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BELGICATHO - Page 591

  • Pourquoi y a-t-il si peu d’enfants canonisés ?

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    Du Père Daniel Ange sur le site de l'hebdomadaire France Catholique qui consacre le numéro de cette semaine à la sainteté de l'enfance :

    «  Pourquoi si peu d’enfants canonisés ?  »

    jeudi 15 juillet 2021

    Anne de Guigné (1911-1922), 10 ans. Elle fut déclarée vénérable par le pape Jean-Paul II en 1990.
    © annedeguigne.fr

    Pour le Père Daniel-Ange, auteur de «  Ces enfants partis dès l’aube  » (éd. Saint-Paul, 2011), l’Église gagnerait à proposer davantage de jeunes enfants non-martyrs comme modèles de sainteté.

    Ce 12 septembre à Toulon, Mgr Dominique Rey a ouvert le procès de béatification de la petite Anne-Gabrielle Caron. Enfin un évêque qui prend au sérieux la sainteté d’une enfant ! Mais pourquoi donc l’Église catholique n’a-t-elle encore béatifié, encore moins canonisé aucun enfant, à moins qu’il ne soit martyr ? Les seuls jusqu’à présent étant Jacinta et Francisco de Fatima, béatifiés par saint Jean-Paul II en 2000 puis canonisés par François en 2017. Mais tous les enfants n’ont pas eu le privilège de voir la Sainte Mère de Dieu !

    À ma connaissance, aucun autre ! Pas un seul ! C’est tout simplement incroyable, incompréhensible, inconcevable. Oui, pourquoi ? Voici une trentaine d’années, je rencontre le préfet de la Congrégation pour la cause des saints, à Rome, et lui pose la question. Sa réponse m’a sidéré : impossible de béatifier un enfant, parce qu’il ne peut avoir vécu aucune vertu de manière héroïque, étant «  naturellement vertueux  ». Sous-entendu : étant déjà saint «  automatiquement  ». J’ose lui rétorquer : «  Monseigneur, on voit que vous n’avez jamais été papa !  » Est-ce ce «  virus » idéologique qui continuerait à infester ladite Congrégation, et, avant cela, les évêchés ? Virus que seul jusqu’à présent Jean-Paul II a réussi à éliminer, et encore, une seule fois !

    Je ne parle pas ici des adolescents, et encore moins des jeunes – non-martyrs ou non-religieux –, encore qu’il n’y en ait finalement qu’une toute petite poignée en sept siècles de canonisations ! Cela va de Dominique Savio à Carlo Acutis, en passant par Frassati et Chiara Luce.

    Au seuil de la béatification

    Pourquoi donc Anne de Guigné n’a-t-elle jamais franchi le seuil de la béatification, alors qu’elle a entraîné des générations d’enfants et d’ados sur le chemin de la sainteté, et continue d’obtenir des miracles à profusion ? Cela, c’était la génération de nos grands-parents. Mais plus proches de nous chronologiquement, il y en a tellement parfaitement canonisables. J’en donne de beaux exemples dans mon livre.

    Parmi ceux qui sont un peu connus en France, grâce à une biographie, signalons, outre Anne-Gabrielle déjà mentionnée, Audrey Stevenson, le petit Philippin Darwin Ramos ou encore Ambroise Ficheux. Et bien sûr Jeanne-Marie Kegelin, violée et tuée à 10 ans, en Alsace.

    Si eux ne sont pas saints, qui donc le sera jamais ? Je désespérerais de la sainteté.

    Mais alors, pourquoi aucun évêque n’a-t-il encore introduit leurs causes ? Et pourquoi, alors que les évêques italiens ont envoyé bon nombre de procès à la Congrégation pour la cause des saints, celle-ci semble-t-elle toujours réticente ?

    Thomas d’Aquin nous dit qu’un enfant est un adulte dans l’Esprit-Saint. Il peut faire preuve d’une maturité spirituelle, à faire pâlir les adultes, rejoignant les plus grands saints. Cela transparaît tout au long de cet autre de mes livres : Ton enfant, il crie la vérité. Catéchisme pour théologiens. Des enfants par millions attendent d’avoir au moins quelques-uns de leur peuple mondialement glorifiés.

    Et puis il y a les plus grands d’entre eux, les plus puissants sur le cœur du Père : ces millions de victimes du mépris et de la haine de la vie, les Innocents de Bethléem d’aujourd’hui. Ceux de l’Évangile sont fêtés en rouge, donc célébrés comme les tout premiers martyrs pour Jésus, avant Jean-Baptiste et Étienne. Tout inconscients qu’ils en soient. Ceux d’aujourd’hui pourraient tous être globalement canonisés. Jean-Paul II l’a osé, de manière discrète, dans sa grande encyclique, plus actuelle que jamais, Evangelium vitae : «  Ton enfant, il vit désormais dans le Seigneur.  » C’est-à-dire dans sa Gloire.

    Mais déjà ou pas encore béatifiés, j’ose leur appliquer ce que le cardinal Felici, alors préfet de la Congrégation pour la cause des saints m’écrivait sur les jeunes : «  Faut-il nécessairement cette reconnaissance officielle de l’Église pour que leurs vertus rayonnent et que leur intercession au Ciel soit bienfaisante auprès des jeunes d’aujourd’hui ? Il suffit de les connaître, pour les aimer, pour les imiter, pour les invoquer.  »

  • Le motu proprio vise à réduire l'influence des "tradis"

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    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    Le pape François face à l'influence des "tradis"

    Grégory Solari est philosophe, spécialiste de John Henry Newman (1801-1890), prêtre anglican et théologien influent, converti au catholicisme et canonisé par le pape François en 2019. De Suisse il dirige les éditions Ad Solem axées sur « les différentes formes que prend la réponse liturgique (…) que l’homme donne à l’Appel de Dieu ». Son analyse rime toujours avec expertise.

    Solari décrypte la décision du pape François de restreindre la messe dite « en latin ». Le motu proprio du 16 juillet intitulé Traditionis custodes abroge en effet celui de 2007, Summorum Pontificum. Le pape allemand avait permis qu'une forme extraordinaire (préconciliaire) s’épanouît au côté d’une forme ordinaire, post-Vatican II (1962-65).

