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BELGICATHO - Page 171

  • « Mon commandement, le voici ! » (6e dimanche de Pâques)

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    Homélie pour le 6e Dimanche de Pâques  (Jean 15,9-17) du Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d. (source)

    « Mon commandement, le voici ! »

    Qu’est-ce qui fait agir l’homme ? Qu’est-ce qui le pousse à travailler, à se fatiguer, à chercher, à prévoir ? Quelle force le meut de jour en jour, d’année en année, tout au long d’une vie qui passe si vite ?

    Balzac disait : c’est l’intérêt. Les affiches crient : c’est le plaisir ; et les journaux répètent : c’est la soif du pouvoir. Jésus, lui, parlait au futur, et il disait : ce sera l’amour. Et c’est d’amour qu’il a parlé à ses disciples, longuement, dans son discours d’adieux,lors de son dernier repas, alors que s’agitaient contre lui, dans Jérusalem nocturne, Judas et ceux qui le payaient, justement : les forces de l’intérêt et du pouvoir. Et dans la bouche de Jésus, le verbe aimer, ce mot usé, faussé, sali, redevient grand , et porteur d’espérance.

    « Demeurez dans mon amour », dit Jésus aux disciples. Entendons ; demeurez dans l’amour que j’ai pour vous. Et effectivement, pour cette poignée d’hommes qui ont tout quitté et qui l’ont suivi, c’est la seule chose qui puisse donner sens à leur vie : demeurer dans l’amitié de Jésus de Nazareth, le seul qui ait les paroles et les réalités de la vie éternelle.

    Et ils savent ce que cela veut dire, comme nous le savons nous-mêmes : l’amour que Jésus a pour nous est toujours à la fois une initiative et un appel. Une initiative, car Jésus n’attend pas, pour nous aimer, que nous puissions être fiers de nous ; un appel, puisque son amour prend tout l’homme et tout dans l’homme : l’intelligence, l’affectivité, le goût d’agir et la soif de beauté. Tout cela, l’amour de Jésus veut le mettre à son service. C’est pourquoi Jésus ajoute : « Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ».

    C’est dire que cette amitié entre Jésus, Fils de Dieu, et nous, fils et filles de Dieu, ne se mesure pas au baromètre du sentiment, mais à celui de la fidélité. Rien de plus ordinaire, en un sens, que l’amour de Jésus et notre réponse à cet amour, car ils se vivent dans le quotidien et en habits de tous les jours. Jésus lui-même n’a pas vécu autrement l’amour inouï qui le liait à son Père : « Moi de même j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour ».

    Mais quelles sont les consignes de Jésus, qui doivent dessiner ainsi l’horizon de notre liberté et nous permettre de demeurer dans son amour ?

    Jésus n’en a laissé qu’une : « Aimez-vous ». Et de fait, tout est là, car aimer, c’est faire vivre. Aimer, c’est vivre pour que l’autre vive, pour qu’il puisse se chercher, se trouver, se dire ; pour qu’il se sente le droit d’exister et le devoir de s’épanouir. Aimer, c’est faire exister l’autre, les autres, à perte de vue, à perte de vie, malgré nos limites et les handicaps de l’autre, malgré les frontières sociales et culturelles, malgré tous les tassements de l’existence, malgré les ombres de l’égoïsme ou de l’agressivité qui passent jusque dans les foyers les plus unis et les communautés les plus fraternelles. Aimer, c’est repartir sans cesse, à deux, à dix, en communauté, en Église, parce que l’amour du Christ ne nous laisse pas en repos, et parce que, après tout, d’après Jésus lui-même, il n’y a pas de plus grand amour, il n’y a pas d’autre limite à l’amour que de donner sa vie, en une fois ou à la journée.

    Déjà le Psalmiste disait à Dieu dans sa prière, comme pour résumer sa découverte de l’amour du Seigneur : « Toi, tu ouvres la main, et tu rassasies tout vivant ». Dieu est celui qui ouvre la main et qui est sans cesse en train de l’ouvrir ; le disciple de Jésus est celui qui garde la main ouverte, sans jamais la refermer ni sur rien ni sur personne.

    Et nous voilà perplexes et démunis devant un pareil renversement des valeurs. Nous sentons bien, pourtant, et nous savons d’expérience, que par là, sur ce « chemin de la charité », comme disait saint Paul, notre vie retrouve toujours un peu de sa légèreté, et notre cœur un peu de son espace. C’est bien ce que Jésus ajoute, sur le ton de la confidence : « Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ».

    Quand cette joie du Christ trouve un écho en nous, notre vie, comblée ou douloureuse,commence à laisser un sillage. Parfois, il est vrai, la route de l’abnégation paraît longue et nos efforts bien mal payés, par nos frères ou nos sœurs, par les enfants, ou par Dieu. Il est bon, à ces heures-là, d’écouter le Christ nous redire, comme aujourd’hui, pour remettre les choses au point et notre vie dans sa lumière : « Ce n’est pas toi qui m’as choisi, (ce n’est pas toi qui m’as fait un cadeau en acceptant la foi et mon appel), c’est moi qui t’ai choisi ; et je t’ai placé/e, là où tu es, là où tu sers, là où tu souffres et là où tu espères, pour que tu ailles de l’avant, que tu portes du fruit,et que ton fruit demeure ».

    Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d.

  • "Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés"; 6e dimanche de Pâques

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    Une homélie du Frère Bertrand sur le site du monastère bénédictin Notre-Dame de la Sainte-Espérance :

    Sixième dimanche de Pâques

    (Ac 10, 25-26.34-35.44-48 ; 1 Jn 4, 7-10 ; Jn 15, 9-17)

                       « Mon commandement le voici : aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ».

              Arrêtons-nous aujourd'hui sur ces quelques paroles de Jésus qui constituent en fait le cœur même de l'Évangile dont tout procède.

              Tout d'abord, comprenons-bien ce que signifie un commandement, un précepte, une loi dans le cadre de notre existence chrétienne. N'opposons pas loi à liberté ; c'est un contresens dommageable, car la loi n'est pas obstacle à la liberté ; bien au contraire, elle la fonde. La loi, c'est une parole aimante que Dieu nous adresse pour nous offrir un chemin d'épanouissement. Pensons à cette loi fondamentale que Dieu donne à l'homme dans la Genèse : « Croissez, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la ! ». Les commandements balisent nos routes dans une marche continue vers la plénitude de Dieu ; ils indiquent le sens et la visée de notre existence. Les accepter, les pratiquer, c'est ratifier le dessein d'amour de Dieu sur nous et sur l'univers entier.

