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Témoignages - Page 66

  • Le "drame intérieur du chrétien" évoqué par Benoît XVI

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    D'Andrea Gagliarducci sur Catholic News Agency :

    Benoît XVI évoque dans une nouvelle lettre le "drame intérieur du chrétien".

    23 sept. 2022

    Dans une nouvelle lettre, Benoît XVI a fait l'éloge de l'histoire d'une femme qui a vécu "le drame intérieur d'être chrétien" et a consacré sa vie à la rencontre spirituelle avec le Christ dans l'adoration eucharistique et d'autres pratiques. 

    Dans une lettre adressée à l'auteur d'une nouvelle biographie, le pape émérite a écrit que son expérience personnelle était similaire à ce que Mère Julia Verhaeghe a vécu. 

    L'écrivain, le père Hermann Geissler, est un ancien fonctionnaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi et un membre de la famille spirituelle "L'Œuvre" que Mère Julia a fondée et que le pape Jean-Paul II a désignée comme famille de vie consacrée en 2001.

    Dans sa lettre à Geissler, mise à la disposition de CNA, Benoît XVI n'a pas caché qu'il avait "la crainte que sa vie puisse être de peu d'intérêt dans son ensemble parce qu'elle manque de tout drame extérieur." Benoît XVI a félicité l'auteur pour avoir rendu "visible le drame intérieur de l'être chrétien, en écrivant une biographie véritablement fascinante. Le chemin extérieur de cette vie, qui mène de la Belgique à Rome en passant par l'Autriche et la Hongrie, avec un point focal en Autriche, devient le reflet du chemin intérieur par lequel cette femme a été conduite." "De cette manière, devient visible le véritable drame de la vie, qui se trouve avant tout dans la rencontre avec Paul et, à travers lui, avec le Christ lui-même, permettant aux autres de le retracer", a ajouté Benoît XVI.  "Tout le drame extérieur et intérieur de la foi est présent dans sa vie. La tension décrite ici est particulièrement captivante parce qu'elle est similaire à ce que j'ai vécu depuis les années 1940."

    La biographie, intitulée "Elle a servi l'Église : Mère Julia Verhaeghe et le développement de La Famille Spirituelle L'Œuvre", explore la période allant de 1950 à 2001, du second après-guerre à la reconnaissance de la Famille, quatre ans après la mort de la fondatrice en 1997. Le livre est divisé en quatre parties et comprend des témoignages, des extraits de lettres de Mère Julia et d'autres documents d'archives. En outre, le livre contextualise la vie et les choix de Mère Julia, en les reliant aux situations de l'époque, dont Mère Julia était une observatrice attentive.

    Dans l'introduction, le Père Thomas Felder et Sœur Margarete Binder ont écrit que "les pages qui suivent racontent l'histoire d'une femme qui n'avait ni une culture particulière, ni une bonne santé, ni aucun moyen économique". Pourtant, ont-ils ajouté, "un feu brûlait dans son cœur". Ce feu est à la base des rencontres qui ont formé sa vie : tout d'abord, celle avec saint Paul ; puis celle avec le pape Pie XII, qui lui est apparu en rêve et qui a prédit le concile Vatican II ; enfin, la rencontre avec le cardinal John Henry Newman, auquel "L'Œuvre" est particulièrement liée. Ces rencontres et ces relations font partie d'un chemin spirituel vers la rencontre avec le Christ. Le livre de Geissler raconte ces rencontres avec délicatesse, sans sensationnalisme, démontrant que la prophétie ne vient que lorsqu'on est ouvert à l'écoute. De la rencontre avec Pie XII naît une grande intuition : l'élément humain et humanisant du Concile Vatican II va tenter de prendre le dessus, en dépassant ce qui doit être le centre de l'Église, à savoir le sacré.

    Face à la sécularisation croissante, la Famille Spirituelle "L'Œuvre", guidée par Mère Julia, met l'accent sur l'adoration eucharistique. C'est une habitude quotidienne dans chaque maison de "l'Œuvre".

    Le livre décrit également comment Mère Julia a ressenti le même enthousiasme et le même souci d'une Europe unifiée, au moment où Bruxelles se préparait à accueillir l'Expo 1958. Sa vision était toujours celle d'un renouveau spirituel, d'un retour au Christ. Il n'y avait peut-être pas de drame extérieur, mais l'agitation de l'âme de Mère Julia à laquelle Benoît fait référence est bonne, ouverte à la réflexion sur les questions de l'époque. 

    Dans le livre de Geissler, on perçoit l'émerveillement constant devant le mystère du Christ, qui la conduit, déjà âgée, à visiter la Terre Sainte et à faire l'expérience du désert. La vie de Mère Julia, racontée dans ce livre, est celle d'une femme qui a su regarder son époque avec le caractère concret qui ne vient que du contact avec Dieu. Benoît XVI, qui a eu 95 ans en avril, a souvent parlé de la nécessité du contact avec Dieu et a affirmé que la rencontre avec Jésus était la réponse aux défis du monde.

    Andrea Gagliarducci est un journaliste italien de la Catholic News Agency et analyste du Vatican pour ACI Stampa. Il est collaborateur du National Catholic Register.

  • Ces bénédictins qui défient le temps

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    De Christophe Geffroy sur le site de La Nef (septembre 2022) :

    Solesmes : les bénédictins qui défient le temps

    L’abbaye de Solesmes, fondée par Dom Guéranger, est l’une des plus prestigieuses de France. Nous avons rencontré le jeune nouveau Père Abbé, Dom Geoffroy Kemlin (43 ans), élu le 17 mai dernier.

