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Spiritualité - Page 197

  • Le Christ, nouvel Adam (Dimanche de la Laetare)

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    Cardinal Joseph Ratzinger [Benoît XVI, pape de 2005 à 2013] 
    Sermons de carême 1981 (trad. Au commencement, Fayard 1986, p. 84 rev.) (source : EAQ)

    « Ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle »

          « Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus : lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix ! C'est pourquoi Dieu l'a exalté et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom » (Ph 2,5-9)... Ce texte extraordinairement riche fait clairement allusion à la première chute... Jésus Christ revient sur les pas d'Adam. Contrairement à Adam, il est vraiment « comme Dieu » (cf Gn 3,5). Mais être comme Dieu, être égal à Dieu, c'est « être Fils » et donc totalement relation : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même » (Jn 5,19). C'est pourquoi celui qui est véritablement égal à Dieu ne se cramponne pas à son autonomie, au caractère illimité de son pouvoir et de son vouloir. Parce qu'il parcourt le chemin inverse, il devient le tout-dépendant, il devient le serviteur. Parce qu'il ne prend pas le chemin de la puissance, mais celui de l'amour, il peut descendre jusqu'au mensonge d'Adam, jusqu'à la mort, et là, ériger la vérité, donner la vie.

    Ainsi, le Christ devient le nouvel Adam par qui la vie humaine prend un nouveau départ... La croix, lieu de son obéissance, devient ainsi le vrai arbre de vie. Le Christ devient l'image opposée au serpent, ainsi que le dit Jean dans son évangile. De cet arbre ne vient pas la parole de tentation, mais la parole de l'amour sauveur, la parole de l'obéissance, par laquelle Dieu lui-même s'est fait obéissant, et nous offre ainsi son obéissance comme champ de la liberté. La croix est l'arbre de vie à nouveau accessible. Dans sa Passion, le Christ, pour ainsi dire, a écarté le glaive fulgurant (Gn 3,24), a traversé le feu et a dressé la croix comme véritable axe du monde, sur lequel se relève le monde. C'est pourquoi l'eucharistie, comme présence de la croix, est l'arbre de vie qui reste toujours au milieu de nous et nous invite à recevoir les fruits de la vie véritable.

  • Covid19 et célébrations du culte en Belgique: les évêques rencontreront le ministre de la Justice

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    Lu ce 12 mars sur « Cathobel » :

    « Les évêques de Belgique rencontreront à nouveau le ministre de la Justice la semaine prochaine concernant l’organisation des célébrations. Voici leur message.

    « Il y a un an, le coronavirus envahissait notre monde. En Belgique, nous avons été et sommes fortement touchés : des décès, des malades, une société en confinement depuis des mois, en raison des règles sanitaires imposées par les chiffres de la contamination. Aucun secteur n’échappe à ces contraintes qui ont causé de graves problèmes familiaux, personnels, culturels, sociaux, économiques et spirituels. Les cultes, à l’arrêt pendant des semaines, ont pu reprendre doucement.

    Suite aux dernières décisions gouvernementales, 15 personnes sont admises dans les lieux de culte pour les célébrations ordinaires, et 50 personnes sont admises pour les funérailles. Lors de la dernière rencontre entre les chefs de culte et le Ministère de la Justice (10.03.2021), les chefs de culte n’ont pas manqué de redire leur désir, déjà envoyé par écrit, que les célébrations puissent se dérouler avec un nombre de personnes proportionnel à la superficie du lieu de culte.

    Les évêques et les chefs de culte rencontreront à nouveau les autorités civiles la semaine prochaine. Ils parleront des mesures concrètes et des conditions pour célébrer avec 50 personnes à l’extérieur. 

    SP avec CP »

    Ref célébrations du culte en Belgique: les évêques rencontreront le ministre de la Justice

    Mais ne nous berçons pas trop d’illusion sur l’ouverture d’esprit du Ministre Van Quickenborne, qui a ses limites. Lire, de Sarah Poucet sur le site Cathobel, le compte rendu de cet échange significatif entre le député Michel de Maegd et le Ministre de la Justice, hier, 12 mars 2021 :

    « Le député MR Michel de Maegd a interpellé le ministre de la Justice sur la limitation de personnes présentes aux célébrations. Il appelle à des mesures cohérentes.

