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Idées - Page 58

  • Comment le succès du pape et l'insuccès de son Eglise peuvent-ils aller de pair ?

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur diakonos.be :

    Le « succès » du pape François sous la lorgnette d’un sociologue des religions

    Panama, Émirats arabes unis, Maroc, Bulgarie, Macédoine, Roumanie… Au cours des cinq premiers mois de cette année à peine, le pape François a inscrit à son agenda autant de voyages hors d’Italie qu’il n’en effectuait auparavant en toute une année.  Et d’autres suivront encore en Afrique et en Asie.  C’est aussi cela qui fait de lui une « star » internationale.  L’image de l’Église catholique s’identifie toujours plus avec la personne du pape et de son « succès » planétaire.

    Dans l’opinion publique, Jorge Mario Bergoglio joui certainement d’une vaste popularité, même si elle a récemment baissé dans un pays-clé tel que les États-Unis. Rien de tel en revanche pour l’Église catholique qui souffre pratiquement partout d’un « insuccès » flagrant.

    C’est cette contemporanéité du succès du Pape et de l’insuccès de son Église qui constitue l’un des casse-têtes de la sociologie des religions d’aujourd’hui.

    Un casse-tête auquel Luca Diotallevi, professeur de sociologie à l’Université de Rome Trois et ancien senior fellow au Center for the Study of the World Religion de la Harvard Divinity School, qui a également été le politologue de référence de la Conférence épiscopale italienne durant le pontificat précédent, apporte une réponse originale dans son dernier essai qui vient de sortir de presse.

    > L. Diotallevi, “Il paradosso di papa Francesco. La secolarizzazione tra boom religioso e crisi del cristianesimo”, Rubbettino Editore, Soveria Mannelli, 2019.

    *

    Toutefois, avant de tenter d’apporter une réponse à ce casse-tête, Diotallevi commence par en affronter un autre qui s’impose d’emblée.  Il consiste à s’interroger sur la validité ou non du paradigme classique de la sécularisation selo lequel « plus la modernité avance, plus la religion est marginalisée voire disparaît, et avec elle le christianisme ».

    En effet, cet ancien paradigme fonctionne dans de nombreux cas mais pas dans d’autres, comme justement par exemple dans le cas du pape François.

    Tandis qu’au contraire, dans d’autres cas, c’est la théorie de la différenciation sociale élaborée par le sociologue et philosophe allemand Niklas Luhmann (1927-1998) qui semble être un instrument d’analyse très efficace.

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  • Ils ont choisi le Christ

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    ils-ont-choisi-le-christ-tea-9791033608660_0.jpegJean-François Chemain, agrégé et docteur en Histoire, a enseigné dix ans en ZEP. Il répond ici aux questions que Christophe Geffroy lui pose pour le mensuel « La Nef » à propos de son nouveau livre consacré à la conversion des musulmans :

    « La Nef – Vous avez rencontré un certain nombre de musulmans devenus catholiques : comment se sont faites ces rencontres et, d’après cette expérience, qu’est-ce qui a poussé ces musulmans à la conversion, alors que rien ici ne les y incite et que quitter l’islam signifie risquer sa vie ?

    Jean-François Chemain – L’Église ne fait à peu près rien pour évangéliser les musulmans. Je suis donc frappé de constater que les personnes que j’ai interrogées ont été directement touchées par le Christ, ou la Vierge, qui leur sont apparus « réellement », ou en songe, ou encore qui ont réalisé pour eux des miracles. On ne peut non plus négliger deux facteurs importants : la rencontre avec des chrétiens vivant leur foi, sans esprit d’évangélisation, et aussi le rejet de l’islam perçu comme n’apportant pas de réponses satisfaisantes à des gens qui cherchent Dieu.

    Comment résumeriez-vous l’attitude des chrétiens face à ces conversions, depuis le chrétien du rang de la paroisse, jusqu’aux curés et aux évêques ? Est-ce reçu comme une bonne nouvelle ?

    L’accueil est très divers. Mais trop souvent on assiste à une certaine gêne de prêtres, peu préparés à la situation, ou inquiets des conséquences pour la sécurité de l’intéressé, ou encore engagés dans le dialogue interreligieux jusqu’au relativisme. Pour les laïcs c’est souvent la même chose. On a un discours convenu comme quoi il vaudrait « mieux être un bon musulman qu’un mauvais chrétien », comme si on ne pouvait pas aussi être « un bon chrétien » qui vaudrait mieux qu’un « mauvais musulman » !

    Pourquoi les responsables catholiques n’ont-ils pas le souci de l’évangélisation des musulmans, comme si le nécessaire dialogue excluait l’évangélisation ?

