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Société - Page 253

  • France : la Fraternité Saint Pierre saisit le Conseil d'Etat contre le Gouvernement

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    COMMUNIQUE DE LA FRATERNITE SACERDOTALE SAINT-PIERRE

    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/9b/FSSP_emblem.svg/800px-FSSP_emblem.svg.png

    En lien avec l’association l’AGRIF, l’Institut-du-Christ Roi, l’Institut-du-Bon-Pasteur, la communauté Saint-Vincent-Ferrier et l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre dépose aujourd’hui une requête en référé-liberté devant le Conseil d’Etat contre le décret du 29 octobre 2020 interdisant toute célébration religieuse publique dans les églises, alors que les écoles, les transports en commun et de nombreux commercent restent ouverts. Depuis le début de la crise sanitaire, les catholiques français ont eu à cœur de respecter fidèlement les précautions sanitaires imposées par le Gouvernement, de sorte qu’on n’a jamais entendu dire que les églises aient été des lieux de contamination. L’absence de considération, de la part du Gouvernement, pour la dimension spirituelle de l’homme et la pratique religieuse, nous montre, une fois de plus, que notre société a escamoté toute transcendance et considère la religion à l’égal du tourisme ou des loisirs. Face à ce que nous estimons être une atteinte grave à la liberté de culte, dont le Conseil d’Etat avait pourtant rappelé l’importance lors de l’arrêté du 18 mai 2020, il nous semble juste de réagir pour que les catholiques français puissent, le dimanche, assister à la messe dans le respect scrupuleux des mesures sanitaires afin de protéger les plus fragiles d’entre nous.

    Notre démarche est soutenue par les associations Notre-Dame de Chrétienté, Renaissance Catholique, Oremus, le blog Le Salon Beige et le journal L’Homme Nouveau.

  • Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse, est opposé à la diffusion des caricatures religieuses

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    De  , sur France Bleu Occitanie Toulouse :

    VIDÉO - L'archevêque de Toulouse contre la liberté de blasphémer les religions et crée une polémique

    Sur France Bleu Occitanie ce vendredi matin, et au lendemain de l'attentat terroriste de Nice, Monseigneur Le Gall s'est déclaré contre la liberté de blasphémer les religions en France. Il est contre la diffusion des caricatures religieuses. Ses propos ont fait réagir, y compris nationalement.

    Monseigneur Robert Le Gall sur France Bleu Occitanie

    Monseigneur Robert Le Gall sur France Bleu Occitanie © Radio France - FBO

    Rares sont les archevêques de France à faire publiquement ce genre de déclaration. Au lendemain de l'attentat au couteau à Nice et après l'assassinat du professeur Samuel Paty, Monseigneur Robert Le Gall s'est dit contre la liberté de blasphémer les religions en France. L'archevêque de Toulouse s'oppose à la diffusion de caricatures religieuses comme celles du prophète Mahomet, ayant entraîné l'assassinat du professeur dans les Yvelines.

    "On ne se moque pas impunément des religions, vous voyez le résultat que ça donne." — Mgr Robert Le Gall

    Pour Mgr Le Gall, montrer à des enfants notamment des caricatures de Mahomet, c'est jeter "de l'huile sur le feu", et il ajoute : "On ne peut pas se permettre de se moquer des religions". L'archevêque défend "la liberté d'être ensemble, de parler ensemble, la liberté d'être des frères ensemble, mais pas de s'invectiver".

    Ouvrir les églises

    Au lendemain de l'attaque de Nice, le président du Conseil français du culte musulman a demandé l'annulation des festivités de la fête de Mawlid et la fermeture des mosquées. Monseigneur Le Gall donne lui la consigne de laisser les églises ouvertes : "J'ai donné la consigne aux prêtres d'ouvrir au maximum les églises, avec prudence bien évidemment. Plus que jamais on a besoin d'espaces de paix, de prières et de recueillement qu'il s'agisse des mosquées ou des églises".

    "Plus que jamais on a besoin d'espaces de paix." — Mgr Robert Le Gall

    (...)

  • Arzoo Raja : l'arrêt inique d'un tribunal pakistanais

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Vibrantes protestation de l'Eglise et de la société civile après la justification de l'enlèvement de la jeune catholique de la part d'un tribunal

    2020-10-29
    Karachi (Agence Fides) - « Nous demandons aux autorités du gouvernement du Sindh, aux fonctionnaires de police et à la magistrature justice et procès équitable ainsi que des mesures sévères destinées à bloquer la vague croissante d'enlèvements et de conversions et mariages forcés de jeunes filles appartenant aux minorités religieuses du Pakistan. En ce moment, les citoyens des minorités ne se sentent pas en sûreté et ne se considèrent pas comme disposant de l'égalité des droits ». C'est ce qu'indique, dans un message envoyé à l'Agence Fides, S.Em. le Cardinal Joseph Coutts, Archevêque de Karachi, intervenant à propos du cas de la jeune catholique Arzoo Raja, enlevée, convertie à l'islam et contrainte à se marier avec un musulman à Karachi (voir Fides 21, 22 et 24/10/2020).

