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Témoignages - Page 63

  • Essaimage : Une abbaye à construire !

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    Notre-Dame de la Garde 2023.02-07-Vue-axo-generale-620x330.jpg

    "Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « L’abbaye Sainte-Marie de la Garde, fille du Barroux, démarre un magnifique projet : ériger une abbaye au XXIe siècle. Pour soutenir ce projet enthousiasmant, nous avons organisé une campagne de dons en partenariat avec CredoFunding, ce qui nous fournit l’occasion de présenter ce projet et l’abbaye elle-même : soyez généreux en ce temps de carême !

    Entretien avec son Père Abbé, Dom Marc Guillot.

    La Nef – L’abbaye se lance dans d’importants travaux : pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit précisément ?

    Dom Marc Guillot – Dans trois semaines à peine, les pelleteuses s’activeront à Sainte-Marie de la Garde. Implantés depuis vingt ans en ce lieu, le moment est venu pour nous d’agrandir de façon conséquente nos bâtiments. Ces extensions s’imposent tant pour la cohérence du fonctionnement de notre vie conventuelle que pour pouvoir recevoir les fidèles désireux de se ressourcer à l’abbaye. Aujourd’hui, nous n’avons toujours pas de cloître, ni de lieu de culte et de bibliothèque suffisamment adaptés. De plus, le fait d’avoir été gratifiés par la Providence de quelques vocations ces dernières années exige de nouvelles cellules et des espaces pour le travail. Ajoutons qu’au fil des ans, nous sommes toujours plus connus dans la région, ce qui a pour conséquence une augmentation régulière du nombre de personnes souhaitant venir vivre leur messe dominicale à l’abbaye et bénéficier de l’aide spirituelle qu’ils peuvent y trouver : réalité dont il nous faut tenir compte maintenant.

    Quel style architectural avez-vous choisi et pourquoi ? Quels seront les acteurs de ce chantier ?

    Nous avons fait le choix de construire une abbaye bénédictine d’esprit roman. L’édifice se réinscrira dans une histoire millénaire, celle de l’architecture religieuse monastique européenne. Pensons seulement à ces abbayes parsemant notre terre de France et empreintes de simplicité et de noblesse, d’harmonie et de lumière. Tout cela dans l’unique dessein d’évoquer la beauté de Dieu et de Lui attirer les âmes. Par ailleurs, outre les architectes, les bureaux d’études, les entreprises locales et les frères qui suivront de près l’évolution des travaux, nous aurons un compagnonnage merveilleux : celui de la pierre. Oui ! nous avons dessein de bâtir en pierre pleine, laquelle aura une durée de vie minimale espérée de 500 ans ! Mais si nous optons pour ce mode constructif, c’est surtout parce que les maçonneries de pierre massive offrent un rendu d’une beauté incomparable, une isolation thermique pérenne, une résistance au temps particulièrement intéressante. C’est aussi une réponse aux attentes de notre époque contemporaine, si soucieuse de mettre à l’honneur les matériaux naturels.

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  • L’Église dans tous ses états

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    Lu dans le mensuel « La Nef » n° 356 Mars 2023 :

    « Mgr André Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles, nous offre des mémoires passionnants brossant 50 ans de débats dans l’Église.

    La Nef – Vous évoquez à propos du concile Vatican II un « agenda caché » et un « méta-concile » : que voulez-vous dire ? Le concile est-il une des causes de la crise que connaît l’Église ?

    Mgr André Léonard – Tous les textes du concile sont doctrinalement corrects, sans quoi ils n’eussent pu être adoptés à une large majorité. Mais le contact avec certains experts et journalistes me donna à penser que certains textes seraient interprétés ensuite de manière tendancieuse. Ce que me confirma plus tard mon évêque, secrétaire de la Commission doctrinale. Il avait contribué, judicieusement, à ce que la Constitution sur l’Église parle de l’ensemble du Peuple de Dieu et, seulement après, de la hiérarchie. Il comprit après le concile que l’agenda caché de certains théologiens était d’en conclure que l’autorité des évêques découlait démocratiquement du peuple et non du Christ lui-même. Ce fut le début de ce que certains appelèrent le « méta-concile », à savoir le concile revu et corrigé « par après » (« méta », en grec).

    Que retenez-vous de plus marquant de votre formation philosophique ? Où en sont les études de philosophie dans les séminaires et que faire pour rendre ces derniers plus « attractifs » pour les futures vocations ?

    Le plus important pour moi fut de confronter la pensée de Thomas d’Aquin avec la philosophie moderne (Descartes, Kant, Hegel) et la philosophie contemporaine (Sartre, Husserl, Heidegger). Je le fis dans un ouvrage intitulé : Foi et philosophies. Guide pour un discernement chrétien (Bruxelles, Culture et Vérité/Lessius). Pas mal de séminaires en Europe se servent encore de ce livre pour confronter la pensée chrétienne avec la culture contemporaine.

    Quant aux Séminaires, ils doivent posséder trois qualités pour attirer les jeunes d’aujourd’hui : une vie liturgique et spirituelle intense, une doctrine irréprochable et une initiation pratique au contact pastoral avec les croyants et les incroyants.

    Vous expliquez l’importance d’Humanae vitae (1968) : en quoi cette encyclique fut-elle un tournant ? En quoi la contraception « artificielle » a-t-elle été une révolution sous-estimée ?

    L’enjeu essentiel était, pour Paul VI, de protéger le lien étroit entre l’amour conjugal et le don de la vie. Il eut le tort d’avoir raison trop tôt. Aujour­d’hui, nous constatons le grand danger d’une dissociation entre les deux aspects : d’une part, une vie sexuelle qui tourne en rond sur elle-même et, d’autre part, une procréation sans lien avec une union conjugale concrète.

