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Culture - Page 157

  • "Soif" d'Amélie Nothomb : quand le roman est médiocre...

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    D'Henri Quantin sur aleteia.org :

    À propos du dernier Nothomb : pitié pour le roman !

    Image associée

    29 octobre 2019

    Le dernier roman d’Amélie Nothomb, consacré à la passion de Jésus, a suscité beaucoup d’intérêt. Mais un roman se juge d’abord à sa qualité littéraire. Les grands écrivains chrétiens — Bloy, Maritain, Bernanos — l’ont toujours dit : l’art du roman est d’abord l’art du roman. Quand un écrivain parle de Jésus, il y a tout lieu de se réjouir, mais quand le roman est médiocre, c’est médiocre.

    Ce n’est pas un Évangile, mais cela aurait pu être une bonne nouvelle : Jésus au cœur de la rentrée littéraire. Le nouveau roman d’Amélie Nothomb, Soiffait parler le Christ à la première personne, au cours de son chemin de croix. Le livre a emporté quelques suffrages chez les catholiques. On pourrait s’en réjouir si cela signifiait la fin des critères exclusivement moraux ou théologiques pour juger une œuvre d’art. Cent ans après les belles pages de Léon Bloy contre le best-seller de l’abbé Bethléem, Romans à lire et romans à proscrire (1904), le temps des bons points de vertu attribués à un auteur peut sembler révolu.

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  • "ô Pachamama, bonne mère, sois propice..." (prière proposée par la Conférence des évêques d'Italie)

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    La prière à Pachamama de la Fondation des missions des évêques italiens

    Une prière à Pachamama, la « Terre Mère » vénérée par des tribus indigènes telles que les Aymaras et les Quechua dans les Andes mais aussi dans les plaines du nord de l'Argentine et au Brésil, près de la Bolivie et du Pérou, se trouve en bonne place dans un livret officiel de la Fondazione Missio de la Conférence des évêques d'Italie.

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  • A propos de la Pachamama et de la prosternation devant elle

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    D'Arnaud Dumouch :

    A propos de la Pachamama et de la prosternation devant elle (synode de l’Amazonie) (17 mn)

    https://youtu.be/gqTuye5YiAI

    26 octobre 2019 : 

    Un cafouillage de communication s’est produit : a-t-on adoré ou non une statue de la Pachamama (déesse précolombienne de la fécondité) au Vatican ? Le Vatican nie. Des photos confirment.

    Pour éviter ce genre de communication désastreuse, deux choses doivent-être faites :

    1° Rappeler les repères de la foi, qui justifient ce respect de l’Eglise envers les religions : « Les religions autres que le christianisme ne donnent pas le salut (il est donné par l’union (Agape) au Christ, vrai Dieu fait homme -Concile de Trente, session VI-). Mais les religions possèdent des "semences mises par l'Esprit Saint" qui disposent, préparent par certains aspects les âmes des non-chrétiens au salut (Saint Concile Vatican II, Lumen Gentium 16). »

    2° Reprendre le bon sens pastoral de saint Paul face aux anciennes religions : Voir 1 Corinthiens 8, 4 « Donc, pour ce qui est des idoles, nous savons qu'une idole n'est rien et qu'il n'est de Dieu que le Dieu unique. Mais tous n'ont pas la science. Prenez garde que cette liberté dont vous usez ne devienne pour les faibles occasions de chute. Si en effet quelqu'un te voit, toi qui as la science, attablé dans un temple d'idoles, ta science va faire périr le faible, ce frère pour qui le Christ est mort ! En péchant ainsi contre vos frères, en blessant leur conscience qui est faible, c'est contre le Christ que vous péchez. »

  • Synode amazonien : un document conclusif sans surprise(s)

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    De Sandro Magister en traduction française sur diakonos.be :

    Les prêtres mariés passent difficilement.  Les femmes diacres recalées.  Les critiques d’un Père synodal

    Le Synode sur l’Amazonie a terminé ses travaux aujourd’hui 26 octobre avec le vote point par point du document conclusif.  Mais ce document n’a aucun effet normatif.  Il a été simplement remis au Pape François afin qu’il décide lui-même quoi faire et qu’il le mette par écrit dans une exhortation post-synodale.

    Les lecteurs trouveront ci-dessous une anthologie des points principaux du documents avec les votes respectifs pour et contre.

    Mais comme guide de lecture, il est conseillé de d’abord jeter un œil au bilan de ce synode publié hier en plusieurs langues – y compris en chinois – par « Asia News », l’Institut pontifical des missions étrangères.

    L’auteur est un missionnaire Uruguayen invité au synode par le Pape François, Martín Lasarte Topolanski, que les lecteurs de Settimo Cielo connaissent déjà et dont ils ont pu apprécier le précédent commentaire.

    Il dresse, pour ce synode, la liste des dix choses qui lui ont plu et des neuf choses qui lui ont déplu.

