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A propos du bilan de Margaret Thatcher, on a eu l'occasion de lire ou d'entendre assez largement le pour et le contre, ce qui est assez rare dans les médias.
Je n'ai toutefois vu aucun rappel de son attitude à l'égard de l'avortement. Au Royaume-Uni, celui-ci est autorisé - pour raisons de santé, sociales, économiques… - jusqu'au sixième mois inclus de la grossesse, et cela peut encore être prolongé sur indication médicale. (On en connaît aujourd'hui les dérives.) Il y a eu, dans les années 80, des tentatives pour au moins restreindre ce délai: Margaret Thatcher s'y est toujours opposée fermement. On est de fer ou on ne l'est pas…
Une attitude à l'opposé de celle du président Reagan avec lequel on fait fréquemment le rapprochement. Lui fut un authentique défenseur de la vie, mais l'exécutif fédéral américain est sans pouvoir direct en la matière.
Ce qui est confirmé ICI :
"... En tant que députée, elle est l'un des seuls conservateurs à soutenir la légalisation de l'avortement proposée par David Steel Elle prend également parti contre l'abrogation de la peine de mort."
Le Père Aidan Nichols, dominicain, est l'un des plus brillants théologiens britanniques actuels. Il est l'auteur prolifique d'une quarantaine de livres sur des sujets très variés, dont la pensée de Joseph Ratzinger. La publication deChristendom Awake a fait grand bruit dans le monde anglo-saxon, car ce livre programme invite l'Eglise à redynamiser toute la culture contemporaine, de l'architecture à la famille, de la philosophie à la spiritualité, ou de l'art à la politique. La sortie de son édition française était attendue. Les titres des chapitres sont autant d'appels à retrouver sa capacité de transformation et de renouvellement de toutes les activités humaines : réassocier foi et culture, réenchanter la liturgie, reconstituer une société de foyers, resacraliser la culture matérielle, repenser le féminisme, reconcevoir l'oecuménisme, reconquérir la Bible, recréer la vie religieuse, sauver les Saints Innocents, réimaginer l'Etat de chrétienté etc. C'est dans un dialogue permanent avec la culture contemporaine (y compris dans de ce qu'elle peut avoir de contestable) que le Père Aidan Nichols repense à frais nouveaux une nouvelle évangélisation intégrale (mais non intégriste). La « chrétienté » qu'il appelle de ses voeux n'est pas un rêve nostalgique d'un état historique disparu, mais une société qui prend au sérieux la Résurrection du Christ. (via "Chrétiens dans la Cité")
Face à la détermination du gouvernement français à imposer "le mariage pour tous", les prêtres du "Padreblog" déterminent les exigences auxquelles doit obéir un engagement chrétien non violent mais résolu :
AGIR EN CHRÉTIEN
Vous êtes nombreux à nous demander des critères de discernement pour prendre part à la mobilisation contre le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe. Le climat s’est encore alourdi. Sentant l’opinion publique se retourner, le gouvernement accélère et choisit en effet de passer en force.
Cette accélération est une nouvelle erreur que dénonce sévèrement le Cardinal Vingt-Trois : « que tous les moyens aient été mis en œuvre pour éviter le débat public, y compris dans le processus parlementaire, peut difficilement masquer l’embarras des promoteurs du projet de loi. Passer en force peut simplifier la vie un moment. Cela ne résout aucun des problèmes réels qu’il faudra affronter de toute façon » (discours aux évêques de France du 16 avril 2013 à Paris).
Surprise et consternation aux Etats-Unis après des attentats à la bombe qui ont fait trois morts et 141 blessés dont dix graves à Boston, alors que la ville était pleine de touristes à l’occasion du marathon international. 26000 coureurs participaient au marathon. Le symbole est fort puisque l’attentat est aussi intervenu le jour des patriotes aux Etats-Unis.
Le pape profondément blessé par la nouvelle
Dans un télégramme adressé au cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston, le pape se dit profondément blessé par la nouvelle : ces actes de violence perpétrés lundi soir dans la ville américaine et qui ont causé la perte de vie humaine et de nombreux blessés. « Le Pape François souhaite que je vous transmette sa sympathie et sa proximité en prière », écrit le cardinal Bertone, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège et signataire de ce message.
