napoléon illustré par JOB

    Puisque l'on commémore aujourd'hui le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, nous vous invitons à relire Bainville dont la biographie de l'Empereur reste une synthèse juste et pénétrante de cet épisode de l'histoire. En voici le dernier chapitre qui évoque la "transfiguration" du personnage :

    CHAPITRE XXVII

    LA TRANSFIGURATION

    L'incomparable météore avait achevé sa course sur la terre. Il avait pris ses mesures pour qu'elle ne s'arrêtât pas. Mort, Napoléon s'anime d'une vie nouvelle. Après tant de métamorphoses, voici qu'il devient image et idée.

    Des événements merveilleux s'étaient accumulés sur la seule tête qui fût assez forte pour les porter et capable de s'en servir. Humbles débuts, triomphes, désastres composaient l'enluminure de leurs violentes couleurs. Il n'y manquait même plus l'adversité. Une chance persistante, son astre jaloux de pousser jusqu'à la perfection une vie héroïque, faisaient gagner à Bonaparte le gros lot de la gloire. Et la gloire elle-même le payait de n'avoir vraiment aimé qu'elle. Il avait toujours visé haut, calculé en vue du grand. Voilà ce qui lui est rendu par la plus large part de présence posthume, d'immortalité subjective qu'un homme puisse obtenir.

    L'immense popularité de Napoléon, dont il est facile d'apercevoir les causes, n'en est pas moins surprenante à de certains égards. D'abord, c'est un intellectuel, une sorte de polytechnicien littérateur, un homme formé par les livres. Il ne croit pas à l'intuition, sauf à celle qu'on acquiert par l'étude et le savoir. Rien de tout cela n'est peuple ni propre à séduire le peuple. Éternel raisonneur, astronome militaire et politique, philosophe méprisant, despote assez oriental, mangeur d'hommes, on ne lui voit pas les dons qui transportent les cœurs. Les foules, il ne les aime pas. Il les craint. On l'avait vu pâlir au mot de «révolte» et son Versailles était à Saint-Cloud, à l'écart du turbulent Paris. Lui-même, régnant, a eu plus de prestige que d'amour. A l'heure de la chute, il a pu compter les véritables dévouements. La magie de son nom, qui avait fait des miracles, n'a pas fait une Vendée bonapartiste. Peut-être a-t-il péri surtout par le doute des hommes de bon sens. Depuis plusieurs années, il n'était plus, pour l'opinion moyenne, qu'un mégalomane délirant. Un jour, pendant la campagne de France, comme il côtoyait un ravin, à demi endormi sur sa selle, un officier l'avertit qu'il n'y avait pas de garde-fou. Il tressaillit, n'ayant entendu que le dernier mot, le répéta comme s'il avait reconnu la courante injure, ce qui le rendait la fable des politiques et des diplomates, des financiers et des commerçants, des bourgeois et même des militaires.

    Cependant, le retour de l'île d'Elbe avait déjà montré comment l'horreur de la guerre, la haine de la conscription, la répugnance aux entreprises démesurées pouvaient céder à l'appel du souvenir. Peu de temps après Waterloo, on commença à ressentir l'humiliation de la défaite. Elle rehaussa l'éclat des victoires passées. Jours dorés du Consulat, jours glorieux de l'Empire, «on ne regarda plus qu'un seul côté des temps». Avec Napoléon, un soleil semblait s'être éteint. Et puis il ne s'était pas confié en vain à la littérature. Elle lui rendait au centuple la matière, les éléments qu'il lui avait fournis. Vers, prose, roman, théâtre, l'«homme du siècle» envahit tout. Cependant, en grand nombre, ceux qui avaient pris part à son aventure en avaient tenu un écrit. Qu'on eût fait ou qu'on eût vu des choses incroyables et immortelles, on le savait à ce point que des officiers de troupes racontaient leurs campagnes, et jusqu'à des sergents, jusqu'à Roustan le mamelouk. Que ce fût le secrétaire Méneval ou le valet de chambre Constant, quiconque avait des souvenirs les couchait sur le papier. Les libraires sollicitaient les auteurs de mémoires, mettaient des scribes à la disposition des moins lettrés. C'était un commerce, une industrie d'une prospérité rare. La bibliothèque napoléonienne grandissait. Elle était destinée à devenir montagne. L'empereur s'élevait tous les jours sur un piédestal d'imprimés.