    En séance de la Chambre, le député libéral Michel de Maegd a questionné Vincent Van Quickenborne, en charge des cultes, sur la pertinence des mesures en vigueur. En effet, il ne comprend pas la logique derrière la jauge de 15 personnes. « Limiter à quinze le nombre de fidèles, quelle que soit la taille de l’église, de la synagogue, de la mosquée, c’est un non-sens en termes sanitaires, tout comme d’ailleurs accepter cinquante personnes à des funérailles mais seulement quinze pour les autres cérémonies. En réalité, ce qu’il faut, c’est une norme acceptable et, pour qu’elle soit acceptable pour les fidèles, les pratiquants, il faut qu’elle soit compréhensible en fonction des mètres carrés, tenant compte spécifiquement du risque de transmission du virus qui serait objectivé par les scientifiques. » a-t-il déclaré. Ainsi, il a encouragé le ministre a modifier la norme au profit d’une jauge proportionnelle au nombre de mètres carrés comme le demandent plusieurs responsables des cultes.

    Cela ne semble toutefois pas être à l’agenda du ministre de la Justice qui a rappelé s’être concerté plusieurs fois avec les chefs de culte. Il souligne avoir demandé explicitement que les cultes soient ajoutés au culturel et à l’évènementiel, dans les autorisations d’activité en plein air. « Donc, à partir du 1er avril, les cultes collectifs seront autorisés à l’extérieur avec un maximum de cinquante personnes à la fois. Comme convenu avec les représentants des cultes, nous leur accorderons des assouplissements dès que cela sera possible. Les assouplissements pour les activités intérieures, y compris l’augmentation de la limite de quinze personnes pour les services de culte collectifs à l’intérieur – par exemple, la présence d’une personne par dix mètres carrés, comme vous le proposez – seront prévues, dès le mois de mai. Nous devons encore discuter des modalités à ce sujet. »

    Ref. Michel de Maegd remet en question la limitation de 15 personnes

    JPSC

  • Le cardinal Sarah : "jamais je ne me suis opposé au Pape"

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    De Matteo Matzuzzi sur le site de l'Homme Nouveau :

    Cardinal Sarah : « l'Eglise n'est pas un champ de bataille »

    Cardinal Sarah : <BR> « l'Eglise n'est pas un champ de bataille »

    Après plus de vingt ans de service de l’Église au sein de la curie romaine, le cardinal Sarah, atteint par la limite des 75 ans, a remis au Pape sa démission de préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements le 15 juin dernier. Celle-ci a finalement été acceptée le 20 février dernier. Beaucoup ont été surpris par la soudaineté de ce départ, d'autant plus qu'aucun successeur n'a été nommé au Culte divin et que la prolongation de la charge du Cardinal n'avait été accordée qu'il y a quelques mois. Dans un entretien qu’il a accordé à nos confrères italiens d’Il Foglio, et qu’il a souhaité voir publié en France par L’Homme Nouveau, le cardinal Sarah dresse un bilan de sa mission, évoque ses relations avec le pape François et la vérité sur le livre écrit avec Benoît XVI. Il insiste aussi sur l’importance de la liturgie et de la sainteté, aborde le synode allemand et l'apostasie silencieuse, tout en entrevoyant son action dans l’avenir.

    Éminence, tout le monde a été surpris de votre départ de la Congrégation pour le culte divin . Que signifie ce calendrier ?

    Comme tous les cardinaux, selon la règle en vigueur, j’avais remis au Saint-Père ma lettre de renonciation de préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements en juin dernier à l’occasion de mes 75 ans. Il m’avait alors demandé de continuer ma tâche au service de l’Église universelle « donec alter provideatur », en d’autres termes « jusqu’à ce que le Saint-Père en dispose autrement ». Mais il y a quelques semaines, le Pape m’a signifié qu’il avait désormais décidé d’accepter cette proposition. Je lui ai tout de suite répondu que j’étais heureux et reconnaissant de sa décision.