    Le Père Saleh Diego, Vicaire général de l'Archidiocèse de Karachi et Président de la Commission diocésaine Justice et Paix, a conduit une manifestation de plus de 300 personnes – chrétiens, hindous et musulmans – à l'entrée de la Cathédrale Saint Patrick en date du 28 octobre. Le Père Diego a déclaré : « Nous demandons justice pour la mineure Arzoo Raja, qui n'a que 13 ans. L'ordonnance du tribunal qui a de facto légitimé l'enlèvement a attristé la communauté chrétienne du Pakistan. Selon cette ordonnance, la jeune fille devra cohabiter avec son ravisseur et la police assurera leur protection ». Le Père Diego indique : « La jeune fille enlevée se trouve déjà en compagnie de son ravisseur depuis deux semaines et le tribunal a délibéré en faveur de ce dernier ce qui est terrible. Pour lui rendre justice, nous ferons tous les efforts possibles ».

    Arzoo Raja a été enlevée le 13 octobre dernier par un musulman dénommé Ali Azhar, qui habitait dans les environs de l'habitation de la jeune chrétienne. Le jour même de l'enlèvement, la jeune fille s'est convertie à l'islam et s'est mariée avec lui.

    L'ordonnance du tribunal, émise le 27 octobre, affirme qu'Arzoo Fatima (le nom musulman) est signataire et consentante auprès de la Cour. La décision mentionne également le fait qu'elle était initialement de religion catholique mais que, au fil du temps, elle aurait réalisé que l'islam est la religion universelle et a demandé à ses parents et à d'autres membres de sa famille d'embrasser l'islam, ce qu'ils ont catégoriquement refusé de faire. Arzoo Raja a par la suite accepté l'islam de sa propre et libre volonté et contracté un mariage avec un musulman, Ali Azhar, son ravisseur.

    La même ordonnance invite la police à n'effectuer aucune arrestation en rapport avec la plainte déposée au sens de l'article 364-A du Code pénal pakistanais – enlèvement de personne de moins de 14 ans – lui faisant même l'obligation de protéger la jeune femme à peine mariée.

    Shema Kirmani, une activiste musulmane des droits fondamentaux, a déclaré à Fides : « Nous condamnons fermement de tels actes qui sont accomplis au nom de la religion. Aucune religion ne permet de contraindre quelqu'un à se convertir et à se marier avec son ravisseur. Il s'agit d'enlèvement et de viol ». Elle ajoute par ailleurs : « Selon le Child Marriage Act de la province du Sindh, il n'est pas possible de permettre de se marier à moins de 18 ans. Les autorités doivent arrêter et punir les coupables ».

    Ghazala Shafiq, activiste chrétienne pour les droits fondamentaux et les droits des femmes, dans le cadre d'un entretien accordé à Fides remarque : « Cette ordonnance du tribunal accepte la conversion forcée d'Arzoo Raja, une jeune de 13 ans. Le juge n'a pas même demandé de certificat de naissance pour démontrer son âge et ne lui a pas permis non plus de rencontrer ses parents. Il s'agit d'un ordre injuste dans le cadre duquel n'est pas accordée de priorité aux documents présentés par les parents lesquels démonte l'âge réel de la jeune fille ». (AG-PA) (Agence Fides 29/10/2020)

  • La peur, pire que le Covid

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    De Christophe Geffroy sur le site web du mensuel « La Nef » :

     " L’épidémie de Covid-19 qui a rapidement touché une grande partie de la planète en quelques mois n’est assurément pas un cas banal semblable aux grippes saisonnières. Certes, le virus est peu mortel pour la plupart d’entre nous, mais il a un taux de contagiosité très élevé et devient dangereux pour les populations à risques, les personnes âgées notamment. Il était donc normal et légitime d’essayer de les protéger. Face à une situation de crise inédite, il est plus facile de donner des leçons a posteriori que de prendre les justes décisions sans avoir tous les éléments de discernement. Mon propos n’est donc pas ici de critiquer le confinement du printemps dernier, même s’il y aurait beaucoup à dire sur les invraisemblables atermoiements du gouvernement (le masque qui, d’abord, ne sert à rien, puis devient obligatoire en toutes circonstances) et l’idéologie égalitaire qui l’a conduit à confiner de la même façon des régions gravement touchées par l’épidémie et d’autres largement épargnées, mettant ainsi tout un pays à l’arrêt pendant plus de deux mois, avec des conséquences catastrophiques pour l’économie, le lien social, l’équilibre psychique des individus…

    Le levier de la peur

    Le pire, cependant, est le levier sur lequel s’appuient nos autorités – gouvernement, scientifiques labélisés par ce dernier, médias – pour imposer et justifier leurs mesures restreignant nos libertés : la peur ! Et la pire des peurs : la peur de l’autre, la peur du prochain, celui-là même dont l’Évangile nous invite à nous préoccuper ! On a ainsi créé un climat anxiogène délirant qui fonctionne d’autant mieux que notre société matérialiste essaie à tout prix d’oublier la mort et de la bannir de notre horizon – comme si la mort des plus âgés n’était pas dans l’ordre des choses –, alors que cette pandémie est loin d’être l’une des plus mortelles que l’humanité ait connues. La peur a tellement pénétré les esprits qu’on a vu resurgir les dénonciations visant les récalcitrants aux « gestes barrières » !

