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Société - Page 170

  • Comment les enfants sont les premières victimes de la superexposition aux écrans

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    Du Figaro via le site "Pour une école libre au Québec" :

    « Les enfants sont les premières victimes de la surexposition aux écrans »

    5 février 2022

    Auteurs de La guerre de l’attention (L’Échappée) et cofondateurs de l’association Lève les yeux !, Florent Souillot et Yves Marry alertent contre la surexposition aux écrans et expliquent les ressorts de la guerre que mènent les grandes entreprises du numérique pour capter l’or du XXIe siècle : notre attention. Yves Marry est cofondateur de l’association Lève les yeux !, collectif pour la reconquête de l’attention, avec Florent Souillot, responsable du numérique aux Éditions Gallimard-Flammarion.

    LE FIGARO. — La « guerre de l’attention », c’est celle que mènent les grandes entreprises du numérique pour capter le temps de cerveau disponible des usagers, expliquez-vous. Où en est-on aujourd’hui ?

    Florent SOUILLOT et Yves MARRY. — La situation est très inquiétante, mais pas désespérée. Nous considérons que l’attention humaine est la nouvelle ressource rare, au cœur de la croissance économique. Et comme avec le charbon, le pétrole ou l’eau, l’extraction ne va pas sans quelques effets indésirables pour l’humanité. Comme tout le monde peut le constater autour de soi, nous passons désormais l’essentiel de notre temps éveillé devant un écran, soit dix heures par jour en moyenne pour les adultes en 2019, et entre trois et quatre heures par jour pour les enfants de moins de 12 ans. Ces chiffres datent d’avant la crise du Covid qui a encore aggravé cette tendance. Toute la société subit des impacts cognitifs et psychologiques, et constate une dégradation du débat public. Oui, la guerre de l’attention nous coûte cher !

    — Vous décrivez « la mutation sociale la plus déterminante de ces dix dernières années ». En quoi le smartphone change-t-il radicalement la donne par rapport à la télévision ?

    — En dix ans, le téléphone intelligent a fait doubler le temps passé devant un écran, qui était déjà massif auparavant ! Il s’est glissé dans nos poches, s’est invité dans tous les instants de notre vie, constamment connecté, vibrant, omniprésent du réveil au coucher. Nous sommes désormais collés à son écran bleu et à ses applications, véritables armes de captation massive de notre attention et portes ouvertes sur des contenus de plus en plus violents et addictifs. Il s’agit bien là d’une rupture anthropologique et nous parlons de la naissance d’un nouvel homo numericus. Ce n’est pas qu’une image : le cortex préfrontal de nos enfants, assailli à coups de shoots de dopamines, s’atrophie au contact des écrans.

    Plus largement, nos capacités attentionnelles, constamment manipulées, se déséquilibrent vers toujours plus de saillance, d’émotion, de vitesse, de récompenses à court terme et d’oppositions stériles. Grâce à ces « outils » surpuissants, nous sommes pris dans une illusion de puissance et de confort de plus en plus difficile à assumer : nous avons beau avoir le monde à portée de clics ou de commentaires, croire que nous pouvons tout maîtriser, nous avons de plus en plus de mal à agir, débattre, nous situer, « entrer en résonance » comme dirait Hartmut Rosa. Du malaise au mal-être, de l’isolement à l’aliénation, jamais un objet technique ne nous avait donné cette impression funeste.

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  • Des fissures dans l’orthodoxie LGBT+

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    D'IFN Italie :

    Des fissures apparaissent dans l’orthodoxie LGBT+.

    La résistance par rapport aux diktats de l'idéologie du genre voit le jour au Royaume-Uni.

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  • Le pape à un talk show télévisé

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction de "Benoît et moi"):

    Le Pape chez Fabio Fazio, c’est sérieux

    L’apparition annoncée du pape François demain soir dans l’émission de la RAI « Che tempo che fa » dénote une déconsécration marquée de la papauté, une confusion totale entre le sacré et le profane, et une incapacité à comprendre le sens du sacré.

    La participation demain soir du Pape François au prochain numéro de l’émission de la RAI « Che tempo che fa » animée par Fabio Fazio est une affaire plus sérieuse qu’il n’y paraît et que les sarcasmes critiques les plus faciles ne l’ont considérée. En fait, elle dénote une sécularisation (ou déconsécration) accentuée de la papauté. Pendant la révolution communiste en Chine, Mao faisait défiler les mandarins nus pour montrer leur ridicule faiblesse, une fois débarrassés de leurs robes de cérémonie solennelles et descendus des sièges du pouvoir hiératique.