    Je l’ai souvent dit : l’obéissance au pape n’est pas seulement une nécessité humaine, elle est le moyen d’obéir au Christ qui a mis l’apôtre Pierre et ses successeurs à la tête de l’Église. Je suis heureux et fier d’avoir servi trois papes : saint Jean-Paul II, Benoît XVI et François, à la curie romaine pendant plus de vingt ans. J’ai essayé d’être un serviteur loyal, obéissant et humblement soumis à la vérité de l’Évangile. Même si certains journalistes rabâchent continuellement les mêmes inepties, jamais je ne me suis opposé au Pape.

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  • Le Doyen d'Arlon : "je ne veux plus me taire devant les incohérences des mesures et le mépris dont culte et culture sont l’objet"

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    De cathobel.be :

    OPINION – Culte et culture, des essentiels, que diable !

    Depuis un an, les orientations choisies, les décisions prises, le vocabulaire utilisé, voire labellisé, révèlent une certaine conception de l’être humain qui nous pose question. Parmi celles-ci, qu’en est-il de l’essentiel pour vivre ou survivre ? Peut-on se contenter de ce qu’offrent les commerces dits essentiels, les déplacements dits essentiels, les relations dites essentielles… ?

    Certes, préserver la santé des citoyens est une intention plus que louable. Alors qu’aujourd’hui le déconfinement s’amorce timidement, le monde de la culture proteste avec raison en s’affirmant le parent pauvre des décisions successives. En tout temps, la culture nous est précieuse. Elle permet de prendre de la hauteur, d’interpeller, de critiquer et sert de garde-fou à une instrumentalisation de l’être humain aux seules fins économiques ou techniques. La culture ne serait-elle pas du registre de l’essentiel ?

    Et le spirituel, qu’en est-il ? Ne risque-t-il pas d’être remisé au vestiaire ? Pendant ces jours de pandémie, les cultes, comme on les désigne officiellement, n’ont guère droit au chapitre. Pourtant, l’actualité touche directement leur raison d’être : le sens de la vie, la cruauté de la mort, l’épreuve de la souffrance … Ceux qui ont interrogé leur foi, écouté une Parole de Vie, accueilli la paix intérieure, se sont laissés réconforter par la prière, ont mesuré que la dimension spirituelle n’a rien de secondaire, qu’elle est même vitale. Osons l’affirmer : le spirituel est de l’ordre de l’essentiel pour vivre en humain.

    Or, les dernières décisions du Comité de concertation manifestent non seulement leurs incohérences mais, une fois encore, le mépris des cultes et de la culture. En outre, elles confirment une indifférence insupportable réduisant l’être humain à une mécanique dépourvue d’esprit. Réduits à la catégorie du ‘non essentiel’, culte et culture ne sont pas pris en considération. Une célébration dans une église peut réunir 15 personnes alors qu’un concert dans le même lieu est interdit. Désormais les funérailles religieuses peuvent réunir 50 personnes (heureuse nouvelle pour les familles endeuillées) mais la messe dominicale seulement 15, que ce soit dans l’église du village ou dans la basilique de Koekelberg. Au même moment, ils sont des centaines au supermarché du coin se croisant, se heurtant ou faisant la queue ; ils sont plus de 50 à un procès d’assise mais interdit de théâtre et de cinéma et réduit à quelques-uns pour une liturgie communautaire.

    Il est temps de sortir de ce silence assourdissant. Bravo aux artistes qui se sont fait entendre au risque d’encourir des soucis avec la justice. Alors que les chrétiens se préparent à Pâques, sommet de l’année liturgique et plus grande fête chrétienne, les autorités du pays n’envisagent aucun ajustement de bon sens quant aux normes en vigueur pour l’exercice des cultes. Allons-nous rester silencieux et une fois encore faire le gros dos ? Personnellement, je ne veux plus me taire devant les incohérences des mesures et le mépris dont culte et culture sont l’objet. Dimanche, autour d’un cercueil (vide), nous nous recueillerons nombreux pour le repos éternel du vieil homme instrumentalisé et réduit à sa corporéité. Dimanche, autour d’un cercueil (vide), nous prierons dans l’espérance de la résurrection d’un homme nouveau pris au sérieux dans toutes ses dimensions et respecter dans sa liberté.