    La cause me paraît en être une lecture erronée de Nostra Aetate, que beaucoup interprètent comme mettant islam et christianisme sur le même plan de vérité. Or la simple lecture du texte suffit à comprendre qu’il appelle à « respecter les musulmans » pour les aider à progresser. Le respect n’est pas un but en soi, mais le climat dans lequel doit se dérouler l’évangélisation. Et puis Evangelii nuntiandi dira dix ans plus tard qu’aucune considération d’aucune sorte ne doit faire obstacle à l’annonce. Les autorités musulmanes considérant que c’est leur manquer de respect que d’évangéliser les musulmans, certains acteurs du dialogue en déduisent pourtant qu’il ne faut pas évangéliser. Et puis dans un pays qui a fait de « l’islamophobie » un délit, les convertis sont des « islamophobes objectifs », puisqu’ils ont préféré le christianisme à l’islam. Les autorités d’un diocèse francilien n’ont pas hésité à qualifier une association de convertis de « lobby islamophobe », dissuadant leurs ouailles de participer à l’un de ses forums. Il est stupéfiant que dans les difficultés que traverse l’Église, certains n’aient rien de mieux à faire que de stigmatiser ceux qui veulent la rejoindre !

    Vous évoquez une autre raison à l’ostracisme dont sont victimes les convertis de l’islam : leur amour de la France ! Pourriez-vous nous expliquer cela ? Ces convertis n’ont-ils pas un rôle prophétique pour contribuer à nous redresser, à redonner du courage à nous qui sommes si engoncés dans notre confort et nos lâchetés ?

    Ce fut ma grande surprise, au cours des entretiens que j’ai menés, de découvrir cet amour charnel, filial, de la France que les convertis interrogés ont spontanément manifesté. Certes ce discours est peu audible aujourd’hui, il sentirait le « rance » et le « moisi ». De la part de personnes qui ont été touchées par l’Esprit, cela m’interpelle pourtant ! Le Christ a bien dit à Marcel Van, ou à Mariam, la petite sainte palestinienne, qu’il avait une affection particulière pour la France.

    Connaissez-vous des cas où un musulman a pu se convertir sans risquer de pressions et de représailles de la part de sa communauté musulmane ?

    Je n’en ai personnellement rencontré aucun. Tous les convertis que je connais vivent leur foi dans la discrétion, sinon la clandestinité, même si la contrainte familiale et communautaire s’exerce à des degrés divers. Cela ne laisse pas d’interroger dans le pays des « droits de l’homme », et de la laïcité, qui affirme le droit d’avoir la religion de son choix, et d’en changer. Et je n’ai encore pas connaissance d’élu qui soit prêt à monter au créneau sur cette question. Le sujet est bien trop « casse-gueule » !

    Jean-François Chemain, Ils ont choisi le Christ. Ces convertis de l’islam dont on ne parle pas, Artège, 2019, 168 pages, 15 €.

    © LA NEF n°313 Avril 2019

    Ref. Ils ont choisi le Christ

    De leur foi musulmane, les convertis conservent la radicalité. Ils se retrouvent logiquement beaucoup mieux dans la profession de foi « Dieu ou rien » d’un cardinal comme l’africain Robert Sarah que dans celle du pape François selon qui, de toute façon, Dieu autorise la multiplicité des religions, et mieux encore dans la parole de Jésus à Thomas qui l’interroge : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ? »  et auquel le Christ répond : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et, dès maintenant, vous le connaissez et vous l’avez vu… » ( Jean, 14, 5-7) .

    Jean-François Chemain, agrégé et docteur en Histoire, a enseigné dix ans en ZEP. Il est l’auteur notamment de Kiffe la France (Via Romana, 2011), Une autre Histoire de la Laïcité (Via Romana, 2013), Tarek, une chance pour la France ? (Via Romana, 2017).

    JPSC

  • Quand le jour baisse sur l’Eglise catholique…

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    Sur le site web « Pro Liturgia » :

    Sarah le jour baisse ob_08de29_5bfba909-bb73-4651-a196-ba891908020e.jpeg

    Quelques petites vidéos dans lesquelles le cardinal Sarah, à l’occasion de la parution de son dernier livre, rappelle des points fondamentaux:
    ... sur la crise de la foi : cliquer ici
    ... sur la crise de l’Eglise : cliquer ici
    ... sur les raisons du combat à mener : cliquer ici
    ... sur la crise sacerdotale : cliquer ici.
    Le cardinal Sarah sait que la situation est grave; il descend donc dans l’arène pour mener “le bon combat de la foi”.

    Ref.  https://www.proliturgia.org/actua.html

    JPSC

    A lire également l'article de Christophe Geffroy sur le site de La Nef : Un monde à reconstruire

  • "Le christianisme n'est pas là pour décorer !"

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    De Paul Sugy sur le site du Figaro Vox :

    Jean-Pierre Denis: «Le christianisme n'est pas là pour décorer!»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans un essai très intime, le directeur de la rédaction de La Vie plaide en faveur d'un catholicisme «attestataire» ; c'est-à-dire sans fausses pudeurs et prêt à renouer avec l'apostolat. Quitte à parler davantage de foi chrétienne, et un peu moins de politique ou de morale.