    Pourtant, c’est Karl Marx, dont Mao disait s’inspirer, qui critiquait la désacralisation imposée par le capitalisme dans le Manifeste communiste : « Tout ce qui a de la consistance s’évapore, tout ce qui est sacré est déconsacré, et les hommes sont finalement contraints de considérer leur position dans la vie et leurs relations mutuelles avec un regard désenchanté ». Mais le marxisme, et peut-être SURTOUT le marxisme, a aussi contribué à ce désenchantement, puisque pour lui tout ce qui n’est pas matériel est superstructure, c’est-à-dire enchantement, conte de fées pour enfants, jusqu’à ce qu’ils se réveillent de l’enchantement. Max Weber a décrit ce désenchantement du monde moderne et l’abandon du sacré, vu comme un conte de fées enchanté.

    Je me souviens qu’en 2003, le nom de Jean-Paul II a fait couler beaucoup d’encre à propos de la candidature au prix Nobel de la paix. À cette occasion, j’ai écrit un article dans lequel je disais que j’espérais que cela ne se produirait pas. Non pas parce que Jean-Paul II ne le méritait pas, mais parce que, de cette façon, il serait placé au même niveau que les autres prix Nobel de la paix, alors que le pape est quelque chose de différent, il a un lien avec le sacré que les autres n’ont pas. En 2003, il était encore possible de considérer l’attribution du prix Nobel de la paix à un pontife comme une désacralisation, mais il faut maintenant le faire pour « Che tempo che fa » : comme on peut le constater, le processus de sécularisation de la papauté se poursuit à un rythme soutenu.

    Et cela ne s’arrête pas :  » Nous sommes passés de la domination du sacré à l’invasion du profane dans la vie du sacré et à l’éviction du sacré lui-même  » écrivait le Père Cornelio Fabro en 1974, parlant de l’aventure de la théologie progressive. Pie XII se plaignait qu’à son époque les paroles du pape dans ses sermons ordinaires, n’appartenant donc ni au magistère solennel ni au magistère authentique, n’étaient pas prises avec une déférence religieuse, car il y voyait une attitude irrévérencieuse à l’égard de l’investiture sacrée de l’autorité papale.

    Pie XII nous reprocherait-il aujourd’hui de ne pas prendre avec déférence religieuse les paroles que François prononcera chez Fabio Fazio, où rien ne peut être pris avec déférence religieuse vu qu’il n’y a pas d’émission de télévision plus irréligieuse ? Mais si les paroles du pape ne peuvent être accueillies avec une révérence religieuse, à quoi bon ? Est-ce Bergoglio qui va chez Fazio, ou est-ce le pape? Dans cette question, il y a déjà une allusion à toute l’évolution de la sécularisation de la papauté.

    Identifier le « sacré » à l' »enchantement » et la sécularisation au « désenchantement » est typique des idéologies modernes des Lumières qui considèrent la religion comme un conte de fées pour enfants. Les origines de cette sécularisation moderne du sacré se trouvent dans le luthéranisme, qui sépare la raison et la foi et admet ainsi une foi déraisonnable, c’est-à-dire enchantée. Penser à séculariser la papauté en la débarrassant de sa supposée aura d’enchantement, c’est ne pas avoir compris le sacré. Le profane a besoin du sacré, qui est le lieu de refuge pour éviter la sacralisation du profane. Le sacré permet au profane d’être profane, le temple permet à ce qui est hors du temple d’être hors du temple sans se dissoudre et sans vouloir jouer au sacré.

    Le sacré, lui, a besoin d’être caché pour ne pas être profané. Il a besoin de son propre langage pour ne pas être vulgarisé. Il doit être protégé afin de ne pas être dégradé. Depuis Jean XXIII, lorsqu’une caméra vidéo est entrée dans l’appartement papal et que le cameraman a dit au pape de faire semblant de prier, tandis que quelqu’un d’autre remarquait que, malheureusement, le blanc de sa soutane gâchait l’image, un processus a commencé, non pas incontrôlable mais incontrôlé. Surtout lorsque la sécularisation de la papauté n’a plus été considérée comme un moyen pastoral de diffuser le message chrétien à un public plus large et d’atteindre même les personnes éloignées, mais est devenue constitutive du fait d’être pape.

    Après le tournant anthropologique, on ne doit plus dire Dieu mais homme, et être François passe par être Bergoglio. La sacralité passe par le profane. Entre histoire sacrée et histoire profane, disent les théologiens aventuristes, il n’y a plus de différence et, par conséquent, pas non plus entre le palais apostolique et un poste de télévision, le trajet de l’un à l’autre passant par Sainte Marthe. S’il n’y a plus de balustrade séparant l’Église du monde, entre le presbytère et le peuple, pourquoi ces séparations entre sacré et profane devraient-elles encore être appliquées ? Pourquoi un pape ne pourrait-il pas aller chez Fabio Fazio comme n’importe quel autre quidam?