    Comment interpréter ce tour de vis ? Volonté d’exclure ou d’unir ? Slate parle d’une « tempête dans un bénitier », quand Le Figaro insiste sur le « trouble » semé par l’oukase du Vatican. Fort d'un regard clinique, Grégory Solari pointe deux causes, l’une managériale, l’autre RH :

    1. La première concerne le décret d’application. Ce qui explique la fermeté du pape François, ce n’est pas le motu proprio de 2007 mais le décret de 2011 qui effaça « la volonté de ne pas isoler le rite tridentin du concile Vatican II ». Le motu proprio de Benoît XVI ne parlait pas du missel. Le décret de 2011 fit le choix exclusif de la dernière édition publiée avant le concile. On verrouilla ainsi « toute possibilité de fécondité mutuelle des deux liturgies, d’où cet effet de distanciation croissante » que François veut résorber. Qui rédigea ce décret ? Pourquoi Benoît XVI accepta-t-il de se contredire ? Fut-il victime d’un abus de confiance ? Solari n'a pas de réponse : « C’est un grand mystère », concède-t-il. Pourquoi François s’attaque-t-il au texte de 2007 et pas au décret d’application ? Mystère également. Ce qui est sûr, c’est que Benoît XVI voulait faire revenir les « tradis » dans une intention unitaire. Selon le pape actuel, cette mouvance ne voulait pas jouer collectif. Les « tradis » fonctionnent en îlots et en silos : messe, scouts, écoles, monastère : tout y passe du sol au plafond. En clair, Rome veut lutter contre le séparatisme.

    2. La seconde tient à la formation des prêtres. De la dérogation accordée sous Jean-Paul II au geste de 2007, la messe « en latin » pouvait être célébrée par des clercs « multicartes » ayant connu la réforme liturgique. Mais ceux-ci se virent peu à peu remplacés par des prêtres « exclusivement formés dans l’ancien rite », car « issus des fraternités qui se sont constituées après le schisme lefebvriste ». D’où « l’autonomisation croissante », dit SolariIci les évêques prennent cher : ils confièrent la messe « en latin » à des communautés « tradis » et ce « de manière quasi exclusive », alors qu’ils auraient dû « veiller à former des prêtres diocésains capables de célébrer l'ancienne messe », afin d'assurer l'unité et de garder la main. Le motu proprio du pape François les renvoie à cette responsabilité. En clair, Rome veut lutter contre l'entrisme.

    Cette histoire, loin du juridisme ecclésial, a tout l'air d'une guerre de tranchées. La messe est à la fois le marqueur, le miroir et l’otage d’un rapport de forces entre deux réalités culturelles et politiques. Solari parle de la « concurrence sinon de deux Églises, du moins de deux représentations de l’Église ». Et là, on a l’impression de vivre une course contre la montre assez malsaine. Après le concile, le clergé pensait que le temps viendrait à bout de la résistance traditionaliste. Aujourd’hui, c’est l’inverse : les « tradis » et leurs familles (entre 5 et 10 enfants voire plus) pensent que le temps joue pour eux : à Saint-Roch (Paris Ier), 600 personnes vont chaque dimanche à la messe « d’avant », dix fois plus que sa « concurrente » conciliaire. Même peu nombreux, les « tradis » pèsent lourd dans une Église aux cheveux gris et dont la peur du Covid dégarnit les travées.

    Ce motu proprio vise à réduire leur influence. Solari dit carrément que « les fraternités sacerdotales traditionalistes (…) disparaîtront, car le chemin qu’elles ont choisi est une impasse ecclésiologique. Il ajoute qu’« il y aura probablement de nouvelles scissions et fondations, mais sans pérennité assurée, on voit mal ce qui pourrait motiver encore longtemps des vocations ».

    Le phénomène traditionaliste est-il maîtrisable voire soluble ? La messe « en latin » est un point dur. Elle polarise, quitte à cliver, ce qu’aiment media et réseaux sociaux. Elle attire des jeunes pour qui Vatican II, comme Mai 68, est un vieux combat et un combat de vieux. Il y a des « tradis » intelligents et missionnaires (comme les chanoines de Lagrasse, aimés d'Arnaud Beltrame, qui rendent service au diocèse et sont appréciés jusqu’au préfet).

    Les catholiques vivent la déprise de leur culture en Occident, l’alternative islam/LGBT et les folies bioéthiques. Certains donnent le sentiment d'être en ordre de bataille. Mais quelle guerre veulent-ils livrer et les évêques voudront-ils ou pourront-ils s’y opposer ?

    À la punition collective, ils préféreront sans doute la prudence et le cas par cas.

    Louis Daufresne

    Pour aller plus loin : Grégory Solari: «Le rite tridentin est devenu une impasse»

    >>> Lire sur Cath.ch

  • 24 juillet : saint Charbel Makhlouf, prêtre et moine maronite

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    Saint Charbel Makhlouf - Prêtre et moine maronite (1828-1898)

    source : l'Evangile au Quotidien

    Charbel, au siècle Youssef Antoun, Makhlouf est né à Beqaa-Kafra (Liban Nord) le 08 mai 1828. Sa formation chrétienne et l'exemple de ses deux oncles maternels, ermites au monastère de Saint-Antoine-Kozhaya, le vouèrent dès son jeune âge à la prière et à la vie monastique.

    En 1851, il quitta ses parents et son village pour se diriger vers le monastère Notre-Dame-de-Mayfouq pour sa première année de noviciat. Dirigé ensuite vers le monastère Saint-Maroun d'Annaya, il s'engagea dans l'Ordre Libanais Maronite, choisissant le nom de Charbel, martyr antiochien du IIe siècle. Il y prononça ses vœux solennels le 1er novembre 1853 puis poursuivit ses études théologiques au monastère Saint Cyprien de Kfifane, Batroun. Il fut ordonné prêtre à Bkérké, siège patriarcal maronite, le 23 juillet 1859.