    Lire la suite

  • Dieu n'a pas disparu de la littérature

    IMPRIMER

    Des Propos recueillis par Christophe Geffroy sur le site de La Nef :

    Ce monde est tellement beau - broché - Sébastien Lapaque - Achat Livre ou  ebook | fnac

    Dieu et la littérature

    Sébastien Lapaque, chroniqueur au Figaro Littéraire, romancier, a récemment publié Ce monde est tellement beau (1). Il nous parle ici de ce roman inspiré et du rapport entre la littérature et la foi.

    La Nef – Pourquoi un tel roman contant une conversion ? Est-ce pour vous une façon de témoigner de votre foi, d’être « missionnaire » ?

    Sébastien Lapaque – Le romancier allemand Thomas Mann, prix Nobel de littérature en 1929 et auteur d’une tétralogie biblique intitulée Joseph et ses frères, considérait qu’il n’y avait que deux sujets de roman : l’ascension d’un homme et la chute d’une famille. L’ascension et la chute sont des motifs obsessionnels des romans au long cours du XXe siècle. La descente aux enfers et la remontée vers la lumière ont fourni le motif de nombreux livres, souvent sur un mode prosaïque, avec des éléments empruntés à la mythologie grecque : Hadès, Perséphone, Orphée, etc. Hanté moi aussi par le couple contraire de la chute et de l’ascension, j’ai ressenti le besoin de le mettre en scène sous le regard du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, avec un dispositif allusif biblique et évangélique appartenant à ma tradition et à ma foi. C’est une façon de témoigner, comme vous le dites, mais d’abord d’être en accord avec moi-même.

    « Ce monde est tellement beau », écrivez-vous ; pourtant la description que vous en faites de façon détaillée, avec tous les travers de la société moderne, conduit votre héros à nommer cette société « l’immonde » : alors, qu’est-ce qui l’emporte, la beauté ou l’immonde ?

    Ce monde est tellement beau est la première phrase du roman. Dans cette phrase qui donne son titre au livre, l’on peut entendre un écho de Genèse 1,31 : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon (tov meod). Il y eut un soir, et il y eut un matin : sixième jour. » Mot à mot, « tov meod » signifie « bon et beau beaucoup ». Autrement dit « tellement beau ». Mais la première phrase de mon roman est un peu plus longue : « Ce monde est tellement beau, cependant ». L’adverbe, après la virgule, marque une opposition, une restriction. Qu’est-ce qui s’est passé pour que la splendeur de la Création et la beauté du Sixième Jour nous soient devenues invisibles et même indisponibles ? Un monde s’est glissé sur le nôtre, il l’a littéralement enveloppé. Ce monde artificiel et sans regard, Lazare, le narrateur, le nomme « l’Immonde ». Qui finit par l’emporter ? C’est toute l’intrigue d’un livre que l’on peut dévorer comme un roman policier théologique qui poserait la question « Who done it ? » : « Qui a fait le coup ? » A cette question, Lazare, en écoutant un sermon sur les tentations du Christ dans la cathédrale de Chartres, est tenté de répondre avec le titre d’un film de Robert Bresson : Le diable probablement…

    (1) Sébastien Lapaque, Ce monde est tellement beau, Actes Sud, 2021, 330 pages, 21,80 € (cf. notre recension dans La Nef n°334 de mars 2021, p. 37).

    Lire la suite sur le site de La Nef

  • La place de l'Eglise dans la colonisation (Club des Hommes en Noir)

    IMPRIMER

    Quelle fut la place de l'Eglise dans la colonisation ?

    Quelle fût la place de l'Eglise dans la colonisation ? <br>L'analyse du Club des Hommes en Noir

    Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! 

    Cette semaine, le Club des Hommes en Noir composé du Père Jean-François Thomas, du Père Viot, de l'abbé Celier et de Jean-Pierre Maugendre, sous la direction de Philippe Maxence se penche sur la relation entre l'Eglise et la colonisation.