Après cette « tragédie insensée » le pape François invoque « la paix de Dieu pour les morts, sa consolation pour les personnes en souffrance et sa force pour ceux qui sont engagés dans la poursuite des travaux de secours et d'intervention ».
« En ce moment de deuil, poursuit le télégramme, le saint Père prie pour que tous les habitants de Boston soient unis dans la volonté de ne pas se laisser surmonter par le mal mais de combattre le mal par le bien, travaillant ensemble pour construire une société toujours plus juste, libre et sûre pour les générations à venir. »
Réactions des évêques américains
L’Eglise catholique américaine a réagi suite à ces violences. Le cardinal Timothy Dolan, président de la conférence épiscopale américaine a rappelé dans une déclaration que le « diable existe et que la vie reste fragile ». L’archevêque de New York prie pour les victimes et pour la restauration de la paix. « La croissance de la culture de la violence - a déclaré le prélat - doit être affrontée par des mesures de sécurité. Nous devons nous demander comment faire pour promouvoir la paix et le respect de chacun dans notre monde ». Le Cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston, a exprimé toute sa douleur après cet acte de violence « insensé ». Ses prières sont dirigées vers les victimes et les blessés.
(…) L'insistance du pape pour appeler l'Église à se porter à la « périphérie » de notre monde est sans doute beaucoup plus riche de sens que ne le laisserait supposer une écoute rapide. Il est clair qu'il vise bien les périphéries sociales de nos sociétés et qu'il nous invite à rejoindre tous ceux que la vie malmène. Mais, et cela est moins entendu et souligné, il parle aussi beaucoup des « périphéries existentielles » qui ne visent pas seulement la marginalité sociale, mais aussi les drames intérieurs de la liberté humaine et le désespoir qui résultent d'un monde qui prodigue des jugements sévères sans annoncer l'espérance de la miséricorde. Ne voyons-nous pas que, sous les apparences d'un libéralisme moral ou, pour mieux dire, d'un libertarisme moral, nos sociétés secrètent une avidité pour dénoncer les coupables qui ne se soumettent pas à la loi commune ?
Prochaine rencontre du cycle de lunch-débats organisé à l’Université de Liège sur le thème "les droits de l'homme en péril" par le Groupe de réflexion sur l’éthique sociale et le Cercle inter-facultaire de l’Union des étudiants catholiques de Liège.
Mercredi 24 avril 2013 à 18h00
à l'Université de Liège
Place du XX août, 7, 1er étage (Salle des Professeurs)
Les Dix Commandements et les Droits de l’Homme
Un entretien entre
Mgr André-Joseph LEONARD
archevêque de Malines-Bruxelles
et M. Albert GUIGUI
grand rabbin de Belgique
Les racines spirituelles communes aux juifs et aux chrétiens ne les invitent-elles pas à un témoignage commun pour relever les défis de notre temps ? Plus fondamentalement que toutes les déclarations des droits de l’homme, leDécalogue n’est-il pas le message éthique commun d'une valeur permanente pour Israël, pour l'Eglise, pour les non-croyants et pour toute l'humanité ? En quoi les « Dix Commandements » fondent-ils une juste vision de l’écologie de la nature dans toutes ses dimensions, en particulier celle de la famille humaine ? Le drame bouleversant de la Shoah n’est-il pas, pour ainsi dire, l’archétype de tous les drames contemporains où l’humanité s’est engagée, depuis le XXe siècle plus que jamais, sur la voie de la haine mortifèreenracinée dans l'idolâtrie de l'homme, de la race ou de l'État, une haine qui commence lorsque l'homme se place au centre de l'univers ?
Le débat sera modéré par M.Paul VAUTE, chef d'édition de la Libre Belgique-Gazette de Liège
La rencontre aura lieu à la Salle des Professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l’Université de Liège, Place du 20 Août, 7, 1er étage (accès par l’entrée principale, parcours fléché). Horaire : apéritif à 18h00 ; exposé suivi d’un lunch-débat : de 18h15 à 20h30.