    Jean-Pierre Denis est «un catholique libéré»: dans son dernier essai*, il raconte comment il a peu à peu pris conscience que le discours de l'Église perdait parfois de vue l'essentiel. Si la culture chrétienne est selon lui indissociable de la culture française, il appelle toutefois les chrétiens à regarder davantage vers l'avenir que vers le passé. Devenus aujourd'hui minoritaires, affaiblis qui plus est par la terrible crise des abus sexuels dans l'Église, les croyants peinent parfois à trouver leur place dans une société qui paraît n'avoir plus besoin d'eux. Faux, répond le journaliste: si le christianisme s'attache à répondre aux questions les plus essentielles, alors le sens et l'espoir qu'il peut apporter aux hommes de son temps sont plus que jamais nécessaires. Et de joindre le geste à la parole, car dans un texte magnifiquement illustré par les peintures de François-Xavier de Boissoudy, le journaliste se fait aussi poète et propose une belle méditation du chemin de croix (éd. Corlevour, mars 2019).

    *Un catholique s'est échappé , éditions du Cerf, 192 p., 18 €.

     
    FIGAROVOX.- Votre livre s'ouvre sur des funérailles, celles de votre père. Après ce jour, vous décidez de ne plus taire votre foi: «j'ai retrouvé la parole», écrivez-vous. Par ailleurs, beaucoup de gens n'entrent plus dans les églises que pour l'enterrement de leurs proches: la mort est-elle le dernier lieu où la foi a encore son importance?

    Jean-Pierre DENIS.- Je me souviens en effet d'un vieux prêtre des Pyrénées qui m'avait dit un jour: «heureusement que les gens meurent encore, ça me permet de les voir!» Cela me semble logique: l'ensevelissement des morts et le culte qui leur est rendu sont la marque l'hominisation et de l'humanisation: l'homme est un animal spirituel qui accompagne vers le grand passage les défunts. La mort pose aujourd'hui encore à tous les hommes une question essentielle et existentielle, car en réalité elle les interroge sur le sens de la vie. Et la seule vraie question qui compte devient alors celle que m'a posée mon père sur son lit de mort: «quel est le chemin?» Le christianisme n'a pas à répondre à grand-chose d'autre! Quel est le chemin? Où est l'amour? Pourquoi la mort? Ce sont des questions toutes simples, mais l'Église touche le cœur des hommes quand elle y répond, bien plus que quand elle fait la morale ou qu'elle parle de politique. Non qu'elle ne doive pas le faire aussi ; mais ce n'est pas là qu'elle atteint le cœur des gens.

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  • Comment l'idéologie du genre débouche sur une augmentation des violences

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    De Michel Janva sur le site du Salon Beige :

    L’idéologie du genre ne peut qu’engendrer une augmentation des violences

    A l’invitation de Femina Europa et sous l’égide de Madame Anne Zaborska, députée slovaque, Esther Pivet, auteur d’un ouvrage sur le sujet, a décrypté la théorie du genre au Parlement européen :

    En France, depuis 2013 le HCE, Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes, met en œuvre la théorie du genre sous couvert d’égalité entre les sexes.  Sauf qu’il ne s’agit pas, avec la théorie du genre, d’égalité mais d’indifférenciation.

    Esther Pivet nous livre une analyse très complète de la mise en œuvre de cette théorie par l’éducation nationale dans les établissements scolaires,  avec de nombreux exemples pris sur le vif, et ses conséquences sur la maternité.

    Ecouter la conférence 29 minutes sur youtube

    Au nom de l’égalité homme femme,  il faut éliminer les stéréotypes sexués et déconstruire les rôles sociaux, ce qui implique la parité dans toutes les sphères de la société (sauf la famille), la lutte contre les différences de traits psychologiques, de centre d’intérêts et de comportements entre l’H et la F ainsi que la promotion de l’inversion des codes culturels et des rôles sociaux : c’est la mise en œuvre de la théorie du genre qui ne veut pas dire son nom !

    Sous prétexte de venir en aide aux femmes victimes de violences on impose un modèle de personne humaine indéfini et autonome, déraciné de la réalité physiologique. La grossesse et la maternité sont dévalorisées. Avec le développement de la technique on laisse entendre que les femmes pourront enfin s’affranchir de la grossesse vue comme une contrainte.

    La négation et la tentative d’effacement des différences entre les hommes et les femmes ne peuvent qu’engendrer une augmentation des violences et des discriminations envers les femmes, en particulier les femmes enceintes et les mères.

