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Société - Page 167

  • Prêtres catholiques : quand le Soir fait la part belle à un "sociologue engagé"

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    Dans la livraison du Soir d'aujourd'hui, Fanny Declercq se fait l'écho (bien tardif) des théories de Josselin Tricou sur "la masculinité atypique des prêtres catholiques". En septembre dernier, Louis Daufresne, sur Aleteia, avait publié une note éclairante sur la parution du livre "Des soutanes et des hommes" de ce "sociologue engagé" :

    La figure du prêtre au bistouri de la sociologie engagée

    Moins elle est influente, plus elle intrigue : l’Église catholique deviendrait-elle de plus en plus un objet d’étude et de curiosité, une sorte de point dur polarisant à l’excès ? Un certain public la regarde sur le mode de la fascination/répulsion, sans doute car il s’agit d’un milieu clos, même s’il se dit ouvert sur le monde et attentif à ses souffrances. Que se passe-t-il derrière les murs du séminaire, du presbytère, du monastère ? Pour survivre dans un monde libéré de tout, les clercs se rendent forcément coupables d’hypocrisie. C’est ce que narrait Frédéric Martel. En 2019, le journaliste avait gratifié la planète médiatique d’une enquête fleuve « au cœur du Vatican » intitulée Sodoma. Si le style s’inspirait plus de Bussy-Rabutin que de Durkheim, Martel exhaussait la présence d’un « lobby gay ». Conclusion : la morale de l’Église doit changer car ses prélats, du moins une partie d’entre eux, la transgressent. 

    « Acteur engagé »

    Un nouveau livre réarme cette idée mais de manière très différente. Sous le titre à la Steinbeck Des soutanes et des hommes (PUF), Josselin Tricou n’exhume pas les souvenirs de frous-frous romains. Pendant deux ans, il a enquêté pour le compte de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, la CIASE, dont le rapport attendu mardi prochain 5 octobre s’annonce tonitruant. Il s’agit d’une très sérieuse thèse de doctorat en science politique-études de genre. Les PUF en font même 472 pages ! Et Le Monde se fait dithyrambique sur ce maître-assistant à l’université de Lausanne : « C’est à une formidable exploration que nous invite […] Josselin Tricou dans ce livre, résultat d’un travail de recherche d’une dizaine d’années sur “la subjectivation genrée et les politiques de la masculinité au sein du clergé catholique français depuis les années 1980”.» La formulation fleure la novlangue LGBT.

    Tricou a l’honnêteté de se présenter comme un « acteur engagé » et selon ses mots, son sujet « suscite à la fois de l’embarras à l’intérieur et des fantasmes à l’extérieur ». Comme si son doigt, habilement inséré dans le trou de la serrure, servait de clef de compréhension et que la porte s’ouvrait sur un abîme de non-dit. Pour le sociologue suisse, « l’Église a été façonnée pendant des siècles à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif ». Voilà un flagrant délit de contradiction jouissif. Comme Martel, il s’agit de pointer le hiatus entre le discours et les actes. Mais à la différence du journaliste, Tricou interroge la figure du prêtre ou plutôt déconstruit son intimité, les remparts qu’érige le clergé pour qu’elle s’épanouisse à l’abri des regards. Le sociologue fait passer au sacerdoce une visite médicale, le met sur le billard et dissèque sa maladie de foi avec le bistouri des nouvelles mœurs. 

    Les placards des sacristies

    Son diagnostic est le suivant : « En sacralisant le prêtre, l’Église en a fait un être à part, dégenré et désexualisé. » N’y voyons pas un propos polémique. Dans l’esprit du monde, la figure du prêtre est devenue si dérangeante et incompréhensible qu’on ne la conçoit plus que comme incongrue et malsaine. Les sciences humaines sont là pour dire cette névrose, l’impensé du masculin. 

    Il sous-entend aussi que sous la soutane se cache un homme qui en aime un autre et que la posture homophobe sert à protéger cette autre forme d’incompatibilité que l’Église et sa morale réprouvent.

    Le prêtre, ce non-être, est victime d’une « émasculation symbolique ».Tricou prend comme point de départ les années quatre-vingt. L’Église postconciliaire ne recrute plus dans les couches populaires mais, comme le note Libération, « dans la haute bourgeoisie très pratiquante ». La prêtrise devient « une voie pour ceux qui se sentent homosexuels mais ne peuvent assumer leur sexualité dans leur milieu social », ajoute Libé. Le chercheur rend même hommage à l’institution qu’« en certains lieux et en certains temps, elle [ait] pu être un espace protecteur dans un monde marqué par l’homophobie et qu’elle [ait] su mettre en place des dispositifs d’accompagnement et de souci de soi, comme dirait Michel Foucault, presque libérateurs »Au bout du compte, juge Tricou, l’Église, à son corps défendant et à rebours de sa doctrine, est devenue un sanctuaire gay, un lieu d’« émancipation paradoxale ». Les sacristies cacheraient des « placards » où l’homosexualité pourrait être assumée. Le pragmatisme triompherait ainsi de la morale. 