              On comprend en ce sens que Jésus puisse nous commander d'aimer. C'est nous rappeler simplement notre vocation fondamentale, la loi d'épanouissement essentielle que le Créateur a inscrite au cœur de notre être et que le péché obscurcit, ne nous rend plus aisément déchiffrable.

              Cependant, l'amour que Jésus nous prescrit n'est pas n'importe lequel : aimez-vous comme je vous ai aimés, nous dit-il. De fait, il y a différents types d'amour qui n'ont en commun que le nom. Pensons à l'amour maternel : une mère peut s'oublier, se sacrifier pour ses enfants. Cela ne signifie pas pour autant qu'elle aime selon le précepte évangélique. Elle peut très bien aimer en ses enfants son reflet, sa jeunesse passée, le prolongement de son être. C'est alors un amour entaché d'égoïsme. Elle peut, par contre, discerner en ses enfants le don de Dieu qu'elle a pour vocation d'épanouir. Elle s'attache alors à servir en son enfant, l'image de Dieu qui lui est confiée, quitte à s'effacer totalement devant le mystère de la grâce à l'œuvre dans ces êtres qui grandissent et qui emprunteront d'autres chemins que le sien. L'amour dont elle entoure ses enfants la portera alors à reconnaître et à servir en tout être le visage de Dieu.

              C'est là le chemin que le Christ nous indique. Jésus n'a jamais été avare en quoi que ce soit. Il n'a jamais dispensé avec parcimonie ses dons spirituels. Il s'est livré tout entier pour nous et c'est le même chemin qu'il nous demande de suivre lorsqu'il nous dit : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Cette traduction ne rend pourtant pas totalement compte de ce que le Christ a vraiment dit. Il faudrait préciser : il n'y a pas de plus grand amour que de donner son âme pour ses amis ; pas simplement ses forces physiques, mais encore ses richesses spirituelles. Il s'agit de tout donner.

              Aimer comme le Christ, ce n'est pas rechercher avidement des biens spirituels pour soi-même, ce n'est pas cultiver un équilibre, une harmonie que rien ne saurait menacer ; c'est emprunter le chemin du Christ dans son offrande sur la croix. Si nous ne comprenons pas ce précepte, c'est que nous transposons les lois du monde matériel dans le domaine spirituel : si j'ai donné mon amour, je me suis appauvri, pensera-t-on. Si je donne mon âme, je n'aurai plus rien. Et pourtant, c'est ce que le Christ nous demande. Si nous nous donnons sans calcul, nous serons configurés au Christ totalement dépouillé par les hommes, mais surtout, totalement abandonné entre les bras de son Père ; et alors, Dieu sera vraiment notre  vie. Nous n'aurons rien perdu, nous aurons simplement accueilli la plénitude de la vie divine. L'amour qui s'offre, l'amour qui se donne, ne tarit jamais la source qui l'alimente, car cette source d'amour qui coule en nous, c'est l'Amour en personne, le Christ Jésus.

    Frère Bertrand

  • Il ne faut pas compter sur "Les Engagés" pour défendre le droit à la vie de l'enfant à naître

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    Lu sur le Soir de ce 4 mai (p. 12) :

    « Nous sommes favorables à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution »

    L’abandon de l’ancrage chrétien est l’une des conséquences de la transformation du CDH en Les Engagés. Pour certains, comme Jean-Luc Crucke, cette disparition du lien avec la religion chrétienne a rendu possible une arrivée au sein des troupes renouvelées de Maxime Prévot. Le processus de réflexion interne, qui a mené à la naissance du nouveau mouvement, s’était penché sur des dossiers très symboliques pour les anciens chrétiens-démocrates, comme celui du droit à l’avortement. Question qui reste toujours importante aujourd’hui, et sur laquelle Les Engagés disent « vouloir avancer sans tabou dans un débat serein et non caricatural ». Mais encore ? « D’abord, nous sommes favorables à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. Nous sommes aussi en faveur de la dépénalisation de l’avortement, de la réduction du délai de réflexion et de l’allongement du délai pour avorter sans motif médical », avance le bourgmestre de Namur. 

  • Diane Montagna interroge Edward Feser sur « Dignitas infinita »

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    Du Catholic Thing :

    Diane Montagna interroge Edward Feser sur « Dignitas infinita ».

    Edward Charles Feser est un philosophe catholique américain. Il est professeur agrégé de philosophie au Pasadena City College de Pasadena, en Californie.

    4 MAI 2024

    Note : Le texte d'aujourd'hui est plus long que ce que nous publions habituellement à TCT, mais l'importance du sujet et le sérieux avec lequel il est traité ici font qu'il vaut la peine d'être lu - jusqu'à la fin. - Robert Royal

    DIANE MONTAGNA (DM) : Dignitas infinita s'ouvre sur l'affirmation suivante : « Toute personne humaine possède une dignité infinie, inaliénablement fondée sur son être même, qui prévaut dans et au-delà de toute circonstance, état ou situation qu'elle peut rencontrer. » Cependant, saint Thomas d'Aquin écrit : « Dieu seul est d'une dignité infinie, et c'est pourquoi lui seul, dans la chair qu'il a assumée, a pu satisfaire l'homme de manière adéquate ». (Solus autem Deus est infinitae dignitatis, qui carne assumpta pro homine sufficienter satisfacere poterat).

    Lors de la conférence de presse organisée au Vatican pour présenter la nouvelle déclaration, le cardinal Victor Manuel Fernández a fait remarquer que l'expression « dignité infinie » était tirée d'un discours prononcé en 1980 par le pape Jean-Paul II à Osnabrück, en Allemagne. JPII avait alors déclaré : « Dieu nous a montré avec Jésus-Christ « Avec Jésus-Christ, Dieu nous a montré de manière insurpassable comment il aime chaque homme et le dote ainsi d'une dignité infinie ».

    La nouvelle déclaration semble fonder explicitement cette dignité sur la nature, et non plus seulement sur la grâce. La Déclaration fait-elle donc disparaître la distinction entre le naturel et le surnaturel ?