    La Nef – Pourriez-vous d’abord nous décrire rapidement votre parcours et comment notamment vous êtes arrivé à Solesmes ?

    Dom Geoffroy Kemlin – Je suis issu d’une famille catholique pratiquante. Mes parents m’ont transmis la foi et l’amour de l’Église, ainsi qu’une éducation catholique, via en particulier le scoutisme. De tout cela, je leur suis profondément reconnaissant. J’ai découvert le missel de 1962 lorsque j’avais douze ans, en participant au pèlerinage de Chartres, et j’ai été tout de suite séduit. Cela a correspondu à un approfondissement réel dans ma vie de foi. Je quittais l’enfance, et dès ce moment, je me suis affirmé comme catholique, désireux de pratiquer et d’approfondir ma foi. Ce qui ne signifie pas que j’étais un saint… Ma vocation s’est affirmée à ce moment-là. Elle était sans doute déjà présente auparavant, mais elle a pris de la consistance dans ces années-là. Je me souviens avoir eu une expérience forte au Barroux. Puis j’ai fait une retraite à Fontgombault quand j’étais en Première. Il me semble que c’est là que j’ai commencé à penser à la vie monastique. Il m’a fallu attendre quelques années avant d’entrer au noviciat, en septembre 1999. Mais une fois au monastère, je me suis assez rapidement retrouvé mal à l’aise par rapport à la liturgie. Ne pas célébrer avec le même missel que le pape et les évêques ne me satisfaisait pas. Néanmoins, cela m’a pris du temps pour prendre la décision de quitter Fontgombault et de rejoindre Solesmes. Je ne l’ai fait qu’en décembre 2001, soit plus de deux ans après mon entrée à Fontgombault. Aujourd’hui, je ne regrette pas cette décision. Ce qui ne m’empêche pas d’entretenir des rapports très fraternels avec le Père Abbé et les moines de Fontgombault.

    Que représentait Solesmes pour vous avant votre entrée, avec le poids important de l’histoire de cette abbaye qui a joué un rôle de premier plan, notamment dans la restauration de la liturgie avec Dom Guéranger ? Ces aspects ont-ils joué dans votre vocation ?

    Solesmes ne représentait pas grand-chose pour moi avant mon entrée à Fontgombault. J’y avais passé trois jours de retraite avec mon lycée quand j’étais en Terminale. J’avais apprécié cette retraite, mais ça n’avait pas été le coup de foudre. En fait, c’est à Fontgombault que j’ai découvert le charisme de Solesmes. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à être attiré par ce monastère. Et en même temps, c’était une connaissance très théorique. D’où ma difficulté à faire le pas. Mais il est clair que ce qui m’attirait à Solesmes – et ce qui m’attire toujours – c’est l’attachement au Siège apostolique, fondé non pas sur une vénération déplacée de la personne du pape, mais sur les paroles du Christ à Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église… tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » C’est aussi l’attachement à la grande Tradition de l’Église, l’amour de la liturgie, des Pères et de l’histoire de l’Église, etc. C’est cette réception tranquille de la Tradition de l’Église, dans la confiance en l’action permanente du Saint-Esprit en son sein, qui m’a séduit et me séduit encore aujourd’hui.

    Pourriez-vous nous dire un mot de l’histoire de Solesmes et de la congrégation dont elle est la tête ? Quelles sont les abbayes de cette congrégation et qu’ont-elles en commun ?

    Le prieuré de Solesmes a été fondé autour de 1010. Mais l’histoire de la Congrégation de Solesmes – qu’on appelait autrefois la Congrégation de France – ne commence qu’en 1837, lorsque Dom Guéranger, qui avait restauré la vie bénédictine au prieuré de Solesmes, obtient du pape la reconnaissance de son œuvre et la création de la Congrégation bénédictine de France. Aujourd’hui, cette congrégation compte 31 monastères, 23 de moines et 8 de moniales, répartis en Europe, Amérique du Nord et Afrique. Les monastères français de la congrégation sont, outre Solesmes, Ligugé, Ganagobie, Saint-Wandrille, Wisques, Kergonan, Fontgombault, Randol, Triors, Donezan, auxquels il faut ajouter les monastères de moniales de Solesmes, Wisques et Kergonan. Tous, nous sommes unis autour du charisme de Dom Guéranger, c’est-à-dire l’amour de l’Église et de sa Tradition, de la liturgie et de la prière.

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  • Pour la canonisation du vénérable cardinal Thuan

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Hanoï : les catholiques vietnamiens prient pour la canonisation du vénérable cardinal Thuan

    21/09/2022

    Le 16 septembre à Hanoï, plusieurs milliers de fidèles ont commémoré le 20e anniversaire de la mort du cardinal François-Xavier Nguyen Van Thuan (1928-2002), emprisonné durant treize ans dont neuf en isolement par les communistes puis exilé du Vietnam. Le cardinal Thuan a été déclaré vénérable par le pape François en 2017.

    Des catholiques vietnamiens partagent des souvenirs du cardinal Thuan, lors d’un événement organisé dans la paroisse de Giang Xa, le 15 septembre à Hanoï.