    Sous-entendu

    Selon le sociologue, le clergé le sait et se trouve mal à l’aise quand la Manif pour tous descend dans la rue contre le mariage de personnes de même sexe. Attachées à une image mythique du sacerdoce, les ouailles de cette militance attendent que les prêtres soient des chefs pétris de valeurs viriles. Elles mettent alors le système en surrégime en exerçant« une pression très forte sur les prêtres et religieux homosexuels », précise le chercheur. Celle-ci est d’autant plus efficace qu’elle émane de « ceux que ces prêtres sont tenus d’instruire et de guider ». Tricou pense que ce sont les scandales de pédocriminalité cléricale qui permettent de « relâcher cette pression conservatrice ». À quelque chose malheur est bon… 

    Des soutanes et des hommes est un titre qui en dit plus qu’il en a l’air : Le "et" sert à éloigner la soutane de l’homme, comme si les deux étaient incompatibles. Il sous-entend aussi que sous la soutane se cache un homme qui en aime un autre et que la posture homophobe sert à protéger cette autre forme d’incompatibilité que l’Église et sa morale réprouvent.

  • Liège. Eglise du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) : exposition des santons de Noël

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  • Les Missionnaires de la Charité en Inde sont à nouveau autorisés à recevoir des dons étrangers

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    De Jonah McKeown sur Catholic News Agency :

    Retournement de situation : les Missionnaires de la Charité en Inde sont à nouveau autorisés à recevoir des dons étrangers

    8 janv. 2022

    Les Missionnaires de la Charité ont été autorisés à recevoir et à utiliser des fonds étrangers en Inde, après que l'ordre religieux fondé par Mère Teresa ait été inopinément jugé inéligible à recevoir des dons de l'étranger à la fin de l'année dernière. 

    Vatican News a rapporté samedi que le gouvernement indien a rétabli le 7 janvier la licence FCRA (Foreign Contribution Regulation Act) pour l'ordre religieux, permettant au groupe de recevoir et d'utiliser à nouveau des fonds étrangers.

    Le ministère indien de l'Intérieur avait, le jour de Noël, déclaré les Missionnaires inéligibles aux dons étrangers, sans donner d'explication complète sur la raison. 

    Sunita Kumar, porte-parole des Missionnaires de la Charité à Calcutta, a déclaré au New York Times, le 28 décembre, qu'elle était convaincue que le problème pouvait être résolu. Elle a indiqué que le financement du travail des missionnaires ne serait pas affecté immédiatement en raison du soutien local.

    Quelques jours plus tard, cependant, les missionnaires ont commencé à rationner leur distribution de nourriture et d'autres articles aux pauvres, ce qui a provoqué la consternation et l'inquiétude des personnes pauvres aidées par les missionnaires. 

    Le revirement du gouvernement indien est un soulagement.

    "Nous ne nous attendions pas à ce que notre enregistrement soit annulé, mais c'est arrivé", a déclaré M. Kumar à UCA News après l'annonce du 7 janvier. 

    "Nous sommes heureux que le rétablissement de notre licence se soit fait sans beaucoup de retard".

    Les licences accordées aux ONG en vertu de la loi indienne de 1976 sur la réglementation des contributions étrangères sont soumises à une période de validité de cinq ans. Ces derniers temps, le gouvernement indien a renforcé son contrôle du financement étranger d'autres organisations à but non lucratif, telles qu'Amnesty International. 

    Ces problèmes juridiques en Inde surviennent dans un contexte de tensions politiques, sociales et religieuses, ainsi que de problèmes d'extrémisme religieux anti-chrétien dans de nombreuses régions.

    Les dons étrangers aux Missionnaires de la Charité ont représenté plus de 13 millions de dollars pour l'exercice financier se terminant en mars 2021, selon les documents déposés par l'organisation. L'organisation ne déclare pas publiquement son revenu total, selon le New York Times.

    Le père Dominic Gomes, vicaire général de l'archidiocèse de Calcutta, avait qualifié l'annonce initiale de "cadeau de Noël cruel pour les plus pauvres des pauvres."

