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BELGICATHO - Page 595

  • Les retrouvailles de la science et de la religion

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    De Jean Staune sur Aleteia.org :

    Quand la science redécouvre Dieu

    CREATION OF ADAM

    Michelangelo | Public Domain

    14/07/21

    Les découvertes scientifiques révolutionnaires du XXe siècle changent notre vision du monde : elles induisent « un réenchantement du monde » qui permet les retrouvailles de la science et de la religion, après deux siècles de séparation.

    En 2000 quand on a changé de siècle, on a demandé à 200 scientifiques ce que l’on retiendra selon eux du XXe siècle, et ils ont répondu : premièrement, l’homme met le pied sur la lune ; deuxièmement, le nucléaire, troisièmement, la démonstration de l’existence de la non séparabilité quantique (paradoxe EPR) ; quatrièmement, la Deuxième Guerre mondiale, Staline, Hitler et leurs 50 millions de morts. Comment peut-on croire qu’une obscure expérience de physique puisse marquer davantage l’humanité que la mort de 50 millions d’humains ? C’est pourtant ce qui est arrivé dans le passé : en 1348, l’épidémie de peste noire a tué en quelques années plus d’un tiers de la population européenne (1348-1352), mais le monde l’a oublié, alors qu’il connaît les noms de Copernic et Galilée. L’affaire Galilée pouvait sembler concerner les seuls spécialistes, mais elle a eu cent fois plus d’impact que la disparition d’un tiers de la population. La leçon que nous devons en retenir c’est que, dans le long terme, les seules vraies révolutions sont les changements de vision du monde. 

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  • Summorum Pontificum : une explication possible du sens précis à donner à l’expression des « deux formes de l’unique rite romain »

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    Du site Esprit de la Liturgie :

    L’apport juridique de Summorum Pontificum

    Note du traducteur : On trouvera ci-dessous une traduction d’un article de Gregory DiPippo paru le 9 juillet sur le site du New Liturgical Movement. M. DiPippo est le directeur de la rédaction du New Liturgical Movement, et un expert des réformes du rite romain au XXè siècle. Il propose dans cet article une explication possible du sens précis à donner à l’expression des « deux formes de l’unique rite romain », que Benoît XVI a introduit dans Summorum Pontificum pour caractériser la relation entre liturgies pré- et post-concilaires dans le cadre de l’Église latine. Cette réflexion est intéressante car elle intègre les aspects juridiques du problème tout en proposant une manière de classer les différentes liturgies chrétiennes, puis situe les deux formes du rite romain dans ce double-cadre juridique et liturgique. J’y ai ajouté quelques observations.


    Ces derniers jours, avec les rumeurs d’une possible suppression ou d’un retour en arrière de Summorum Pontificum, il y a eu beaucoup de discussions sur son statut et sa signification. J’ai donc pensé qu’il serait utile de rééditer cet exposé sur la question, publié à l’origine lors du dixième anniversaire du motu proprio [NDT : En 2017]. Pour résumer : le motu proprio n’est pas un document sur l’histoire de la liturgie, mais une disposition légale, et doit être lu et compris comme tel.

    Je me suis également souvenu aujourd’hui de cette déclaration sur le sujet d’un dominicain français, le père Thierry-Dominique Humbrecht, qui vaut la peine d’être considérée : « Le pluralisme liturgique des deux états du rite romain est peut-être dommageable, mais il est la conséquence d’un éclatement liturgique sauvage, plus dommageable encore, sur lequel la lumière officielle est encore trop timidement faite. »

    Je propose ici d’examiner ce que le pape Benoît XVI a voulu dire, et ce qu’il a réalisé, en caractérisant la messe traditionnelle et sa réforme post-conciliaire comme deux formes du même rite, l’une extraordinaire et l’autre ordinaire. Avant cela, je crois qu’il est nécessaire d’établir une distinction entre les termes qui ont été historiquement utilisés pour décrire les variations au sein d’une liturgie ou d’une famille liturgique : « rite » et « usage ».

    À ma connaissance, la distinction entre un rite et un usage n’a pas été officiellement établie par l’Église dans sa loi ; il s’agit donc uniquement de mon point de vue sur la question.

    Pour des raisons de clarté, les variantes d’un même rite devraient, à proprement parler, être appelées des usages, comme l’usage de Sarum [NDT : la liturgie de l’Église de Salisbury, qui était la plus répandue en Angleterre avant la Réforme protestante] ou l’usage carmélitain ; c’est ainsi qu’elles étaient le plus souvent appelées avant la réforme tridentine. Par exemple, on lit sur la page de garde du Missel de Sarum : « Missale ad usum insignis ecclesiae Sarisburiensis – le Missel selon l’usage de la célèbre église de Salisbury ».

    Le frontispice d’un missel de Sarum imprimé à Paris en 1555.

    Il est vrai que même avant le concile de Trente, il y avait une certaine confusion entre ces termes, et que « rite » était parfois employé au lieu de « usage » ; après Trente, le terme « usage » est devenu rare. La terminologie n’a certainement jamais été uniforme, et de nombreux livres liturgiques n’utilisent aucun des deux termes, et n’ont qu’un adjectif modifiant les mots « Missel », « Bréviaire », etc. Les Dominicains disaient soit « selon l’Ordre Sacré des Prêcheurs », soit « selon le Rite de l’Ordre Sacré des Prêcheurs ».

    A gauche, le début du Missel pré-tridentin « selon l’usage de la célèbre église de Liège ». À droite, le frontispice d’une édition post-tridentine du « Breviarium Leodiense – Bréviaire de Liège » ; « Leodiensis » est la forme adjectivale du nom de la ville en latin, Leodium. En français, on pourrait le traduire plus littéralement par « Bréviaire Liégeois ».