    Plusieurs milliers de catholiques vietnamiens ont prié pour la canonisation du cardinal défunt François-Xavier Nguyen Van Thuan, emprisonné par les communistes durant treize ans sans procès et exilé de sa terre natale. Des fidèles se sont rassemblés le 16 septembre dans la paroisse de Giang Xa, à Hanoï, la capitale, afin de commémorer le 20e anniversaire de la mort du cardinal Thuan. « Nous avons le sentiment qu’il a été extrêmement proche de nous depuis que la cause de sa canonisation a été ouverte en 2010 », a confié le cardinal Pierre Nguyen Van Nhon, archevêque émérite de Hanoï, durant la célébration. Le cardinal Thuan a été déclaré Vénérable par le pape François en 2017.

    Le cardinal Nhon a ajouté que le cardinal Thuan aimait l’Église au Vietnam et qu’il accueillait chaleureusement les évêques vietnamiens quand ils venaient à Rome, où il a servi à la tête du Conseil pontifical Justice et Paix. Le cardinal Nhon a également invité les catholiques présents à « prier avec ferveur pour sa canonisation prochaine, si cela plaît à Dieu et que cela sert l’Église ».

    Le père Bruno Pham Ba Que, recteur du grand séminaire Saint-Joseph de Hanoï, qui était également présent, a souligné que le cardinal Thuan a porté un témoignage de souffrance, d’espérance et de martyre dès sa nomination comme archevêque coadjuteur de Saïgon (aujourd’hui Hô-Chi-Minh-Ville) en avril 1975.

    « Il a été extrêmement proche de nous depuis l’ouverture de la cause de sa canonisation »

    Il a été arrêté le 15 août de la même année, quelques mois seulement après la prise de contrôle du Sud Vietnam par les forces communistes, notamment parce qu’il était un neveu de l’ancien président catholique Jean-Baptiste Ngo Dinh Diem, assassiné en 1963. Il a passé treize ans en prison, dont neuf en étant placé à l’isolement. Durant cette période, il a notamment été détenu durant quatre ans dans une vieille maison située près de l’église de Giang Xa.

    Tran Nang, un agent de sécurité qui a travaillé pour le cardinal Thuan à Hanoï, estime que le défunt cardinal ne haïssait pas les communistes mais qu’il les voyait comme des brebis perdues, et qu’il essayait d’aller à leur secours et de les faire revenir vers l’Église. Tran Nang ajoute que le cardinal a particulièrement souffert seul en prison, et que les siens lui manquaient.

    Né en 1928 à Hué, le cardinal Thuan a été ordonné prêtre en 1953. Il a été évêque de Nha Trang de 1967 à 1975, quand le pape Paul VI l’a nommé évêque coadjuteur de Saïgon. Mgr Thuan a été libéré de prison en 1988, mais après un voyage à Rome en 1991, il n’a pas pu rentrer au Vietnam. En 1994, il est entré dans la curie romaine après avoir été nommé vice-président du Conseil pontifical Justice et Paix par Jean-Paul II. Il a été nommé président du même conseil en 1998, puis créé cardinal en février 2001. Il est décédé le 16 septembre 2002.

    (Avec Ucanews)

  • Un prêtre belge, "juste parmi les nations", mis à l'honneur en France

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    A Campagnac, dans le Tarn, une place porte dèsormais le nom de l'abbé Léopold Rousseaux, un prêtre belge originaire de Frasnes-lez-Couvin.

    Notice de l'AJPN :

    Durant la Seconde Guerre mondiale, l'abbé Léopold Rousseaux*, curé de campagne à Campagnac met en place des réseaux de sauvetage des Juifs, en direction de l’Espagne et va sauver plusieurs juifs sont Irène et Diana Dudelczyk, née en 1924, Roland ZissuMendel Landau et Jean Joseph.

    Né en 1897 en Belgique, il entra en religion en 1921.

    Professeur de français dans un collège religieux et aumônier de jeunesse ouvrière, il dut quitter précipitamment son pays, fiché aux renseignements allemands pour ses idées progressistes.

    Accompagné de sa mère, l’exode le porta à Campagnac où il se mit à la disposition du diocèse d’Albi. Il fut d’abord envoyé à Tonnac puis nommé curé de Campagnac en 1941. Il avait alors 44 ans.

    Chaleureux et généreux, il exerça son ministère sacerdotal au service de tous, animant chorale, fêtes et veillées dans le respect des idées d’autrui et toujours proche des affligés. Admiré et aimé, il lui fut beaucoup rendu lorsqu’il s’engagea dans l’action résistante.

    Responsable départemental de Jeunesse d’Action Catholique, son champ d’action s’étendit. Il noua de nouvelles relations et entra en contact avec Lucien Flour pour se lier à la Résistance locale dès fin 1942.

    En décembre 1943, il donna son adhésion au maquis d’Ornano créé en août sur Penne, fournissant renseignements, vivres et recrues. Le maquis décimé par une attaque allemande en mars 1944, il se consacra entièrement à la Résistance gaillacoise.

    Vendôme le nomma aumônier du groupe, chargé des renseignements, liaisons et relations avec les autorités administratives résistantes du département et du recrutement. Mais ses actes de Résistance civiles prédominèrent.

    Campagnac devint relais-filière de l’Intelligence Service, homologué par Londres, direction l’Espagne. (Archives militaires de Grande-Bretagne).