    Abbé Pascal ROGER, doyen d’Arlon

  • Un voyage du pape en Hongrie, en septembre prochain

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    De Vatican News :

    Les évêques hongrois se réjouissent de la venue du Pape

    À bord de l’avion le ramenant d'Irak le 8 mars, le Pape François a déclaré aux journalistes qu'il avait prévu de se rendre à Budapest en septembre pour célébrer la messe de clôture du Congrès eucharistique international. Entretien avec le Primat de l'Église hongroise, le cardinal Erdö.

    «Nous sommes heureux d'apprendre que le Saint-Père a annoncé sa décision de venir à Budapest pour la messe de clôture du 52e Congrès eucharistique international», a déclaré lundi la Conférence des évêques catholiques de Hongrie (HCBC) dans un bref communiqué.  «Nous espérons que sa visite sera un grand encouragement et un renforcement spirituel pour nous tous et pour les futurs participants du Congrès eucharistique», ont déclaré le Primat de Hongrie et archevêque d'Esztergom-Budapest, le cardinal Peter Erdö, et Mgr Andras Veres de Gyor, le président de la HCBC.

    Le Congrès eucharistique international est prévu du 5 au 12 septembre prochain, à Budapest, la capitale hongroise.

    Célébration de la messe à Budapest

    Cette déclaration des évêques hongrois fait suite à l'annonce par le Pape François en personne de sa visite en Hongrie lors de la conférence de presse qui s’est tenue lundi à bord de l’avion le ramenant d’Irak en Italie. Interrogé sur la possibilité de retourner dans son Argentine natale après huit ans d’absence depuis son élection au siège de Pierre, le Pape a répondu qu’il ne savait pas si un tel voyage se réaliserait, admettant que son voyage en Irak était beaucoup plus fatigant que les autres.  «Nous verrons», a ajouté le Pape âgé de 84 ans, «maintenant je vais devoir me rendre en Hongrie pour la messe finale du Congrès eucharistique international». François a toutefois précisé qu’il ne s’agissait pas d’une visite dans le pays mais qu’il se déplacerait uniquement pour cette messe.

    Lors de cette même conférence de presse, le Pape François a indiqué qu’une visite en Slovaquie voisine était possible. «Budapest est à deux heures de route de Bratislava, pourquoi ne pas faire une visite en Slovaquie ? » a-t-il déclaré. 

    Le Saint-Père a expliqué qu'il ne prenait pas de décision soudaine concernant ses visites à l'étranger mais qu’il s’agit d’un long processus, d’«un long cheminement».  Le Pape en discute avec ses conseillers, les écoute attentivement, réfléchit et prie beaucoup à ce sujet. «Puis la décision vient de l'intérieur, des tripes, presque spontanément, mais comme un fruit mûr», a-t-il ajouté.

    Le Congrès Eucharistique international

    Le 52e Congrès Eucharistique international de Budapest, initialement prévu en 2020, a été reporté d’un an en raison de la pandémie par les évêques hongrois et le Comité pontifical pour les congrès eucharistiques internationaux au Vatican.

    Cet événement rassemble des prêtres, religieux et laïcs dans le but de célébrer et de glorifier la Sainte Eucharistie et de rechercher les meilleurs moyens de la faire connaître et aimer dans le monde entier. La présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie est l'un des principaux dogmes de la foi catholique et revêt donc une importance capitale en tant que trésor le plus précieux que le Christ a laissé à son Église. L'Eucharistie est donc le centre du culte catholique et la source de la piété chrétienne. C'est pourquoi ces Congrès eucharistiques sont organisés aux niveaux international, national, régional et diocésain.

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  • Le pape en Irak : pari gagné

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    De Louis Daufresne sur la Sélection du Jour :

    VOYAGE EN IRAK : LE PAPE FRANÇOIS GAGNE SON PARI

    Il voulait aller en Irak ; le pape François l'a fait ! Malgré le Covid et le risque d’attentat. Fin janvier, une énième attaque terroriste faisait encore 32 morts à Bagdad… Ce voyage put avoir lieu grâce au confinement quasi-total de la population et à un dispositif sécuritaire hors norme. Jamais aucun de ses prédécesseurs ne s’était rendu sur la terre natale d’Abraham, père des trois monothéismes. Jean-Paul II souhaitait faire le voyage en 2000 mais en fut empêché par feu Saddam Hussein. En trois jours, le pape aura parcouru 1445 kilomètres, en avion, en hélicoptère, en voiture blindée. Avec à la clé de belles images. Prenons-en quelques-unes :