  • Quand le cardinal Hollerich se fourvoie

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Hollerich et l'homosexualité, que d'erreurs du cardinal

    5-02-2022

    Dans une interview avec KNA, Hollerich fait plusieurs déclarations sur l'homosexualité, appelant à un changement de doctrine. Mais le cardinal a tort. Il oublie que l'enseignement de l'Église est fondé sur la morale naturelle et qu'il existe un accord total entre l'Ancien et le Nouveau Testament pour juger négativement la condition et les actes homosexuels.

    Il y a quelques semaines, 125 employés de diverses organisations catholiques ont fait leur coming out en Allemagne. Le cardinal Jean Claude Hollerich, président de la Commission des épiscopats de l'Union européenne (Comece) et rapporteur général du Synode des évêques, s'est exprimé sur le thème de l'homosexualité dans une interview accordée à l'agence de presse allemande KNA. Le cardinal a déclaré : "Je crois que la base sociologique-scientifique de cet enseignement n'est plus correcte." Le haut prélat a tort. Le fondement de la condamnation de l'homosexualité et des actes homosexuels par l'Église catholique ne se trouve pas dans les sciences empiriques et la sociologie, mais dans la morale et, en particulier, dans la morale naturelle.

    Pourquoi l'Église affirme-t-elle que l'homosexualité et donc le comportement homosexuel sont intrinsèquement désordonnés ? L'homosexualité est une condition moralement désordonnée car elle est contraire à la nature rationnelle de l'homme. La nature, dans son sens métaphysique, signifie un faisceau d'inclinations qui tendent vers leur fin. L'être humain est enclin/attiré à rechercher une personne du sexe opposé. On pourrait faire valoir qu'il existe également un penchant homosexuel naturel. La réponse à l'objection repose sur le principe de proportion : un penchant est naturel si la personne est en possession des moyens nécessaires pour satisfaire les fins auxquelles ce penchant tend. La fin doit être proportionnelle aux facultés de l'homme. Par exemple, nous pouvons dire que la connaissance est une fin naturelle parce que l'homme est doté de l'instrument de l'intellect qui est adapté à la satisfaction de cette fin. Si donc une personne poursuit un but impossible à satisfaire, non pas en raison de simples circonstances extérieures, mais parce qu'elle est naturellement privée des instruments propres à le satisfaire, ce but ne serait pas une fin naturelle et agirait contre la nature rationnelle de l'homme.

    L'homosexualité étant une attirance pour les personnes du même sexe, cette attirance, pour trouver un parfait épanouissement, doit conduire à des rapports charnels. Les buts du coït - tant procréatif qu'unitif - ne peuvent être atteints par le rapport charnel homosexuel : l'instrument n'est pas adapté à la fin. Et, comme l'explique l'Aquinate, " tout ce qui rend une action impropre à la fin voulue par la nature doit être défini comme contraire à la loi naturelle " (Summa Theologiae, Supp. 65, a. 1 c), c'est-à-dire contraire à la nature rationnelle de l'homme. La relation génitale de type homosexuel est incapable de satisfaire la finalité naturelle de la procréation et de l'union. Il est donc contradictoire de dire que l'homosexualité est conforme à la nature alors qu'elle est incapable de satisfaire les fins naturelles du rapport sexuel.

    Le contre-argument qui est généralement apporté à cette réflexion est le suivant : de nombreux couples hétérosexuels sont également stériles ou infertiles. Mais les raisons de l'infertilité sont diamétralement opposées : la relation homosexuelle est physiologiquement infertile, la relation hétérosexuelle stérile est pathologiquement infertile ; la première est par nature infertile, la seconde est par nature fertile ; la première est par nécessité, c'est-à-dire toujours et dans tous les cas, infertile (la relation homosexuelle ne peut être qu'infertile), la seconde n'est que possible (la relation sexuelle hétérosexuelle peut être infertile) ; il est normal que la première soit infertile, il n'est pas normal que la seconde le soit.

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  • Euthanasie : il faut y aller voir de plus près

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    Même si, chez nous, l'euthanasie a été légalisée, cela n'exclut pas que l'on continue à y réfléchir. Le livre publié par Erwan Le Morhedec peut y contribuer. Du site Aleteia.org :

    Fin de vie : « La liberté ne peut pas être conçue sans la fraternité »

    03/02/22

    Dans son dernier essai, "Fin de vie en République", l’avocat Erwan Le Morhedec appelle à considérer la fin de vie comme un mystère qu’on ne peut pas comprendre « sans être aller y voir ». Pour lui, notre façon de traiter la mort dit aussi notre rapport à la vie : « L’euthanasie serait une sombre défaite de notre humanité ».

