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Synode - Page 8

  • Le président de la Conférence épiscopale polonaise a critiqué le Synode pour l'utilisation du "langage idéologique des Nations unies" et la promotion du "relativisme moral"

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    Un tweet du Père Yves-Marie Couët :

    Le président de la Conférence épiscopale polonaise a critiqué le #Synode pour l'utilisation du "langage idéologique des Nations unies" et la promotion du "relativisme moral". Alors que "La véritable réforme vient d'une abondance de foi et de fidélité" #Synode2023

    L'archevêque Stanisław Gądecki de l'archidiocèse de Poznań a commenté le synode du Vatican dans un entretien avec le journal catholique allemand Le Tagespost. Gądecki a déclaré que lorsqu'il a lu le rapport hétérodoxe du synode Instrumentum Laboris (texte qui sert de base aux discussions), il a remarqué que ce document utilise des termes tels que "l'inclusion, telle que définie par l'ONU", qui "se réfère exclusivement à l'inclusion des personnes non binaires dans la société et à la reconnaissance de la nature humaine en tant que non binaire (c’est-à-dire ni hommes et ni femmes)". Dans un sens, le terme "inclusion" remplace la notion de péché et de conversion dans le texte de l’Instrumentum Laboris et fait donc partie de l'idéologie du relativisme moral", a-t-il déclaré.

    "Cela soulève la question suivante : est-il approprié que l'Église, à la recherche d'un nouveau langage pour communiquer avec les gens aujourd'hui, adopte des termes du langage politique de l'ONU, derrière lequel se cache souvent une idéologie ? L'archevêque polonais a fait remarquer qu'il y a d’autres termes idéologisés dans le document d'orientation du synode. (Instrumentum Laboris )

    Mgr Gądecki a déclaré que "la dynamique et la manière" dont les discussions sont organisées lors des synodes de François "rappellent parfois davantage les Nations unies que l'Église catholique". Le prélat polonais a abordé la philosophie erronée qui est au cœur de la demande d'ordinations féminines. "Cela est dû à la conviction erronée que seul ce qui provient du sacrement de l'ordre est digne et valable dans l'Église ; que les laïcs ne sont valables que s'ils ont accès aux mêmes prérogatives que les prêtres et les évêques", a expliqué Mgr Gądecki. "L'accent mis sur le pouvoir et la fonction plutôt que sur le caractère serviteur du sacerdoce peut conduire non seulement au cléricalisme mais aussi à la cléricalisation des laïcs sous prétexte de promouvoir les laïcs".

    L'évêque a expliqué les deux façons d'aborder les questions sociétales : "La première part de la théologie pour y chercher la bonne réponse aux questions posées par les sciences sociales. La seconde part des sciences sociales et est donc confrontée à la tentation d'adapter la théologie aux besoins de la sociologie".

    Le prélat polonais a déclaré qu'il "craint qu'aujourd'hui nous ayons trop de réformateurs qui partent de la sociologie" au lieu de prendre les vérités théologiques comme base de leurs "réformes". "La véritable réforme ne vient pas d'un manque de foi, mais d'une abondance de foi et de fidélité", a déclaré Mgr Gądecki. Il a averti "qu'il y aura des tentatives au synode pour remettre en question l'enseignement catholique sur la contraception, même si cette question n'est pas directement abordée dans l'Instrumentum Laboris".

    La voie synodale allemande pourrait conduire au schisme : Interrogé sur la voie synodale hérétique allemande, Mgr Gądecki a déclaré : "Aujourd'hui, malheureusement, il semble qu'il y ait en Allemagne la crise de l’Eglise plus importante depuis la Réforme. Le danger est grand qu'une réforme mal comprise du christianisme conduise une fois de plus à un schisme de l'Église qui s'étendra aux pays voisins." Gądecki a émis sa "correction fraternelle" en février 2022 dans une lettre adressée au président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, dans laquelle Gądecki critiquait la Voie synodale et invitait les évêques allemands à maintenir l'enseignement immuable de l'Église sur la sexualité. "Il est important de bien comprendre le sens de la correction fraternelle", a-t-il poursuivi. "Certains peuvent l'associer à l'exaltation de l'un par rapport à l'autre, mais nous le faisons avec des larmes. Le Christ a pleuré sur Jérusalem, accompagné de paroles sur l'incapacité à discerner correctement les signes des temps".

    Cf die-tagespost.de/kirche/aktuell et lifesitenews.com/news/head-of-p

  • Le texte intégral de la lettre pré-synodale du cardinal Zen

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    Du blog de Sandro Magister "Settimo Cielo" :

    Documents. Le texte intégral de la lettre pré-synodale du cardinal Zen

    Zen

    *

    (s.m.) Largement citée par le site américain « The Pillar », la lettre adressée fin septembre par le cardinal Giuseppe Zen-Zekiun à différents cardinaux et évêques sur les questions ouvertes par la convocation du Synode en cours depuis le 4 octobre, a désormais été publiée. Elle est sortie des limites du « confidentiel » et il vaut mieux qu’elle soit lue dans son intégralité.

    C'est Zen lui-même qui prévoit cette issue, quand vers la fin de la lettre il écrit : « Je la considère comme confidentielle, mais il sera difficile qu'elle ne parvienne pas aux médias. Aussi vieux que je sois, je n'ai rien à gagner, rien à perdre. Je serai heureux d'avoir fait ce que je pensais que j'étais censé faire."

    Du haut de ses 91 ans, mais surtout d'une vie passée à la défense héroïque des « libertas ecclesiae » dans une terre hostile comme la Chine, ancien évêque de Hong Kong et récemment condamné pour avoir soutenu la résistance de la ville aux brimades du régime contre Pékin, Zen se révèle également dans cette lettre comme un combattant passionné et franc pour préserver le Synode et l'Église de ce qu'il considère comme une dérive désastreuse.

    Voici donc la lettre rédigée par le cardinal Zen lui-même.

    *

    Chère Éminence, Chère Excellence,

    Je suis votre frère Giuseppe Zen, originaire de l'île lointaine de Hong Kong, un homme infirme de 91 ans, ordonné évêque il y a plus de 26 ans. J'écris cette lettre parce que, conscient d'être encore en possession de mes facultés mentales, je ressens le devoir de sauvegarder, en tant que membre du Collège des Successeurs des Apôtres, la sacro-sainte tradition de la foi catholique.

    J'adresse cette lettre à vous, membres du prochain Synode sur la Synodalité, parce que je suppose que vous êtes préoccupés, comme moi, par le déroulement du Synode susmentionné.