    La réponse d’Esther Pivet  au fléau des violences faites aux femmes est claire : Non à l’égalité de genre qui brouille les identités masculines et féminines. Oui à l’égalité Hommes Femmes en dignité, Oui à une égalité qui respecte la complémentarité des sexes. Oui à une éducation de la jeunesse qui favorise l’accueil de la masculinité ou de la féminité, qui les invite à prendre soin de l’autre et à s’émerveiller devant leur différence si féconde !

  • Non, la science ne "tue" pas Dieu

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    Du site de "Sciences et Avenir" :

    Le physicien Marcelo Gleiser: "La science ne tue pas Dieu"

    Le prix Templeton, qui récompense chaque année une personnalité affirmant "la dimension spirituelle de la vie", a été attribué mardi au physicien théorique brésilien Marcelo Gleiser, qui s'acharne à démontrer que science et religion ne sont pas ennemies.

    Ce professeur de physique et d'astronomie, spécialisé en cosmologie, né à Rio de Janeiro il y a 60 ans et installé depuis 1986 aux Etats-Unis, ne croit pas en Dieu. Il est agnostique.

    "L'athéisme n'est pas compatible avec la méthode scientifique", a dit Marcelo Gleiser lundi à l'AFP depuis le Dartmouth College, l'université du New Hampshire où il enseigne depuis 1991. C'est "une croyance dans une non-croyance. Vous niez catégoriquement une chose contre laquelle vous n'avez aucune preuve".

    "Je garde l'esprit ouvert, car je comprends que la connaissance humaine est limitée", explique le scientifique.

    Le prix Templeton est financé par la fondation de feu John Templeton, un Américain presbytérien qui a fait fortune à Wall Street. Avec 1,1 million de livres britanniques, il est mieux doté de moitié que le Nobel. Desmond Tutu, le dalaï-lama, des philosophes, d'autres astrophysiciens et Alexandre Soljenitsyne l'ont reçu depuis 1973.

    Au fil de cinq ouvrages en anglais, dont un traduit en français, et de centaines d'articles de blog et de presse aux Etats-Unis et au Brésil, Marcelo Gleiser a décrit comment la science et la religion visaient chacune à répondre à des questions très similaires sur l'origine de l'univers et de la vie.

    "La première chose que vous voyez en ouvrant la Bible est une histoire de création", dit-il. Juifs, chrétiens, musulmans: quelle que soit la religion, "tout le monde veut savoir comment le monde est apparu".

    Cette curiosité fondamentale - scientifique ou religieuse - amène certes à des réponses différentes. La méthode scientifique est faite d'hypothèses réfutables, pas les religions.

    Mais "la science peut fournir des réponses jusqu'à un certain point seulement". Que sont le temps, la matière, l'énergie? Les réponses scientifiques ne sont valables que dans un cadre théorique.

    "C'est un problème connu en philosophie, celui de la première cause: on est coincés", dit Marcelo Gleiser, père de cinq enfants. "Nous devons avoir l'humilité d'accepter que nous sommes entourés de mystère".

    - "Arrogance" scientifique -

    Marcelo Gleiser est un grand vulgarisateur. Il a écrit sur le changement climatique, Einstein, les ouragans, les trous noirs, la conscience... Son credo est de retracer les liens entre la science et les humanités, dont la philosophie.

    Que pense-t-il de ceux qui croient que la Terre fut créée en sept jours?

    "Ils voient la science comme une ennemie car ils ont une vision obsolète où les scientifiques essaient de tuer Dieu" en tentant de résoudre le mystère des origines, dit-il, avant de répéter: "La science ne tue pas Dieu".

    Mais il accuse les "nouveaux athées" d'avoir fait du tort en creusant le fossé avec la religion, notamment le scientifique britannique Richard Dawkins (qui voulait faire arrêter le pape Benoît XVI pour la pédophilie dans l'Eglise) ou feu le journaliste Christopher Hitchens, qui critiquait Mère Teresa (par ailleurs la première à avoir reçu le prix Templeton).

    Pour Marcelo Gleiser, qui a grandi dans la communauté juive de Rio, la religion n'est pas qu'une croyance en Dieu, elle fournit un sentiment d'appartenance et d'identité. "Au moins la moitié du monde est comme ça".

    "Il est extrêmement arrogant de voir des scientifiques descendre de leur tour d'ivoire pour faire des déclarations qui ne prennent pas en compte l'importance sociale des systèmes de croyance", conclut Marcelo Gleiser.

    Il ajoute: "Quand des scientifiques célèbres expliquent que la cosmologie a tout expliqué des origines de l'univers, et qu'on n'a plus besoin de Dieu, c'est n'importe quoi. Nous n'avons rien expliqué du tout".

  • Européens, si vous ne retrou­vez pas ce que vous êtes, vous disparaî­trez

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    Du site "Pour une école libre au Québec" : 

    Préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements depuis 2014, le cardinal Sarah publie son troisième ouvrage, Le soir approche et déjà le jour baisse, en collaboration avec Nicolas Diat, spécialiste de l’Église catholique et auteur notamment d’un ouvrage de référence sur Benoît XVI, L’Homme qui ne voulait pas être pape.