    « Nous sommes prêts », disent les promoteurs de l’euthanasie, la nouvelle loi prétendant régenter la fin de vie est pour demain, et nul doute que ce sera un sujet clivant de la campagne présidentielle. 93% des Français y seraient favorables. Mais dès que l’on va « y voir de plus près », dès que l’on pose les questions autrement, dès que l’on offre une alternative, « les évidences défaillent » constate Erwan Le Morhedec. Au terme d’une longue enquête de terrain auprès des malades et de leurs proches, des établissements de soins palliatifs et des soignants, l’avocat montre que l’euthanasie corrompt les valeurs fondamentales de liberté, d’égalité et de fraternité. Pourtant, explique-t-il à Aleteia, l’humanité demeure : « Les soins palliatifs sont la marque qu’il y a encore une place en France pour la bonté et l’amitié sociale ».

    Aleteia : vous ouvrez votre livre par une confidence : « Qu’on l’ignore ou qu’elle nous hante, la mort nous détermine. J’ai été moi-même cet adolescent qui a connu ces cris silencieux et solitaires quand la perspective du néant indicible se fait trop évidente… » Que dit notre société de la mort, et de la pression constante et militante en faveur de l’euthanasie ?

    Erwan Le Morhedec : Nous avons, je crois, bien conscience que depuis des années la mort est occultée. Je cite, en exergue de mon livre, la préface de François Mitterrand pour La Mort intime, de Marie de Hennezel et déjà, avec tant d’autres, il soulignait que « jamais peut-être le rapport à la mort n’a été si pauvre qu’en ces temps de sécheresse spirituelle où les hommes, pressés d’exister, paraissent éluder le mystère ». C’était il y a trente ans. Il est probable que de l’avoir fréquentée remettait un peu les priorités dans l’ordre.

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  • Quand la déchristianisation semble ne plus finir son œuvre de déconstruction

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    D'Aymeric Pourbaix sur le site de France Catholique :

    La boussole

    2 février 2022

    Si la sainte Église est semper reformanda – sans cesse à réformer, dans le sens d’une re-formation conforme à ses principes originels – c’est aussi que le paganisme, lui, repousse continuellement comme les mauvaises herbes. Que ce soit au temps des barbares, où il a fallu neuf cents ans avant de voir émerger le siècle de saint Louis, fleuron de la civilisation médiévale ; ou à notre époque moderne, après la Révolution, où les églises ont été démolies et le clergé décimé, exilé, exécuté ; ou plus proche de nous, en ce temps où la déchristianisation semble ne plus finir son œuvre de déconstruction, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’Église – cette «  autodestruction  » dont parlait Paul VI…

    Mais, et c’est rassurant, les méthodes des pasteurs qui ont su redonner de la vigueur à la foi, elles, ne changent pas. À chaque époque de crise et de renouveau, elles semblent toujours les mêmes depuis 2000 ans, fondées sur la foi en l’efficacité de l’Esprit-Saint qui ne cesse d’agir dans son Église – même si les apparences paraissent un temps contraires… Il s’agit d’enseigner les vérités de la foi, de sanctifier par les sacrements, et de gouverner le peuple de Dieu en vue de son salut.

    L’exemple d’un saint évêque

    C’est ce que fit, au lendemain de la Révolution, Mgr Eugène de Mazenod – dernier évêque français canonisé – en une époque qui présente, toutes proportions gardées, des similitudes instructives avec la nôtre…

    En 1814, il y avait 36 000 prêtres en exercice, soit moitié moins qu’en 1789. L’hémorragie n’est alors pas moins sévère qu’elle ne le sera dans les années 1970… Devenir prêtre à cette époque n’est donc pas une situation enviable, mais un choix personnel, voire anticonformiste, assorti de convictions fortes. Là non plus, rien de nouveau sous le soleil de 2022…

    À l’époque, deux défis attendent le jeune clergé : la déchristianisation d’une élite bourgeoise voltairienne, et la non-christianisation de milieux populaires et de la jeunesse. Malgré cette situation, étrangement semblable à celle que nous vivons, le terreau reste en partie favorable, note l’historien Gérard Cholvy.