    La synodalité est un mot plutôt nouveau, dont l'étymologie nous permet de comprendre qu'il s'agit d'un projet de « parler ensemble et marcher ensemble » ; pour l'Église catholique, cela signifiera « communion et participation de tous les membres de l'Église à la mission évangélisatrice ». Ainsi compris, le thème de ce Synode semble utile et toujours actuel, et sera une occasion opportune pour clarifier comment cette synodalité doit être vécue dans l’Église.

    Il existe maintenant un document très récent « La synodalité dans la vie et la mission de l'Église », résultat du travail (dans les années 2014-2017) d'une sous-commission de la Commission théologique internationale, dont le président d'office est le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. La sous-commission a conclu ses travaux en 2017, le texte a été approuvé par les membres de la Commission lors de la séance plénière de cette année-là, et finalement approuvé par le Préfet de la Congrégation en 2018, après avoir reçu l'avis favorable du Pape François.

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  • Synode : pourquoi les critiques des cinq cardinaux ont du poids

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Synode: ces critiques qui soufflent sur l’assemblée qui entend réformer l’Église

     

    RÉCIT - Un cardinal très respecté dénonce la «manipulation» de ce synode.  -- François ne sait pas cacher son humeur. Et, ce mercredi matin, sur la place Saint-Pierre de Rome, il avait le visage des mauvais jours. Il célébrait pourtant la messe d’ouverture de ce synode sur l’avenir de l’Église qu’il a tellement désiré… La raison de cette moue, il l’a lui-même donnée dans son homélie, où il a déploré le manque d’unité de l’Église face à ce projet synodal: «Nous sommes à l’ouverture de l’assemblée synodale. Nous n’avons pas besoin de regards immanents faits de stratégies humaines, de calculs politiques ou de batailles idéologiques. Nous ne sommes pas ici pour une réunion parlementaire ou pour un plan de réforme. Non, nous sommes ici pour marcher ensemble sous le regard de Jésus qui accueille tous ceux qui sont fatigués et opprimés.»

    Il a alors redit le sens de ce synode qui rassemble au Vatican près de 400 délégués, évêques et laïcs, venus du monde entier pour réfléchir, pendant deux mois - en octobre 2023 et en octobre 2024 -, à une gouvernance de l’Église plus démocratique et plus décentralisée. «La tâche première du synode est de recentrer notre regard sur Dieu, pour être une Église qui regarde l’humanité avec miséricorde, a-t-il martelé. Une Église unie et fraternelle qui écoute et dialogue, une Église qui a Dieu en son centre et qui par conséquent ne se divise pas à l’intérieur et n’est jamais dure à l’extérieur.» À cet instant, le pape lève les yeux de son texte et, l’air dépité, rectifie: «Une Église qui, au moins, cherche à être unie et fraternelle…» De fait, elle ne l’est pas. Cet été, cinq cardinaux ont fait part à François de leurs «doutes» profonds sur l’autorité même du synode.

    Un organe consultatif qui, selon eux, ne se fonde sur aucun texte juridique et n’a donc pas vocation à décider quoi que ce soit dans l’Église. Ils l’ont aussi questionné sur la bénédiction des couples homosexuels et sur l’ordination des femmes, deux points qui sont au programme des débats synodaux. Contre toute attente, le pape leur a répondu, lundi soir, sans fermer aucune porte sur ces possibles évolutions. Une réponse écrite officielle, car il ne pouvait plus cacher ces dissonances qui avaient été révélées le matin même sur le site italien diakonos.be, redoutablement bien informé.

    «Plan de manipulation»

    Ces cinq cardinaux, âgés, ont beau être minoritaires, sur les 242, ils ont du poids. Ainsi du cardinal Zen, ancien archevêque de Hongkong. Un résistant dans l’âme qui a tenu tête au régime de Pékin et qui a été condamné récemment - sans que le pape lève jamais le petit doigt pour le soutenir - parce qu’il avait fortement soutenu les manifestations de 2019 et 2020 contre l’emprisonnement du territoire de Hongkong par la Chine. Un site américain, The Pillar, vient de révéler que le cardinal Zen avait écrit à tous les évêques et cardinaux de ce synode pour dénoncer ce qu’il appelle «un plan de manipulation». Sa lettre est authentique. Il affirme que «les organisateurs du synode disent ne pas avoir d’agenda (c’est-à-dire de plan préconçu et d’objectifs à atteindre, NDLR), mais c’est vraiment une offense à notre intelligence. Chacun peut voir les conclusions qu’ils veulent atteindre.» Il cite alors en exemple la question de la bénédiction des couples homosexuels.

    «On nous dit qu’il faut nous écouter les uns les autres, mais, petit à petit, on nous fait comprendre que, puisqu’il faut s’écouter, il y a des gens qui sont exclus», c’est-à-dire «des gens qui optent pour une morale sexuelle différente de la tradition catholique», écrit-il. Il critique également ces deux sessions d’octobre en 2023 et en 2024: «Les organisateurs ont choisi d’avoir plus de temps pour mieux manœuvrer.» Et fustige la méthode de travail adoptée: la «conversation dans l’Esprit», qui ressemble à une «formule magique» pour couvrir des «surprises» de l’Esprit. Un langage synodal que l’on entend partout à Rome ces jours-ci et qu’il dénonce, car, selon lui, «c’est une manière de couvrir des résultats prédéterminés», les «organisateurs étant déjà très informés des “surprises” qu’ils attendent».

    Sur la méthode, toujours, il regrette que la forte réduction des débats en assemblée générale, au profit de travaux en petits groupes, soit «un stratagème pour éviter des débats ouverts et contradictoires». Qui, eux, étaient la marque de tous les synodes précédents, sous Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et même François au début de son pontificat.

    Lettre confidentielle

    Ce cardinal de bientôt 92 ans va jusqu’à accuser le secrétariat général du synode d’être «efficace dans l’art de la manipulation». Il demande aux participants «de ne pas obéir quand on leur demande de prier car il est ridicule de penser que l’Esprit saint attend ces prières offertes au dernier moment». Dans la tradition catholique, l’Esprit saint, l’Esprit de Dieu, est censé éclairer la conscience de celui qui prie. Enfin, le cardinal Zen critique le fait que des laïcs aient obtenu le droit de vote dans cette assemblée synodale. Ce qui, à ses yeux, «sape le synode des évêques» puisqu’ils n’ont «même pas été élus par le peuple chrétien», mais désignés.

    Ce qui «change radicalement la nature du synode que Paul VI avait voulu comme un instrument de la collégialité épiscopale, dans la suite du concile Vatican II». Aussi suggère-t-il que les votes des laïcs et des évêques soient «séparés». Il demande aux évêques et cardinaux participants de prendre leur responsabilité car «accepter des procédures irraisonnables conduira à l’échec du synode». À la fin d’une telle charge, le cardinal Zen demande que sa lettre reste strictement confidentielle. Mais, conscient du risque de fuite, il conclut: «Vieux comme je suis, je n’ai rien à perdre ni à gagner. Je serai heureux d’avoir fait ce que je considère comme un devoir.»