    Paul VI et Jean-Paul II n’ont pas réprouvé la contraception parce qu’elle est « artificielle ». Les méthodes non contraceptives, très fiables aujourd’hui, pour pratiquer une parenté responsable, sont aussi « artificielles » à leur manière, en exigeant quelques observations. Mais elles ont le grand mérite de mettre l’homme et la femme sur pied d’égalité, par la concertation, tandis que la contraception hormonale est toujours à charge de la femme seule…

    Comment analysez-vous la réforme liturgique de Paul VI et la situation présente, avec un mouvement traditionaliste fermement attaché à la messe dite de saint Pie V ?

    Les Églises d’Orient connaissent plusieurs rites. L’Église latine d’Occident en connaît deux formes, celle qui dérive de Vatican II et celle qui fut fixée par saint Pie V. Ce fut sagesse de la part de Benoît XVI de conserver l’une et l’autre. On ne peut pas proscrire un rite qui a nourri tant de saintes vies et attire toujours aujourd’hui des catholiques épris de recueillement, de silence et de chant grégorien. Le nouveau missel est parfaitement correct. Il a même l’avantage d’avoir une très riche liturgie de la Parole. Célébré le plus souvent par un prêtre faisant face à l’assemblée (ce qui n’a pas été voulu par le concile et n’avait jamais existé auparavant et n’existe toujours pas en Orient), il comporte le danger du « cléricalisme », l’individualité du prêtre risquant d’être trop importante. L’idéal serait que, de part et d’autre, un certain nombre de prêtres soient disposés à célébrer dans les deux formes du rite romain selon les nécessités pastorales. Un peu de souplesse…

    Que retenez-vous de votre expérience d’évêque ? Comment être évêque dans notre Europe déchristianisée avec des diocèses dont le nombre de fidèles et de prêtres ne cesse de baisser ?

    Je n’ai pas de leçons à donner. Mais je fus bien inspiré de pratiquer ce que le concile de Trente demandait aux évêques : la visite régulière de toutes les paroisses. Durant mes 25 années d’épiscopat (19 à Namur et 6 à Bruxelles), j’ai passé près de 5 ans, hors de l’évêché, visitant, en habitant sur place, tous les doyennés et presque toutes les paroisses des deux diocèses. Ce furent des occasions splendides de connaître les gens, croyants ou incroyants, d’apprendre beaucoup, d’enseigner et d’évangéliser.

    Propos recueillis par Christophe Geffroy »

    Ref. L’Église dans tous ses états

     

  • Une future bienheureuse et cinq nouveaux vénérables

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    De Vatican News :

    L’Église compte une future bienheureuse et cinq nouveaux vénérables

    Ce jeudi 23 février, le Pape François a reçu le cardinal Semeraro, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints. Il a autorisé son dicastère à promulguer plusieurs décrets, permettant à une fondatrice italienne, Elisabetta Martinez, de devenir bienheureuse, et à cinq serviteurs de Dieu originaires d’Italie, d’Espagne ou encore du Brésil de devenir vénérables.

    Au cours de l'audience accordée ce jeudi matin au cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints, le Souverain pontife a autorisé la promulgation des décrets concernant:

    - le miracle attribué à l'intercession de la vénérable servante de Dieu Elisabetta Martinez, fondatrice de la congrégation des Filles de Sainte Marie de Leuca, née le 25 mars 1905 à Galatina (Italie) et décédée le 8 février 1991 à Rome (Italie);

    Sr Elisabetta Martinez sera prochainement béatifiée
    Sr Elisabetta Martinez sera prochainement béatifiée

    - les vertus héroïques du serviteur de Dieu Giuseppe di Sant'Elpidio (né Giulio Bocci), prêtre profès de l'ordre des Frères mineurs capucins, fondateur de la congrégation des Sœurs franciscaines de la vocation, né le 15 mars 1885 à Sant'Elpidio a Mare (Italie) et mort le 23 novembre 1974 à Pesaro (Italie);

    Père Giuseppe di Sant'Elpidio
    Père Giuseppe di Sant'Elpidio

    - les vertus héroïques du serviteur de Dieu Aloísio Sebastião Boeing, prêtre profès de la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus, fondateur de la Fraternité mariale du Cœur de Jésus, né le 24 décembre 1913 à Vargem di Cedro (Brésil) et mort le 17 avril 2006 à Jaraguá do Sul (Brésil);

    Don Aloísio Sebastião Boeing (1913-2006)
    Don Aloísio Sebastião Boeing (1913-2006)

    - les vertus héroïques de la servante de Dieu Maria Margherita Lussana (née Teresa Caterina), cofondatrice de la Congrégation des Ursulines du Sacré-Cœur d'Asola, née le 14 novembre 1852 à Seriate (Italie) et morte le 27 février 1935 dans cette même ville;

    Sr Maria Margherita Lussana (1852-1935)
    Sr Maria Margherita Lussana (1852-1935)

    - les vertus héroïques de la servante de Dieu Francisca Ana María Alcover Morell, fidèle laïque, poétesse et journaliste, née le 19 octobre 1912 à Sóller (Espagne) et morte le 10 mars 1954;

    La désormais vénérable Francisca Ana María Alcover Morell (1912-1954)
    La désormais vénérable Francisca Ana María Alcover Morell (1912-1954)

    - les vertus héroïques de la servante de Dieu Albertina Violi Zirondoli, fidèle laïque et mère de famille, membre du mouvement des Focolari, née le 1er juillet 1901 à Carpi (Italie) et morte le 18 juillet 1972 à Rome (Italie).

    Albertina Violi Zirondoli (1901-1972)
    Albertina Violi Zirondoli (1901-1972)
  • Les ecclésiastiques de l'année

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    De George Weigel sur First Things :

    LES ECCLÉSIASTIQUES DE L'ANNÉE

    Mgr Gudziak et Sa Béatitude Shevchuk, archevêque Majeur de Kyiv-Halytch.