     

  • Les "jeudis du don" pour soutenir RCF

    IMPRIMER

    On nous demande de publier ce communiqué de presse, ce que nous faisons assez volontiers en précisant que cela n'implique pas, de la part de belgicatho, un soutien inconditionnel à toutes les émissions de toutes les antennes de RCF...

    téléchargement.jpgLES JEUDIS DU DON

    UN MOMENT PRIVILÉGIÉ ENTRE RCF ET SES AUDITEURS

    LES 15, 22, 29 AVRIL ET 6 MAI

     Bruxelles, Liège, Namur, Wavre, jeudi 22 avril 2012. Quatre jeudis de mobilisation exceptionnelle pour soutenir RCF. Quatre journées de programmation spéciale lors desquelles les 64 radios du réseau RCF expliqueront pourquoi elles ont besoin de vous.

    POURQUOI CETTE MOBILISATION ?

    Depuis un an, la crise fragilise fortement les médias chrétiens. Les 64 radios locales en France et en Belgique n’y échappent pas. Les équipes RCF se mobilisent pour accompagner les auditeurs et les aider à traverser cette période d'incertitude et, pour certains, de solitude, voire de détresse. Les Jeudis du don sont ainsi l'occasion d'évoquer, chaque semaine, l'engagement des équipes RCF et leurs besoins, notamment financiers.

    Quels sont les moyens mis en place dans les 64 radios du réseau, en France et en Belgique, pour s'adapter à cette période ? Comment RCF se fait l'écho de tous les élans de générosité sur nos territoires ? C’est l’occasion d’un temps privilégié pour permettre aux auditeurs de découvrir les coulisses de leur radio. Il y a 5 radios RCF en Belgique : le réseau 1RCF Belgique partout en DAB+ et 4 radios locales : Bruxelles 107.6FM, Liège 93.8FM, Namur 106.8FM couplée à Bastogne 105.4FM. Elles sont également toutes audibles par internet.

    RCF mobilise ainsi ses auditeurs lors de 4 jeudis exceptionnels pour prouver que cette vocation de radio de proximité est plus que jamais primordiale. Donner à RCF, c’est donner la possibilité d’être écoutée par tous ceux qui en ont le plus besoin – personnes malades, isolées, fragiles, âgées…- et de toucher un public toujours plus large. RCF, c’est une présence, des voix, des histoires, des moments de prière, une ouverture sur le monde, 10 bulletins d’actualités par jour. L’antenne souhaite interpeller particulièrement les « 9 auditeurs sur 10 qui ne donnent pas encore » via le slogan « j’écoute, je donne ».

    Lors du confinement, Philippe, auditeur a écrit : « Merci d’avoir su si bien et si vite vous adapter aux circonstances de l'épidémie, sans laisser les auditeurs en souffrance ! En ces temps de confinement vos émissions font du bien, elles positivent et permettent de s'évader et de rester en connexion avec le monde. En ce sens, elles sont un moyen d'échapper à la peur et à l'isolement. Merci pour votre engagement ! »

    Lire la suite

  • Sainte Catherine de Sienne, une femme exceptionnelle, mystique et pleinement engagée dans les affaires du monde

    IMPRIMER

    Catherine de Sienne est l'objet du "gros plan de la semaine" sur Canal Académie (archive 2016):

    unnamed.jpgLa vraie grandeur de Catherine de Sienne

    « Catherine de Sienne mérite d’abord de retenir toute notre attention car elle est la première femme du Moyen Âge sur laquelle on dispose d’une documentation aussi abondante, à commencer par ses propres œuvres. Ensuite, elle a été victime, au cours des siècles, de malentendus et de jugements hâtifs qui nous empêchent souvent de la comprendre : ainsi, on lui a attribué le mérite - ou le tort, selon les cas - d’avoir fait revenir la papauté d’Avignon à Rome, ce qui est très discutable, comme nous le verrons, ou bien l’on s’est focalisé avec un certain voyeurisme sur ses états mystiques (extases, stigmatisation, lévitations), dont elle-même n’a guère parlé dans ses écrits et qui ne constituent que le reflet le plus voyant de son expérience religieuse intime. Aujourd’hui, ces aspects de sa vie ne sont pas ceux qui intéressent le plus et ils nous empêchent même parfois de saisir où réside la vraie grandeur de cette femme exceptionnelle.  »

    Extrait de Catherine de Sienne. Vie et passions, par André Vauchez, Éditions du Cerf, octobre 2015, 254 p., 24 euros.