    «Rejeter l’esprit de division et de conflit»

    Dès lors, on peut comprendre le dépit du pape mercredi, même si l’opposition à ce synode est le fait d’une minorité jusque-là silencieuse. Reste que jamais un cardinal ou un évêque n’avait osé critiquer publiquement cette démarche synodale. Il n’est ainsi pas surprenant que François ait conclu son homélie de lancement du synode en appelant à «rejeter l’esprit de division et de conflit». Car, a-t-il insisté, «le Seigneur ne se décourage pas au milieu des vagues parfois agitées de notre temps, il ne cherche pas d’échappatoires idéologiques, ne se barricade pas derrière des convictions acquises, ne cède pas aux solutions faciles, ne se laisse pas dicter son agenda par le monde».

    Aussi, de relancer ce qu’il attend de l’Église dans une «époque complexe»: «Jésus nous invite à être une Église hospitalière, qui n’impose pas de fardeaux». Et de mettre en garde contre les «tentations dangereuses »:«être une Église rigide, qui s’arme contre le monde et regarde en arrière, être une Église tiède qui se soumet aux modes du monde, être une Église fatiguée, repliée sur elle-même». Une nouvelle fois, il a martelé que «le synode n’est pas un rassemblement politique mais une convocation dans l’Esprit, non pas un Parlement polarisé mais un lieu de grâce et de communion», loin de «nos négativités». Dans l’adversité, a conclu le pape, le Christ «ne se laisse pas abattre par la tristesse», pourtant visible sur le visage du pontife romain. «Il n’est pas amer», il ne se laisse pas «emprisonner par la déception», «il est capable de voir au-delà, il reste serein dans la tempête». Elle pourrait pourtant souffler fort.

  • Synode : L’événement catholique le plus important depuis Vatican II ?

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    De George Weigel sur le Catholic World Report :

    L’événement catholique le plus important depuis Vatican II ?

    Si le Synode 2023 doit être un développement de la tradition authentique de l’Église plutôt qu’un autre effort infructueux pour réinventer le catholicisme, il doit tenir pleinement compte de ces onze moments catholiques cruciaux depuis Vatican II.

    4 octobre 2023

    Les plus enthousiastes à propos du Synode sur la synodalité qui s'est ouvert le 4 octobre ont tendance à dire qu'il s'agit de l'événement catholique le plus important depuis le Concile Vatican II (1962-1965) – une affirmation qui implique parfois que c'est la seule chose importante qui se soit produite. dans l'Église depuis Vatican II. Je ne suis pas d'accord. Voici onze événements cruciaux depuis le Concile, avec des notes sur leur signification.

    25 juillet 1968 : le pape Paul VI publie l'encyclique Humanae Vitae, sur les moyens moralement appropriés de réguler la fécondité. Ce faisant, le pape remet en question les hypothèses érodatrices de la révolution sexuelle, met en garde prophétiquement contre l'impact d'une mentalité contraceptive sur la société et sur les femmes, et trace une ligne dans le sable contre la tentative des partisans de la religion catholique légère de dominer le monde. Théologie morale de l'Église.

    8 décembre 1975 : Paul VI publie l'exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, rappelant à l'Église que le pape Jean XXIII voulait que Vatican II dynamise l'Église pour la mission, et qu'au centre de la mission chrétienne se trouvent « le nom, l'enseignement, la vie, les promesses, le royaume et le mystère de Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu.

    2-10 juin 1979 : Lors de sa première visite pastorale en Pologne, le pape Jean-Paul II démontre la vitalité de la doctrine sociale catholique en déclenchant une révolution de conscience qui conduira, au cours de la prochaine décennie, à l'effondrement non-violent du communisme européen.

    24 novembre – 8 décembre 1985 : La deuxième Assemblée générale extraordinaire du Synode des Évêques, convoquée pour marquer le vingtième anniversaire de Vatican II en considérant ce qui s'est bien passé et ce qui n'a pas fonctionné dans la mise en œuvre du Concile, affirme le Concile comme un grand don du Saint-Esprit et tisse les seize documents du Concile en une tapisserie cohérente en décrivant l'Église comme une communion de disciples en mission.

    7 décembre 1990 : Jean-Paul II publie l'encyclique Redemptoris Missio, lançant formellement la nouvelle évangélisation en appelant tous les catholiques à vivre la vocation missionnaire dans laquelle ils ont été baptisés, car le territoire de mission est partout.

    6 août 1993 : Datée de la fête de la Transfiguration, l’encyclique Veritatis Splendor de Jean-Paul II enseigne que la vie morale est ordonnée vers la béatitude, qui est la vie éternelle dans la lumière et l’amour du Dieu trois fois saint ; que certains actes sont gravement mauvais en eux-mêmes, quelles que soient les intentions ; et que la croissance dans les vertus est la voie royale vers l’épanouissement et le bonheur de l’humanité.

    20-26 mars 2000 : Au cours d'un pèlerinage d'une semaine en Terre Sainte, Jean-Paul II rappelle à l'Église et au monde que le christianisme n'est ni un mythe ni un pieux conte de fées ; Le christianisme commence avec la vie d'hommes et de femmes réels, dans un lieu que vous pouvez voir et toucher aujourd'hui, qui ont été tellement transformés par leur rencontre avec le Seigneur Jésus ressuscité qu'ils sont partis en mission pour convertir le monde et ainsi enseigner le monde, sa véritable histoire et son noble destin.

    6 août 2000 : La Congrégation pour la Doctrine de la Foi publie la déclaration Dominus Iesus, qui affirme que Jésus-Christ, loin d'être un exemple d'une volonté divine de sauver générique qui s'exprime dans différentes personnalités historiques, est l'unique sauveur de l'humanité et centre de l'histoire et du cosmos.

    18 avril 2005 : Lors de la messe pour l'élection du Pontife romain, le cardinal Joseph Ratzinger, doyen du Collège des cardinaux, met en garde contre une « dictature du relativisme » qui menacera l'avenir de l'humanité si le pouvoir politique et juridique est déployé pour imposer une notion abrutissante de vérité sur tout le monde.

    22 décembre 2005 : Lors de son premier discours de Noël à la Curie romaine, le pape Benoît XVI décrit deux interprétations de Vatican II qui se disputent pour l'avenir catholique depuis le Concile lui-même. L’une d’elles était fausse : une « herméneutique de la discontinuité et de la rupture » qui conduisait à la stagnation ecclésiastique et pire encore. L’autre, « l’herméneutique de la réforme », en continuité avec la tradition bien établie de l’Église, était vraie et avait dynamisé un catholicisme vital.