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  • Le pape est-il le maître absolu de la liturgie ? Selon le cardinal Burke, « Traditionis custodes » dépasse les bornes légitimes d’un « motu proprio » pontifical

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    Cardinal-Burke.jpgLu sur le site web « Salon Beige »:

    "En ce 23 juillet 2021,  fête de sainte Marie-Madeleine, le cardinal Burke a diffusé le texte suivant (traduction via le FC) :

    ”De nombreux fidèles – laïcs, ordonnés et consacrés – m’ont exprimé la profonde détresse que leur a apporté le Motu Proprio «Traditionis Custodes». Ceux qui sont attachés à l’Usus Antiquior (usage plus ancien), ce que le Pape Benoît XVI a appelé la Forme Extraordinaire du Rite Romain, sont profondément découragés par la sévérité de la discipline imposée par le Motu Proprio et offensés par le langage qu’il emploie pour les décrire, leurs attitudes et leur conduite. En tant que membre des fidèles, qui a également un lien intense avec l’Usus Antiquior, je partage pleinement leurs sentiments de profonde tristesse.

    En tant qu’Évêque de l’Église et Cardinal, en communion avec le Pontife romain et avec une responsabilité particulière pour l’assister dans sa pastorale et la gouvernance de l’Église universelle, je fais les observations suivantes:

    1. À titre préliminaire, il faut se demander pourquoi le texte latin ou officiel du Motu Proprio n’a pas encore été publié. Autant que je sache, le Saint-Siège a promulgué le texte en versions italienne et anglaise, et, par la suite, en traductions allemande et espagnole. Puisque la version anglaise est appelée une traduction, il faut supposer que le texte original est en italien. Si tel est le cas, il existe des traductions de textes significatifs dans la version anglaise qui ne sont pas cohérentes avec la version italienne. Dans l’article 1, l’adjectif italien important, “unica“, est traduit en anglais par “unique“, au lieu de “seulement“. À l’article 4, le verbe italien important, ”devono”, est traduit en anglais par ”devrait”, au lieu de ”doit”.

    2. Tout d’abord, il importe d’établir, dans cette observation et les suivantes (nos 3 et 4), l’essentiel de ce que contient le Motu Proprio. Il ressort de la sévérité du document que le pape François a publié le Motu Proprio pour s’attaquer à ce qu’il perçoit comme un mal grave menaçant l’unité de l’Église, à savoir l’Usus Antiquior. Selon le Saint-Père, ceux qui pratiquent selon cet usage font un choix qui rejette ”l’Église et ses institutions au nom de ce qu’on appelle la «vraie Église», un choix qui «contredit la communion et nourrit la tendance à la division… contre laquelle l’apôtre Paul a si vigoureusement réagi.”

    3. Clairement, le Pape François considère le mal si grand qu’il a pris des mesures immédiates, n’en informant pas les évêques à l’avance et ne prévoyant même pas l’habituelle vacatio legis, une période de temps entre la promulgation d’une loi et son entrée en vigueur. La vacatio legis donne aux fidèles, et surtout aux évêques, le temps d’étudier la nouvelle législation concernant le culte de Dieu, l’aspect le plus important de leur vie dans l’Église, en vue de sa mise en œuvre. La législation, en effet, contient de nombreux éléments qui nécessitent une étude quant à son application.

    4. De plus, la législation impose des restrictions à l’Usus Antiquior, qui signalent son élimination définitive, par exemple, l’interdiction d’utiliser une église paroissiale pour le culte selon l’Usus Antiquior et l’établissement de certains jours pour un tel culte. Dans sa lettre aux évêques du monde, le pape François indique deux principes qui doivent guider les évêques dans la mise en œuvre du Motu Proprio. Le premier principe est de «pourvoir au bien de ceux qui sont enracinés dans la forme de célébration précédente et qui ont besoin de revenir en temps voulu au rite romain promulgué par les saints Paul VI et Jean-Paul II». Le deuxième principe est «d’interrompre l’érection de nouvelles paroisses personnelles davantage liées au désir et aux souhaits des prêtres individuels qu’aux besoins réels du ‘saint Peuple de Dieu’».

    5. Apparemment, la législation vise à corriger une aberration principalement attribuable au «désir et aux souhaits» de certains prêtres. À cet égard, je dois observer, surtout à la lumière de mon service d’Évêque diocésain, que ce ne sont pas les prêtres qui, en raison de leurs désirs, ont exhorté les fidèles à demander la Forme extraordinaire. En fait, je serai toujours profondément reconnaissant aux nombreux prêtres qui, malgré leurs engagements déjà lourds, ont généreusement servi les fidèles qui ont légitimement demandé l’Usus Antiquior. Les deux principes ne peuvent que communiquer aux fidèles dévots, qui ont une profonde appréciation et attachement à la rencontre avec le Christ à travers la Forme Extraordinaire du Rite Romain, qu’ils souffrent d’une aberration qui peut être tolérée pendant un certain temps mais doit finalement être éradiquée.

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  • Le gouvernement hongrois lance un référendum sur la question de la protection des enfants

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    De Rod Dreher sur The American Conservative :

    Orban : Laissez le peuple voter sur la loi LGBT

    Le Premier ministre hongrois Viktor Orban annonce la tenue prochaine d'un référendum sur la loi d'information LGBT.

    21 JUILLET 2021

    Le premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé une grande nouvelle aujourd'hui. Voici une partie de l'annonce traduite :

    Le gouvernement hongrois lance un référendum sur la question de la protection des enfants, a annoncé mercredi Viktor Orbán. Les questions porteront notamment sur ce que pensent les parents de l'introduction de la propagande sexuelle auprès des enfants dans les établissements d'enseignement public.

    Il y aura également des questions demandant dans quelle mesure les parents sont favorables à l'organisation de conférences dans les écoles sur les traitements de changement de sexe. Le Premier ministre demande à tous de dire non à ces questions ensemble.

    Ces dernières semaines, Bruxelles a attaqué la Hongrie pour ses lois de protection de l'enfance, a déclaré Viktor Orbán. Le Premier ministre a ajouté que l'Union européenne exige une modification de la loi sur l'éducation et la protection de l'enfance.