    22 février 2023

    Lorsqu'ils travaillaient ensemble il y a quelques années à l'Université catholique ukrainienne - la seule institution catholique d'enseignement supérieur dans l'ancien espace soviétique - le père Borys Gudziak et le père Sviatoslav Shevchuk ne s'imaginaient pas occuper leurs fonctions actuelles. Ils ne pouvaient pas non plus imaginer qu'ils seraient au centre d'événements historiques épiques en 2022-2023, défendant l'ordre et la décence dans la politique mondiale au milieu d'une guerre brutale. Dans cette circonstance totalement imprévue, cependant, et à partir de leurs positions actuelles de responsabilité dans l'Église ukrainienne gréco-catholique, l'archevêque majeur Shevchuk (le chef de l'UGCC) et l'archevêque Gudziak (l'archéparque de Philadelphie pour les Ukrainiens gréco-catholiques) ont apporté un témoignage mondial puissant aux vérités de la foi catholique au milieu de l'assaut génocidaire d'un monstre moral sur le peuple d'Ukraine. 

    Lorsque j'ai rencontré Borys Gudziak pour la première fois chez des amis communs lors d'une réception après le baptême, il était étudiant en doctorat à Harvard. Et je n'avais pas la moindre idée que j'allais un jour transmettre la thèse qu'il écrivait (et qui est devenue par la suite un livre important) à Jean-Paul II autour de la table du dîner papal. Mais en ce dimanche après-midi du milieu des années 1980, j'ai eu le sentiment qu'il s'agissait de quelqu'un avec qui je serais en conversation pour le reste de ma vie - et il en a été ainsi. 

    C'est le père Gudziak qui a incité l'archevêque Shevchuk, le chef nouvellement élu de la plus grande des Églises catholiques orientales, à me rencontrer lorsque Shevchuk et moi étions à Rome en avril 2011. Huit semaines auparavant, j'avais passé deux heures avec le métropolite Hilarion Alfayev du Patriarcat orthodoxe russe de Moscou, qui avait dit plus d'une fois des choses amères (et fausses) sur l'UGCC (Ukrainian Greek Catholic Church) lors de notre rencontre à la Bibliothèque du Congrès. J'avais rédigé un mémorandum sur cette réunion, que Gudziak pensait que son ancien collègue devrait voir pendant que Shevchuk rencontrait divers officiels du Vatican (souvent très intéressés par l'orthodoxie russe) après son accession au siège métropolitain de Kyiv-Halych. Le nouvel archevêque majeur était terriblement occupé, mais il m'a accordé une heure pendant laquelle j'ai été frappé à la fois par son amabilité immédiate et par son calme remarquable alors qu'il lisait un mémorandum qui lui annonçait de sérieuses difficultés œcuméniques - sa seule remarque pendant la lecture du mémorandum étant un "Oh, mon Dieu" occasionnel. 

    Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022, l'archevêque Shevchuk a inspiré son Église et le peuple ukrainien tout entier par des réflexions quotidiennes qui abordent la souffrance de l'Ukraine à travers le prisme d'une foi cruciforme. Il est resté à son poste alors que Kiev était bombardée à maintes reprises par les agresseurs, maintenant un programme rigoureux de prière et de culte liturgique qui démontre sa détermination, et celle de toute son Église, à maintenir une vie spirituelle de louange, de culte et d'intercession dans les conditions les plus difficiles. L'archevêque majeur a également travaillé sans relâche pour sensibiliser les autorités romaines aux réalités de la guerre, à sa cause et à la conduite barbare de la Russie dans le cadre de son "opération militaire spéciale", offrant un jour au pape François un fragment de mine russe qui avait détruit la façade d'une église gréco-catholique au début de la guerre. 

    L'archevêque Gudziak, tout en dirigeant et en renouvelant son archéparchie, a soutenu sans relâche l'université qu'il a construite de toutes pièces avec d'autres, et qui est restée au service du pays qu'elle contribue à former. Il a également été un défenseur très convaincant de la cause de l'Ukraine aux États-Unis, à Rome et dans toute l'Europe. Je ne peux imaginer un autre homme d'Église qui aurait pu retenir l'attention des participants au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, comme l'a fait récemment Mgr Gudziak, alors qu'il parlait des enjeux en Ukraine comme étant rien de moins que les principes fondamentaux de la doctrine sociale catholique, notamment la dignité de la personne humaine, le bien commun et la solidarité. Dans un environnement dominé par les préoccupations de l'élite en matière de résultats financiers, Mgr Gudziak a fait réfléchir les "gens de Davos" au sens transcendant de la vie humaine, qui se dévoile chaque jour lorsque les Ukrainiens affrontent courageusement la mort, sachant que la mort n'est pas la fin de leur histoire individuelle, ni de l'histoire humaine. C'était un message pascal et évangélique bien plus puissant que tous ceux que j'ai pu voir transmis par les diplomates du Vatican lors de leurs apparitions occasionnelles à Davos. 

    L'archevêque Shevchuk et l'archevêque Gudziak sont de brillants exemples de zèle et de courage apostoliques. Ils peuvent être de tels modèles parce qu'ils sont des hommes de sainteté. Puissent-ils nous inspirer tous, et en particulier leurs frères évêques, à vivre la foi sans crainte, en toute saison et hors saison - et en tout danger.

    La chronique de George Weigel est diffusée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver. 

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques.

    Lire également : Mgr Shevchuk : "Nous ne nous sentons pas abandonnés"

  • Il y a 75 ans : la mort de Franz Stock

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    Du Centre International Franz Stock (Chartres) :

    HISTOIRE DE FRANZ STOCK – AUMÔNIER EN ENFER

    Franz_Stock_portrait

    Franz Stock est né à Neheim, en Rhénanie du Nord-Westphalie, dans une famille ouvrière et avait adhéré très tôt aux Compagnons de Saint-François pour organiser des pèlerinages et des rencontres en France et en Allemagne. Ses goûts et sa culture le portaient vers la France, pays qu’il aimait profondément.