Inscription obligatoireavant le 19 avril 2013, par téléphone : 04.344.10.89ou e-mail info@ethiquesociale.org . P.A.F. : 10 €, à régler sur place. L'accès à la salle (cent places disponibles) ne peut être garanti aux personnes qui ne s'inscrivent pas au préalable
Le 21 septembre 2000, une controverse (au sens de la disputatio médiévale) fut organisée, au théâtre Quirino à Rome le 21 septembre 2000, entre le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, et un professeur à l’Université romaine de la Sapienza, le philosophe libertaire Paolo Flores d’Arcais, pour explorer des voies de convergence possibles sur quelques principes absolus relatifs à toute société humaine digne de ce nom. Au moment décisif du dialogue, le modérateur – Gad Lerner, un juif, journaliste à la Repubblica – s’est demandé si des principes aussi fondamentaux que ceux du Décalogue ne pourraient pas être retenus comme base éthique commune, même par des athées (qui y souscriraient seulement « velut si [comme si] Deus daretur »). Mais cette proposition fut aussitôt rejetée par le philosophe laïc.
Ce dernier nia que certaines règles morales ou de droit naturel puissent constituer des postulats, ou des acquis irréversibles, pour l’humanité : le contrat social est toujours relatif, contingent, renégociable. Ainsi, certains revendiquent-ils maintenant à l’ONU l’insertion de nouveaux « droits » (à l’avortement, à l’euthanasie, au choix du « genre » etc.) dans une Déclaration universelle des droits de l’homme vieille de 50 ans à peine (1948) !
Tout s’écoule, disait déjà le vieil Héraclite. Pareille impasse montre à quel point une définition véritablement universelle (selon la formule « ubique, semperet ab omnibus » de Vincent de Lérins, Ve s.) des droits et donc des devoirs humains sans Dieu semble aléatoire.
France: le "mariage pour tous", une loi transgressive
Le Sénat français a voté le jeudi 11 février la loi en faveur du « mariage pour tous ». La loi qui devait être à nouveau examinée à la fin du mois de mai par l’Assemblée nationale française le sera en réalité le mercredi 17 avril, ce qui en dit long sur la volonté du gouvernement français de précipiter le processus legislatif.
Dans un entretien accordé à ZENIT, Monseigneur Tony Anatrella, psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, Consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille et du Conseil Pontifical pour la Santé a déclaré ceci:
Extraits
Sur le plan de la violence:
Il faut regretter et dénoncer tout ce qui mène à la violence et voir, à cette occasion, des groupes extrémistes de part et d’autre se mettre en scène de façon provoquante. La question est de savoir d’où vient la violence ? Celle-ci procède de la loi elle-même qui agresse et fait violence à la société en transgressant l’un des principes majeurs sur lesquels elle se développe et se civilise. La loi viole socialement le respect de la différence sexuelle qui est à l’origine de diverses institutions humaines comme le couple et la famille formés uniquement par un homme et une femme. …
C’est la « droite » sénatoriale qui, devant les Français et devant l’histoire, portera la responsabilité de la facile adoption, vendredi, de la loi Taubira ouvrant le mariage aux couples de même sexe. Par le subterfuge honteux du vote à main levée, une cinquantaine de sénateurs, pas plus, à peu près également répartis entre « droite » et gauche (connaîtra-t-on jamais le décompte et l’identité des votants ?) ont fait basculer la France dans un régime de non-droit et d’idéologie triomphante.
Car lorsque la loi se mêle de nommer blanc ce qui est noir, d’imposer la fiction à la place de la réalité, ce n’est pas seulement une faute, c’est un nihilisme d’Etat. Et comme tout mensonge, il ne peut perdurer qu’en s’imposant par la violence. Ne nous y trompons pas : ce n’est pas seulement une affaire de papas et de mamans.
Et notons bien aussi qu’avec cette rapide adoption, assortie de quelques amendements imaginés pour encore mieux assurer les droits des couples homosexuels, le parcours législatif de la loi Taubira sera non seulement accéléré – l’Assemblée en discutera dès mercredi – mais facilité. Ce sera plié en quelques jours.