    De par la dimension culturelle de la foi d’abord, qui attire un peuple peu pratiquant mais aimant les grandes fêtes et les processions. De par aussi un noyau de familles ferventes, qui a formé à la génération précédente un réseau de résistants autour des prêtres clandestins, et dont les descendants fournissent les cadres (religieux et religieuses) nécessaires à cette ré-évangélisation. De par enfin les profanations révolutionnaires qui, paradoxalement, ont suscité en réaction le désir d’une nouvelle visibilité de la foi catholique – construction ou restauration de chapelles, de sanctuaires, renouveau du culte marial, dont Notre-Dame de la Garde, et des saints… 

    Autant de lignes de force que l’on retrouve aujourd’hui. Mais celles-ci ne seraient rien sans les consignes spirituelles d’Eugène de Mazenod à ces Missionnaires de Provence, fondés pour rechristianiser les campagnes : tels des nouveaux Jonas, ils prônaient la conversion et la pénitence en rappelant les vérités éternelles – Ciel, enfer, purgatoire. Mais ils pratiquaient aussi, au confessionnal, la plus grande miséricorde et l’accueil du pécheur.

    Lire également : Que demandez-vous à l’Église de Dieu ?

  • L’esprit de la liturgie dans l’Eglise d’aujourd’hui : un dialogue de sourds ?

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  • Pakistan : forte augmentation des conversions forcées de chrétiennes

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    Lu sur Kath.Net/News :

    Pakistan : forte augmentation des conversions forcées de chrétiennes

    4 février 2022

    Le ministère des droits de l'homme a documenté 60 cas d'enlèvements et de mariages forcés avec des maris musulmans et de conversions forcées l'année précédente.

    Berlin (kath.net/KAP) Au Pakistan, le nombre d'enlèvements de chrétiennes et de leur conversion forcée à l'islam est en augmentation. C'est ce qui ressort des données du ministère pakistanais des droits de l'homme, comme l'a rapporté jeudi l'agence de presse allemande dpa. Selon ces données, environ 60 chrétiennes ont été enlevées en 2021, mariées de force à des musulmans sunnites et contraintes de se convertir à l'islam. L'année précédente, seuls 15 cas de ce type avaient été enregistrés.

    Les organisations de défense des droits de l'homme estiment toutefois à au moins 1.000 par an le nombre de jeunes filles chrétiennes et hindoues victimes de conversion forcée à l'islam.

    Près des trois quarts des chrétiennes concernées officiellement enregistrées en 2021 n'avaient pas encore 18 ans, a déclaré le ministre des droits de l'homme et des affaires des minorités de la province centrale du Punjab, Ejaz Alam Augustine. Les femmes hindoues sont également concernées par les conversions forcées. Ces données ne sont toutefois pas encore disponibles, a indiqué le ministère.

    Le Pakistan est un pays islamique majoritairement conservateur. Plus de 94 pour cent des 220 millions d'habitants sont des musulmans sunnites, tandis que les hindous représentent environ 2,1 pour cent et les chrétiens 1,27 pour cent de la population. Le reste appartient aux minorités islamiques des chiites et des ahmadis ainsi qu'à la communauté religieuse des sikhs. Ces derniers groupes sont régulièrement confrontés à l'intimidation et à la persécution et se plaignent de ne pas être considérés comme des citoyens à part entière.

    Selon les analystes pakistanais, l'un des principaux moteurs de la forte augmentation des conversions forcées, mais aussi des cas de blasphème au Pakistan, est la prise de pouvoir des talibans militants islamistes en Afghanistan voisin. Celui-ci a encouragé les islamistes dans le pays et leur a donné le sentiment de pouvoir écraser l'Etat et la loi, explique l'analyste en sécurité Fida Khan.

  • Des "hommes enceints" parmi les émoticônes d'Apple

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Emoji d’homme « enceint » : où est passé le combat contre les « fake news » ?

    3 Fév, 2022

    La société Apple a élargi ses propositions d’émoticônes, dévoilant des « hommes enceints ». « Le Parti finirait par annoncer que deux et deux font cinq et il faudrait le croire », était-il écrit dans 1984. Georges Orwell « ne savait pas que c’était le wokisme qui accomplirait ses prophéties », analyse Eugénie Bastié.

    Le fait est « révélateur » pour la journaliste qui souligne que « les émoticônes d’Iphone, présents dans toutes les poches sur tous les continents, sont les marqueurs d’une révolution insidieuse des mentalités, selon une mécanique d’ingénierie sociale visant à nous faire accepter une humanité nouvelle, déconstruite et multiculturelle ».

    L’oubli de la science ?

    « Il est étonnant que les Big tech, qui promeuvent bien souvent un combat pour la science et chassent sans merci de leurs réseaux sociaux quiconque diffuse des “fake news“, se fassent les relais de propositions aussi anti-scientifiques », pointe Eugénie Bastié. Car « la froide vérité biologique est que les changements de sexe sont impossibles. Chaque cellule de nos corps, à l’exception des cellules sanguines, contient pour la vie le code de notre genre de naissance », rappelait la féministe américaine Camille Paglia, citée par Claude Habib dans La question trans, Le débat parue aux éditions Gallimard.