    Toutefois, si l’on souhaite établir une distinction entre les différentes liturgies d’une part, et les variantes au sein d’une même liturgie d’autre part, tout en conservant une certaine terminologie historique, il semble évident que « rite » est le plus approprié pour les premières, et « usage » pour les secondes. Il serait absurde de décrire les liturgies des églises orientales comme « l’usage byzantin, l’usage copte, etc. » en les comparant à « l’usage romain » ; il s’agit clairement de rites entièrement différents. « Usage », d’autre part, était le terme prédominant pour les variantes du rite romain alors qu’il y avait de nombreuses variantes de ce type célébrées dans toute l’Europe occidentale.

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  • Les anti-vaccins ou l'esprit critique devenu fou

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    De Mathieu Bock-Côté sur le site du Figaro via le blog artofuss.blog :

    «Les antivax ou l’esprit critique devenu fou»

    CHRONIQUE – Le refus du vaccin contre le Covid-19 s’appuie généralement sur une méfiance envers l’industrie pharmaceutique et s’accompagne souvent d’une relativisation des dangers du virus.

    9 juillet 2021

    La pandémie dont nous sortons peu à peu a remué et ranimé les peurs enfouies dans les entrailles du corps social et de l’inconscient collectif, où se logent hantises archaïques et craintes irrationnelles. Alors qu’elles étaient refoulées et ne survivaient plus que dans le domaine de la science-fiction, de la littérature d’épouvante, du militantisme survivaliste ou dans les marges ésotériques plus déconsidérées, l’effondrement des digues symboliques qui les contenaient leur permet de s’investir dans la vie publique. Elles y surgissent tout en s’accouplant avec des inquiétudes légitimes quant au dérèglement du système politique et de l’organisation sociale des sociétés occidentales, ce qui les rend particulièrement explosives.

    La résistance au vaccin en témoigne. Que le commun des mortels soit réservé devant l’arrivée d’un nouveau traitement médical va de soi, même si, dans les circonstances, il n’était pas interdit d’être enthousiaste, dans la mesure où le vaccin représente la seule sortie de crise à court terme de la pandémie. Le refus du vaccin s’appuie généralement sur une méfiance revendiquée à l’endroit de l’industrie pharmaceutique s’accompagnant souvent d’une relativisation des dangers du Covid. Le principe de précaution vient vernir artificiellement ce refus d’une légitimité philosophique. La recherche des scientifiques ayant rendu possible le vaccin se transforme en discours parmi d’autres, souffrant du discrédit généralement porté aux élites. Mais ce scepticisme peut aussi s’accoupler à une défiance antisystème pouvant aller jusqu’à la déraison et basculer dans un monde parallèle, où se déploie ce qu’on appelle plus ou moins exactement la mouvance complotiste, qui en vient à politiser son opposition au vaccin.

    Cette dernière a très rapidement voulu voir dans la pandémie une immense manipulation servant de prétexte au déploiement d’un nouvel ordre sanitaire mondial. Dès lors, le refus du vaccin est réinterprété comme un acte de dissidence pour défier le système qui s’installe. Car, si la pandémie n’est qu’une fiction, ou si le virus n’est finalement qu’une petite grippe, pourquoi se faire vacciner? Dans sa forme extrême, ce conspirationnisme vire à la bêtise pure et simple, surtout lorsqu’il s’imagine que la vaccination relève d’une mascarade visant à empoisonner et à contrôler la population. Se retrouve au fond de cette théorie cette croyance primitive et hypnotique voulant que derrière l’histoire visible et complexe des sociétés humaines se déploierait une histoire secrète, animée par des forces maléfiques auxquelles résisteraient des hommes ayant vu la lumière et voulant désormais dissiper les mensonges du système.

    La pandémie est alors intégralement idéologisée: elle n’a plus de réalité propre. La confusion s’empare des esprits. Si la critique des excès de la politique sanitaire était et demeure nécessaire, et s’il faut rappeler que tous les pouvoirs, même ceux associés à la santé publique et à l’industrie pharmaceutique, ont tendance à abuser des privilèges qu’on leur accorde, et s’il faut dénoncer le discours de certains médias cédant aux délices de la fabrique de la peur, il ne faut pas non plus renier la raison, non plus que les formidables avancées de la science, qui ont permis d’authentiques progrès dans l’histoire humaine en général, dans l’histoire occidentale en particulier. Le scepticisme peut conduire à la folie, et à la contemplation du néant. Si la classe politique, généralement, a piloté la crise de manière approximative, en se perdant souvent dans des propos relevant au mieux de l’élucubration et au pire du mensonge, on ne fera pas l’erreur de confondre avec elle les chercheurs et scientifiques qui ont su trouver en un temps record la voie de sortie permettant un retour à une société de libertés.

    Car il faut y revenir: au fil des semaines, on prend conscience des ravages causés par le confinement. S’il s’agissait probablement d’un mal nécessaire dans un premier temps, il s’agissait néanmoins d’un mal, qui a réservé aux sociétés s’y soumettant une existence carcérale dans laquelle elles se sont juré avec raison de ne plus replonger. Cela ne sera possible toutefois qu’en sortant d’une mentalité anxiogène héritée des premiers temps de la pandémie, et qui domine encore la classe médiatique, comme si elle ne parvenait pas à s’en arracher et guettait toujours le prochain variant, la prochaine vague, le prochain signe d’un retour au confinement, la promesse effrayante de la fin des temps. La vaccination massive est l’étape permettant de sortir de cette folie. Je confesse un sincère émerveillement devant cet accomplissement scientifique qui a permis de trouver en moins d’un an un vaccin capable, selon toutes les indications disponibles, de dominer le virus, de vivre avec lui, en limitant sa circulation et en le rendant globalement inoffensif.