    EDWARD FESER (EF) : L'un des problèmes de Dignitas infinita, comme de certains autres documents publiés pendant le pontificat du pape François, est que les termes théologiques clés ne sont pas utilisés avec précision.  Une grande partie de la force des déclarations découle de leur puissance rhétorique plutôt que d'un raisonnement minutieux.  Il faut donc être prudent lorsqu'on essaie de déterminer ce qui en découle strictement.  Ce que l'on peut dire, en revanche, c'est que c'est précisément à cause de cette imprécision que l'on risque de donner l'impression d'autoriser certaines conclusions problématiques.  L'effacement de la frontière entre le naturel et le surnaturel en est un exemple.  Par exemple, la réalisation de la vision béatifique conférerait évidemment à l'être humain la plus haute dignité dont il est capable.  Par conséquent, si nous disons que les êtres humains ont par nature, et pas seulement par grâce, une « dignité infinie », cela pourrait sembler impliquer que, par nature, ils sont orientés vers la vision béatifique.

    Les défenseurs de la Déclaration souligneront sans doute que le document lui-même ne tire pas une conclusion aussi extrême.  Et c'est vrai.  Le problème, cependant, est que la Déclaration ne prévoit ni n'aborde exactement ce qui est exclu ou non en attribuant une « dignité infinie » à la nature humaine.  Pourtant, dans le même temps, la Déclaration met fortement l'accent sur cette notion et sur ses implications radicales.  C'est une recette pour créer des problèmes, et le document lui-même crée de tels problèmes dans son application de la notion de « dignité infinie » à la peine de mort, entre autres sujets.

    Par ailleurs, l'importance de la remarque du pape Jean-Paul II dans les années 1980 a été largement surestimée.  Il a fait référence à la « dignité infinie » en passant dans un discours mineur, de faible poids magistériel, consacré à un autre sujet.  Il n'en tire pas non plus de conclusion nouvelle ou capitale.  Il s'agissait d'une remarque spontanée plutôt que d'une formule précise, et il ne l'a pas faite dans le cadre d'un traitement doctrinal formel et soigneusement réfléchi de la nature de la dignité humaine.  Quoi qu'il en soit, il ne fonde pas cette notion de dignité infinie sur la nature humaine elle-même.

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  • Belgique, où vas-tu ?

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    La Belgique de demain sera-t-elle confédérale ? Cette perspective n'est plus à exclure avec ce projet de révision de  la Constitution dans laquelle on veut inscrire en même temps des "droits humains" tels que ceux de l'avortement ou de l'euthanasie. La dérive de nos institutions et les perversions éthiques sont ainsi appelées à "s'inscrire dans le marbre"...

    De l'Echo (Christine Scharff) :

    Élections 2024: le gouvernement ouvre la porte à une réforme de l'État

    Le gouvernement De Croo s'est accordé, vendredi, sur une liste d'articles de la Constitution à réviser. Il ouvre ainsi la porte à une réforme de l'État.

    Les principaux ministres du gouvernement De Croo, réunis en kern ce vendredi, se sont accordés sur la liste des articles de la Constitution qu'ils souhaitent ouvrir à révision. Une liste "ambitieuse", affirme David Clarinval (MR), chargé avec Annelies Verlinden (CD&V) des réformes institutionnelles et du renouveau démocratique.

    "La révision de l'article 195 permettra d'œuvrer à une nouvelle structure de l'État après les élections."

    MINISTRE DE L'INTÉRIEUR

    La liste arrêtée par le gouvernement comprend en effet l'article 195, qui peut être utilisé comme passe-partout institutionnel, puisqu'il règle la procédure de révision de la Constitution elle-même.

    "La révision de l'article 195 permettra d'œuvrer à une nouvelle structure de l'État après les élections", souligne la ministre Verlinden, évoquant des paquets de compétences plus homogènes. "L'objectif est de renforcer l'autonomie des entités fédérées, et le pouvoir de l'État fédéral", assure le Premier ministre Alexander De Croo.

    Une utilisation contestée

    Une utilisation de l'article 195 que le constitutionnaliste Marc Verdussen qualifie de "détournement". "Si l'ouverture de cet article sert à entamer un vrai débat sur la procédure de révision de la Constitution, bravo. Mais si c'est pour, comme en 2010, réviser sous la prochaine législature une série d'articles qui n'ont pas été déclarés ouverts à révision, cela m'inquiète", explique le professeur de droit constitutionnel à l'UCLouvain.

    Son confrère Christian Berhendt (ULiège) tempère. "La liste des articles à réviser est finalement beaucoup plus fournie que les 5 articles envisagés dans le préaccord de 2021. Cela rend d'autant moins impérieuse l'utilisation de l'article 195 comme "passe-partout"."

    Le gouvernement De Croo ouvre aussi une série d'articles à révision afin de permettre un débat sur l'avenir du Sénat, que plusieurs partis souhaitent purement et simplement supprimer.

    De nouveaux droits

    La Vivaldi propose par ailleurs de moderniser les droits fondamentaux. Elle énumère ainsi une série de nouveaux articles qui pourront être insérés dans le titre II de la Constitution. "Cela permettra par exemple d'inclure le droit à la sécurité ou à un procès équitable, mais aussi de débattre de questions éthiques ou du droit à la neutralité de l'État", souligne David Clarinval.

    "Il est aussi prévu d'insérer des articles nouveaux ayant trait aux droits déjà reconnus dans les conventions européennes et internationales, remarque Marc Verdussen. Cela ouvre des chantiers constitutionnels intéressants et importants, qui devraient permettre de moderniser la Constitution." Le constitutionnaliste regrette, par contre, qu'il ne soit pas prévu que la question du numérique fasse son entrée dans la Constitution.

    En plus de permettre l'insertion d'une série de nouveaux articles, le gouvernement De Croo ouvre aussi dans ce titre II une série d'articles existants à révision, comme l'article 11 bis alinéa 2, pour garantir une représentation hommes-femmes plus équilibrée au sein des gouvernements, l'article 23, pour moderniser le secret de la correspondance, ou l'article 25, sur la liberté de la presse. "L'intention est d'aller de l'avant, pas de reculer sur les droits et libertés", insiste Alexander De Croo.

    Il appartiendra au constituant de décider quelle révision il veut effectuer. Juridiquement, les déclarations du gouvernement actuel ne le lient pas.

    Il appartiendra ensuite au constituant, à savoir les députés et sénateurs désignés suite aux élections du 9 juin, de décider quelle révision il veut effectuer. Seule la liste des articles ouverts compte. Les déclarations d'intention du gouvernement actuel ne le lient pas.