    Il a déclaré qu'il y avait 22 000 personnes directement à charge et bénéficiaires dans les centres des Missionnaires de la Charité en Inde, rapporte UCA News. Les sœurs et les frères des Missionnaires de la Charité "s'efforcent d'élever des milliers de personnes et sont souvent les seuls amis des lépreux et des exclus de la société dont personne ne s'aventure à s'approcher".

    Sainte Thérèse de Calcutta a fondé les Missionnaires de la Charité en 1950, sous l'égide de l'archidiocèse de Calcutta. Le gouvernement a accordé aux missionnaires une maison pour servir les pauvres de Calcutta en 1952. L'organisation compte aujourd'hui des centaines de maisons dans le monde entier et ses membres comprennent des sœurs et frères religieux et des prêtres, ainsi qu'une organisation laïque.

  • Une situation qui préfigure le règne de l'Antéchrist

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    J’ai découvert Juan Manuel de Prada il y a des années (...). Il vient de publier un essai dont AM Valli reproduit ici une recension en italien, sur la situation « apocalyptique » (attention à ne pas se méprendre sur le sens de ce terme) que nous vivons. Je n’essaierais pas de résumer, j’en suis bien incapable. Je me contente de savourer, en invitant le lecteur à en faire autant.

    Ces jours que nous vivons. Et le règne de l’Antéchrist

    « Il y a une profonde signification surnaturelle dans tout ce qui se passe ». Ce sont les mots de Juan Manuel De Prada, auteur de Enmienda a la totalidad [1], un livre dans lequel l’écrivain espagnol d’origine basque, confronté à l’homologation des forces et des institutions politiques à une idéologie technocratique, récupère la pensée traditionnelle, en partant de la dimension surnaturelle de l’existence humaine, et dénonce la haine de la vie qui prévaut.

    Juan Manuel De Prada, brillant écrivain d’origine basque, est l’un des principaux intellectuels du catholicisme espagnol. Il est connu pour son anticonformisme, qui ressort avec force dans son dernier livre : Enmienda a la totalidad, un titre qui fait allusion à la nécessité d’un « amendement total  » concernant les idéologies contemporaines, qui sont fallacieuses dans leurs prémisses et ruineuses dans leurs conclusions.

    Dans ce dernier essai, l’écrivain espagnol oppose la pensée traditionnelle à la pensée unique de l’idéologie. Alors que les idéologies, explique De Prada, prônent un « être humain en évolution continue » et indéfiniment modifiable selon les désirs du pouvoir, la pensée traditionnelle défend un « être humain stable qui reconnaît dans sa nature un datum, quelque chose de donné, d’inamovible », une « nature spécifiquement spirituelle, que les idéologies renient ou méconnaissent ».

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  • Etats-Unis : des jésuites pour couvrir les politiciens catholiques qui votent pour préserver et élargir l'accès à l'avortement

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    Le livre d'un prêtre raconte la triste histoire de la complicité des Jésuites en matière d'avortement aux États-Unis

    COMMENTAIRE : Le défunt père jésuite Paul Mankowski savait à quel point certains de ses frères prêtres et ses supérieurs avaient trahi la Compagnie de Jésus.

    7 janvier 2022

    Vous avez besoin d'un ecclésiastique éminent pour couvrir les politiciens catholiques qui votent pour préserver et élargir l'accès à l'avortement ? Depuis plus de 50 ans, les Jésuites ont l'homme qu'il vous faut à portée de main. C'est un grave scandale dans l'un des ordres les plus vénérables de l'Église.

    Le père jésuite Pat Conroy, qui a été aumônier de la Chambre des représentants de mai 2011 à janvier 2021, a donné une interview publiée cette semaine dans le Washington Post, dans laquelle il défend les politiciens catholiques qui favorisent l'accès à l'avortement. Il est allé jusqu'à citer Saint Thomas d'Aquin sur la conscience pour défendre sa position, ce qui est à la fois embarrassant et indigne d'une formation jésuite correcte.

    Pour ceux qui ont la mémoire longue, l'idée d'un jésuite éminent de la Chambre des représentants défendant des lois permissives sur l'avortement n'est pas nouvelle. Le père Conroy est une version à petit budget du défunt père jésuite Robert Drinan, mais il reste un porte-drapeau de ce que ses frères ont coutume d'appeler "la tradition jésuite". 

    Il y a 15 ans cette semaine, le père Drinan était de nouveau sous les feux de la rampe. Rappelons les circonstances. Début 2007, Nancy Pelosi est devenue la première femme présidente de la Chambre des représentants, couronnement d'une carrière politique remarquable. Le fait qu'elle soit à nouveau présidente 15 ans plus tard est une preuve supplémentaire de la formidable force politique qu'elle demeure.