  • Une méthode pour gouverner l'Eglise qui déroute de plus en plus

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    De ProLiturgia.org :

    14 juillet 2021

    Selon Jean-Marie Guénois (Le Figaro), la méthode qu’emploie le pape François pour gouverner l’Église déroute de plus en plus : « Le pape souffle le chaud et le froid et laisse apparaître une contradiction entre le discours et la pratique. » Les exemples ne manquent pas et François, qui se présentait comme un ardent défenseur de la synodalité, gouverne seul, souvent par décrets et par les motu proprios. « Il y en a eu 46 depuis l’élection de François : du jamais vu », note encore Jean-Marie Guénois. Et ce dernier d’ajouter : « Le Vatican, et donc l’Église, même s’il ne faut pas réduire l’une à l’autre, traversent une crise profonde qui ne dit pas son nom parce qu’elle n’en a pas mais qui est pourtant bien réelle. C’est une sorte de marasme général, fluide, difficile à saisir, parfois glaçant. (...) On pouvait aimer ou rejeter Jean-Paul II. Apprécier ou douter de Benoît XVI. Les camps, pour ou contre, existaient et étaient très actifs. (...) Sous ces deux papes, il y avait une direction claire qui variait peu et surtout une méthode connue parce que le charisme du pape était soutenu par la constance d’une administration vaticane qui l’assistait. (...) Ces pontificats, chacun dans leur genre, n’en étaient pas moins prophétiques. (...) Ce qui trouble les troupes chez [le pape François], ce n'est pas tant ses options très claires mais sa méthode de gouvernement, très personnelle, autoritaire et variable. Comme une météo instable avec ses orages, ses froideurs, ses canicules et... jamais d'accalmies. (...) Comme observateur (...) je n’ai jamais constaté dans les rangs du Vatican un tel épuisement, de tels clivages, une telle peur surtout. (...) »

  • Benedetta : un film raté, un pschitt de pet de nonne

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    D'Arthur de Watrigant sur l'Incorrect via artofuss.blog :

    BENEDETTA : LA TRANSGRESSION DU BOOMER

    On le présentait comme le scandale du festival de Cannes 2021 : le sulfureux Paul Verhoeven revenait sur la croisette avec Benedetta, l’histoire d’une religieuse au 17ème siècle à Pescia en Toscane, « entre sainte et lesbienne ». Le film est raté, un pschitt de pet de nonne.

    10 juillet 2021

    Benedetta est une enfant promise au couvent par son père. Dès l’ouverture, Verhoeven le surligne : la petite brune est différente, quasi mystique. Les rossignols sur son ordre chantent et chient sur l’œil des brigands, surtout s’ils sont borgnes, et lorsqu’elle demande de l’aide « à sa mère » au pied d’une statue de Marie, la sainte vierge lui tombe dessus pour lui donner le sein. On connaît le goût du Hollandais pour le symbolisme, faut avouer qu’il démarre fort le bougre.

    Arrivée au couvent, la mère abbesse à qui Charlotte Rampling prête son regard d’acier négocie avec le papa. « Vous amenez à Jésus une nouvelle épouse » demande-t-elle ? Qui dit épouse dit dot : et oui en Toscane, les vocations naissent à coup de biftons, et la petite Benedetta monnayée tel un chameau aura droit à son voile contre plus de cent écus. Pour l’habit, il faut attendre. L’argent ouvre les portes mais n’accélère pas les délais, et en guise de vêtement, on lui refourgue des haillons qui grattent. « Ton corps est ton pire ennemi » lui répond une sœur. La voilà bien punie. Malin, le Hollandais prépare le terrain.

    Dix-huit ans plus tard, Benedetta la petite brune est devenue une grande blonde. Premier miracle. Elle joue un spectacle devant ses parents revenus pour l’occasion, et fait la morte. Jésus apparaît la barbe brushinguée et la chevelure au vent, il gambade avec les brebis dans un pré aussi crédible qu’Anne Hidalgo en couverture de Paris Match à la campagne. « Tu es mon épouse » lui dit-il. On aura compris, Benedetta a chaud à la truffe. Manque de pot, c’est là qu’apparaît Bartolomea. Elle fuit son affreux papa qui la cogne et se jette aux pieds de la jeune nonne en la suppliant de la garder au couvent. Mais elle n’a pas un radis et la mère abbesse tient toujours une calculette. « Ça sera mon cadeau » dit le père de Benedetta en payant la caution. On a bien envie de lui souffler que son cadeau ressemble furieusement à une pomme perdue dans le Jardin d’Éden, mais non. On ne peut pas. Paul Verhoeven verrouille tout, son script est rectiligne comme une ligne de métro, il n’y a pas de bifurcation possible.

    Lui le cinéaste du trouble, l’athée obsédé par le péché originel qui fait danser le grotesque avec le tragique, le vice avec la vertu, se révèle soudainement aussi didactique et prévisible qu’un vieux boomer. « J’ai besoin de chier » dit Bartolomea à sa nouvelle copine. Et les voici toutes les deux sur des chaises percées. Un pet de nonne plus tard, c’est le premier bisou. On ne va pas tortiller de la caméra, surtout qu’à plus de quatre-vingt ans, Paul Verhoeven n’a plus beaucoup de temps, et son esprit divague. Alors il saute les obstacles tel un chamois en rut et, par le truchement des visions de la pauvre Benedetta qui à force de câliner Jésus sur la croix chope des stigmates et donc nécessite d’être soignée et surveillée, réunit les deux bonnes sœurs dans la même cellule. La finesse d’un bulldozer conjuguée au regard libidineux d’un vieillard à l’Ehpad. Il est loin le temps du sublime Black Book et de son écriture magistrale.