     
  • Les hôpitaux "catholiques" de Bruxelles sont contraints de pratiquer l'avortement

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    La docilité avec laquelle ces hôpitaux "catholiques" se plient aux ukases de la Région bruxelloise nous interroge tout autant que l'absence (à notre connaissance) de protestations de la part de l'archevêché de Malines-Bruxelles, mais qui s'en étonnera ?

    Du site de la RTBF :

    Les hôpitaux bruxellois désormais obligés de pratiquer l’IVG : "On est passés de zéro avortement à trois par semaine"

    C’est un virage à 180 degrés pour certains hôpitaux de la capitale. A commencer par la Clinique Saint-Jean, située au cœur de Bruxelles. En un siècle d’existence, l’hôpital, de tradition catholique, n’avait jamais pratiqué d’interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais depuis le 1er janvier 2024, un arrêté de la Région bruxelloise l’y oblige.

    "On n’avait pas développé ça jusqu’à présent car on était bien entourés par des plannings familiaux. Il se fait que la Région bruxelloise nous y a contraints. Je trouve que c’est plutôt un 'plus' pour les patientes" avance le Dr Jean-Paul Van Gossum, chef du service de gynécologie à la Clinique Saint-Jean.

    Cette nouvelle réglementation prévoit que tous les hôpitaux bruxellois, hormis les hôpitaux universitaires que sont Saint-Luc, Erasme et l’UZ, pratiquent l’IVG ou, au moins, redirigent les patientes vers un hôpital du même réseau.

    Je ne me suis même pas posé la question. Pour moi, c’est évident qu’il faut accompagner ces patientes

    Les médecins restent cependant libres d’accepter ou non de pratiquer l’IVG. Dans l’équipe de la Clinique Saint-Jean, un bon tiers des gynécologues a sauté le pas. Pour Irène Paquet, c’était une évidence. "Pour moi, c’est un droit fondamental. En tant que gynécologue, je prends soin des patientes, je les soigne. La détresse qui peut accompagner les grossesses non désirées fait partie, pour moi, d’un principe de base de prise en charge des patientes" explique-t-elle.

    La mentalité des jeunes gynécologues est très différente.

    Les mentalités seraient-elles en train d’évoluer dans le corps médical ? Pour le Dr Jean-Paul Van Gossum, assurément oui. "Effectivement, on est de tradition catholique mais cela change. On n’est plus comme avant. La mentalité des jeunes gynécologues est très différente, avec une ouverture et surtout une prise en charge des patientes dans leur globalité".

    Une demande bien réelle

    Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, l’hôpital Saint-Jean est passé de zéro avortement à environ trois IVG par semaine. "C’est une petite surprise" avoue le Dr Jean-Paul Van Gossum. "Je pensais que la demande serait moindre".

    C’est une petite surprise

    Le service a donc dû s’organiser. Un système de garde a été mis en place entre les gynécologues pratiquant l’IVG, afin de pouvoir répondre rapidement aux demandes des patientes. Le délai légal pour avorter étant fixé à douze semaines après la conception, il faut pouvoir être réactif et proposer un rendez-vous rapidement.

    Des aménagements ont également dû être prévus dans l’équipe d’accompagnement psychologique. "Les psychologues et les psychiatres ont dû libérer des plages horaires dédiées à cela dans leurs consultations. Cela a donc nécessité une organisation tant des gynécologues, que des psychiatres, que de la salle d’opération qui doit libérer des plages si l’intervention est chirurgicale" détaille le Dr Jean-Paul Van Gossum.

    De quoi compléter l’offre proposée par les plannings familiaux. En 2022, une interruption volontaire de grossesse sur cinq était réalisée dans un hôpital. Une proportion qui pourrait augmenter depuis la nouvelle réglementation. Aux Cliniques de l’Europe, hôpital traditionnellement catholique également, le nombre d’avortements a légèrement augmenté depuis l’arrêté paru en janvier.

    Entre hôpital et planning familial, des différences de prise en charge

    Il existe néanmoins des différences dans la prise en charge entre les hôpitaux et les plannings. A commencer par le coût : en planning, si la patiente est en ordre de mutuelle, elle ne devra débourser que cinq euros maximum. En hôpital, il faut compter au moins une centaine d’euros.

    Les méthodes d’interruption de grossesse diffèrent également. La méthode médicamenteuse, envisageable jusqu’à sept semaines de grossesse, est proposée partout. Mais au-delà, il faut opter pour une intervention chirurgicale consistant à aspirer le contenu utérin. En planning familial, cette intervention est toujours réalisée en anesthésie locale. En hôpital, on opte la plupart du temps pour une anesthésie générale. Cela explique en partie la différence de coût.

    C’est assez convivial

    Par ailleurs, la prise en charge en planning serait plus personnalisée. "Il y a toujours du thé, du café, une pièce où il y a des lits, des bouillottes. C’est assez convivial et familial" explique Maud Poskin, médecin généraliste au planning familial Plan F. "Si la patiente opte pour la méthode médicamenteuse à la maison, on est présentes par téléphone en permanence" ajoute-t-elle.

    Le planning dispose aussi de pièces où la patiente peut se reposer après l’intervention, seule ou accompagnée.

    "En planning, c’est un accompagnement où on laisse beaucoup le choix, on est dans le non-jugement" ajoute Maud Poskin.

    Il y a des endroits où c’est très culpabilisant

    Des témoignages de femmes révèlent que dans certains hôpitaux, l’interruption volontaire de grossesse était stigmatisée. "Il y avait parfois un côté très jugeant, où on montrait l’échographie en disant 'tu vois, il y a un cœur qui bat'" relate Maud Poskin.

    "Il y a des endroits où c’est très culpabilisant. Du coup, on récupère des femmes qui ont été très mal accueillies dans leur demande. Elles arrivent ici en étant sur la défensive car elles ont été mal reçues avant" poursuit-elle.

    Une réalité qui devrait sans doute évoluer au fil du temps. La nouvelle réglementation bruxelloise aura, en tout cas, permis d’initier le changement dans certaines structures et de faire évoluer la pratique médicale sur le terrain.

  • Conflit en RDC : un plan d’Emmanuel Macron pour abaisser les tensions…

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    Vraiment ? 