    Consciente de l'étape qu'elle avait franchie en 2007, Mme Pelosi a organisé un gala de quatre jours pour marquer son accession à la présidence. Tout a commencé par une messe "en reconnaissance de la présidente élue de la Chambre des représentants, Nancy D'Alesandro Pelosi", à son alma mater, la Trinity University de Washington, D.C. Le célébrant principal et homéliste était le père Drinan, alors âgé de 86 ans. Ce fut son dernier grand événement public. Il est décédé plus tard le même mois.

    C'est là que se trouve l'histoire scandaleuse de la complicité des jésuites dans l'avortement en Amérique, une histoire racontée de manière plus complète dans un nouveau livre important du défunt père jésuite Paul Mankowski, qui savait à quel point certains de ses frères jésuites et ses supérieurs avaient trahi la Compagnie de Jésus. 

    Le père Robert Drinan était prodigieusement talentueux, même selon les normes élevées pour lesquelles les jésuites des années 1960 étaient connus. Il est devenu doyen de la faculté de droit du Boston College à l'âge de 36 ans, et a mené cette faculté vers de nouveaux sommets pendant 14 ans. En 1970, il se présente au Congrès du Massachusetts et est élu cinq fois comme démocrate, de 1971 à 1981. 

    En mai 1980, le pape saint Jean-Paul II lui a ordonné de ne pas se présenter à la réélection de novembre de la même année, et le père Drinan a donc quitté le Congrès en janvier 1981. La décision de Jean-Paul II s'inscrivait dans le cadre d'une interdiction plus large faite aux clercs d'occuper des fonctions politiques. Lorsque la décision définitive est venue du pape, le père Drinan a obéi, disant que la défiance était "impensable". La défiance avait été son modus operandi pendant une décennie, en fait.

    Le père Drinan s'est présenté en 1970 sur une plateforme anti-guerre du Vietnam et a été le premier membre du Congrès à présenter des articles de mise en accusation contre le président Richard Nixon. Après l'arrêt Roe v. Wade en 1973, il a défendu la décision et a été un vote fiable en faveur de l'élargissement de la licence d'avortement, y compris le financement par les contribuables, pendant toute la durée de son mandat au Congrès.

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  • La liberté de religion est menacée en Belgique

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    De Mark Geleyn sur doorbraak.be :

    La liberté de religion est menacée en Belgique

    07/01/2022

    Nous ne savons pas encore s'il y aura une révision de la Constitution après les prochaines élections. Mais s'il y a une révision, elle portera aussi sur la liberté de religion dans ce pays. Pour beaucoup, c'est une surprise. La liberté de religion n'est pas un problème, n'est-ce pas ? Chacun fait ou croit ce qu'il veut. Si vous voulez toujours croire en Dieu, allez-y, mais n'embêtez pas les autres avec ça.

    La vision libérale du monde

    C'est à peu près l'opinion qui prévaut parmi les personnes qualifiées d'éclairées en Occident. Il s'agit d'une vision du monde qui s'est débarrassée du christianisme en tant que noyau de notre civilisation, ainsi que de la philosophie classique et de la pensée judéo-chrétienne, dans laquelle la raison doit tenir les désirs en échec.

    Dans le libéralisme des Lumières, l'autonomie de l'individu prévaut et un rationalisme qui doit servir les désirs, et non les inhiber. L'État est alors - en théorie - un cadre neutre dans lequel les ambitions des individus peuvent se complaire et ne doivent tenir compte que des ambitions des autres individus. C'est la philosophie de mon poing qui doit s'arrêter au nez des autres.

    Ce libéralisme domine aujourd'hui les sociétés occidentales. Cela ressemble à un programme de droits et de plus de droits, avec des contes pour enfants comme le contrat social que l'homme de la nature passerait pour se soumettre à un État. Et, avec ce cadre prétendument neutre de tolérance qui, au fil du temps, est devenu une idéologie intolérante. C'est le cadre dans lequel nous vivons actuellement.

    La constitution belge

    Cependant, les nobles principes du libéralisme classique sont magnifiquement formulés dans notre Constitution belge. En 1830, cette Constitution était un document très solide avec des principes de liberté dans un cadre de loi et d'ordre. Lorsque les fondateurs de la Belgique présentent leur Constitution au roi Léopold Ier, celui-ci réagit de manière quelque peu acerbe, mais conscient des limites de son pouvoir : "Elle est bien libérale, votre Constitution".

    Depuis lors, notre Constitution a été longuement remaniée. Mais heureusement, ce qui est resté, ce sont ces principes fondamentaux. L'une d'entre elles, importante, est la liberté de religion.