    Ainsi, au fil des mois de 1943-1944, "sa maison servit de refuge à des centaines de Belges et Français évadés, résistants recherchés et juifs en grand danger. Il établit lui-même 120 fausses cartes d’identité, cacha de nombreux Israélites dans des fermes amies, faisant passer en Espagne ceux qui le lui demandaient. Fin 1943, vingt-deux étaient sous sa protection". (Archives militaires de France)

    Comme beaucoup, il garda secrètes ses activités résistantes, considérant qu’il n’avait fait que son devoir. La chance permit de retrouver soixante ans après quelques survivants et descendants qui, par leurs témoignages écrits, justifièrent le titre de Juste.

    Parmi ses nombreuses activités pendant la guerre, le Père Léopold Rousseaux* sauva beaucoup de familles juives en danger, soit en les prévenant d’arrestations imminentes ou en les aidant à trouver des caches dans différents endroits. Une de ces familles était les Dudelczyk qui venaient de Paris. Ils avaient fui la capitale en 1942 après la rafle du Vél d’Hiv avec leur fille Diana née en 1924. Ils étaient arrivés à Gaillac, où ils trouvèrent un petit logement à louer et ils vécurent là sous leur véritable identité de 1942 à 1944, en grande partie grâce au Père Léopold Rousseaux*, qui les cacha chez lui à plusieurs reprises quand ils se sentaient en danger. Il les prévenait à chaque fois qu’il entendait des rumeurs d’arrestations dans la région et se débrouillait pour trouver un hébergement aux parents de Diana.

    Diana Dudelczyk se souvient être restée dans la maison du Père Léopold Rousseaux* avec la mère du prêtre qui la considérait comme sa petite-fille. Le Père Léopold Rousseaux* prit en charge les Dudelczyk pendant plus de deux ans, leur apportant tout ce dont ils avaient besoin au quotidien.
    Il aida également les Landau, les Jean et les Zissu.

    Après la Libération, l’abbé souscrit un engagement dans le 54ème Groupe d’Artillerie de l’Air dont il devint l’aumônier et le rédacteur du journal. Le régiment dissous en février 1946, il rentra dans le rang et reprit un poste d’enseignant à l’Athénée Royal de Tournai.

    Mais, sans la complicité tacite de la population de Campagnac, jamais l’abbé n’aurait pu mener ses actions de Résistance. "Les rapports confidentiels approuvaient le choix du village de Campagnac (Tarn) qui offrait une grande sécurité vu le dévouement et la grande discrétion de ses habitants". (Commandant Raynouard. Archives militaires. France)

    Décédé en 1966, l’abbé, n’ayant pas de parenté, fut inhumé dans le caveau familial où son nom n’a pu être gravé.1

    Le Père Léopold Rousseaux* a reçu de nombreuses décorations : Chevalier de l'Ordre de Léopold, Croix de guerre Française avec Palme, Croix de la libération, Croix de la Résistance civile, Croix du Combattant Les habitants des deux villages gardent encore un souvenir vivace de cet homme généreux et chaleureux. Parallèlement il faut remarquer qu'à l'église Saint Euzèbe de Campagnac, la crèche de Noël qui se visite est le cadeau que l'abbé Rousseaux avait offert aux habitants du village.

    1 - Article de Bernard Charles paru dans le Bulletin de l’Association Pour Perpétuer le Souvenir des Internées des Camps de Brens et de Rieucros, n° 1, 2011.

  • Monseigneur Léonard se confie après avoir failli mourir

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    Pierre Nizet a rencontré Mgr Léonard et l'a interrogé; sur SudInfo.be :

    Ainsi, nous apprenons que Mgr Léonard va mieux après s'être vu mourir. Il a contracté le covid et a été hospitalisé après un triple infarctus. Mais il a retrouvé la forme et repris ses activités : tâches paroissiales à Savines et dans tout le doyenné d’Embrun, missions pastorales au Sanctuaire du Laus et dans quelques diocèses français.

    Il a mis la dernière main à la rédaction d’un livre, "le dernier sans doute, qui m’a été demandé par les éditions Artège et que j’intitule : « L’Église dans tous ses états ».  Il se dit "très inquiet de la situation du monde, du point de vue économique et social, mais aussi sur le plan des conflits armés en cours, notamment en Ukraine, mais aussi potentiels, spécialement entre la Chine, Taïwan et les ÉtatsUnis."

    La situation de l’Église l’inquiète également. "Je crains qu’à côté de ses aspects positifs de réflexion commune et de dialogue, le « Synode sur la synodalité » (quel charabia que ce titre pour ceux qui ne connaissent pas le grec !) ne débouche sur des attentes, voire des requêtes, que l’Église ne pourra exaucer, si, du moins, elle veut demeurer l’Église catholique, fidèle au Christ et à son Évangile."

    Si, déclare-t-il, "toute l’histoire humaine a été tragique. Et (si) la vie de l’Église, à travers les siècles, a connu bien des crises, parfois plus graves que celles que nous expérimentons présentement, il nous faut toujours retourner à l’essentiel et espérer envers et contre tout, comme l’ont fait les saints et les saintes que nous connaissons et vénérons. La parole de Jésus me réconforte à jamais : « Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais gardez courage : j’ai vaincu le monde » (Jean 16, 33). Pour le dire clairement et sans ménagement, les Belges ont surtout besoin de se tourner à nouveau vers le Christ et de vivre de Lui. C’est Lui qui est l’espérance pour le bien de l’humanité entière ! Il n’est de salut qu’en Lui. Il n’est pas trop tard pour se convertir… Mais il est temps !"