    Le soir approche et déjà le jour baisse se penche sur la décadence de l’Occident, les errements de certains prêtres, le retour de l’Europe à ses racines chrétiennes et les vagues de migrations qui submergent le continent.

    Si les ouvrages de prélats catholiques suscitent souvent un ennui poli par leur ton mièvre, le nouveau livre d’entretiens du cardinal Robert Sarah avec Nicolas Diat tranche. Il rappelle qu’un monde qui oublie toute transcendance court à sa perte, il renvoie dos à dos la « barbarie matérialiste » et la « barbarie islamiste », exhorte l’Église à remettre le Christ au centre, dénonce le pacte de Marrakech soutenu par le Vatican et met en garde contre l’ordination d’hommes mariés que certains voudraient expérimenter à l’occasion du prochain synode sur l’Amazonie.

    Pour le cardinal Sarah, il existe « une forte majorité de prêtres qui restent fidèles à leur mission d’enseignement, de sanctification et de gouvernement. Mais il y a aussi un petit nombre qui cède à la tentation morbide et scélérate d’aligner l’Église sur les valeurs des sociétés occidentales actuelles. Ils veulent avant tout que l’on dise que l’Église est ouverte, accueillante, attentive, moderne. L’Église n’est pas faite pour écouter, elle est faite pour enseigner : elle est mater et magistra, mère et éducatrice. Certes, la maman écoute son enfant, mais elle est d’abord présente pour enseigner, orienter et diriger, car elle sait mieux que ses enfants la direction à prendre. Certains ont adopté les idéologies du monde actuel sous le prétexte fallacieux de s’ouvrir au monde ; mais il faudrait plutôt porter le monde à s’ouvrir à Dieu qui est la source de notre existence. On ne peut pas sacrifier la doctrine à une pastorale qui serait réduite à la portion congrue de la miséricorde : Dieu est miséricordieux, mais dans la seule mesure où nous reconnaissons que nous sommes pécheurs. Pour permettre à Dieu d’exercer sa miséricorde, il faut revenir à Lui, comme l’enfant prodigue. Il y a une tendance perverse qui consiste à fausser la pastorale, à l’opposer à la doctrine et à présenter un Dieu miséricordieux qui n’exige rien : mais il n’y a pas un père qui n’exige rien de ses enfants ! Dieu, comme tout bon père, est exigeant, parce qu’il nourrit des ambitions immenses pour nous. »

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  • Quand Paul Vaute relance le débat sur l'incontournable aspiration à la vérité

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    De la Libre du mercredi 27 mars (dans la rubrique "Lire"):

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  • Par quels procédés sont exercés la surveillance et le contrôle de la parole dans le débat public ?

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    L'empire du correctivisme politique

    Dans L’Empire du politiquement correct, son dernier ouvrage, le sociologue québécois se demande qui s’est arrogé le droit d’affirmer qu’une opinion est acceptable dans l’espace médiatique. Figure de la vie intellectuelle québécoise, le sociologue Mathieu Bock-Côté est un observateur pénétrant des États-Unis comme de l’Europe, et tout particulièrement de la France, pays cher à son cœur. Chroniqueur au Figaro, auteur de plusieurs essais remarqués, en particulier Le Multiculturalisme comme religion politique (Éditions du Cerf, 2016), Mathieu Bock-Côté bâtit une œuvre consacrée, notamment, à réhabiliter l’idée nationale et un certain conservatisme. Dans son nouveau livre, L’Empire du politiquement correct (Éditions du Cerf), l’auteur affronte une question capitale : Par quels procédés sont exercés la surveillance et le contrôle de la parole dans le débat public ? Le Figaro publie, en exclusivité, de larges extraits de cet ouvrage, vaillante défense de la liberté de l’esprit.

    La puissance d’une orthodoxie

    S’il y a une pluralité de points de vue possibles au sein d’une société, ils se déploient néanmoins à partir d’une orthodoxie préalablement établie — on pourrait aussi parler du noyau idéologique du régime. Celui qui détermine les codes de la respectabilité structurant l’espace public et décide quels sont les grands interdits qui le fondent en plus de pouvoir en chasser ceux qui ne les respectent pas exerce l’hégémonie idéologique. […] Mais quand l’espace public semble trop en décalage avec les préoccupations populaires, la confiance dans le système politico-médiatique s’érode et le scepticisme prend sa place, quand ce n’est pas l’aversion. Nous en sommes là. Depuis un demi-siècle, environ, dans la plupart des sociétés occidentales, le système médiatique a peu à peu transformé la conversation démocratique en monologue progressiste. […] À cause de cela, des franges de plus en plus nombreuses de la population se sentent exclues du débat public. Souvent, elles s’identifient au peuple, et dénoncent l’avènement d’une oligarchie. À tout le moins, elles font le procès des élites, accusées de vivre dans une bulle, séparées du commun des mortels et ne désirant pas s’y mêler. La tentation naturelle de ceux qui se sentent rejetés de la vie politique et du discours public est d’y voir un déni de démocratie : qu’est-ce qu’une démocratie qui sélectionne à l’avance les options politiques qui pourront être débattues publiquement, qui accorde des certificats de respectabilité aux uns et des contraventions morales aux autres, en plus d’interdire certains sujets sensibles ?