    La liberté religieuse sous pression

    Or, c'est précisément cette liberté de religion qui est mise à rude épreuve. Quelques exemples illustrent les enjeux de la pratique :

    Si le gouvernement flamand a mis en place cet été une police des religions pour contrôler les églises, les mosquées et les synagogues, il a laissé le contrôle des mosquées à risque réel à la police fédérale et à la sûreté de l'État. Que veut donc réellement ce gouvernement flamand ?

    Si les synagogues (et les écoles) juives ont encore besoin de la protection de l'armée et de la police, c'est que quelque chose ne tourne pas rond dans l'État de droit de ce pays. Nous nous en tenons aux symptômes, mais nous ne nous attaquons pas à l'auteur du crime. Si, pendant la période de Noël, les autorités locales doivent placer les crèches de Noël dans un enclos en fer pour éviter le vandalisme, et qu'elles les laissent ensuite généralement tels quels, c'est que quelque chose ne tourne pas rond dans l'ordre public.

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  • Le "wokisme" : un monstre né du pédantisme déconstructionniste

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    De

    Pierre-André Taguieff: «Du pédantisme déconstructionniste est né ce monstre qu'est le “wokisme”»

    Directeur de recherche honoraire au CNRS, Pierre-André Taguieff est philosophe, politiste et historien des idées. Auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, il a récemment publié Les nietzschéens et leurs ennemis. Pour, avec et contre Nietzsche aux Éditions du Cerf.


    L'idée de déconstruction, devenue rapidement vision idéologique et programme de travail sur les textes, s'est formée à partir des lectures françaises de Nietzsche et surtout de Heidegger au cours des années 1960 et 1970. Le mot «Dé-construction» (avec la majuscule) a été forgé par Gérard Granel au milieu des années 1960 pour traduire le terme polysémique employé par Heidegger : Abbau, dans son essai «Contribution à la question de l'être» (Zur Seinsfrage, 1956), texte rédigé en 1955 en hommage à Ernst Jünger. Le mot Abbau avait été auparavant employé par Heidegger, notamment dans son cours de 1927, «Les Problèmes fondamentaux de la phénoménologie», pour désigner la «déconstruction critique des concepts reçus qui sont d'abord nécessairement en usage, afin de remonter aux sources où ils ont été puisés». Cette idée directrice était présente chez Edmund Husserl qui, dans le § 60 des Méditations cartésiennes (1929), critiquait la «métaphysique dénaturée au cours de l'histoire», et se proposait, par la phénoménologie, de retrouver ou de restaurer «le sens de ce qui fut à l'origine fondé comme une philosophie première», ainsi que le rappelle Derrida dans «La Voix et le phénomène» (1967).

    Il faut pointer le grand malentendu sur la déconstruction : par son ambiguïté constitutive, l'entreprise derridienne, mi-philosophique mi-littéraire, située entre l'orthodoxie heideggérienne et l'avant-gardisme académique étatsunien, pouvait être mise à toutes les sauces, ce qui faisait croire à tous ceux qui s'en inspiraient qu'ils parvenaient ainsi aux sommets de l'inventivité intellectuelle.

    Pierre-André Taguieff

    C'est à la suite d'une rencontre avec Heidegger sur des questions de traduction de ses textes que Granel, comme il l'expliquera plus tard, a proposé le mot «dé-construction» pour «éviter “destruction” qui, même avec un tiret, renverrait à Zerstörung plutôt qu'à Abbau». Avant d'être publiée, la traduction par Granel du texte de Heidegger avait circulé dans les milieux heideggériens, et sa traduction d'Abbau par le mot «Dé-construction» avait retenu l'attention. Il a été aussitôt repris par Jacques Derrida, qui en a fait par la suite un drapeau. Au début de «De la grammatologie» – ouvrage publié en décembre 1967 – où il s'engage dans la déconstruction de l'«onto-théologie métaphysique» censée être propre à l'Occident, Derrida définit son geste comme «la destruction, non pas la démolition, mais la dé-sédimentation, la dé-construction de toutes les significations qui ont leur source dans celle du logos. En particulier la signification de vérité». Ce qui est visé, c'est ce qu'il appelle le «logocentrisme», cette «métaphysique de l'écriture phonétique» et, plus profondément, cette «ontologie qui, dans son cours le plus intérieur, a déterminé le sens de l'être comme présence et le sens du langage comme continuité pleine de la parole». L'objectif déclaré de l'ouvrage est de travailler à «l'ébranlement» de cette ontologie ou de cette «métaphysique de la présence» et de «rendre énigmatique ce que l'on croit entendre sous les noms de proximité, d'immédiateté, de présence». Et de préciser : «Cette déconstruction de la présence passe par celle de la conscience, donc par la notion irréductible de trace (Spur), telle qu'elle apparaît dans le discours nietzschéen comme dans le discours freudien».