    19 novembre 2011 : Au Bénin, Benoît XVI signe l’exhortation apostolique Africae Munus [L’engagement de l’Afrique], élevant l’orthodoxie dynamique comme la clé de l’évangélisation de l’Afrique subsaharienne, le plus grand domaine de croissance de l’Église du XXIe siècle.

    Si le Synode 2023 doit être un développement de la tradition authentique de l'Église plutôt qu'un autre effort infructueux pour réinventer le catholicisme selon les canons culturels de la post-modernité, ses discussions – ses soi-disant « conversations dans l'Esprit » – doivent prendre pleinement en compte de ces onze moments catholiques cruciaux depuis Vatican II, qui étaient tous des expressions de l'œuvre continue du Saint-Esprit dans l'Église.

    George Weigel est membre émérite du Centre d'éthique et de politique publique de Washington, où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt livres, dont Témoin de l'espérance : la biographie du pape Jean-Paul II (1999), La fin et le début : le pape Jean-Paul II : la victoire de la liberté, les dernières années, l'héritage (2010). , et L'ironie de l'histoire catholique moderne : comment l'Église s'est redécouverte et a mis le monde moderne au défi de se réformer. Ses livres les plus récents sont The Next Pope: The Office of Peter and a Church in Mission (2020), Not Forgotten: Elegies for, and Reminiscences of, a Diverse Cast of Characters, Most of Them Admirable (Ignatius, 2021) et To Sanctifier le monde : L'héritage vital de Vatican II (Livres de base, 2022).

  • Le Cardinal Zen appelle les évêques synodaux à contrer le plan de manipulation du synode

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    Du Père Yves-Marie Couët sur twitter :

    Le Cardinal Zen appelle les évêques synodaux à contrer le plan de manipulation du synode

    Le cardinal Joseph Zen a écrit le mois dernier aux évêques et cardinaux participants au synode, les exhortant à demander au pape François de modifier les procédures de la réunion et de contester le programme des organisateurs du synode pour les sessions.

    Dans une lettre datée du 21 septembre, l'évêque émérite de Hong Kong, a déclaré aux évêques et aux cardinaux qu'il était "déconcerté" par une réinvention du concept biblique de synodalité par les organisateurs de l'événement, dans le but de promouvoir un enseignement contraire à la foi. Le cardinal a exhorté les évêques à défendre une véritable "collégialité épiscopale" au cours du processus synodal. "Les organisateurs du synode commencent par dire que nous devons écouter tout le monde. Peu à peu, ils nous font comprendre que parmi ces "tous" se trouvent ceux que nous avons "exclus". Finalement, nous comprenons qu'il s'agit de personnes qui optent pour une morale sexuelle différente de celle de la tradition catholique". "Souvent, ils prétendent ne pas avoir d'agenda", écrit le cardinal Zen. "C'est une véritable offense à notre intelligence. Tout le monde peut voir quelles sont les conclusions qu'ils visent".

    Le cardinal Zen a dit son inquiétude encore plus grande face à un effort concerté pour utiliser le synode afin d'établir la démocratie à la place de la hiérarchie de l'Église, en tant que moyen d'établir la doctrine. "Le processus synodal, annoncé à l'origine pour se terminer après une seule session à Rome en octobre, a été prolongé d'une année supplémentaire parce que " les organisateurs, qui ne sont pas sûrs de pouvoir atteindre leurs objectifs au cours de cette session, choisissent d'avoir plus de temps pour manœuvrer ".

    La lettre du Cardinal Zen, datée du 21 septembre, a été diffusée ces dernières semaines en plusieurs langues parmi les évêques et cardinaux invités au Synode. Dans sa lettre, le cardinal Zen écrit que les organisateurs du synode "parlent de 'conversations dans l'esprit' comme s'il s'agissait d'une formule magique". Il a ajouté que si les participants ont été invités à "s'attendre à des 'surprises' de la part de l'Esprit", ce langage est une couverture pour un résultat prédéterminé du synode. Il est évident qu'ils sont déjà informés des surprises auxquelles ils doivent s'attendre" L'accent mis sur la "conversation" en petits groupes - par opposition à la "discussion" et au débat au sein du corps synodal dans son ensemble - est un stratagème délibéré pour empêcher un débat ouvert sur les programmes controversés visant à modifier l'enseignement de l'Église. Car l'équipe du secrétariat du synode "est très efficace dans l'art de la manipulation".

    Le Cardinal Zen a également vivement critiqué la décision du pape François d'inviter des participants laïcs au synode et de leur accorder le statut de membres votants à part entière de l'organe synodal, une décision qui sape le synode des évêques tel qu'il a été conçu à la suite du concile Vatican II. Cette décision change radicalement la nature du Synode, que le pape Paul VI avait voulu comme un instrument de collégialité épiscopale, même si, dans l'esprit de la synodalité, des observateurs laïcs ont été admis avec la possibilité de s'exprimer", écrit le cardinal. "Donner le droit de vote aux laïcs pourrait sembler signifier que l'on respecte le sensus fidelium, mais est-on sûr que ces laïcs qui ont été invités sont des fidèles ?" (c’est-à-dire adhèrent à la foi et à la morale de l’Église Catholique) "En fait, dit le Cardinal Zen, ces laïcs n'ont pas été élus par le peuple chrétien. "Je ne vous suggère pas de protester, mais au moins de vous plaindre respectueusement et de demander que les votes des évêques et des laïcs soient au moins comptés séparément .

    Le cardinal a poursuivi en notant que "même" la voie synodale en Allemagne a accepté la nécessité de séparer les votes des laïcs de ceux des épiscopats au sein de l'assemblée. "Je sais qu'au cours du Synode sur la famille, le Saint-Père a rejeté les suggestions présentées par plusieurs cardinaux et évêques, précisément en ce qui concerne la procédure. Mais si vous présentez respectueusement une pétition appuyée par de nombreux signataires, elle sera peut-être acceptée". "En tout cas, écrit le cardinal aux évêques et cardinaux synodaux, vous aurez fait votre devoir. Accepter des procédures déraisonnables, c'est condamner le Synode à l'échec".

    Notant que le processus synodal mondial s'est déroulé parallèlement à la voie synodale allemande, le cardinal a déclaré "s'inquiéter parce que le processus allemand a proposé "un changement révolutionnaire dans la constitution de l'Église et dans l'enseignement moral sur la sexualité". Le cardinal Zen a noté que "le pape n'a jamais ordonné que ce processus de l'Église en Allemagne s'arrête." "Un symptôme alarmant est la diminution constante du nombre de fidèles catholiques en Allemagne. L'Église allemande se meurt", a commenté le cardinal, qui a comparé l'ordre du jour et la méthodologie de la voie synodale à un déclin similaire de la pratique catholique aux Pays-Bas et dans la Communion anglicane mondiale, qui est confrontée à un "grand schisme".