    [Citation d'Orbán :] "Bruxelles exige maintenant une modification de la loi sur l'éducation et des règles de protection des enfants. Ils regrettent que ce qui est déjà permanent en Europe occidentale ne soit pas possible chez nous. Là-bas, les militants LGBTQ visitent les jardins d'enfants et les écoles, ils dispensent une éducation sexuelle. Ici aussi, ils le veulent, c'est pourquoi les bureaucrates de Bruxelles menacent et engagent des procédures d'infraction, c'est-à-dire qu'ils abusent de leur pouvoir" - a déclaré le Premier ministre. Il a ajouté que l'avenir de nos enfants est en jeu, nous ne pouvons donc pas lâcher prise sur cette question. Lorsque la pression sur notre pays est si forte, seule la volonté commune du peuple peut protéger la Hongrie.

    Les questions du référendum seront les suivantes :

    • Êtes-vous favorable à la tenue d'une séance d'orientation sexuelle dans un établissement d'enseignement public sans le consentement des parents ?
    • Êtes-vous favorable à la promotion des traitements de changement de sexe pour les enfants mineurs ?
    • Êtes-vous favorable à l'offre de traitements de changement de sexe pour les mineurs ?
    • Êtes-vous favorable à la présentation sans restriction aux mineurs de contenus médiatiques à caractère sexuel qui affectent leur développement ?
    • Êtes-vous favorable à la présentation aux mineurs de contenus médiatiques sensibles au genre ?

    C'est un coup d'éclat. L'opposition hongroise n'a pas voté la loi, car elle la considérait comme manipulatrice. Tous les parlementaires étaient d'accord pour dire que les lois hongroises contre la pédophilie devaient être renforcées. Le Fidesz, le parti d'Orban, y a ajouté la loi sur la propagande LGBT interdisant les choses implicites dans ces cinq questions. L'opposition libérale a cru - sans doute à juste titre - qu'il s'agissait d'une manœuvre politique visant à l'obliger à voter pour un projet de loi (le projet de loi sur l'information des LGBT) auquel elle s'oppose, sous peine d'être accusée d'être laxiste en matière de pédophilie. Ils ont raison - c'était une manœuvre politique effrontée et manipulatrice. Néanmoins, la législation elle-même, à mon avis, était correcte et nécessaire. L'autre jour, j'ai discuté avec un critique de la législation, mais lorsque je lui ai expliqué à quel point cette propagande était allée loin aux États-Unis, il était visiblement choqué et a admis qu'il était déconnecté et qu'il n'avait aucune idée que les choses allaient si mal en Amérique.

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  • Le pontificat du pape François marque la fin définitive des formes cultuelles catholiques héritées de l'empire romain

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    De Vincent Petit (*) sur le site "Front Populaire" :

    La liturgie selon le pape François : la fin de l’Empire romain ?

    OPINION. La récente décision du pape de restreindre la possibilité de célébrer la messe selon les missels antérieurs à Vatican II, en opposition avec la volonté de son prédécesseur, marque le déclin des formes cultuelles catholiques et un tournant civilisationnel.
    La liturgie selon le pape François : la fin de l’Empire romain ?

    22 juillet 2021

    Le pape François a promulgué le 16 juillet 2021 lemotu proprio (le mot désigne une décision prise directement par le pape) Traditionis Custodes (« gardiens de la tradition »), qui abroge celui qu’avait édité Benoît XVI le 7 juillet 2007 intitulé Summorum Pontificum cura(« la sollicitude des Souverains Pontifes »). La symétrie inverse des textes et des méthodes est frappante, puisque les deux textes qui concernent le même objet sont accompagnés d’une lettre aux évêques expliquant la démarche du pape.

    La décision de Benoît XVI consistait à favoriser l’usage du rite traditionnel dit de saint Pie V — ses partisans emploient aussi volontiers la référence à saint Jean XXIII, puisqu’ils utilisent les livres liturgiques révisés pour la dernière fois en 1962, et pour montrer qu’ils ne sont pas nécessairement hostiles aux décisions du concile Vatican II —, aux livres liturgiques édités sous le pontificat de Paul VI, après le concile. Les deux façons de célébrer la messe procédaient donc d’un même rite romain sous deux formes légitimes, la forme ordinaire (celle de Paul VI) et la forme extraordinaire (celle de Jean XXIII). Une forme extraordinaire remarquable par l’emploi du latin et du grec dans l’ordo missae (la partie invariable de la messe), l’orientation du célébrant dos aux fidèles (puisque tous sont tournés vers l’est) et la communion à la bouche et non à la main.

    Le processus de réhabilitation de la forme traditionnelle, entamé par Jean Paul II s’accompagnait d’une critique généralement féroce des pratiques liturgiques post-conciliaires. Au-delà d’un objectif circonstanciel, celui de vider le schisme lefebvriste de sa substance et de ses forces vives, le principal résultat recherché par Jean-Paul II et surtout Benoît XVI visait à ramener la forme ordinaire à davantage de sacralité en la confrontant à tradition liturgique de l’Église romaine. Summorum pontificum avançait surtout la garantie pour les fidèles « attachés à la tradition liturgique antérieure » de faire droit à leurs revendications face aux curés et même aux évêques qui étaient tenus de leur proposer des solutions : soit en permettant aux prêtres de célébrer sous les deux formes, soit en faisant appel à des communautés de prêtres ou de religieux spécialisées qui relèvent de la commission pontificale Ecclesia Dei, comme la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, l’Institut du Bon-Pasteur…

    L’Église du pape François : entité unitaire et mondialisée

    Quant à elle, la décision du pape François, motivée avant tout par un souci d’unité et de communion de l’Église, annule donc ces dispositions et définit les livres liturgiques édités par Paul VI et révisés par Jean-Paul II « comme la seule expression de la lex orandi du rite romain ». Il le fait logiquement en liant la réforme de la liturgie aux décisions conciliaires — en citant les constitutions Sacrosanctum Concilium (sur la liturgie) et Lumen gentium (sur l’Église) — alors que Benoît XVI s’était attaché à distinguer une temporalité liturgique autonome. L’obligation de la langue vernaculaire (mais s’agit-il pour autant de la langue nationale ?) dans la proclamation des lectures est soulignée, alors même que c’est surtout l’ordo missae, en particulier le canon, en latin et à voix basse, qui importe surtout aux traditionalistes.