    Cette peur, visiblement bien assimilée par une majorité de la population intoxiquée par les médias, permet de faire accepter d’importantes restrictions de liberté au nom d’un « bien sanitaire » qui n’a rien d’évident et que l’on ne cherche pas à mettre en balance avec les maux qu’elles engendrent. Tout cela revient à traiter la population comme des enfants immatures incapables d’agir de façon responsable. Beaucoup l’ont déjà montré, nous avons là les ingrédients d’un contrôle toujours plus étroit des citoyens qui, par cette crainte bien entretenue, acceptent trop facilement de s’en remettre aveuglément à l’État pour tout régler : cela n’augure rien de bon pour l’avenir de notre démocratie déjà bien malade.

    Ainsi, chaque jour, les médias s’époumonent à crier au danger de l’épidémie qui reprend. Pourtant, au moment où j’écris (le 22 septembre), si le nombre de cas de Covid est en effet en hausse (c’est toujours cette courbe qui est mise en avant), ce qui s’explique notamment par le plus grand nombre de tests réalisés, celui du nombre d’hospitalisations et, plus encore, de morts, n’a connu qu’une légère élévation (nous étions à 600 morts par jour au pic de la mi-avril, nous sommes actuellement à environ 50 morts par jour, très majoritairement des personnes âgées). Bref, sans doute faut-il demeurer vigilants et appliquer les mesures de protection là où elles s’imposent vraiment (foule dans un endroit clos), mais cesser de vivre dans la psychose de la contamination et essayer, autant que faire se peut, de reprendre une vie normale.

    Des bouleversements néfastes

    En effet, les mesures gouvernementales ont, depuis mars dernier, profondément bouleversé la vie de la plupart des Français (et de nos voisins). Pendant un temps, on pouvait espérer quelques effets bénéfiques comme modérer nos modes de vie consuméristes, revenir au local pour la production, aussi bien alimentaire qu’industrielle, ou restaurer une certaine souveraineté des nations européennes… mais ce n’était malheureusement qu’illusion et ce qui est patent aujourd’hui, ce sont les répercussions néfastes des mesures « sanitaires » : le chômage s’est envolé et les perspectives ne sont guère réjouissantes ; le lien social, déjà bien anémié, s’est encore distendu, le plus proche étant désormais vu comme un danger potentiel ; masque, télétravail, tendent à renfermer les gens sur eux-mêmes, sans parler de la misère de ne plus voir le visage complet de nos contemporains, dans la rue, dans les transports, les magasins et jusqu’au travail, alors que tant passe par une expression ou un sourire : c’est un appauvrissement dramatique des relations humaines qui ne peut pas être sans dommage pour chacun d’entre nous et toute la société.

    Il n’y a sans doute pas de solution miracle pour sortir de cette crise, sinon, peut-être, de cesser de voir la mort comme une fin absolue, comme un immense néant digne, en effet, d’une compréhensible frayeur. On en revient toujours au même point : notre principal problème est d’avoir chassé Dieu de notre horizon…"

    Christophe Geffroy

    © LA NEF n°329 Octobre 2020

    Ref. La peur, pire que le Covid

    À PROPOS CHRISTOPHE GEFFROY:

    Fondateur et directeur de La Nef, auteur notamment de Faut-il se libérer du libéralisme ? (avec Falk van Gaver, Pierre-Guillaume de Roux, 2015), Rome-Ecône : l’accord impossible ? (Artège, 2013), L’islam, un danger pour l’Europe ? (avec Annie Laurent, La Nef, 2009), Benoît XVI et la paix liturgique (Cerf, 2008).

    Ref. La peur, pire que le Covid

    In medio virtus: la peur peut en effet dégénérer en pathologie attisée par la communication médiatique anxiogène des experts ou des gouvernants mais la négation de la pandémie d’un virus mal connu et difficile à maîtriser serait tout aussi contre-productive…

    JPSC

  • La réaction du président de la Conférence des évêques de France à l'attentat de Nice

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    Intervention exceptionnelle de Mgr de Moulins-Beaufort

    29/10/2020

    De retour de Nice avec le président de la République Emmanuel Macron, Mgr Eric de Moulins-Beaufort invite à faire face à la colère, la haine, la peur ou le désespoir...

    Le président de la Conférence des évêques de France adresse un message aux catholiques, mais aussi aux musulmans.

    Il confie également sa prière au soir de l’attentat qui a coûté la vie à 3 catholiques dans la Basilique Notre-Dame de l’Assomption.

    Entretien exceptionnel animé par Philippine de Saint Pierre.

    "Il faut que la peur et la colère se transforment en une énergie pour le plus grand bien ". 

    A retrouver sur www.ktotv.com.