    "Je pense que je n'ai pas besoin d'en dire plus sur les raisons pour lesquelles vous devriez affronter votre travail synodal avec une profonde inquiétude", a déclaré le Cardinal Zen aux cardinaux et aux évêques. En raison de ce que je vais dire, je peux facilement être accusé de "théorie du complot", mais je vois clairement tout un plan de manipulation", a déclaré le cardinal.

    Acceptant que la publication éventuelle de la lettre puisse l'exposer à des critiques, le Cardinal Zen a déclaré aux cardinaux et aux évêques que "vieux comme je suis, je n'ai rien à gagner ni à perdre. Je serai heureux d'avoir fait ce que j'estime être mon devoir". cf pillarcatholic.com et catholicnewsagency.com

  • Synode des évêques : le déjà vu des mantras synodaux

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    Du Sismografo :

    Synode des évêques : le déjà vu des mantras synodaux

    4 octobre 2023 (édité par la rédaction de "Il sismografo")

    L'Assemblée synodale XVI, ouverte aujourd'hui par le Souverain Pontife, est la cinquième du pontificat de François. Auparavant, il y a eu deux synodes sur la famille (2014/2015), un sur les jeunes et les vocations (2019) et un sur l'Amazonie (2020). Peu d'experts et de chercheurs se souviennent des principaux passages, des documents les plus importants et des conclusions de ces assemblées. C'est également le cas de la grande majorité du peuple de Dieu et de l'opinion publique. C'est un fait assez triste, mais c'est ainsi. Les synodes ne sont pas un sujet agréable pour la grande réalité des croyants, des catholiques. Les synodes sont un "quelque chose" où l'analphabétisme religieux est le plus dévastateur. De nombreux croyants ne savent pas ce que sont ces assemblées singulières et pourquoi elles ont lieu. En substance, le Synode des évêques de l'Église universelle, pour la majorité des catholiques du monde, est une institution totalement inconnue, même si certains secteurs en perçoivent l'importance.

    Ce Synode que le Pape a ouvert aujourd'hui, en théorie, devrait être celui qui a atteint le plus de fidèles dans les couches catholiques les plus éloignées de la centralité hiérarchique. En d'autres termes, c'est celui qui pourrait être décrit comme le plus "populaire". Mais ce n'est pas le cas. Le simple fait de dire que le "synode traitera de la synodalité" suscite la perplexité.

    Les statistiques d'aujourd'hui dans le cas de dizaines de pays qui ont développé un chemin synodal plus participatif sont décourageantes. Dans des centaines de diocèses du monde entier, le synode, sa première session et le chemin synodal étaient et sont encore des réalités inaccessibles ou des "choses de l'évêque et de certains de ses amis".

    Dans ce cinquième synode du pontificat de Bergoglio, depuis des jours, les gens parlent et écrivent sur les mêmes questions qui ont émergé dans tous les synodes précédents :
    * les sacrements pour les divorcés
    * la bénédiction des couples homosexuels
    * le sacerdoce féminin
    * le sacerdoce pour les viri probati (diacres mariés)
    * Les femmes et le pouvoir dans l'Eglise (diaconesses)
    * Les personnes Lgtbqi+

    Nous sommes donc confrontés au nouveau déjà vu synodal, qui est devenu presque un genre. Ce sont les mantras synodaux, en grande partie brandis d'en haut, qui domineront l'événement. C'est ce que nous avons vu jusqu'à présent.

    On s'attend à des controverses, des interviews pour et des interviews contre. Des scoops. Des révélations majeures. Des décisions sensationnelles.

    Bref, tout ce qui a déjà été vu.

    Le document de conclusion suscitera de nouvelles controverses, mais il ne se passera rien. Tout sera reporté à la deuxième session d'octobre 2024.

    Si par hasard une décision pertinente est annoncée, bien sûr, elle sera illisible, incompréhensible et confuse.

    Pendant ce temps, la controverse entre progressistes et conservateurs, réformateurs et modérés, rigides et ouverts, prophètes et anachroniques... se poursuivra imperturbablement. Il s'agit là aussi d'un scénario éprouvé. Tout ce qui soutient le pape François, surtout lorsqu'il s'agit d'éloges, est "progressiste". Tout ce qui critique le pontife, questionne et doute, appelle à la cohérence, combat les mystifications, est conservateur et réactionnaire, rigide et impitoyable.

    Évidemment, pour les chrétiens, en particulier les catholiques, cette situation est douloureuse et alarmante. Cette douleur est encore plus vive quand on pense aux réactions face aux critiques, souvent méprisantes et clivantes. Bref, une sorte de "guerre civile" entre généraux, sans soldats.

  • Comment les synodes sur la famille ont préparé le terrain pour le synode sur la synodalité

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    D'Édward Pentin sur le National Catholic Register :

    Comment les synodes sur la famille ont préparé le terrain pour le synode sur la synodalité

    ANALYSE : L’assemblée synodale maintiendra-t-elle l’enseignement établi de l’Église, ou les voix fidèles à l’orthodoxie seront-elles marginalisées ?

    3 octobre 2023

    CITÉ DU VATICAN — Les deux premiers synodes de ce pontificat, qui ont eu lieu il y a près de dix ans, ont préparé le terrain pour les synodes qui ont suivi et contiennent quelques indications utiles pour le prochain Synode sur la synodalité.

    Les Synodes extraordinaire et ordinaire sur la famille de 2014 et 2015 visaient ostensiblement à formuler des lignes directrices pastorales appropriées pour les familles et les relations, en tenant compte des complexités de la vie conjugale et familiale dans le monde d’aujourd’hui.

    De nombreux participants ont déclaré avoir trouvé les discussions utiles mais en même temps tendues et controversées, et les fruits de ces assemblées ont ensuite été éclipsés par les inquiétudes et les retombées découlant de l'exhortation apostolique post-synodale du Pape Amoris Laetitia (La joie de l'amour) de 2016. .

    Le document de synthèse du Pape contenait une note de bas de page désormais célèbre et très controversée qui pourrait être interprétée comme un assouplissement de la pratique pastorale de l’Église concernant l’accès à la Sainte Communion pour les divorcés remariés civilement. Un tel changement est apparu comme un objectif clair pour beaucoup de responsables avant même le début des synodes, après avoir été soulevé des mois plus tôt lors d'un consistoire extraordinaire par le cardinal Walter Kasper dans ce qui est devenu connu sous le nom de « proposition Kasper ».

    Mais Amoris Laetitia contenait également plusieurs autres passages préoccupants qui semblaient contraster avec l’enseignement moral de l’Église, ce qui a conduit quatre cardinaux à publier leurs cinq dubia, qui demandaient au pape des éclaircissements sur ces questions. Le Pape n’y a jamais répondu directement.