Qui lit encore aujourd’hui « La Puissance et la Gloire », ce roman de Graham Graham Greene, dont l’image désespérée et ardente à la fois frappait encore les imaginations dans les années 1950 ? Comme le note Marco Respinti dans un article de la « Bussola », paru en traduction française sur le site « Benoît et moi », rares, malheureusement, sont ceux qui se souviennent que dans le cœur noir du XXe siècle, le Mexique martyr a offert un témoignage de foi et de loyauté au siège de Pierre presque unique dans le monde. Le film "Cristeros" leur est consacré.
"Depuis le début du siècle, explique Respinti, le pays nord-américain était ravagé par une série de coups d'état entrecoupés de querelles politiques qui n'étaient rien d'autre que des «guerre civile» intestines de l'unique appareil maçonnico-laïque en permanence au pouvoir; celui-ci, également marqué par une inquiétante atmosphère jacobino-nationaliste et de fortes impulsions socialistes, se définissait strictement comme anticatholicisme «scientifique». En 1917, du reste - une annus fatalis - le Mexique gouverné par le despote Venustiano Carranza (1859-1920) est allé jusqu'à se donner une constitution qui officialisait de façon positive et consciente cet anticatholicisme dans la loi fondamentale du pays.
Récoltant donc la tempête que ce vent avait depuis longtemps semé, c'est le gouvernement du général Plutarco Elías Calles (1877-1945) (ndt: Plutarco Calles, président du Mexique de 1924 à 1928), un autre tyran, qui tenta la révolution socio-culturelle la plus aboutie et la plus «globalisante» pour atteindre à travers une lutte frontale, le plus grand, l'unique obstacle qui, dans la pratique et dans la vie quotidienne, avait encore le pouvoir de mettre fin à sa marche: l'Église catholique, c'est-à-dire sa hiérarchie et son peuple de fidèles, génératrice d'instituts, de sociétés, d'histoire.
Dans ce cadre, l'intolérable oppression et la persécution déclenchée par le gouvernement contre les catholiques réveillèrent une véritable «Vendée mexicaine», disposée même au sacrifice en armes pour défendre le droit de citoyenneté qui revient à la vérité des choses et à cet humanisme authentique, que seule la perspective catholique sur la société et sur la politique garantit pour tous, c'est-à-dire pas seulement aux catholiques.
L'insurrection mexicaine prit un nom devenu - dans un cercle de savants qui n'ont pas renoncé à la mémoire vivante - célèbre. Elle s'appela «Cristiada» presque une croisade, et ses chevaliers de l'idéal, nobles va-nu-pieds, étaient les «Cristeros». C'était en effet ainsi qu'avec arrogance et pédanterie les ennemis les apostrophaient, estropiant les mots "Christos Reyes", c'est-à-dire «Christ-Roi», en d'autres termes ces gens qui persistaient à lutter et à succomber au cri de «Vive le Christ Roi». Du reste, les Cristeros se battaient en endossant l'uniforme du chapelet ou d'un grand crucifix autour du cou, tout comme leurs «ancêtres» de la Vendée. Et ces insurgés, nullement offensés, s'en vantaient, adoptant volontiers l'épithète (du reste «crétin» vient de «chrétien» utilisé pour offenser ...): comme saint Paul nous enseigne que «chrétien» est un «adjectif de possession» qui signifie «celui qui appartient au Christ», de même Cristeros indiquait ceux qui appartenaient entièrement à l'unique roi, Jésus. En somme, ce petit nom fut un drapeau; et même LE drapeau, l'emblème d'une conception différente de l'action politique et de l'organisation de société, qui s'opposait à celle de ceux qui les persécutaient.
En 1926, le Cristeros se soulevèrent, et pendant trois ans, jusqu'en 1929, tinrent tête à un ennemi incommensurable. Ils innondèrent le sol du Mexique du sang du martyr, celui qui génère des conversions, des saints et le seul vrai bien: la mémoire court ici vers le jeune prêtre jésuite Miguel Agustín Pro (1891-1927), béatifié par le bienheureux Jean-Paul II (1920 - 2005) le 25 Septembre 1988, mais les martyrs mexicains, laïcs, consacrés, sont légion. À la fin, sur le champ de bataille, il en resta un nombre calculé entre 70 et 85 mille.