    Il faut pointer le grand malentendu sur la déconstruction : par son ambiguïté constitutive, l'entreprise derridienne, mi-philosophique mi-littéraire, située entre l'orthodoxie heideggérienne et l'avant-gardisme académique étatsunien, pouvait être mise à toutes les sauces, ce qui faisait croire à tous ceux qui s'en inspiraient qu'ils parvenaient ainsi aux sommets de l'inventivité intellectuelle, et, plus particulièrement, aux critiques littéraires qu'ils étaient devenus philosophes et aux heideggériens les plus compassés qu'ils dansaient avec la langue. Tous disciples néanmoins de Derrida, s'il est vrai que la formule synthétique des prétentions derridiennes est de marier la «profondeur» heideggérienne à la «légèreté» nietzschéenne. Mais aussi, d'une certaine manière, de jouer Nietzsche contre Heidegger.

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  • Avortement : la souffrance des hommes

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Avortement : des hommes témoignent de leur souffrance

    6 Jan, 2022

    Jean-Paul Noel-Cephise a été dévasté quand sa petite amie a avorté, il y a des années. Aujourd’hui, ce britannique âgé de 51 ans témoigne : « même si c’est arrivé il y a longtemps, j’ai vécu avec la culpabilité et le chagrin » (cf. Les hommes face à l’IVG : pour chaque enfant avorté, il y a un pèrePierre-Jean Chalençon revient sur l’IVG de sa compagne : Je le regrette tous les jours).

    Au Royaume-Uni, la loi de 1967 prévoit que c’est la femme qui décide d’interrompre sa grossesse. Jean-Paul s’est senti exclu « du processus de prise de décision » par la clinique (cf. IVG : « C’était tellement écrasant que je me suis mise à pleurer »).

    Il existe peu de données sur les conséquences de l’avortement sur les hommes. Cependant, selon un rapport publié en 2015, dans The European Journal of Counselling Psychology, « des études qualitatives révèlent systématiquement que les hommes qui ne sont pas d’accord avec un avortement en souffrent par la suite ». De même, une étude de 2007 relève que « 69 % des hommes ont déclaré un stress modéré à très élevé après l’avortement de leur partenaire ».

    Le docteur Catherine Coyle est l’auteur de « Men And Abortion : A Path To Healing ». Elle constate que beaucoup d’hommes développent « des symptômes de trouble de stress post-traumatique ». Elle ajoute : « les émotions après l’avortement peuvent être déroutantes, un homme ressentant à la fois de la colère et de la compassion envers sa partenaire ».

    Jean-Paul confirme : « Il m’a fallu beaucoup de temps pour accepter la perte. Cela me fait toujours de la peine de ne jamais savoir quel genre d’être humain cet enfant serait devenu. Ces pensées ne m’ont jamais quitté – et je soupçonne qu’elles ne le feront jamais. » Comme Jean-Paul, d’autres hommes portent « les cicatrices mentales de l’avortement ».

    Source : Daily Mail, Samantha Brick (05/01/2022)

  • L'auteur de Harry Potter est censurée, boycottée et menacée de mort

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    De Luca Volontè sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Rowling, victime d'un monde sans chevaliers

    23-12-2021

    Pour défendre la raison et la diversité sexuelle biologique, particulièrement précieuse pour son exclusivité, chez les femmes contre les revendications machistes transsexuelles, Rowling subit un siège sans précédent, victime d'un monde sans chevaliers.  

    Depuis plus d'un an, après avoir écrit un essai défendant la sexualité biologique et contre le nouveau machisme transsexuel, l'auteur de Harry Potter et du tout récent Cochon de Noël, J.K. Rowling, est censurée, boycottée et menacée de mort pour sa défense à coups de sabre de la féminité exclusive des femmes et sa polémique contre la mode et les coutumes et lois qui permettent aux mâles (femmes auto-déclarées) non seulement de s'habiller de façon féminine, mais aussi de prétendre être considérés comme tels.

    Le temps des chevaliers est-il terminé ? Un an et demi de harcèlement continu, de la censure (septembre 2020) de sa saga des sorciers de Poudlard dans les salons nationaux du livre pour enfants en Australie, aux agressions LGBTI contre le roman Troubled Blood de l'automne dernier, dans lequel elle avait décrit le tueur comme un type aux habitudes transgenres, aux décisions des journées de la Ligue américaine de Quiddich décidant de changer de nom, par respect pour l'idéologie transsexualiste et par mépris pour la défense de la féminité biologique par Rowling, aux insultes et menaces reçues par Rowling pour avoir tweeté son mécontentement à l'annonce que la police écossaise "enregistrera les viols commis par des criminels ayant des organes génitaux masculins comme étant commis par une femme si l'agresseur s'identifie comme une femme".