    La plus symbolique : samedi à Najaf, ville sainte chiite du sud, François rencontrait le grand ayatollah Ali Sistani, de cinq ans son aîné. Il n’avait jamais parlé à un pape. L’entretien confidentiel s’éternisa (50 minutes). « Cela me fit du bien à l’âme », s’écria François dans l’avion le ramenant à Rome. L'imam lui dit œuvrer pour que les chrétiens vécussent en « sécurité » et avec « tous leurs droits constitutionnels ». Néanmoins, il ne parapha point le document sur la « fraternité humaine » signé en 2019 à Abu Dhabi par Ahmed Al-Tayeb, le grand imam sunnite d'Al-Azhar (Égypte). Sistani incarne une vision plus nationale qu’Ali Khamenei, le Guide suprême iranien, ce qui explique le poids donné à cette rencontre. D’autant que le chiisme est majoritaire en Irak (60%) et influent en Syrie et au Liban. Mais ces deux pays ne furent jamais cités, François ne voulant pas donner à ce sommet une teinte géopolitique. Sistani est aussi perçu comme plus modéré que son homologue de Téhéran. Néanmoins, sa fatwa de 2006 appelant à tuer les homosexuels « de la pire manière qui soit » laisse perplexe. Il reste celui qui en 2014 appela à prendre les armes contre le groupe sunnite État islamique (EI). Cette rencontre « récompense » symboliquement l’action du Hachd al-Chaabi. Sans cette puissante coalition paramilitaire, les forces irakiennes auraient-elles vaincu l’EI fin 2017 ? Du coup, François et lui sont présentés en Iran comme « les porte-drapeaux de la paix mondiale ». Comme quoi, en recevant un pape, on capte un peu de son image.

    La plus émouvante : hier matin, le pape toucha la foule, à Mossoul, ancienne « capitale du califat » où se trouve la tombe du prophète Jonas. La ville est encore privée d’eau et d’électricité. François apparut sur une estrade construite au milieu des ruines, faute d'église toujours debout. On le vit marcher difficilement à cause de sa sciatique. Il fit un tour en voiturette sous les youyous et les vivats. Le pape estima que le départ des chrétiens est « un dommage

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  • Les trois appels lancés par le pape aux chrétiens d'Irak

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    De la rubrique "au quotidien" (n° 163) de l'Homme Nouveau :

    Le voyage de François en Irak a été particulièrement suivi par la presse française. Dans le Figaro (8 mars), Jean-Marie Guénois, par exemple, souligne les trois appels lancés par le pape aux chrétiens de ce pays.

    Le soleil irakien de ce dimanche jette une lumière crue sur les ruines blanches de Mossoul. Place Hosh al-Bieaa, les éboulis des quatre églises qui la forment, stigmates des destructions de Daech, s’étalent encore comme des plaies ouvertes. Une lourde limousine blindée noire, sous une escorte de sécurité inouïe, dépose le pape. François a absolument tenu à prier au cœur de cette ville martyre, qui fut la capitale éphémère de l’aventure meurtrière de Daech, pour laquelle il avait déjà beaucoup prié lors de l’horreur de 2014. Prier large « pour toutes les victimes des guerres », sans exclusion, et même prier pour les agresseurs islamistes : « Nous te confions ceux dont la vie terrestre a été écourtée par la main violente de leurs frères, dit François, et nous t’implorons aussi pour tous ceux qui ont fait du mal à leurs frères et à leurs sœurs : qu’ils se repentent, touchés par la puissance de ta miséricorde. » (…)

    Ce 33e voyage de son pontificat, en Irak - qu’il a attendu depuis six ans, assurent ses proches -, a été présenté par François comme une « pénitence ». Risqué pour sa sécurité et sa santé, avec la pandémie qui ravage l’Irak, ce déplacement historique se veut aussi porteur d’une forte symbolique de paix. Et un encouragement aux chrétiens d’Irak pour les aider à relever la tête, aux Irakiens à se donner la main. Sur cette place de Mossoul, l’ardeur des mots du pape a étreint l’assemblée, ­résumant tout l’esprit de son voyage : « Si Dieu est le Dieu de la vie - et il l’est - il ne nous est pas permis de tuer nos frères en son nom. Si Dieu est le Dieu de la paix - et il l’est - il ne nous est pas permis de faire la guerre en son nom. Si Dieu est le Dieu de l’amour - et il l’est - il ne nous est pas permis de haïr nos frères. » (…)