    On trouvera le texte intégral de ce double « vote » sur « Asia News ».  Nous reproduisons ci-dessous une synthèse abrégée de ses commentaires critiques :

    *

    Les neuf choses qui ne m’ont pas plu dans ce synode

    par Martín Lasarte

    1. Une énergie excessive gaspillée sur des problèmes intra-ecclésiaux, en particulier sur celui des « viri probati » et des « diaconesses ». Ce sujet, qui ne faisait pas totalement consensus, a consommé beaucoup de forces au détriment de la qualité des autres aspects qui eux faisaient consensus.
    2. Une auto-référentialité régionale. Synodalité avec ceux qui pensent comme moi.  Autonomie et pluralisme avec ceux qui pensent autrement, comme dans le cas des Églises sœurs en Asie, en Europe et en Afrique.  Je pense que le thème de la synodalité avec l’Église universelle aurait dû être davantage présent en ce qui concerne les ministères ordonnés.
    3. Il a manqué un plus sens plus profond d’autocritique ecclésial. Je fais référence à la faible incidence pastorale de ces cinquante dernières années dans les diverses réalités ecclésiales d’Amazonie.  Quelles sont les causes de cette pauvreté pastorale et de son infertilité ?  À mon avis, on n’a pas suffisamment abordé les thèmes de l’idéologisation sociale du ministère pastorale et du manque d’un témoignage crédible, cohérent et resplendissant de sainteté des ministres (phénomène de nombreux abandons de la vie religieuse et sacerdotale, ou de vue ambigüe).
    4. De nouvelles pièces sur un vieux vêtement. À mon avis, on n’a pas abordé les problèmes les plus profonds de l’évangélisation.  Quelles sont les nouveaux chemins proposés par le synode ?  Uniquement de nouvelles structures et les ordinations de « viri probati ».  Il me semble de ces nouveautés soient extrêmement pauvres.  De mon point de vue, les nouveaux vêtements que nous devrions endosser avec une nouvelle ferveur consistent en un problème de foi : revêtir le Christ.
    5. On parle d’un « rite amazonien » pour la liturgie. On risque de tomber dans une expérimentation théorique de laboratoire.  Il ne fait aucun doute que l’inculturation de l’Évangile dans la liturgie et dans la vie des communautés amazoniennes soit indispensable mais cela devrait être fait dans la vie concrète et petit à petit, avec une adaptation raisonnable et en prenant le temps de décanter ce qui est réellement authentique dans la culture et de ce qui est vraiment susceptible de transmettre le mystère chrétien avec des symboles et des expressions originales, en évitant une « folklorisation » superficielle et générique.
    6. La cléricalisation des laïcs. Il aurait été possible de résoudre le problème des éventuelles ordinations au sacerdoce des hommes mariés par les voies ordinaires déjà possibles et praticables dans l’Église.  Mais, malheureusement, « le » thème du synode a été l’ordination des hommes mariés, tandis que les autres thèmes sont restés dans l’ombre.
    7. Une vision sécularisée des ministères, en particulier de celui de femmes en tant que « diaconesses ordonnées. » Quand ce thème a été abordé, ce sont uniquement des motivations civiles qui sont mises en avant […] sous la forte pression de la culture dominante.  Il m’a semblé qu’’un certain sens parlementaire a été assez présent : « nous sommes les représentants des peuples d’Amazonie et nous devons porter leurs revendications ».
    8. Le danger d’une église transformée en ONG. On réduit le mystère, la vie et l’action de l’Église à des activités de « conseil » et de service social.  Cette réduction me semble être très présente dans la sensibilité de plusieurs participants au Synode.
    9. L’atmosphère du synode a été assez sereine, fraternelle et respectueuse, mais à la fin certains ont présenter les choses de façon assez clivante. D’une part un club de pharisiens qui serait attaché à la doctrine et effrayé par la nouveauté, et donc fermé à l’Esprit Saint et de l’autre ceux qui écoutent le « sensus fidei » du peuple, sans avoir peur, ouvert à la nouveauté et donc dociles à l’Esprit Saint.  Nous ne pouvons qu’admirer cet Esprit Saint venu si bien préparé et si bien organisé.

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  • Et si l'athéisme triomphait...

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    De Jean-Michel Castaing sur aleteia.org :

    Et si l’athéisme triomphait ?

  • Controverses vaticanes et excuses pontificales autour de la Pachamama

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    De Sandro Magister en traduction française sur diakonos.be :

    « Prosternations devant des objets non identifiés ».  Le Vatican les transmet à la TV avant de le nier.  Le Pape : vive « Pachamama » !

    À la dernière conférence de presse, bondée, du synode sur l’Amazonie de ce vendredi 25 septembre, s’était également joint un pasteur protestant, Nicolau Nascimento de Paiva, de l’Église évangélique luthérienne du Brésil, qui pâtit elle aussi du prosélytisme agressif des sectes pentecôtistes et évangéliques.

    Sandro Magister lui a posé la question suivante, que nous retranscrivons ici textuellement de la vidéo de la conférence de presse à partir de la minute 31’57’’.

    « J’ai reçu ces derniers jours des témoignages, du Brésil et aussi des Philippines qui me disent que parmi les sectes protestantes de type pentecôtiste et évangéliques, la vidéo de la cérémonie qui s’est déroulée le 4 octobre au Vatican en présence du Pape est devenue virale.  Tout ça parce que cette vidéo est utilisée comme une arme pour accuser les catholiques d’être des idolâtres.  En tant que pasteur luthérien, je vous demande : quel est votre jugement sur ces rites qui se sont effectivement déroulés avec des prosternations devant des objets non-identifiés ? »

    Mais avant que le pasteur luthérien ne réponse, Parolo Ruffini, le Préfet du Dicastère pour la communication, est intervenu avec en disant littéralement ceci :

    « Je me permet un instant d’ajouter à la demande de M. Magister [qui dit que ces rites] « se sont effectivement déroulés » qu’il a été dit en ce lieu et qu’il a été répété qu’il n’y avait pas eu de prosternations ni de rites.  Quoi qu’il en soit, je laisse la parole au pasteur.  Je crois que nous devons tous être précis quand nous racontons des choses qui se sont quand même passées devant des caméras. »

    Ces paroles de Ruffini ont été accueillies par les applaudissements de certains des nombreux journalistes présents auxquels s’est même associée – en s’adressant à Ruffini et en s’exclamant ‘Bien !’ – la responsable de la conférence de presse, Cristiane Murray, la vice-directrice de la salle de presse du Saint-Siège.