    Le message des évêques de Belgique aux évêques de France

  • Covid19 : interdiction des célébrations religieuses en France à compter du 2 novembre 2020

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    Lu sur le site web de « Famille chrétienne » sous la signature d’Antoine Pasquier:

    paroisse-vide-de-fideles_article_large.jpg« Dans son discours détaillant les mesures prises pour le confinement, jeudi soir, le Premier ministre Jean Castex a annoncé l'interdiction de toute célébration religieuse, à l'exception des enterrements et des mariages avec un nombre limité de personnes.

    Le Premier ministre Jean Castex a confirmé jeudi 29 octobre au soir, lors d'une conférence de presse, l'interdiction de toute célébration religieuse publique à compter du lundi 2 novembre. "Les cérémonies religieuses seront interdites", a-t-il déclaré dans son allocution précisant les modalités pratiques du confinement. Les lieux de culte resteront cependant ouverts. Une tolérance sera toutefois appliquée "pour les cérémonies de ce week-end de la Toussaint et pour les déplacements dans les cimetières et les commerces de fleurs". Les cérémonies d'obsèques seront, quant à elles, autorisées "dans la limite de trente personnes", ainsi que les mariages "dans la limite de six personnes". La suspension des offices religieux avait déjà été annoncée aux représentants des cultes, mercredi soir, par le ministre de l'Intérieur au cours d'une visio-conférence.

    Une liberté "non négociable"

    Plusieurs voix se sont déjà élevées pour dénoncer cette restriction de la liberté de culte. "La liberté de culte n’est pas négociable, a indiqué Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, sur Twitter. Si commerces et écoles restent ouverts, les catholiques doivent avoir le droit d’assister à la messe".

    Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban, juge cette décision scandaleuse. "Nous avions prévu de célébrer des messes pour les défunts toute la semaine prochaine, à la demande des familles, notamment celles durement éprouvées lors du premier confinement. Si nous ne le faisons pas, nous manquerions à notre devoir !". Certains envisagent déjà des recours en justice, comme ce fut le cas au mois de mai dernier.

    Cette décision est d'autant plus mal acceptée par les catholiques après l'attentat perpétré jeudi matin contre la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice, où trois personnes ont été tuées. "Malgré le covid, malgré la menace d’attentats, je suis partisan d’un maintien de l’exercice du culte, confie à Famille Chrétienne l’abbé Vincent Bottin, curé de la paroisse de la Sainte Famille à Nice. Nous devons pouvoir continuer à nous rendre dans les églises et à assister à la messe".

    Ref. France Confinement : le Premier ministre confirme l'interdiction des célébrations religieuses

    Ces interdits sanitaires, radicaux et successifs, auront-ils finalement aussi raison d’une pratique religieuse déjà largement érodée parmi les chrétiens occidentaux, et à qui le tour: aujourd'hui ou demain ?

    JPSC

  • Non, il n’existe pas de droit au blasphème!

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    Un rappel bienvenu de Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon, lu sur le site web «salon beige » : 

    Cattenoz 870x489_mgr_jean_pierre_cattenoz-ruderic.jpg« Une question me travaille depuis des semaines : le blasphème est-il vraiment un droit en démocratie ? Les caricatures blasphématoires sont-elles un droit en démocratie ? Malgré les affirmations du président de la République, je réponds non à cette question et je voudrais argumenter ma réponse.

    En terre d’Islam radical, le blasphème contre le prophète ou le Coran est passible de la peine de mort et dans certains cas par décapitation. Dans l’Église catholique, quand un tabernacle ou un ciboire contenant la présence réelle du Seigneur est profané, les chrétiens célèbrent des messes de réparations et de demande de pardon pour de tels actes de profanation.

    Après les attentats de “Charlie Hebdo”, tout le monde était “Charlie” ! Personnellement, j’ai toujours affirmé : “Je ne suis pas Charlie”, tout en condamnant avec force les auteurs de cet attentat barbare et odieux. Il était fondamental de condamner l’attentat, mais il était tout aussi fondamental de me dissocier d’un journal qui fait sa une de caricatures aussi blasphématoires les unes que les autres.

    Lorsque “Charlie” a pu reparaître des mois plus tard, la une était toujours scandaleuse et m’a profondément blessé. Elle représentait le pape Benoît XVI sodomisé par le prophète ! Et la presse s’est réjouie de voir ce “journal” renaître de ses cendres. Quelques temps après, j’ai eu l’occasion, lors d’un repas à la préfecture d’Avignon avec le ministre de l’Intérieur de l’époque, et les représentants des cultes de poser au ministre la question suivante : le blasphème semble faire partie des gènes de “Charlie Hebdo”, mais ne pensez-vous pas que la liberté de publier blasphème et caricatures s’arrête là où je blesse gravement mes frères ? Et je lui ai dit combien j’avais été profondément bouleversé de voir ainsi bafouer le pape Benoît et même de voir bafouer le prophète à travers cette caricature. Il m’avait répondu à l’époque qu’au gouvernement, il y avait eu un débat, car un certain nombre de ministres condamnaient une telle caricature au nom même d’une limite à la liberté dans un monde où nous sommes invités à vivre en frères.