    Il fut ordonné prêtre au diocèse de Paderborn, après avoir passé deux années à Paris, au Séminaire des Carmes. Il reviendra à Paris comme aumônier de la colonie allemande.

    En 1940, devenu aumônier des prisons de Fresnes, du Cherche-Midi et de la Santé, il incarna pour les résistants prisonniers, dans cet univers de tortures, de brutalités et de grandes angoisses,  la miséricorde divine et l’amour du Christ pour l’humanité souffrante, sans acception de classes, de nationalités, de convictions politiques ou d’opinions.

    C’est en remplissant ce rôle difficile, au péril de sa propre vie, dans l’enfer des prisons, en faisant preuve d’une étonnante audace, de prudence et de tact, que Franz Stock mérite d’être appelé l’aumônier de l’enfer, ou archange dans l’enfer.

    Accompagnant jusqu’au bout, parfois jusqu’au poteau d’exécution, les résistants condamnés à mort, il s’employait de tout son être à consoler les condamnés et à apporter, du mieux qu’il le pouvait dans ces circonstances tragiques, un soutien discret aux familles des prisonniers vivant dans l’angoisse perpétuelle.

    À la libération de Paris, fait prisonnier, il accepta, sur demande de l’abbé Le Meur, lui-même un rescapé des prisons, à former et à diriger près de Chartres, au Coudray, un Séminaire pour les prisonniers allemands, étudiants en théologie.

    C’est là qu’il assura, deux années durant, avec des professeurs de théologie venus du diocèse de Fribourg-en-Brisgau, la formation de plusieurs centaines de prêtres et de théologiens appelés à renouveler le clergé dans l’Allemagne d’après-guerre, en leur transmettant son immense charité et son idéal de paix.

    Quelques mois seulement après la fermeture de son « Séminaire derrière les Barbelés », Franz Stock expira (le 28 février 1948), à l’âge de 44 ans seulement, le cœur brisé à la vue des souffrances incommensurables endurées par ceux, prisonniers français ou allemands, dont le destin lui avait confié la garde.

  • Confessions : « De plus en plus de jeunes ! »

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    saint louis d'antin 1280px-eglise_saint-louis_d_antin___paris__35155445671_-ff2ba.jpgPropos recueillis par Émilie Pourbaix et publié sur le site web de France Catholique ce 23.02.23 :

    " Dans une période de désaffection des sacrements, le sanctuaire Saint-Louis-d’Antin, qui propose des confessions toute la journée, ne connaît pas la crise. Explications du curé de la paroisse, le Père Antoine Devienne.

    Comment évolue la fréquentation de la confession à Saint-Louis ?

    Père Antoine Devienne : Cela fait soixante ans que la paroisse Saint-Louis d’Antin propose des confessions, treize heures par jour. Nous assurons un accueil environ six fois plus important que dans les autres sanctuaires parisiens. Or, nous constatons que la fréquentation des confessionnaux est stable sur une vingtaine d’années. Cela ne baisse pas.

    Et quelle est la tranche d’âge de vos pénitents ?

    Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la confession ne concerne pas une tranche d’âge vieillissante de fidèles : dans mes quinze heures de confession par semaine, depuis cinq ans, je constate avec étonnement que les personnes qui y ont recours sont de plus en plus jeunes ! La part des pénitents de moins de 45 ans qui se confessent est largement majoritaire : étudiants, jeunes professionnels… Les têtes blanches vénérables sont minoritaires.

    Comment expliquez-vous cette stabilité : est-ce l’offre qui crée la demande ?

    Ici, les gens savent qu’ils trouveront toujours un prêtre pour se confesser, ce qui n’est pas le cas sur les paroisses classiques, en raison des nombreuses occupations des prêtres. C’est également l’anonymat que les gens recherchent ici. Enfin, il y a un effet d’émulation collective : voir autant de gens en train de faire la queue pour se confesser permet de comprendre que c’est une démarche normale de la vie chrétienne, qui participe de la démarche de conversion. "

    Ref. Confessions : « De plus en plus de jeunes ! »

    Extrait du même site web « France Catholique » rédigé par un jeune homme au cours d’une retraite, voici un guide pour se préparer à la confession. Lire ici : Examen de conscience : pour bien se confesser

  • On a marché pour la vie à Manille

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PHILIPPINES - En route, ensemble, pour la protection de la vie

    20 février 2023

    Manille (Agence Fides) - Marchant et priant côte à côte, religieux, laïcs, prêtres, évêques pour la protection et la dignité de la vie, de la naissance à la mort naturelle, pour la promotion de la famille, pour la défense de toute vie abusée ou écartée : C'est dans cet esprit que les fidèles philippins ont tenu à nouveau, après la suspension due à la pandémie, le rassemblement annuel baptisé "Walk for Life" le 18 février 2023, organisé par le Conseil des laïcs des Philippines, en collaboration avec la Commission pour les laïcs de la Conférence épiscopale des Philippines. (...)

    Des milliers de fidèles ont participé à la marche et à la veillée de prière, qui est partie de la rotonde de bienvenue à Quezon City et s'est terminée dans l'enceinte de l'université de Santo Tomas à Manille, où s'est tenue la célébration eucharistique solennelle. "Notre esprit de soutien à la vie n'a jamais faibli, même pendant la pandémie. Nous sommes devenus plus profondément conscients du caractère sacré de la vie et nous prions sans cesse et travaillons énormément pour la préserver. Dans notre société, les diverses questions qui touchent à la vie humaine sont urgentes et, en tant que croyants, nous sommes constamment appelés à nous rappeler le caractère sacré et la dignité de chaque vie humaine", a déclaré Raymond Daniel Cruz Jr, président du Conseil des laïcs des Philippines.