    On peut écouter la réponse du pasteur luthérien, en portugais, à partir de la minute 33’23’’ de la vidéo.

    Mais quel est l’arrière-plan de cette joute verbale entre Magister et le numéro un de l’information vaticane ?

    Ruffini a raison.  La cérémonie du 4 octobre dans les jardins du Vatican, en présence du Pape François, s’est « déroulée en présence des caméras ».  Elle a été transmise en direct par Vatican News et l’enregistrement vidéo, d’une durée d’une heure et 13 minutes, peut encore être visionné en ligne.

    Et ce direct TV montre justement ce que Ruffini s’obstine inexplicablement à nier, c’est-à-dire des « prosternations devant des objets non-identifiés » (voir photo), avec toutes les conséquences négatives qui en ont découlé.

    Parmi ces effets négatifs en question se trouvent précisément ceux qui nous arrivent du Brésil et des Philippines et que décrit bien cette lettre publiée sur Settimo Cielo en italien et en portugais:

    > Credere di guadagnare l’Amazzonia per perdere il resto del mondo. Una lettera da Mindanao
    > Acreditar que é assim que se ganha a Amazónia para perder o resto do mundo. Uma carta de Mindanao

    En pratique, les sectes pentecôtistes et évangéliques se sont emparées de la vidéo de ces prosternations – qui est devenue virale – et s’en servent comme preuve de cette idolâtrie dont ils accusent l’Église catholique et le Pape.

    Ce qui est surprenant c’est que, malgré leurs demandes répétées, les responsables de l’information du Saint-Siège n’aient jamais éclairci officiellement le sens de ces cérémonies ni de ces objets, dont celui le plus en évidence était la statuette en bois d’une femme nue et enceinte.

    Le bulletin de la salle de presse du 4 octobre s’est limité à un communiqué laconique sur la « plantation d’un arbre arrivé d’Assise comme symbole d’une écologie intégrale, pour consacrer le Synode Amazonien à Saint François » mais n’a pas dit un mot de la cérémonie ni des objets devant lesquels ces prosternations ont eu lieu.

    Pendant la cérémonie dans les jardins du Vatican, le Pape François est resté silencieux, annulant même le bref discours qui avait été prévu.

    Un silence qu’il a conservé jusqu’à l’après-midi de ce 25 octobre, quand la salle de presse a diffusé cette étonnante déclaration improvisée du Pape François prononcée dans la salle du Synode :

    « Bon après-midi, je voudrais vous dire un mot sur les statues de Pachamama qui ont été prises dans l’église de Traspontina, qui s’y trouvaient sans intention idolâtre et qui ont été jetées dans la Tibre.

    Avant tout, ça s’est passé à Rome et en tant qu’évêque du diocèse je demande pardon aux personnes qui ont été offensées par ce geste.

    Ensuite je vous informe que ces statues, qui ont tant fait parler d’elles dans les médias, ont été retrouvées dans le Tibre.  Elles ne sont pas abîmées.

    Le commandant des Carabiniers souhaite vous prévenir de cette trouvaille avant que l’information ne devienne publique.  Pour le moment, cette information est réservée et les statues sont conservées dans le bureau du Commandant des Carabiniers italiens.

    Le Commandement des Carabiniers sera très heureux de donner suite à toute indication qui leur sera fournie concernant la modalité de publication de cette information et en ce qui concerne toutes les autres initiatives que l’on voudrait prendre à cet égard, par exemple, nous rapporte le commandant, « l’exposition des statues durant la Sainte Messe de clôture du Synode », on verra.  Je délègue le Secrétaire d’État qui répondra à cela.

    C’est une bonne nouvelle, merci. »

    Quant aux carabiniers, ils ont diffusé un communiqué de presse, relayé par Vatican News, dans lequel ils informent que les statuettes de Pachamama « étaient utilisées pour la prière de l’équipe itinérante, un groupe catholique basé en Amérique du Sud qui prend part au Synode sur l’Amazonie ».

    Lire également :

  • A propos de l’inculturation de la foi

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    Amazonie.pngLes excès divers qui ont émaillé, au cours du présent mois d’octobre 2019, le déroulement à Rome d’un synode « amazonien » sur ce thème de l'inculturation de la foi nous incitent à revenir ici sur l’ émission que lui a consacrée en 2015 la série « la foi prise au mot » diffusée par KTO:

    « Le besoin d’évangéliser les cultures pour inculturer l’Évangile est impérieux." Ce sont les termes qu’emploie directement le pape François dans son Exhortation apostolique "Evangelii Gaudium". Pourquoi, inlassablement, depuis le début du pontificat, François use-t-il de ce terme d’ "inculturation" ? Défini comme l’"insertion du message chrétien dans une culture donnée", autrefois suspect, ce terme est devenu à la mode et on sent bien que le Pape entend lui donner un nouveau sens. L’inculturation n’est-elle pas un risque pour l’Évangile ? Doit-on lui poser ou non des limites ? Les craintes que l’on a parfois à son encontre ne sont-elles pas fondées sur une peur des Européens de perdre le monopole culturel qu’ils ont longtemps eu dans l’Église ? Pour cette question passionnante deux invités viennent parler de leur expérience et de leurs savoirs : Pierre Diarra, père de famille, originaire du Mali et rédacteur en chef de la revue des OPM-CM (OEuvres Pontificales Missionnaires - Coopération Missionnaire), et Olaf Derenthal, ancien coopérant en Afrique et actuellement en formation chez les Spiritains ».