    Vie et passions de Catherine de Sienne

    Entretien avec André Vauchez, ancien directeur de l’École française de Rome, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres à propos de son ouvrage sur la sainte médiévale
     
     
    Sainte Catherine de Sienne est largement méconnue en France. Pourtant, au cœur de l’Europe médiévale, cette femme exceptionnelle, à la fois mystique et pleinement engagée dans les affaires du monde, a joué un rôle de premier plan dans les crises politiques et religieuses de son temps : guerre de Cent Ans, rivalités fratricides entre cités italiennes exil des papes à Avignon… Le portrait qu’en brosse André Vauchez la restitue dans sa vérité, faisant le lien entre son humilité devant Dieu et son audace face aux puissants que ceux-ci soient princes, rois, évêques ou pontifes. Il rend aussi justice à une époque souvent mal connue de notre histoire.
  • L’église de Fays-Famenne désaffectée et vendue

    IMPRIMER

    De "Riposte catholique" :

    Wallonie : l’église Saint-Marcoul de Fays-Famenne désaffectée et vendue

  • L'Amérique des Blancs sur le banc des accusés

    IMPRIMER

    De Ran Halévi sur le site du Figaro (via ce blog) :

    Ran Halévi: «Scènes du règne de la vertu au New York Times»

    CHRONIQUE –Un journaliste réputé du New York Times a dû démissionner pour avoir prononcé un mot insultant dans un contexte où ses intentions honorables étaient incontestables. L’épisode illustre l’engrenage révolutionnaire qui caractérise la gauche américaine «woke», argumente l’historien.

    26 avril 2021


    Ran Halévi est directeur de recherche au CNRS et Professeur au Centre de recherches politiques Raymond Aron.


    -À Minneapolis, l’autre jour, justice a été rendue dans le strict respect du droit. Le policier qui avait provoqué la mort de George Floyd a pu s’expliquer sur son acte, avéré par des images insoutenables et des témoignages accablants. Après dix heures de délibération, les jurés l’ont déclaré coupable de meurtre, homicide involontaire et violence ayant entraîné la mort.

    Mais son procès ne se déroulait pas dans la seule enceinte de la cour. Il était instruit depuis des mois devant le tribunal de l’opinion, qui n’a cure des rigueurs légales et entend exercer sa juridiction sur ce que bon lui semble. Ici, le grand coupable, derrière le meurtrier, était un «racisme systémique», figure indéfinissable dont les dénonciateurs dessinaient librement les contours et l’ampleur.

    Joe Biden lui-même n’hésitait pas à attribuer au «système» — dont il est le pilier depuis un demi-siècle — la cause indirecte du meurtre. À la veille du verdict, oubliant la séparation des pouvoirs, il a dit prier pour que le jury «prenne la décision qu’il faut», ce qui lui a valu une semonce du président de la cour. Telle représentante de Californie au Congrès prévenait que, si le verdict n’allait pas dans le sens voulu, il faudrait «combattre pour la justice» dans la rue. Il y a peu, un M. Trump qui avait incité ses partisans à «combattre» dans la rue devait le payer d’un procès en destitution

    Une fois le jugement prononcé, au soulagement général, c’est Karen Attiah, éditrice des opinions internationales au Washington Post, qui livrait le fin mot de l’affaire: à Minneapolis, c’est l’Amérique des Blancs qui se trouvait sur le banc des accusés, «pour le violent assujettissement du peuple noir, ce crime originel dont elle omet de répondre depuis 400 ans». Le charme d’une telle assertion, c’est qu’elle n’est ni démontrable, ni mesurable et encore moins susceptible de discussion. Cette criminalisation rétrospective monocausale abolit des pans entiers de l’histoire de la liberté en Amérique, sans laquelle l’émancipation des Noirs — avec le concours des millions et des millions de Blancs — serait impossible.

    À LIRE AUSSI :Philippe d’Iribarne: «La folie “woke” et décoloniale, fille de l’utopie de l’égalité parfaite propre à l’Occident»

    Quand politiques et journalistes se mettent à confondre l’autorité des lois et le pouvoir des émotions ils entrent dans un engrenage dont on ne peut plus sortir. Voyez le New York Times, qui n’hésite pas à sacrifier les siens comme des trophées aux zélateurs de la rectitude politique. L’an dernier, c’était James Bennet, directeur des pages opinion, coupable d’avoir publié la tribune d’un sénateur républicain qui recommandait de déployer l’armée pour endiguer les violences déchaînées par la mort de George Floyd. Tollé au sein de la rédaction: des dizaines de journalistes disaient craindre pour leur sécurité sur un lieu de travail qui donne voix à pareilles propositions. M. Bennett prit la porte.