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  • RCF : je signe pour une radio libre, porteuse de sens, accessible à tous les francophones

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    Pour une radio libre porteuse de sensaccessible à tous les francophones

    Vous aimez les bonnes nouvelles ? Vous souhaitez écouter un contenu positif, ouvert, de qualité et porteur de sens ? Vous voulez une radio libre et sans publicité? Soutenez RCF dans sa quête d’une diffusion plus large. Savez-vous que près de 4 millions de Belges francophones n’ont pas encore accès à RCF via leur poste de radioDonnez-leur accès en rejoignant les 150 grands signataires de la campagne sur www.RCFjeSigne.be

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    Dans le cadre du processus d’attributions des fréquences pour les 9 prochaines années, RCF a demandé au CSA :

    • Pour ses 3 radios locales, Bruxelles, Liège et Namur, le renouvellement des bandes FM et l’extension locale en DAB+.
    • Pour toucher 99% des Belges francophones, RCF postule pour 1 des 5 places disponibles pour une radio en DAB+ diffusant dans la Fédération Wallonie-Bruxelles, avec la création de la nouvelle radio "1RCF" basée à Wavre.

    RCF enrichit le paysage radiophonique par des contenus culturellement positifs : 30% d’interviews; 15% de magazines, 10% de méditations et seulement 30% de musique, par rapport à 60% pour le paysage global. 

    Dans ce contexte, nous sollicitons votre soutien: en effet, les places sont comptées et nous avons besoin de tous ceux qui pensent que la pluralité des opinions, y compris religieuses, est essentielle dans notre démocratie. Ne laissons pas disparaitre RCF avec la fin progressive de la FM attendue vers 2025. Nous savons déjà que la FM sera arrêtée en Flandre en 2021, en la Suisse entre 2019 et 2024. L'avenir c'est le DAB+ et la radio par internet, aussi pour RCF.

    RCF est écoutée par 130.000 Belges francophones et portée par 200 bénévoles, une dizaine de salariés et financée uniquement par ses 5.000 donateurs. Cette campagne, c'est avant tout leur campagne.
    Pour une RCF ouverte, culturellement positive, porteuse de sens, une radio libre et non commerciale disponible pour 5 millions de Belges francophones, rejoignez les signataires !

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    Ajoutez votre nom à la liste des 150 grands signataires, et partagez la campagne à vos amis:

    1. Mgr Jean-Luc HUDSYN, Evêque auxiliaire du Brabant Wallon, référent pour les media, 1300 Wavre
    2. Colette NYS-MAZURE, Ecrivaine, conférencière et journaliste, 7503 Froyennes
    3. Edmond BLATTCHEN, Journaliste retraité, 4000 Liège
    4. Eric DOMB, Président Pairi Daiza, 7940 Brugelette
    5. Radouane ATTIYA, Assistant à l’ULiège, 4030 Liège
    6. Charles DELHEZ, Jésuite, enseignant à l’UNamur, curé de Blocry, Conseiller Spirituel national des Equipes Notre-Dame, 1348 Louvain-la-Neuve
    7. Yolande ILIANO, Ancienne présidente WCRP (World Conference on Religion and Peace), 1180 Bruxelles
    8. Peter ANNEGARN, Ancien président du conseil interdiocésain des laics, 1080 Buxelles
    9. Albert GUIGUI, Grand Rabbin de Bruxelles, 1050 Bruxelles
    10. Jean-Baptiste DE FRANSSU, Président de l’Istituto per le Opere di Religione, Vatican, 1150 Bruxelles
    11. Patrick DEBUCQUOIS, Secrétaire général de Caritas catholica., 1000 Bruxelles
    12. Hervé HASQUIN, Professeur et historien, 1030 Schaerbeek
    13. Vanessa MATZ, Députée fédérale CdH, 4920 Aywaille
    14. Michel DELLOYE, Entrepreneur et co-gérant de 1RCF FWB, 1050 Ixelles
    15. Bruno COLMANT, Professeur d'universités (UCLouvain et ULB), membre de l'Académie Royale de Belgique, 1200 Bruxelles
    16. Clotilde NYSSENS, Administratrice RCF bruxelles, 1090 Bruxelles
    17. Jean DE CODT, Magistrat, 1050 Woluwe-Saint-Pierre
    18. Etienne MICHEL, Directeur général Segec, 1150 Bruxelles
    19. Philippe LE HODEY, Président de KTO Belgique ASBL, 1150 Bruxelles
    20. Jean-Marc NAMOTTE, Secrétaire fédéral CSC Liège verviers- ostbelgien, 4020 Liège
    21. Marie-Christine ter HARK-d'URSEL, Criminologue et ancienne aumônière de prison, 1310 La Hulpe
    22. Mgr Jean-Pierre DELVILLE, Evêque de Liège, 4000 Liège
    23. Bernard FOCCROULLE, Musicien, 1150 Woluwe-Saint-Pierre
    24. Emmanuel CORNU, Avocat et Président des Grandes Conférences Catholiques, 1000 Bruxelles
    25. Olivier DE CLIPPELE, Parlementaire MR, 1050 Bruxelles