    On sera particulièrement attentif aux réponses formulées par l’Africain Pierre Diarra qui remet les choses à leur juste place lorsque ses interlocuteurs attribuent au concile Vatican II la paternité du souci missionnaire  de l’inculturation de la foi. Il serait en effet caricatural d’assimiler purement et simplement l’évangélisation précédant ce concile à une œuvre de colonisation religieuse. Sur ce point, comme sur d’autres, la clarté d’expression et l’absence de préventions idéologiques du rédacteur en chef de la revue des œuvres pontificales missionnaires enrichit le dialogue.

    JPSC

  • Regards croisés sur le transhumanisme

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    TRANSHUMANISME : REGARDS CROISÉS

    24 octobre 2019

    Le magazine Valeurs Actuelles consacrait fin septembre un dossier spécial sur les dangers du transhumanisme. Dans l’idée du transhumanisme est contenu celle de l’amélioration, de l’augmentation et du dépassement de l’homme par la technique qui comporte une maîtrise de la vie et de la mort. Mais dans ces conditions, que devient alors l’homme ?

    Transhumanisme et dictature

    Pour Michel Onfray, philosophe, avec le transhumanisme, « nous sommes bien dans un nouveau totalitarisme ». Le transhumanisme a longtemps été de la science-fiction, mais c’est aujourd’hui une réalité qui se manifeste dans le désir de produire un homme nouveau qui nie sa nature. Comme on le voit avec la PMA pour toutes, le privé devient une affaire de société et de politique. C’est en ce sens que Michel Onfray parle de dictature. A la différence de ce que l’Histoire a déjà connu, celle-ci est invisible. « Les totalitarismes d’hier et d’aujourd’hui diffèrent sur la forme, bien sûr, mais ils veulent la même chose : l’asservissement d’une masse abrutie et soumise à leurs dogmes », explique le philosophe.

    Ce n’est pas tant les corps qui sont atteints que la conscience, ce qui rend ce totalitarisme difficilement détectable. Par les outils connectés, le téléphone portable, tout le monde est touché. Cette idéologie est transmise dès les bancs de l’école qui est lieu de « propagande » par excellence. Autre canal de diffusion : le langage ou plutôt, la novlangue qui consiste à employer de nouvelles expressions ambivalentes (« infertilité sociale », « filiation d’intention ») qui peuvent être interprétées différemment et dont le sens est réduit, mais qui contribue à détruire un peu plus la nature.

    Transhumanisme et consensus

    La transformation s’opère de l’intérieur dans le but d’arriver à un consensus, une façon de faire accepter plus facilement la nouvelle vision. Thibaud Collin, philosophe, revient sur le rôle du CCNE qui prépare la mise en place de ce consensus. Ce n’est plus une solution concrète, objective et universelle qu’il propose puisqu’il ne se base plus sur des critères rationnels. Certes, on parle encore de dignité, d’égalité, de solidarité, mais on donne aux mots la signification qu’on veut. Aussi, « un débat sociétal, c’est un débat qui pour des raisons structurelles va inéluctablement aboutir à une loi permissive ». Il est conduit en plusieurs étapes, et il constate qu’il suffit d’ouvrir une brèche dans la conscience collective pour prétendre plus tard à la mise en cohérence des pratiques et du droit.

    Thibaud Collin met en garde : « Il s’agit d’émanciper les hommes de leur humanité et pour cela de subvertir leur conscience morale. Il faut donc l’assouplir et la disposer à considérer que tout dans le monde humain change et que les critères moraux ne sont en fait que des valeurs relatives à ceux qui les utilisent ».

    Transhumanisme et eugénisme

    Ces deux notions sont inséparables explique Dominique Folscheid, philosophe : « Il y a eugénisme sitôt qu’un tiers intervient dans le choix de l’origine d’un autre, en vue de sélection négative ou positive ». L’exemple de la « PMA pour toutes » le montre. L’objectif n’est pas de soigner une infertilité, mais de donner une capacité d’engendrer alors que la nature ne le permet pas. La technique prend le dessus sur l’homme avec le désir de changer la condition humaine pour produire un homme nouveau, soigneusement sélectionné. Le transhumanisme conduit à l’eugénisme. Et le débat sociétal vient masquer les sujets importants de cette loi de bioéthique tels que « la sélection, le tri et la fabrication d’embryons humains », déplore Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation Lejeune. On supprime les handicapés par un eugénisme négatif. Au lieu d’engendrer, on crée tout en détruisant l’homme.