    Lire la suite

  • Les églises : un patrimoine dont l’héritage est l’affaire de tous

    IMPRIMER

    Une chronique du chanoine Eric de Beukelaer sur le site de La Libre :

    À qui appartiennent les églises de Belgique, et qui doit s'en occuper?

    Une certaine opinion aime brocarder l’opulence catholique "avec ses cathédrales qui regorgent de trésors". Fake news.

    Récemment, dans une prestigieuse collégiale médiévale de Wallonie, des œuvres d’art furent maladroitement restaurées. Suite à l’émoi médiatique, la commune s’empressa de se dédouaner, en communiquant qu’elle n’était pas propriétaire des lieux. Déclaration surprenante. À la Révolution française, les biens du culte furent nationalisés. La propriété des églises est ainsi passée aux communes. Lors du concordat avec le Pape, Napoléon n’a rien rendu. Il a réaffecté les églises au culte, sous la responsabilité d’un organe de gestion constitué de bénévoles : la fabrique d’église. Les églises construites avant ce concordat (1804) sont donc en principe des propriétés communales. Pour les églises édifiées après, si construites sur un terrain communal, elles sont communales ; si construites sur un terrain fabricien, elles sont fabriciennes. Certaines communes répugnent cependant à reconnaître qu’elles sont propriétaires d’une église, et ce afin de se sentir moins responsables de l’entretien. Et d’ainsi refiler le "valet noir" aux fabriques. En Wallonie, la charge des lieux de culte ne représente pourtant en moyenne qu’un pour cent du budget communal. Là où leur subside permet un entretien régulier des lieux, les églises demeurent en bon état.

    Qu’importe d’ailleurs que le propriétaire soit la commune ou la fabrique. En effet, une fabrique d’église est un établissement public sous tutelle - de l’évêché, certes, mais aussi des communes et de la Région wallonne. Les fabriciens sont donc des bénévoles qui gèrent des biens publics. Leur mission ingrate mérite respect et encouragement. Si demain ils doivent être remplacés par des fonctionnaires, le budget communal en souffrira bien davantage. Outre le curé, le bourgmestre ou l’échevin du Culte est membre de droit du Conseil de fabrique. La commune a donc "un œil" sur les fabriques d’église et porte dès lors une part de responsabilité dans ses décisions. Certaines communes feignent d’ignorer cela - stratégie du "valet noir" oblige.

    L’avenir est réfléchi sans tabous

    Une certaine opinion aime brocarder l’opulence catholique "avec ses cathédrales qui regorgent de trésors". Fake news. En Belgique 99 % des églises appartiennent au domaine public - communal ou fabricien. (Seulement 1 % d’entre elles sont propriété d’une ASBL). En clair : bien qu’affectées au culte catholique, les églises appartiennent à la population. Chacun, quelle que soit sa conviction, y est bienvenu dans sa quête de silence, d’intériorité, de beauté… de Mystère. D’où l’importance de veiller à ce qu’elles restent ouvertes le plus possible, tout en les protégeant contre le vol et les dégradations. Une église fermée se meurt d’oubli. 

    Voilà pourquoi aussi il s’agit de réfléchir ensemble à l’avenir de chacune d’elles. Exclusivement affectées au culte ? Aussi accessibles à d’autres usages compatibles ? Partagées en diverses affectations avec désaffectation partielle ? Désaffectées au culte ? En Flandre, un décret oblige communes, fabriques et évêchés à trancher. Côté francophone, cela dépend de l’initiative des partenaires. Si certaines communes décident en solo - ce qui est illégal -, d’autres laissent les bâtiments se dégrader, attendant que ce soient les représentants catholiques qui prennent les décisions. Fermer une église est impopulaire. D’où la tentation de glisser le "valet noir" à l’évêché et aux fabriques. Eh bien, non. Avec la diminution de la pratique religieuse, les catholiques réfléchissent à l’avenir des églises, sans tabous. À condition que cela se fasse en partenariat avec les autorités. À condition aussi de veiller à garder suffisamment d’espaces d’intériorité, même réduits, à la manière des chapelles de jadis. Les églises sont, au cœur des villes et villages, des cierges pointés vers le ciel. Plutôt qu’une charge, elles sont un patrimoine dont l’héritage est l’affaire de tous.