    La Marche pour la Vie entend sensibiliser et offrir un soutien concret aux communautés locales afin que les fidèles prennent à cœur le respect et la protection de la vie humaine, à tous ses moments et dans toutes ses conditions : de l'enfant dans le ventre de sa mère, aux enfants des rues maltraités, aux femmes victimes de la traite et de la violence, aux familles démunies, aux personnes âgées abandonnées. Le thème de 2023, "Synodalité, accompagnement et proximité", a déclaré les organisateurs, entend mettre l'accent sur les moyens de proximité avec chaque personne humaine et les difficultés qu'elle rencontre à chaque âge de la vie.

    Exprimant son soutien sans réserve à l'initiative, le Cardinal Luis Antonio Tagle, Pro-préfet du Dicastère pour l'évangélisation du Vatican, a expliqué dans une interview accordée à Radio Veritas Manille : "Il ne s'agit pas seulement d'une marche, mais d'un voyage de chacun d'entre nous, qui dure toute la vie, car la vie est le don le plus important de Dieu à chacun d'entre nous. J'espère que dans chacun de nos voyages à travers l'histoire, nous ne la gaspillerons pas et que nous protégerons toujours le don de la vie".

    (PA) (Agence Fides 20/2/2023)

  • L’Afrique est l’avenir de l’Église, c’est une évidence

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    Du site de La Croix Africa :

    Cardinal Ambongo: «l’Afrique est l’avenir de l’Église, c’est une évidence»

    20 février 2023

    Interview 

    Alors que la jeunesse africaine « croit que le paradis est ailleurs », il faut au contraire « prendre soin de notre jeunesse parce qu’elle est vraiment l’avenir de notre société, l’avenir de notre Église », exhorte le cardinal Fridolin Ambongo.

    L’archevêque de Kinshasa s’est confié à La Croix Africa samedi 18 février en marge de la messe d’ordination épiscopale Mgr Joseph Aka, nouvel évêque de Yamoussoukro, qu’il présidait.

    La Croix Africa : Il y a quelques semaines, le pape était dans votre pays, la RDC que peut-on retenir de ce voyage et quel était son message à l’Afrique tout entière ?

    Cardinal Fridolin Ambogo : La première chose que nous retenons c’est le bonheur que nous avons expérimenté avec la visite du Saint-Père. Il y avait comme une unanimité autour de l’expérience vécue. Les quatre jours vécus avec le pape ont été pour le peuple congolais dans sa souffrance une véritable expérience du Mont Thabor (lieu de la transfiguration, NDLR). Je conseillerais à l’Église de Côte d’Ivoire de prendre des initiatives pour que le pape puisse venir aussi ici pour que le peuple de Dieu qui est ici puisse vivre la même expérience que celle que le peuple congolais a expérimentée.

    Au-delà de cette émotion, de cette sensation de bonheur, le plus important est le message que le pape a apporté. Vous savez que le Congo (RDC) est un pays martyrisé par la rapacité de tous ceux qui veulent prendre ses richesses. Le seul qui n’en profite pas c’est le peuple congolais. Et le pape a identifié cela dans son mot, il a présenté le pays comme un diamant. Un diamant que tout le monde veut avoir, mais on veut avoir le diamant sans les Congolais. Il a utilisé cette expression très forte en s’adressant à tous les prédateurs : « retirez vos mains du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ». Et je crois que ce message vaut non seulement pour le Congo, mais aussi pour toute l’Afrique.

    Au sujet de l’Afrique, celle-ci est souvent présentée comme l’avenir de l’Église. Quelles sont les données objectives qui le font penser ?

    C. F. A. : L’Afrique est l’avenir de l’Église, c’est une évidence. Nous n’avons qu’à voir des données objectives, les statistiques. Je crois que vous connaissez la situation de l’Église en Europe. L’Église en Europe est en train de mourir, et quand vous allez dans les églises, elles sont vides. Les personnes qui y viennent généralement sont âgées au-delà de 70 ans. Quand ces personnes ne seront plus là, qui va fréquenter leurs églises ?

    Par contre quand vous allez dans le sud, en Afrique, l’Église est en croissance, en quantité mais aussi en qualité. Tout laisse croire que l’avenir de l’Église est en Afrique parce qu’aussi, en Afrique, quand vous allez partout il y a des jeunes. Et c’est ce qui avait impressionné le pape à Kinshasa, il se demandait d’où venait toute cette jeunesse. Les jeunes symbolisent le dynamisme. Au cours de sa rencontre avec les jeunes au stade des martyrs à Kinshasa, le pape a fait une catéchèse en utilisant les 5 doigts de la main. Et les jeunes ont été frappés par cette catéchèse du pape qui les provoquait même. Ils réagissaient aux provocations du pape et c’était un moment extraordinaire.

    Je crois que cette jeunesse qui est en Afrique – et je l’ai vu ici en Côte d’Ivoire – nous devons la soigner. Le problème est qu’on ne soigne pas la jeunesse, on ne lui donne pas d’espoir, l’espérance d’un lendemain meilleur. C’est pourquoi, des fois, notre jeunesse nous désespère et croit que le paradis est ailleurs. Cela se termine par des drames que nous connaissons. Nous devons prendre soin de notre jeunesse parce qu’elle est vraiment l’avenir de notre société, l’avenir de notre Église.

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  • La mission de l’Église consiste plus que jamais à maintenir toute la force de son message

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    Une tribune du père Luc de Bellescize publiée sur le site de La Nef :

    L’Église doit tenir face aux nouvelles idoles

    Tribune du père Luc de Bellescize — Les grandes idéologies du XXe siècle ont refusé le Fils et ont prétendu apporter elles-mêmes le salut aux hommes. À ce refus du Fils Sauveur succède aujourd’hui le refus du Père Créateur : la pensée libérale vante un homme qui ne se reçoit de rien ni de personne, un homme qui se façonne totalement lui-même. Nous avons pourtant tout à y perdre, et le père Luc de Bellescize rappelle ici que la mission de l’Église consiste plus que jamais à maintenir toute la force de son message, fût-ce à contretemps. Elle n’a pas le droit de céder aux sirènes des modes idéologiques de l’époque, elle a au contraire le devoir d’être courageuse et de rester fidèle à sa façon d’aimer les hommes : en ne sacrifiant jamais l’exigence de son message.