    Je dois avouer que j’avais pleuré devant une telle caricature qui blessait ma sensibilité de chrétien. Comment des journalistes peuvent-ils agir ainsi au nom d’un pseudo droit à une liberté totale et sans limites de caricaturer jusqu’à l’extrême et de s’en glorifier ? La démocratie ou le laïcisme n’ont rien à voir en cela.

    Je croyais – naïvement peut-être – que l’homme était fait pour vivre en société et que la République avait cru bon d’emprunter aux chrétiens le symbole de la “Fraternité” comme emblème de la République ! Si nous sommes appelés à vivre ensemble en frères, la liberté de chacun s’arrête là où je blesse mon frère. Je peux certes entamer le dialogue avec un frère qui ne partage pas mon point de vue, et user de tout mon pouvoir de persuasion, mais déclarer d’emblée que le blasphème et les caricatures, quelles qu’elles soient sont un droit en démocratie, cela n’est pas juste, cela n’est pas vrai.

    En même temps, cela ne justifie en aucune façon la décapitation d’un professeur d’histoire qui voulait réfléchir avec ses élèves sur la portée de telles caricatures et sur un tel blasphème remis au goût du jour dans une presse à scandale.

    Je dois avouer combien je suis resté sans voix devant les déclarations du président de la République, qui plus est parlant depuis le Liban, face à un tel acte. Il a justifié au nom même de la démocratie la liberté de dire et de publier tout et n’importe quoi, la liberté au blasphème sous toutes ses formes. Je croyais rêver !

    Je comprends qu’il soit de bon ton aujourd’hui de se moquer des religions et de les traîner dans la boue, mais les auteurs de tels comportements se rendent-ils compte qu’ils bafouent la liberté dans son vrai sens, son sens profond et authentique ?

    Au nom même de la fraternité, base de toute vie en société, je ne peux que redire : la liberté de chacun s’arrête là où je blesse gravement mon frère ! Il s’agit là d’une vérité fondement même de toute vie en société ou alors nous allons vers une dérive totalitaire qui ne dit pas son nom. En même temps, il nous faut condamner avec force les actes de violences et de barbarie qui prétendent répondre à cette conception erronée de la liberté.

    + Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon »

    Ref: Non, il n’existe pas de droit au blasphème!

    Qui sème le vent récolte la tempête pour lui et pour les autres. Et surenchérir en absolutisant la laïcité comme un dogme d’Etat ne fait qu’ajouter un tison sur le feu des guerres de religion. JPSC

  • Euthanasie : une pente glissante et incontrôlable

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    D'Henrianne de Pontbriand sur aleteia.org :

    Pays-Bas, Belgique, Suisse… L’incontrôlable « pente glissante » de l’euthanasie

    28/10/20

    D’année en année, les pays qui ont ouvert la boîte de Pandore de l’euthanasie franchissent un pas de plus dans l’élargissement de ses conditions d’accès. La dernière transgression en date vient des Pays-Bas avec l’euthanasie des mineurs.

    En Europe, les Pays-Bas ont été les premiers à dépénaliser l’euthanasie, en 2001. Depuis, ils n’ont fait qu’élargir les conditions d’accès, année après année : pour les personnes démentes, pour « vie accomplie », pour les enfants de plus de 12 ans, puis ceux de moins d’un an. 

    Le 14 octobre dernier, le ministre de la Santé a annoncé que des enfants de moins de 12 ans pourront la demander. Quelle sera l’étape suivante ? L’euthanasie à l’insu du patient, sur simple décision du médecin ? Car même la définition de « souffrance insupportable », assouplie en 2007 alors qu’elle est au cœur du dispositif légal, est une notion subjective. Aujourd’hui, un quart des décès du pays est provoqué, et l’euthanasie devient un simple acte médical remboursé.

    Une dérive mondiale 

    La Belgique et le Luxembourg ont suivi les Pays-Bas en 2002 et 2009, en donnant accès à l’euthanasie, « strictement encadrée », aux majeurs souffrant d’une maladie incurable. En 2014, la Belgique l’a élargie aux mineurs. La Suisse, quant à elle, autorise le suicide médicalement assisté, et des associations telles qu’Exit ou Dignitas accueillent les « clients » des pays voisins, promettant une mort programmée contre « monnaie sonnante et trébuchante ». 

    Outre-Atlantique, le même schéma se retrouve au Canada, où l’aide médicale à mourir a été autorisée en 2016 quand le patient est en phase terminale d’une maladie incurable. Mais la Cour constitutionnelle a jugé « discriminatoire » cette restriction vis-à-vis des malades dont la mort n’est pas prévisible à court terme. Elle a donc obligé le gouvernement à modifier sa loi, et à élargir les conditions d’accès. Mais combien de temps « tiendra » cette nouvelle loi ? Quelle sera la prochaine évolution ? 