    « Ce n’est peut-être pas scientifique, mais “ça n’enlève rien à personne” répondront les chantres du Progrès », anticipe la journaliste. Pourtant, « la promotion de la figure de l’homme enceint contribue à l’effacement du féminin, ce qui est plutôt cocasse à une époque qui prône la “visibilité” des femmes », relève-t-elle. Car « le féminisme entendait bousculer les représentations traditionnelles des rapports entre hommes et femmes, il n’a jamais prétendu abolir la biologie, sans laquelle d’ailleurs on n’explique pas grand-chose des inégalités qui subsistent entre les sexes », rappelle Eugénie Bastié.

    «L’alliance de l’inclusivité et du capitalisme, du woke et de la Silicon Valley »

    « Le Consortium Unicode, l’association qui décide quels seront les nouveaux émojis est composée de représentants de toutes les plus grandes entreprises technologiques : Facebook, Microsoft, Google, Netflix et Apple », précise la journaliste. Ainsi, « le plus frappant dans cette histoire est l’alliance de l’inclusivité et du capitalisme, du woke et de la Silicon Valley » juge-t-elle. Et « le wokisme permet ainsi d’éveiller les esprits sur de pseudo-inégalités horizontales pour mieux faire oublier (et racheter) les véritables et grandissantes inégalités sociales provoquées par la numérisation de l’économie », décrypte Eugénie Bastié.

    Source : Le Figaro, Eugénie Bastié (02/02/2022)

  • Liturgie : Au Bénin, Mgr Pascal N’Koué, archevêque de Parakou donne une interprétation bantoue du Motu Proprio « Traditionis Custodes » du pape François

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    Lu sur le site web du Forum Catholique :

    mons-nkoue-arcivescovo11.jpg« Comme je l’évoquais dans la Vie Diocésaine du mois d’août 2021, le Pape François a publié un document intitulé "Traditionis Custodes", le 16 juillet 2021. Il y aborde la question des formes liturgiques. En peu de mots, il limite les possibilités de la célébration de la messe selon le missel ancien dit "de saint Pie V". Mais il ne l’abroge pas comme certains parmi nous le pensent et le clament tout haut.

    Ce texte, qui se veut normatif et non dogmatique, a été écrit par le propre mouvement (initiative) du Pape, d’où le nom latin de "Motu Proprio". Sa portée est donc, par nature, différente d’autres documents magistériels. Une exhortation post-synodale, par exemple, est revêtue d’une autorité plus grande. Une encyclique encore davantage. Cependant, cet écrit propose un cadre liturgique que les évêques doivent mettre en place. Cela étant, des dispenses peuvent être obtenues de Rome si les évêques estiment que le bien spirituel de leurs propres diocèses le demande (cf. CIC 1983, c. 87 § 1).

    Le Motu Proprio qui nous occupe vient modifier la discipline proposée par saint Jean-Paul II et confortée par le pape émérite Benoît XVI. Plus qu’une opposition de principe, il faut vraisemblablement y voir deux appréhensions d’une seule situation, deux façons différentes de chercher le bien du Corps Mystique du Christ. Peut-être que le prochain pape restera sur la voie de François. Peut-être qu’il reviendra à ce que préconisaient les précédents pontifes. Peut-être même qu’il proposera une troisième voie. Bien malin qui peut le savoir avec une certitude absolue aujourd’hui !

    Les réactions à ce Motu Proprio ont été nombreuses et variées, tantôt pour, tantôt contre ; parfois on a utilisé des textes normatifs de la liturgie sacrée comme un pilon pour écraser celui qui n’est pas d’accord, parfois même contre l’Autorité suprême de l’Église. Alors qu’en fait, il ne s’agit pas tant d’être pour ou contre un document pas plus que d’être pour Paul, Apollos ou Pierre. Il s’agit d’être uni au Christ, pour étendre son règne parmi les nations.

    Je crois qu’il est temps pour les catholiques du monde entier de faire preuve d’un amour vrai (non d’une vague sympathie ou simple affection) envers le Saint-Siège, et cela dans un respect filial et une soumission authentique envers le Saint-Père.

    Pour aider à atteindre cet objectif de paix et d’union, je voudrais faire quelques considérations au sujet de ce Motu Proprio, tant sur son fond que sur les raisons qui ont poussé le Pape François à rédiger ce document. Ma contribution modeste n’apportera probablement pas d’éléments nouveaux à tout ce qui a déjà été dit et écrit sur le sujet. Mais elle pourra avoir son utilité pour le peuple de Dieu de Parakou un peu embrouillé.