    Au sujet du pape, Mgr Léonard confie : "Je ne connais pas bien le Pape François. Je ne l’ai rencontré qu’une fois et n’en garde qu’un souvenir mitigé." "En fait, il est très tourné vers ce qu’il appelle « les périphéries », ce qui peut se comprendre et a un aspect positif." (...)  "Comme François a choisi une foule de cardinaux issus de petits pays, le prochain conclave sera majoritairement composé d’électeurs à son image et à sa ressemblance."

    Revenir en Belgique ne fait pas partie de ses projets : "Revenir en Belgique pour y mourir, ce n’est pas prévu. Je désire être enterré au cimetière des chapelains du Sanctuaire de NotreDame du Laus, dans les HautesAlpes. Les pèlerins belges ou français qui me connaissent pourront y prier pour moi, tandis que les cryptes épiscopales de Namur et de Malines sont pratiquement inaccessibles…"

    A la dernière question : "si c’était à refaire, que changeriez-vous ?", il répond : "Je me changerais surtout moi-même, en gardant ce qui était plus ou moins bon, et en corrigeant ce qui était négatif ou ambigu : trop d’assurance et une carapace me rendant excessivement invulnérable."

  • Les entrées au séminaire en France : progression générale et importante dans les communautés traditionalistes

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    De Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique, sur le Salon Beige :

    Entrées au séminaire : progression générale et importante dans les communautés traditionalistes

    Entrées au séminaire : progression générale et importante dans les communautés traditionalistes

    Depuis une année trois documents romains ont mené des attaques, convergentes et complémentaires, contre la liberté de célébration de la messe romaine traditionnelle. Citons, le 16 juillet 2021, le motu proprio du pape François Traditionis custodes. La réponse, le 4 août, de Mgr Roche, Préfet de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, aux questions posées par le cardinal Nichols, archevêque de Westminster. Enfin, le 29 juin 2022, la lettre apostolique Desidero desideravi sur la formation liturgique du peuple de Dieu.

    Un monde traditionnel en développement

    En France ces documents ont eu un impact médiatique important mais une influence modeste sur le nombre de messes traditionnelles célébrées avec l’accord de l’évêque. Le site Ad majorem dei gloriam note cependant la suppression de 14 lieux de culte sur un total initial de 241, soit une diminution de 6%. Si ce chiffre n’est pas très élevé c’est la première fois que s’observe une diminution du nombre de messes traditionnelles célébrées en application de Summorum Pontificum. Qu’en est-il de l’impact de ces documents sur les entrées dans les séminaires, et donc, à terme sur l’évolution du nombre de prêtres en France et leurs pratiques liturgiques ? Notons d’abord qu’en 2022 il a été ordonné, selon le site de la Conférence des Évêques de France, 77 prêtres séculiers français, c’est-à-dire destinés à être prêtres diocésains, auxquels il faut adjoindre 12 autres Français : 3 pour l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre (ICRSP), 3 pour la Fraternité Saint Pierre (FSSP) et 6 pour la Fraternité Saint Pie X (FSSPX). Ces 12 prêtres français ordonnés pour la messe traditionnelle représentent ainsi 14 % du total des ordinations de prêtres séculiers français. Sans prendre en compte les 4 ordinations prévues au diocèse de Toulon et reportées sine die on notera que ces ordinations se concentrent essentiellement sur quelques diocèses et communautés : communauté Saint Martin : 14, Paris : 10, Vannes : 5, Versailles :3. Ces chiffres sont à rapprocher d’un âge médian des prêtres de 75 ans et d’un nombre de décès annuel compris entre 600 et 800.

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  • Un séminaire nigérian forme des prêtres pour un ministère dans le monde entier

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    Du FR. JUSTINE JOHN DYIKUK sur The Pillar :

    La "solidarité de la simplicité" - Le recteur d'un séminaire nigérian forme des prêtres pour un ministère mondial

    Comment un recteur de séminaire dans une région violente du Nigeria vise à former des hommes pour le ministère sacerdotal missionnaire.

    12 septembre 2022

    Des séminaristes priant dans la chapelle lors de la célébration du jubilé d'or du grand séminaire de Saint Augustin Jos Nigeria le 4 mai 2017. Crédit : AED/ACN

    Le père Mark Nzukwein est le recteur du grand séminaire St Augustine de Jos, au Nigéria, dans la région nord du pays, proche de l'épicentre de Boko Haram et d'autres activités militantes islamistes.

    Augustine est le plus ancien grand séminaire de la région nord du Nigeria. Il accueille 356 séminaristes, 19 formateurs résidents, 2 formateurs non résidents à temps plein, 21 membres du personnel académique à temps partiel et 48 membres du personnel administratif et non académique.

    Les séminaristes viennent de diocèses et d'instituts religieux de tout le Nigeria.

    Dans une interview exclusive, le père Nzukwein s'est entretenu avec The Pillar de la formation au séminaire axée sur la mission et des efforts déployés par le séminaire pour survivre dans un environnement hostile - et parfois violent.

    Cette interview a été modifiée pour des raisons de longueur et de clarté.

    Père, comment évaluez-vous la situation générale des vocations au sacerdoce au Nigeria et en Afrique, que le pape Benoît XVI a décrite comme "un immense poumon spirituel" dans l'Eglise ?

    Tout d'abord, je tiens à vous exprimer ma sincère gratitude, à vous et à votre équipe de journalistes, pour la rare opportunité qui m'est offerte de participer à cette interview.