    Emmanuel Macron a reçu Félix Tshisekedi mardi 30 avril pour un déjeuner de travail à l’Elysée : Un article de Christophe Rigaud (*) sur le site web « Afrikarabia » :

    Visite-Tshisekedi-Paris-2024.jpg« Félix Tshisekedi était venu chercher du soutien à Paris dans la guerre qui l’oppose aux rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, et pourquoi pas des sanctions économiques contre Kigali. Le président congolais repartira, selon ses propres termes, avec « une lueur d’espoir »… mais sans la promesse de sanctions contre le Rwanda de Paul Kagame. Si Kinshasa ne se faisait guère d’illusions sur un revirement de la France pour sanctionner économiquement Kigali, le ton d’Emmanuel Macron s’est considérablement durci. En conférence de presse, après un déjeuner de travail avec Félix Tshisekedi qui a duré plus longtemps que prévu, le président français a été sans équivoque dans sa condamnation de Kigali.

    « La solution diplomatique est plus efficace à ce jour »

    Emmanuel Macron a exhorté le Rwanda à « cesser tout soutien » aux rebelles et à « retirer ses forces » de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Répondant aux critiques de Kinshasa sur le « deux poids deux mesures » de la communauté internationale sur la guerre au Congo par rapport au conflit en Ukraine, le président français a estimé « qu’il ne pouvait y avoir de double standard. Nous, qui défendons l’intégrité territoriale en Europe, nous la défendons aussi en Afrique ». Et de rassurer son homologue congolais : « La France ne transigera jamais sur l’intégrité et la souveraineté de la RDC ». Mais concernant de possibles sanctions économiques sur le Rwanda, comme celles appliquées à l’encontre de la Russie, la France pense que « le dialogue et la recherche de la solution diplomatique et sécuritaire est plus efficace à ce jour », tout en précisant que « rien ne doit être exclu ».

    « Mettre fin aux agissements des FDLR »

    Paris prône donc le retour au dialogue entre Kinshasa et Kigali. Le président français estime déjà avoir pris des sanctions individuelles, au niveau européen, contre des responsables de groupes armés du M23, des FDLR, mais aussi « contre un officier rwandais impliqué sur le terrain au Nord-Kivu ». Emmanuel Macron a expliqué que l’Union européenne « continuera à apporter des sanctions individuelles et ciblées en fonction des évolutions sur le terrain ». Mais pas de sanctions contre l’Etat rwandais pour l’instant. Car le président français a un plan. Depuis l’Elysée, Emmanuel Macron a annoncé que Félix Tshisekedi s’était engagé à « mettre fin aux agissements des FDLR », ces rebelles hutu rwandais opposés au régime de Paul Kagame. Menace que brandit Kigali pour justifier, sans le dire, son intervention en RDC. Selon Emmanuel Macron, cette « avancée » permettrait de convaincre Paul Kagame d’un retrait des soldats rwandais, « qui n’ont rien à faire sur le sol congolais ».

    « Vous ne pouvez pas parler avec quelqu’un qui vous maintien le couteau sous la gorge »

    Pour Paris, « un désarmement et un encadrement » des FDLR, mais aussi des autres groupes armés locaux, permettrait donc un retrait de l’armée rwandaise du Nord-Kivu, puis, enfin, « le désarmement du M23 et un processus d’accompagnement », de démobilisation et de réinsertion. Emmanuel Macron se fixe jusqu’à la fin de l’été pour que cette initiative porte ses fruits. Quant à Félix Tshisekedi, il n’a pas réagi à la fin de non-recevoir du président français sur les sanctions contre Kigali. Mais le président congolais a exprimé son refus de rencontrer le président Kagame tant qu’il y aura des soldats rwandais sur son territoire. « Vous ne pouvez pas parler avec quelqu’un qui vous maintient le couteau sous la gorge », a estimé Félix Tshisekedi.

    Un renforcement de la coopération militaire

    Si Kinshasa n’a pas obtenu les avancées désirées sur de possibles sanctions contre le Rwanda, Félix Tshisekedi s’est déclaré satisfait de sa visite à Paris. « On peut compter sur la France qui sera à nos côtés pour trouver la paix » s’est félicité le chef de l’Etat congolais. « La lueur d’espoir », Kinshasa la trouve dans l’engagement renouvelé de la France, notamment sur le plan militaire. Paris s’était déjà fortement investi dans la création de l’Ecole de guerre de Kinshasa. Le président congolais s’était entretenu dans la matinée avec le ministre de la Défense français, Sébastien Lecornu, au sujet de la formation des militaires congolais. La coopération va s’accélérer. Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé le déplacement de Sébastien Lecornu à Kinshasa « dans les toutes prochaines semaines ». Une visite inédite pour un ministre de la Défense français en RDC. De quoi redonner un peu d’espoir à Félix Tshisekedi »

    (*) Christophre Rigaud – Afrikarabia : Journaliste, directeur du site Afrikarabia consacré à l'actualité en République démocratique du Congo (RDC) et en Afrique centrale.

     

  • Une tentative pour transformer la condamnation de l'"idéologie du genre" par le pape en un soutien à cette idéologie

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Lire le pape François à l'envers sur l'idéologie du genre

    2 mai 2024

    Le pape François a déclaré que les personnes transgenres devaient être "acceptées et intégrées dans la société" dans une lettre privée adressée à la fondatrice d'un ministère catholique dissident.

    La lettre était adressée à Sœur Jeannine Gramick, cofondatrice de New Ways Ministry, une organisation qui fournit une assistance pastorale aux personnes LGBT qui s'identifient comme telles et qui a appelé à des changements dans l'enseignement de l'Église sur la sexualité. 

    François a rédigé cette note en réponse à une lettre de Mme Gramick après la publication de Dignitas infinita, la déclaration du bureau doctrinal du Vatican sur la dignité humaine, qui, selon elle, "nuit aux personnes transgenres que j'aime" en raison de son rejet de l'idéologie du genre.

    Selon Mme Gramick, François a répondu en proposant une compréhension de "l'idéologie du genre" qu'elle n'avait "jamais entendue auparavant" et, dans un message publié sur le site web de New Ways, a suggéré que les opinions exprimées par François signifiaient qu'il devrait soutenir les opérations chirurgicales de changement de sexe pour les personnes transgenres.

    Mais bien que déplorant que "les mêmes mots aient des significations différentes pour des personnes différentes", Mme Gramick a semblé avancer un argument contraire à ce que Dignitas infinita enseigne, et a tenté de transformer la condamnation de l'"idéologie du genre" par le pape en un soutien à cette idéologie.

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    Dans Dignitas infinita, le Dicastère pour la doctrine de la foi a déclaré que "le respect de son propre corps et du corps d'autrui est crucial face à la prolifération des revendications de nouveaux droits avancées par la théorie du genre". 