Après trois années sanglantes, la guerre cessa, sans (jamais) vraiment finir. Sans non plus que s'épuisent les causes profondes qui l'avaient engendrée.
Près d'un siècle plus tard, reste le souvenir d'un sacrifice énorme: qui n'est pas une simple consolation, mais le témoignage, dur, d'une histoire glorieuse avec laquelle un certain monde n'a pas encore réglé tous ses comptes. (…)Le pape Pie XI (1857-1939) consacra en effet à la persécution anti-catholique de ce malheureux pays non pas un mais quatre documents magistériaux, dont trois étaient rien moins que des encycliques, désormais heureusement disponibles dans l'ouvrage «Encycliques sur les persécutions au Mexique, 1926-1937» .
Le premier de ces documents fut la Lettre apostolique Paterna sane, du 2 Février 1926, par laquelle le Pontife suggérait à l'épiscopat mexicain des moyens concrets pour lutter contre les lois anti-chrétiennes promues par le gouvernement du Mexique. Le second est la lettre encyclique Iniquis afflitisque du 18 Novembre de la même année, qui, s'adressant de manière significative à l'Eglise universelle, désignait la souffrance du peuple catholique mexicain comme un modèle de vertu pour tous. Et, lorsque la guerre prit fin, le Pape promulgua l'Encyclique Acerba animi du 29 Septembre 1932, exhortant les catholiques mexicains à une nouvelle (forme de) résistance. Enfin vint la lettre encyclique Firmissimam constantiam du 28 Mars 1937, laquelle légitimait même - en vertu du très ancien droit de résister à l'oppression tyrannique, que le droit naturel et la doctrine catholique regardent positivement - le soulèvement des Cristeros .
Quelques jours, voire quelques heures à peine avant ce dernier document «mexicain» , respectivement le 14 et le 28 Mars, Pie XI avait promulgué les deux encycliques historiques d'excommunication des idéologies violentes les plus connues du XXe siècle et à cette époque particulièrement destructrices, autrement dit le national-socialisme athée (et l'hérésie du «christianisme allemand») à travers l'Encycliques Mit brennender sorge, et le socialisme communiste tout aussi matérialiste et athée, avec l'encyclique Divini Redemptoris. Sur la chaire éternelle de Pierre, le visage qu'assumait à ce moment l'anti-christianisme militant, certes pas une nouveauté, était clair: la somme des deux totalitarismes de masse qui empoisonnaient l'Europe et de la persécution «libérale» américaine qui dévorait le Mexique.
Il est dommage qu'aujourd'hui rares sont ceux qui se rappellent du courage des Cristeros, en lutte contre ces trois figures des cavaliers mortifères de l’apocalypse, alors que le dernier d’entre eux court toujours allégrement au milieu des décombres de la chrétienté occidentale..
Pour « La Libre », Vincent Braun a interrogé Christine Chaillot (extraits) :
Après les violences interconfessionnelles meurtrières du week-end dernier, nous avons questionné Christine Chaillot, spécialiste de chrétientés orientales et auteur du livre "Les coptes d’Egypte" (L’Œuvre éditions, 2011). Avec une population estimée entre 6 et 10 millions d’individus, c’est la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient. Discriminés à tous les étages de la société, les coptes sont régulièrement la cible de violences.
Les troubles entre musulmans et chrétiens coptes sont-ils directement liés à l’islamisation du pouvoir égyptien ?
Il est certain qu’avec un gouvernement et un parlement très majoritairement dominés par les islamistes (Frères musulmans et salafistes), certains salafistes et d’autres groupes radicaux se sentent confortés dans leur idéologie religieuse.(…), tout ce qui n’est pas musulman est impur et doit être éliminé. Il y a un jeu entre le pouvoir politique, gouvernemental, et le peuple qu’on manipule avec ce discours : vous devez être de bons musulmans et voter pour les islamistes. Le plus compliqué, ce sont les mentalités présentes dans une population égyptienne très islamisée.
A chaque fois, il semble qu’il ne faille pas grand-chose pour déclencher ces troubles.
(…) Dans la réalité égyptienne, le moindre fait divers peut provoquer un incendie interconfessionnel. Et prendre des proportions qui dépassent la logique occidentale. Ces faits divers ont souvent lieu dans des quartiers très populaires où certains chefs religieux musulmans radicaux incitent à la violence et à la haine envers les chrétiens (…).