    C'est en fait une bonne nouvelle que de souligner le fait que le 21ème siècle est très prometteur pour la croissance de la foi chrétienne en Afrique en général et au Nigéria en particulier, malgré les myriades de défis auxquels le continent est confronté. Ceci est évident en termes de vocation croissante au sacerdoce et à la vie religieuse - ou ce que nous considérons populairement comme un "boom des vocations" dans notre contexte.

    Il est vrai que la moisson de vocations est importante dans les diocèses et les instituts religieux du Nigeria. Mais il est plutôt triste de constater que, bien que le nombre de demandes ne cesse d'augmenter chaque année alors que le feu de la vocation continue de brûler dans le cœur de nombreux jeunes, les diocèses et les instituts religieux traditionnels ne sont pas en mesure de les accueillir tous par manque d'espace et aussi à cause des ressources limitées dont ils disposent pour pouvoir les former.

    Le fait qu'une population foisonnante de jeunes gens soit désireuse de servir le Seigneur à travers le sacerdoce et la vie religieuse est porteur d'un grand espoir pour l'avenir de l'Église, non seulement en Afrique et au Nigeria, mais aussi dans le monde entier. Il convient de noter que la perspective de la foi est généralement construite autour des sacrements et du ministère pastoral de l'Église. Mais cela ne peut être possible sans des prêtres qui sont formés et préparés à mener ce processus.

    Il y a des insinuations selon lesquelles les jeunes hommes au Nigeria inondent les séminaires à cause de la pauvreté et du chômage.
    Partagez-vous ce point de vue ? Le boom des vocations au Nigéria s'atténuerait-il si la situation économique du pays s'améliorait ?

    Il est trop simpliste de commencer à attribuer la perspective du boom des vocations que nous connaissons dans l'Afrique d'aujourd'hui à la pauvreté et au chômage uniquement, sans considérer objectivement d'autres facteurs de motivation.

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  • Londres possède désormais le premier sanctuaire pour les chrétiens persécutés en Europe

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    De Marco respinti sur Bitter Winter :

    Londres possède désormais le premier sanctuaire pour les chrétiens persécutés en Europe

    09/08/2022

    Une initiative du père Benedict Kiely, qui rappelle au monde que les chrétiens sont la minorité la plus persécutée au niveau international.

    The icon at the new shrine of Mary, Mother of Persecuted Christians. Courtesy of Father Benedict Kiely.

    L'icône du nouveau sanctuaire de Marie, Mère des chrétiens persécutés. Avec l'aimable autorisation du père Benedict Kiely.

    Depuis le 8 septembre 2022, les chrétiens persécutés disposent du premier sanctuaire qui leur est dédié en Europe, inauguré à Londres, en Angleterre, à l'église de l'Ordinariat de Notre-Dame de l'Assomption et de Saint-Grégoire, dans le quartier de Soho. Le sanctuaire est officiellement intitulé "Marie, mère des chrétiens persécutés".

    En Europe (et, en fait, dans le monde entier), il existe bien sûr d'autres chapelles et lieux saints où les croyants peuvent prier pour les martyrs modernes, mais il s'agit du premier lieu du Vieux Continent spécifiquement dédié à cet objectif. C'est un projet du père Benedict Kiely, un prêtre anglais qui consacre sa vie aux chrétiens persécutés depuis l'été 2014.

    Né à Londres il y a 59 ans, et ordonné à Canterbury en 1994, le père Kiely partage son ministère sacerdotal entre l'Angleterre et les États-Unis. Il est incardiné dans l'Ordinariat personnel de Notre-Dame de Walsingham, établi le 15 janvier 2011 pour les anciens anglicans (principalement conservateurs) d'Angleterre et du Pays de Galles, conformément à la constitution apostolique de 2009 du pape Benoît XVI "Anglicanorum coetibus". L'Ordinariat fait partie du territoire de la Conférence des évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles, qui englobe également l'Écosse, et est directement soumis au Saint-Siège. Répandu dans de nombreux pays du monde, il est placé sous le patronage de l'ancien anglican John Henry Newman (1801-1890), devenu un saint catholique romain, et tire son nom du titre donné à la Vierge Marie dans le village de Walsingham, dans le Norfolk, en Angleterre. C'est là qu'eurent lieu des apparitions mariales en 1061, qui furent ensuite approuvées par le pape Léon XIII (1810-1903) et le pape Pie XII (1876-1958). Il est très intéressant de noter que Notre-Dame de Walsingham n'est pas seulement vénérée par les catholiques romains, mais aussi par les orthodoxes de rite occidental et certains anglicans.

    L'attention du P. Kiely pour les chrétiens persécutés (qu'il décrit comme un appel vocationnel au sein de son appel sacerdotal) a commencé face au terrible fardeau des chrétiens au Moyen-Orient, dans certains quartiers desquels ils sont menacés de génocide. Cela se reflète clairement dans Nasarean.org, l'organisation caritative qu'il a fondée à Stowe, dans le Vermont.

    Le sanctuaire londonien est construit autour d'une icône de Marie, peinte par Sœur Souraya, une religieuse syrienne grecque melkite catholique de l'ordre Basilien, qui a un studio d'art à Zouk, au Liban, près de Beyrouth. L'icône porte l'inscription "Mère des persécutés" en araméen, qui est censé être la langue parlée par Jésus.