    Remarquons d’emblée que si cette problématique est essentiellement occidentale, du fait de l’histoire, elle ne l’est pas exclusivement, car l’Église est universelle. Il suffit de regarder les origines si variées des cardinaux qui se sont exprimés à ce sujet : un Asiatique, le cardinal Zen ; un Européen, le cardinal Müller ; un Africain, le cardinal Sarah ; un Américain, le cardinal Burke etc.

    Ensuite, je comprends que le Pape s’inquiète des déviances et durcissements. C’est son rôle de Pasteur universel de veiller au grain. Je le soutiens de tout mon cœur dans son désir de communion. Lorsqu’il parle de certaines attitudes négatives qui l’ont amené à faire son choix, et qu’il expose ses craintes, il est manifestement sincère. Je ne peux aussi qu’être d’accord avec lui lorsqu’il évoque la nécessité de la reconnaissance par tous de la légitimité du Missel Romain de Paul VI. Mais parmi les prêtres utilisant habituellement l’ancien missel, les travers mis en causes sont, je pense, assez rares et minoritaires. En tout cas dans notre diocèse, nous ne rencontrons aucun problème sur cette réalité.

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  • L'extinction inéluctable de la vie religieuse en Flandre

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    De Christof Bouweraerts & Erik De Smet sur Ker & Leven :

    La vie religieuse semble disparaître tranquillement de la Flandre. Les sœurs et les prêtres sont-ils les canaris dans la mine de charbon qui annoncent l'avenir sombre du christianisme dans son ensemble ? Leur vitalité, leur qualité de vie et leurs choix évangéliques restent des phares pour tous les chercheurs de sens.

    La vie religieuse en Flandre parmi les religieux et les religieuses est comme un beau livre dont les dernières pages sont en train d'être écrites. L'âge moyen dans la plupart des groupes est d'environ quatre-vingts ans ou plus. Les congrégations diocésaines disparaissent les unes après les autres. Les pères et les sœurs, à quelques exceptions près (voir ci-contre), semblent bientôt appartenir au passé. Pour ne prendre qu'un exemple, les capucins de notre région étaient autrefois plus de 400, aujourd'hui ils ne sont plus que 27. (...)

    mardi 1er février 2022

    Luk Vanmaercke commente :

    Il y a exactement quatre ans, Kerk & Leven publiait un Dossier sur la vie religieuse en Flandre. A l'époque, nous écrivions : "L'année dernière, la Flandre comptait 6 197 religieux et religieuses." Cette semaine, nous vous proposons un autre Dossier sur le même thème. Entre-temps, le nombre de religieux est tombé à 5 000. La situation se dégrade donc à une vitesse alarmante.

    La vie religieuse est-elle vouée à disparaître de nos régions ?

    Aujourd'hui, les croyants sont préoccupés par la vie paroissiale. De nombreuses églises sont peu peuplées le dimanche, avec des cheveux gris en tête. Plus rarement, nous nous préoccupons de la vie religieuse dans les monastères et les abbayes. Pourtant, ce sont les endroits où tout a commencé dans notre région. Dès le début du Moyen Âge, des moines, souvent originaires d'Irlande, se sont installés dans les Pays-Bas pour y répandre la parole de Dieu. Willibrord, originaire d'Angleterre, qui a commencé à christianiser le nord des Pays-Bas après un long séjour en Irlande, est toujours un saint bien connu 1 300 ans après sa mort.

    Les abbayes religieuses telles que l'abbaye Saint-Pierre et l'abbaye Saint-Bavon de Gand étaient également des points d'ancrage sociaux et économiques dans la vie mondaine. Les abbayes n'étaient pas seulement des lieux de prière et de réflexion, mais aussi d'agriculture et de science. Les connaissances étaient rassemblées, écrites, améliorées et transmises. Avec votre prochain verre de bière ou de vin, vous pourriez considérer que ces boissons des dieux n'existeraient probablement pas (plus) sans le travail assidu et les connaissances de haute qualité de plusieurs générations de moines.

    Dans un passé plus récent, les monastères sont devenus le moteur de la vie caritative en Flandre. Combien d'écoles, d'hôpitaux, de maisons de repos et d'institutions sociales ont été créés grâce aux efforts des sœurs et des pères ? Le service sous le clocher de l'église a marqué de nombreux couvents locaux. Ce sont ces couvents en particulier que nous avons vu disparaître à une vitesse vertigineuse au cours des dernières décennies. La plupart d'entre nous peuvent encore désigner les bâtiments où nous avons vu les religieuses locales à l'œuvre dans notre jeunesse.