    Depuis la basilique de l’Immaculée-Conception, profondément endommagée avant d’être restaurée, il implore : « Ne vous rendez pas, ne perdez pas l’espérance » car « le terrorisme et la mort n’ont jamais le dernier mot. Le dernier mot appartient à Dieu. »

    Ce qui implique trois devoirs pour les chrétiens du Moyen-Orient. Le premier est de ne pas céder à la « tentation de répondre à ceux qui nous ont agressés ». C’est un « piège où il est facile de tomber », explique François à Erbil, dernière étape de son voyage. « Le piège de montrer aux autres que nous sommes forts » mais « le piège aussi de nous faire une fausse image de Dieu », alors que « le Christ nous fortifie afin que nous sachions résister à la tentation de chercher à se venger, qui fait s’enfoncer dans une spirale de représailles sans fin. »

    Second devoir, le « pardon ». C’est une « parole clé » dit François. « Il est nécessaire de la part de ceux qui ont survécu aux attaques terroristes ». Il « est nécessaire pour demeurer dans l’amour, pour demeurer chrétien. La route vers une pleine guérison peut être encore longue, mais je vous demande, s’il vous plaît, de ne pas vous décourager. La capacité de pardonner est nécessaire et, en même temps, le courage de lutter. Je sais que cela est très difficile. »

    Troisième devoir pour ces chrétiens si exposés, celui de « persévérer ». Afin de « ne pas perdre le grand héritage spirituel laissé par les chrétiens de cette région. Cet héritage est votre force ! Étreignez cet héritage ! Vous n’êtes pas seuls ! L’Église tout entière vous est proche ». Enfin François d’exhorter : « N’oubliez pas qui vous êtes et d’où vous venez ! (…) protégez vos racines ! »

  • Un modèle dans l’accompagnement des malades : saint Jean de Dieu (8 mars)

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    De Défendente Génolini sur France Catholique :

    Jean de Dieu

    Saint Jean de Dieu sauvant les malades de l’incendie de l’hôpital royal.
    © Musée des beaux-arts de Grenade

    Le fondateur des Frères hospitaliers, au XVIe siècle, est un modèle dans l’accompagnement des malades.

    « C’est un fou ! », un aliéné ou un révolutionnaire. Il croit à l’accompagnement thérapeutique et aux soins palliatifs. Il a une manière de parler aux malades, de tenir la main des mourants et de calmer les malades mentaux qui inquiète les partisans des saignées, clystères et camisoles de force. Nous sommes en 1537. Encore quelques siècles avant que sa méthode ne soit approuvée !

    Son père vendait des melons et des olives. Joao, petit Portugais de 8 ans, est kidnappé ou s’enfuit de la maison, nul ne le saura. Il est vendu à un Espagnol. Sa mère meurt de chagrin et son père entre chez les franciscains. Pendant 33 ans Jean vagabonde. Un temps dans les armées de Charles Quint. De petits métiers en expédients, à travers tout le pays. À Grenade, écoutant un sermon, son cœur est bouleversé. Il sort sur la place publique et confesse publiquement son égarement. On le prend pour un cinglé. Mais lui collecte des fonds pour les miséreux, ouvre des hôpitaux, recueille des mourants. On l’appelle « le pauvre des pauvres ». Des jeunes gens le suivent. Il crée les Frères hospitaliers qui portent son nom encore aujourd’hui. À 55 ans, il meurt d’épuisement, en 1550.

    Il est le patron des malades, des hôpitaux et des infirmiers. Mais aussi des imprimeurs.

    Héritage

    Quatre siècles et demi après saint Jean de Dieu, 1 100 Frères vivent, soignent, accueillent, prient, dans une cinquantaine de pays sur les cinq continents dans 450 centres et maisons de soins.
    Écoutons Jean de Dieu qui fait l’inventaire de sa première maison : « Nous avons ici 110 personnes : malades, bien portants, serviteurs, pèlerins, infirmes, mutilés, paralytiques, muets, fous, teigneux, vieillards, nombreux enfants et voyageurs, femmes retirées du vice et pauvres honteux. Tant de pauvres ! Comment les secourir ? »
    Les institutions créées par lui devinrent en France l’Assistance publique.