    Le 12 décembre, sur ces folles décisions politiquement correctes mais irrationnelles, la marraine de Harry Potter avait écrit : " La guerre, c'est la paix ". La liberté est de l'esclavage. L'ignorance est une force. Le pitoyable individu qui vous a violé est une femme". Pour défendre la raison et la diversité sexuelle biologique, particulièrement précieuse pour son exclusivité, chez les femmes contre les prétentions machistes transsexuelles, Rowling subit un siège sans précédent, victime d'un monde où il n'y a plus de chevaliers.  

    "J'ai reçu tellement de menaces de mort que je pourrais en tapisser ma maison, des menaces contre moi et ma famille", a-t-elle déclaré fin novembre, ajoutant : "Je ne sais pas où ils pensaient en venir." Il est certain que Rowling n'est pas du tout intimidée dans sa défense de la réalité et de la vérité.  Mais il est nécessaire de réfléchir une minute sur cette persécution et cette oppression des dissidents du genre et du transgenre. L'un des mots les plus courants du vocabulaire de la gauche mondialiste est la défense des "opprimés".

    La gauche radicale voit toutes les structures sociales et les relations interpersonnelles à travers le prisme de l'oppresseur contre l'opprimé (tout comme, au siècle dernier, les communistes regardaient le monde à travers les deux catégories du capitaliste et du prolétaire). Un monde bipolaire, noir et blanc, mais plus binaire du masculin et du féminin, car la réalité doit être bannie du monde. Les groupes préférés de la gauche, les minorités raciales et sexuelles, se retrouvent perpétuellement discriminés et victimisés par leurs oppresseurs majoritairement blancs et/ou hétérosexuels.

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  • Ce mois-ci, dans La Nef :

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    Voici le sommaire de cette excellente publication (janvier 2022) (certains contenus sont accessibles en cliquant sur les liens) :

    AMDG
    Responsa de Rome : une sévérité insoutenable

    L'éditorial de janvier par Christophe Geffroy,
    Directeur de La Nef

    À quelques jours de Noël – beau cadeau ! n’y avait-il rien de plus urgent en ces temps de pandémie et de drame des abus sexuels sur mineurs ? –, la Congrégation pour le Culte divin a rendu public le 18 décembre dernier des Responsa ad dubia (réponses aux doutes) « sur certaines dispositions » de Traditionis custodes. Dans la lignée du motu proprio du pape et de sa lettre d’accompagnement aux évêques, le ton est brutal, sans aucun souci de ménager les personnes concernées.

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    CE MOIS-CI DANS LA NEF :

    ENTRETIEN
    DOSSIER Jacques Maritain (1882-1973)
    • Maritain : « Sauver les vérités affolées », par Baudouin de Guillebon
    • Maritain et Maurras, par Florian Michel
    • Maritain, théologien de l’Église, par le Père François Daguet o.p.
    • « J’avais trouvé mon maître », entretien avec Michel Fourcade
    • Actualité politique de Maritain, par Christophe Geffroy
    VIE CHRÉTIENNE
    • Les mauvais anges et le mal naturel, par Denis Sureau
    • Question de foi : Ô mon beau dialogue…, par l’abbé Hervé Benoît
    CULTURE
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    • Notes de lecture
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    • Musique : Le Schubert de Berman, par Hervé Pennven
    • Noël : sélection de livres pour vos cadeaux, par Patrick Kervinec
    • Cinéma : The Chosenpar François Maximin
    • Sortir : Maurice Denis, par Constance de Vergennes
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    • Et pour les jeunes…, par Valérie d’Aubigny
    • Un livre, un auteur : entretien avec le Père Michaël Bretéché
    • Rencontre : Guillaume d’Alançon, par Marine Tertrais
    DÉBATS/Points de vue

    CONTRE CULTURE

  • Cour européenne des droits de l'homme : l'affaire du "gâteau gay" déclarée irrecevable

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    De Jonah McKeown sur le site de la Catholic News Agency :

    La Cour européenne rejette l'affaire du "gâteau gay" comme étant irrecevable ; la décision en faveur de la boulangerie chrétienne est maintenue.

    6 janv. 2022

    La Cour européenne des droits de l'homme a rejeté comme irrecevable une action intentée par un militant des droits des homosexuels d'Irlande du Nord, qui affirme qu'une boulangerie a fait preuve de discrimination à son égard en refusant de créer un gâteau avec un message soutenant le mariage gay.