    Tribune du père Luc de Bellescize initialement parue sur Aleteia.

    Les grandes idéologies qui ont ravagé le XXe siècle étaient fondées sur la pensée d’un salut de l’homme par l’homme, soit par l’exaltation d’une race prétendument supérieure, soit par la révolution qui, en renversant des structures dominatrices, allait faire advenir la paix. National-socialisme et marxisme étaient deux figures de l’antéchrist dans l’histoire et deux bêtes de l’Apocalypse. Elles ont ravagé la terre et versé le sang des saints. Il s’agissait d’idéologies de la rédemption contre l’unique Sauveur. Saint Jean-Paul II, qui les avait vécues dans sa chair, leur répondit dans sa première encyclique, Redemptor hominis, que le Christ est l’unique sauveur des hommes et qu’il n’y a pas d’autre Nom sous le Ciel par lequel nous devons être sauvés. 

    De nouvelles idoles

    Nous sommes entrés au XXIe siècle dans une ère où se lèvent de nouvelles idoles. Elles sont encore plus radicales car elles ne s’opposent plus directement au Sauveur, mais elles consistent en une rupture avec le Créateur. Au refus du Fils a succédé le refus du Père. Au refus d’être sauvé a succédé le refus d’être créé. Nous nous voulons aujourd’hui notre propre origine et notre propre fin, tel le Phénix qui s’auto-détruit et renaît par lui-même de ses cendres. Nous nous prétendons les créateurs de nous-mêmes dans l’illusion d’une liberté pure, radicalement autonome de tout « donné » naturel et de toute obéissance au réel. L’idéologie actuelle est celle d’une liberté qui refuse sa limite et veut choisir absolument sa vie comme elle entend choisir sa mort. Il ne s’agit pas de « devenir ce que nous sommes » en consentant à notre origine sexuée, en acceptant d’être « qualifiés dans l’être » par notre héritage et notre corps, mais de devenir absolument ce que nous voulons être. Nous l’avons entendu dans une émission stupéfiante : « Je ne suis pas un homme, je suis non-binaire. Qu’est-ce qui vous fait dire que je suis un homme ? »

    Dieu crée en séparant. Il sépare le jour et la nuit, le ciel et la terre, l’homme et la femme, la distinction fondamentale entre l’humain, doué du souffle de Dieu et d’une liberté spirituelle, et le monde animal, fondé sur l’instinct. Non une séparation comme conflit, mais comme correspondance. Nous voici dans un temps d’extrême confusion où la complémentarité de l’homme et de la femme, naturellement ouverte à la vie, n’est plus reconnue comme une réalité qui pose une frontière à notre volonté démesurée de puissance. Où, plus grave encore, la distinction de l’homme et de l’animal apparaît comme fallacieuse chez certains « influenceurs » minoritaires, mais incroyablement violents. Ces grands idéologues font obstruction à toute contradiction, aux États-Unis et de plus en plus en Europe, jusque dans ce temple du questionnement et du débat d’idées que devrait constituer la recherche universitaire. 

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  • Le principal acteur de "The Chosen": ma prestation anti-avortement lors de la Marche pour la Vie était ce que Dieu voulait que je fasse

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    De kath.net/news :

    Acteur de "The Chosen": ma prestation anti-avortement était ce que Dieu voulait que je fasse

    Sa décision devrait être basée sur la volonté de Dieu, et non sur des considérations de carrière, a déclaré Jonathan Roumie, qui joue Jésus.

    Washington DC (kath.net/LifeNews/jg) Jonathan Roumie, le casting de Jesus Christ sur The Chosen, a admis dans une interview qu'il avait hésité avant d'accepter de parler à la Marche pour la vie à Washington DC. D'autres acteurs ont perdu des offres après avoir professé publiquement des politiques pro-vie. Dans une interview accordée à l' Agence catholique de presse , il a déclaré que certains de ses conseillers lui avaient conseillé de ne pas se présenter à la Marche pour la vie .

    Finalement, il a accepté parce qu'il s'est rendu compte que Dieu l'appelait à prendre position contre l'avortement. Il ne le voulait pas, mais s'est finalement soumis à la volonté de Dieu, a-t-il dit.

    Lorsque la demande de participation est arrivée, il a commencé à beaucoup réfléchir et à réfléchir à ce qui pourrait arriver dans le pire des cas. "C'est alors que la peur a parlé et que c'était l'ennemi qui essayait d'entrer dans ma tête", se souvient Roumie.

    Lorsqu'il a demandé conseil, les gens l'ont averti que cela pourrait nuire à sa carrière d'acteur. D'un point de vue purement pratique, ils auraient eu raison, mais sa décision devrait être basée sur la volonté de Dieu et non sur des considérations de carrière.

    Roumie n'a pas mâché ses mots lors de son discours à Washington DC. Tout comme Dieu est réel, Satan est réel, a-t-il dit. Satan se rend compte que son temps est limité. C'est pourquoi il jette tout ce qu'il a sur le monde et sur nous. Beaucoup seraient donc induits en erreur, a-t-il averti. L'un des grands mensonges du diable est l'affirmation que l'avortement ne nous fait pas de mal individuellement ou en tant que société. Il a ensuite invité les participants de la Marche pour la vie à prier pour ceux qui manquaient de conviction, de force et de clarté.