    Le sanctuaire vise à attirer l'attention, par la prière, sur les plus persécutés de tous les groupes religieux du monde. Open Doors documente en effet que plus de 360 millions de chrétiens, soit environ un septième du total, souffrent de graves persécutions et discriminations dans le monde, tandis que Persecution.org a décerné le "Prix du persécuteur de l'année 2022" à l'Afghanistan et aux bergers fulanis au Nigeria.

    Tout en exhortant les évêques intéressés par la création de sanctuaires analogues à se mettre en contact avec lui, le père Kiely annonce déjà l'inauguration du prochain, qui aura lieu dans une église de Worcester, dans le Massachusetts, en octobre. Ce sera la deuxième en Amérique. La première a été inaugurée dans l'église St. Michael, à Manhattan, New York, le 12 juin 2018.

    Commentant le nouveau, premier sanctuaire européen qui honore les chrétiens persécutés à Londres, le père Kiely a déclaré à "Bitter Winter" : "C'est très important. Cela montrera que l'Église occidentale se soucie de la persécution des chrétiens dans le monde. De nombreuses fois, des évêques et des prêtres irakiens, syriens et nigérians m'ont dit qu'ils croyaient, au fond d'eux-mêmes, que l'Église occidentale ne s'en souciait pas."

  • Invitation à l’inauguration de la Croix de Jeumont (17 septembre)

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    Du site de la Fraternité de Tibériade :

    Invitation à l’inauguration de la Croix de Jeumont

    Le samedi 17 septembre à 16h, le doyen Jules Solot, vicaire épiscopal, célébrera l'Eucharistie et bénira la Croix.

    Quelques témoins partagerons sur l'histoire de la Croix, sa conception, sa mise en œuvre et sa symbolique. Prenez votre parapluie. Pour les plus aînés, prenez une chaise pliante si vous le souhaitez.

    Pour nous rejoindre, deux possibilités :

    Depuis Wellin :

    1– Au rond-point de Wellin prendre la direction de Halma,

    2– Au rond-point de Halma, prendre la rue de Dinant (à gauche). Vous passez devant le grand garage Dozot,

    3– Prendre la deuxième petite route à droite.

    Depuis l'autoroute :

    1– Prendre la sortie 23 [Wellin]

    2– Prendre la rue de Dinant en direction de Wellin

    3– Prendre la première petite route à gauche.

    Les voitures seront garées sur l'ancienne route [des jeunes vous guideront]. Les personnes âgées prendront des voitures relais pour arriver au pied de la colline.

    Aider au financement de la croix

  • L'ECLJ présente un nouveau rapport sur “La persécution des chrétiens ex-musulmans en France et en Europe”

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    Titre

    Madame, Monsieur,

    L'ECLJ (European Centre for Law & Justice) est fier de vous présenter son nouveau rapport sur “La persécution des chrétiens ex-musulmans en France et en Europe” (cliquez ici pour lire).

    Depuis mars 2021, l’ECLJ va à la rencontre d’anciens musulmans convertis au christianisme, en France et dans d’autres pays européens. Partout le constat est le même : si quitter l’islam est déjà difficile, se convertir au christianisme est encore plus dangereux.

    De nombreux convertis nous ont témoigné des menaces et violences qu’ils ont subies en raison de leur amour pour le Christ. Des convertis sont battus, des jeunes filles sont séquestrées ou renvoyées « au bled » pour y être mariées de force… Souvent, les liens familiaux sont rompus : le converti doit se résigner à tout quitter pour suivre le Christ : sa famille, son emploi, son quartier. Il sont plusieurs centaines chaque année à témoigner ainsi de leur foi, souvent dans l’indifférence des pouvoirs publics, mais aussi, trop souvent, des autres chrétiens.

    Un tel contrôle social et une telle violence ne sont pas acceptables en Europe: la liberté de quitter l’islam doit être garantie.

    Téléchargez et partagez ce rapport sur cette page de notre site internet.

    Signez notre pétition pour la défense de la liberté de religion

  • Une religieuse italienne victime du terrorisme islamique au Mozambique

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    D'Almudena Martínez-Bordiú sur CNA :

    Une religieuse missionnaire italienne tuée au Mozambique

    9 sept. 2022

    Sœur Maria De Coppi, une sœur missionnaire combonienne, a été assassinée par des terroristes islamistes mardi au Mozambique, où elle avait servi comme missionnaire pendant près de 60 ans. L'attaque au cours de laquelle Sœur Maria de Coppi, 83 ans, a été abattue a eu lieu dans la nuit du 6 septembre à Chipene. Lors de l'attaque de la mission, qui a duré cinq heures, les terroristes ont saccagé et brûlé l'église, l'école, le centre de santé, les logements, la bibliothèque et les véhicules de la mission.

    "Ils ont tout détruit", a déclaré l'évêque Alberto Vera de Nacala à l'organisation caritative pontificale Aide à l'Église en détresse. "Les assaillants ont brisé le tabernacle et vandalisé une partie de la sacristie, à la recherche de tout ce qu'ils pouvaient trouver - probablement de l'argent", a-t-il ajouté. 

    Le président mozambicain Filipe Nyusi a déclaré : "Le 6 septembre, à la suite d'attaques terroristes, six citoyens ont été décapités, trois kidnappés, six terroristes capturés et des dizaines de maisons incendiées dans les districts d'Erati et de Memba, dans la province de Nampula."