    Transhumanisme et Intelligence Artificielle

    L’Intelligence Artificielle, Laurent Alexandre, chirurgien, la définit comme l’ensemble des techniques qui imitent le fonctionnement humain : « Aujourd’hui, l’IA est dite faible, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de conscience ni d’âme ». Et le plus grand risque serait, selon Jean-Marie Le Méné, que l’homme décide de « s’abandonner à la technique ». Dans le contexte de fort enjeu économique installé par le business procréatif : « le mariage contre nature entre la biologie et le marché », l’homme doit choisir quelle limite il veut mettre à la technique et se poser les bonnes questions. En effet, l’Intelligence Artificielle peut, par exemple, permettre de mieux « choisir un embryon ». Intelligence Artificielle, transhumanisme et eugénisme sont des notions qui se rejoignent et ont en commun de nier la nature humaine.

    Laurent Alexandre évoque une complémentarité de l’homme et la technique, mais pour  Jean-Marie Le Méné, l’homme doit rester au centre : « On ne peut comprendre l’être humain qu’en étudiant la finalité de l’organisme qui se construit dans toute sa complexité ». Contrairement à ce qu’on peut penser : augmenté par la technique, les capacités propres de l’homme sont diminuées : « L’homme de Neandertal, lui, savait pêcher, chasser, réparer ses chaussures lui-même… bref, autant de choses que nous perdons à mesure que nous nous améliorons », explique Jean-Marie Le Méné.

    La sécularisation de la société s’accompagne aujourd’hui d’une espérance d’éternité biologique. Pour Dominique Folscheid, « le transhumanisme est l’arnaque du siècle », car la « mort de la mort » n’est qu’une illusion. Les croyants, le rappelle Jean-Marie Le Méné, promettent « la mort de la mort », mais ils parlent ici de l’immortalité de l’âme contrairement au dépassement de la mort biologique recherchée dans le transhumanisme.

    De la vie à la mort, le transhumanisme ne cesse de fragiliser l’homme, c’est le premier danger de cette idéologie. Cependant, pour Jean-Marie Le Méné, « l’archaïsme qu’est la nature humaine demeure, et nous resterons des hommes. »

    Sources: Valeurs actuelles, dossier spécial : Les dangers du transhumanisme, Charlotte D'Ornellas (26/09/2019)

  • Synode amazonien : le synode de Kraütler

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site diakonos.be :

    Il y a cinq ans, le Pape avait déjà en tête les conclusions du Synode sur l’Amazonie

    À la veille du vote du document final du synode sur l’Amazonie, la question de savoir quelles seront les principales innovations soumises à l’approbation du Pape a déjà une réponse prévisible.

    En effet, aussi bien la conception de ce synode que son objectif – l’ordination de prêtres mariés et nouveaux ministères pour les femmes – étaient déjà en gestation à l’audience du 4 avril 2014 entre le Pape François et l’évêque autrichien émigré au Brésil Erwin Kraütler.

    Nous connaissons à présent le détail du déroulement de cette audience et de ses développements ultérieures grâce à un livre que Mgr Kraütler lui-même a publié à l’occasion de ce synode.

    Pour comprendre comment l’histoire et l’issue du synode sur l’Amazonie étaient déjà écrites à l’époque, il suffit de parcourir les pages de ce livre, comme l’a fait Maike Hickson dans « LifeSite News » le 22 octobre, dans la critique que nous reproduisons ci-dessous :

    *

    L’architecte du Synode révèle comment le Pape François pourrait « ouvrir une porte » à l’ordination des femmes

    de Maike Hickson

    Erwin Kraütler, l’évêque émérite du diocèse de Xingu au Brésil, vient de publier un nouveau livre consacré au Synode sur l’Amazonie et sur à ses résultats.  Son livre s’intitule « Le renouveau c’est maintenant.  Les impulsions du synode sur l’Amazonie pour la Réforme de l’Église ».

    Dans sa nouvelle publication, Mgr Kraütler répète son appel pour des prêtres mariés, des femmes diacres ainsi que des femmes prêtres.  C’est dans ce contexte qu’il évoque le rôle important que les femmes jouent déjà dans l’Église de sa propre région, le Brésil.  Voici ce qu’il écrit pour dénoncer le fait que les femmes aient trop peu droit à la parole dans l’Église catholique :

    « Souvent, je fais référence au fait que chez nous, dans notre diocèse de Xingu, les choses se passent très différemment.  Là-bas, les femmes président les Liturgies de la Parole et que, ce faisant, elles prononcent aussi l’homélie.  Mais cette expérience au Brésil et peut-être également ailleurs n’est tout au plus qu’un rayon de lumière ténu et est encore très loin d’être le signe ce cette nouvelle aube que nous attendons depuis si longtemps. »

    Il se dit « convaincu qu’une égale dignité de la femme en ce qui concerne les ministères ordonnés viendra ».

    « Et j’espère », poursuit l’évêque, « que le Synode sur l’Amazonie ouvrira de nouveaux chemins pour cela, ou au moins qu’il fera quelques pas dans la bonne direction ».

    *

    Mgr Kraütler se rappelle sa rencontre avec le pape François le 4 avril 2014, une rencontre qui allait être un moment crucial dans l’histoire de l’actuel Synode pan-amazonien, et il montre comment tous les sujets qu’il avait porté à l’attention du Pape François ont été aujourd’hui inclus dans le Synode sur l’Amazonie.