    Le déclin de la vie monastique semble nous affecter moins que le déclin des paroisses, mais ce n'est qu'une illusion. Nous ne nous rendons pas suffisamment compte que dans notre histoire ecclésiastique, les religieux ont été plus souvent et plus longtemps le moteur de la vie religieuse que les communautés paroissiales. Leur travail mondain au service des écoliers, des malades ou des personnes âgées est poursuivi par des laïcs, mais qui reprend leur rôle de prière et de contemplation ?

    Il est ironique que le monde occidental dise adieu à la vie religieuse à une époque où tant de gens ressentent le besoin de se retirer (temporairement) de l'agitation de la vie moderne. Alors que les gouvernements subventionnent la création de lieux de calme, que de nombreuses organisations organisent des contemplations ou des méditations, les lieux ultimes de silence et de méditation dépérissent tranquillement.

    Ici et là, les ordres et les congrégations parviennent encore à attirer quelques jeunes. Les religieux d'origine étrangère offrent également un peu de réconfort. Cela ne sera pas suffisant. Devons-nous faire de la place pour de nouvelles voies ? Dans la tradition bouddhiste, on peut également devenir un moine temporaire, sans engagement à vie. Une telle chose est-elle concevable dans le catholicisme ? Pourquoi quelqu'un ne pourrait-il pas consacrer une partie de sa vie au service de Dieu ? Cela répondrait-il mieux aux besoins et aux attitudes de notre époque ?

    Nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve. La gratitude pour le passé est de toute façon appropriée. Prenons bien soin des religieux qu'il nous reste. Beaucoup sont très âgés. Après une vie de dévouement aux autres, ils méritent que nous nous occupions d'eux dans leur vieillesse.

  • Des noyaux d'où la chrétienté pourra renaître demain ?

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    Alors que les paroisses s'éteignent et que les églises se ferment ou sont réaffectées, de nouveaux lieux où la foi peut se vivre de façon communautaire apparaissent et constituent ces noyaux d'où la chrétienté pourra renaître demain, comme le firent les abbayes bénédictines dans l'Europe barbare des VIe-VIIémes siècles.

    De Youna Rivallain sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Habitats partagés chrétiens : ces laïcs qui veulent vivre en communauté

    Le projet en Indre-et-Loire de l’entreprise Monasphère, qui réalise des ensembles immobiliers à proximité de sanctuaires chrétiens, fait beaucoup réagir. Ceci alors que de plus en plus de laïcs chrétiens aspirent à vivre une vie de communauté. Quitte à se couper du monde ?

    28/01/2022

    Image du futur clos Saint Gabriel, le projet de Monasphère à L'Ile Bouchard (Indre-et-Loire)

    Image du futur clos Saint Gabriel, le projet de Monasphère à L'Ile Bouchard (Indre-et-Loire) • MONASPHÈRE

    Tout jeunes mariés, Amanda et Martin Robilliard sont dans les préparatifs de leur projet de vie : quitter Lyon pour vivre l’écologie intégrale dans l’ancien monastère Notre-Dame de La Chaux, à Cuisery (Saône-et-Loire). L’architecte et la future maraîchère lanceront les travaux dans un an : en attendant, ils recherchent d’autres personnes pour vivre l’aventure au sein de cet « habitat partagé chrétien à vocation écologique ».

    Car Amanda et Martin tiennent à intégrer la dimension spirituelle au cœur de leur projet. « On a tous les deux eu des expériences marquantes dans une communauté religieuse, moi à Taizé et Amanda avec la communauté du Chemin neuf. Nous avions ce désir de vie de communauté, de mettre en place cette dimension de prière commune qui rythme la semaine et de nous inscrire dans une démarche d’Église », explique le jeune homme.

    Alors, même si le couple n’entend pas « demander leur certificat de baptême » aux personnes intéressées pour vivre à Cuisery, les jeunes mariés souhaitent tout de même partager leur foi, au même titre que leur quotidien, avec les autres membres du futur collectif. « Ma foi est un pilier de ma vie et de ma réflexion écologique, rappelle Martin. Je n’envisageais pas que cela ne fasse pas partie d’un projet dans lequel je me lancerais à cœur perdu. »

    Le projet Monasphère, « gated community » pour cathos ?

    Amanda et Martin ne sont pas les seuls à se lancer dans l’aventure de l’habitat partagé chrétien. De plus en plus répandu, ce mode de vie séduit autant les urbains que les ruraux : écohameaux, colocations solidaires, béguinage… chacun doté d’une dimension spirituelle plus ou moins évidente. Dernier exemple en date : le projet Monasphère conçu par les entrepreneurs catholiques Damien Thomas et Charles Wattebled.

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