    « On glisse vers le meurtre aléatoire de malades sans défense »

    Finalement, chaque fois qu’un pays dépénalise l’euthanasie, le schéma se répète invariablement. Les conditions sont d’abord relativement restreintes, généralement limitées aux malades incurables en phase terminale. Puis d’année en année, les restrictions tombent l’une après l’autre, les conditions s’élargissent comme des digues qui sautent face à un torrent trop puissant. Et chaque pays entraîne à sa suite les pays voisins, comme par contagion. 

    Le gériatre néerlandais Bert Keizer qualifie ce phénomène de slippery slope (« pente glissante ») : « Ceux qui se lancent dans l’euthanasie s’aventurent sur une pente glissante le long de laquelle on glisse irrévocablement vers le meurtre aléatoire de malades sans défense. Chaque fois qu’une limite a été fixée, elle a ensuite été repoussée ».

    En définitive, accepter la dépénalisation de l’euthanasie, même sous certaines conditions très strictes, c’est ouvrir la porte à une culture euthanasique qui grandira d’elle-même. Les pays qui ont ouvert la boîte de Pandore le montrent bien : aucune loi n’arrive à en contenir l’expansion progressive. Déjà en France, la sédation profonde et continue jusqu’au décès accompagnée de l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation a marqué un tournant. Les morts de la première vague de Covid-19 à peine pleurés, Alain Cocq revendiquait une aide médicale à mourir. Au lieu de lorgner vers nos voisins, saurons-nous être sages ? Saurons-nous découvrir le sens de ces fins de vie si riches en humanité pour ceux qui partent, comme pour ceux qui restent ?

    Pour aller plus loin : www.genethique.org

  • Culte : les assemblées limitées à 40 personnes

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    Le nouvel Arrêté Ministériel qu'a pris par notre gouvernement fédéral et entrant en vigueur dès ce jeudi 29, fait entrer notre pays dans un confinement beaucoup plus strict. Ci-dessous cinq mesures qui concernent plus particulièrement nos communautés :

    1. Le couvre-feu est maintenu entre 22h et 6h du matin
    2. Les rassemblements de plus de 4 personnes ne sont pas autorisés, sauf pour des enfants de moins de 12 ans: ceci rend toute activité paroissiale collective impossible, sauf pour les enfants. 
    3. Les cultes dominicaux, de semaines, les baptêmes, mariages et funérailles religieuses et toute autre activité dans une église ne peuvent se faire qu'en présence de maximum 40 personnes, les enfants de moins de 12 ans non-compris. Les règles de distanciation et de port de masque restent d’application. 
    4. Les églises peuvent rester ouvertes. Nous demandons aux curés, équipes pastorales et conseils de fabrique de faire leur possible pour qu'elles le soient le plus possible. Nos concitoyens auront, plus que jamais, le besoin de se recueillir. 
    5. Le télétravail est la règle. S’il n’est pas possible, la distanciation sociale doit impérativement être garantie.
  • Message des Évêques de Belgique pour la Toussaint et la Commémoration des défunts 2020

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    Covid-19: mesures à respecter lors des funérailles – Diocèse de Liège –  Diözese Lüttich

    A tous les collaborateurs et les fidèles des diocèses en Belgique  

    Chers Amis, 

    La courbe du coronavirus est dangereusement repartie à la hausse dans notre pays à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. Le nombre quotidien de nouvelles infections par la Covid-19, les admissions à l'hôpital, les patients en soins intensifs et les décès continuent d'augmenter.   Cette situation particulièrement dangereuse est très préoccupante pour notre société dans les prochains mois, à l'approche de l'hiver. Ces derniers jours, le Comité national de concertation et les Gouvernements de Bruxelles, de Wallonie et de Flandre ont publié des mesures supplémentaires ; d'autres mesures devraient suivre. Ce n’est qu’ensemble que nous pouvons vaincre la Covid-19. Nous appelons toutes les communautés chrétiennes et les croyants à collaborer loyalement avec les autorités responsables et à observer strictement les règles promulguées. Ce sens civique est essentiel pour marquer notre solidarité. 

    Personne n'est à l’abri du virus. On peut le contracter n’importe où, à n’importe quel âge et quel que soit son milieu social. Nous sommes tous solidairement responsables les uns des autres. Personne n'est superflu dans la prise en charge de ceux qui souffrent aujourd’hui. Que pouvons-nous faire ? Être attentifs aux personnes touchées par le virus, par ses conséquences sociales ou par l'impact des mesures nécessaires, dans notre voisinage. Prendre contact avec les personnes âgées, les personnes seules ou les personnes handicapées qui doivent s’autogérer. Offrir une aide de voisinage. Chacun peut prendre personnellement l'initiative. Les paroisses peuvent collaborer avec des associations ou des réseaux de bénévoles. Un petit geste peut faire toute la différence ! 