    Les terroristes fuyaient les soldats du Mozambique, du Rwanda et de la Communauté de développement de l'Afrique australe.

    La mission de Chipene comprenait deux prêtres missionnaires italiens, les pères Lorenzo Barro et Loris Vignadel, et au moins trois religieuses étrangères : deux Italiennes et une Espagnole. Tous, à l'exception de Sœur Maria, ont survécu à l'attaque. L'internat de la mission a été évacué de ses 35 élèves masculins et de la plupart de ses 45 élèves féminines, selon l'Aide à l'Église en détresse. Les religieux avaient accueilli des personnes déplacées fuyant les groupes terroristes islamistes.

    L'organisme de bienfaisance pontifical a rapporté que "selon les rapports de témoins oculaires ... les terroristes étaient arrivés au couvent des sœurs et les avaient forcées à partir. Les autres religieuses s'étaient enfuies avec les filles, mais Sœur Maria, qui était sur le point de quitter la maison, a soudainement pensé aux petits qui pouvaient encore être dans la maison et est revenue. C'est alors qu'ils l'ont abattue".

    Selon le Corriere del Veneto, Sœur Maria a laissé un message vocal à sa nièce, Gabriella Bottani, peu avant sa mort. Dans ce message, la religieuse explique à sa nièce que la situation s'est compliquée car "le groupe qu'ils appellent al-Shabaab, les insurgés, est très proche." "Vendredi, ils ont attaqué un endroit de notre paroisse et il semble qu'hier un groupe soit entré ici, et ils sont très proches. Il semble qu'ils soient armés, ils ont déjà enlevé des gens, ils ont tué des gens. Partout où ils passent, ils commettent des massacres", a expliqué Sœur Maria. Elle a ensuite déclaré que "tous les gens ici fuient, s'enfuient. Aujourd'hui, un Père m'a dit que les filles du [pensionnat] devaient rentrer chez elles et que les quatre aspirants comboniens devaient aussi rentrer à Nampula parce qu'il y a du danger". "La situation est triste, très triste", poursuit le missionnaire. "Tous les gens dorment dehors dans la forêt, parmi les plantes ; ceux qui le peuvent vont dans les villes d'Alua, de Mazua, et dans les centres où ils sont un peu plus protégés. Mais beaucoup de gens dorment encore dehors, dans les bois. C'est triste".

    Sœur Maria a répété plusieurs fois que c'est "une situation très triste" et que "tout le monde s'échappe : les infirmières, les prêtres, tout le monde." "Ils sont en train de tirer ici. Nous nous reverrons au paradis. Ils brûlent la maison. Si vous n'avez plus de nouvelles de moi, j'en profite pour m'excuser de mes manquements et pour vous dire que je vous aimais beaucoup. Souvenez-vous de moi dans la prière", a dit Sœur Maria. " J'ai pardonné à ceux qui me tueront ", a-t-elle ajouté. "Faites de même. Un câlin de ma part."

    Cette histoire a d'abord été publiée par ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.

    Almudena Martínez-Bordiú est correspondante à Rome pour ACI Prensa et EWTN.

  • Méditons l’évangile de ce 24e dimanche du temps ordinaire

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    Texte de l'Évangile (Lc 15,1-32): Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui: «Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux!». Alors Jésus leur dit cette parabole: «Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve? Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins; il leur dit: ‘Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue!’. Je vous le dis: C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion.

    Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve? Quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit: ‘Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue!’. De même, je vous le dis: Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit».

    Jésus dit encore: «Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père: ‘Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient’. Et le père fit le partage de ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il réfléchit: ‘Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai: Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers’. Il partit donc pour aller chez son père.

    »Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit: ‘Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...’. Mais le père dit à ses domestiques: ‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé’. Et ils commencèrent la fête.

    »Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait. Celui-ci répondit: ‘C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé’. Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait. Mais il répliqua: ‘Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras!’. Le père répondit: ‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé!’».

    Merci à notre ami Pierre Libert qui nous invite à méditer sous l’autre angle cette parabole extraite de l’Evangile de saint Luc :

    Le frère aîné

    On la nomme parabole « du fils prodigue » et parfois « du père miséricordieux », mais jamais parabole « du fils aîné ». Et pourtant…

    C’est un récit à trois personnages : un père et ses deux fils. Mais il se pourrait qu’il n’y en ait que deux : le Père et nous. Nous qui sommes à la fois le fils prodigue et le fils aîné. Comme le premier, nous revendiquons notre part d’héritage, c’est-à-dire notre liberté, le droit de faire ce que bon nous semble de la vie que nous avons reçue, sans comptes à rendre. Nous gaspillons nos jours avec des prostituées ou du moins avec ce que ce terme représente, l’idolâtrie. Nous mangeons une  nourriture plus vile que celle des porcs qui eux au moins mangent selon leur nature. Et quand monte en nous le dégoût de ces choses, nous ressentons le besoin de revenir sur nos pas. Mais dans l’aventure, nous avons perdu l’estime de soi, nous pensons que le Père nous recevra comme un de ses ouvriers et non comme un Père amoureux de son enfant. Nous nous condamnons nous-mêmes et avons perdu jusqu’à l’espérance. Et là, Dieu nous arrête et dit au fils aîné que nous sommes aussi : « Il ne t’appartient pas de te juger toi-même. C’est de l’orgueil. Le jugement appartient à moi seul qui suis le juste juge.» Et il ajoute : « Mon enfant, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi. » Nous l’avions oublié !