    Verhoeven a la bave aux lèvres et la couche qui fuite. Pépé a trouvé un bon prétexte pour se rincer l’œil gratos

    Formellement, le cinéaste hollandais ne fait même plus d’effort. Les raccords sont grossiers et la caméra semble peser une tonne. Pourtant, on devine une idée derrière cet artifice. La mise en scène de la croyance – est-ce le diable, Dieu ou une manigance de Benedetta elle-même ? – combinée au jeu de pouvoir. Ce n’était qu’une illusion. Paul Verhoeven ne questionne plus, il veut choquer. Il déserte le hors-champ, confond l’audace avec l’esbroufe, et son théâtre devient du grand guignol. C’était brillant et furieusement drôle dans Starship Troopers, ici rien de subversif, rien de radical, juste une provoc de papy ringard.

    La nonne prend du galon et remplace la mère abbesse. Sa nouvelle chambre offre une belle vue, une porte qui ferme et un lit double. Verhoeven a la bave aux lèvres et la couche qui fuite. Pépé a trouvé un bon prétexte pour se rincer l’œil gratos. Il nous rejoue La Vie d’Adèle version Le Nom de la rose mais les « doigts sont trop petits ». Qu’à cela ne tienne, Bartolomea transforme une statuette de la Vierge Marie en godemichet, « c’est un peu rugueux » répond l’autre en l’effleurant du doigt. Un polissage plus tard, elle jouit et une comète débarque au-dessus du couvent. Le lecteur de Libération n’en peut plus, il n’a jamais rien vu d’aussi transgressif. Évidemment, les deux lesbiennes vont se faire gauler, l’Église va débarquer avec un nonce qui ressemble au répurgateur joué par Elie Semoun dans la série Kaamelot. On vous épargne la suite : la transgression du boomer n’offre pas de surprise, seulement de la peine.https://www.youtube.com/embed/WG-hIVwk16w?feature=oembed

  • Prochain conclave en vue : tout le monde prend ses distances avec le Pape François

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Conclave en vue, tout le monde prend ses distances avec le Pape François

    On n’y trouvera pas une seule ligne sur le futur conclave. Et pourtant, les deux livres jumeaux qui viennent de sortir en Italie vont résolument dans ce sens.

    Le premier s’intitule « La Chiesa brucia » [l’Église brûle] et le second « Il gregge smarrito » [Le troupeau égaré]. Tous deux dressent un diagnostic pessimiste de l’état de santé de l’Église, avec une nette détérioration sous le pontificat actuel.

    Mais leurs auteurs ne sont nullement des opposants au Pape François. Le premier livre est signé Andrea Riccardi, historien de l’Église et fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, très écouté du Pape qui le reçoit souvent en audience privée et lui a confié – entre autres – la régie du scénographique sommet interreligieux présidé par François en personne le 20 octobre dernier Piazza del Campidoglio à Rome. Tandis que le second livre est signé par une toute nouvelle association qui s’appelle « Essere qui » dont le numéro un est Giuseppe De Rita, 89 ans, fondateur du CENSIS et doyen des sociologues italiens, ainsi que protagoniste d’une saison du catholicisme postconciliaire qui a connu son événement-clé en 1976 dans une grande assemblée d’Église sur « Évangélisation et promotion humaine ».

    Dans son livre, c’est précisément aux lignes où il évoque ce lointain rassemblement que De Rita voudrait ramener aujourd’hui l’Église, à l’opposé – selon lui – de ce qu’ont fait Jean-Paul II et Benoît XVI, qui auraient insisté de manière stérile sur l’évangélisation seule au détriment de la promotion humaine et du réseau de relations sociales.

    Mais entretemps, la sécularisation a asséché une grande partie du catholicisme, surtout en Occident tandis que se répandait une révolution anthropologique qui allait radicalement changer l’idée de la naissance, de la procréation, de la mort, du libre arbitre, en un mot l’idée même de l’homme, très éloignée de celle de la Bible, qu’à magistralement mise en lumière ce qui est sans doute le plus beau document produit par le Saint-Siège ces dernières années, signé par la Commission biblique pontificale et intitulé « Qu’est-ce que l’homme ? ».

    On ne trouvera pas grand-chose, voire rien, sur le défi posé par cette révolution anthropologique ni sur la réponse de l’Église dans ces deux livres. Leur horizon analytique est étroit, alors que l’enjeu est considérable pour notre temps, à l’instar de celui du christianisme des premiers siècles, qui sans s’assimiler ni se séparer du monde environnant, dans une large mesure étranger et hostile, a su exercer dans le même temps une influence culturelle extraordinaire sur la société, dans un sens chrétien.

    Il faut souligner que Riccardi, l’auteur du premier livre, est également un membre éminent de l’association « Essere qui » qui signe le second livre, tout comme d’autres personnalités telles que Romano Prodi, ex-président du la Commission européenne et ex-chef du gouvernement italien, Gennaro Acquaviva, artisan pour le parti socialiste du concordat de 1984 entre le Saint-Siège et l’Italie, ou encore Ferruccio De Bortoli, l’ex-directeur du plus grand quotidien italien, le « Corriere della Sera ».