    Les germes de ces conflits ont été en grande partie semés dans la méthodologie des synodes. Les organisateurs du synode et le pape lui-même ont déclaré ouvertement qu’il était inutile de ressasser l’enseignement de l’Église pendant les synodes. Mais en fin de compte, la méthodologie allait plus loin que la simple diffusion de nouveaux points de vue contraires à l’enseignement de l’Église et semblait avoir une fin prédéterminée. Les observateurs ont mis en garde contre les « chevaux de Troie » proposés par les militants en faveur du changement, notamment pour faire accepter les unions illicites et la contraception, qui utilisent tous deux Amoris Laetitia pour étayer des opinions dissidentes sur ces questions.

    Diverses machinations visant à atteindre cet objectif prédéfini ont été répertoriées dans un livre électronique que j'ai écrit en 2015 intitulé 'Le truquage d'un synode du Vatican' ? Une enquête sur la manipulation présumée lors du Synode extraordinaire sur la famille.

    Lors du premier synode familial, nous avons assisté à son rapport à mi-parcours, remis aux médias avant que les pères synodaux ne l'aient lu. Le rapport a donné aux médias l’impression que l’enseignement de l’Église sur l’indissolubilité du mariage et de l’homosexualité était à revoir. Ensuite, il y a eu la multiplication des propositions par les comités d’organisation du synode avec des personnes clairement partisanes, et le fameux « braquage de livres » dans lequel un livre rédigé par des cardinaux et d’éminents érudits de l’Église soutenant l’enseignement sur l’indissolubilité du mariage a été délibérément retardé avant d'être remis aux pères synodaux.

    Mais l’effort le plus significatif pour orienter le synode dans une direction prédéfinie a sans doute été lorsque trois propositions synodales, dont une sur la « proposition Kasper » et une autre sur l’homosexualité, ont fait leur chemin dans le rapport final malgré qu'ils aient échoué à réunir la majorité des deux tiers nécessaires. Cela signifiait qu’ils étaient reportés pour discussion au Synode Ordinaire alors que, selon les règles synodales, ils auraient dû être rejetés.

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  • Synode : le réquisitoire du cardinal Burke

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    Du site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Burke : "La synodalité contredit la véritable identité de l'Église".

    "Le Synode qui s'ouvre aujourd'hui cache un agenda plus politique qu'ecclésial et divin. Le désir de changer la constitution hiérarchique de l'Église est clair, avec pour conséquence un affaiblissement de l'enseignement en matière morale. C'est le même processus que celui utilisé en Allemagne". 

    3 octobre 20234

    Nous publions ci-dessous l'intégralité du discours (titre original : "La synodalité contre la véritable identité de l'Église en tant que communion hiérarchique") prononcé hier par le cardinal Raymond Leo Burke lors de la conférence internationale "La Babel synodale", organisée par la Nuova Bussola Quotidiana à Rome, au Teatro Ghione.

    ***

    Je voudrais tout d'abord remercier les organisateurs de cette conférence, en particulier Riccardo Cascioli, et tous les collaborateurs de la Nuova Bussola Quotidiana de nous avoir donné l'occasion d'aborder aujourd'hui des sujets qui sont très importants pour nous tous, parce qu'ils touchent au Bien le plus fondamental de notre Sainte Mère commune, l'Église catholique, Corps mystique du Christ qui est l'unique Sauveur du monde. Je tiens à remercier tout particulièrement le père Gerald Murray et le professeur Stefano Fontana pour les considérations essentielles qu'ils nous ont présentées aujourd'hui. Ils ont exposé de manière très convaincante, démasqué devrais-je dire, les erreurs philosophiques, canoniques et théologiques qui sont aujourd'hui largement répandues concernant le Synode des évêques et sa prochaine session intitulée "Pour une Église synodale : communion - participation - mission".

    Je vous recommande immédiatement la lecture du livre de Julio Loredo et José Antonio Ureta, Processus synodal : une boîte de Pandore. 100 questions et 100 réponses (Associazione Tradizione Famiglia Proprietà, Rome, 2023), disponible en italien et dans de nombreuses autres langues. L'étude sereine et profonde qui sous-tend ce livre est une aide inestimable pour répondre à la confusion omniprésente qui entoure la session du Synode des évêques qui commencera demain (aujourd'hui 4 octobre 2023, ndlr).

    Le professeur Fontana a déclaré que : "La nouvelle synodalité, considérée dans ses propres catégories de temps, de pratique et de procédure, est le moment final d'un long voyage qui a traversé toute la modernité". En attirant notre attention sur les sources philosophiques de la soi-disant synodalité, il démasque sa mondanité. C'est pourquoi notre Seigneur Jésus-Christ, qui seul est notre Sauveur, n'est pas à la racine et au centre de la synodalité. C'est pourquoi la nature divine de l'Église dans sa fondation et dans sa vie organique et durable est négligée et, en fait, oubliée.

    L'Esprit Saint est très souvent invoqué dans la perspective du synode. Tout le processus synodal est présenté comme une œuvre de l'Esprit Saint qui guidera tous les membres du synode, mais il n'y a pas un seul mot sur l'obéissance due aux inspirations de l'Esprit Saint, qui sont toujours cohérentes avec la vérité de la doctrine pérenne et la bonté de la discipline pérenne qu'Il a inspirée au cours des âges. Il est malheureusement très clair que l'invocation de l'Esprit Saint par certains vise à promouvoir un agenda plus politique et humain qu'ecclésial et divin. L'agenda de l'Église est unique, à savoir la poursuite du Bien commun de l'Église, c'est-à-dire le salut des âmes, le salus animarum qui "in Ecclesia suprema semper lex esse debet"[1].

    Le Synode sur la "synodalité" poursuit certaines perspectives répandues dans l'Église d'aujourd'hui et également mises en évidence par la récente réforme de la Curie romaine décrite par la Constitution apostolique Praedicate Evangelium. Il insiste principalement sur l'indication de la nature missionnaire et de la synodalité de l'Église comme les "attributs", les "traits essentiels"[2] de la vie ecclésiale et semble dériver la structure de la Curie romaine de cette approche. Mais, comme nous le professons dans le Symbole de la foi et comme l'a enseigné le Concile œcuménique Vatican II dans la Constitution dogmatique sur l'Église, Lumen Gentium, la Sainte Mère l'Église est, dans ses attributs, dans ses traits essentiels, "une, sainte, catholique et apostolique"[3].

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  • Comment fonctionne le synode ?