    Voir la liste des 150+ grands signataires

  • Un appel de "l'Homme Nouveau" que nous relayons bien volontiers

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    Chers lecteurs de L’Homme Nouveau…

    Rédigé par Philippe Maxence le  dans Éditorial

    Chers lecteurs de L’Homme Nouveau…

    Les scandales redoublent 

    Semaine après semaine, nous semblons assister à une accélération dans la dégradation de la civilisation chrétienne. Depuis des années, le scandale de la pédophilie au sein de l’Église fait la Une des journaux. Récemment, le livre Sodoma, largement analysé dans notre dernier numéro, a tenté de disqualifier davantage encore la doctrine catholique et les membres de l’Église. Début mars, Arte a diffusé une enquête mettant des clercs en cause dans des cas d’abus sexuels envers des religieuses ou des femmes en lien avec des institutions catholiques. Émission choc, insoutenable par les accusations qui y furent proférées et qui révèlent là aussi un profond scandale, en contradiction directe avec la foi et la morale catholiques.

    Rappelons que le résultat de telles actions ne se limite pas toujours au seul scandale parmi les fidèles ou à l’habituelle mise en cause de l’Église. On peut aussi en mourir. L’an dernier, deux jeunes prêtres se sont ainsi suicidés. Un phénomène relativement nouveau qui s’explique aussi (pas seulement, bien sûr) par le climat délétère dans lequel vit aujourd’hui le clergé. Plus récemment, un couple a été condamné pour avoir accusé faussement un prêtre d’attouchement sur des enfants mineurs. Dans ce dernier cas, l’évêque avait immédiatement sanctionné le prêtre et l’avait éloigné le temps de l’enquête. Mais il avait aussi rendu public son nom. Sans se soucier visiblement du respect de sa réputation !

    Vers une ère postchrétienne

    Les scandales sexuels ne sont pas tout ! Dans un livre publié lui aussi début mars (1), le directeur de l’Ifop, Jérôme Fourquet, montre le basculement de civilisation actuellement à l’œuvre. Pour lui, les choses sont désormais claires : la civilisation chrétienne est morte. Des preuves ? Le renversement au plan de la parentalité, l’acceptation massive de l’homosexualité et du « mariage » éponyme, la PMA et tout l’attirail qui l’accompagne, mais aussi la chute abyssale du nombre de prêtres, l’augmentation des prénoms d’origine musulmane et la disparation de celui de… Marie. Donné à 20,5 % de la population en 1900, ce prénom était en dessous des 15 % pendant la Première Guerre mondiale et à 1 % dans les années 1970. Il est désormais sous cette barre fatidique (0,3 % en 2016). Baptêmes, mariages religieux, enterrements connaissent aussi une courbe spectaculairement descendante. On peut bien sûr discuter les chiffres, mais pas les grandes ten­dances. Si ce n’est déjà fait, c’est pour bientôt : le postchristianisme est à nos portes.

    Des causes connues

    Les causes sont évidemment multiples. Indiquons en deux, très rapidement, quitte à y revenir un jour plus profondément. La déchristianisation est le fruit d’un long processus de lutte contre l’Église auquel la Révolution française a donné une assise institutionnelle qui en a démultiplié les effets. Faute de l’avoir analysé avec rigueur et parce que nous avons toujours préféré pactiser et nous laisser intégrer dans ce système global, nous en subissons aujourd’hui directement les effets.

    Face à une telle situation allant en s’accélérant, depuis plus de cinquante ans maintenant, l’Église a choisi de ne plus prêcher la radicalité de la foi, la totalité du dogme, les fins dernières, la nécessité de la grâce, la réalité du péché, les exigences morales, en un mot la Croix. Là encore, les effets sont sous nos yeux : scandales à l’intérieur de l’Église, désintérêt ou haine renforcée à l’extérieur.