    Gareth Lee a commandé un gâteau en mai 2014 à la boulangerie Ashers située dans le comté d'Antrim, en Irlande du Nord. Il a demandé que le gâteau porte le message " soutenir le mariage gay ", un message auquel les propriétaires, les McArthur, se sont opposés en raison de leur foi chrétienne.  

    La Cour suprême du Royaume-Uni avait rendu un verdict unanime en faveur des McArthur en 2018, après qu'un tribunal de première instance se soit prononcé contre les boulangers. Lee avait fait appel devant la Cour européenne des droits de l'homme, portant une nouvelle affaire contre le gouvernement britannique. 

    Le 6 janvier, la CEDH a déterminé que l'affaire de Lee était irrecevable parce qu'il n'avait "pas épuisé les voies de recours internes." 

    La CEDH a déclaré qu'il n'avait pas soulevé d'arguments fondés sur la Convention européenne des droits de l'homme auprès des tribunaux britanniques : "En se fondant uniquement sur le droit interne, le requérant a privé les tribunaux nationaux de la possibilité de traiter les questions soulevées au titre de la Convention, demandant au contraire à la Cour d'usurper le rôle des tribunaux nationaux."

    Simon Calvert, porte-parole de l'Institut chrétien, une organisation caritative non confessionnelle qui soutient les McArthur depuis 2014, a déclaré : "C'est le bon résultat".

    "La Cour suprême du Royaume-Uni s'est longuement engagée dans les arguments relatifs aux droits de l'homme dans cette affaire et a confirmé les droits des McArthur à la liberté d'expression et de religion", a déclaré Calvert.

    "Il était décevant de voir une autre tentative de saper ces droits, c'est donc un soulagement que cette tentative ait échoué. Je suis surpris que quelqu'un veuille annuler une décision qui protège les propriétaires d'entreprises gays d'être forcés de promouvoir des opinions qu'ils ne partagent pas, tout autant qu'elle protège les propriétaires d'entreprises chrétiennes."

    Amy McArthur, qui gère la boulangerie avec son mari Daniel, a d'abord pris la commande de Lee, disant qu'elle n'a pas soulevé d'objection à ce moment-là parce qu'elle souhaitait réfléchir à la manière d'expliquer son objection et épargner tout embarras à Lee. Amy a téléphoné à Lee quelques jours plus tard et lui a expliqué que sa commande ne pouvait être honorée parce qu'il s'agissait d'une entreprise chrétienne et qu'elle ne pouvait pas imprimer le slogan demandé. Elle s'est excusée et lui a accordé un remboursement complet.

    En mars 2015, Lee a déposé une plainte auprès de la Commission de l'égalité pour l'Irlande du Nord, qui a assigné les propriétaires en justice en mai. Lors de l'audience de l'affaire, les MacArthur ont clairement indiqué qu'ils avaient servi Lee par le passé et qu'ils le feraient volontiers à nouveau à l'avenir. La famille McArthur a déclaré que le thème pro-gay du gâteau était en conflit avec ses croyances religieuses personnelles, soulignant que le problème n'était pas le client, mais le message sur le produit.

    La juge de Belfast, Isobel Brownlie, a jugé en mai 2015 que cette affaire était discriminatoire car "les défendeurs ne sont pas une organisation religieuse. Ils mènent une activité commerciale dans un but lucratif. " Ashers a payé 500 livres sterling (760 dollars) au client pour "préjudice moral" suite à ce qui a été considéré comme un traitement injuste basé sur les règlements relatifs à la discrimination politique et sexuelle. 

    Écrivant pour la Cour suprême du Royaume-Uni en 2018, Lady Brenda Hale, présidente de la cour, a déterminé que le soutien au mariage gay était une prise de position politique et qu'en tant que tel, il était l'objet de l'objection de la boulangerie. 

    La Cour suprême a estimé que, puisque le soutien au mariage gay n'était pas limité aux personnes homosexuelles, ni nécessairement déterminé par l'orientation sexuelle d'une personne, le fait de refuser de faire un gâteau portant ce message ne pouvait pas être considéré comme un acte de discrimination fondé sur l'orientation sexuelle de la personne qui le commandait ou de celles qui lui étaient associées.

  • Quel regard porter sur la révolution #MeToo ?

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    De Radio Notre-Dame :

    L'invité de Christian Makarian du 4 janvier : Sabine Prokhoris, philosophe

    "Nous allons vers une société qui ressemble à la 'promotion de la vertu prônée par les Talibans." C'est en ces termes que Sabine Prokhoris, invitée de Christian Makarian ce matin, décrit les conséquences de la révolution #MeToo.

    Émission du 4 janvier 2022 : SABINE PROKHORIS