    Tous se présentent comme un « think tank » offert à l’Église pour son chemin. Sans faire la moindre critique sur le pontificat actuel, mais sans en faire l’éloge pour autant. Ils en parlent peu et de manière vague, comme pour se tenir à l’écart d’une parabole désormais sur le déclin. Et c’est justement là leur point de départ de leur réflexion sur le prochain pape.

    *

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  • Nous sommes entrés dans l'ère de "l'hygiénisme sécuritaire"

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    Pierre Dulau : « Nous entrons dans une société de l’hygiénisme sécuritaire »

    9/7/21

    Port du masque, entrée en vigueur du pass sanitaire, politique de vaccination… Alors que les mesures visant à lutter contre la pandémie de Covid-19 font de plus en plus débat, le philosophe Pierre Dulau, auteur de "Faire face, le visage de la crise sanitaire" avec Martin Steffens, revient pour Aleteia sur ces mesures et leurs conséquences pour la société.

    Alors que le déconfinement amorcé depuis plusieurs mois se trouve confronté à une recrudescence de cas liés au variant Delta, les Français se retrouvent, une nouvelle fois, dans l’incertitude. Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé ce vendredi 9 juillet qu’il s’exprimerait lundi à 20h. Le même jour, Malte a annoncé la fermeture de ses frontières aux voyageurs non vaccinés. La veille, la Cnil autorisait la diffusion de la liste des patients non vaccinés auprès des médecins traitants. Depuis plusieurs jours, différentes mesures dont l’extension du champ d’application du pass sanitaire et la vaccination obligatoire pour les soignants sont à l’étude. Autant de mesures qui déroutent et interpellent nombre de personnes. « La virtualisation de l’expérience a largement préparé le terrain à ce qui nous arrive », analyse auprès d’Aleteia le philosophe Pierre Dulau, auteur avec Martin Steffen de Faire face, le visage et la crise sanitaire. « La dématérialisation des rapports humains a rendu possible l’institution d’un nouveau régime : l’hygiénisme sécuritaire. » Entretien.

    A lire sur Aleteia.org

  • Quand triomphe "l'esprit bourgeois"

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    De Bernard Dumont sur le site de la Revue Catholica :

    Numéro 152 : Le triomphe de l’esprit bourgeois

    11 Juil 2021

    Pour l’Encyclopaedia Universalis, la modernité « n’est ni un concept sociologique, ni un concept politique, ni proprement un concept historique. C’est un mode de civilisation caractéristique, qui s’oppose au mode de la tradition, c’est-à-dire à toutes les autres cultures antérieures ou traditionnelles »[1]. C’est pourquoi la modernité fait l’objet d’expressions multiples, éventuellement contraires (par exemple, l’omnipotence de l’État et l’anarchisme, austérité socialiste et société de consommation, nationalisme et internationalisme) mais fondamentalement associées entre elles par cette négation initiale. Et cette conception n’est pas une abstraction avançant toute seule dans le temps. Elle est portée historiquement par une avant-garde d’intellectuels, de groupes d’influence, de grands chevaliers d’industrie, de managers, de politiciens exerçant une fonction motrice, avec l’acquiescement progressif des masses qu’elle réussit à faire entrer dans son jeu.

    Si l’on pense spontanément au rôle joué par les philosophes des Lumières, on ne peut oublier la classe sociale dans laquelle Marx a vu l’activateur de l’évolution historique conduisant, par contradictions ultérieures, à l’émancipation totale de l’humanité, en l’espèce, la bourgeoisie, au sens économique du terme. Dans une première partie (« Bourgeois et prolétaires »), le Manifeste communiste (1847), suivant sa logique matérialiste, présente la catégorie sociale des marchands et l’ascension de sa puissance liée à la maîtrise des affaires et, plus encore, de la technique. Il décrit sa progressive appropriation du pouvoir politique, dans des termes qui aujourd’hui ne manquent pas de sel : « Le gouvernement moderne n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière. » Mais c’est surtout le long éloge de cette classe qui retient l’attention : « La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu’on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages. » « La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c’est-à-dire l’ensemble des rapports sociaux. » Elle a secoué la « rouille » de l’économie traditionnelle, elle a créé des « merveilles » plus splendides que les Pyramides, et finalement dominé la planète entière. « Tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d’envisager leurs conditions d’existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés. » Marx annonce la disparition des cultures nationales, et ce que l’on n’appelait pas encore la mondialisation, dans la pure logique de ce triomphe de la matière[2].

    Et pourtant, selon le Manifeste, « les conditions bourgeoises de production et d’échange, le régime bourgeois de la propriété, la société bourgeoise moderne […] ressemblent au magicien qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu’il a évoquées ». Après avoir joué son rôle destructeur de la société traditionnelle, la bourgeoisie est donc censée entrer en crise fatale, au profit de la révolution prolétarienne qu’elle. aura suscitée. Obnubilé par sa conception millénariste (quoique matérialiste) de la révolution – sa prophétie du « royaume de la liberté » – Marx n’a pas entrevu la possibilité que celle-ci « s’ossifie » un jour comme la société traditionnelle dont il proclamait la déchéance.