    Après son témoignage, il a confié au CNA qu'il s'était complètement abandonné à Dieu. Dieu l'a accompagné dans sa prestation. Il ne s'était pas senti bien avant, mais ça s'est beaucoup mieux passé qu'il ne le pensait et c'était une bien meilleure décision qu'il n'aurait pu l'imaginer, a déclaré l'acteur.

    Le discours de March for Life de Roumie a été visionné plus d'un million de fois sur YouTube.

  • La dictature du Nicaragua condamne l'évêque Rolando Álvarez à 26 ans de prison

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    De Walter Sanchez Silva sur Catholic News Agency :

    La dictature du Nicaragua condamne l'évêque Rolando Álvarez à 26 ans de prison 
     
    Bishop Rolando Álvarez
    L'évêque Rolando Álvarez. | Crédit : Diocèse de Matagalpa

    10 février 2023

    La dictature de Daniel Ortega au Nicaragua a condamné, vendredi 10 février, l'évêque de Matagalpa, Rolando Álvarez Lagos, à 26 ans et quatre mois de prison, l'accusant d'être un "traître à la patrie".

    La condamnation d'Álvarez intervient un jour seulement après que la dictature a expulsé 222 prisonniers politiques vers les États-Unis. Álvarez a refusé de monter dans l'avion avec les déportés, a déclaré Ortega lui-même hier après-midi dans un discours.

    La sentence lue cet après-midi par le juge Héctor Ernesto Ochoa Andino, président de la Chambre criminelle 1 de la Cour d'appel de Managua, stipule : "L'accusé Rolando José Álvarez Lagos est considéré comme un traître à la patrie". "Qu'il soit déclaré que Rolando José Álvarez Lagos est coupable d'être l'auteur des délits d'atteinte à la sécurité et à la souveraineté nationale, de diffusion de fake news par le biais des technologies de l'information, d'entrave à l'exercice des fonctions d'un fonctionnaire, de désobéissance aggravée ou d'outrage à l'autorité, tous commis concurremment et au détriment de la société et de l'État de la République du Nicaragua", indique la sentence.

    Détaillant chacun des chefs d'accusation et leurs peines respectives, le texte ajoute : "Le prévenu Rolando José Álvarez Lagos est condamné à 15 ans de prison et à l'interdiction perpétuelle d'exercer une fonction publique au nom ou au service de l'État du Nicaragua." "Est déclarée la perte des droits citoyens du condamné, qui sera perpétuelle, tout cela pour être l'auteur du délit d'atteinte à la sécurité et à la souveraineté nationale", poursuit le jugement.

    La sentence décrète également "la perte de la nationalité nicaraguayenne pour le sanctionné José Álvarez Lagos, dans le strict respect de la loi 1145". La loi 1145 susmentionnée, ainsi qu'une réforme constitutionnelle qui permet la perte de la nationalité des personnes condamnées pour "trahison", ont été adoptées par l'Assemblée nationale du Nicaragua le 9 février.

    Le jugement d'aujourd'hui se lit comme suit : "L'accusé Rolando José Álvarez Lagos est condamné à cinq ans de prison et à une amende monétaire de 800 jours (basée sur un pourcentage de son salaire quotidien) pour avoir été l'auteur de la propagation de fausses nouvelles par le biais des technologies de l'information et de la communication." "La peine en jours-amende équivaut à la somme de 56 461 córdobas et 15 centavos (environ 1 550 dollars)."

    Enfin, le jugement condamne "l'accusé Rolando José Álvarez Lagos à cinq ans et quatre mois de prison pour être l'auteur d'une entrave aggravée à l'exercice des fonctions d'un fonctionnaire au détriment de l'État et de la République du Nicaragua" et également "un an de prison pour être l'auteur du délit d'outrage à l'autorité." "Les peines de prison seront purgées successivement, de sorte que le condamné Rolando José Álvarez Lagos doit purger 26 ans et quatre mois de prison", indique la sentence. Selon la sentence, Álvarez doit être emprisonné jusqu'au 13 avril 2049.

    L'évêque a refusé de monter à bord de l'avion hier après-midi avec 222 autres déportés, dont quatre prêtres, qui ont été envoyés aux États-Unis en vertu d'un accord avec le département d'État américain. Álvarez a décidé de rester pour accompagner les catholiques qui souffrent de la répression de la dictature au Nicaragua.

    Dans une déclaration publiée vendredi à la suite de l'expulsion des 222 prisonniers politiques nicaraguayens, le représentant Chris Smith, président de la sous-commission de la santé mondiale, des droits de l'homme et des organisations internationales de la Chambre des représentants des États-Unis, a déclaré : "Nous devons continuer à travailler pour combattre le régime brutal d'Ortega et libérer les prisonniers restants - y compris le courageux évêque Rolando Álvarez, qui refuse d'abandonner son troupeau." "Il est vraiment une figure christique avec un cœur de serviteur, et nous continuons à exhorter le pape François à parler sans équivoque en son nom et à demander sa libération", a ajouté le membre du Congrès.

  • Syrie, une triple tragédie : le tremblement de terre, la guerre et les sanctions scandaleuses

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    De Nicola Scopeliti sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Syrie, une triple tragédie : le tremblement de terre, la guerre et les sanctions scandaleuses

    10-02-2023

    "La situation était déjà très difficile en raison d'un conflit qui dure maintenant depuis douze ans. Les gens sont désespérés", explique à la Nuova Bussola la soeur Siba al Khoury d'Alep. De nombreuses régions touchées par le tremblement de terre sont sous le contrôle des rebelles et donc inaccessibles. Et puis il y a les sanctions occidentales : "Les sanctions sont inhumaines", déclare le père Francesco Patton, Custode de Terre Sainte. "et je trouve scandaleux qu'en un moment aussi tragique, nous soyons incapables de lever ou de suspendre les sanctions. Des gens meurent en Syrie". 