    "Cette idéologie envisage une société sans différences sexuelles, éliminant ainsi le fondement anthropologique de la famille", a déclaré la DDF, tout en affirmant que "la dignité du corps ne peut être considérée comme inférieure à celle de la personne".

    Le Catéchisme de l'Église catholique nous invite expressément à reconnaître que "le corps humain participe à la dignité de "l'image de Dieu". Cette vérité mérite d'être rappelée, surtout lorsqu'il s'agit de changer de sexe, car l'être humain est inséparablement composé d'un corps et d'une âme", peut-on lire dans la déclaration.

    C'est cette section, selon Mme Gramick, qui "nuit" aux personnes transgenres et qui l'a incitée à écrire au pape, décriant l'utilisation du terme "idéologie du genre" et expliquant que, bien qu'elle "ne puisse pas comprendre pourquoi certaines personnes transgenres cherchent des "interventions de changement de sexe"" (qu'elle appelle également "interventions médicales d'affirmation du genre"), elle "a [souligné dans l'original] écouté leurs histoires". 

    La sœur a ensuite avancé un argument qui assimile essentiellement l'acceptation des personnes transgenres, telle que préconisée par le pape François, à l'acceptation des chirurgies de changement de sexe, que le pape et la DDF rejettent tous deux.

    Ce faisant, Mme Gramick a insisté sur le fait que la condamnation par François d'une idéologie qui "annule les différences" entre les sexes et les genres est une approbation (peut-être involontaire) de la chirurgie de changement de sexe parce que les personnes transgenres sont, en vertu de leur état, tout particulièrement et fortement conscientes de ces mêmes différences.

    "Les personnes transgenres ne décident pas volontairement que leur identité de genre diffère de leur apparence corporelle", a-t-elle affirmé. "Elles prennent cette décision après mûre réflexion, détresse et douleur. L'Église devrait aider à soulager la douleur afin que la personne puisse devenir une dans son esprit et dans son corps, comme Dieu l'a voulu.

    Mais l'argument de M. Gramick semble passer à côté du point fondamental soulevé par François et expliqué en détail dans la déclaration du DDF : imaginer que l'on puisse "changer de sexe" par des moyens cosmétiques revient à affirmer la négation du sexe incarné en tant que réalité objective.

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  • Le nouveau mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris ne fait pas l'unanimité

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    De Samuel Martin sur Boulevard Voltaire via artofuss.blog :

    Mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris : pauvres modernes !

    1er mai 2024

    Dans le cadre de l’exposition « Grands décors de Notre-Dame » aux Gobelins (dont nous dirons beaucoup de bien, ce week-end) est présenté le nouveau mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris. L’ancien mobilier ayant été détruit par l’effondrement de la croisée du transept lors de l’incendie, c’était l’occasion de revenir sur la lente dénaturation du chœur – nous nous plaçons sur le plan patrimonial – menée de Vatican II à Mgr Lustiger. Occasion manquée : l’orgueil moderne a encore son mot à dire.

    Les chaises des fidèles ont été créées par une « désigneuse », Ionna Vautrin. Il est dit qu’elles « dialogueront avec le mobilier liturgique tout en répondant à la musicalité du rythme créé par les colonnes et les arches de la nef ». Des chaises musicales, en somme. Elles sont décrites comme « confortables ». Peut-être. Je ne les ai pas essayées. Mais elles n’en ont pas l’air, confortables, avec leur dossier très bas. Qui ne s’est pas assoupi pendant un trop long sermon dans une de ces bonnes vieilles chaises ordinaires, en assise paillée, avec un dossier digne de ce nom ? Mon instinct me dit que ces chaises de chêne massif ne s’y prêteront pas.

    Le mobilier liturgique est présenté par des maquettes réduites. Le baptistère a l’air d’un coquetier pour œuf d’autruche géante. On ne pourra pas le rater, car il sera placé dans l’axe de la nef. L’autel a l’air d’un pain de savon (parfum chocolat) ou d’une enclume. La chaise cathédrale a été comparée à un cercueil… Tout cela a été conçu par Guillaume Bardet. Encore un designer, comme Ionna Vautrin. On ne leur en veut pas : ils sont designers, ils ont livré un travail de designers, fonctionnel et décoratif – comme lorsque sont commandées à Ionna Vautrin des loupiottes pour le TGV ou quand Guillaume Bardet dessine un lampadaire tripode. Mais pour l’art chrétien, on repassera. Et là, on en veut à Mgr Ulrich, l’archevêque de Paris.Guillaume Bardet. Maquette du baptistère à l’échelle 1/5e. 2023.

    Présentant ses choix en juin dernier, Mgr Ulrich expliquait qu’il voulait un mobilier liturgique « durable dans le temps ». Souci patrimonial ? On aimerait qu’il en aille ainsi mais Mgr Ulrich, à la tête du diocèse lillois et chancelier de l’Université catholique de Lille, a laissé partir l’Évangéliaire de Saint-Mihiel (« l’un des manuscrits médiévaux les plus précieux au monde ») au musée Getty de Los Angeles pour 8,4 millions d’euros (2020). Il a autorisé la destruction de la chapelle Saint-Joseph à Lille (2021). Emmanuel Macron et lui ont décidé de virer des vitraux de Viollet-le-Duc pour les remplacer par des créations. On l’a compris : le durable dans le temps, c’est pour ce que lui, Mgr Ulrich, décide et fait faire. Son zèle pour la transmission est sélectif.

    En ce XXIe siècle où nous n’avons plus de tradition d’art chrétien, plus d’artistes qui s’y consacrent (ce fut le cas de toute une génération entre les deux guerres), où nous n’avons plus de prélats qui maîtrisent ces questions (Mgr Aupetit était du même tonneau), la prudence aurait été de mise. Mais l’orgueilleux désir de laisser sa marque est le plus fort.

    Et nous n’en sommes pas au bout : le réaménagement de Notre-Dame va être total. Outre le chœur, on craint que les chapelles latérales ne soient dépecées de leurs candélabres et de leurs statues, en tout cas malmenées par un souci de « décoration d’intérieure ». Et l’art ? Et la piété filiale ?

    Sur les réseaux sociaux, les réactions sont plutôt négatives. Si certains ont jugé « moderne » le nouveau mobilier, comme si de soi la modernité était une qualité, d’autres n’ont pas mâché leurs mots. Ainsi de Didier Rykner, le directeur de La Tribune de l’art, qui est à l’origine de la pétition pour le maintien des vitraux de Viollet-le-Duc : « C’est quand même d’une médiocrité… Indigne d’une cathédrale » (à propos des chaises). D’autres y voient un « affront »du mobilier « tout droit sorti d’un catalogue IKEA »« du mobilier funéraire ». Un prêtre suisse n’y voit qu’« épouvantables mochetés ». Aux lecteurs de BV de se faire un avis !