    On recherche, de plus en plus, des bénévoles dans certains services ou secteurs qui connaissent des difficultés particulières. Des personnes momentanément sans travail peuvent trouver un emploi temporaire dans des secteurs gravement touchés. Cela vaut surtout pour le secteur médical. Les médecins, les infirmières et les professionnels de la santé (en hôpital, dans les centres de soins de santé et dans le cadre des soins à domicile) sont soumis à une pression croissante. Ils ont à peine pu récupérer depuis le mois de mars. Leur effectif devient trop faible par rapport au nombre croissant de patients. Des bénévoles pourraient renforcer temporairement leurs rangs. De même, par exemple, dans les écoles quand les enseignants tombent malades ou pour aider les éducateurs pour l'accueil des enfants. Ou encore pour des services sociaux quand le personnel n’est plus suffisant pour aider les familles ou les personnes en situation difficile. Celui qui a un talent particulier peut réellement l'offrir à bon escient. 

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  • Déferlement haineux en Pologne

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    27 octobre 2020

    Violence féroce dans les rues après l’arrêt de la Cour constitutionnelle abolissant l’avortement eugénique : des églises profanées dans tout le pays et des affrontements provoqués par des pseudo-défenseurs de femmes : tel est le vrai visage des promoteurs de l’avortement dans toute l’Europe. Le courage des évêques, avec l’Eglise prise d’assaut : « L’Eglise ne peut pas cesser de défendre la vie ».

    Menaces et violences, listes de proscription et vandalisme, le tout scientifiquement planifié et grassement financé par les philanthropes chantres de la société ouverte, voici le vrai visage des promoteurs de l’avortement dans toute l’Europe, des escouades nazies en action contre les églises, les fidèles chrétiens et les défenseurs de la dignité humaine en Pologne et en Allemagne. Nous avons documenté de façon très détaillée l’événement historique qui s’est déroulé en Pologne avec la décision de la Cour constitutionnelle jeudi dernier 22 octobre, et les protestations des institutions, des médias et d’imposantes associations « humanitaires ».

    Les marches de protestation, largement invoquées et soutenues de l’étranger, ont commencé dès la lecture de l’arrêt qui a aboli l’avortement eugénique dans le pays européen, dans la nuit du 22 au 23 octobre. Peu suivies, elles ne pouvaient pas se terminer ainsi et en effet, sous les braises, se préparaient des actes de vandalisme, de blasphème et d’incivilités contre les messes et les fidèles le dimanche 25 octobre.

    Des églises barbouillées par des pseudo-artistes avec des slogans et des images de chasse aux sorcières, des petits groupes de personnes agenouillées devant la cathédrale de Varsovie qui, pendant les messes, criaient des slogans des années 70 : « Mon corps, mon choix », « C’est une guerre » et encore « Sadiques ! Nous venons vous chercher. » Pendant ce temps, à Poznan, dans l’ouest de la Pologne, un groupe de protestataires a organisé une manifestation à l’intérieur de la basilique des SS Pierre et Paul, en file devant l’autel pour interrompre la célébration eucharistique. La série de manifestations s’est déroulée sous le nom de « Parole pour le jour du soleil », en référence à un programme télévisé hebdomadaire consacré à la lecture de la Bible.

    À Katowice, des protestations bruyantes avec des cortèges de voitures et l’entrée de la cathédrale protégée uniquement par un cordon de police: toutes ces actions sont en violation à la fois des lois polonaises interdisant l’offense des sentiments religieux, et du lockdown introduit dans le pays le samedi 24 octobre.

    Dimanche, le président de la Conférence épiscopale polonaise a exhorté les défenseurs de l’avortement eugénique à exprimer leur opposition « d’une manière socialement acceptable ». « Profaner des églises et des autels avec violence, vandaliser des bâtiments sacrés, perturber les services religieux et empêcher la liberté de culte ne sont pas la bonne façon d’agir dans un État démocratique », a déclaré l’archevêque Gadecki. « J’exprime ma tristesse de voir que dans de nombreuses églises aujourd’hui, les croyants ont été empêchés de prier et que leur droit de professer leur foi leur a été arraché par la force ».

    Parmi les églises visées par les manifestants figure celle de l’évêque de Poznam, Mgr Gadecki, qui a souligné que ce n’est pas l’Église qui décide si les lois sont conformes à la constitution polonaise. « Pour sa part, l’Église ne peut pas cesser de défendre la vie, ni ne peut s’abstenir de proclamer que tout être humain doit être protégé de la conception à la mort naturelle ».

    Le résultat de cette haine folle contre l’Église et la plus haute institution de l’État polonais est clair : 226 manifestations non autorisées, 23 infractions pénales graves ont été commises, 481 délits mineurs ont été accomplis, 142 sanctions administratives et 281 accusations pénales sont en instance devant les tribunaux dans différentes villes du pays. Ce sont les chiffres que le chef de la police, Mariusz Ciarka, nous a présentés. Tout cela, rappelons-le, a été causé, du moins apparemment, par la décision de la Cour constitutionnelle polonaise, 11 juges pour et seulement 2 contre, qui a abrogé et interdit les avortements eugéniques. L’arrêt complet de la Cour n’est pas encore disponible, mais le lien entre l’avortement et l’eugénisme est clair, il ne sert à rien de se cacher derrière son petit doigt.