    "La situation était déjà très difficile en raison d'un conflit qui dure maintenant depuis douze ans. De nombreuses maisons avaient déjà été détruites par la guerre. Aujourd'hui, avec le violent tremblement de terre du 6 février, de nombreux autres bâtiments se sont effondrés ou ont subi de nouveaux dégâts importants. Les gens sont désespérés. Ils demandent de l'aide, mais sur leur visage, en plus de tant de souffrance, il y a de l'abattement et du désespoir. Lorsque nous parlons aux gens, nous entendons la question suivante : pourquoi cette terrible tragédie nous est-elle à nouveau arrivée ? Il est difficile de répondre, mais, en tant que sœurs, en plus de l'aide matérielle, nous avons également le devoir d'offrir une aide psychologique et spirituelle. Le Seigneur nous donnera la force d'affronter aussi cette grave situation". S'adressant à La Nuova Bussola Quotidiana, Sœur Siba al Khoury, une religieuse des Sœurs enseignantes de Sainte Dorothée-Filles des Sacrés Cœurs de Vicence, qui vit à Alep. "Nous étions au lit quand nous avons senti la secousse du tremblement de terre. Nous sommes immédiatement descendus dans la rue et sommes restés sur la route pendant plus de quatre heures, jusqu'à ce que les autorités nous donnent la permission de rentrer, pour récupérer nos affaires les plus essentielles". Leur maison a été endommagée et l'administrateur apostolique, le père Raimondo Girgis o.f.m., les a emmenées avec d'autres religieuses dans les locaux du vicariat.

    De nombreux bâtiments se sont effondrés à cause de la forte secousse. D'autres, jugés dangereuses en raison des dégâts, sont en cours de démolition. "De nombreux Syriens qui se sont retrouvés sans abri abandonnent leur pays et cherchent refuge ici, à Alep. Des églises ont été ouvertes pour accueillir les personnes déplacées", explique Sœur Siba. Mais aussi des jardins d'enfants et des écoles. De même, les couvents accueillent de nombreuses familles. De nombreuses personnes ont passé les nuits dans des lieux de culte. Il fait très froid et nous sommes occupés, avec d'autres volontaires, à apporter de la nourriture et des couvertures". Elle poursuit : "Il y a un besoin d'assistance médicale, en particulier pour les personnes âgées, les femmes et les enfants". À Alep, comme dans le reste de la Syrie, il y a tant de pauvreté causée par l'embargo et les sanctions internationales. Et maintenant, il y a la difficulté de recevoir des aides. L'électricité est fournie en hoquet, pendant quelques heures par jour, poursuit Sœur Siba. Les hôpitaux sont peu nombreux, et malheureusement, il y a tant de "blessés". Les gens errent dans les rues, confus et cherchant de l'aide. Ils ont peur de rentrer chez eux. Ils vivent des heures d'angoisse car ils ne savent pas s'il y aura d'autres secousses, peut-être de forte intensité comme le prédisent les "experts".

    À Alep, il y a l'hôpital catholique Saint-Louis qui fournit des soins médicaux gratuits aux Syriens les plus pauvres et les plus vulnérables. Il a reçu la visite du cardinal Mario Zennari, nonce apostolique. "Sa présence parmi nous est un signe fort de la proximité du pape et nous sommes particulièrement émus", déclare le père Bahjat Karakach, curé de la paroisse latine, "Le cardinal a également pu voir de près les destructions causées par le tremblement de terre". Un vrai drame". En Syrie, entre autres, 90 % de la population se trouvent en dessous du seuil de subsistance, et cette énorme catastrophe a rendu la population encore plus pauvre. Il est plus que jamais nécessaire que l'aide internationale atteigne la population épuisée. Malheureusement, il y a tellement d'accrocs. Difficultés d'acheminement des marchandises, difficultés d'acheminement des produits de première nécessité dans les endroits touchés par le tremblement de terre. "À Alep, poursuit Sœur Siba, les gens continuent de creuser avec leurs mains à la recherche de survivants. Dans la partie orientale de la ville, la plus bombardée pendant la guerre, de nombreux bâtiments étaient déjà précaires, maintenant avec les répliques, beaucoup se sont effondrés".

    Une partie des zones touchées par ce tremblement de terre est sous le contrôle des rebelles opposés au régime de Bashar al Assad, d'autres zones sont sous le contrôle du gouvernement d'Assad. Outre les difficultés causées par le conflit, toujours en cours, les routes, endommagées par le tremblement de terre, sont aussi partiellement inutilisables en raison des chutes de neige de ces derniers jours. Les équipes de secours peinent à atteindre les localités, notamment dans les territoires du nord-ouest de la Syrie, où opère le groupe djihadiste "Hayat Tahrir al Sham" (HTS), dirigé par Mohammad al Jolani et défini par les Nations unies comme un mouvement terroriste.

    Les sanctions sont inhumaines", a déclaré le père Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, la Custodie est en effet présente en Syrie avec les communautés de la vallée de l'Oronte, d'Alep et de Lattaquié, "et je trouve scandaleux qu'en un moment aussi tragique, nous soyons incapables de lever ou de suspendre les sanctions". Des gens meurent en Syrie. L'aide qui arrive provient de pays islamiques, comme l'Égypte, l'Iran, l'Algérie... L'Occident loupe à nouveau le train". Le père Patton poursuit en soulignant qu'il semble que la plupart des aides internationales "aillent à la Turquie et que la Syrie soit coupée du circuit international précisément à cause des sanctions décidées par les États-Unis et l'Union européenne".

    Il convient également de noter que la première secousse et l'essaim sismique qui a suivi ont également été ressentis en Israël. Mercredi, une secousse sismique de magnitude 3,3 a été ressentie à environ 20 kilomètres au sud-est de la ville d'Ariel, en Cisjordanie, comme l'a enregistré le Service géologique israélien. Il s'agit de la dernière d'une série de secousses de gravité variable qui ont frappé la région ces derniers jours.