    En racontant son audience privée avec le Pape François, l’évêque autrichien rappelle tout d’abord que c’était en fait son propre conseiller théologique, le P. Paulo Suess, qui peu avant l’audience, avait parlé à François du manque de prêtres en Amazonie.  C’est alors que le Pape a dit « qu’il attendait des évêques qu’ils lui fassent des propositions concrètes et courageuses. »  Et, en riant, le Pape François a ensuite demandé à Mgr Kraütler s’il se souvenait que lui aussi avait utilisé le même mot – « Corajudos » [que Mgr Kraütler traduit par les mots « courageux, audacieux »] – dans son discours aux JMJ de Rio de Janeiro le 27 juillet 2013.

    L’évêque autrichien raconte également avoir présenté trois points au Pape : « la situation [et les droits] des peuples indigènes d’Amazonie » ; « l’Amazonie et l’écologie » et « les paroisses sans Eucharistie », c’est-à-dire le manque de prêtres.  C’est à ce moment, à propos du troisième point, que le Pape a demandé à Mgr Kraütler s’il avait une proposition spécifique à faire.  Après que Mgr Kraütler ait simplement répondu qu’il fallait trouver une manière pour faire en sorte que ces paroisses ne soient pas exclues de l’Eucharistie, le Pape a fait référence à « un évêque à Mexico ; Mgr Samuel Ruiz de San Cristóbal de las Casas, aujourd’hui décédé », et que Mgr Kraütler connaissait.  Mgr Ruiz avait ordonné diacres permanents des centaines d’indigènes mariés et qui ne faisaient que diriger leurs propres paroisses.  Cette pratique avait été interrompue par le Vatican en 2001.

    Le Pape François a ensuite demandé à Mgr Kraütler pourquoi ces diacres ne pouvaient pas également célébrer la Sainte Messe, ce à quoi l’évêque a répondu : « parce qu’ils sont mariés ».  C’est alors que le Pape François lui-même a ressorti les idées d’un autre évêque, Mgr Fritz Lobinger qui avait imaginé une « Equipe d’Anciens » à la tête d’une paroisse, ordonnés [prêtres] et qui pourraient donc célébrer la messe.  Ces « Anciens », selon les idées de Lobinger, pourraient être mariés – et être aussi bien des hommes que des femmes.

    Il est significatif que le Pape François ait mis sur la table les idées d’un homme qui appelait explicitement à l’ordination de femmes à la prêtrise.  Mais il est aussi significatif qu’il discutait déjà des idées de Lobinger en 2014, alors qu’en 2019, il déclarera dans une conférence de presse dans l’avion : « je ne dis pas que ça devrait être fait, parce que je n’y ai pas réfléchi, je n’ai pas prié suffisamment sur le sujet ».

    *

    On pourrait peut-être affirmer qu’il s’agit du Synode de Kräutler.

    Mgr Kraütler affirme : « Pour nos indigènes du Brésil, il est absolument merveilleux que le Pape François ait suivi toutes les demandes que j’ai pu lui présenter [en 2014] pendant mon audience privée à Rome. »

    Mais Mgr Kraütler a également des mots dénigrants pour les « Romains » dans le conseil pré-synodal chargé de préparer le Synode sur l’Amazonie et qui comptait dix-huit membres, nombre d’entre eux issus d’Amérique latine et certains de la Curie romaine.  Il s’agissait d’un groupe d’experts latino-américains qui avait préparé une première version des « Lineamenta » (document préparatoire) pour le Synode sur l’Amazonie mais leurs idées avaient rencontré une certaine résistance.  En décrivant la façon dont l’équipe pré-synodale a travaillé sur ce document préparatoire en avril 2018, Mgr Kraütler a déclaré : « Parfois, il y avait des divergences d’opinion, surtout avec les ‘Romains’ ».

    L’évêque autrichien a ensuite enfoncé le clou en décrivant la réunion du conseil pré-synodal de mai 2019 qui avait pour but de discuter des versions préparatoires de l’« Instrumentum laboris », le document de base pour les travaux du synode.

    « Les discussions n’ont pas été toujours faciles », écrit le prélat autrichien.  « Parfois, nous avons senti un vent contraire glacial ».  Et de poursuivre pour expliquer ses déclarations : « Le problème est toujours le même : des opinions basées sur une pastorale de plusieurs années au contact direct du Peuple de Dieu qui vient se heurter aux normes froides, aux canons, aux paragraphes brandis par des membres de la Curie romaine qui ne connaissent l’Amérique latine que du point de vue touristique et qui n’ont probablement jamais travaillé directement sur le terrain en pastorale dans un paroisse. »

    Mgr Kraütler insiste sur le fait que son propre groupe « a combattu bravement » et a finalement pu boucler le document de travail du synode.  Mais il a été encore plus satisfait quand, les 14-15 novembre 2018, s’est déroulé à Manaus une réunion du conseil pré-synodal rassemblant les présidents de toutes les conférences régionales de l’Amazonie brésilienne.  Le cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode des Évêques, avait fait le déplacement depuis de Rome.  « Cette réunion », explique Kraütler, « m’a donné davantage d’espoir qu’on puisse, malgré tout, avancer sur le problème des paroisses sans Eucharistie et sur les conditions pour l’admission aux ministères ordonnés ».

    « Parce que soudainement », poursuit-il, « les évêques qui n’avaient pas encore dit grand-chose sur ce sujet ont soudain fait entendre leur voix.  Comme on s’y attendait, le cardinal Baldisseri a soulevé plusieurs objections et a fait référence aux déclarations de plusieurs papes.  Mais à ce moment, deux évêques – dom Edson de São Gabriel da Cachoeira (Amazonie) dt Dom Filipe de Miracema do Norte (Tocantins) – ont répondu et ont résisté, tout comme Pierre l’a fait avec Paul à Antioche, ‘s’opposant ouvertement’ (Gal 2:11) à Son Éminence. »

    Selon l’évêque autrichien, le P. Filipe s’était préparé en mettant par écrit un texte et « a déclaré tout de go : ‘les conditions actuelles pour l’admission aux ministères ordonnés doivent être revues !’ ».