    Avant de poursuivre, remarquons que dans la conception de Marx, c’est l’activité technique des acteurs économiques et son évolution qui sont mises en évidence, mais l’esprit qui les inspire est exclu de. la considération, puisqu’il est censé n’être que l’image inversée de leur conduite matérielle[3]. Or la bourgeoisie, avant même la possession des richesses matérielles et leur désir, par une manière de concevoir la vie, un état d’esprit commun à tous ceux qui se pensent et se comportent comme l’avant-garde de la modernité, laquelle aspire, comme on l’a dit, à rompre avec tout ce qui peut évoquer la tradition. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est plus judicieux de parler d’esprit bourgeois, ou encore de bourgeoisisme, disposition qui peut se rencontrer non seulement chez les éléments moteurs du système économique moderne et ses très riches bénéficiaires, mais aussi dans des couches nettement moins à l’aise de la société, mais partageant en fait les mêmes désirs ; et de même, aussi bien dans les partis de la droite conservatrice qu’au sein du socialisme révolutionnaire. Par ailleurs, et pour cette même raison, il faudrait se garder de confondre bourgeoisie et classes moyennes, justement parce que celles-ci sont loin d’avoir toujours partagé l’ensemble des aspirations « bourgeoisistes », même si une lente érosion a tendu toujours plus à les voir s’aligner sur les « nouvelles valeurs » en matière d’hyper-consommation, de situations familiales « libérées », d’athéisme pratique.

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  • L'adoption de la Résolution Matic : un dévoiement du droit à la santé

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    De l'European Center for Law & Justice :

    Adoption de la Résolution Matic
     

    Madame, Monsieur,
     
    Vous le savez probablement : le Parlement européen a finalement adopté la Résolution Matić sur l’avortement, par 378 voix pour, 255 voix contre et 42 abstentions. C’est une défaite, marquée toutefois par une forte mobilisation de tous les partis de droite, y compris du principal, le Parti populaire européen (PPE), dont l’engagement en faveur des enfants à naître n’était pas assuré d’avance.
     
    Toutefois, cette mobilisation n’a pas suffi pour contrer l’alliance des libéraux, des écologistes et des socialistes qui disposent actuellement au Parlement européen d’une large majorité.
     
    Cette défaite est donc en premier lieu le résultat de la perte de la majorité de la droite au Parlement européen depuis les dernières élections européennes. Même si les trois groupes de droite -Identité et démocratie (I&D), Conservateurs et réformistes européens (CRE) et le PPE- avaient voté comme un seul homme contre ce projet pro-avortement, ils n’auraient pu l’emporter. C’est presque ce qui s’est passé ; les groupes I&D et CRE ont voté contre la Résolution Matić quasi-unanimement et le PPE au deux tiers contre.
     
    Face à eux, le centre et la gauche forment un bloc presque sans faille sur ce sujet de l’avortement. Seule une tout petite minorité qui se compte sur les doigts de la main s’est abstenue de voter pour la résolution Matić.
     
    En considérant ces votes et en voyant les propositions alternatives portées par les groupes de droite, force est de constater la libéralisation de ces partis sur le sujet de l’avortement. Seule une minorité de députés du Parlement européen est activement opposée à « un droit à l’avortement ». Les résolutions alternatives des groupes CRE et PPE ne proposaient pas d’interdire l’avortement eugénique ou l’avortement à la demande.
     
    La proposition du groupe CRE était courte et consensuelle de par son rappel objectif du droit : incompétence de l’Union européenne sur le sujet de la santé, l’avortement n’est pas un droit fondamental mais l’objection de conscience l’est.
     
    La proposition du groupe PPE était un peu plus longue. Tout en faisant des concessions, notamment sur la promotion « d’une éducation sexuelle complète », cette résolution alternative faisait davantage de propositions allant dans le bon sens. Elle promouvait d’abord une distinction claire entre « avortement » et « santé sexuelle et génésique », car les « pro-avortement » cherchent à intégrer et assimiler l’avortement à un droit relevant de la santé sexuelle et génésique. Le groupe PPE voulait aussi rappeler que l’avortement n’est pas une méthode de contraception et qu’il faut « tout faire pour réduire le nombre d’avortements », en soutenant les familles et en les aidant également lorsqu’elles ont des problèmes d’infertilité.
     
    Cependant, malgré quelques concessions et une rédaction consensuelle, la proposition PPE n’a eu qu’une seule voix de la gauche, celle d’un député Verts/ALE (voir les résultats des votes).
     
    La gauche est en effet toujours plus unie et déterminée pour promouvoir un droit à l’avortement, tant et si bien qu’elle n’est objectivement plus « pro-choix », mais uniquement « pro-avortement ». En effet, toute tentative d’amender la résolution Matić en rappelant le devoir et l’intérêt des États de prévenir l’avortement et d’aider les femmes à garder leur enfant furent rejetées en commission parlementaire. Le combat de la gauche contre les délais de réflexion des femmes avant un avortement illustre également cette détermination à véritablement pousser les femmes à avorter, comme si l’alternative à l’avortement ne devait pas exister. L’objection de conscience est devenue pour la gauche une scorie légale, un vestige d’un ordre moral qu’il faut achever. La résolution lui consacre trois paragraphes (36 à 38) pour pousser les États à la vider de sa substance et de son efficacité. En matière d’avortement, les femmes ne doivent pas trop réfléchir et le personnel médical non plus.
     
    Cet aveuglement idéologique est aussi parfaitement illustré par le député français Raphaël Glucksmann, qui fut un fervent défenseur de cette résolution Matić tout au long des débats. Quelques jours avant le vote, des associations pro-vie ont envoyé à tous les députés européens une petite boîte dont le contenu a été partagé par certains, dont M. Glucksman :

    Foetus
    Face à cela M. Gluksmann s’exclame sur son compte Linkedin contre les associations ayant envoyé le fœtus en plastique : « vous ne nous impressionnez pas. Vous nous encouragez au contraire à défendre la liberté de choix et d’autodétermination ! »
     
    Comment ne pas voir que ces associations veulent lui faire comprendre de la manière la plus concrète possible à quoi un avortement pratiqué à 12 semaines met fin ? Quel aveuglement !
     