Si on considère que les non-musulmans comme étant impurs, comment voulez-vous qu’on parle de citoyenneté ? En Egypte, on est dans une logique de plus en plus musulmane, islamisée, et de moins en moins dans une logique occidentalisée, où sont inscrits les concepts de droits de l’homme et de citoyenneté. La nouvelle constitution égyptienne inclut une majorité d’éléments islamisants qui vont permettre d’islamiser davantage la société. Elle reflète cette Egypte de plus en plus islamisée. La minorité qui veut la démocratie, des musulmans et des chrétiens, continue de manifester depuis l’arrivée au pouvoir de Mohamed Morsi pour que la révolution démocratique prenne le dessus.
Les obsèques de dimanche ont vu s’exprimer cette contestation du pouvoir islamiste. On y a vu des slogans anti-Morsi.
Ces slogans anti-Morsi étaient justifiés par le fait que les coptes considèrent qu’ils ne sont pas bien protégés par la police, ce qui était déjà le cas sous Moubarak. Et la nouvelle constitution garantit seulement une liberté de culte. Mais dans un Etat qui se réfère à la charia, on peut vite glisser vers le concept de dhimmitude (protection des peuples soumis par les pouvoirs musulmans d’antan). Mais est-il possible, au XXIe siècle, qu’un pays musulman en revienne à un système de soumission (d’une partie de sa population). Le problème à résoudre, en Egypte, est de savoir comment changer ces mentalités pleines de haine ? Comment faire une éducation aux droits de l’homme et à la citoyenneté (deux concepts importés) dans une société déjà très islamisée ?
Les chrétiens représentent dix pourcents de la population égyptienne : cette importante minorité historique est l’héritière des autochtones qui n’ont pas apostasié leur foi sous le coup des invasions musulmanes. Elle mérite un statut approprié garanti sur le plan international, au même titre d’ailleurs que toutes les minorités confessionnelles du monde islamique. Un beau sujet de préoccupation pour tous ceux qui font profession de dialogue interreligieux et de promotion des droits de l’homme
Réflexion du Père Cédric Burgun, prêtre du diocèse de Metz, membre de la Communauté de l'Emmanuel
Un séminariste de ma paroisse nous rapportait les mots, bien sentis, d’un cardinal américain : « le monde permet tout, mais ne pardonne rien ! Dans l’Église, quant à elle, tout n’est pas permis, mais elle pardonne tout ! ».
Quand je vois la vague de colère, de mensonges, d’outrages qui se déversent ces jours-ci sur Jérôme Cahuzac, je ne peux m’empêcher d’être dubitatif. Quel est ce monde politique, social, public, médiatique, qui prône d’un côté la liberté à outrance : libéralisme économique, social, sexuel, etc., et qui de l’autre condamne avec une violence inouïe à la première faute ?
Je sais bien que ces fautes politiques choquent. Je sais bien qu’il faudrait plus d’honnêteté en politique et dans la vie publique. Je sais aussi que peu d’élus peuvent s’en réclamer. Mais quelle est cette société qui ne recherche que des boucs émissaires ? Quels sont ces médias qui se délectent de faire tomber des hommes, les uns après les autres, sans se soucier de leur santé physique ou mentale ? …
Le monde se bat contre l’Église depuis tant d’années. Mais l’Église, elle, sait distinguer entre les actes de péché et le pécheur. Les actes sont condamnés ; jamais la personne. Le monde, lui, s’en fout : si un acte est mauvais, c’est toute la personne qui paye et qui doit tomber.
Qui sommes-nous ? Dans quelle société sommes-nous arrivés pour déverser tant de haine ? Le scandale de cet homme, c’est en fait le scandale d’une société tout entière où plus personne ne cherche réellement à être honnête, à payer ses taxes, à payer ses impôts, à servir le bien commun et à partager avec l’autre (la société n’ignore-t-elle pas aujourd’hui ce que veut dire ce mot ?). Le scandale de cet homme, c’est le reflet d’une société où chacun veut sauver sa peau plutôt que celle de son voisin.