    Pour ce prélat, « la tradition » a un mauvais goût.  Il propose de se débarrasser du « lest accumulé au cours des siècles, que nous avec notre Église supportons à grand-peine et que certains dans les milieux de droite défendent au nom de la ‘tradition’ ».

    Il propose à présent avec assurance que le Synode sur Amazonie se débarrasse de tout ce qui est « superflu ».

    *

    En ce sens, Mgr Kraütler révèle dans son nouveau livre que, pendant les réunion du conseil pré-synodal, « en présence du pape, j’ai insisté pour inclure l’ordination de femmes diacres dans le document final [du Synode Amazonien]. »  Cependant, le cardinal Baldisseri a insisté sur le fait qu’il serait « préférable de laisser d’abord les ‘gens’ d’Amazonie répondre d’abord aux questions que nous leur posons plutôt que d’anticiper leurs réponses ».

    Pour Kraütler, le diaconat féminin est un objectif incontournable du Synode sur l’Amazonie puisque « réalistiquement, nous ne ferons pas d’avancées substantielles concernant la prêtrise des femmes.  J’ai de la peine pour le Pape François, parce que le Pape Jean-Paul II a affirmé sans équivoque que l’Église n’avait pas l’autorité pour ordonner des femmes à la prêtrise. »  Maintenant, le Pape François, « est lié par cette décision », a ajouté le prélat, « en ce qui concerne l’accès des femmes à la prêtrise ».  Mais, en ce qui le concerne, il pense toujours que cette affirmation « n’est pas un dogme ».

    Quant à la question de rester loyal à la Révélation, Mgr Kraütler a sa petite idée.  Cette question « ne signifie pas réellement que tous les rites et les normes de l’Églises primitive sont encore contraignants pour nous au sens où elles l’étaient à l’époque ».  Il rejette ici explicitement l’admonition de Saint-Paul selon laquelle « les femmes devraient garder le silence dans les assemblées » (1 Cor 14 :33-34).  « Si cette règle était encore en vigueur », argumente-t-il, « qu’est-ce qui se passerait dans les paroisses d’Amazonie et d’ailleurs qui sont dirigées par des femmes dans deux tiers des cas ? ».  Cet évêque affirme même que ce passage de Saint Paul n’aurait été ajouté que tardivement, mettant ainsi en doute son authenticité.

    Le prélat autrichien suggère en outre que l’église du XXe siècle a abandonné de nombreux enseignement de l’Église du XIXe, notamment en ce qui concerne la position de l’Église par rapport à la démocratie (Pape Saint Pie X), ou encore en matière de liberté religieuse (« Dignitatis Humanae »), ainsi que d’autres nouveautés introduites par le Concile Vatican II qui auraient été jugées hérétiques à l’époque du Premier Concile. »

    *

    Dans son audace, Mgr Kraütler donne en fait raison aux « peurs des cercles conservateurs » au sein de l’Église catholique – citant explicitement certains écrits de Sandro Magister et de Giuseppe Nardi (Katholisches.info) – et en particulier concernant leurs craintes que le « laboratoire sur l’Amazonie » ait pour but d’attenter au sacrement de l’Ordre.  « Ce qui est ici présenté comme une grande crainte », écrit Kraütler, « je le regarde dans une attitude d’espérance.  Le Synode sur l’Amazonie pourrait bien provoquer une avancée historique dans l’Église universelle. »

    Il conclut alors avec ce qu’il espère que le Pape François fera probablement.  En première lieu, il espère que le Pape écoutera les participants au synode.  « Si nous présentons nos demandes avec insistance, le Pape pourrait, comme il l’a fait au synode sur la famille, ouvrir une porte en disant : ‘Maintenant, vous les évêques, vous avez la possibilité de faire ce que vous estimez nécessaire’ ».  Il reviendrait donc aux conférences épiscopales régionales de dire : Oui, la situation chez nous est telle qu’il est bon que nous recourions à la possibilité que le Pape nous a donné d’’ordonner des ‘viri probati’ et des femmes diacres ».

    Ici, Mgr Kraütler fait un lien avec l’exhortation post-synodale « Amoris laetitia » du Pape François dans laquelle il a permis que les conférences épiscopales régionales – comme la Conférence épiscopale allemande – autorisent certains couples divorcés et remariés à recevoir la Sainte Communion, malgré le fait qu’ils vivent dans objectivement en état d’adultère.