    D’ailleurs l’unique mention du mot « bébé » qui existait dans la proposition de résolution Matić a été supprimée lors du vote final du paragraphe 38, qui concerne l’objection de conscience. La proposition disposait que « cette clause de conscience entrave également l’accès au dépistage prénatal, […] empêche également le bébé de recevoir un traitement efficace pendant la grossesse ou juste après la naissance; ». La version finale accuse toujours l’objection de conscience d’empêcher « un traitement efficace pendant la grossesse ou juste après la naissance; », mais l’on ne parle plus de « bébé ». C’est la seule et unique modification du document entre la proposition et la résolution finale.
     
    L’adoption de la Résolution Matić est donc une nouvelle étape. Ce n’est pas une victoire finale pour la gauche, car les États ne sont pas obligés de transposer dans leur droit national son contenu, mais c’est un texte supplémentaire qu’elle va utiliser pour faire pression sur les gouvernements conservateurs européens.
     
    Le combat contre cette dérive doit continuer car ce n’est, encore une fois, qu’une étape pour faire de l’avortement partout en Europe non seulement « une liberté », mais « un droit » au titre de la santé et peut-être bientôt « un devoir » au nom de l’écologie. En effet, légalement, dès lors que le législateur consacre en droit une pratique, celle-ci devient un bien. Logiquement, le législateur peut aussi inciter et parfois même, sous certaines conditions, forcer les tenants de ce droit à l’exercer. C’est ce qu’ont commencé à promouvoir certaines personnalités politiques écologistes, qui assument pleinement d’être néo-malthusiennes, comme Yves Cochet, ancien ministre de l’environnement. Il faudrait selon lui réduire les allocations familiales : « Plus vous avez d’enfants, plus vos allocations diminuent jusqu’à disparaître à partir de la troisième naissance » ; et il faudrait le faire au nom de l’écologie : « Ne pas faire d’enfant supplémentaire, c’est le premier geste écologique. »
     
    Des articles de presse se font de plus en plus l’écho de l’impact environnemental d’un enfant supplémentaire en évaluant sa production de CO2. Des groupes de citoyens, ainsi que des personnalités médiatiques, affirment souhaiter avoir moins d’enfants ou aucun, par respect pour la planète.
     
    Une sorte de politique de l’enfant unique matinée d’écologisme guette l’Europe. Bien que cette perspective semble lointaine ou irréaliste, la gauche européenne va continuer sa lutte contre l’objection de conscience et promouvoir l’avortement dans le cadre du droit à la santé.
     
    Ces résultats de vote et ces perspectives nous confirment la nécessité d’adopter, à l’égard de l’avortement, une approche à la fois sociale et intellectuelle.
     
    Intellectuelle : car il faut défendre les véritables droits de l’homme et combattre la culture de mort jusqu’à sa racine.
    Sociale : car il faut aider les couples et les femmes à ne pas recourir à l’avortement, en promouvant une politique sociale de prévention de l’avortement.
     
    Il n’est pas possible de combattre la culture de mort sans effort pour la comprendre, et sans proposer une politique d’accueil et de respect de la vie.
    À l’ECLJ, nous sommes résolus à poursuivre cet effort, convaincus de la valeur de toute vie humaine.
     
    Pour tous ceux qui sont désireux de poursuivre cet effort, nous mettons à disposition des documents et analyses de la meilleure qualité possible. Sachant que l’été est un temps favorable aux lectures, nous vous proposons deux textes de synthèse :
     
     
     
    Vous pouvez trouver d’autres textes de fond sur cette page.
     
    Merci à tous ceux qui ont soutenu nos actions contre cette Résolution Matić.

     

     

     

     

    © 2021 ECLJ
  • Summorum Pontificum : et si on laissait l’œuvre liturgique de Benoît XVI poursuivre son chemin sans tracasseries cléricales ?

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    Un appel sans ambigüité du Cardinal Sarah sur sa page facebook :

    Sarah images (6).jpg« Dans l'histoire, on se souviendra de Benoît XVI, non seulement comme d’un grand théologien mais aussi comme du Pape de Summorum Pontificum, le Pape de la paix liturgique, celui qui aura construit un pont œcuménique avec l'Orient chrétien à travers la liturgie latino-grégorienne.

    Il restera comme le Pape qui aura eu à cœur la volonté de retrouver les racines chrétiennes et l'unité de l'Europe et se sera opposé au laïcisme vide de sens et à la déstructuration de la culture européenne.

    À partir du Motu Proprio Summorum Pontificum, malgré les difficultés et les résistances, l'Église a entamé un chemin de réforme liturgique et spirituelle qui, bien que lente, est irréversible.

    En dépit des attitudes cléricales intransigeantes d’opposition à la vénérable liturgie latino-grégorienne, attitudes typiques de ce cléricalisme que le Pape François a dénoncé à plusieurs reprises, une nouvelle génération de jeunes a émergé au coeur de l'Église.

    Cette génération est celle des jeunes familles, qui montrent que cette liturgie a un avenir parce qu’ elle a un passé, une histoire de sainteté et de beauté qui ne peut être effacée ou abolie du jour au lendemain.

    L'Église n'est pas un champ de bataille où l'on joue pour gagner en essayant de nuire aux autres et à la sensibilité spirituelle de ses frères et sœurs dans la foi.

    Comme Benoît XVI l'a dit aux évêques français : « Dans l'Église il y a de la place pour tout le monde », parce que nous savons nous traiter avec respect et vivre ensemble en louant le Seigneur dans son Église et en restant dans l'unique vraie foi.