    Grands décors de Notre-Dame. Jusqu’au 21 juillet 2024. Galerie des Gobelins, 42, avenue des Gobelins, 75013 Paris. Metro : Gobelins (ligne 7). Du mardi au dimanche de 11h à 18h.

  • Quand l'Académie pontificale des sciences prête sa tribune à un gouverneur américain pro-avortement

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Gavin Newsom, un "catholique avorteur" à l'Académie pontificale des sciences

    3 mai 2024

    Du 15 au 17 mai, l'Académie pontificale des sciences invite Gavin Newsom, gouverneur de Californie, comme conférencier. Un écologiste ultra qui promeut la transition verte la plus radicale et aussi un avorteur convaincu, ainsi qu'un grand défenseur des thèses LGBT. De quelle écologie va-t-on parler ? De l'intégrale ?

    Hier, la Préfecture de la Maison pontificale a annoncé que le 10 mai au matin, à l'Auditorium de Via della Conciliazione, le Pape François participera aux États généraux de la natalité, dont le thème sera "Être là. Plus de jeunes, plus d'avenir", ce qui démontre l'intérêt des différents gouvernements italiens pour les initiatives visant à promouvoir la natalité.

    C'est une belle confirmation que le pape s'impliquera cette année encore, comme c'est le cas depuis la première édition en 2021 sous le règne de Mario Draghi, dans le défi de notre pays en faveur de la natalité. Mais cela se heurte d'autant plus à l'invitation au Vatican, et comme orateur, à la prochaine session de l'Académie des sciences du 15 au 17 mai, du gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom, super-avorteur et promoteur systématique de l'idéologie LGBT. Donner une telle "tribune" à ceux qui tuent l'être humain sans défense et défigurent l'être créé est un grave scandale.

    Le gouverneur Newsom représente et se bat pour promouvoir l'exact opposé de l'"écologie humaine et intégrale", car c'est précisément l'humain et son intégrité qu'il veut éliminer. La conférence de l'Académie pontificale réunira d'autres maires et gouverneurs du monde entier qui examineront les solutions au changement climatique. M. Newsom, quant à lui, devrait s'adresser au pape François et évoquer les récents incendies, inondations et sécheresses qui ont frappé la Californie, son objectif d'une Californie 100 % verte d'ici à 2045 et l'interdiction, dans dix ans, de la vente de voitures aux hydrocarbures dans l'État.

    Nombreux sont ceux qui, aux États-Unis, considèrent les voyages internationaux de M. Newsom comme des tentatives d'acquérir une expérience internationale en vue de l'élection présidentielle de 2028. "M. Newsom ne va pas dire au pape François qu'il va mettre en danger des millions de Californiens parce que l'énergie verte ne remplace pas l'énergie produite par les usines de combustibles fossiles qui ferment en Californie", a récemment déclaré Russ Wayne, un analyste nord-américain réputé dans le domaine de l'énergie. Peut-être serait-il opportun que le pape François remette en cause la moralité de Newsom qui, en favorisant l'énergie verte à tout prix, condamne des millions de Californiens à la pauvreté énergétique dans les années à venir, ainsi qu'à la mort dans le ventre de leur mère. Pauvres Californiens.

    Veerabhadran Ramanathan, un océanographe de l'université de San Diego qui fait partie de l'Académie pontificale du pape François et a contribué à l'organisation de l'événement, a déclaré au Los Angeles Times que les invitations étaient limitées aux maires et gouverneurs internationaux, y compris deux autres gouverneurs démocrates : la lesbienne pro-avortement et transgenre Maura Healey du Massachusetts et la super-avorteuse Kathy Hochul de New York.

    S'il est vrai que l'écologie intégrale ou humaine, ou quelle que soit la définition que les néo-environnementalistes du pape François veulent lui donner, inclut également l'homme et le plus faible d'entre eux, c'est-à-dire l'enfant mâle et femelle conçu et créé, inviter ceux qui investissent des rivières d'argent en faveur du meurtre des innocents et de la promotion de pratiques chirurgicales et chimiques transsexuelles abusives, violant à jamais les enfants et les filles, est à tout le moins contradictoire et radicalement immoral.

    Il ne suffit certainement pas, pour soulager la conscience des organisateurs, d'affirmer que Gavin Newsom se déclare catholique, à l'instar des avorteurs dévots Joe Biden et Nancy Pelosi. Il est vrai que Gavin Newsom se vante de ses propres affiches pro-avortement, placées dans plusieurs États, dans lesquelles il utilise des phrases blasphématoires qui polluent les citations de l'Évangile.

    Cependant, à ce jour, s'il n'y a pas de nouvelles de dernière minute, pour l'Église catholique, la Bible, la science (et la raison), la vie humaine est telle dès la conception et doit être respectée et protégée, et il en va de même pour la sexualité biologique, un don du Créateur que l'idéologie et la pratique très dangereuses du "genre et du transgenre" veulent remplacer par des "désirs désordonnés".  Récemment, comme il l'a fait ces dernières années, Gavin Newsom a lancé de nouveaux appels aux habitants d'autres États qui protègent la vie des enfants à naître, pour qu'ils se rendent en Californie afin d'obtenir les avortements souhaités.

    Ces semaines-ci, l'amendement constitutionnel de l'État et 13 autres projets de loi visant à étendre et à rendre l'accès à l'avortement presque gratuit sont en cours d'examen. Sans oublier que la Californie elle-même s'est déclarée le premier "État sanctuaire" en 2022 pour les enfants transgenres de n'importe quel État, punissant même les parents non consentants d'une peine de prison. Que le pape et l'Académie du Vatican fassent ce qu'ils veulent, mais qu'ils crient au scandale.

  • Stigmates, transverbération, bilocation... : ces phénomènes mystiques qui ont marqué la vie de Padre Pio

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    De Constantin de Vergennes sur France Catholique :

    « Padre Pio lisait dans les âmes des pénitents »

    Stigmates, bilocation… Comment interpréter les phénomènes mystiques qui ont jalonné la vie du saint de Pietrelcina ? Entretien avec Yves Chiron, auteur de Padre Pio. Vérités, mystères, controverses (éd. Tallandier).