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  • Chine : le sort de l'évêque Zhang reste inconnu

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    De Wu Xiuying sur Bitter Winter :

    Un évêque catholique et 10 prêtres détenus dans le Henan

    22/07/2021

    Les prêtres, des objecteurs de conscience qui rejettent l'accord entre le Vatican et la Chine, ont été libérés après une "éducation juridique". Le sort de l'évêque Zhang reste inconnu.

    Bishop Zhang presiding over the funeral of his mother Maria in Fanjiajie village, Henan, on January 13, 2016.
    L'évêque Zhang présidant les funérailles de sa mère Maria dans le village de Fanjiajie, Henan, le 13 janvier 2016.

    Les objecteurs de conscience catholiques représentent un phénomène croissant en Chine. Il s'agit des évêques, des prêtres et des laïcs catholiques qui n'acceptent pas de rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise (CPCA), contrôlée par le gouvernement. Rejoindre la CPCA était autrefois interdit par le Vatican, mais est désormais autorisé, et même recommandé, après l'accord Vatican-Chine de 2018.

    Le Vatican n'encourage en aucun cas l'objection de conscience, mais il a déclaré à plusieurs reprises que les objecteurs de conscience restent des catholiques en règle, et il espère qu'ils pourront être traités "avec respect" par les autorités chinoises.

    Au lieu de cela, ils sont envoyés en prison. Prenant au sérieux l'idée que les manifestations de dissidence religieuse doivent disparaître en vue du centenaire du Parti communiste chinois (PCC), le 1er juillet, plus de 100 agents de la Sécurité publique ont fait une descente le 21 mai dans une usine désaffectée où l'évêque Joseph Zhang Weizhu du diocèse de Xinxiang, dans la province du Henan, avait organisé un séminaire indépendant pour les objecteurs de conscience. L'évêque, dix prêtres et dix séminaristes ont été arrêtés. Trois séminaristes ont réussi à s'échapper, mais ils ont également été arrêtés plus tard.

    Les séminaristes ont maintenant été renvoyés dans leurs familles et menacés d'être incarcérés s'ils continuent à étudier pour devenir des prêtres indépendants. Les dix prêtres ont été emmenés dans des centres d'éducation juridique, puis relâchés avec des avertissements similaires. Seul le sort de l'évêque Zhang reste inconnu.

    Les médias catholiques étrangers ont fait état de ces arrestations et des prières offertes par les catholiques du Henan pour le populaire évêque Zhang. Ce que certains médias ont peut-être manqué, cependant, c'est le caractère massif de l'objection de conscience catholique, qui est désormais un phénomène national, malgré les persécutions et les arrestations. "Nous ne voyons aucun résultat positif de l'accord du Vatican, a déclaré un prêtre du Henan à Bitter Winter. Nous prions pour le pape tous les jours, mais nous pensons qu'il a reçu de fausses informations sur la Chine. Nous ne rejoindrons pas l'Association patriotique." 

    "Le PCC ne change jamais, a commenté un croyant. Pourquoi devrions-nous changer ?"

    Traduit avec www.DeepL.com/Translator.

  • Le pape contre les tradis : entretien avec le directeur de La Nef

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    De sur le site de l'Incorrect :

    LE PAPE FRANÇOIS CONTRE LES TRADIS : ENTRETIEN AVEC CHRISTOPHE GEFFROY

    Par le motu proprio « Traditionis Custodes », le pape François a décidé de restreindre drastiquement la célébration des messes en forme extraordinaire. Pour Christophe Geffroy, directeur du mensuel catholique La Nef, cette décision opère une nette rupture avec les politiques bienveillantes de Jean-Paul II et Benoît XVI en la matière, et remet en question la pérennité de ce patrimoine liturgique. Entretien.

    © DR

    Avec son motu proprio Traditionis Custodes, le pape François a surpris et ému une bonne partie des catholiques. Ce texte était-il prévisible, ou au contraire tout à fait inattendu ?

    Le texte était attendu depuis un moment. Ce qui a surpris tout le monde, même ceux indifférents à la question liturgique, est la sévérité et la dureté du motu proprio pontifical qui fait de ce que l’on appelait jusqu’à maintenant la forme extraordinaire du rite romain une liturgie très encadrée appelée à disparaître.

    Quels sont l’objectif et la stratégie du texte ?

    L’objectif du texte est expliqué par François dans la lettre aux évêques qui accompagne le motu proprio. Par les réponses qu’il a reçues de l’enquête lancée par la Congrégation pour la Doctrine de la foi sur l’application du motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI (2007), François a estimé que les « tradis » avaient abusé de la générosité de Jean-Paul II et Benoît XVI en profitant de leur libéralité pour s’opposer à la réforme liturgique (1969) et au concile Vatican II (1962-1969). Cela est surprenant car personne ne reconnaît dans la situation française une telle description du monde traditionnel attaché à la forme extraordinaire et demeuré fidèle à Rome. Certes, il existe en effet une petite minorité qui remet en cause et la réforme liturgique et le concile, et ne s’en cache guère – il suffit de lire l’entretien de l’abbé Claude Barthe dans Présent du 20 juillet dernier –, mais c’est principalement la Fraternité Saint-Pie X qui répond à de tels critères et celle-ci n’est pas concernée par les mesures du pape, puisqu’en marge de l’Église. Pourquoi, alors, punir aussi sévèrement toute une mouvance quand quelques-uns sont fautifs ?

    Pour Jean-Paul II et Benoît XVI, la forme extraordinaire du rite romain était, indépendamment des personnes qui l’utilisaient, un patrimoine liturgique qu’il convenait de sauvegarder, alors que François n’évoque à aucun moment ce trésor liturgique qui ne semble guère l’intéresser

    La stratégie affichée dans la lettre du pape aux évêques est de réduire à terme la messe dite de saint Pie V, de façon que ses adeptes s’approprient progressivement le missel de Paul VI. Si c’est bien le cas, cela veut dire que les autorités romaines se satisferaient d’une situation où cette messe traditionnelle ne serait plus célébrée que dans la Fraternité Saint-Pie X fondée par Mgr Lefebvre, ce qui serait une drôle de façon de prôner l’unité dans l’Église.