    Courte prière des infirmiers

    « Saint Jean de Dieu, céleste Patron des infirmiers et infirmières, s’il est triste de souffrir, il est plus triste encore de souffrir seul. Aussi voulons-nous être, jour et nuit, une présence attentive près des souffrants confiés à nos soins. »

  • Irak : "le Christ vit et travaille dans son peuple saint et fidèle"

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    De Nico Spuntoni sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Irak : "le Christ vit et travaille dans son peuple saint et fidèle"

    08-03-2021

    "Aujourd'hui, je peux voir et toucher de mes propres mains que l'Église en Irak est vivante, que le Christ vit et travaille dans son peuple saint et fidèle". Les paroles du pape dans l'homélie finale témoignent de sa satisfaction quant à l'issue du premier voyage apostolique après le déclenchement de la pandémie. Un voyage difficile, incertain jusqu'au dernier moment et qui lui a coûté non seulement des efforts physiques, mais aussi quelques critiques.

    Mais cela en valait la peine, surtout à cause de la rencontre avec l'Eglise irakienne qui souffre, si loin des "suggestions néfastes de pouvoir et d'argent" accusées dans l'homélie. Francis a applaudi le peuple chrétien d'Irak, décrit comme "les instruments de la paix et de la miséricorde de Dieu, les artisans patients et courageux d'un nouvel ordre social". Dans sa salutation finale au stade Hariri, le Pontife a fait allusion à l'œcuménisme du sang, disant qu'il voulait embrasser "les chrétiens des différentes confessions" qui, pour beaucoup, "ont versé du sang sur le même sol" et "brillent ensemble, étoiles dans le même ciel". A la fin du dernier engagement public de ses trois jours (+1) en Irak, Francis est apparu fatigué mais heureux et a salué les personnes présentes en portant la main à son cœur. Dans son homélie, il a répété certains des thèmes qui lui sont chers, expliquant alors qu'il avait souhaité ce pèlerinage avec tant de force, notamment en raison de la solidarité dont l'Église irakienne fait preuve envers les pauvres et les personnes qui souffrent.

    Avant Erbil, il y a eu une visite à la communauté de Qaraqosh, un village où historiquement la présence chrétienne a toujours été massive. Dans la cathédrale catholique syrienne de l'Immaculée Conception, dévastée par les terroristes d'Isis qui en ont fait un champ de tir et restaurée après la libération de 2017, le Souverain Pontife a déclaré que la réunion d'hier "montre que le terrorisme et la mort n'ont jamais le dernier mot" car "le dernier mot appartient à Dieu". Aux fidèles vétérans des souffrances de l'occupation islamiste, François a prêché le pardon qui "est nécessaire pour rester chrétien", tout en disant qu'il était conscient de la difficulté de la tâche. Il n'a pas manqué de les inviter à dire non au terrorisme et à l'instrumentalisation de la religion. Pour le 8 mars, le Pape a une pensée particulière pour les femmes, principales victimes de ces dernières décennies de guerre : "A toutes les mères et les femmes de ce pays, femmes courageuses qui continuent à donner la vie malgré les abus et les blessures - a dit Bergoglio - que les femmes soient respectées et protégées ! Qu'on leur accorde de l'attention et des opportunités".

    Le premier engagement de sa troisième journée irakienne a cependant eu lieu à Mossoul, ville-symbole d'abord de l'avancée d'Isis puis de sa défaite. C'est ici que François a présidé une prière de suffrage pour les victimes de la guerre à Hosh al-Bieaa et a soulevé la question de la disparition des chrétiens au Moyen-Orient, déclarant que "la réduction tragique des disciples du Christ est un dommage incalculable non seulement pour les individus et les communautés concernés, mais pour la société même qu'ils laissent derrière eux". Le Saint-Père a également réitéré sa conviction que "la fraternité est plus forte que le fratricide, que l'espoir est plus fort que la mort, que la paix est plus forte que la guerre". Une conviction qui, selon le Pape, "ne peut jamais être étouffée dans le sang versé par ceux qui pervertissent le nom de Dieu en suivant des chemins de destruction". De retour à Bagdad hier soir, François reviendra à Rome ce matin, mettant ainsi fin à son 33ème voyage apostolique. Un voyage qu'il n'oubliera pas de sitôt. 