    La crise liturgique a conduit à la crise de la foi. De la même manière, le respect des deux formes ordinaire et extraordinaire de la liturgie latine, nous conduira à un élan missionnaire d'évangélisation, et nous pourrons enfin sortir du tunnel de la crise. »

    https://twitter.com/Card_R_Sarah/status/1413090720097910784?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet

    JPSC

  • RDC : Décès de Mgr Monsengwo, la disparition d’un pilier du Congo

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    Mgr-Monsengwo.jpgLu ce jour sur le site web de la Libre Afrique, cet éloge funèbre très mérité du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque émérite de Kinshasa, un Congolais de premier plan dont la mémoire honore son cher Pays et la Belgique à laquelle l’unissaient aussi tant de liens :

    "Une des plus grandes figures du Congo indépendant s’est éteinte ce dimanche 11 juillet à Paris. Mgr Laurent Monsengwo, 81 ans, avait été évacué de Kinshasa vers l’Europe le 5 juillet pour des soins. Si des difficultés de santé l’avaient éloigné, ces dernières années, des prises de position publiques, il reste, pour de nombreux Congolais, une référence morale primordiale.

    Ce brillant intellectuel fut le premier Africain docteur en exégèse (1971). Le premier Africain secrétaire spécial d’un synode des évêques (2008). En 2012, il copréside avec Benoît XVI le synode sur la nouvelle évangélisation. Membre de diverses sociétés savantes, il parlait sa langue maternelle, le kisakata, ainsi que le lingala (lingua franca de l’ouest du Congo), le swahili (idem pour l’est), le français, l’italien, l’allemand, l’anglais, le néerlandais, l’hébreu moderne, l’espagnol et le portugais ; il avait aussi “appris l’hébreu ancien, le grec, l’araméen, le syriaque et le latin” (1). Il a composé une dizaine de pièces pour orgue mais se défendait d’être, pour les jouer, autre chose qu’“un dilettante quelque peu formé” ; ce goût pour la musique classique européenne ne l’empêchait pas d’apprécier les grandes vedettes de la musique populaire congolaise – Rochereau, Franco, Kabasele ou Simaro.

    Mgr Monsengwo : « Félix Tshisekedi aurait dû reconnaître sa claire et nette défaite »

    Ses capacités intellectuelles et sa rigueur morale lui donnaient une sûreté de soi qui faisait défaut à nombre de ses interlocuteurs, hommes de pouvoir dont la plupart n’étaient, à ses yeux, que “des invertébrés”, girouettes reniant leur signature avant que l’encre ait séché sur le document. Elles ont contribué à donner à ce prélat à la voix douce, démentie par un visage sévère, un rôle politique essentiel pour le pays.

    Une famille de chefs du Maï Ndombe

    Laurent Monsengwo est né le 7 octobre 1939 près d’Inongo (Maï Ndombe, ex-Bandundu, ouest du pays), dans une famille de chefs des Basakatas “connus pour leur endurance et leur obstination” (1). Son père était charpentier et menuisier à la Forescom, une entreprise belge, et accroissait ses revenus en construisant des meubles après le travail. De quoi subvenir aux besoins de la famille, très chrétienne, qui comptera huit enfants, dont six garçons ; “nous étions une famille heureuse”, dira le prélat.

    Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Bokoro et trois années de philosophie au grand séminaire de Kabwe, après lesquelles ce brillant élève est envoyé à Rome étudier la théologie ; il y est ordonné prêtre en 1963. Il deviendra le fils adoptif de Gaston Leysen et son épouse, des Anversois chez qui le jeune Congolais logera pendant ses études, dans les années 60.

    En 1980, Jean-Paul II le fait évêque et, huit ans plus tard, Mgr Laurent Monsengwo est archevêque de Kisangani ; il deviendra celui de Kinshasa en 2007, charge qu’il laissera à Mgr Fridolin Ambongo en 2018. En 2010, Benoît XVI le fait cardinal.

    Laurent Monsengwo a aussi été secrétaire général puis, par deux fois, président de la Conférence épiscopale du Zaïre ; président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar ; président de Pax Christi International. Il représentait l’Afrique dans le collège des neuf cardinaux nommés par le pape François pour travailler à la réforme de la Curie.

    Hors du Zaïre, toutefois, c’est son irruption sur la scène politique qui le fera connaître du grand public.

    À partir des communautés ecclésiales de base

    En 1990, l’archevêque de Kisangani est la cheville ouvrière du mémorandum de l’Église adressé au président Mobutu et demandant, en définitive, un changement de régime. Les prélats jugent en effet de leur devoir de prendre position “lorsqu’un système de gouvernement est entaché dans ses principes ou traduit, dans ses structures et moyens d’action, des normes contraires au bien commun et aux droits de l’Homme”. L’Église en est venue à ces positions en développant, depuis quelques années, notamment sous l’impulsion de Laurent Monsengwo, les communautés ecclésiales de base – confiées à des laïcs locaux – pour approfondir la foi des chrétiens et organiser la solidarité dans les villages.

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  • La meilleure bière du monde est fabriquée par des trappistes belges

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    De Michel Janva sur le Salon Beige :

    Les mythiques bières de l’abbaye de Westvleteren

    • être brassée au sein d’une abbaye de l’ordre cistercien de la stricte observance,
    • par les moines ou au moins sous leur supervision,
    • et enfin, les bénéfices doivent être utilisés pour le monastère et le surplus donné à des œuvres caritatives ou sociales

    Tout est en ordre à Westvleteren !

    Les moines de Westvleteren, dans la brasserie de leur monastère – ©Abbaye de Westvleteren

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