    Vu comment Mgr Kraütler a pu si facilement obtenir du Pape François qu’il organise un synode sur base des trois points tels qu’il les a présentés au Pape en 2014, on peut fort bien s’attendre à lire une conclusion et une proposition semblable à celle qu’il décrit aussi bien dans le rapport final du Synode que dans l’exhortation post-synodale du Pape François qui ne tardera certainement longtemps pas à arriver.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • 200 intellectuels se mobilisent face au vide spirituel et moral en Europe

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    De Rémi Brague sur le site aleteia.org :

    Europe : face au vide spirituel et moral, des intellectuels se mobilisent

    18 octobre 2019

    Deux cents intellectuels s’interrogent sur le vide spirituel à l’origine de la crise sociale et politique qui sévit partout en Europe. Venus de toute l’Europe, ils se retrouveront ce 19 octobre à Saint-Jacques-de-Compostelle, dans le cadre de la plateforme culturelle One of Us pour lancer un Observatoire de la dignité de la personne humaine. Le philosophe Rémi Brague en expose pour Aleteia les motivations profondes : « Face à la culture de la marchandisation que l’on voudrait nous imposer, nous nous demanderons quelle culture nous voulons vraiment, et comment travailler à son avènement. »

    Du président Chirac, que la France vient d’enterrer, les médias ont retenu une phrase : « La maison brûle ! » C’est probablement vrai pour la planète dans son ensemble. C’est vrai, sans réserves, pour la « maison commune » européenne. Sur les différents aspects de la crise qu’elle traverse, point n’est besoin de répéter l’évidence. Si ce n’est, peut-être, parce que des symptômes spectaculaires peuvent dissimuler des réalités plus profondes.

    Tout le monde pointe du doigt, à gauche, le « populisme », à droite l’« invasion des migrants », voire l’« islamisation ». Moins nombreux sont ceux qui rappellent que c’est le divorce entre des élites sourdes et des « petites gens » abandonnées qui provoque en réaction l’exploitation du mécontentement du « bon populo » par des démagogues ; ou encore que c’est l’effondrement démographique du Vieux Continent qui attire en compensation la jeunesse maghrébine et africaine ; ou enfin que c’est le vide spirituel et moral engendré par l’oubli ou le refus du christianisme et de sa base biblique qui fait le jeu des prêcheurs islamistes.

    Lire la suite sur aleteia.org

  • Viri probati, diaconat féminin, rite amazonien... : les points saillants du synode

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    Rencontre avec des indigènes d'Amazonie © Vatican Media

    Rencontre Avec Des Indigènes D'Amazonie © Vatican Media

    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Synode sur l’Amazonie : les points saillants des rapports des groupes linguistiques

    Présentation devant la presse

    « Le Synode est un processus qui s’ouvre », a souligné Mgr Mário Antônio da Silva, évêque de Roraima au Brésil, évoquant « la possibilité que des hommes (mariés) matures, responsables, reconnus au sein de leur communauté, puissent être ordonnés ». Cependant, a-t-il rappelé, « le célibat est un don pour l’Eglise qui doit être considéré comme quelque chose de très précieux, non seulement comme discipline mais comme grâce ».

    Pour la suggestion d’un « rite amazonien » par lequel exprimer le patrimoine liturgique, théologique, disciplinaire et spirituel de la région, analogiquement comme celui des Eglises orientales, Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, a rappelé que Jean-Paul II avait concédé un rite particulier au Chemin néocatéchuménal – pour la célébration de l’Eucharistie.

    « Si la proposition est approuvée, a-t-il ajouté, il faudra chercher comment elle peut être. Certains livres liturgiques ont déjà été traduits en rites amazoniens : il y a depuis des décennies une réflexion en acte sur la théologie indienne et sur une catéchèse qui puisse se développer selon cette orientation. Les rites sont une expression de l’évangélisation : quand l’annonce de l’Evangile rejoint une culture, il s’inculture, c’est-à-dire qu’il cherche à s’exprimer dans des formes que cette culture considère plus cohérentes pour exprimer le mystère. »

    Mgr Fisichella a aussi évoqué l’hypothèse d’un « observatoire environnemental en Amazonie » pour éviter les « péchés écologiques ». Ce péché, a-t-il expliqué, naît « de l’individualisme : celui qui le vit, risque de mourir d’asphyxie et de ne pas se rendre compte que la nature, la vie, les relations nous invitent à un regard plus large ». « Plus qu’une subdivision ou une multiplication des péchés, a ajouté l’archevêque, il y a un péché fondamental qui réside dans le comportement humain qui se renferme devant Dieu, et la création est une manifestation de Dieu. »

    Pour Mgr Mário Antônio da Silva », tout ce qui conduit à un profit exorbitant, exagéré, non seulement pue mais contient le péché, le mal, l’injustice dans son ADN. Il ne s’agit pas de créer une liste de péchés, mais de mettre en pratique cette conversion écologique que le pape nous a proposé dans Laudato sì et qui doit orienter toute notre vie ».

    La religieuse colombienne Daniela Adriana Cannavina a témoigné quant à elle que « l’attention envers les femmes a augmenté, au fur et à mesure que se poursuivaient les travaux synodaux ». Elle a évoqué la suggestion du diaconat féminin : « Nous ne voulons pas une réplique de moule cléricaliste ni un rôle de pouvoir. La vie religieuse est le lieu du service, pas du pouvoir. »

  • Des réponses d'historiens au procès de l'Eglise catholique

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    Du Salon Beige :

    Les croisades étaient-elles une entreprise impérialiste à l’encontre de l’Orient musulman ? La chrétienté médiévale était-elle antisémite ? Les questions ne manquent pas pour faire, en forme de réquisitoire, le procès de l’Eglise catholique. Jean Sévillia donne la parole aux historiens pour, sans tabous et sans anachronismes, sans préjugés et sans œillères, rétablir quelques vérités. Y compris pourquoi l’Eglise a tardé à prendre la menace du scandale des prêtres pédophiles. Un entretien de 20 minutes en forme d’argumentaire.