    1er mai 2024

    Parmi les phénomènes mystiques les plus spectaculaires que connut Padre Pio, le plus visible est celui des stigmates…

    Yves Chiron : La stigmatisation a été progressive : des douleurs, intermittentes, aux mains et aux pieds à partir d’août ou septembre 1910 ; des marques visibles à partir de septembre 1911 mais qui ne furent pas permanentes ; puis le 20 septembre 1918, survient une apparition du Christ souffrant qui marqua Padre Pio, aux mains, aux pieds et sur le côté, de stigmates qui resteront sanglants et visibles jusqu’à sa mort, cinquante ans plus tard. Le sens spirituel de ces stigmates a été donné par le Christ lui-même lors de cette apparition du 20 septembre : « Je t’associe à ma Passion. » Padre Pio a revécu, par participation, la Passion du Christ et a souffert pour le salut des âmes.

    Selon vous, sont-ils crédibles ?

    Ces stigmates ont été constatés par trois médecins mandatés successivement par les autorités ecclésiastiques dès 1919 et contestés aussi très tôt par d’autres médecins – notamment le Père Gemelli, qui avait été médecin avant d’entrer chez les franciscains. En 1921, le pape Benoît XV nommera un visiteur apostolique, Mgr Rossi, chargé d’enquêter sur Padre Pio, sa vie religieuse et les phénomènes extraordinaires dont il bénéficiait. Il interrogera notamment le religieux sur les stigmates et les examinera attentivement. Le rapport qu’il a rédigé n’a été publié qu’en 2008. C’est un document précieux qui conclut à l’authenticité des stigmates.

    Padre Pio a aussi connu trois épisodes de transverbération… En quoi cela a-t-il consisté ?

    La transverbération est un phénomène mystique très rare dans la vie des saints. Sainte Thérèse d’Avila, sainte Véronique Giuliani, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus l’ont connu. Padre Pio l’a vécu trois fois : en août 1912, en août 1918 et en décembre 1918. C’est une grâce surnaturelle. Il s’agit d’une « blessure d’amour » que lui inflige au cœur « un personnage céleste » qui porte « une très longue lame de fer avec une pointe bien effilée, et de cette pointe il semblait que sortait du feu ». Cette blessure fut aussi une « consolation divine », un « feu » et une « douceur » en même temps, dira Padre Pio. La transverbération a fait de lui une « victime d’amour ».

    Le phénomène mystique le plus troublant est sans doute la bilocation…

    La bilocation – être à deux endroits en même temps – est un phénomène extraordinaire de la vie mystique que Padre Pio a connu dès 1905, dans les premiers temps de sa vie religieuse et qu’il a expérimenté à de nombreuses reprises dans les décennies suivantes. La bilocation est contraire aux lois de la physique, de l’espace et du temps. Padre Pio a décrit ce phénomène lors de la visite apostolique de 1921 : « Je constate que je suis en présence de telle ou telle personne, dans tel ou tel lieu ; mais je ne sais pas si je me suis transporté là en esprit, ou si quelque représentation du lieu ou de la personne s’est présentée à moi, je ne sais pas si c’est avec le corps ou sans le corps que j’ai été présent. » Les spécialistes de la mystique s’accordent à dire que la présence du saint dans un autre lieu n’est pas physique, mais qu’il apparaît dans un autre lieu à la personne qu’il vient secourir. Dans tous les cas, la bilocation a un motif spirituel : Padre Pio vient assister un mourant ou vient au secours d’une personne en péril ou encore vient réconforter une âme.

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  • Le sexe est un fait biologique (NHS)

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    Une Synthèse de presse de gènéthique.org :

    NHS : « le sexe est un fait biologique »

    2 mai 2024

    Le 30 avril, le National Health Service (NHS - Royaume-Uni) a publié une mise à jour de sa « Constitution », un manifeste exposant ses principes, valeurs, droits et engagements. Le sexe y est défini comme « le sexe biologique » (cf. Neurosciences : « On naît homme ou femme et on le devient »). Un changement majeur et significatif pour le système de santé qui souligne que « le sexe est un fait biologique ». Les opposants à l’idéologie du genre se félicitent de ce « retour à la raison » (cf. Genre : « la liberté scientifique compromise au profit d’une idéologie politiquement correcte »).

    Chambres et sanitaires non-mixtes

    Le NHS prévoit en outre que les patients ne pourront plus partager leurs chambres, douches et toilettes avec des patients du sexe opposé. Il ne sera ainsi plus possible pour les femmes transgenres [1] d’accéder aux espaces de repos et d’hygiène réservés aux femmes.

    Des patientes s’étaient plaintes d’avoir dû partager un espace de couchage avec des patients de sexe masculin. Les directives du NHS de 2021 permettaient en effet aux patients transgenres d’être placés dans des espaces en fonction de leur « identité de genre », et non de leur sexe biologique.

    Les personnes transgenres pourront également être placées dans des chambres individuelles.

    « Nous voulons un langage qui soit clair et compréhensible »

    Victoria Atkins, secrétaire britannique aux soins sociaux et de santé, souligne qu’« il n’est pas nécessaire d’éradiquer le mot “femme” pour respecter les droits de chacun ». Selon elle, le « langage artificiel », utilisé au nom de l’inclusivité, doit être évité. « Nous voulons un langage qui soit clair et compréhensible pour tous » affirme-t-elle. Il est important que le « sexe biologique soit respecté », au même titre que le droit des individus à l’« intimité, la dignité et la sécurité ».

    Le NHS reconnait d’ailleurs désormais le droit pour les patients de « recevoir des soins et traitements qui leur soient appropriés, correspondent à leurs besoins et à leurs préférences », « y compris pour demander que les soins intimes soient effectués par une personne du même sexe ».

    Un rapport sur les traitements des jeunes transgenres

    Ces changements surviennent quelques semaines après la publication d’un rapport de la pédiatre Hilary Cass qui souligne l’absence de données fiables sur les traitements hormonaux prescrits aux jeunes transgenres, et appelle à la plus grande prudence lors de la prescription de ceux-ci (cf. Transition de genre chez les mineurs : un rapport appelle à la prudence).

    Les modifications doivent faire l’objet d’une consultation de huit semaines allant jusqu’au 25 juin.

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    [1] les femmes transgenres sont des personnes nées de sexe biologique masculin mais qui ne « s’identifient » pas comme telles

    Source : Le Figaro, Jessamine Gas (02/05/2024)