  • Ego sum pastor bonus

    IMPRIMER

    Ego sum pastor bonus

  • Vous avez dit : "dignité" ?

    IMPRIMER

    De Martin Steffens, philosophe (1), cette chronique sur le site du journal La Croix :

    "à proprement parler" 

    Dignité

    Voilà une déclaration qui intéressera une chronique qui, comme la nôtre, s’intitule « à proprement parler » : « Les partisans de l’euthanasie se gargarisent de mots dont ils dévoient la signification à un point tel qu’ils ne devraient même plus avoir le droit de les prononcer. »

    Michel Houellebecq l’avait promis : il ne prendrait plus la plume, sauf en cas de grand péril. Il donnait comme exemple la légalisation de l’euthanasie. C’est donc chose faite (voir Le Figaro du 5 avril). Parmi les mots dévoyés, Houellebecq mentionne la dignité. Si la vie ne vaut d’être vécue que dans la dignité, c’est tout un chacun qui, dès maintenant, est prestement invité au suicide assisté : « Je n’ai guère eu l’impression, tout au long de ma vie, de manifester une dignité exceptionnelle, écrit Houellebecq, et je n’ai pas l’impression que ce soit appelé à s’améliorer. (…) Bon, et alors ? Si c’est ça, la dignité, on peut très bien vivre sans ; on s’en passe. » Il ajoutait : « Par contre, on a tous plus ou moins besoin de se sentir nécessaires ou aimés. » Il faudrait même dire : nécessaires parce qu’aimés.

    Cette réflexion vient inquiéter l’idée, admise depuis les Lumières, que la dignité serait un attribut de l’Homme et qu’elle consiste principalement en son autonomie. Décrivant en quelques lignes terribles les ravages de la vieillesse sur son corps, Houellebecq indique au contraire que le seul attribut de l’homme, c’est qu’il peut les perdre tous. La dignité est ce dont on manque. Elle est ce que nous prête autrui quand il prend soin de nous. Le bébé humain ne naît ni libre, ni égal en dignité. Il n’est pourvu d’aucun droit qu’il puisse se revendiquer. Il n’est qu’un cri, une supplique, pour celle et celui qui répondront de lui. S’il se sait digne, c’est dans les yeux de sa mère, tant que dure son regard. De même le croyant dans les yeux du Père.

    Aussi n’est-il pas d’expression plus menteuse que celle-ci : « Se draper dans sa dignité ». La dignité est ce dont celui qui m’aime me revêt. Laissé à moi-même, je suis nu. C’est dans cet esprit que s’achevait Sérotonine, le dernier roman de Houellebecq. Prenant le parti du Christ « devant l’endurcissement des cœurs », il demandait : « Ils ont tous les signes, et ils n’en tiennent pas compte. Est-ce qu’il faut vraiment, en supplément, que je donne ma vie pour ces minables ? Est-ce qu’il faut vraiment être, à ce point, explicite ? » La réponse surprend sous la plume d’un romancier qu’on croyait seulement cynique : « Il semblerait que oui. »

    La dignité, un attribut intrinsèque de ma personne ? Elle est au contraire ce qui tombe inlassablement de Dieu sur notre humanité. Elle est une bénédiction qui (re)vient de très loin, pour les frères minables que nous sommes. Elle ne tient jamais qu’à un fil, le fil de la relation. Qui n’a pas compris cela, qui imagine vivre par soi-même et pour soi-même, nie la dimension relationnelle de notre être.

    Puisque cette dimension est aussi politique, la condamnation par laquelle Houellebecq concluait son plaidoyer n’est pas que provocatrice : « Lorsqu’un pays (…) en vient à légaliser l’euthanasie, il perd à mes yeux tout droit au respect. Il devient dès lors non seulement légitime, mais souhaitable, de le détruire ; afin qu’autre chose (…) ait une chance d’advenir. »

    Cette autre chose est déjà advenue. Elle consistait en cette bonne nouvelle : « Nul ne vit pour soi-même et ne meurt pour soi-même. » (Rm 14, 7) Mais elle n’est plus pour notre monde une pierre d’angle. Le combat contre cette loi inique indique, au cœur de notre pays comme en chacun de nous, l’urgence de l’évangélisation.

    (1) Auteur de Marcher la nuit. Textes de patience et de résistance, Desclée de Brouwer, 320 p., 18,90 €.