    C’est là où il y a une nette rupture de principe entre Jean-Paul II et Benoît XVI d’une part, et le pape François d’autre part. Pour les premiers, la forme extraordinaire du rite romain était, indépendamment des personnes qui l’utilisaient, une richesse en elle-même, un patrimoine liturgique qu’il convenait de sauvegarder, alors que François n’évoque à aucun moment ce trésor liturgique qui ne semble guère l’intéresser. C’est très significatif lorsqu’il donne les raisons du motu proprio de Jean-Paul II, Ecclesia Dei, en 1988, il ne cite que l’objectif de contenir l’acte schismatique de Mgr Lefebvre pour « recomposer l’unité de l’Église », mais omet de rappeler que son but était aussi la sauvegarde de l’ancien Ordo en lui-même (cf. motu proprio Ecclesia Dei n. 5-a).

    Lire aussi : « Traditionis custodes » : pourquoi le pape François veut-il l’extinction de la messe en latin ?

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  • Quand le Parlement européen vote une résolution pro-avortement et anti-objection de conscience

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    La résolution pro-avortement et anti-objection de conscience du Parlement européen

    Un nouvel épisode peu commenté dans le combat mondial qui se déroule actuellement entre les partisans de l’avortement et les défenseurs du droit à la vie : le 24 juin, le Parlement européen a adopté la Résolution Matić sur l’avortement. 378 voix pour, 255 voix contre, 42 abstentions : une victoire, donc, pour la culture de mort camouflée sous ce titre lénifiant : « La santé et les droits génésiques et sexuels dans l’Union, dans le cadre de la santé des femmes ». Qui pourrait en effet s’opposer raisonnablement à la santé des femmes ?

    Pourtant, une majorité de députés des partis de droite, y compris du principal, le Parti populaire européen (PPE), a tenté de faire barrage. Mais c’est l’alliance de libéraux, d’écologistes et de socialistes (majoritaires au Parlement européen depuis les dernières élections européennes) qui l’a emporté. En réalité, seule une minorité de députés du Parlement européen est fermement opposée à « un droit à l’avortement ». Les résolutions alternatives des groupes CRE (Conservateurs et réformistes européens) et PPE ne proposaient pas d’interdire l’avortement eugénique ou l’avortement à la demande. La proposition du CRE rappelait cependant l’incompétence de l’UE s’agissant d’une question de santé, et le droit à l’objection de conscience du personnel soignant. La proposition du PPE dissociait l’avortement de la « santé sexuelle et génésique », et après avoir relevé que l’avortement n’est pas une méthode de contraception, demandait de « tout faire pour réduire le nombre d’avortements ». Vaines tentatives : tous les amendements qui plaidaient pour le devoir et l’intérêt des États à prévenir l’avortement et à aider les femmes furent rejetés en commission parlementaire.

    Si la droite reste timide et désunie face à l’avortement, la gauche est « toujours plus unie et déterminée (…) tant et si bien qu’elle n’est objectivement plus « pro-choix », mais uniquement « pro-avortement », relève Grégor Puppinck, directeur de l’European Center for Law and Justice (ECLJ). La Résolution Matic recommande en particulier de lutter contre la « désinformation » pro-vie. Comme si tout devait être fait, au nom de la santé des femmes, pour les pousser à avorter, sans délai de réflexion, sans discussion, sans alternative.

    L’ennemi à abattre est à présent clairement l’objection de conscience des professions médicales. La Résolution Matić lui consacre trois paragraphes (36 à 38) pour inciter les États à la vider de sa substance sous prétexte qu’elle empêcherait « un traitement efficace pendant la grossesse » ! Et pour faire taire les derniers scrupules, le mot « bébé » qui existait initialement dans la proposition de résolution Matić (cette inadvertance cacherait-elle un retour du naturel au galop ?) a été supprimé lors du vote final du paragraphe 38, relève Grégor Puppinck. En somme, il n’y a plus que pour les animaux qu’il est admis de parler de « bébé » avant la naissance, comme l’actualité vient de le rappeler en France cette semaine avec des titres extatiques sur la gestation d’un « bébé panda » au zoo de Beauval…

    Si le parlement de l’UE n’a pas le pouvoir d’obliger les États à modifier leur législation, la pression augmente. La Résolution Matić est une nouvelle arme pour faire plier les gouvernements conservateurs européens qui, tels ceux de Hongrie et de Pologne, refusent de rentrer dans le moule libertaire, anti-familial et anti-vie, de l’UE. Cela s’inscrit dans un combat planétaire, explique Grégor Puppinck (dans son article sur le « conflit mondial » de l’avortement en lien ci-dessous) : « À chaque fois et en tous lieux, les mêmes lobbies de l’avortement agissent, et à chaque fois, quelques groupes pro-vie chrétiens tentent de résister. » À vrai dire, les défenseurs de la vie ne sont pas moins déterminés que les pro-avortement. Mais ces derniers sont adossés à des multinationales de l’avortement (Fédération Internationale du Planning Familial, Mary Stopes International) qui disposent de fonds colossaux (via les fondations Rockefeller, Ford, Open Society de Soros, Gates, en lien avec la Banque Mondiale ou le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population) et de complicités dans les grands médias, dans les parlements nationaux et les juridictions (Cour européenne des droits de l’homme, Cour interaméricaine des droits de l’homme, Cour Suprême des États-Unis, ONU). Tout un arsenal qui leur a permis, jusqu’à présent, d’avancer inexorablement. Pas toujours et partout, cependant, tempère Grégor Puppinck : « … nous assistons à un renforcement simultané des deux camps. Les « pro-vie » se renforcent aux États Unis, dans plusieurs pays d’Europe centrale et ont même remporté des victoires en Europe occidentale, tandis que les « pro-mort » renforcent leurs positions dans les instances internationales, et dans les pays pauvres. » Après tout, Goliath aussi avançait avec une totale assurance contre David… « Nous avons le sentiment de l’imminence d’une lutte finale », conclut Grégor Puppinck.