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    De Loup Besmond de Senneville (à Rome) et Malo Tresca sur le site du journal La Croix :

    Le fonctionnement du Synode

    L’Assemblée plénière du Synode sur la synodalité doit se réunir à Rome, du mercredi 4 au dimanche 29 octobre, pour réfléchir à l’avenir de l’Église.

    Comment va se dérouler cette nouvelle assemblée ?

    Alors que l’Assemblée plénière du Synode des évêques doit débuter mercredi 4 octobre, et que cette réunion s’annonce déterminante pour l’avenir de l’Église catholique, le règlement intérieur n’a toujours pas été publié par le Secrétariat général. Et il n’est pas sûr qu’il le sera avant le début des travaux. Néanmoins, le Vatican a publié le 21 septembre des précisions quant à l’emploi du temps des 365 pères et mères synodaux qui se réuniront, dans la salle Paul-VI, pour une première session plénière d’un peu moins de quatre semaines. La seconde aura lieu un an plus tard, en octobre 2024.

    Les travaux de cette première réunion plénière seront divisés en quatre parties. La première aura pour thème la synodalité, au centre de ce synode, puis la deuxième semaine de travaux sera consacrée au thème de la communion, avant que les membres du Synode ne travaillent sur la notion de coresponsabilité de la mission, puis sur celle de gouvernance. Ces quatre cycles, organisés sur des durées de trois à quatre jours, comprendront une introduction du rapporteur général du Synode, le cardinal luxembourgeois ­Jean-Claude ­Hollerich, avant que les participants ne se répartissent en petits groupes, en fonction de leur langue. Dans ces groupes, pendant deux demi-journées, et aidés par des « facilitateurs », souvent théologiens, les participants suivront la méthode de la « conversation dans l’Esprit ».

    Après un premier tour, au cours duquel ils pourront faire part de leur réflexion sur le thème, les onze membres de chaque groupe devront réagir individuellement aux propos entendus, puis reprendront la parole une troisième fois pour savoir quoi retenir de ces échanges. Ces discussions seront régulièrement entrecoupées de temps de prière. Puis cet échange en groupe sera suivi, à quatre reprises, des travaux en Assemblée plénière, auquel le pape François devrait assister, mêlant compte rendu des discussions menées en groupe et interventions libres. Toutes ces discussions devraient être couvertes par le secret pontifical. Parmi les nouveautés : les membres du Synode participeront à une retraite de trois jours avant le début des travaux, et à un pèlerinage, prévu le jeudi 12 octobre. Le 19, ils se joindront aussi à une prière pour les migrants et les réfugiés, place Saint-Pierre.

    Qui va y participer ?

    C’est une première qui résonne comme une petite révolution dans l’histoire de l’Église : 54 femmes, dotées d’un droit de vote, doivent prendre part à cette Assemblée plénière. Le symbole est fort, au regard notamment des 62 cardinaux par ailleurs présents. Que révèle encore la liste des 364 participants – auxquels s’ajoute le pape François –, qui avait été officialisée fin juillet par le Vatican ? Sans surprise, plusieurs figures emblématiques émergent – à l’instar du président de l’épiscopat allemand, Mgr Georg Bätzing, des cardinaux américain ­Timothy ­Dolan ou luxembourgeois ­Jean-Claude ­Hollerich, le secrétaire général du Synode. Ce sont les mêmes participants qui prendront part à la session d’octobre 2024.

    Au-delà des évêques élus, de l’intégralité des chefs de la Curie romaine et des représentants des Assemblées catholiques continentales, François a nommé 50 membres à titre personnel, pour certains proches de ses vues – comme le jésuite italien Antonio ­Spadaro, qui vient d’être nommé sous-secrétaire du dicastère pour la culture et l’éducation, ou l’Américain James Martin, ardent défenseur des droits des personnes homosexuelles. « La présence de laïcs, anciens membres des commissions nationales ou continentales, montre que Rome a bien cherché à honorer le discernement de la base”. Cela témoigne d’une reconnaissance de l’autonomie des Églises locales », analyse le théologien ­Arnaud ­Join-Lambert. Un souci de diversité qu’a également cherché à honorer François en faisant appel à des personnalités très éloignées de sa ligne.

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  • Le cardinal Gerhard Müller apporte son soutien aux dubia des cinq cardinaux

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    De FSSPX.NEWS :

    Rome : le cardinal Müller soutient les “dubia” des cinq cardinaux

    4 octobre 2023

    Le cardinal Gerhard Müller a publié une brève déclaration soutenant les cinq cardinaux qui ont présenté des dubia au pape François. Le cardinal allemand se dit « heureux » que « d’autres, à leur manière, fassent ce qui est nécessaire » pour rappeler au pape « la responsabilité que Dieu lui a confiée pour la préservation de l’Eglise ».

    L’action de défense de la foi catholique des cardinaux Robert Sarah, Raymond Burke, Joseph Zen Ze-kiun, Juan Sandoval et Walter Brandmüller, qui a remué les esprits au sein du Vatican, a reçu le soutien de l’ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF).

    Le cardinal allemand met en garde contre le fait qu’avoir une position hérétique aujourd’hui peut favoriser la carrière ecclésiastique : il rappelle que les évêques ne doivent pas être des marionnettes qui répètent aveuglément ce que dit le pape, et s’insurge contre le néo-papisme.

    Selon le cardinal Müller, si les catholiques savent que les papes sont les successeurs de saint Pierre à Rome, ils doivent aussi savoir qu’ils doivent s’opposer à la caricature des papes faite par les protestants au XVIe siècle ainsi qu’à ceux qui utilisent l’autorité papale pour se faire bien voir aux yeux du Nouvel Ordre Mondial.

    Le cardinal Müller a déclaré avoir « défendu la doctrine catholique », remplissant en conscience sa responsabilité d’évêque et de cardinal. « Mais, ajoute-t-il, je suis heureux que d’autres, à leur manière, fassent ce qui est nécessaire et rappellent au pape la responsabilité que Dieu lui a confiée de préserver l’Eglise dans la “doctrine des apôtres” (Ac 2,42). »

    Il poursuit fortement : « il existe une position hérétique mais favorable à la carrière, selon laquelle Dieu ne se révèle au pape François que par l’information directe de l’Esprit Saint, et que les évêques n’ont qu’à répéter aveuglément ces illuminations célestes et à les transmettre mécaniquement comme des marionnettes parlantes. »

    Mgr Müller explique : « Un évêque est le successeur des Apôtres et le maître authentique de l’Evangile du Christ » en union avec les évêques et avec le Pape. « Telle est la doctrine de la primauté du Pape et non le néo-papisme de ceux qui veulent livrer l’Eglise du Christ à l’idéologie du capitalisme athée et anti-humain de Davos. »

    L’ancien préfet de la CDF précise que « leur prétexte frauduleux est l’adaptation de la Parole de Dieu, prétendument obsolète, aux normes d’une anthropologie pseudo-scientifique anti-mariage et d’une culture de mort, comme si dans le Christ toute la vérité ne nous avait pas été donnée ».