    S’agit-il de protestations spontanées ? Non, soyons clairs, il y a une régie ponctuelle, planifiée et puissante. Ce n’est pas un hasard si, en Allemagne, à Cologne, au même moment où ces groupes de « Black Block », cagoulés et déguisés avec jupons et pantalons, défilaient et vandalisaient les églises en Pologne, d’autres menaçaient avec les mêmes cris les nombreux paroissiens qui assistaient à la projection du film « Unplanned » (Abby Johnson’s Story).

    Après la projection du film, il y a eu un débat sur le film et la présentation des services d’assistance et de conseil d’ALfA, une organisation qui aide les femmes enceintes. Un groupe de féministes a profité de l’occasion pour barbouiller une statue de la Vierge avec de la peinture rose et pour barbouiller le mur de la paroisse avec les mêmes slogans que leurs camarades polonais : « Vous avez le Sang sur les mains » et « Adversaire de l’avortement, nous Vous prendrons tous ».

  • Pays-Bas : "Ne faites pas le dernier pas qui rendrait l'euthanasie applicable à tous les âges"

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    De Vatican News :

    Pays-Bas: l’Église se dresse contre la dépénalisation de l’euthanasie des enfants

    Le premier pays au monde à avoir légalisé l’euthanasie s’apprête à éliminer l’une des dernières restrictions, qui concernait les enfants de 1 à 12 ans.

    27 octobre 2020

    La récente décision du gouvernement néerlandais d'étendre la dépénalisation de l'euthanasie aux enfants de 1 à 12 ans en phase terminale suscite la controverse. Jusqu'à présent, aux Pays-Bas, premier pays au monde à avoir légalisé l'euthanasie, sa pratique n'était pas pénalement punissable pour les personnes majeures ayant exprimé le souhait d’avoir recours à cette méthode, ainsi que pour les nourrissons atteints de maladies terminales à la demande de leurs père et mère, pour les enfants de plus de 12 ans, avec leur consentement et celui de leurs parents, et pour ceux de 16 à 18 ans, même sans le consentement de ces derniers. Mais la loi ne prévoyait pas de possibilité d’euthanasie pour les enfants de 1 à 12 ans atteints d'une pathologie incurable et douloureuse, et plusieurs pédiatres demandaient des précisions sur ce point.

    La réponse est venue il y a deux semaines, lorsque le ministre de la Santé, Hugo de Jonge a annoncé au Parlement l'accord du gouvernement pour l'extension de la dépénalisation à cette tranche d'âge, en précisant que les nouvelles dispositions ne seront pas régies par une nouvelle loi, mais par de simples règlements complémentaires qui entreront en vigueur dans les prochains mois.

    Pour justifier cette décision, le ministre a cité les conclusions d'une étude commandée par l'exécutif à un groupe d'experts qui, d'une part, recommande d'améliorer les soins palliatifs et la connaissance de ces soins pour les enfants âgés de 1 à 12 ans, mais, d'autre part, affirme que dans les quelques rares cas (entre 5 et 10 par an à l’échelle nationale) où ceux-ci ne suffisent pas à soulager la souffrance, les pédiatres devraient avoir la possibilité de pratiquer l'euthanasie sur ces enfants «sans être punis». En pratique, un médecin agissant pour cette «cause de force majeure» ne serait pas pénalement punissable.

    L’opposition ferme de l’Église

    Plusieurs forces politiques d'inspiration chrétienne ont pris des mesures contre cette mesure. La position de l'Église catholique a été quant à elle exprimée par le cardinal Willem Eijk, archevêque d'Utrecht, dans une lettre adressée au gouvernement. «Si cette disposition devient une réalité, la vie des gens peut être interrompue par les médecins dès la conception, à tout âge, sous certaines conditions et sans sanction. La boucle est donc bouclée», lit-on dans la lettre, dans laquelle il est souligné que depuis le début du débat sur l'euthanasie aux Pays-Bas, les critères sont devenus de plus en plus larges : «Au début des années 80, on considérait qu'elle était acceptable dans la phase terminale d'une maladie physique. Plus tard, avant même la phase terminale. Dans les années 1990, elle a également été appliquée aux troubles psychiatriques et à la démence. Depuis le début de ce siècle, elle a été appliquée aux nourrissons handicapés. Et bientôt, elle sera également appliquée aux enfants âgés de 1 à 12 ans.»

    «Cependant, la vie humaine est une valeur fondamentale dès la conception, souligne le cardinal Eijk. Sa valeur ne peut donc pas être contrebalancée par d'autres considérations, comme la souffrance due à une maladie ou à un handicap, même pour les enfants». Il n’est donc jamais licite de donner volontairement la mort, et la fourniture de soins palliatifs reste une «obligation morale» vis-à-vis de toute personne dont la maladie ne serait pas ou plus curable, rappelle l'archevêque d'Utrecht, en citant le récent document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Samaritanus bonus.

    Selon le cardinal Ejik, le projet en question soulève d'ailleurs le risque d’un moindre investissement dans la recherche sur les soins palliatifs. «Ne faites pas le dernier pas qui rendrait l'euthanasie applicable à tous les âges», conclut le primat des Pays-Bas.