     
    Avortement : un conflit mondial
    ECLJ 02-07-2021
    Avortement : un conflit mondial
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  • Liturgie : le motu proprio du pape François scandalise aussi en Angleterre

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    le-pape-sourd-2.jpgL’opéra pour pyromane pontifical et pompiers épiscopaux composé par le pape François n’a pas la cote. Le livret « Traditionis Custodes » scandalise aussi en Angleterre : « La réaction commune des évêques a été ‘pourquoi a-t-il fait cela?’ et ils ne comprennent pas comment l’Ancien Rite peut faire du mal. Le motu proprio de François ‘est largement interprété comme une attaque contre l’héritage de Benoît XVI’. La Nuova Bussola Quotidiana s’est entretenue à ce propos avec Tim Stanley, chroniqueur du Daily Telegraph. Voici la traduction de cette interview par Nico Sponti publiée par le site web « Benoît et moi » sous le titre « François a peur du rite ancien et attaque Benoît » (JPSC)  :

    « Depuis 2007, il y a eu une croissance significative au Royaume-Uni de fidèles et de communautés célébrant avec le Missel de 1962, utilisant avec reconnaissance les facultés reconnues par Summorum Pontificum. La promulgation du motu proprio Traditionis Custodes a inévitablement provoqué des réactions dans l’opinion publique liée au catholicisme britannique. L’un des commentaires les plus populaires, repris et cité également en dehors de la Grande-Bretagne, a été écrit par Tim Stanley dans le prestigieux hebdomadaire The Spectator. Le journaliste anglais, grand chroniqueur du Daily Telegraph et collaborateur de CNN et de la BBC, a parlé de  » guerre impitoyable du Pape contre l’Ancien Rite » à propos du nouveau motu proprio. La Nuova Bussola l’a interviewé.

    Tim Stanley, qui a peur de l’ancien rite romain ? Summorum Pontificum est-il vraiment une menace pour l’héritage du Concile ?

    C’est François qui a peur de l’ancien rite romain, tout comme les libéraux purs et durs de l’Église, pour la plupart âgés de plus de soixante-dix ans, qui s’inquiètent de ce que Summorum Pontificum représente la ruine du Concile Vatican II. Mais ils ont tort : Summorum Pontificum a clairement indiqué que l’ancien et le nouveau rites font partie de la même tradition, et depuis 2007, la plupart des traditionalistes l’ont accepté. C’est le grand paradoxe de Traditionis Custodes : il a redéfini l’Ancien Rite comme une rébellion et l’a rendu à nouveau controversé, menaçant la division juste au moment où un semblant d’intégration avait été atteint.

    À la lumière de Traditionis Custodes et de la lettre aux évêques qui l’accompagne, est-il encore possible de soutenir que le pontificat de François est en continuité avec celui de Benoît XVI ?

    C’est ce que François a pris soin de suggérer : il a écrit que Benoît n’a jamais voulu que l’Ancien Rite soit une rébellion contre Vatican II, ce qu’il est devenu depuis, et que François serait donc – si vous voulez – en train de restaurer l’intégrité de Summorum Pontificum en rétablissant la discipline et l’unité. Mais, comme on dit en Angleterre, « pull the other one, it’s got bells on it » [Trouve quelque chose de plus convaincant, ndt] : personne ne croit que c’est vrai. Faire cela alors que Benoît XVI est encore en vie est largement interprété comme une attaque personnelle contre l’héritage de son pontificat.

    Pensez-vous que l’image de François comme « pape de la miséricorde » aura des conséquences dans l’opinion publique ?

    En dehors de l’Église, non : il s’agit d’une question interne et la plupart des non-catholiques, ainsi que de nombreux catholiques, ne la comprennent pas. À l’intérieur de l’Église, absolument oui. Il nous est maintenant impossible de vendre François au monde entier comme étant miséricordieux, car nous savons qu’il ne l’est pas. On a toujours dit qu’il avait un style dictatorial ; j’avais décidé de ne pas le croire. Maintenant je peux voir la vérité.

    Dans les premières réactions au motu proprio, la majorité des évêques a renouvelé la faculté pour ceux qui célèbrent selon le Missel de 1962 de continuer à le faire. Beaucoup semblent avoir été décontenancés par le contenu du document, même un cardinal aussi peu conservateur que Wilton Gregory. Ce motu proprio peut-il être rattaché au schéma habituel des conservateurs contre les progressistes ou y a-t-il quelque chose d’autre, à votre avis ?

    Je peux vous dire qu’en Angleterre, la réaction commune des évêques a été « pourquoi a-t-il fait cela ? ». C’est un sacré casse-tête. En 2007, beaucoup d’entre eux n’aimaient pas Summorum ; 14 ans plus tard, ils y sont totalement habitués et ne voient pas comment l’Ancien Rite peut faire du tort. Soudain, ils doivent sanctionner de bons prêtres, et ils savent que les séminaires sont pleins de jeunes hommes qui sont entrés en pensant qu’ils pourraient célébrer l’Ancien Rite et qui maintenant ne le peuvent peut-être pas. Les vocations sont en danger. Je me répète : Benoît a retiré l’aiguillon de l’Ancien Rite. François a encore injecté du poison dans le sang. Les évêques ont été pris au dépourvu : voilà pour la synodalité.

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller a écrit : « Les dispositions de Traditionis Custodes sont disciplinaires, et non dogmatiques, et peuvent être modifiées à nouveau par n’importe quel futur pape ». Pensez-vous que le nouveau pape aura le courage de faire marche arrière ?

    Oui. Je prédis que ce document sera corrigé très rapidement. Cela a créé un cauchemar bureaucratique et managérial. Le prochain pape sera probablement plus jeune, formé après les années 1960. Ce ne sera pas sa bataille. En outre, Traditiones Custodes contredit le principe tant vanté par François selon lequel l’Église doit être décentralisée : si c’est la direction que nous prenons, une correction s’impose, rapidement.