  • Liège : enregistrée et diffusée depuis l’église du Saint-Sacrement en direct ce matin du 7 mars 2021 à 10h, la messe traditionnelle (missel de 1962) du 3e dimanche de carême

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    Célébrant : Abbé M.-A Dor, Recteur

    Chants grégoriens : propre de la messe « Oculi mei »; Kyriale de la messe XVII (XIVe s.); Credo III (XVIIe s.);

    Orgue : Patrick Wilwerth

    Pour suivre la messe, cliquez ici : https://youtu.be/3YwRoC9EQZA

    La thématique de ce dimanche

    oculimeieinsiedeln.pngAux Ve et VIe siècles, ce dimanche était pour les catéchumènes un jour de « scrutin », c’est-à-dire de réunion préparatoire au baptême, au cours de laquelle se pratiquaient des exorcismes. Si les textes que nous lisons aujourd’hui ne sont plus ceux de l’ancienne messe de scrutin, ils ne manquent pas d’un certain rapport avec les exorcismes de notre baptême où s’est ouverte notre lutte contre Satan.

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  • Quelles solutions pour l'Eglise face à la crise des vocations ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    5 mars 2021

    Chute du nombre de vocations, quelles solutions pour l'Eglise ?

    Le Club des Hommes en Noir

    Chute du nombre de vocations, <br>quelles solutions pour l'Eglise ? <br>Le Club des Hommes en Noir

    Le Club des Hommes en Noir attaque sa troisième saison. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! Vous pouviez les entendre, grâce au studio vidéo de L'Homme Nouveau vous pouvez maintenant les voir ! Les nouveaux épisodes sont disponibles chaque vendredi.

    Cette semaine, le Club des Hommes en Noir composé des abbés Guelfucci, Celier et Barthe et dirigé par Philippe Maxence s'interroge sur l'avenir de l'Eglise face à la chute du nombre de vocations

     

  • L'Irak : une terre de saints

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Les Saints d'Irak
    Depuis l'Ancien Testament, cette ancienne terre de foi a continué à fournir de nombreux prophètes et saints.

    Clockwise from top left: Ezekiel, Abraham, Jonah, Jude the Apostle and Thomas the Apostle all traversed this holy land.

    Dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir du haut à gauche : Ezéchiel, Abraham, Jonas, l'apôtre Jude et l'apôtre Thomas ont tous traversé cette terre sainte.

    4 mars 2021

    Les chrétiens d'Irak - que le pape François visitera du 5 au 8 mars - sont l'une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde. Ils ont non seulement donné au monde un héritage ecclésiastique culturellement riche, mais ont également accordé à l'Église d'innombrables grands saints, dont beaucoup sont des martyrs de la foi. 

    Les apôtres saint Thomas et saint Jude (Thaddeus) ont apporté la foi dans le pays au premier siècle, dans ce qui était alors la région de Mésopotamie. Saint Thomas y a fondé l'Église de l'Orient et Saint Jude a rapidement suivi, devenant le chef de l'Église et parcourant la Mésopotamie, la Libye, la Turquie et la Perse où, avec l'apôtre Saint Simon le Zélote, il a prêché et amené des âmes au Christ. 

    Mais même avant l'arrivée des apôtres, l'ancien Irak était une terre sacrée : C'était le lieu de naissance des grands prophètes de l'Ancien Testament vénérés comme saints dans les églises catholiques et orthodoxes orientales. 

    Parmi ceux-ci, on trouve saint Ézéchiel, le prophète fils de Buzi, né en Irak au VIe siècle avant J.-C. Saint Ézéchiel a prophétisé la destruction de Jérusalem et la restauration de la terre d'Israël. Ezra, le prophète, prêtre, scribe et soi-disant "père du judaïsme" ou "second Moïse", qui a quitté Babylone en 5 avant J.-C. et a reconstitué la communauté juive sur la base de la Torah. Son travail a contribué à placer la loi au centre du judaïsme, permettant au peuple juif de survivre en tant que communauté à travers le monde. 

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