    Même si « tout catholique croit en la vérité divine et catholique. (…) En tant que disciple théologiquement éclairé du Christ, il s’oppose à la caricature de la papauté, tant dans les polémiques anti-romaines des réformateurs (du XVIe siècle) que dans la compréhension psittaciste du néo-papisme ou du paganisme anticatholique. »

    Le cardinal conclut enfin : « Ils exposent ainsi la foi catholique au ridicule dans un public qui ne croit pas au fait de la Révélation historique de Dieu dans le Christ et qui utilise le pape – qu’il s’en rende compte ou qu’il joue naïvement le jeu, peu importe – comme une autorité pour gagner les masses catholiques, à leurs yeux arriérés et non éclairés, à l’agenda ONU 2030. »

    Une déclaration d’un membre du Synode qui s’ouvre aujourd'hui à Rome…

    (Sources : LSN/InfoCatolica – FSSPX.Actualités)

  • Synode : allons-nous arriver bientôt à croire au synode plus qu’à l’Église, au monde et à l’homme plus qu’à Dieu ?

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    Du sur le site de la revue Catholica :

    Un synode qui vient de très loin

     
    14 septembre 2023

    Le texte suivant, dont l’original en italien vient de paraître dans le dernier numéro de la revue Fides catholica, est présenté ici dans une traduction effectuée par nos soins, agréée par son auteur.

    Il n’était jamais arrivé qu’un synode discute du synode, c’est-à-dire de lui-même. C’est le cas aujourd’hui, avec un long synode encore en cours, qui a commencé en 2021 et devrait se conclure en 2024 par deux assemblées romaines. Il s’agit d’une réflexion sur la « synodalité », qui est un processus, un programme d’action et une construction de l’Église en marche, passant d’une Église statique, hiérarchique et pyramidale à une Église en mouvement, qui se construit au fur et à mesure, mais en partant de la base et en inversant l’ordre : ceux qui sont en haut doivent être en bas et ceux qui sont en bas doivent être en haut. Le pape François l’a dit dans son discours à l’occasion du 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques (17 octobre 2015) : « […] dans cette Église, comme dans une pyramide inversée, le sommet est en dessous de la base [1] ». La justification théologique serait donnée par le sensus fidei de tous les fidèles [2]. Puisque tous adhèrent immédiatement aux vérités de la foi, celles-ci, et la doctrine en tant que telle, devraient trouver en eux les premiers référents, c’est-à-dire en ceux qui, par le dialogue et la discussion synodale, en renvoyant à Rome des questionnaires bien remplis, s’emploieraient à faire part à la hiérarchie de leurs souhaits pour qu’elle puisse évoluer avec son temps – le temps du monde plutôt que celui de Dieu.

    En réalité, on oublie que le sensus fidei est l’adhésion à la foi de l’Église et non une recherche de la doxa. On oublie aussi que l’Église, avec la révélation divine, précède l’acte de foi subjectif des croyants. Si la foi n’est pas sauvegardée dans sa vérité avant tout par celui qui confirme ses frères dans la foi, elle ne peut même pas être crue sans erreur. L’infaillibilité in credendo précède l’infaillibilité in docendo, mais croire est un acte subjectif du croyant dans une vérité objective, jamais une adaptation de la vérité objective (fides quae) à l’acte subjectif de croire (fides qua).

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  • Retour sur la réponse du pape aux doutes des cinq cardinaux conservateurs

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Bénédiction des couples homosexuels, ordination des femmes... La réponse du pape aux doutes des cinq cardinaux conservateurs

    Des cardinaux ont partagé leurs « doutes » sur les évolutions voulues par le synode sur l'avenir de l'Église, qui débute ce mercredi. Le pape leur a répondu. -- Le synode sur l'avenir de l'Église, qui débute ce mercredi pour un mois à Rome, devait mettre au premier plan le silence et la prière. Une polémique théologique vient de rompre cette sérénité avec fracas. Cinq cardinaux se sont opposés frontalement aux évolutions souhaitées par ce synode et l'ont fait savoir publiquement. Ils récusent notamment la perspective d'une bénédiction de couples homosexuels et l'ordination de femmes à la prêtrise. Ils rappellent aussi qu'un synode n'a qu'un pouvoir consultatif, pas celui de changer la doctrine.

    Ce synode - le terme signifie « marcher ensemble » - voulu par François est un rassemblement de 365 délégués chargés de faire des propositions au pape pour une gouvernance plus démocratique et plus décentralisée de l'Église. D'abord baptisé « synode sur la synodalité », puis « synode sur l'avenir de l'Église », il se réunit au Vatican en deux sessions, aux mois d'octobre 2023 et 2024. Beaucoup voient en cette initiative le couronnement du pontificat réformateur de François, 86 ans, élu il y a dix ans sur le siège de Pierre.

    Tout avait pourtant bien commencé. Samedi soir, à la lumière du soleil couchant sur la place Saint-Pierre, le pape introduisait ce rassemblement par une prière œcuménique, organisée par la communauté de Taizé, en présence d'une douzaine de hauts responsables chrétiens non catholiques. Le pape avait expliqué : « À travers cette prière commune, nous demandons d'apprendre à nouveau à faire silence pour écouter la voix du Père. Nous demandons que le synode soit une manifestation, un moment décisif de fraternité, un lieu où l'Esprit saint purifie l'Église de commérages, des idéologies, des polarisations. »

    « La prudence pastorale »

    C'est l'exact contraire qui s'est produit lundi. Le site diakonos.be, du journaliste italien Sandro Magister, rendait public la requête que ces cinq cardinaux avaient envoyée au pape au cours de l'été, sous la forme de « dubia » (« doutes », en latin). Cette formule juridique existe dans le droit de l'Église pour permettre à des prélats de faire part de leurs « doutes » au pape sur des matières graves.

    Les cardinaux posent ainsi cinq questions, dont deux très concrètes - sur la bénédiction des couples homosexuels et l'ordination des femmes - et des interrogations touchant à la source de l'autorité doctrinale dans l'Église. Voici leur « doute » sur la bénédiction de couples homosexuels, effectivement prévue dans la réflexion du synode : « Est-il possible qu'un pasteur puisse bénir des unions entre personnes homosexuelles, laissant ainsi entendre que le comportement homosexuel en tant que tel ne serait pas contraire à la loi de Dieu (…) ? L'enseignement constant du Magistère ordinaire universel, selon lequel tout acte sexuel en dehors du mariage, et en particulier les actes homosexuels, constitue un péché objectivement grave contre la loi de Dieu (…) est-il toujours valable ? »

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