    Transmettre l’espérance chrétienne

    Chers lecteurs de L’Homme Nouveau, les Apôtres se sont aussi trouvés dans la peur et le désespoir alors que la tempête se déchaînait et que le Christ semblait dormir. Mais le Christ est fidèle et notre espérance n’est pas vaine. Numéro après numéro, nous vous le redisons : nous avons tout un monde à refaire chrétien, à commencer par nos enfants et nos petits-enfants et tous ceux qui les entourent. L’Homme Nouveau ne peut que proposer la radicalité de la foi catholique et montrer le plus possible les fruits de la civilisation chrétienne.

    Pour ce faire, je ne crains pas de vous le dire : nous avons encore besoin de vous. Non pas pour nous, mais pour ceux qui doivent entendre la vérité. Pour transmettre ! Le Carême est un temps par excellence de conversion et de sacrifice. Si chacun de nos lecteurs – oui, vous qui me lisez en ce moment ! – nous offre en guise de don de Carême 2019, seulement 10 € (mais multipliés par le nombre de tous nos lecteurs), nous pourrons engager les efforts nécessaires pour transmettre l’espérance chrétienne. À vrai dire, nous y croyons tellement que nous nous sommes déjà engagés concrètement (et financièrement !) dans cette voie. Nous vous en reparlerons dans notre prochain numéro. Mais n’attendez pas : rejoignez-nous dès maintenant ! 

    1. L’Archipel français, Le Seuil, 384 p., 22 €.

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  • Fédération One of us : résister à la déshumanisation

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    « ONE OF US » : RÉAFFIRMER LA LÉGITIMITÉ DE L’HOMME

    Gènéthique vous informe (genethique.org)

    L’Europe a été le ferment de valeurs humaines qui ont permis le développement d’une civilisation dont les bases ont été durablement compromises et qui menace aujourd’hui de s’effondrer. L’initiative citoyenne européenne One of us, devenue Fédération One of us, lançait le 23 février dernier au Sénat une plateforme culturelle pour répondre au défi anthropologique de ce temps.

    Lancée en mai 2012, l’initiative citoyenne européenne One Of Us rassemblait la signature de près de 2 millions d’Européens. Ils demandaient à la Commission Européenne de protéger l’embryon humain, de s’opposer à sa destruction, notamment à des fins de recherche. Aujourd’hui, la Fédération One of Us regroupe 40 associations issues de 15 pays européens. A l’heure où l’Europe se trouve à un tournant de civilisation, elle lançait le 23 février dernier au Palais du Luxembourg à Paris, une plateforme culturelle. L’objectif, explique Jaime Mayor Oreja, président de la Fédération One of Us, ancien ministre (Espagne) et ancien membre du Parlement européen, est de rassembler des intellectuels de tous pays « pour une Europe respectueuse de la dignité humaine ».

    Libérer les intelligences

    Cette plateforme culturelle, explique le philosophe Rémi Brague, membre de l’Institut de France, « veut tirer au clair la conception de l’homme sur laquelle repose notre civilisation »[1]. La crise que traverse l’Europe est en effet anthropologique. Pour y faire face, les différents adhérents veulent « promouvoir la vie humaine dans toutes ses dimensions en redonnant force aux principes et aux idéaux qui ont permis la naissance et la continuation de la civilisation européenne ». Si « aujourd’hui, ce pour quoi nous nous engageons, la vie, la raison, la liberté, l’égale dignité de tout homme de sa conception à sa mort naturelle, pourrait passer pour des évidences », explique Remi Brague, il constate que « nous vivons à une époque où il faut réaffirmer ces évidences ». Pour cette raison, il est nécessaire de « libérer les intelligences ». En effet, partout « on peut sentir une sorte de terreur intellectuelle en faveur de certaines représentations du monde et de l’homme ». Une terreur « soft », précise l’intervenant qui déplore que « chaque fois que l’on parle d’un débat « sans tabous », il y a fort à parier que cela veuille dire que toutes les questions seront abordées — à l’exception, bien entendu, de celles qui pourraient fâcher ».

    Les questions qui sont menacées de ne plus pouvoir être formulées sont nombreuses explique Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, et les fondements font l’objet de stupéfiants détournements : « La procréation est-elle un marché comme les autres ? Pourquoi pas si ça peut aider. L’embryon humain est-il respectable ? Pas plus qu’un matériau de laboratoire. L’avortement de tous les handicapés est-il légitime ? C’est un « ordre établi » compatible avec la prohibition de l’eugénisme. Mais les lois ne sont-elles pas respectées ? ». Jean-Marie Le Méné déplore que « pour être en règle, on change la règle ». Mais aujourd’hui, « le problème est bien plus profond que l’écume de ces controverses, c’est celui de la légitimité de l’humain. L’humain jouit-il encore d’une quelconque prééminence dans le grand foisonnement du vivant ou l’étalage de la technique ? ».

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