    Vous avez écrit : « La raison pour laquelle ce qu’a fait François est important est qu’un jour le type de libéralisme qu’il incarne viendra pour vous – pour la chose simple et douce que vous faisiez et qui ne dérangeait personne d’autre mais qui, par sa simple existence, était une menace existentielle pour le régime en place. Vous êtes le prochain ». Je vous le demande : qui est le « prochain » auquel vous faites référence ?

    J’imagine que la Fraternité sacerdotale de Saint-Pierre sera très inquiète. François essaie de supprimer l’Ancien Rite en l’espace d’une génération – je n’exagère pas – et donc toute organisation qui se consacre à sa perpétuation est en difficulté. Mais mon commentaire doit être compris dans un sens plus large. Nous approchons à grand pas d’une période de conflit entre le libéralisme et la foi, où les personnes religieuses seront persécutées pour avoir cru des choses qui étaient à l’ordre du jour il y a 30 ans – sur la sexualité, le genre, l’avortement, etc. La tragédie du libéralisme est qu’il a gagné du pouvoir en promouvant la diversité, mais qu’il cherche maintenant à dicter comment nous devons vivre, ce que nous devons croire, et même comment nous devons professer notre foi. »

  • Les inondations frappent, la solidarité s’organise (Caritas International)

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    De CaritasInternational.be :

    Les inondations frappent, la solidarité s’organise

    Caritas International Belgique Les inondations frappent, la solidarité s’organise
    © Antoine Sottiaux 2021 - C'est toute la région liégoise qui a été frappée ce jeudi 15 juillet. Ici, les dégats à Pepinster
    20/07/2021

    Au fur et à mesure que l’eau se retire, les personnes survivantes des inondations retrouvent les morceaux de leur vie. En ce jour de deuil national, pensons aux victimes, aux personnes décédées ou portées disparues, à leurs proches et à leur famille. L’entraide s’organise aussi avec le nettoyage, la nourriture et le logement comme priorités. Vous aussi, vous pouvez aider avec un don sur BE 88 0000 0000 4141 ou via notre plateforme de dons en ligne.

    UNE JOURNÉE CAUCHEMARDESQUE

    “Jeudi 15 juillet matin vers 11h, nous avons reçu l’ordre des pompiers de quitter les bureaux rue des Prémontrés car le débordement de la Meuse était jugé imminent.”, témoigne Stephan Lux de l’équipe locale de Caritas à Liège. “Nous avons pris à ce moment la décision d’évacuer deux familles habitant au rez-de-chaussée en bord de Meuse. Heureusement, nous avons pu les reloger dans deux autres logements vides sur les hauteurs de la ville. On a dû rajouter quelques matelas, de l’huile de bras et un peu de logistique. Tout s’est passé dans le calme et la bonne humeur.”

    “La nuit a été longue… mais la Meuse n’est pas sortie de son lit dans le centre de Liège, ni dans le quartier Saint-Léonard. Nos familles n’ont finalement pas été impactées et on a pu les réinstaller chez elles ce vendredi vers 13h. Pas mal de collègues en revanche sont touché-e-s personnellement. Des dégâts heureusement matériels, mais pour certains importants. Les habitants et habitantes du centre ont dû (comme les familles) déménager leur intérieur et quitter les lieux, d’autres ont malheureusement été touché-e-s par l’eau de plein fouet.”

    L’équipe et les familles ont été formidables, calmes, disponibles, efficaces. Top. De plus, nous avons été aidés par des jeunes MENA dans cette aventure.

    - Stephan Lux de l’équipe locale de Caritas à Liège

    L'ÉQUIPE LOCALE ET SES (EX-)BÉNÉFICIAIRES EN RENFORT

    “L’équipe et les familles ont été formidables, calmes, disponibles, efficaces. Top. De plus, nous avons été aidés par des jeunes MENA dans cette aventure.” Et la solidarité continue de s’organiser. L’équipe locale, accompagnées d’(ex-)bénéficiaires se rendent cette semaine dans les zones les plus touchées pour prêter main forte. Au programme : nettoyage et distribution de nourriture. Caritas a également mis un bâtiment à disposition de personnes sinistrées.

    Vous aussi, aidez. Faites un don pour les survivant-e-s sur BE 88 0000 0000 4141 avec la communication « 4013 – Inondations » ou via notre plateforme de dons en ligne.

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    Une question ? Contactez-nous

  • De bonnes (et exigeantes) lectures pour l'été

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    Suggestion de l'European Centre for Law & Justice (ECLJ) :

    Adoption de la Résolution Matic

    Madame, Monsieur,

    Le combat pour le droit et la justice serait vain s’il n’était enraciné dans une bonne compréhension du droit naturel et de la morale. C’est là la beauté du droit ; et c’est ce qui fait souvent défaut dans l’enseignement juridique. C’est pourquoi nous souhaitons contribuer à y remédier en vous proposant une série de textes de qualité permettant de comprendre les notions fondamentales telles que la loi, le juste, le bien commun, le droit naturel, ou encore la relation entre le droit et la morale.

    Pour cet été, nous vous proposons deux textes de grande qualité expliquant ce qu’est la « loi » en philosophie et en théologie morales. Il s’agit d’extraits de cours dont la publication nous a été autorisée par leurs éditeurs respectifs. Nous les en remercions vivement. La lecture et l’étude de ces textes peut être très bénéfique aux juristes, étudiants et confirmés.

    • Le Pédagogue : la loi, extrait du « Petit cours » de morale fondamentale, du P. Michel Labourdette, O.P., accessible ici.
    • La loi morale, extrait du cours de théologie morale fondamentale de l’abbé Perrenx, accessible ici.
    Nous vous proposons en outre quelques articles plus spécifiques :
    • La justice selon Aristote, par Michel Bastit, accessible ici.
    • Le regard du jusnaturaliste : la nature humaine, source du droit, par Xavier Dijon, accessible ici.
    • Insaisissable dignité, par Xavier Dijon, accessible ici.
    • Les échelles juridiques de l’eugénisme, par Xavier Dijon, accessible ici.